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rope est vraiment une unité de civilisation et de
culture
? En d’autres termes, est-ce que l’on peut fonder l’union politique e
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n certain type d’humanité et d’un certain type de
culture
. Or ces hommes ne sont pas des produits du sol, quoi qu’en dise une c
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rait donner ici une définition de l’Europe par sa
culture
. Mais avons-nous vraiment une culture commune ? Là encore, les object
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rope par sa culture. Mais avons-nous vraiment une
culture
commune ? Là encore, les objections pleuvent. Je les connais par cœur
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urope pour que nous puissions vraiment former une
culture
commune. La seconde consiste à dire qu’il n’y a rien de réel, en Euro
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qu’il n’y a rien de réel, en Europe, hors de nos
cultures
nationales. Vous n’arriverez jamais à les mélanger pour faire une cul
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n’arriverez jamais à les mélanger pour faire une
culture
européenne synthétique. La troisième objection est relative aux langu
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. La deuxième objection porte sur l’existence des
cultures
nationales, qui seraient les seules réelles, et sur l’inexistence d’u
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nt les seules réelles, et sur l’inexistence d’une
culture
généralement européenne. Cette erreur-là, ce sont nos manuels scolair
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l ne saurait être question de mélanger toutes nos
cultures
en vue d’obtenir une culture européenne. C’est absolument impossible,
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mélanger toutes nos cultures en vue d’obtenir une
culture
européenne. C’est absolument impossible, puisque nos cultures nationa
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opéenne. C’est absolument impossible, puisque nos
cultures
nationales ne sont, en fait, que des découpages abstraits, le plus so
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, qui ont été pratiqués sur le corps de la grande
culture
commune européenne, laquelle est beaucoup plus ancienne que toutes no
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ue, d’autre part, il y a identité entre langue et
culture
. Il suffit de répondre, sur ce point, par quelques observations absol
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naturelle, ou effective, entre langue, nation et
culture
. Mais il y a autre chose. Admettons que nous parlons une vingtaine de
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une définition plus positive de la communauté de
culture
propre à l’Europe, c’est-à-dire de l’unité de base sur laquelle nous
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, l’une se référant aux sources communes de notre
culture
, l’autre aux produits spécifiques, aux résultats actuels de cette cul
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duits spécifiques, aux résultats actuels de cette
culture
. Vous connaissez tous la définition de la culture européenne ou de l’
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culture. Vous connaissez tous la définition de la
culture
européenne ou de l’Europe elle-même, par ses trois sources : Athènes,
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e Europe. La définition par les produits de notre
culture
et par ses résultats actuels est, elle, purement descriptive et objec
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là, qu’y a-t-il de commun à ces produits de notre
culture
? Tout cela est foncièrement hétéroclite, hétérogène. On voit mal la
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uropéen, des résultats les plus typiques de notre
culture
: les sciences physiques et naturelles, la technique, mais aussi la p
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es. Mais devons-nous considérer l’avenir de cette
culture
qui a fait l’Europe — qui est l’Europe — avec les yeux des pessimiste
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érieusement personne. Nous n’imitons aucune autre
culture
qui puisse être considérée comme supérieure à la culture occidentale,
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qui puisse être considérée comme supérieure à la
culture
occidentale, et capable de la remplacer un jour ou l’autre. Il n’y a
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la plupart d’entre vous ; patrie surtout de cette
culture
particulière qui devait inventer ou découvrir toutes les formes moder
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e les rapports généraux qui unissent en Europe la
culture
au sens le plus large et la technique, dont l’une des fonctions princ
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évolution dans une seule phrase : c’est de notre
culture
entière, théologique, philosophique et politique, que sont nées toute
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et la technique moderne. Mais, bien que née de la
culture
, la technique ne risque-t-elle pas de se retourner désormais contre l
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r, nous ne confondrons pas le simple loisir et la
culture
. La culture ne consiste pas seulement à se cultiver, à lire des livre
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onfondrons pas le simple loisir et la culture. La
culture
ne consiste pas seulement à se cultiver, à lire des livres, à écouter
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e jeu de « Quitte ou double » à la télévision. La
culture
consiste d’abord à écrire des livres, à composer de la musique, à méd
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e temps libre est augmenté, la consommation de la
culture
augmentera elle aussi, et que par suite, les conditions du producteur
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que par suite, les conditions du producteur de la
culture
seront sensiblement améliorées. Donc, tout ce que la technique permet
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travail mécanique et routinier sera gagné pour la
culture
, ou pourra l’être. Nous allons vers un temps où les loisirs deviendro
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que le travail routinier. Il en résultera que la
culture
deviendra le sérieux de la vie 2. Je résume cette première partie de
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e résume cette première partie de mon propos : la
culture
de l’Europe a produit la technique ; on a pu craindre alors que cette
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ette technique asservisse l’homme et tue la vraie
culture
; mais nous voyons que les progrès techniques les plus récents nous r
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s plus récents nous ramènent au contraire vers la
culture
, et lui donnent un sérieux nouveau, une importance économique croissa
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i tenté de vous le montrer, à l’ensemble de notre
culture
. Gardons-nous de scier la branche sur laquelle est assise notre puiss
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isposant de leurs services. Énergie, Europe et
culture
J’essaierai maintenant d’évoquer les grands prolongements culturel
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nt des armes et des institutions, des procédés de
culture
et de gouvernement, et ils les transportèrent au loin. Si bien que l’
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et des mœurs. Nous le nommerons pour simplifier :
culture
. Et du même coup, nous aurons dit que la culture n’est pas un luxe po
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culture. Et du même coup, nous aurons dit que la
culture
n’est pas un luxe pour nos peuples, mais une nécessité vitale. L’Euro
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tale. L’Europe, c’est très peu de choses plus une
culture
. Si ce petit cap a dominé la Terre pendant des siècles, s’il en demeu
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duit de sa faible masse physique, soit m, par une
culture
dont les effets se font sentir en progression géométrique, et que je
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omme suit : Europe = cap de l’Asie multiplié par
culture
intensive. J’en demande pardon aux esprits scientifiques que vous êt
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t entière — serait apparemment sans espoir, si la
culture
élaborée par notre Europe n’avait pas découvert, une fois de plus, et
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condition de notre survie et de l’avenir de notre
culture
. Ou bien nous ferons l’Europe, avec tous ses pays et pas seulement av
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int cette technique dépend de l’ensemble de notre
culture
, et comment notre avenir dépend de notre union. Il me reste à souhait
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oire On ne fera pas l’Europe sans l’aide de sa
culture
: ce serait vouloir la faire sans ce qui la définit. Si elle a dominé
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t et des mœurs. Nous le nommerons pour simplifier
culture
. Et du même coup, nous aurons dit que la culture n’est pas un luxe po
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culture. Et du même coup, nous aurons dit que la
culture
n’est pas un luxe pour nos peuples, mais une nécessité vitale. Qu’est
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st-ce que l’Europe ? Assez peu de choses plus une
culture
. Et si vous ôtez la culture, il vous reste un cap de l’Asie, 4 % des
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eu de choses plus une culture. Et si vous ôtez la
culture
, il vous reste un cap de l’Asie, 4 % des terres du globe… Tout cela n
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q sixièmes du genre humain. On entend bien que la
culture
dont je parle ici n’est pas seulement celle des loisirs, celle que le
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oins certain qu’elle a produit elle-même la seule
culture
ou civilisation qui ait su devenir effectivement mondiale. Le symbole
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ivement mondiale. Le symbole de l’Europe et de sa
culture
n’est donc pas seulement le Musée : c’est d’abord le Laboratoire. Et
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t si l’on veut sauver le foyer rayonnant de cette
culture
que toute la Terre imite, ce n’est pas du Musée d’abord, mais du Labo
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umaines et des croyances dont l’ensemble fait une
culture
.) Traduisons ces images en termes tout pratiques : l’avenir de notre
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avenir de notre Europe étant lié à l’avenir de sa
culture
, c’est aux activités de recherche créatrice que doit aller d’abord le
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Mais que signifie, dans le concret, l’aide à la
culture
créatrice ? Jusqu’à notre temps, c’est bien simple. Certes, on ne fin
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assique a consisté dans cette aide indirecte à la
culture
, qui n’était pas sans exercer quelque influence sur son cours. Cepend
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que rien au plan européen. Le Marché commun de la
culture
, qui existe en fait depuis des siècles en Europe (et qu’un nationalis
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puissante et cohérente qu’il faut donner à cette
culture
dont la vitalité sera décisive. Aide puissante, tout d’abord. Les rar
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se sont donné pour mission de servir à la fois la
culture
et l’Europe en sont encore réduites à des budgets de misère. Signe hé
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entreprises « européennes » dans le domaine de la
culture
est encore plus choquante, si possible, que nos divisions nationales,
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onseil européen de la recherche et de l’aide à la
culture
. 2. Mise à la disposition de ce Conseil des fonds jugés par lui néces
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ôt qu’organisateurs) de toutes les branches de la
culture
. On pensera que cela va de soi. Mais je vois au contraire que trop so
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l faut donc établir en Europe une politique de la
culture
et des recherches, dominée par des vues d’ensemble et tenant compte d
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si elle se décide enfin à soutenir puissamment la
culture
, son meilleur atout.
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maine de la recherche, de l’enseignement et de la
culture
en général, au niveau européen. Quelques faits : 1949 : Centre europé
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s écoles, Paris 1954 : Fondation européenne de la
culture
, Genève puis Amsterdam 1956 : Fondation pour les échanges internation
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et a été adopté par la Fondation européenne de la
culture
, lors du congrès qu’elle a tenu à Milan du 11 au 14 décembre 1958.