1 1958, Définition, valeurs, énergie, recherche : quatre essais européens (1958). Comment définir l’Europe ?
1 rope est vraiment une unité de civilisation et de culture  ? En d’autres termes, est-ce que l’on peut fonder l’union politique e
2 n certain type d’humanité et d’un certain type de culture . Or ces hommes ne sont pas des produits du sol, quoi qu’en dise une c
3 rait donner ici une définition de l’Europe par sa culture . Mais avons-nous vraiment une culture commune ? Là encore, les object
4 rope par sa culture. Mais avons-nous vraiment une culture commune ? Là encore, les objections pleuvent. Je les connais par cœur
5 urope pour que nous puissions vraiment former une culture commune. La seconde consiste à dire qu’il n’y a rien de réel, en Euro
6 qu’il n’y a rien de réel, en Europe, hors de nos cultures nationales. Vous n’arriverez jamais à les mélanger pour faire une cul
7 n’arriverez jamais à les mélanger pour faire une culture européenne synthétique. La troisième objection est relative aux langu
8 . La deuxième objection porte sur l’existence des cultures nationales, qui seraient les seules réelles, et sur l’inexistence d’u
9 nt les seules réelles, et sur l’inexistence d’une culture généralement européenne. Cette erreur-là, ce sont nos manuels scolair
10 l ne saurait être question de mélanger toutes nos cultures en vue d’obtenir une culture européenne. C’est absolument impossible,
11 mélanger toutes nos cultures en vue d’obtenir une culture européenne. C’est absolument impossible, puisque nos cultures nationa
12 opéenne. C’est absolument impossible, puisque nos cultures nationales ne sont, en fait, que des découpages abstraits, le plus so
13 , qui ont été pratiqués sur le corps de la grande culture commune européenne, laquelle est beaucoup plus ancienne que toutes no
14 ue, d’autre part, il y a identité entre langue et culture . Il suffit de répondre, sur ce point, par quelques observations absol
15 naturelle, ou effective, entre langue, nation et culture . Mais il y a autre chose. Admettons que nous parlons une vingtaine de
16 une définition plus positive de la communauté de culture propre à l’Europe, c’est-à-dire de l’unité de base sur laquelle nous
17 , l’une se référant aux sources communes de notre culture , l’autre aux produits spécifiques, aux résultats actuels de cette cul
18 duits spécifiques, aux résultats actuels de cette culture . Vous connaissez tous la définition de la culture européenne ou de l’
19 culture. Vous connaissez tous la définition de la culture européenne ou de l’Europe elle-même, par ses trois sources : Athènes,
20 e Europe. La définition par les produits de notre culture et par ses résultats actuels est, elle, purement descriptive et objec
21 là, qu’y a-t-il de commun à ces produits de notre culture  ? Tout cela est foncièrement hétéroclite, hétérogène. On voit mal la
22 uropéen, des résultats les plus typiques de notre culture  : les sciences physiques et naturelles, la technique, mais aussi la p
23 es. Mais devons-nous considérer l’avenir de cette culture qui a fait l’Europe — qui est l’Europe — avec les yeux des pessimiste
24 érieusement personne. Nous n’imitons aucune autre culture qui puisse être considérée comme supérieure à la culture occidentale,
25 qui puisse être considérée comme supérieure à la culture occidentale, et capable de la remplacer un jour ou l’autre. Il n’y a
2 1958, Définition, valeurs, énergie, recherche : quatre essais européens (1958). L’Europe de l’énergie
26 la plupart d’entre vous ; patrie surtout de cette culture particulière qui devait inventer ou découvrir toutes les formes moder
27 e les rapports généraux qui unissent en Europe la culture au sens le plus large et la technique, dont l’une des fonctions princ
28 évolution dans une seule phrase : c’est de notre culture entière, théologique, philosophique et politique, que sont nées toute
29 et la technique moderne. Mais, bien que née de la culture , la technique ne risque-t-elle pas de se retourner désormais contre l
30 r, nous ne confondrons pas le simple loisir et la culture . La culture ne consiste pas seulement à se cultiver, à lire des livre
31 onfondrons pas le simple loisir et la culture. La culture ne consiste pas seulement à se cultiver, à lire des livres, à écouter
32 e jeu de « Quitte ou double » à la télévision. La culture consiste d’abord à écrire des livres, à composer de la musique, à méd
33 e temps libre est augmenté, la consommation de la culture augmentera elle aussi, et que par suite, les conditions du producteur
34 que par suite, les conditions du producteur de la culture seront sensiblement améliorées. Donc, tout ce que la technique permet
35 travail mécanique et routinier sera gagné pour la culture , ou pourra l’être. Nous allons vers un temps où les loisirs deviendro
36 que le travail routinier. Il en résultera que la culture deviendra le sérieux de la vie 2. Je résume cette première partie de
37 e résume cette première partie de mon propos : la culture de l’Europe a produit la technique ; on a pu craindre alors que cette
38 ette technique asservisse l’homme et tue la vraie culture  ; mais nous voyons que les progrès techniques les plus récents nous r
39 s plus récents nous ramènent au contraire vers la culture , et lui donnent un sérieux nouveau, une importance économique croissa
40 i tenté de vous le montrer, à l’ensemble de notre culture . Gardons-nous de scier la branche sur laquelle est assise notre puiss
41 isposant de leurs services. Énergie, Europe et culture J’essaierai maintenant d’évoquer les grands prolongements culturel
42 nt des armes et des institutions, des procédés de culture et de gouvernement, et ils les transportèrent au loin. Si bien que l’
43 et des mœurs. Nous le nommerons pour simplifier : culture . Et du même coup, nous aurons dit que la culture n’est pas un luxe po
44 culture. Et du même coup, nous aurons dit que la culture n’est pas un luxe pour nos peuples, mais une nécessité vitale. L’Euro
45 tale. L’Europe, c’est très peu de choses plus une culture . Si ce petit cap a dominé la Terre pendant des siècles, s’il en demeu
46 duit de sa faible masse physique, soit m, par une culture dont les effets se font sentir en progression géométrique, et que je
47 omme suit : Europe = cap de l’Asie multiplié par culture intensive. J’en demande pardon aux esprits scientifiques que vous êt
48 t entière — serait apparemment sans espoir, si la culture élaborée par notre Europe n’avait pas découvert, une fois de plus, et
49 condition de notre survie et de l’avenir de notre culture . Ou bien nous ferons l’Europe, avec tous ses pays et pas seulement av
50 int cette technique dépend de l’ensemble de notre culture , et comment notre avenir dépend de notre union. Il me reste à souhait
3 1958, Définition, valeurs, énergie, recherche : quatre essais européens (1958). Pour une politique de la recherche
51 oire On ne fera pas l’Europe sans l’aide de sa culture  : ce serait vouloir la faire sans ce qui la définit. Si elle a dominé
52 t et des mœurs. Nous le nommerons pour simplifier culture . Et du même coup, nous aurons dit que la culture n’est pas un luxe po
53 culture. Et du même coup, nous aurons dit que la culture n’est pas un luxe pour nos peuples, mais une nécessité vitale. Qu’est
54 st-ce que l’Europe ? Assez peu de choses plus une culture . Et si vous ôtez la culture, il vous reste un cap de l’Asie, 4 % des
55 eu de choses plus une culture. Et si vous ôtez la culture , il vous reste un cap de l’Asie, 4 % des terres du globe… Tout cela n
56 q sixièmes du genre humain. On entend bien que la culture dont je parle ici n’est pas seulement celle des loisirs, celle que le
57 oins certain qu’elle a produit elle-même la seule culture ou civilisation qui ait su devenir effectivement mondiale. Le symbole
58 ivement mondiale. Le symbole de l’Europe et de sa culture n’est donc pas seulement le Musée : c’est d’abord le Laboratoire. Et
59 t si l’on veut sauver le foyer rayonnant de cette culture que toute la Terre imite, ce n’est pas du Musée d’abord, mais du Labo
60 umaines et des croyances dont l’ensemble fait une culture .) Traduisons ces images en termes tout pratiques : l’avenir de notre
61 avenir de notre Europe étant lié à l’avenir de sa culture , c’est aux activités de recherche créatrice que doit aller d’abord le
62 Mais que signifie, dans le concret, l’aide à la culture créatrice ? Jusqu’à notre temps, c’est bien simple. Certes, on ne fin
63 assique a consisté dans cette aide indirecte à la culture , qui n’était pas sans exercer quelque influence sur son cours. Cepend
64 que rien au plan européen. Le Marché commun de la culture , qui existe en fait depuis des siècles en Europe (et qu’un nationalis
65 puissante et cohérente qu’il faut donner à cette culture dont la vitalité sera décisive. Aide puissante, tout d’abord. Les rar
66 se sont donné pour mission de servir à la fois la culture et l’Europe en sont encore réduites à des budgets de misère. Signe hé
67 entreprises « européennes » dans le domaine de la culture est encore plus choquante, si possible, que nos divisions nationales,
68 onseil européen de la recherche et de l’aide à la culture . 2. Mise à la disposition de ce Conseil des fonds jugés par lui néces
69 ôt qu’organisateurs) de toutes les branches de la culture . On pensera que cela va de soi. Mais je vois au contraire que trop so
70 l faut donc établir en Europe une politique de la culture et des recherches, dominée par des vues d’ensemble et tenant compte d
71 si elle se décide enfin à soutenir puissamment la culture , son meilleur atout.
4 1958, Définition, valeurs, énergie, recherche : quatre essais européens (1958). Notes sur deux projets
72 maine de la recherche, de l’enseignement et de la culture en général, au niveau européen. Quelques faits : 1949 : Centre europé
73 s écoles, Paris 1954 : Fondation européenne de la culture , Genève puis Amsterdam 1956 : Fondation pour les échanges internation
74 et a été adopté par la Fondation européenne de la culture , lors du congrès qu’elle a tenu à Milan du 11 au 14 décembre 1958.