1 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Avant-propos
1 rises de conscience successives de notre unité de culture , des temps homériques à nos jours. Au cours de ces trois millénaires,
2 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Les Origines d’Hésiode à Charlemagne, (du ixe siècle av. J.-C. au xie siècle de notre ère)
2 ue sous de tels hommes la terre reste encore sans culture , autant par l’inertie de leur tempérament, que par la crainte des rav
3 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Premiers plans d’union
3 iques, économiques et sociales, — nous dirions la culture , en un mot. « Personne ne connaissait l’Europe aussi bien qu’Æneas Si
4  : première esquisse de cette définition de notre culture par ses trois sources principales, Athènes, Rome et Jérusalem, dont V
4 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Les grands desseins du xviie siècle
5 ’effémination. La connaissance de la nature et la culture des arts aussi utiles qu’agréables, donnent aux hommes la connaissanc
5 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Perspectives élargies
6 graphes modernes, comme Rabbe. L’historien de la culture Paul Hazard a décrit mieux que personne, de nos jours, ce phénomène d
6 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — L’Europe des lumières
7 Sur la puissance de l’esprit et l’atout que sa culture représente pour l’Europe : On ne peut pas dire que les lettres ne so
8 se d’esprits cultivés. C’est donc l’Europe de la culture — comme nous dirions aujourd’hui — la société des esprits libérés qui
7 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Évolution : vers le progrès ou vers la décadence ?
9 habitants ont atteint à peu près au même degré de culture et de perfection. La prépondérance continuera de passer successivemen
10 trie des arts et des sciences, le continent où la culture a atteint son apogée et qui a conquis pour toujours l’hégémonie, bien
8 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Plans d’union européenne contemporains de la Révolution
11 terres fermes de la planète » qui n’a dû qu’à sa culture de dominer le monde. Cette hégémonie durera-t-elle ? L’Amérique ne va
9 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (I)
12 agrandissement. Alors, l’État qui a la plus haute culture (« der auf der Höhe der Kultur steht ») et qui ne saurait être que la
13 e patrie des Européens chrétiens ; il imposera sa culture , par la guerre s’il le faut, aux peuples du reste du monde, et la Sci
14 nisation mondiale se prépare et les progrès de la culture universelle s’intensifient peu à peu ; et selon la même règle, cette
15 itutions de l’unique République universelle de la culture , qui comprendra tous les peuples. À l’expansion colonialiste, respon
16 jour, selon Fichte, l’expansion triomphale de la culture européenne, portée par la Science et libérée de tout impérialisme. No
10 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — L’Europe des adversaires de l’empereur
17 eul moyen de « s’élever au plus haut niveau de la culture européenne » ; pour les seconds, il s’agirait d’une abdication de leu
11 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Goethe
18 les avantages respectifs de l’ancienneté de notre culture et de la nouveauté de l’american way of life. On ne saurait s’en éton
19 forte et plus ardente aux degrés inférieurs de la culture . Or, il est un degré où elle disparaît complètement et où l’on est en
20 on voisine comme si c’était le nôtre. Ce degré de culture répondait à ma nature et je m’y étais solidement fixé longtemps avant
21 ant d’être parvenu à la soixantaine176. C’est la culture qui a fait la véritable unité de l’Europe, et c’est la politique idéo
22 , etc. Par quoi est-elle grande, sinon par cette culture du peuple, … qui a également imprégné toutes les parties de l’empire.
23 ion politique trop poussée nuise à cette unité de culture qui ne saurait prospérer que dans la diversité : tout ce qu’il dit de
24 raditionnelles, succédant au monde européen de la culture . (Une fois de plus, le stade politique est survolé). Mais il ne se ré
25 se félicite d’avoir encore vécu dans l’âge de la culture , comme « l’un des derniers d’une époque qui ne reviendra pas de si tô
26 n monde tout nouveau pour lui : cette inestimable culture , née depuis tant de siècles, développée, répandue, gênée, opprimée, j
12 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (II)
27 ne démonstration remarquable de la nocivité de la culture pour le sens de l’invisible, à tout le moins de la nocivité temporell
28 s de la nocivité temporelle d’un certain degré de culture … […] Les insurgés prirent avec raison le nom de protestants, car ils
29 aires, comme la pierre de touche de la plus haute culture — l’enthousiasme pour cette magnifique et grandiose philosophie et pl
30 e de l’Europe » qui va s’ouvrir librement à notre culture , mais bien l’Asie et l’Amérique… Franz von Baader (1765-1841), philos
31 tre le siège le plus favorable de la vie et de la culture de l’Humanité. Cette Europe, libre et riche, n’existerait donc pas et
32 t à peu près le même partout. Les rudiments de la culture étaient déjà connus, l’agriculture était répandue et quelques pays av
13 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’harmonie entre les nations libérées à l’anarchie des États souverains
33 siècle dernier a considéré que l’excellence de la culture consistait à nier les différences entre Anglais, Français, Allemands
34 ntiment, voire l’homme de la femme. Mais la vraie culture doit s’en tenir à ceci : de même que la vie s’est développée dès l’or
14 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un idéal de compensation : les États-Unis d’Europe
35 nations, formant avec celles-ci une communauté de culture qui détermine leur vie spirituelle. Pour cette raison la nationalité
15 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un problème séculaire : la Russie et l’Europe
36 à ses yeux liée à la tendance à s’approprier la culture de l’Occident dans ses aspects matériels (in materieller Beziehung).2
37 e supériorité paradoxale, lui qui estimait que la culture n’est qu’un produit secondaire des processus matériels et quantitatif
38 ental qui représentait pour eux le type unique de culture et de civilisation.230 La Russie d’Alexandre, puis de Nicolas Ier,
39 enverse : du désert russe sortira le messie de la culture européenne : Il ne s’agit donc nullement pour nous de courir après l
16 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’historisme au pessimisme
40 une société, selon lui, ne conquiert que par sa «  culture  » le droit de jouer un rôle actif dans l’histoire mondiale. La primau
41 e configuration, dont Charlemagne, « prince de la culture  », a créé la première unité. Sous la conduite des papes romains et de
42 unies que, si celles-ci venaient à l’emporter, la culture et la chrétienté mêmes seraient menacées.243 Sans doute a-t-il sous
43 endons pas exclusivement la religion ; les mots «  culture  » et « civilisation », eux aussi, ne désignent qu’incomplètement la c
44 s de patriotes assyriens… La race, la langue, la culture , définissent-elles à bon droit une nation ? La conscience instinctiv
45 ne, probablement, les remplacera. L’auteur de La Culture de la Renaissance et des Considérations sur l’Histoire universelle, l
46 histoire n’inclut pas dans son champ ceux dont la culture n’est pas embranchée sur celle de l’Europe, par exemple le Japon et l
47 ans la mesure où la part la plus importante de la culture fut jusqu’à présent une demi-barbarie, le « sens historique » signifi
48 nt de perfection, de maturité dernière dans toute culture et tout art, la marque propre d’aristocratie dans les œuvres et les h
49 rtes, les tendances nationales ont aussi servi la culture , en ce sens qu’elles ont permis de surmonter bien des obstacles qui,
17 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — « Tout s’est senti périr »
50 de formation, d’essor, d’apogée et de déclin des cultures et des civilisations, il continue Hegel et préfigure Toynbee. Son gra
51 sivement peut-être) une théorie organiciste de la culture  : chaque culture serait comparable à une plante, à un animal, et donc
52 e) une théorie organiciste de la culture : chaque culture serait comparable à une plante, à un animal, et donc destinée à mouri
53 Organicisme : comme les nations, selon Hegel, les cultures selon Spengler doivent réaliser leur idée formatrice, épanouir leur v
54 épanouir leur vocation, puis disparaître : Une culture naît au moment où une grande âme se réveille, se détache de l’état ps
55 table auquel elle reste liée comme la plante. Une culture meurt quand l’âme a réalisé la somme entière de ses possibilités sous
56 et contre la destruction de l’idée en lui. Chaque culture se trouve dans un rapport profondément symbolique et quasi mystique a
57 ibilités intérieures s’est réalisée au-dehors, la culture se fige brusquement, elle meurt, son sang coule, ses forces se brisen
58 extérieur, celui de la fin qui menace toutes les cultures vivantes ; — parmi ces déclins, le plus distinct, celui de « l’antiqu
59 plus que la puissance. Ainsi le drame d’une haute culture , tout ce monde merveilleux de divinités, d’arts, de pensées, de batai
60 hose. Mais nous, qu’un destin a placés dans cette culture , et à ce moment de son devenir, où l’argent célèbre ses dernières vic
61 de la Raison, du Progrès, de la Science et de la Culture , répugne à l’Espagnol « suressentiel et quichottesque » que veut être
62 ns, après avoir voyagé dans divers domaines de la culture européenne moderne et, seul avec ma conscience, je me demande : « Sui
63 l’Église et de l’Autorité : Voici ma thèse : la culture et la civilisation de la chrétienté — qui fut désignée pendant des si
64 e dépendait ayant été affaibli et dénaturé, notre culture devint une maison divisée contre elle-même. Cette mauvaise fortune s’
65 e monde ancien à l’instant de périr, et formé une culture nouvelle, quoique obérée par le déclin des sciences, des arts et de l
66 on de la foi catholique, ou l’extinction de notre culture .274 Cependant, un autre philosophe catholique, Jacques Maritain, to
67 mme de nouvelles conditions de vie ; la fin de la culture , ou au contraire le début d’une ère de développement ininterrompu. Ce
68 société sans classe — ou de la morphologie de la culture , qui en fait un processus soumis à des lois — ou de la philosophie do
18 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — Crépuscule ou nouvelle aurore ?
69 fait, depuis les origines, le dynamisme de notre culture . Mais ils ne se réfèrent à l’Europe que comme au cadre naturel de leu
70 avec ces hommes qui, non seulement possèdent une culture cosmopolite, donnée par les jésuites, mais s’en font gloire et y voie
71 font gloire et y voient une valeur supérieure aux cultures étroitement nationales ; ces hommes dont Voltaire écrivait en 1767 qu
72 violemment enrayé par le xixe siècle au nom des cultures nationales ; en Allemagne, par les Schlegel, les Lessing, les Görres,
19 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des fédérations. De l’Unité de culture à l’union politique
73 eptième PartieL’Ère des fédérations De l’Unité de culture à l’union politique Le Grand Dessein de Sully est un projet posthum
74 sa fameuse définition des trois sources de toute culture qui, selon lui, mérite d’être nommée « européenne ». Je considérerai
75 nous éprouvons les nombreuses insuffisances de la culture européenne moderne, nous nous demandons d’autant plus instamment : qu
76 ons d’autant plus instamment : que fut donc cette culture aux temps des origines, avant la corruption moderne ?280 Voici, sel
77 itique plaçait au centre la notion de Paideia, de culture , et remontait, en fait, à ce qui fut l’origine de l’humanisme isocrat
78 it pas une dignité particulière à l’homme et à sa culture , et prenait pour mesure de toutes choses non pas l’homme, mais Dieu [
79 irection, sens et consistance. Le fondement de la culture de l’Europe, c’est la découverte par les Grecs de la manière dont cet
80 et artificielle qui « achève » (en la tuant) la «  culture  » hellénique : Sans âme, sans philosophie, sans art, racistes jusqu’
81 Romains), se dressent comme une barrière entre la culture hellénique et le néant. Leur faculté d’imagination visant uniquement
82 ce que c’est. Telle est aussi la différence entre culture et civilisation286. Spengler ajoute, un peu plus loin : Les Romains
83 t invoqué. Deux grandes écoles d’historiens de la culture s’opposent, sur ce sujet, non sans violence, durant la période dite d
84 une branche de l’apologétique, et à idéaliser la culture médiévale pour exalter leur idéal religieux. En réalité, cette façon
85 ns la fin de l’unité européenne. Au contraire, la culture des pays de l’Ouest devint plus autonome, plus indépendante et plus o
86 sunion religieuse, l’Europe conserva son unité de culture , mais celle-ci eut désormais pour base une tradition intellectuelle c
87 t le gentilhomme, en tant que représentants de la culture occidentale, remplacèrent le moine et le chevalier. À quatre siècles
88 d’hui l’Europe est menacée de voir s’effondrer la culture séculière et aristocratique qui servit de base à la seconde phase de
89 ou tout au moins morale ; nous comprenons qu’une culture purement humaniste et occidentale ne nous convient plus ; nous ne pou
90 tre civilisation ne repose pas entièrement sur la culture laïque et les progrès matériels des quatre derniers siècles : l’Europ
91 elle, qui se développe rapidement en une forme de culture cohérente et systématique : les Grecs la nommèrent philosophie… Dans
92 ées relevant d’une seule et même conception de la culture . Naturellement, tout élément commun ne fait pas défaut. Cependant, la
93 aturité insuffisante. C’est le symptôme clé d’une culture restée en arrêt. Car, lorsque nous exécutons un acte utile, c’est par
94 ernelle.297 Et voilà pour la qualité, but d’une culture , mais qu’en est-il de sa puissance ? Elle dépend, en Europe, d’un heu
95 à Lausanne lors de la Conférence européenne de la culture (1949), Carlo Schmid ramène toutes nos valeurs à ce refus créateur de
96 e l’Europe prend d’elle-même et les valeurs de sa culture . Quant à Denis de Rougemont, il tentait d’évaluer les chances du géni
97 rope a dominé le monde pendant des siècles par sa culture d’abord, dès le Moyen Âge, par sa curiosité et son commerce à l’époqu
98 donc en propre ? Un monopole unique : celui de la culture au sens le plus large du terme, c’est-à-dire : une mesure de l’homme,
99 t d’efficacité. À l’origine de la religion, de la culture et de la morale européennes, il y a l’idée de la contradiction, du dé
100 , à hauteur d’homme, traduisant dans la vie de la culture , comme dans les structures politiques, les mêmes tensions fondamental
101 sons : « Si ceci doit mourir, puissent toutes les cultures mourantes avoir une aussi belle mort. » Mais crions aussi que, malgré
102 place à un point de vue purement kilométrique, la culture gréco-romaine se répandit, en son temps, sur le monde antique aussi l
103 monde antique aussi largement que de nos jours la culture occidentale. À une époque où la civilisation indigène des Amériques n
104 oir atteint et pénétré par le rayonnement de leur culture toutes les civilisations de la planète, dont ils avaient d’ailleurs c
105 n la forme et les dimensions. Cette emprise de la culture grecque, à partir du ive siècle avant Jésus-Christ, fut pour le mond
106 toutes ces questions… Je crois à la mission de la culture européenne, et j’ai foi dans son aptitude à contribuer à la solution
107 rel proprement dit. J’y crois, parce que seule la culture européenne a su allier la plus grande force révolutionnaire au sens h
108 tout en s’adaptant aux changements du moment. La culture européenne s’est soumise à l’épreuve sans fin qui consiste à « souten
109 t le présent, qui se manifeste déjà dans d’autres cultures , mettrait fin à toute continuité humaine. … Que l’on compare seulemen
110 rnit la meilleure preuve de ce que l’Europe et sa culture ont le droit de vivre. Peut-être ce « traditionalisme révolutionnaire
111 Le Rapt de l’Europe, méditation sur le sort d’une culture « dépossédée » de ses conquêtes par ce monde même qu’elle a suscité.
112 n ce qui concerne la signification positive de la culture européenne ; à plus de pessimisme en ce qui concerne le présent. Pour
113 en décadence que ne le suppose Spengler. Mais sa culture est beaucoup moins étanche qu’il ne l’avait imaginé, et par son énorm
114 énistique. Les lignes directrices analogues de la culture européenne semblent montrer plus de vigueur encore tandis que cette c
115 t montrer plus de vigueur encore tandis que cette culture s’universalise, et rien ne laisse prévoir une réaction comparable à c
116 En prolongeant les lignes et les problèmes de la culture européenne dans leur projection universelle, on pourrait estimer qu’i
117 moteur même, sur le plan où la distinction entre culture et civilisation disparaît ou s’atténue fortement. La technique n’appa
118 technique n’appartient pas au seul épiderme de la culture européenne ; elle s’est nourrie du suc intime, des aspirations spirit
119 ssance depuis le xvie siècle, de haute et unique culture depuis le vie siècle avant Jésus-Christ, est, je le crains, sur le p
120 t que technique peut également l’être en tant que culture . La discussion est essentielle, parce qu’elle nous invite à détermine
121 riques et vivantes du complexe organisme de notre culture  : donc une forme fédéraliste. L’union politique suppose une prise de
122 mps la Russie et l’Amérique comme des colonies de culture européenne, puisqu’elles commencent à rivaliser avec l’Europe en popu
123 nt, avant qu’il nous soit possible de donner à la culture européenne la place qui lui revient dans la société internationale de
124 n se réclame d’une unité et d’une indépendance de culture qu’elle ne possède point et que chacune considère son lot de traditio
125 le fait qu’il identifie cette unité à l’unité de culture , laquelle dépasse les nations. Les vrais fondements de notre culture
126 épasse les nations. Les vrais fondements de notre culture sont non pas l’État national, mais l’unité européenne.310 C’est à d
127 oriographes de l’Europe considérée comme unité de culture . C’est pourquoi la plupart — de Dawson à Heer en passant par Halphen,
128 siècle à la prise de conscience de notre unité de culture , la conçoivent comme unité dans la diversité. Mais qu’entendent-ils p
129 qu’il y a en Europe, au-dessus des peuples et des cultures , une nouvelle réalité vivante : celle de l’Européen. En conséquence,
130 ation de nos peuples. D’une part, face aux autres cultures , nos oppositions internes se verront relativisées ; d’autre part, au
131 us les climats ; assez diverse pour présenter les cultures et les terrains les plus variés. Au point de vue physique, c’est un c
132 ur race, leurs us et coutumes et leurs lois, leur culture et leur religion. Là, il ne saurait y avoir trop de couleurs sur la p
133 relève de la civilisation et ce qui relève de la culture , pour mieux les réunir au bénéfice de l’homme. Elle doit créer un esp
134 estinés à la radio allemande) sur « L’Unité de la culture européenne ». Les rapports entre la culture et la politique y sont cl
135 de la culture européenne ». Les rapports entre la culture et la politique y sont clairement définis316 : La structure politiqu
136 : La structure politique d’une nation affecte sa culture , et inversement. Mais nos divers pays aujourd’hui s’intéressent trop
137 qu’ils ont trop peu de contacts sur le plan de la culture . Or, le fait de confondre culture et politique peut mener dans deux d
138 r le plan de la culture. Or, le fait de confondre culture et politique peut mener dans deux directions différentes. D’une part,
139 rendre une nation intolérante à l’égard de toute culture autre que la sienne propre, et lui donner le sentiment qu’elle doit o
140 qu’elle doit ou détruire ou refaçonner toutes les cultures avoisinantes. Une des erreurs de l’Allemagne hitlérienne a été précis
141 a été précisément de poser en principe que toute culture autre que la sienne était ou décadente ou barbare. Finissons-en avec
142 possible d’une confusion de la politique et de la culture , c’est l’idéal d’un État mondial dans lequel, pour finir, il n’y aura
143 quel, pour finir, il n’y aurait plus qu’une seule culture uniforme. Je ne critique pas tel ou tel projet d’organisation mondial
144 us elle sera parfaite, mieux cela vaudra. Mais la culture est autre chose : quelque chose qui doit pousser comme une plante. Vo
145  ; et partiellement croissance liée à celle de la culture d’une nation donnée et se nourrissant d’elle — et dans cette mesure e
146 clair sur le sens que nous donnons à ce mot de «  culture  », de manière à faire clairement ressortir la distinction entre, d’un
147 utenu tout à l’heure qu’il ne saurait y avoir une culture « européenne » si les divers pays d’Europe sont isolés les uns des au
148 résent qu’il ne saurait pas davantage y avoir une culture européenne si ces divers pays sont ramenés à un état d’uniformité. No
149 cer ce que nous donne cette unité fondamentale de culture . Si nous dissipons ou si nous aliénons ce commun patrimoine culturel,
150 ait à quelque super-État. Quant à cette unité de culture toute nourrie de nos diversités, T. S. Eliot en donne un exemple d’au
151 et le plus fermé aux échanges318 : L’unité de la culture européenne est un sujet très vaste, en vérité, et nul ne devrait l’ab
152 uropéenne est co-extensive dans le temps, avec la culture européenne. Elle embrasse donc une période de vingt-six siècles (d’Ho
153 , lui aussi, dans une intégration à l’unité de la culture européenne : Peut-on défendre la culture française en tant que telle
154 é de la culture européenne : Peut-on défendre la culture française en tant que telle ? À cela, je réponds simplement : non. …
155 moyen de sauver les éléments essentiels de cette culture  ? Oui. Mais à la condition de reprendre le problème d’une façon entiè
156 u’aujourd’hui il ne peut plus être question d’une culture française, pas plus que d’une culture hollandaise ou suisse ou allema
157 stion d’une culture française, pas plus que d’une culture hollandaise ou suisse ou allemande. Si nous voulons que la culture fr
158 se ou suisse ou allemande. Si nous voulons que la culture française reste, il faut qu’elle soit intégrée aux cadres d’une grand
159 aut qu’elle soit intégrée aux cadres d’une grande culture européenne. Et il ajoutait, passant comme malgré lui à des conclusio
160 me la seule capable de sauver, dans son sein, les cultures de chaque pays en ce qu’elles ont de valable. C’est en visant à une u
161 es ont de valable. C’est en visant à une unité de culture européenne que nous sauverons la culture française ; mais cette unité
162 unité de culture européenne que nous sauverons la culture française ; mais cette unité de culture n’aura aucun sens et ne sera
163 verons la culture française ; mais cette unité de culture n’aura aucun sens et ne sera faite que de mots, si elle ne se place p
164 ssi radicaux, voilà ce dont nulle autre région ou culture ne fournit d’exemples, hors des deux millénaires et demi d’histoire e
165 et l’air, l’eau et le feu) les constituants d’une culture vivante, et plus spécifiquement, d’une culture européenne. La continu
166 ne culture vivante, et plus spécifiquement, d’une culture européenne. La continuité sans changement caractérise quelques-unes d
167 et 56-60. 316. Notes towards the Definition of Culture , Appendice : The Unity of European Culture, Faber et Faber, Londres,
168 furent présentés à la Conférence européenne de la culture , Lausanne, 1949. 321. Cf. plus haut la citation de Stephen Spender.