1 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Introduction
1 ays du monde, tour de force technique « à base de culture  », c’est-à-dire de science appliquée, et j’ajouterai : de savoir-fair
2 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les institutions et la vie politique
2 ée aux mœurs violentes, et les vieilles villes de culture et de commerce de Genève, Saint-Gall et Bâle furent d’abord des terre
3 tés les plus hétérogènes de l’existence : langue, culture , race, religion, mœurs, droit, économie et parti politique au pouvoir
4 as celles des régions économiques ; et celles des cultures ne sont même pas celles de la Confédération, qu’elles débordent très
5 ne sociale, l’enseignement aux trois degrés et la culture en général. « Dem Bund die Kanonen, die Kultur den Kantonen » (les ca
6 ur den Kantonen » (les canons à la fédération, la culture aux cantons), écrit un de nos bons publicistes, en un raccourci perti
7 e de civisme, d’égalité, de virilité, et aussi de culture physique. Un grand nombre d’instituteurs deviennent officiers, et tou
3 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les paradoxes de la vie économique
8 que la supériorité technique suisse est à base de culture  : le fameux Polytechnicum de Zurich, dont la réputation est mondiale,
9 es villes de Suisse, des centres de langues et de culture européenne dans six ou sept pays, des clubs de disques, de livres et
4 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La morale quotidienne et le climat de culture ou comment on vit dans une fédération
10 sième partieLa morale quotidienne et le climat de culture ou comment on vit dans une fédération Cette beauté bien drue d’éne
11 ce poste : « Instruction, distraction ». C’est «  Culture et loisirs » en France, la nuance est significative. Quant au goût de
12 s, et c’est très bien. Mais dans le domaine de la culture , cet égalitarisme jaloux et tatillon présente les plus sérieux inconv
13 hez eux. Lucien Febvre, admirable historien de la culture , écrivait à propos de la Suisse : Pays de gens moyens, oui. Mais qu
14 c’est la formule parfaite. Ainsi, pour l’homme de culture en tant que tel, le stade national est sauté. Cas unique, dans l’Euro
15 stion centrale de la « situation suisse » dans la culture . De la culture dans une fédération, ou la pluralité des allégeance
16 la « situation suisse » dans la culture. De la culture dans une fédération, ou la pluralité des allégeances Pour qu’il y
17 la pluralité des allégeances Pour qu’il y ait culture en général — au sens occidental et moderne du terme —, il faut une va
18 e mesure ; sans quoi l’on ne saurait parler d’une culture cohérente et distincte au sein de la culture humaine. Il faut donc à
19 ’une culture cohérente et distincte au sein de la culture humaine. Il faut donc à la fois l’Un et le Divers, une très riche div
20 l’Europe entière. L’Europe est la seule unité de culture , organique et complète, à laquelle nous puissions nous rattacher dire
21 a chance, ou le malheur, d’avoir une soi-disant «  culture nationale », intermédiaire entre l’Europe et nos cités. Je bute ici s
22 e rattachent à l’une ou l’autre des trois grandes cultures nationales voisines. Pour que cela soit vrai, il faudrait tout d’abor
23 rai, il faudrait tout d’abord que le concept de «  culture nationale » corresponde à des réalités, et si possible culturelles. O
24 dée qu’il y aurait en Europe un certain nombre de cultures nationales, bien distinctes et autonomes, dont l’addition constituera
25 es et autonomes, dont l’addition constituerait la culture européenne, est une simple illusion d’optique scolaire. Elle se dissi
26 me brume au soleil à la lumière de l’Histoire. La culture européenne n’est pas et n’a jamais été une addition de cultures natio
27 éenne n’est pas et n’a jamais été une addition de cultures nationales. Elle est l’œuvre de tous les Européens qui ont pensé et c
28 ns d’existence : il faut admettre au moins que la culture s’était constituée avant eux ! Je me contenterai, pour illustrer ce p
29 doute depuis un siècle et demi, en l’existence de cultures nationales ? C’est avant tout le fait de la langue qui l’entretient.
30 dit que les Suisses romands se rattachent à la «  culture française », on ne pense qu’à la langue française. Or celle-ci n’est
31 ons. De même, l’allemand ne saurait définir une «  culture nationale », étant la langue maternelle de populations qui vivent dan
32 us. La langue ne saurait à elle seule définir une culture  : elle n’est guère qu’un des éléments de la culture en général, si es
33 lture : elle n’est guère qu’un des éléments de la culture en général, si essentiel soit-il. Tous les autres : religion, philoso
34 Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » peut donc dire la culture européenne à chacun des vingt-cinq États-nations qui ont découpé et l
35 t l’être mieux que les autres — de l’illusion des cultures nationales, du seul fait de la composition linguistique de leur État.
36 s États-nations. La véritable unité de base de la culture étant de la sorte identifiée, la question qui se pose est de savoir c
37 ins français — ou en tout cas du stéréotype de la culture française — bien que parlant (à peu près) la même langue, je trouve c
38 peu près) la même langue, je trouve ceci : 1° La culture , dans nos cantons, n’est pas liée à l’État, et n’a jamais été un moye
39 is été un moyen de puissance de l’État87 ; 2° La culture vit chez nous dans de petits compartiments naturels ou historiques — 
40 les ; par sa langue, au domaine français ; par sa culture enfin, aux sources variées de l’Europe antique, médiévale et moderne.
41 turellement aux sources les plus variées de notre culture commune, germaniques et anglo-saxonnes autant que françaises et latin
42 les regards et toutes les ambitions. La vie de la culture en Suisse se passe dans une série de cercles qui se recoupent, ayant
43 rre en apparence est très conforme au génie de la culture occidentale, car celle-ci a toujours été faite par des foyers locaux
44 La multiplicité des foyers créateurs fournit à la culture ses meilleures chances, et c’est elle qui, dans le cas de la Suisse —
45 e et une arcade, vous découvrez un lac entouré de cultures , de beaux champs gras, des laboureurs et des bateaux, toute une natur
46 , « Escorial de la Suisse » et centre alpin de la culture bénédictine. Le siècle suivant, comme partout, restaure et construit
47 iences : Tout ce qui n’est pas répétition dans la culture naît d’une graine ailée dans un terrain propice, dont se révèlent alo
48 ’on pourra distinguer les éléments, sinon d’une «  culture suisse », du moins d’une attitude d’esprit qui fut longtemps commune
49 ponts, relier l’action à la pensée, concilier les cultures ou les grands intérêts, juger sans illusions mais servir avec force e
50 els d’une fédération pluraliste, microcosme de la culture européenne. Mais cette situation privilégiée pourra-t-elle se mainten
51 rouvé en ces monastères un puissant appui » (« La culture monastique en Suisse et son importance pour l’Europe », Formes et Cou
5 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La Suisse, dans l’avenir européen
52 es (CERN) à Genève, la Fondation européenne de la culture , à Genève également (aujourd’hui à Amsterdam), et une série d’initiat
53 éducateurs, des historiens, des spécialistes des cultures d’outre-mer, etc. La première chaire européenne est créée en 1957 par
54 ausanne. Une nouvelle conférence européenne de la culture , sur le thème « L’Europe et le Monde » se tient à Bâle en 1964, sous
55 eprésentants de l’industrie, et quelquefois de la culture , croient distinguer dans les projets d’Europe unie une « politique d’
56 omaines de l’administration, de l’économie, de la culture en général et de la recherche en particulier. Bergson l’avait déjà re
57 ntales, austères ou savoureuses, cette densité de cultures différentes, et tant d’histoire présente en tous ses âges, du couvent