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uelle par le rassemblement des forces vives de la
culture
, au-delà des frontières et des nationalismes. Tout est parti de La Ha
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on peut fonder l’union de l’Europe sur l’unité de
culture
qu’elle forme et qui la forme depuis deux ou trois millénaires. Je vo
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I. L’unité de
culture
L’Europe, avant d’être une alliance militaire ou une entité économ
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est-elle vraiment une unité de civilisation et de
culture
? Peut-on fonder son union sur une unité préexistante ? Et comment dé
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e aux yeux de l’historien et de l’observateur des
cultures
, mais c’est un dernier refuge pour les nationalistes. Or il se trouve
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on politique et font douter d’abord de l’unité de
culture
qui donnerait une assise à cette union. Mais : 1° les différences de
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ment au regard des autres, c’est l’unité de notre
culture
pluraliste. J’ajoute une précision qui est capitale : il ne faut pas
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us ou moins équilibrés. L’unité de l’Europe comme
culture
est une communauté de valeurs antinomiques et d’origines très diverse
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matérielle des peuples. L’unité de l’Europe comme
culture
se définit en termes de compréhension, tout comme une « société » sel
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être comprise globalement qu’en tant qu’unité de
culture
, et en retour, notre actuelle culture occidentale ne nous devient int
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qu’unité de culture, et en retour, notre actuelle
culture
occidentale ne nous devient intelligible que dans le cadre continenta
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dans son ensemble, qui n’a jamais encore connu de
culture
commune, s’il est vrai qu’elle essaie d’en confectionner une au moyen
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e base Que l’Europe ait été d’abord un fait de
culture
, voilà qui ne signifie pas un instant qu’elle soit l’affaire des seul
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cultivés ou conscients de ce qu’ils donnent à la
culture
, et qu’elle n’intéresse pas vitalement tous les autres. Les valeurs i
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tout prend sens et saveur dans le passé de notre
culture
commune. L’option fondamentale de toute recherche humaine conditionne
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n de presque tous les résultats typiques de notre
culture
: sciences physiques et naturelles ; technique ; respect de la person
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son « vrai moi ». À partir d’un certain niveau de
culture
, en Occident, le non-conformiste est bien vu, tandis que la banalité
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nos diversités La pluralité des sources de la
culture
commune des Européens et les relations d’exclusion, de complémentarit
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ntières étatiques ; – et enfin qu’il n’y a pas de
cultures
nationales. 12. L’Europe comme source d’énergie Ce qui a fait q
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matières premières, population), soit m, par une
culture
dont les effets induits se multiplient en progression géométrique, et
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omme suit : Europe = cap de l’Asie multiplié par
culture
intensive. Or, cette culture dont l’intensité surcompense un support
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’Asie multiplié par culture intensive. Or, cette
culture
dont l’intensité surcompense un support matériel déficient, d’où lui
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nt que tels n’ont rien apporté de valable à cette
culture
qui a fait la force et la grandeur de l’Europe. Au siècle qui les a v
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les diversités, voire les contradictions de notre
culture
, ont été le ressort de notre histoire, les États-nations modernes n’o
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mpérialiste des régions. 14. Il n’y a pas de «
cultures
nationales » Ce qui s’oppose à l’union de l’Europe et à la formati
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ntaient l’Europe comme un puzzle de nations et sa
culture
comme l’addition d’une vingtaine de « cultures nationales » bien dist
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sa culture comme l’addition d’une vingtaine de «
cultures
nationales » bien distinctes, autonomes et rivales. Cette conception
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art, il n’est pas une seule des branches de notre
culture
qui ne résulte de mille échanges, tissant l’œuvre commune des Europée
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européenne est coextensive dans le temps, avec la
culture
européenne. Elle embrasse donc une période de vingt-six siècles (d’Ho
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de plus de l’existence d’une unité européenne de
culture
. b) La différenciation de nos littératures par leur langue est relat
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démontré dans ses Notes towards the Definition of
Culture
. L’anglais, selon lui, est la langue la plus riche pour un poète, par
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e, plus sûrement que par ceux qui attaquent notre
culture
démocratique au nom des idéaux qu’elle seule leur enseigna. 18. L’
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éducation, dans tous les temps et dans toutes les
cultures
connues, a toujours consisté en deux efforts conjoints : – transmettr
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ra tout cela. On sait le rôle de la danse dans la
culture
hindoue. Danser, pour un Indien, c’est « s’inscrire dans le jeu circu
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abole des trois colombes Du point de vue de la
culture
au sens large, trois régions se sont dessinées au cours du second tie
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a-t-elle tout inventé ? Le dynamisme de notre
culture
, résultant d’un complexe de tensions intérieures, et le mouvement bro
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ut-être existé chez les sages de plusieurs autres
cultures
, mais ce sont les Européens qui lui ont donné son contenu concret et
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élaboré les préalables d’une science comparée des
cultures
et des civilisations, des religions et des arts, des morales et des g
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on reste de savoir si cette unité fomentée par la
culture
européenne ne va pas se réaliser aux dépens de l’Europe et à ceux du
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pengler va plus loin ; il est convaincu que toute
culture
est un organisme et correspond morphologiquement à un individu, anima
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u végétal. Il en résulte inexorablement que toute
culture
est mortelle, et l’on rejoint la phrase de Valéry. Enfin, dans un eff
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ut à fait admirable pour embrasser l’ensemble des
cultures
connues, Toynbee croit pouvoir établir empiriquement, par l’examen co
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e-grandeur-décadence soit la même pour toutes les
cultures
dans tous les temps. Les prophètes de la décadence de l’Occident, Spe
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es ? Il se pourrait, bien au contraire, que notre
culture
présente des caractères nouveaux, qui déterminent un destin non compa
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à tous par l’État. Comparée à ces deux groupes de
cultures
homogènes, uniformes et sacrées, la culture de l’Europe nous apparaît
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s de cultures homogènes, uniformes et sacrées, la
culture
de l’Europe nous apparaît immédiatement comme à la fois pluraliste et
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ilisation européenne s’est trouvée fondée sur une
culture
de dialogue et de contestation. Elle n’a jamais pu, et surtout, elle
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olents que ceux que nous vivons. L’unité de notre
culture
et de la civilisation créée par cette culture n’a jamais été autre ch
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tre culture et de la civilisation créée par cette
culture
n’a jamais été autre chose qu’une unité paradoxale consistant dans la
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temps qu’elle redécouvrait et faisait revivre des
cultures
disparues ou en voie d’extinction. Valéry nous disait que « les circo
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de l’Europe, et je les vois s’européaniser par la
culture
plus profondément que l’Europe ne s’américanise par le costume et le
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nventés par l’Europe et parties intégrantes de sa
culture
. Quant à l’Afrique, observons simplement que son émancipation actuell
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nc dans tout cela « l’éclipse » de l’Europe comme
culture
? Dans l’esprit de ses intellectuels, et pas ailleurs. 25. Le péri
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ons mêmes de l’économie, de la technique et de la
culture
au xxe siècle, le nationalisme n’en poursuit pas moins ses ravages d
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ilan, 1966. 16. Notes towards the Definition of
Culture
, Appendice : The Unity of European Culture, Faber et Faber, Londres,
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taire et si hautement diversifiée que fonde notre
culture
commune, je répondrai que la solution se trouve dans les termes mêmes
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hèse : étant donné que notre base d’unité est une
culture
pluraliste, on ne peut fonder sur elle qu’une union fédérale. Ce qui
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pour la religion, l’a remplacé par le concept de
culture
nationale. On prétend que les idées ne connaissent pas de frontières,
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u’ils prolongent. Si nous croyons qu’il est une «
culture
nationale » française ou danoise par exemple, comme la culture compre
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nale » française ou danoise par exemple, comme la
culture
comprend en fait les sciences aussi bien que les lettres, les arts et
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administration, à la langue, à l’économie et à la
culture
, c’est-à-dire aux contraintes et aux libertés, nous jette en plein dé
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tats-nations n’existent pas dans l’histoire de la
culture
, et que le « cheminement des esprits » dont parlait Robert Schuman tr
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ce plan, elles n’existent pas. Il n’y a pas de «
cultures
nationales », nous l’avons vu, il n’y a que des divisions tout arbitr
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s opérées après coup dans l’ensemble vivant de la
culture
européenne. Et les diversités que nous devons respecter ne sont pas c
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eut fermé, complet, suffisant en soi tant pour sa
culture
que pour son économie, et seul juge non seulement de ses intérêts, ma
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et leurs dimensions : petite patrie originelle et
culture
continentale, idéal national et religion universelle, cité régionale
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ni mascaret de béton écrasant nos jardins et nos
cultures
. Seule, la révolution régionaliste, fédéraliste, européenne, subordo