1 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe de Tristan
1 élons veillent sur la vertu de la reine. Celle-ci demande et obtient un « jugement de Dieu » pour prouver son innocence. Grâce
2 confesser. Mais au lieu d’avouer leur péché et de demander l’absolution, ils s’efforcent de démontrer qu’ils n’ont aucune respon
3 dence. Interrogez celui qui use d’un tel langage, demandez -lui raison de sa prédilection, pour telle ou telle image d’apparence
4 révéler. Jamais tu ne pourras connaître ce que tu demandes . » Et plus tard, quand il meurt : « Je ne suis pas resté au lieu de m
2 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
5 st aussi la naissance du prochain. À ceux qui lui demandaient ironiquement : Qui est mon prochain ? Jésus répond : c’est l’homme qu
6 ser des formules apprises on ne sait où. Et je me demande , après Aroux et Péladan, si le secret de toute cette poésie ne devrai
7 upire et je languis. Est-il vraiment possible, se demande le lecteur, d’imaginer que Peire Vidal soit autre chose qu’un galant
8 perfides délateurs, accomplis en toute malice, à demander qui elle est, et quel est son pays, s’il est loin ou près, car je vou
9 re de leurs aspirations. » Si c’est le cas, on se demande d’où vient la gêne et l’« agacement » de l’auteur lorsqu’il est oblig
10 des chansons la mauvaise conscience, et qui leur demandaient non pas tant une illusion d’amour sincère qu’un antipode spirituel au
11 c » faite par le roi à quelque damoiselle qui lui demande un don, sans dire lequel. Il s’agit en général d’un service très péri
3 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
12 Frédéric persécute l’hérésie. De même, on peut se demander dans quelle mesure les Siciliens « savaient » encore ce qu’est l’Amou
13 téréotypée. Dante et Cavalcanti, d’autres encore, demandaient plus de sincérité et plus de chaleur amoureuse, mais en même temps, i
14 une chose — c’est de l’avoir —, à son Seigneur la demande , et tous les Saints implorent cette faveur. Seule, Pitié prend notre
15 dont on parle. « Cet Amour est-il vie ou mort ? » demande courageusement le premier. Et le second répond : « Du pouvoir de l’am
16 pas le sublime, voici la divinisation. Pétrarque demande comment il se peut faire qu’il vive encore, quoique séparé de sa dame
17 n chaque jour plus proche, à Dieu mille fois j’ai demandé ces ailes avec lesquelles, hors de la mortelle prison, pourrait s’enl
18 e de l’identité de Shakespeare, il est vain de se demander s’il connaissait la tradition secrète des troubadours. Mais on peut r
19 e sa maîtresse. Au dénouement, il est encore à se demander si cette « reine de l’Île inaccessible » ne va pas lui faire couper l
20 rée, de son côté conçoit la même pensée. Ils vont demander la fin de leurs maux à la Fontaine de Vérité, gardée par des lions et
21 de leur labeur Et de leur douloureux amour ! Ils demandaient l’union des habitants des cieux : Déjà ils sont entrés dans le sanctu
4 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe contre le mariage
22 lus que sous forme de plaisanteries paysannes. La demande en mariage, avec échange de visites en haut de forme et « déclaration
23 n d’un conflit de caractères ou de goûts, l’on se demande  : pourquoi suis-je marié ? Et il est non moins naturel qu’obsédé par
5 1939, L’Amour et l’Occident (1956). L’amour action, ou de la fidélité
24 se confier dans son désir le plus puissant, à lui demander la délivrance. Et l’Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’