1 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Préambule
1 moment. Nous approchons du dernier village. L’île devient très étroite. Par endroits, ce n’est plus qu’une bande de terre aride
2 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
2 ienne que pour un temps, et si je change, elle me devient impropre. Je n’hérite pas même de moi ! Ou alors, l’héritage est cela
3 a Révolution un arbre de la Liberté. Cet orme est devenu gigantesque, majestueux, exemplaire dans sa symétrie architecturale.
4 à regarder le carré de ciel pâlir et les murs qui deviennent roses. 21 novembre 1933 Le bureau de poste. — Trois mètres sur
5 s modernes doivent se guérir, s’ils veulent enfin devenir « actuels » ? Est-ce que ce n’est pas aussi la racine de cet esprit d
6 a déduction est correcte ». Ainsi l’intelligence devient irresponsable. Les clercs s’y résignent et même s’en vantent : c’est
7 « difficultés de trésorerie » dans les affaires, devient ici, évidemment, un obstacle absolu.) Assuré au moins de quelque arge
8 us concrètement dans la suite. 1 — Le chômage est devenu aujourd’hui un état d’âme, une « condition », un mode particulier d’e
9 cipale des villages. Le chef-lieu est en train de devenir la proie des politiciens de Paris. Un dimanche ce sont les enfants co
10 mme pour les paysans, mais d’abord humiliation. «  Devenir pauvre », « être ruiné », c’est selon les cas perdre vingt millions s
11 t tout de descendre d’un échelon, c’est-à-dire de devenir pauvres. À moins qu’ils ne comprennent un peu mieux ce qu’est l’espri
12 erie hargneuse des polémiques et des partis pris, devenait légendaire et généreux, prenait le rythme et les couleurs grandioses
13 fficile quand elle est belle (Claudel ne peut pas devenir populaire). Tristement bourgeoise et fausse, quand elle est facile. E
14 enseignant. Ce que Goethe doit au monde, c’est de devenir Goethe. Il doit montrer l’exemple d’un individu qui a su tirer du mon
15 les choux sont brûlés, la terre se craquelle, ou devient poussiéreuse. Il n’y a plus que quelques roses aux pétales fatigués.
16 de gens invoquent avec un accent triste. Je suis devenu tout doucement amoureux de ma vie, et je crois bien que c’est un penc
3 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
17 a nécessité d’agir partout où on le peut, mon cas devient très clair : je ne suis qu’un barbare, incapable de comprendre les « 
18 nt les meilleures têtes du pays, et on les laisse devenir les « mauvaises têtes »… 17 décembre 1934 Le grand tort des chr
19 n ne palpite et n’attend, le pittoresque du décor devient un désordre sordide, les singularités curieuses des hommes et des cho
20 voici par la grâce du soleil de janvier qu’un mot devient le plus beau de la langue : matinée. Tout ce qu’il y a de clarté, d’é
21 ce, d’un tel inflexible sens critique, qu’elle en devienne vraiment insupportable, et que rien ne puisse plus l’apaiser — pas mê
22 dre s’installe et grandit. Dans notre cas, l’État devient totalitaire. « Là où l’homme veut être total, l’État ne sera jamais t
23 s totalitaire. » Or l’État, c’est un fait patent, devient partout de plus en plus totalitaire. C’est donc que l’homme se défend
24 ce du Duce, etc.) Toutes ces puissances mythiques deviennent l’objet anormal de ses croyances spontanées et immédiates. D’où l’emp
25 euple, tel qu’il est en réalité, ou tel qu’il est devenu après x années de régime capitaliste parlementaire et laïque, le peup
26 ns argent et sans amis proches, la solitude, ici, devient un isolement. Il y a « les gens » bien sûr. C’est instructif. Mais le
27 dre des villes, où ils s’incrustent — la province deviendra vivable. La révolution sera faite. Nous reviendrons pour faire quelqu
4 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. L’été parisien
28 détraqué dans ces populations urbaines. S’ils ne deviennent pas fous, s’ils ne sortent pas de leurs boîtes comme des guignols voc
29 ète de l’ordre social. Aujourd’hui, on invoque le devenir dialectique de l’histoire (« Progrès ») et l’idéal prolétarien (« Val