1 1940, Mission ou démission de la Suisse. Le protestantisme créateur de personnes
1 ot d’ordre « Défense de la personne humaine » est devenu le slogan par excellence des hommes d’État démocratiques. Tout cela n
2 la fin de la République romaine, quand César est devenu un dieu. Et c’est l’échec de cette religion d’État, confondu avec l’é
3 leurs hiérarchies, leurs assemblées. Ceux qui en deviennent membres y reçoivent une assistance matérielle, mais ils y trouvent au
4 s social nouveau. Prenons le cas de l’esclave qui devient chrétien. Alors que l’État romain lui déniait toute activité libre et
5 il reçoit une mission nouvelle, une vocation. Il devient le serviteur du Maître qui le libère. Ainsi, spirituellement et socia
6 orcée à certains historiens méticuleux. Mais elle devient presque évidente dès que l’on réfléchit aux deux questions suivantes 
7 de la Transylvanie convertie au calvinisme et qui devient l’âme de la résistance au centralisme des Habsbourg, qu’il s’agisse d
8 onc plus aucune liberté. Tous les abus de pouvoir deviennent possibles. Certes, l’on crée des ersatz de personnes, ou plutôt de pe
2 1940, Mission ou démission de la Suisse. La bataille de la culture
9 lors il convient de se taire lorsque la situation devient sérieuse ; — ou bien la culture est action, création et bataille réel
10 e et l’illustrer précisément lorsque la situation devient sérieuse. Or le fait même que nous éprouvions tous un doute sur l’opp
11 la ressent même plus comme un scandale. Elle est devenue toute naturelle. Le banquier dont je viens de vous parler aurait eu b
12 sérieuse. En voici la preuve. Quand la situation devient grave, comme en cas de guerre par exemple, tout le monde trouve parfa
13 urel de se priver de dessert. Oui, la culture est devenue pour nous quelque chose comme une friandise. Elle n’est plus un pain
14 ies qu’elles ont échappé aux regards : elles sont devenues chiffres abstraits, puissances lointaines, dont les économistes se so
15 ue va faire la culture ? Il semble que la société devienne trop gigantesque pour être dominée d’un seul regard. Une seule intell
16 esprit rationaliste, et le panorama de la société devient confus. Plus rien n’est à la mesure de l’homme individuel. Quand nous
17 rx. Je lui réponds que la croyance au Progrès est devenue l’opium de la pensée. Bien entendu, ce n’est point parce qu’ils étaie
18 e de toute la vie sociale du siècle. Que sont-ils devenus parmi nous ? Prenons trois mots parmi les plus fréquents dans les dis
19 . Mais en même temps, la vie sociale et politique devient pratiquement impossible. Les masses le sentent aussi bien que les che
20 roclamer que l’intérêt de l’État dont nous sommes devenus les maîtres est la seule règle de toute activité, culturelle, politiq
21 sponsable de sa vocation envers ses prochains, il devient individualiste. Et quand il oublie qu’il est responsable de sa vocati
22 st responsable de sa vocation envers lui-même, il devient collectiviste. L’homme complet et réel, c’est celui qui se sait à la
23 t clair que ces lois ne sont vraies, ou plutôt ne deviennent vraies, qu’en vertu d’une immense démission de l’esprit civique dans
24 e bolchévisme fut le châtiment d’un christianisme devenu passif devant le monde. Or il me semble que là encore, un réveil soul
3 1940, Mission ou démission de la Suisse. Neutralité oblige, (1937)
25 ilisant ses défauts, en s’élevant au point où ils deviennent les conditions d’une création unique. Au niveau de l’instruction publ
26 ons. Notre neutralité, conçue comme une prudence, devient la pire des imprudences au milieu de l’Europe fasciste. Notre instruc
27 ne conception de l’homme incroyablement étriquée, devient une espèce d’asepsie qui tue les germes de toute création. (La cultur
4 1940, Mission ou démission de la Suisse. La Suisse que nous devons défendre
28 vraiment libres ? Il faut donc que les Suisses deviennent et restent « à la hauteur » de leur géographie. Mais il faut aussi qu
29 r » de leur géographie. Mais il faut aussi qu’ils deviennent et qu’ils restent à la hauteur de leur histoire. Et à ce propos, voic
30 , n’ayons pas peur d’y regarder de près. Que sont devenues en fait ces libertés antiques qu’on nous envie ? Avons-nous bien le d
31 ache qu’à l’aspect matériel des choses. Mais elle devient un avantage dès qu’on la considère dans la perspective de notre missi
32 plement une garantie de nos privilèges. Mais elle devient notre meilleure sûreté dès qu’on la considère comme une mesure d’inté
33 oute. Notre foi l’y ajoute. Pourquoi un incroyant devient -il chrétien, et se met-il un beau jour à vivre en chrétien, au lieu d
5 1940, Mission ou démission de la Suisse. Esquisses d’une politique fédéraliste
34 le monde de l’esprit, tout s’ouvre et se libère, devient grâce et devient nouveauté. L’action réelle, c’est de passer du monde
35 prit, tout s’ouvre et se libère, devient grâce et devient nouveauté. L’action réelle, c’est de passer du monde de la nécessité
36 a-t-elle un coup d’État, et, trahissant l’Empire, deviendra-t -elle impérialiste pour son compte ? C’est alors qu’éclate la Réforme.
37 ie avec eux ; puis s’allie avec Berne, qui par là devient l’allié au second degré des autres cantons ; Berne ensuite noue des l
38 a révolution européenne36. L’instinct contrecarré devient conscience ; la coutume attaquée devient programme ; la pratique remi
39 trecarré devient conscience ; la coutume attaquée devient programme ; la pratique remise en question par une propagande agressi
40 histoire où le fédéralisme, s’il veut durer, doit devenir à son tour missionnaire. Telle est sa crise : ou se nier, ou triomphe
41 sponsable de sa vocation devant la communauté, il devient individualiste. Quand il oublie qu’il est responsable de sa vocation
42 de sa vocation devant Dieu et devant lui-même, il devient collectiviste37 ». Or l’individualisme et le collectivisme aboutissen
43 les cols du centre de l’Europe. Mission pratique, devenue symbolique. Désormais, il nous appartient d’en proclamer la significa
44 la question est de savoir si ce vestige ne va pas devenir un germe ! Un germe, ce n’est jamais grand : l’image convient à notr
6 1940, Mission ou démission de la Suisse. Appendice, ou « in cauda venenum » Autocritique de la Suisse
45 ccupent les fauteuils. Les organismes centraux ne deviennent centralistes (au mauvais sens) que par la faute des fonctionnaires qu
46 la Suisse en politique. De plus, la Suisse n’est devenue neutre qu’à partir d’un certain moment de son histoire. Or ce qui est
47 tat totalitaire, Carl Schmitt, juriste catholique devenu national-socialiste. 44. « Nous ne sommes pas gouvernés, nous sommes