1 1953, La Confédération helvétique. Introduction (par Lucien Febvre)
1 onfédération suisse. ⁂ Au fond, telle qu’elle est devenue , la Suisse n’est pas loin d’être une nécessité. La détruire, la rayer
2 1953, La Confédération helvétique. Le peuple et son histoire
2 l’Italie et l’Adriatique, les eaux du Tessin qui deviendra le Pô. Vers l’est et l’Autriche, les eaux de l’Inn, qui par le Danube
3 longtemps en coopératives (Markgenossenschaften) devinrent alors de petits États libres, possédant un statut comparable à celui
4 lle faire un coup d’État et, trahissant l’Empire, devenir impérialiste pour son compte ? Le demi-siècle qui sépare les guerres
5 , des rois, du pape lui-même, car son conseil est devenu si puissant parmi les Suisses qu’on a coutume de s’adresser à lui ava
6 es dans une première série de guerres locales, il devint à partir de 1528 le chef politique et religieux le plus important non
7 laces d’échanges intellectuels : Bâle avec Érasme devint le centre des imprimeurs humanistes ; Zurich avec Zwingli, le centre
8 que les villes alliées de Neuchâtel et de Genève, devinrent des républiques oligarchiques. Un certain nombre de familles nobles,
9 les de seigneurs étrangers. L’aristocratie suisse devint ainsi l’une des plus internationales de l’Europe, tant par les allége
10 tion fédérale de la Suisse : la Ligue des cantons devenait , après cinq-cents ans, un État doté d’une armée, d’un budget, d’un Pa
11 ce ne fut guère qu’à partir de 1848 que la Suisse devint une « démocratie » au sens actuel de ce terme. Mais sa longue traditi
12 rs diversités. 1. Les Habsbourg, comme on sait, devinrent empereurs. Ils s’efforcèrent de réduire les Waldstätten en les entour
3 1953, La Confédération helvétique. Les institutions politiques
13 institutions politiques La commune Comment devient -on Suisse ? En obtenant l’agrégation à une commune dans un canton. Ce
14 ntralistes de la plupart des États modernes. Pour devenir Américain, il faut si l’on habite depuis de longues années aux États-
15 rt sur l’immense territoire des États-Unis. Pour devenir Suisse, au contraire, l’étranger doit d’abord adresser aux autorités
16 origines que nos cantons doivent de n’être jamais devenus des États bureaucratiques et centralisés, mais d’être restés jusqu’à
17 a commune n’est plus qu’un organe d’exécution, et devient à son tour, comme l’observe A. Gasser « un instrument de la centralis
18 tait l’ancienne Suisse à l’État fédératif qu’elle devint en 1848. Mais bien d’autres facteurs y concoururent : politiques, éco
19 portes de la Suisse. Économiquement, la situation devenait rapidement intenable. Sous le régime du Pacte de 1815, écrit l’histor
20 ’une rotation entre les sept conseillers : chacun devient président une fois tous les sept ans, par ordre d’ancienneté dans le
21 justifiait, beaucoup de mesures provisoires sont devenues des routines. D’autre part, il va de soi que les cantons sont trop pe
22 en réfugié en Suisse au début de la Restauration, devint professeur à l’Université de Genève, député à la Diète fédérale, prin
4 1953, La Confédération helvétique. Institutions et aspirations économiques
23 lations entre la science pure et l’industrie sont devenues organiques. Les « bureaux d’étude » jouent un rôle essentiel dans tou
24 turelle. Le « château d’eau » des Alpes centrales devint une source inépuisable d’énergie. Il serait curieux de décrire en dét
25 n créa des ateliers de construction mécanique qui devinrent les ancêtres des puissantes entreprises modernes de la région zuricho
5 1953, La Confédération helvétique. La famille et l’éducation
26 cantons. Quel que soit leur niveau social, qu’ils deviennent plus tard ouvriers ou professeurs, paysans ou commerçants, ils reçoiv
27 te militaire, toute mêlée à la vie du peuple, est devenue , depuis 1848, l’agent principal de l’helvétisation du pays. Au cours
28 e de recrues, soit qu’il reste soldat, soit qu’il devienne officier, prolonge et renouvelle le brassage des classes sociales opé
29 culture physique. Un grand nombre d’instituteurs deviennent officiers, et tout officier subalterne joue plus ou moins le rôle d’u
6 1953, La Confédération helvétique. La vie religieuse
30 all s’édifie au viiie siècle un monastère qui va devenir le grand foyer de prospérité matérielle autant que spirituelle38 de l
31 ve siècle. L’Université de Bâle, fondée en 1460, devenait un foyer d’humanisme avec Érasme. D’autre part, la mystique allemande
32 s cantons. Chez certains auteurs, comme Ramuz, il devient presque synonyme de séparatiste.) Alors que les églises protestantes,
33 s, généralement rédigés par les églises. Elle est devenue prétexte à des « menus de Jeûne » fort abondants, qu’annoncent les me
7 1953, La Confédération helvétique. Le peuple suisse et le monde
34 coupés de leurs bases depuis 1933, ils se sont vu devenir subitement les derniers dépositaires de la culture germanique, et c’e
35 opéenne, universelle, ait pu prendre naissance et devenir une réalité politique : l’idée d’une communauté spirituelle des peupl
36 es nationales, dans toute la mesure où elles sont devenues nationalistes, l’était encore davantage pour les confessions religieu
37 ance de la Suisse à trois grandes civilisations » devient la raison même de son « indépendance de toute influence étrangère ».
38 n pour quelles raisons cette neutralité armée est devenue au cours des siècles permanente (non pas occasionnelle), conventionne
39 x tendances grâce auxquelles la Confédération est devenue et restée ce qu’elle est : le fédéralisme et la neutralité. On ne peu
40 es Églises allait s’installer à Genève, la Suisse devenait la gardienne du premier organisme politique universel, au sein duquel
41 grandes luttes politiques européennes. Neutralité devenait synonyme d’abstention ou de passivité. Pendant tout le xixe siècle,
42 -ils s’y associer ? Ici, la position de la Suisse devient au plus haut point paradoxale. Car, d’une part, on l’offre en exemple