1 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Les Origines d’Hésiode à Charlemagne, (du ixe siècle av. J.-C. au xie siècle de notre ère)
1 ives de l’Asie pour la conduire en Crète, où elle deviendra reine, et mère des rois de la dynastie de Minos. De cette légende, qu
2 e ; elle qui était vierge auparavant, sans tarder devint l’épouse de Zeus ; sans tarder, elle conçut des enfants du fils de Cr
3 der, elle conçut des enfants du fils de Cronos et devint mère. C’est sans nul doute le songe du début de l’Idylle qui contien
4 , Europe fut d’abord une déité asiatique avant de devenir une héroïne : elle serait en somme une manifestation locale et poétiq
5 nt des Enfants héroïques Qui régiront la terre et deviendront des Dieux ! Entre le mythe primitif et la réalité — le drame de l’E
6 diterranéen, le mythe Europe passe en Crète. Il y devient le symbole de toute une civilisation intermédiaire entre la Grèce et
7 vée à l’Orient par un dieu du Nord. Zeus-Jupiter devient alors le dieu par excellence, le principe, la racine de tout le polyt
8 ctif ne se serait point séparé du substantif pour devenir lui-même un substantif. Et voilà qui nous oblige à consulter la mytho
9 texte le plus souvent cité à ce sujet : L’Europe deviendra-t -elle ce qu’elle est en réalité, c’est-à-dire un petit cap du continen
10 sur le globe que comme un appendice à l’Asie, est devenue la métropole du genre humain.27 L’Europe n’est à proprement parler q
11 sur le globe que comme un appendice à l’Asie, est devenue la métropole du genre humain. Ainsi d’Hérodote et d’Hippocrate jusqu
12 rituelle que l’on puisse opposer à l’Asie, et qui devienne acceptable pour les apologètes. Il faut attendre le début du Ve siècl
13 nt décrits non comme les défenseurs d’une Romania devenue mythique, ni de l’Occident en général, ni de la papauté, ni de leur «
14 ion germanique » ; tandis que l’unité spirituelle deviendra l’autre pôle, celui de la papauté. Dès 843, Léon IV s’oppose au Patri
15 ton empire.) Lorsque mourut ce prince qui allait devenir saint Henri II, un chant funèbre, rimé par un poète rhénan, clama la
2 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Sur plusieurs siècles de silence « européen »
16 naient tout homme et tout état social. Elles vont devenir , d’une manière avouée, particulières, nationales, donc séparatistes.
3 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Premiers plans d’union
17 es, de quels naufrages dois-tu être agité ! Tu es devenu un monstre aux multiples têtes, et tu te perds en efforts contradicto
18 rit l’historien anglais Denys Hay 73, et quand il devint pape, sa première tâche fut de défendre la chrétienté par la force de
19 i avait écrit dix ans plus tôt, donc peu avant de devenir pape : La chrétienté n’a point de chef auquel tous veuillent obéir.
4 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Le problème de la guerre et l’essor des États (xvie siècle)
20 a « mise en valeur » du Nouveau Monde, qui eût pu devenir l’œuvre commune des grandes compagnies commerciales, des armateurs et
5 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Les grands desseins du xviie siècle
21 nt à l’autorité européenne centrale, c’est-à-dire deviendra territoire sous mandat. Par leur superficie et leurs richesses, ces É
22 utorité duquel les souverainetés des divers États deviendront relatives — tout cela, comme il prétend l’avoir exposé à Jacques Ier
23 18. Et tous les tribunaux du monde feront bien de devenir un seul tribunal de Christ ; car, une fois que tous les royaumes du m
24 ès jeune en France apprendre le métier des armes, devenu quaker à son retour en Angleterre et plusieurs fois emprisonné de ce
25 689, sous la direction de Guillaume III d’Orange, devenu roi d’Angleterre. La guerre est générale. C’est le spectacle des « tr
6 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — En marge des grands plans, l’utopie prolifère
26 expansion économique. Les armes économiques sont devenues décisives : Ce ne sont plus les armées aujourd’hui qui font la guerr
27 la Russie, depuis un siècle, sur ce qu’elle peut devenir , et sur son ambition, on approuvera généralement qu’on mette un frein
28 nt à la Suisse, elle serait entièrement neutre et deviendrait le siège de la Confédération d’Occident, tandis que Danzig serait le
7 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Perspectives élargies
29 ttre à Pierre Ier, 16 janvier 1716. Leibniz était devenu le conseiller du tsar. 110. Lettre à Grimarest, Hanovre, 4 juin 1712
8 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — L’Europe des lumières
30 comme marchandise. Enfin, la navigation d’Afrique devint nécessaire ; elle fournissait des hommes pour le travail des mines et
31 x de Norwège et de Suède. Mais, comme le climat y devient insensiblement froid en allant du midi au nord, à peu près à proporti
32 peuple tartare, conquérant naturel de l’Asie, est devenu esclave lui-même. … C’est ce qui a fait que le génie de la nation tar
33 e sans elles cet État tombe dans la décadence, et devient inférieur à tous les autres. C’est ce qui a formé un génie de liberté
34 que les découvertes de notre grand Newton soient devenues le catéchisme de la noblesse de Moscou et de Pétersbourg ? C. — Vous
35 s leurs cités et les derniers soupirs de la Grèce devinrent encore illustres dans la ligne achéenne. Mais nulles de ces confédéra
9 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Évolution : vers le progrès ou vers la décadence ?
36 nements de chaque nation considérable de l’Europe deviennent instructifs et intéressants pour toutes les autres : c’est cette époq
37 arfaite union de toutes ses parties. Les peuples, devenus des sujets, renoncèrent à l’espoir et même au désir de l’indépendance
38 r montrer que des corrupteurs ou des tyrans, nous deviendrons pour eux des instruments utiles, ou des généreux libérateurs… Alors l
39 era de les rappeler, et ces comptoirs de brigands deviendront des colonies de citoyens qui répandront dans l’Afrique et dans l’Asie
40 en une pauvreté hideuse. Les palais des rois sont devenus le repaire des fauves ; les troupeaux parquent au seuil des temples,
41 , comptait alors cent villes puissantes… Que sont devenus tant de brillantes créations de la main de l’homme ? Où sont-ils ces
42 assez être reconnus par l’Humanité — que l’Europe devint peu à peu ce qu’elle est et ce qu’elle sera vraisemblablement toujour
10 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Pendant ce temps, l’Amérique du Nord…
43 sur son destin, l’Amérique décidait du sien. Elle devenait l’avenir de l’Europe, ou du moins l’avenir de ces Européens qui déses
11 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Plans d’union européenne contemporains de la Révolution
44 rope », finit par écrire en 1814 : « Ma politique devient tous les jours plus égoïste et plus étroitement autrichienne. Le mot
45 s étroitement autrichienne. Le mot d’Europe m’est devenu objet d’horreur » ; ou encore : « … j’ai perdu toute envie d’être un
46 en Angleterre »147. Mais de fait, l’Angleterre va devenir l’ennemie du continent conquis par les idées de la Révolution ; et la
12 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (I)
47 mission et qu’elle-même, d’autre part, leur était devenue indispensable. Des États qui n’existaient qu’à peine les uns pour les
48 que prirent les choses, la séparation des Églises devint la cause d’une union plus étroite entre les États. Il est vrai que le
49 et une aide rapide. Ces affaires étrangères sont devenues actuellement des affaires intérieures et on aime à tendre une main se
50 ur steht ») et qui ne saurait être que la Prusse, deviendra la vraie patrie des Européens chrétiens ; il imposera sa culture, par
51 une particulière uniquement pour s’avantager, que deviendra entre leurs mains la si importante balance du destin, qu’on leur a co
13 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Napoléon et l’Europe
52 vieille Europe un nouvel ordre des choses »162 et devint ministre du roi Jérôme de Westphalie. C’était le temps où la Gazette
53 la faveur des lumières universellement répandues, devenait -il permis de rêver, pour la grande famille européenne, l’application
14 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — L’Europe des adversaires de l’empereur
54 n’aperçoivent nulle part, et dont l’ensemble leur devient indifférent, parce que leur affection ne peut se reposer sur aucune d
55 ntérêts nationaux ; alors les maux commenceront à devenir moindres, les troubles à s’apaiser, les guerres à s’éteindre ; c’est
56 l’usage fécond qu’elle a fait de son exil. Coppet devint grâce à elle (comme le lui reprocheront les nationalistes de l’école
15 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Goethe
57 e a été due au fait qu’une de ses parties a voulu devenir ce qu’était le tout, à savoir la France, qui voulut devenir Républiqu
58 qu’était le tout, à savoir la France, qui voulut devenir République177. Nous parlâmes de l’unité de l’Allemagne et dîmes en qu
59  Je ne crains pas, dit Goethe, que l’Allemagne ne devienne pas une ; nos bonnes routes et nos chemins de fer feront le reste. …
60 terre.179 L’Amérique, aux yeux du vieux Goethe, devient le symbole du monde technique, libre de toutes contraintes traditionn
16 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (II)
61 nticipation, l’idéal romano-germanique qui allait devenir la nostalgie commune de tous les amis de Novalis, penseurs, artistes
62 e avait pris sa revanche, et Rome elle-même était devenue la Jérusalem nouvelle, le siège sacré du gouvernement divin sur la te
63 qui s’était d’abord attachée à la foi catholique devint peu à peu haine de la Bible, de la foi chrétienne et finalement de la
64 mathématique et de son impudeur, la lumière était devenue leur favorite. Ils se félicitaient qu’elle se laissât briser plutôt q
65 ésurrection de l’Europe pour se joindre à elle et devenir concitoyens du Royaume des cieux. Ne devrait-il pas y avoir bientôt d
66 toutes les âmes altérées de ciel et qui s’offre à devenir médiatrice entre le monde ancien et le monde nouveau. Il faut qu’elle
67 de Charlemagne, puis la papauté (Schlegel allait devenir catholique en 1808) ont représenté les plus hautes institutions de la
68 différentes l’une de l’autre. Cette diversité est devenue , tout au long des siècles, le caractère distinctif de la formation de
69 éalise », de l’Idée de liberté, c’est-à-dire du «  devenir réel de l’Esprit ». C’est donc, au vrai, une Théodicée. Conformément
70 rope de Gentz. Ami de Novalis dans sa jeunesse et devenu plus tard catholique comme lui, il fut l’un des maîtres les plus infl
71 le plus favorable à leur pleine manifestation, il deviendra possible, et même utile, de procéder à l’explication rationnelle des
17 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’harmonie entre les nations libérées à l’anarchie des États souverains
72 ôme d’une proche agonie ; de même certains hommes deviennent voyants sur leur lit de mort et, de leurs lèvres livides, laissent éc
73 l’Europe, si peu que rien même ; car elle ne peut devenir que l’avant-garde de la monarchie universelle de la Russie.199 Et P
74 de l’édifice européen, et voici que cette pierre deviendra la pierre angulaire et la clef de voûte de l’édifice futur ; et celui
75 Bruxelles, puis réhabilité par le Piémont dont il devint le Premier ministre, Gioberti fut un néo-guelfe. Il voulait l’union d
76 ise avec l’idée d’une Europe unie : une nation en devenir n’a pas encore d’intérêts « traditionnels » qui l’opposent au plus va
77 ar la terreur, par la haine ou par le fanatisme. Devenu ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire établi pa
78 omme les dieux, par la transfiguration. La France deviendra l’Europe. Certains peuples finissent par la sublimation comme Hercule
79 ois immenses. La Grèce s’est transfigurée, et est devenue le monde chrétien ; la France se transfigurera et deviendra le monde
80 le monde chrétien ; la France se transfigurera et deviendra le monde humain. La révolution de France s’appellera l’évolution des
81 n’être qu’une patrie. On se sépare de sa mère qui devient déesse. Encore un peu de temps, et tu t’évanouiras dans la transfigur
82 sublime, ô ma patrie, et, de même qu’Athènes est devenue la Grèce, de même que Rome est devenue la chrétienté, toi, France, de
83 thènes est devenue la Grèce, de même que Rome est devenue la chrétienté, toi, France, deviens le monde. Face aux nations mart
84 que Rome est devenue la chrétienté, toi, France, deviens le monde. Face aux nations martyres et aux nations naissantes ou ré
18 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un idéal de compensation : les États-Unis d’Europe
85 uement actualisé l’accent dans notre siècle : Il devient nécessaire d’appeler l’attention des gouvernements européens sur un f
86 pas ? Paris en sera pour ses frais… La fédération devient ainsi le salut du peuple : car elle le sauve à la fois, en le divisan
87 code civil de son canton natal, Zurich, avant de devenir à Heidelberg l’un des plus célèbres professeurs de droit internationa
88 a nationalité suisse aura sa juste valeur. Il est devenu pour la Suisse un principe vital, lui conférant au sein de la famille
89 possible, ou bien le carcan est brisé et l’union devient possible : tertium non datur : Je pose la question : un état de chos
90 assigné, ainsi la valorisation de la nationalité devint un but absolu… Au stade des nations fermées correspondent les allian
91 de la civilisation. La seule fin est d’être ou de devenir une grande puissance. Et pour autant que plusieurs de ces grandes pui
92 rt européen ? De ce fait même, cette dernière est devenue , si l’on peut dire, un « asystème ». Et maintenant la tâche important
19 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un problème séculaire : la Russie et l’Europe
93 r, car c’est ainsi seulement que la Russie pourra devenir européenne. Que l’Europe soit unie ou non, la France, l’Allemagne, l’
94 nverse, vers la fin du xviiie siècle : la Russie devient soudain le vrai danger, contre lequel il serait bon de s’unir et de s
95 e : la Russie du côté de l’orient, et l’Amérique, devenue libre de nos jours, du côté de l’occident, et nous autres, peuples du
96 cessera de s’amplifier jusqu’à nos jours, où elle deviendra le lieu commun des nationalistes d’extrême gauche et d’extrême droite
97 , manifester une force active, ne peut manquer de devenir aussitôt un poète russe, ne peut échapper à la pensée russe, ne peut
98 ne sera jamais d’Europe … à moins que l’Europe ne devienne russe. Et le ton monte : La Russie est quelque chose de tout à fait
99 : ce qui semblait contradiction dans ses articles devient jeu de symboles poétiques. Un même « rêve de l’Europe » le hante, qu’
100 voir illuminé L’Âge d’Or de l’humanité européenne devient soudain, mêlé aux flammes des Tuileries, l’éclairage du Grand Soir et
101 est-à-dire : tous les hommes — est apparu, il est devenu impossible d’avancer d’un pas vers la solution du problème de l’égali
102 draient le problème où ils l’ont laissé, quitte à devenir fous eux-mêmes, — cette voie est barrée pour toujours ; et cette fron
20 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’historisme au pessimisme
103 e romain ou d’un nouvel empire de Charlemagne est devenu une impossibilité. La division de l’Europe est trop grande pour qu’un
104 ne peux m’en débarrasser : l’état militaire doit devenir un fabricant en gros. Ces amas d’humains dans les usines ne doivent p
105 mi. … De temps à autre je suppute ce que pourront devenir notre érudition et nos recherches quelque peu byzantines, quand ces c
106 de la manière la plus manifeste que l’Europe veut devenir une. Tous les hommes un peu profonds et d’esprit large qu’a vus ce si
107 xixe siècle est le premier qui connaisse ce sens devenu son sixième sens. Toutes les formes, toutes les manières de vivre, to
108 plus en plus menaçante de la Russie, se décider à devenir menaçante à son tour, à se créer, au moyen d’une nouvelle caste qui l
109 se d’être un facteur de développement culturel et devient superstition. Dans quelle mesure le siècle qui vient favorisera-t-il
110 t sa chance dans le monde. Cette Europe, la leur, devenue mère ou tutrice de tous les peuples, source des pensées et des invent
111 e : l’Européen de l’avenir. Ce ne fut qu’une fois devenus vieux, ou aux heures de faiblesse, qu’ils retombèrent dans l’étroites
112 qu’ils retombèrent dans l’étroitesse nationale et devinrent patriotes. Je pense à des hommes tels que Napoléon, Goethe, Beethoven
113 e — j’entends tous nos empires et États actuels — deviendront économiquement intenables, à bref délai, du fait de la tendance absol
114 nd commerce à dépasser toutes les frontières et à devenir mondiaux. » 257. Ibid., §§ 223 et 224. 258. Par-delà le bien et l
21 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — « Tout s’est senti périr »
115 urt, son sang coule, ses forces se brisent — elle devient civilisation. C’est ce que nous sentons et entendons par les mots égy
116 placés dans cette culture, et à ce moment de son devenir , où l’argent célèbre ses dernières victoires et où son héritier, le c
117 se dit-il, moi l’intellect européen, que vais-je devenir  ? Et qu’est-ce que la paix ? La paix est, peut-être, l’état de choses
118 le sanctum Imperium réduit à l’état d’ombre, est devenu une réalité. Quant au message de Herder, c’est précisément contre son
119 le. Et cela peut, en certaines circonstances, lui devenir fatal. Ce dont nous aurions besoin aujourd’hui, ce serait un humanism
120 gogne de ses ennemis. L’humanisme européen est-il devenu incapable d’une résurrection qui rendrait à ses principes leur valeur
121 ion de cette partie de l’esprit européen qui peut devenir notre esprit, ne commencera que quand nous aurons essayé de nous impo
122 et à la pression de la grande hérésie qui allait devenir une religion nouvelle : le mahométisme. À tous les périls, il tint tê
123 , prolongée, qui la menaçait de disruption ; elle devint toujours plus instable, jusqu’à ce qu’enfin, au début du xvie siècle
124 ait ayant été affaibli et dénaturé, notre culture devint une maison divisée contre elle-même. Cette mauvaise fortune s’accompa
125 es hommes ne le saurons même plus, car ils seront devenus incapables de le comprendre. De pareilles questions et toutes les rép
126 totalité, qui se sépare de la volonté agissante, devient une dérobade devant l’action authentique qui commence avec l’action i
127 jà, en même temps, en tant que savoir, facteur du devenir réel. 266. P. Valéry : Regards sur le monde actuel. Éd. Stock, Pa
22 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — Crépuscule ou nouvelle aurore ?
128 idées, nouvelles dans tous les ordres. L’Européen deviendra définitivement quotidien. Incapable de tout effort créateur et gratui
129 ns le passé, dans l’habitude, dans la routine. Il deviendra une créature vulgaire, formaliste, vide comme les Grecs de la décaden
130 était autrefois la grande atmosphère ouverte, est devenue une province, un « intérieur ». Dans la super-nation européenne que n
131 ofond. À la veille de disparaître, les frontières deviennent plus sensibles que jamais — les frontières militaires et les frontièr
132 de nation semble avoir terminé sa carrière, être devenue malfaisante aux Européens, l’idée d’Europe apparaît. Mais ne nous ber
133 n d’autres hautes conceptions d’ensemble, ne soit devenu problématique, — nul doute non plus que notre survie spirituelle dépe
134 ope est leur expérience vécue. Un grand phénomène devient européen : ainsi en fut-il de Jules César et de Napoléon, de Pétrarqu
23 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des fédérations. De l’Unité de culture à l’union politique
135 choses à l’homme, à l’homme complet ; l’homme se devient à soi-même le système de références auquel toutes choses doivent enfi
136 t les héros, les guerres et les miracles, étaient devenus , depuis Luther, leur véritable Antiquité. Du côté catholique, Chateau
137 raît responsable de ce qu’il est. La connaissance devient une attaque contre Dieu. Mais, d’autre part, une telle connaissance r
138 il s’oriente d’après son passé. La question « Que deviendrai -je ? » est toujours liée pour lui à la question : « Que suis-je et qu
139 suis-je et qu’ai-je été ? »… Si donc nous voulons devenir des Européens (et c’est bien ce que nous voulons, au fond, quand nous
140 e, la technique et la philosophie) cette question devient pour nous brûlante : que furent les Grecs ? Au surplus, lorsque nous
141 miers, prendront le haut commandement de l’armée, deviendront l’Empire : … À la fin, la question sera de savoir quel sera le peupl
142 e. … Lorsque l’imperium romanum fut, par miracle, devenu chrétien, l’empereur descendit du rang de dieu au rang de représentan
143 s dans la même foi et le même amour. La diversité devient alors la condition première de l’unité. C’est le fédéralisme dont on
144 nne. Au contraire, la culture des pays de l’Ouest devint plus autonome, plus indépendante et plus occidentale qu’elle ne l’ava
145 le de Novalis dans La Chrétienté ou l’Europe, est devenue lieu commun pour l’école catholique de la première moitié du siècle.
146 sme est entré en décadence ; la curie romaine est devenue bureaucratique ; des Églises « nationales » se sont constituées dès l
147 nationales et liées au temps, la foi unique soit devenue très tôt la terre nourricière des plus rudes divergences et oppositio
148 cours des siècles de vie européenne, Socrate est devenu chrétien et le Christ est devenu socratique… Ce n’est que lorsqu’il l
149 nne, Socrate est devenu chrétien et le Christ est devenu socratique… Ce n’est que lorsqu’il les renie délibérément que l’Europ
150 ombre destin, ni une impénétrable fatalité ; elle devient compréhensible si on la replace sur l’arrière-plan de la téléologie d
151 l est exact que certains de ces mots sont parfois devenus mesquins et superficiels ; à la fin du xviiie siècle, un homme de qu
152 t foi, technique matérielle et religion. L’Europe devient infidèle à sa liberté lorsqu’elle perd ces antagonismes et s’apaise,
153 ons entre pôles opposés propres à l’Europe, y est devenu symbole : la conscience tragique, telle qu’elle exista en Grèce, conn
154 faits dérivant les uns des autres, succession qui devient consciente d’elle-même en tant que lutte pour la liberté. L’histoire,
155 le malheur d’une forme dans une autre. La douleur devient le berceau de l’homme qui veut l’histoire. Seul l’homme qui s’expose
156 en étant la créature des Dieux, veut, lui aussi, devenir créateur, et non pas en vertu d’une délégation, mais de son plein dro
157 la collectivité et le jeu de ses contingences, de devenir un individu. Or la dignité de l’individu consiste justement en ce qu’
158 onisé les Amériques, et qu’entre leurs mains, ils devinrent de simples instruments, chargés de leur procurer les richesses dont i
159 e peut exercer une influence créatrice au lieu de devenir plus destructrice encore. … Ce principe ne vaut pas seulement en poli
160 n certain seuil mondial au-delà duquel son destin deviendrait proprement incomparable ? 3° La civilisation européenne est la seule
161 on européenne est la seule qui soit effectivement devenue universelle. Alexandre le Grand et les empereurs chinois s’imaginèren
162 ndidats sérieux à la Relève de notre civilisation devenue mondiale. On ne voit pas qui saurait mieux qu’elle prescrire les mode
163 re en l’avenir européen ; L’Hellade, elle aussi, devint pays hellénistique, avec ses problèmes particuliers, politiques, écon
164 rématie matérielle est évidemment finie. Elle est devenue très faible, très petite en face du Nouveau Monde. Sa position prépon
165 n droit à la vénération universelle : nous sommes devenus nos propres classiques. Ainsi notre prestige, le plus important de to
166 ste de tous côtés l’hégémonie de l’Europe ; où il devient impossible de considérer plus longtemps la Russie et l’Amérique comme
167 les sépare, en face d’une humanité non européenne devenue dangereusement plus proche et bien supérieure en force matérielle — c
168 n. En conséquence, le Français, l’Allemand, etc., deviennent différents de ce qu’ils étaient autrefois : c’est que leurs relations
169 nt des autres, qui jusqu’à présent allait de soi, devient brusquement absurde. L’on comprend à nouveau ce que le docteur Johnso
170 les différents peuples se complètent mutuellement devient pour la conscience une vérité première. Certes, Keyserling ne sous-e
171 anationalisme » correspondant qui, pour un temps, deviendra aussi virulent que n’importe quel nationalisme le fut jamais ; ce ser
172 est pas naturellement l’homme idéal. Mais il peut devenir supérieur à n’importe quel habitant de l’ancienne Europe, parce qu’il
173 e pour être parcourue en un temps très court, qui deviendra bientôt insignifiant. Elle est assez grande pour contenir tous les cl
174 conditions favorables à l’homme. Et l’homme y est devenu l’Européen. Vous m’excuserez de donner à ces mots d’Europe et d’Europ
175 ême plainte se renouvelle : le vieux monde serait devenu trop étroit. Au libre déploiement de nos moyens s’opposent les fronti
176 uoi la guérison doit commencer ici. L’Europe doit devenir la partenaire des grands empires qui s’édifient sur la planète et che
24 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Appendice. Manifestes pour l’union européenne, (de 1922 à 1960)
177 es Nations un projet de Confédération européenne. Devenu président du Conseil en 1929, et parlant au nom de la France, il pron
178 échouait devant le déchaînement de souverainetés devenues folles. La guerre de 1939 était dès lors fatale. On n’a pas oublié qu
179 e l’objet des folles convoitises nationalistes et deviendront de simples questions de délimitation territoriale, de pure compétence