1 1942, La Part du diable. Introduction. Que la connaissance du vrai danger nous guérit des fausses peurs
1 t à l’Amérique en particulier, c’est de croire au diable . On sortit de table. C’était au club. Tandis que nous attendions l’as
2 u Philosophe : — Fort bien, mais si je parlais du diable , c’est moi qui passerais aussitôt pour un personnage diabolique, ou q
3 ur un personnage diabolique, ou qui sait, pour le diable lui-même ! — Peut-être devriez-vous accepter le risque ? répondit-il
4 enfin une situation tragique nouvelle : se faire diable soi-même pour prouver qu’il existe ! — Je sais une belle histoire, re
5 remit à parler des nouvelles du jour comme si le diable n’existait pas. Pourtant le Philosophe me prit encore à part : — Pour
6  : — Pourquoi n’écririez-vous pas un livre sur le diable  ? J’y songeais depuis quelques instants. ⁂ Ce n’est pas sans quelque
7 ait-on jamais lequel a choisi l’autre ? Parler du diable , écrire sur lui, n’était-ce pas une manière impudente de le provoquer
8 des artifices de séduction les plus efficaces du diable , c’est de nous provoquer au combat. C’est comme la lutte avec une fem
9 sprits pas assez égarés ? Faut-il encore jeter le diable dans la bagarre à l’heure où nous aurions besoin, dit-on, d’un « mess
10 de redouter le vrai Péril. Montrer la réalité du diable dans ce monde, ce n’est pas augmenter la peur, c’est lui donner son v
11 outefois, qu’on ne s’attende pas à un portrait du diable  : il faut tenir tous ses portraits pour autant de victoires qu’il rem
12 orte sur notre complaisance ou nos crédulités. Le diable est l’anti-modèle absolu, son essence étant précisément le déguisemen
13 ent pittoresque, on tentera de décrire l’œuvre du diable au temps présent, en face de nous et parmi nous : le grand Truquage.
14 ge. La plupart des auteurs qui se sont occupés du diable , au cours des siècles, me paraissent d’accord sur ce point : comme to
15 oyait un effort pour « démontrer » l’existence du diable . Il ne s’agit ici que d’un essai d’interpréter certains déboires de n
2 1942, La Part du diable. L’Incognito et la Révélation
16 par un moderne sur Satan : La plus belle ruse du diable est de nous persuader qu’il n’existe pas. 2. L’Incognito Reconn
17 royons « encore » en Dieu, nous croyons si peu au diable que l’on m’accusera certainement d’obscurantisme, ou simplement de ma
18 e lui consacrer tout un livre. Le premier tour du diable est son incognito. Dieu dit : « Je suis celui qui suis ». Mais le di
19 . Dieu dit : « Je suis celui qui suis ». Mais le diable , qui a la manie de vouloir imiter la vérité en la retournant, le diab
20 de vouloir imiter la vérité en la retournant, le diable nous dit comme Ulysse au Cyclope : Je ne suis personne. De quoi aurai
21 stant ? Cependant la Bible dénonce l’existence du diable à chaque page, de la première où il apparaît sous la forme du serpent
22 douter un seul instant de la réalité objective du diable . D’ailleurs, la Bible donne de Satan une quantité de noms éminemment
23 ut le moins vont-ils nous permettre de repérer le diable sous ses déguisements quotidiens, dans la vie courante du siècle.
24 e d’« enfants de Dieu ». C’est la seule chance du diable . Il ne la manquera pas… 5. Le Tentateur Le serpent était le pl
25 sse pas n’en connaîtra jamais toute l’étendue. Le diable est cet Accusateur qui veut nous faire douter de notre pardon pour no
26 son prochain ou soi-même, soyez sûrs que c’est le diable qui parle, l’Accusateur qui tient le pardon pour une simple faute de
27 dieusant » du désir… Comprenons maintenant que le diable ne pourrait rien sans notre liberté. Car c’est par nous seulement qu’
28 énergiquement, que lorsque nous mentons, c’est le diable lui-même qui « tire sa langue dans notre langue ». Mais il est deux m
29 ertu. C’est là le mensonge pur, l’œuvre propre du diable . À partir de l’instant où vous faussez la mesure même de la vérité, t
30 u mal et sont complices de l’œuvre du Malin. « Le diable est Menteur, et le Père du mensonge », dit l’Évangile tel qu’on le ci
31 l de ce passage est infiniment plus étrange. « Le diable est menteur, nous dit-il, et il est le père de son propre mensonge. »
32 l’invention bâtarde et de l’art inauthentique. Le diable est le père du faux art, de toutes ces œuvres qui ne sont « ni bien n
33 vérité. 8. Légion Enfin la Bible appelle le diable  : Légion. Ici nous n’en finirions pas de commenter, conformément à la
34 nous les suivrons tout au travers du livre. Si le diable est Légion, cela signifie d’abord que tout en étant un, il peut revêt
35 r le monde. Mais cela peut signifier aussi que le diable est la masse anonyme. Et finalement, qu’étant tout le monde, ou n’imp
36 son triomphe est son incognito. La preuve que le diable existe, agit et réussit, c’est justement que nous n’y croyons plus. M
37 Voici : depuis deux ou trois siècles, il a plu au diable de revêtir une apparence moyenâgeuse qui le rend inoffensif aux yeux
38 if aux yeux de la plupart d’entre nous. Car si le diable est simplement le démon rouge et cornu des mystères médiévaux, ou le
39 hommes qui voulaient bien admettre en souriant un diable de ce genre, mais non pas croire en Dieu ; ce qui revient à ne pas cr
40 roire en Dieu ; ce qui revient à ne pas croire au diable . Cette mascarade anachronique et bouffonne n’a pas médiocrement contr
41 évidemment puérile, ils ne se doutent pas que le diable agit ailleurs, sans queue ni barbe, par leurs mains peut-être… Ce qui
42 être… Ce qui me paraît incroyable ce n’est pas le diable , et ce ne sont pas les anges, mais bien la candeur et la crédulité de
43 sophisme dont ils se montrent les victimes : « Le diable est un bonhomme à cornes rouges et à longue queue ; or je ne puis cro
44 ouges et à longue queue ; donc je ne crois pas au diable . » C’est tout ce qu’il demandait. Et ceux qui en restent aux contes d
45 es femmes, ce sont ceux qui refusent de croire au diable à cause de l’image qu’ils s’en font, et qui est tirée des contes de b
46 qui est tirée des contes de bonnes femmes. 11. Diable et péché Mais voici d’un tour plus subtil. Imaginez que le diable
47 Mais voici d’un tour plus subtil. Imaginez que le diable aille se cacher dans le péché même, pour nous faire croire qu’il n’a
48 ces dames qui se récrient quand on leur parle du diable — c’est trop affreux, vous me faites trop peur, je sens que je ne pou
49 trouble de conscience. Elles ne conçoivent pas le diable comme l’auteur du péché, mais comme une sorte d’apparition de cauchem
50 leur veut du mal. Elles ne se doutent pas que le diable est sans aucun pouvoir sur nous ailleurs que dans notre péché, et par
51 e péché, et par lui seul… Si nous savions voir le diable dans le péché, nous serions beaucoup plus prudents, car le péché atti
52 ucoup plus prudents, car le péché attire, mais le diable fait peur. L’astuce du diable est donc de se rendre invisible dans no
53 ché attire, mais le diable fait peur. L’astuce du diable est donc de se rendre invisible dans nos tentations. Il s’arrange pou
54 up dans le conte du Chaperon rouge. En vérité, le diable n’est pas dangereux là où il se montre et nous fait peur, mais là seu
55 , au camp des vertuistes : « Pourquoi parler d’un diable personnel ? Nous voyons bien le péché, mais pas le diable. Ne peut-on
56 ersonnel ? Nous voyons bien le péché, mais pas le diable . Ne peut-on pas en faire l’économie ? Si l’on dissipait le péché, l’o
57 chancetés de toute espèce. Il est possible que le diable en personne ne se dérange pas pour si peu. Comme un directeur de jour
58 es des alchimistes. Nous essayons de dissoudre le diable dans les eaux troubles du subconscient. Ce n’est encore qu’une varian
59 scientifique du sophisme de l’incognito. Point de diable aux yeux des freudiens, mais seulement une croyance au diable, résult
60 eux des freudiens, mais seulement une croyance au diable , résultant de la « projection » d’un complexe de culpabilité. Guériss
61 sez ce complexe, vous n’aurez plus de croyance au diable , ni donc de diable. Le démon ne serait qu’une image de névrose, quelq
62 us n’aurez plus de croyance au diable, ni donc de diable . Le démon ne serait qu’une image de névrose, quelque chose qui se soi
63 ient ! 1. Genèse 3, 1.5. 2. Genèse, 3. 6. 3. Diable , diabolos en grec, signifie : le calomniateur.
3 1942, La Part du diable. Hitler ou l’alibi
64 ous n’avons pas su composer une vision moderne du diable . Seul Kierkegaard l’avait peut-être reconnu précisément sous les espè
65 nous attaquaient ! — Si cela continue, se dit le diable , les hommes s’apercevront que j’existe toujours. Or il faut que cela
66 me tour Et c’est ainsi qu’à partir de 1933, le diable nous fit croire qu’il était simplement M. Adolf Hitler, et personne d
67 ne l’imaginent ceux qui croient qu’Hitler est le diable en personne. Si le Führer était le diable ou l’Antéchrist, ce serait
68 est le diable en personne. Si le Führer était le diable ou l’Antéchrist, ce serait peut-être un peu trop simple. Il suffirait
69 i est dans ce monde. Et, qu’on me pardonne, si le diable était le Führer, il ne serait qu’un assez pauvre diable. Quand nous n
70 diable. Quand nous nous figurons qu’Hitler est le diable , nous faisons évidemment trop d’honneur à l’ex-caporal autrichien ; m
71 és de les prendre au sérieux ! Pour n’être pas le diable en personne, on peut être tout de même passablement diabolique. Et je
72 ortent en évidence l’insigne satanique. 16. Le diable en chemise brune Hitler n’est pas le grand ange déchu. Mais certai
73 e invincible. Il leur répète les vieux slogans du diable  : « Vous ne mourrez pas ! Vous serez comme des dieux ! » En combattan
74 t, pitié pour eux, sans doute ? (Et pitié pour le diable et son angoisse…) Mais le pardon ne nous appartient pas. Et l’hitléri
75 pitié, justement, nous rappelle l’un des noms du diable que nous citions plus haut : l’accusateur. Nous ne savions plus disti
4 1942, La Part du diable. Le diable démocrate
76 Troisième partieLe diable démocrate 21. Erreur fatale des démocrates Voici donc repérés
77 mi nous. Le tour est joué, nous voilà pris. Si le diable est Hitler, nous sommes du bon côté ? Nous sommes donc quittes ? Le d
78 ommes du bon côté ? Nous sommes donc quittes ? Le diable n’en demandait pas plus : il adore notre bonne conscience. C’est la g
79 se passe dans le monde, et dites qui l’a fait. Le diable  ? Oui, mais par nos mains et nos pensées. C’est ici le moment de nous
80 risme, chez les nazis et chez nous. C’est le même diable . Et ceci n’est qu’un post-scriptum à l’adresse des pacifistes : « Nou
81 e faisons pas notre métier. 24. Signalement du diable déguisé en démocrate N’ayant pas su reconnaître l’un des traits le
82 Progrès automatique n’était qu’un déguisement du diable . Non pas qu’aucun progrès réel soit diabolique en soi ! Mais si l’on
83 vons bien qu’il y a du mal, qu’il y a l’action du diable . Mais cela nous scandalise et nous effraye. Alors nous essayons de co
84 nière, nous l’aimions ! Voilà le grand secret. Le diable a réussi à faire croire aux démocrates qu’ils n’aimaient pas du tout
85 aujourd’hui aux braves démocrates : — Regardez le diable qui est parmi nous ! Cessez de croire qu’il ne peut ressembler qu’à H
86 cessé d’y croire. Puis nous avons imaginé que le diable était Hitler. Et le diable se frotte les mains. (Hitler aussi.) Peut-
87 s avons imaginé que le diable était Hitler. Et le diable se frotte les mains. (Hitler aussi.) Peut-être serait-il plus fécond
88 ement plus vrai, d’essayer de nous représenter le diable sous les traits d’un playboy dynamique et optimiste, vierge de toute
89 its d’un intellectuel libéral qui ne croit pas au diable … 25. La Cinquième Colonne de tous les temps J’ai dit du mal de
90 autres, de nous, et donc de moi aussi. Mais si le diable est partout, sa figure se brouille. Et les définitions que j’en ai do
91 de se compenser, finissent par se neutraliser. Le diable n’est pas Hitler, qui pourtant est démoniaque ; il n’est pas non plus
92 nnaissable de la personne de Satan ? C’est que le diable est justement celui qui n’est jamais clairement et honnêtement défini
93 ement de vraies et de fausses nouvelles. Voilà le diable à l’œuvre dans nos vies ! Le maître du confusionnisme dirigé ! Hitler
94 eci doit me rendre prudent, personnellement —, le diable est l’être qui, lorsqu’une dénonciation le fait déguerpir de sa cache
95 se — Si vous voulez déjouer le premier tour du diable , et son second tour du même coup, si vous tenez sérieusement à l’attr
5 1942, La Part du diable. Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
96 Quatrième partieLe diable dans nos dieux et dans nos maladies 27. Le diable dans nos dieux
97 le dans nos dieux et dans nos maladies 27. Le diable dans nos dieux Certes, il existe aussi un incognito divin, et c’es
98 entier de village. Mais l’incognito et l’alibi du diable sont exactement inverses : c’est dans l’image de nos dieux qu’il va s
99 nous confabulons en dehors de la foi révélée. Le diable nous empêche de reconnaître Dieu dans Jésus-Christ, mais à l’inverse,
100 es dieux des hommes sont sans pardon. Ce sont des diables . Toutefois, le diable est sans doute moins dangereux lorsqu’il nous t
101 t sans pardon. Ce sont des diables. Toutefois, le diable est sans doute moins dangereux lorsqu’il nous tue que lorsqu’il préte
102 vices que dans nos vertus satisfaites… 28. Le diable et le philanthrope Un jour un Philanthrope marchait le long de la
103 pur. À quelques mètres derrière lui suivaient le diable et l’un de ses compères. Ils observaient le Philanthrope, d’un œil cr
104 uf. « Tu n’as pas peur de lui ? dit le compère au diable , il m’a l’air terriblement bon ! Et ses plans sont irréprochables, pa
105 lligents et généreux, idéalistes, réalistes… » Le diable ne répondit rien, il souriait, tout en lisant un bout de papier qu’il
106 gnais. Mais moi je vais l’organiser ! » 29. Le diable homme du monde Qui donc disait que le diable est un monsieur très
107 e diable homme du monde Qui donc disait que le diable est un monsieur très bien ? Entre les gens du monde et le Prince de c
108 vaguement satanique. Il imaginerait volontiers un diable en cravate blanche et monoclé. Le diable, dit un proverbe espagnol, n
109 tiers un diable en cravate blanche et monoclé. Le diable , dit un proverbe espagnol, n’est pas à craindre parce qu’il est si mé
110 rrect et moral peut fort bien être préféré par le diable à ces milieux bohèmes et de mœurs relâchées qui se croiraient volonti
111 cle paraît plus qu’ailleurs improbable. 30. Le diable auteur « Point d’œuvre sans la collaboration du démon », dit André
112 des rares hommes que j’aie connus qui croient au diable et qui en parlent bien. La discussion de cette sentence inconfortable
113 « et l’étendue célèbre l’œuvre de ses mains ». Le diable a voulu faire aussi son propre Ouvrage. Mais il ne peut œuvrer que pa
114  : dès qu’ils prennent le pinceau ou la plume, le diable est là pour les guider. Et comment faire la part de son incitation ?
115 riser dans un monde autonome. Il est fatal que le diable s’en mêle, et que les meilleurs se voient tentés plus que les autres
116 s. C’est qu’il était un vrai poète et du parti du diable sans le savoir. » Cette opinion s’est curieusement vulgarisée, dans n
117 rai danger subsiste. Comment éliminer l’apport du diable aux plus sublimes créations de l’esprit ? Je ne pense pas qu’aucun cr
118 dans la rêverie aux yeux fixes qui la médite, le diable est là. Il n’est pas seul, mais il est là. La solution, c’est de le f
119 res fins. On connaît la légende du Moyen Âge : le diable portant pierre parmi les ouvriers qui édifient la cathédrale. C’est l
120  justifie » les moyens ambigus de l’art. Et si le diable collabore, tant pis pour lui : la dédicace est le vrai sens de l’œuvr
121 ue vaut la mission qu’il accepte et s’assigne. Le diable y sera sans doute encore, dans tous les artifices du délire créateur,
122 de ne pas croire au bien. 31. Le pacte avec le diable Peter Schlemihl ayant vendu son ombre au diable devint très riche,
123 iable Peter Schlemihl ayant vendu son ombre au diable devint très riche, mais perdit le goût de vivre. C’est l’une des plus
124 ait son âme ? », dit l’Évangile. Le Pacte avec le diable consiste exactement à gagner le monde au prix de notre âme et de notr
125 t figure l’expression légendaire de pacte avec le diable . Le peuple sent obscurément qu’un succès trop rapide dans le monde do
126 en croix. Ce sacrifice a rompu le Pacte entre le diable et notre humanité. Et ce sang a racheté l’âme du monde, que nous avio
127 . Ici, nous abordons enfin la Grande Stratégie du diable dans ce siècle. La meilleure interprétation des phénomènes collectifs
128 es, et montrer comment l’humanité qui se donne au diable , de nos jours, le fait en masse. C’est pour cela que les gens se rass
129 italisme et du nationalisme. Lui seul avait vu le diable à l’œuvre dans ces œuvres — les nôtres, à nous, nations démocratiques
130 s sicut dii. Or quand nous nous perdons, c’est le diable qui nous trouve. Et quand pour échapper à notre condition, nous voulo
131 n, nous voulons devenir comme des dieux, c’est le diable encore qui nous accueille au sommet de notre ascension. Comme le rapp
132 é dans le récit du chapitre onze de la Genèse, le diable est de toute évidence le principal Entrepreneur de la Tour primitive
133 mieux armée pour les détruire. « Montez ! dit le diable , et soyez comme des dieux, oubliez votre mesure d’hommes ! » Mais plu
134 ive. J’y vois trop facilement le coup de pouce du diable . Certes, je n’accuse pas la Science — rien de moins diabolique qu’une
135 ement les sophismes qui s’en autorisent. C’est le diable qui m’intéresse, et les prétextes qu’il nous sert pour justifier nos
136 istes de la passion combattent Hitler ? 35. Le diable au cœur This passion hath its floods in very times of weakness. Fr
137 C’est une affaire si tragiquement confuse que le diable seul est sûr de s’y retrouver. Niera-t-on qu’il s’en donne à cœur joi
138 oyen court de le dépister, ici encore. La part du diable dans « l’amour », c’est simplement tout ce qui n’est pas de l’amour.
139 se glisse en nous sous le couvert du mot. Car le diable est celui qui n’aime pas, et qui n’aime pas qu’on aime, et dont tout
140 age de l’amour, avec si peu d’exigence réelle. Le diable nous a fait nommer « amour » une vague obsession contagieuse dont le
141 e révèle de la manière la plus précise l’œuvre du diable . Ce qui distingue l’amour dans notre siècle, ce qui devrait disqualif
142 Il faudrait un critère absolu… Mais justement le diable a substitué dans nos esprits le respect de la sincérité au respect — 
143 t l’aveugle penchant ? » C’est par le cœur que le diable nous a pris. Certes, ce n’est pas d’hier qu’on trompe sa femme, et qu
144 its drastiques, des préjugés solides — même si le diable en propose quelques-uns — et le sens sacré du contrat, sous peine de
145 on risque bien d’en faire un possédé… Où donc le diable est-il intervenu ? Ce Désir qui prenait son essor comme une question
146 on s’enclot avec l’image de l’objet aimé. Mais le diable est assis dans un coin de la cellule. Il ne fait rien, il vous attend
147 pour traverser une grande passion sans réjouir le diable ou susciter les plus subtils de ses démons. Il faudrait une abnégatio
148 amour est confiance. Contre cette alliance-là, le diable ne peut rien. « L’amour parfait bannit la crainte. » 37. diable et
149 en. « L’amour parfait bannit la crainte. » 37. diable et sexe Le jeune lecteur qui parcourt le sommaire de ce livre se r
150 animale, comme les autres fonctions du corps, le diable ne s’y mêlerait pas. Mais en fait elle se lie à l’amour, et à l’espri
151 ités de l’esprit, que la sexualité donne prise au diable . Et certes il ne s’y intrigue pas davantage que dans nos créations le
152 el féminin L’amour n’est pas un crime, mais le diable s’en sert, et de préférence à toute autre passion, pour aveugler notr
153 des valeurs. Le sexe n’est pas une honte, mais le diable y trouve l’occasion la plus commune de nous faire abuser de notre lib
154 ire un ange ou un démon. « Instrument dont use le diable pour posséder nos âmes », dit saint Cyprien, et Tertullien plus énerg
155 s situations sans issue, reconnaissons l’œuvre du diable . Il intervient, pour les porter au pire, dans les circonstances limit
156 dre à notre époque. Mais si vous ne croyez pas au diable , je me demande à quel Mal vous croyez. Contre quoi lutterez-vous jusq
157  ? Dira-t-on que je suis un fou qui croit voir le diable partout ? D’autres ne savent le voir nulle part. C’est plus dangereux
158 ortunes puritaines soient nées d’un pacte avec le diable , béni et enregistré par les pasteurs. Mais sans entrer dans une discu
6 1942, La Part du diable. Le Bleu du Ciel
159 partieLe Bleu du Ciel 43. La lutte contre le diable Ne réponds pas à l’insensé selon sa folie De peur que tu ne lui r
160 ral, qu’il s’agisse de la résistance d’une âme au diable , ou de la guerre des démocraties contre Hitler. Si vous opposez au di
161 des démocraties contre Hitler. Si vous opposez au diable la ruse, la subtilité, l’ironie et l’intelligence froide, vous risque
162 e plus vous cherchez à être forts à la manière du diable , plus vous lui donnez d’avantages, son seul but étant de vous rendre
163 iendrons pas fous. La solution est de résister au diable par la ruse et la subtilité, par l’ironie et l’intelligence froide, e
164 réserver de l’abus des vertus mineures, par où le diable pourrait nous asservir. La solution est d’attaquer Hitler — puisqu’il
165 eur. J’ai tenté jusqu’ici de dénoncer l’action du diable , en me servant parfois de ses propres armes. Et pendant que j’écris,
166 r, tout serait bientôt gâché et dans les mains du diable . Si nous étions des dieux, il n’y aurait plus d’espoir : la catastrop
167  ? « Qui est comme Dieu ? » Et ce cri terrasse le diable , cette lance transperce le serpent qui sifflait : « Vous serez comme
168 les et frappantes, la tactique et la stratégie du diable . Elles nous aident, elles nous forcent à reconnaître, par la plus évi
169 L’archange Michel, lorsqu’il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n’osa pas porter contre lui un ju
170 s… 45. L’exorcisme, ou l’ordre personnel Le diable et sa colonne d’anges noirs « qui n’ont pas conservé leur dignité, ma
171 layés ! Qu’est-ce que se sanctifier ? L’action du diable étant d’obnubiler en nous le sentiment de la culpabilité, et de nous
172 une vie plus responsable est une défaite pour le diable , d’ores et déjà, et pour Hitler aussi ; une défaite absolue et sans r
173 pose dans la certitude que nos méfaits et ceux du diable , et ceux d’Hitler, ne changent rien à l’Ordre de ce monde, où le hasa
174 je veux dire dans l’insignifiance. Ah ! comme le diable se réjouit du bavardage aimable ou ému des speakers ! Lui qui est le
175 détruire la vraie Parole ! Tous les mensonges du diable , et tous nos bavardages, s’évanouissent dès que l’Esprit nous parle,
176 est clair et juste de nouveau. N’opposons pas au diable des injures, qu’il prendrait pour autant d’hommages. Détournons-nous
177 Car le pardon connaît le péché aussi bien que le diable lui-même. Mais il connaît mieux le pécheur, puisqu’il réveille en lui
178 abo te in sapphiris. Isaïe 54, 11. J’oppose au diable toutes les choses du monde dont il ignore la vertu et la splendeur. J