1
t à l’Amérique en particulier, c’est de croire au
diable
. On sortit de table. C’était au club. Tandis que nous attendions l’as
2
u Philosophe : — Fort bien, mais si je parlais du
diable
, c’est moi qui passerais aussitôt pour un personnage diabolique, ou q
3
ur un personnage diabolique, ou qui sait, pour le
diable
lui-même ! — Peut-être devriez-vous accepter le risque ? répondit-il
4
enfin une situation tragique nouvelle : se faire
diable
soi-même pour prouver qu’il existe ! — Je sais une belle histoire, re
5
remit à parler des nouvelles du jour comme si le
diable
n’existait pas. Pourtant le Philosophe me prit encore à part : — Pour
6
: — Pourquoi n’écririez-vous pas un livre sur le
diable
? J’y songeais depuis quelques instants. ⁂ Ce n’est pas sans quelque
7
ait-on jamais lequel a choisi l’autre ? Parler du
diable
, écrire sur lui, n’était-ce pas une manière impudente de le provoquer
8
des artifices de séduction les plus efficaces du
diable
, c’est de nous provoquer au combat. C’est comme la lutte avec une fem
9
sprits pas assez égarés ? Faut-il encore jeter le
diable
dans la bagarre à l’heure où nous aurions besoin, dit-on, d’un « mess
10
de redouter le vrai Péril. Montrer la réalité du
diable
dans ce monde, ce n’est pas augmenter la peur, c’est lui donner son v
11
outefois, qu’on ne s’attende pas à un portrait du
diable
: il faut tenir tous ses portraits pour autant de victoires qu’il rem
12
orte sur notre complaisance ou nos crédulités. Le
diable
est l’anti-modèle absolu, son essence étant précisément le déguisemen
13
ent pittoresque, on tentera de décrire l’œuvre du
diable
au temps présent, en face de nous et parmi nous : le grand Truquage.
14
ge. La plupart des auteurs qui se sont occupés du
diable
, au cours des siècles, me paraissent d’accord sur ce point : comme to
15
oyait un effort pour « démontrer » l’existence du
diable
. Il ne s’agit ici que d’un essai d’interpréter certains déboires de n
16
par un moderne sur Satan : La plus belle ruse du
diable
est de nous persuader qu’il n’existe pas. 2. L’Incognito Reconn
17
royons « encore » en Dieu, nous croyons si peu au
diable
que l’on m’accusera certainement d’obscurantisme, ou simplement de ma
18
e lui consacrer tout un livre. Le premier tour du
diable
est son incognito. Dieu dit : « Je suis celui qui suis ». Mais le di
19
. Dieu dit : « Je suis celui qui suis ». Mais le
diable
, qui a la manie de vouloir imiter la vérité en la retournant, le diab
20
de vouloir imiter la vérité en la retournant, le
diable
nous dit comme Ulysse au Cyclope : Je ne suis personne. De quoi aurai
21
stant ? Cependant la Bible dénonce l’existence du
diable
à chaque page, de la première où il apparaît sous la forme du serpent
22
douter un seul instant de la réalité objective du
diable
. D’ailleurs, la Bible donne de Satan une quantité de noms éminemment
23
ut le moins vont-ils nous permettre de repérer le
diable
sous ses déguisements quotidiens, dans la vie courante du siècle.
24
e d’« enfants de Dieu ». C’est la seule chance du
diable
. Il ne la manquera pas… 5. Le Tentateur Le serpent était le pl
25
sse pas n’en connaîtra jamais toute l’étendue. Le
diable
est cet Accusateur qui veut nous faire douter de notre pardon pour no
26
son prochain ou soi-même, soyez sûrs que c’est le
diable
qui parle, l’Accusateur qui tient le pardon pour une simple faute de
27
dieusant » du désir… Comprenons maintenant que le
diable
ne pourrait rien sans notre liberté. Car c’est par nous seulement qu’
28
énergiquement, que lorsque nous mentons, c’est le
diable
lui-même qui « tire sa langue dans notre langue ». Mais il est deux m
29
ertu. C’est là le mensonge pur, l’œuvre propre du
diable
. À partir de l’instant où vous faussez la mesure même de la vérité, t
30
u mal et sont complices de l’œuvre du Malin. « Le
diable
est Menteur, et le Père du mensonge », dit l’Évangile tel qu’on le ci
31
l de ce passage est infiniment plus étrange. « Le
diable
est menteur, nous dit-il, et il est le père de son propre mensonge. »
32
l’invention bâtarde et de l’art inauthentique. Le
diable
est le père du faux art, de toutes ces œuvres qui ne sont « ni bien n
33
vérité. 8. Légion Enfin la Bible appelle le
diable
: Légion. Ici nous n’en finirions pas de commenter, conformément à la
34
nous les suivrons tout au travers du livre. Si le
diable
est Légion, cela signifie d’abord que tout en étant un, il peut revêt
35
r le monde. Mais cela peut signifier aussi que le
diable
est la masse anonyme. Et finalement, qu’étant tout le monde, ou n’imp
36
son triomphe est son incognito. La preuve que le
diable
existe, agit et réussit, c’est justement que nous n’y croyons plus. M
37
Voici : depuis deux ou trois siècles, il a plu au
diable
de revêtir une apparence moyenâgeuse qui le rend inoffensif aux yeux
38
if aux yeux de la plupart d’entre nous. Car si le
diable
est simplement le démon rouge et cornu des mystères médiévaux, ou le
39
hommes qui voulaient bien admettre en souriant un
diable
de ce genre, mais non pas croire en Dieu ; ce qui revient à ne pas cr
40
roire en Dieu ; ce qui revient à ne pas croire au
diable
. Cette mascarade anachronique et bouffonne n’a pas médiocrement contr
41
évidemment puérile, ils ne se doutent pas que le
diable
agit ailleurs, sans queue ni barbe, par leurs mains peut-être… Ce qui
42
être… Ce qui me paraît incroyable ce n’est pas le
diable
, et ce ne sont pas les anges, mais bien la candeur et la crédulité de
43
sophisme dont ils se montrent les victimes : « Le
diable
est un bonhomme à cornes rouges et à longue queue ; or je ne puis cro
44
ouges et à longue queue ; donc je ne crois pas au
diable
. » C’est tout ce qu’il demandait. Et ceux qui en restent aux contes d
45
es femmes, ce sont ceux qui refusent de croire au
diable
à cause de l’image qu’ils s’en font, et qui est tirée des contes de b
46
qui est tirée des contes de bonnes femmes. 11.
Diable
et péché Mais voici d’un tour plus subtil. Imaginez que le diable
47
Mais voici d’un tour plus subtil. Imaginez que le
diable
aille se cacher dans le péché même, pour nous faire croire qu’il n’a
48
ces dames qui se récrient quand on leur parle du
diable
— c’est trop affreux, vous me faites trop peur, je sens que je ne pou
49
trouble de conscience. Elles ne conçoivent pas le
diable
comme l’auteur du péché, mais comme une sorte d’apparition de cauchem
50
leur veut du mal. Elles ne se doutent pas que le
diable
est sans aucun pouvoir sur nous ailleurs que dans notre péché, et par
51
e péché, et par lui seul… Si nous savions voir le
diable
dans le péché, nous serions beaucoup plus prudents, car le péché atti
52
ucoup plus prudents, car le péché attire, mais le
diable
fait peur. L’astuce du diable est donc de se rendre invisible dans no
53
ché attire, mais le diable fait peur. L’astuce du
diable
est donc de se rendre invisible dans nos tentations. Il s’arrange pou
54
up dans le conte du Chaperon rouge. En vérité, le
diable
n’est pas dangereux là où il se montre et nous fait peur, mais là seu
55
, au camp des vertuistes : « Pourquoi parler d’un
diable
personnel ? Nous voyons bien le péché, mais pas le diable. Ne peut-on
56
ersonnel ? Nous voyons bien le péché, mais pas le
diable
. Ne peut-on pas en faire l’économie ? Si l’on dissipait le péché, l’o
57
chancetés de toute espèce. Il est possible que le
diable
en personne ne se dérange pas pour si peu. Comme un directeur de jour
58
es des alchimistes. Nous essayons de dissoudre le
diable
dans les eaux troubles du subconscient. Ce n’est encore qu’une varian
59
scientifique du sophisme de l’incognito. Point de
diable
aux yeux des freudiens, mais seulement une croyance au diable, résult
60
eux des freudiens, mais seulement une croyance au
diable
, résultant de la « projection » d’un complexe de culpabilité. Guériss
61
sez ce complexe, vous n’aurez plus de croyance au
diable
, ni donc de diable. Le démon ne serait qu’une image de névrose, quelq
62
us n’aurez plus de croyance au diable, ni donc de
diable
. Le démon ne serait qu’une image de névrose, quelque chose qui se soi
63
ient ! 1. Genèse 3, 1.5. 2. Genèse, 3. 6. 3.
Diable
, diabolos en grec, signifie : le calomniateur.
64
ous n’avons pas su composer une vision moderne du
diable
. Seul Kierkegaard l’avait peut-être reconnu précisément sous les espè
65
nous attaquaient ! — Si cela continue, se dit le
diable
, les hommes s’apercevront que j’existe toujours. Or il faut que cela
66
me tour Et c’est ainsi qu’à partir de 1933, le
diable
nous fit croire qu’il était simplement M. Adolf Hitler, et personne d
67
ne l’imaginent ceux qui croient qu’Hitler est le
diable
en personne. Si le Führer était le diable ou l’Antéchrist, ce serait
68
est le diable en personne. Si le Führer était le
diable
ou l’Antéchrist, ce serait peut-être un peu trop simple. Il suffirait
69
i est dans ce monde. Et, qu’on me pardonne, si le
diable
était le Führer, il ne serait qu’un assez pauvre diable. Quand nous n
70
diable. Quand nous nous figurons qu’Hitler est le
diable
, nous faisons évidemment trop d’honneur à l’ex-caporal autrichien ; m
71
és de les prendre au sérieux ! Pour n’être pas le
diable
en personne, on peut être tout de même passablement diabolique. Et je
72
ortent en évidence l’insigne satanique. 16. Le
diable
en chemise brune Hitler n’est pas le grand ange déchu. Mais certai
73
e invincible. Il leur répète les vieux slogans du
diable
: « Vous ne mourrez pas ! Vous serez comme des dieux ! » En combattan
74
t, pitié pour eux, sans doute ? (Et pitié pour le
diable
et son angoisse…) Mais le pardon ne nous appartient pas. Et l’hitléri
75
pitié, justement, nous rappelle l’un des noms du
diable
que nous citions plus haut : l’accusateur. Nous ne savions plus disti
76
Troisième partieLe
diable
démocrate 21. Erreur fatale des démocrates Voici donc repérés
77
mi nous. Le tour est joué, nous voilà pris. Si le
diable
est Hitler, nous sommes du bon côté ? Nous sommes donc quittes ? Le d
78
ommes du bon côté ? Nous sommes donc quittes ? Le
diable
n’en demandait pas plus : il adore notre bonne conscience. C’est la g
79
se passe dans le monde, et dites qui l’a fait. Le
diable
? Oui, mais par nos mains et nos pensées. C’est ici le moment de nous
80
risme, chez les nazis et chez nous. C’est le même
diable
. Et ceci n’est qu’un post-scriptum à l’adresse des pacifistes : « Nou
81
e faisons pas notre métier. 24. Signalement du
diable
déguisé en démocrate N’ayant pas su reconnaître l’un des traits le
82
Progrès automatique n’était qu’un déguisement du
diable
. Non pas qu’aucun progrès réel soit diabolique en soi ! Mais si l’on
83
vons bien qu’il y a du mal, qu’il y a l’action du
diable
. Mais cela nous scandalise et nous effraye. Alors nous essayons de co
84
nière, nous l’aimions ! Voilà le grand secret. Le
diable
a réussi à faire croire aux démocrates qu’ils n’aimaient pas du tout
85
aujourd’hui aux braves démocrates : — Regardez le
diable
qui est parmi nous ! Cessez de croire qu’il ne peut ressembler qu’à H
86
cessé d’y croire. Puis nous avons imaginé que le
diable
était Hitler. Et le diable se frotte les mains. (Hitler aussi.) Peut-
87
s avons imaginé que le diable était Hitler. Et le
diable
se frotte les mains. (Hitler aussi.) Peut-être serait-il plus fécond
88
ement plus vrai, d’essayer de nous représenter le
diable
sous les traits d’un playboy dynamique et optimiste, vierge de toute
89
its d’un intellectuel libéral qui ne croit pas au
diable
… 25. La Cinquième Colonne de tous les temps J’ai dit du mal de
90
autres, de nous, et donc de moi aussi. Mais si le
diable
est partout, sa figure se brouille. Et les définitions que j’en ai do
91
de se compenser, finissent par se neutraliser. Le
diable
n’est pas Hitler, qui pourtant est démoniaque ; il n’est pas non plus
92
nnaissable de la personne de Satan ? C’est que le
diable
est justement celui qui n’est jamais clairement et honnêtement défini
93
ement de vraies et de fausses nouvelles. Voilà le
diable
à l’œuvre dans nos vies ! Le maître du confusionnisme dirigé ! Hitler
94
eci doit me rendre prudent, personnellement —, le
diable
est l’être qui, lorsqu’une dénonciation le fait déguerpir de sa cache
95
se — Si vous voulez déjouer le premier tour du
diable
, et son second tour du même coup, si vous tenez sérieusement à l’attr
96
Quatrième partieLe
diable
dans nos dieux et dans nos maladies 27. Le diable dans nos dieux
97
le dans nos dieux et dans nos maladies 27. Le
diable
dans nos dieux Certes, il existe aussi un incognito divin, et c’es
98
entier de village. Mais l’incognito et l’alibi du
diable
sont exactement inverses : c’est dans l’image de nos dieux qu’il va s
99
nous confabulons en dehors de la foi révélée. Le
diable
nous empêche de reconnaître Dieu dans Jésus-Christ, mais à l’inverse,
100
es dieux des hommes sont sans pardon. Ce sont des
diables
. Toutefois, le diable est sans doute moins dangereux lorsqu’il nous t
101
t sans pardon. Ce sont des diables. Toutefois, le
diable
est sans doute moins dangereux lorsqu’il nous tue que lorsqu’il préte
102
vices que dans nos vertus satisfaites… 28. Le
diable
et le philanthrope Un jour un Philanthrope marchait le long de la
103
pur. À quelques mètres derrière lui suivaient le
diable
et l’un de ses compères. Ils observaient le Philanthrope, d’un œil cr
104
uf. « Tu n’as pas peur de lui ? dit le compère au
diable
, il m’a l’air terriblement bon ! Et ses plans sont irréprochables, pa
105
lligents et généreux, idéalistes, réalistes… » Le
diable
ne répondit rien, il souriait, tout en lisant un bout de papier qu’il
106
gnais. Mais moi je vais l’organiser ! » 29. Le
diable
homme du monde Qui donc disait que le diable est un monsieur très
107
e diable homme du monde Qui donc disait que le
diable
est un monsieur très bien ? Entre les gens du monde et le Prince de c
108
vaguement satanique. Il imaginerait volontiers un
diable
en cravate blanche et monoclé. Le diable, dit un proverbe espagnol, n
109
tiers un diable en cravate blanche et monoclé. Le
diable
, dit un proverbe espagnol, n’est pas à craindre parce qu’il est si mé
110
rrect et moral peut fort bien être préféré par le
diable
à ces milieux bohèmes et de mœurs relâchées qui se croiraient volonti
111
cle paraît plus qu’ailleurs improbable. 30. Le
diable
auteur « Point d’œuvre sans la collaboration du démon », dit André
112
des rares hommes que j’aie connus qui croient au
diable
et qui en parlent bien. La discussion de cette sentence inconfortable
113
« et l’étendue célèbre l’œuvre de ses mains ». Le
diable
a voulu faire aussi son propre Ouvrage. Mais il ne peut œuvrer que pa
114
: dès qu’ils prennent le pinceau ou la plume, le
diable
est là pour les guider. Et comment faire la part de son incitation ?
115
riser dans un monde autonome. Il est fatal que le
diable
s’en mêle, et que les meilleurs se voient tentés plus que les autres
116
s. C’est qu’il était un vrai poète et du parti du
diable
sans le savoir. » Cette opinion s’est curieusement vulgarisée, dans n
117
rai danger subsiste. Comment éliminer l’apport du
diable
aux plus sublimes créations de l’esprit ? Je ne pense pas qu’aucun cr
118
dans la rêverie aux yeux fixes qui la médite, le
diable
est là. Il n’est pas seul, mais il est là. La solution, c’est de le f
119
res fins. On connaît la légende du Moyen Âge : le
diable
portant pierre parmi les ouvriers qui édifient la cathédrale. C’est l
120
justifie » les moyens ambigus de l’art. Et si le
diable
collabore, tant pis pour lui : la dédicace est le vrai sens de l’œuvr
121
ue vaut la mission qu’il accepte et s’assigne. Le
diable
y sera sans doute encore, dans tous les artifices du délire créateur,
122
de ne pas croire au bien. 31. Le pacte avec le
diable
Peter Schlemihl ayant vendu son ombre au diable devint très riche,
123
iable Peter Schlemihl ayant vendu son ombre au
diable
devint très riche, mais perdit le goût de vivre. C’est l’une des plus
124
ait son âme ? », dit l’Évangile. Le Pacte avec le
diable
consiste exactement à gagner le monde au prix de notre âme et de notr
125
t figure l’expression légendaire de pacte avec le
diable
. Le peuple sent obscurément qu’un succès trop rapide dans le monde do
126
en croix. Ce sacrifice a rompu le Pacte entre le
diable
et notre humanité. Et ce sang a racheté l’âme du monde, que nous avio
127
. Ici, nous abordons enfin la Grande Stratégie du
diable
dans ce siècle. La meilleure interprétation des phénomènes collectifs
128
es, et montrer comment l’humanité qui se donne au
diable
, de nos jours, le fait en masse. C’est pour cela que les gens se rass
129
italisme et du nationalisme. Lui seul avait vu le
diable
à l’œuvre dans ces œuvres — les nôtres, à nous, nations démocratiques
130
s sicut dii. Or quand nous nous perdons, c’est le
diable
qui nous trouve. Et quand pour échapper à notre condition, nous voulo
131
n, nous voulons devenir comme des dieux, c’est le
diable
encore qui nous accueille au sommet de notre ascension. Comme le rapp
132
é dans le récit du chapitre onze de la Genèse, le
diable
est de toute évidence le principal Entrepreneur de la Tour primitive
133
mieux armée pour les détruire. « Montez ! dit le
diable
, et soyez comme des dieux, oubliez votre mesure d’hommes ! » Mais plu
134
ive. J’y vois trop facilement le coup de pouce du
diable
. Certes, je n’accuse pas la Science — rien de moins diabolique qu’une
135
ement les sophismes qui s’en autorisent. C’est le
diable
qui m’intéresse, et les prétextes qu’il nous sert pour justifier nos
136
istes de la passion combattent Hitler ? 35. Le
diable
au cœur This passion hath its floods in very times of weakness. Fr
137
C’est une affaire si tragiquement confuse que le
diable
seul est sûr de s’y retrouver. Niera-t-on qu’il s’en donne à cœur joi
138
oyen court de le dépister, ici encore. La part du
diable
dans « l’amour », c’est simplement tout ce qui n’est pas de l’amour.
139
se glisse en nous sous le couvert du mot. Car le
diable
est celui qui n’aime pas, et qui n’aime pas qu’on aime, et dont tout
140
age de l’amour, avec si peu d’exigence réelle. Le
diable
nous a fait nommer « amour » une vague obsession contagieuse dont le
141
e révèle de la manière la plus précise l’œuvre du
diable
. Ce qui distingue l’amour dans notre siècle, ce qui devrait disqualif
142
Il faudrait un critère absolu… Mais justement le
diable
a substitué dans nos esprits le respect de la sincérité au respect —
143
t l’aveugle penchant ? » C’est par le cœur que le
diable
nous a pris. Certes, ce n’est pas d’hier qu’on trompe sa femme, et qu
144
its drastiques, des préjugés solides — même si le
diable
en propose quelques-uns — et le sens sacré du contrat, sous peine de
145
on risque bien d’en faire un possédé… Où donc le
diable
est-il intervenu ? Ce Désir qui prenait son essor comme une question
146
on s’enclot avec l’image de l’objet aimé. Mais le
diable
est assis dans un coin de la cellule. Il ne fait rien, il vous attend
147
pour traverser une grande passion sans réjouir le
diable
ou susciter les plus subtils de ses démons. Il faudrait une abnégatio
148
amour est confiance. Contre cette alliance-là, le
diable
ne peut rien. « L’amour parfait bannit la crainte. » 37. diable et
149
en. « L’amour parfait bannit la crainte. » 37.
diable
et sexe Le jeune lecteur qui parcourt le sommaire de ce livre se r
150
animale, comme les autres fonctions du corps, le
diable
ne s’y mêlerait pas. Mais en fait elle se lie à l’amour, et à l’espri
151
ités de l’esprit, que la sexualité donne prise au
diable
. Et certes il ne s’y intrigue pas davantage que dans nos créations le
152
el féminin L’amour n’est pas un crime, mais le
diable
s’en sert, et de préférence à toute autre passion, pour aveugler notr
153
des valeurs. Le sexe n’est pas une honte, mais le
diable
y trouve l’occasion la plus commune de nous faire abuser de notre lib
154
ire un ange ou un démon. « Instrument dont use le
diable
pour posséder nos âmes », dit saint Cyprien, et Tertullien plus énerg
155
s situations sans issue, reconnaissons l’œuvre du
diable
. Il intervient, pour les porter au pire, dans les circonstances limit
156
dre à notre époque. Mais si vous ne croyez pas au
diable
, je me demande à quel Mal vous croyez. Contre quoi lutterez-vous jusq
157
? Dira-t-on que je suis un fou qui croit voir le
diable
partout ? D’autres ne savent le voir nulle part. C’est plus dangereux
158
ortunes puritaines soient nées d’un pacte avec le
diable
, béni et enregistré par les pasteurs. Mais sans entrer dans une discu
159
partieLe Bleu du Ciel 43. La lutte contre le
diable
Ne réponds pas à l’insensé selon sa folie De peur que tu ne lui r
160
ral, qu’il s’agisse de la résistance d’une âme au
diable
, ou de la guerre des démocraties contre Hitler. Si vous opposez au di
161
des démocraties contre Hitler. Si vous opposez au
diable
la ruse, la subtilité, l’ironie et l’intelligence froide, vous risque
162
e plus vous cherchez à être forts à la manière du
diable
, plus vous lui donnez d’avantages, son seul but étant de vous rendre
163
iendrons pas fous. La solution est de résister au
diable
par la ruse et la subtilité, par l’ironie et l’intelligence froide, e
164
réserver de l’abus des vertus mineures, par où le
diable
pourrait nous asservir. La solution est d’attaquer Hitler — puisqu’il
165
eur. J’ai tenté jusqu’ici de dénoncer l’action du
diable
, en me servant parfois de ses propres armes. Et pendant que j’écris,
166
r, tout serait bientôt gâché et dans les mains du
diable
. Si nous étions des dieux, il n’y aurait plus d’espoir : la catastrop
167
? « Qui est comme Dieu ? » Et ce cri terrasse le
diable
, cette lance transperce le serpent qui sifflait : « Vous serez comme
168
les et frappantes, la tactique et la stratégie du
diable
. Elles nous aident, elles nous forcent à reconnaître, par la plus évi
169
L’archange Michel, lorsqu’il contestait avec le
diable
et lui disputait le corps de Moïse, n’osa pas porter contre lui un ju
170
s… 45. L’exorcisme, ou l’ordre personnel Le
diable
et sa colonne d’anges noirs « qui n’ont pas conservé leur dignité, ma
171
layés ! Qu’est-ce que se sanctifier ? L’action du
diable
étant d’obnubiler en nous le sentiment de la culpabilité, et de nous
172
une vie plus responsable est une défaite pour le
diable
, d’ores et déjà, et pour Hitler aussi ; une défaite absolue et sans r
173
pose dans la certitude que nos méfaits et ceux du
diable
, et ceux d’Hitler, ne changent rien à l’Ordre de ce monde, où le hasa
174
je veux dire dans l’insignifiance. Ah ! comme le
diable
se réjouit du bavardage aimable ou ému des speakers ! Lui qui est le
175
détruire la vraie Parole ! Tous les mensonges du
diable
, et tous nos bavardages, s’évanouissent dès que l’Esprit nous parle,
176
est clair et juste de nouveau. N’opposons pas au
diable
des injures, qu’il prendrait pour autant d’hommages. Détournons-nous
177
Car le pardon connaît le péché aussi bien que le
diable
lui-même. Mais il connaît mieux le pécheur, puisqu’il réveille en lui
178
abo te in sapphiris. Isaïe 54, 11. J’oppose au
diable
toutes les choses du monde dont il ignore la vertu et la splendeur. J