1 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe de Tristan
1 dividu. Que le rationalisme soit passé au rang de doctrine officielle ne doit pas nous faire oublier son efficacité proprement s
2 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
2 s certaines. Et par Plotin et l’Aréopagite, cette doctrine s’est transmise au monde médiéval. Ainsi l’Orient vint rêver dans nos
3 quête du Graal à celle de la Toison d’or — et les doctrines de Pythagore sur la transmigration des âmes à celles des druides sur
4 us d’autres noms, se mêler aux vivants. Par cette doctrine centrale de la survie des âmes, les Celtes s’apparentent aux Grecs. M
5 s, les Celtes s’apparentent aux Grecs. Mais toute doctrine de l’immortalité suppose une préoccupation tragique de la mort. Les C
6 e ses adversaires. Ensuite, il semble bien que la doctrine de Manès (qui était originaire de l’Iran) a pris, selon les peuples e
7 Quelle menace, quelle interdiction a contraint la doctrine à se voiler, à ne plus s’avouer que par symboles trompeurs — à ne plu
8 à constater une contradiction flagrante entre les doctrines et les mœurs. Serait-ce alors dans le fait même de cette contradictio
9 ctique, je proposerai le schéma suivant : doctrine application théorique réalisation historique Paganisme Union myst
10 et durant les siècles suivants, ne fut jamais une doctrine populaire, mais une sagesse ésotérique. Il en alla de même, plus tard
11 Constantin, puis des empereurs carolingiens, ses doctrines devinrent l’apanage des princes et des classes dominantes, qui les im
12 s capables de le « libérer ». C’est ainsi que les doctrines secrètes, dont nous avons rappelé la parenté, ne devinrent largement
13 ée même de toute excellence. Qu’est devenue cette doctrine parmi nous ? « Personne ne saurait dire jusqu’à quelles couches profo
14 tradiction qui apparaît au xiie siècle entre les doctrines et les mœurs, une première conclusion peut être formulée dès à présen
15 ntrecoups du christianisme (et spécialement de sa doctrine du mariage) dans les âmes où vivait encore un paganisme naturel ou hé
16 Et l’on sait assez que la Gnose, de même que les doctrines de Mani ou Manès, plonge des racines dans la religion dualiste de l’I
17 s la religion dualiste de l’Iran. Quelle était la doctrine des cathares ? On a répété très longtemps qu’« on ne le saurait jamai
18 vait brûlé tous les livres de culte et traités de doctrine de l’Hérésie, et que les seuls témoignages subsistants étaient les in
19 secrète. Et cependant, de cette culture et de ses doctrines fondamentales, nous sommes encore tributaires, au-delà de ce que l’on
20 ut servir De laisser en extase son âme ravir. La doctrine n’exigeait-elle pas qu’on mît fin à sa vie « non par lassitude ni par
21 stingue mal comment, de la confuse combinaison de doctrines manichéennes et néo-platoniciennes, sur un fond de traditions celtibé
22 e la psychanalyse n’autorise pas à faire de cette doctrine la source des textes connus. (Il semble bien que Freud ait été avant
23 d’une erreur initiale sur la portée exacte de la doctrine de Freud (déterministe-positiviste) qu’ils ont pu en tirer les élémen
24 on aperçoit, par cet exemple, que l’action d’une doctrine sur des poètes s’exerce moins par influence directe qu’à la faveur d’
25 es arabes Comment de la confuse combinaison de doctrines plus ou moins chrétiennes, manichéennes et néo-platoniciennes eût-il
26 ues iraniennes. En particulier, il empruntait aux doctrines avestiques — dont s’était inspiré Manès — l’opposition du monde de la
27 lkans jusqu’à l’Italie et la France, apportant sa doctrine ésotérique de la Sophia-Maria et de l’amour pour la « forme de lumièr
28 issent parfois, plus ou moins consciemment, à des doctrines naturalistes et même matérialistes avant la lettre. Le « qui veut fai
29 st bien le Midi roman qui a donné son style et sa doctrine de l’amour aux « romanciers » du cycle de la Table ronde. Et l’on peu
30 s traditions des bardes et filids, enseignait une doctrine dualiste de l’Univers, et faisait de la femme un symbole du divin. Et
31 plante Lug, dieu du ciel lumineux. Et bien que la doctrine courtoise rejoignît et fît resurgir d’anciennes traditions autochtone
32 ls les initiés pussent démêler la fantaisie et la doctrine , l’ornement romanesque et la chronique réelle ? Si ce fut le cas, il
33 nimum, tandis que le développement tragique de la doctrine religieuse détermine à lui seul la courbe puissante et simple du réci
34 onc en fin de compte les éléments sur lesquels la doctrine hérétique de l’Amour, profondément manichéenne dans son esprit, opéra
35 it d’ailleurs un virulent ressentiment contre les doctrines orthodoxes qui « plient le Christ comme une simple étoffe » et lui fo
36 dans les textes « historiques ». On condamna ses doctrines en France dès le xie siècle, à Orléans, dans le Poitou, le Périgord
37 que dans bien des cas, les correspondances entre doctrine cathare et poétique courtoise sont précises. Lucie Varga, dans une ét
38 e les conceptions religieuses de Gottfried et les doctrines d’Augustin, de Bernard, d’Hughes de Saint-Victor et d’Abélard, fait é
3 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Passion et mystique
39 enté de distinguer la mystique des cathares et la doctrine chrétienne de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de sainteté
40 de notre schéma. C’est bien avec Ruysbroek et sa doctrine de la distinction essentielle qu’apparaît, dans la mystique du Nord,
41 u xiie siècle. Les plus féconds éléments de leur doctrine , de leur symbolisme et de leur terminologie passent dans la mystique
42 ues n’est pas sans d’étroites relations avec leur doctrine de l’union ou leur foi dans l’Incarnation. Ruysbroek, Thérèse et Jean
43 uvre d’un obscur démiurge. (Telle est du moins la doctrine de la Bible.) Refusant que le Jour les enseigne dans cette vie et par
4 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
44 odoxe) ; par leur spiritualisme exalté ; par leur doctrine de la « joie rayonnante » ; par leur refus des sacrements et du maria
45 ne élite cléricale du Moyen Âge fut initiée à ces doctrines . Ainsi pensent-ils expliquer mieux certaines obscurités de la littéra
46 ble. Et c’est bien de cette confusion — non de la doctrine orthodoxe — que devait résulter l’opposition tragique du corps et de
47 que Milton quoique puritain subit l’influence de doctrines cabalistiques aussi peu « spiritualistes » que possible. Mais la révo
48 il s’oppose moins qu’on pourrait le croire à une doctrine « courtoise » de l’amour. Entre un monisme qui assimile l’esprit à la
49 est la matière divine… Il reste cependant que la doctrine de Milton est bien plus « rationnelle » et sociale que celle des héré
50 act de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine manichéenne : c’est lui qui a donné sa figure au Tenorio de Molina, e
51 créé chez les imitateurs des troubadours par une doctrine qu’ils « sécularisaient », n’en connaissant que la rhétorique profane
52 cation de l’amour humain qui était l’envers de sa doctrine , ce langage d’une ambiguïté à la fois essentielle et opportune, qui p
53 stique unitive ignore la passion divine. 147. Doctrine fabuleuse , 1947, contient un essai sur Don Juan repris dans Comme t
54 que, se rapproche sur des points essentiels de la doctrine spiritualiste des cathares. Et dans ses Lamentations, il laisse échap
5 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe contre le mariage
55 e fondement de ces trois refus était en vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire de l’Éros divinisant, en conflit éternel et
56 le jugement porté sur l’adultère. Certes, la pure doctrine cathare ne prétendait pas légitimer la faute en soi, puisque au contr
6 1939, L’Amour et l’Occident (1972). L’amour action, ou de la fidélité
57 érapeutique et sotériologie (lois de l’hygiène et doctrine du salut). À vues humaines, la guérison de nos passions viendra de l’
7 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
58 ogmatique, et saint François ne s’occupait pas de doctrine … Mais croit-on que tous les cathares dogmatisaient ? Il y a de plus s
59 ent. (Richard Cœur de Lion par exemple.) Les deux doctrines ont certains points de ressemblance. Il reste que saint François, s’i
8 1972, L’Amour et l’Occident (1972). Post-scriptum
60 ur esprit… Il est assez naturel que l’échec d’une doctrine de salut engage le salut poétique de cette doctrine. En se brisant co
61 ctrine de salut engage le salut poétique de cette doctrine . En se brisant contre les circonstances extérieures, en se heurtant à
62 r la morale des Parfaits si l’on désapprouve leur doctrine , car cette distinction choque « un esprit français habitué à recherch
63 t de l’Europe médiévale, sans oublier « certaines doctrines cathares » qui entrent en composition dans ce tableau (op. cit., p. 1
64 aire à ma théologie, à mon éthique, et à toute ma doctrine politique.) Je dis seulement que, de la mort d’amour tenue à grand ho
65 ns, et que pendant deux siècles au moins les deux doctrines ont coexisté » (L’Érotique des troubadours, p. 228) ; mais il ajoute
66 ndamnait Jung sommairement pour avoir dévié de la doctrine (encore que sans le savoir ou sans l’admettre il fût plus proche du s
67 lir » une explication, comme on fait triompher la doctrine d’un parti à la simple majorité. Mais seul pourra séduire la vérité c