1
risqueraient d’égarer certains lecteurs si je ne
donnais
ici la clef de ma composition. Le premier livre expose le contenu cac
2
er avec tant d’auteurs à succès. Aussi me suis-je
donné
quelques difficultés. Je n’ai pas voulu flatter ni déprécier ce que S
3
re convaincu quelques lectrices si je n’avais pas
donné
des preuves. Et je me serais acquis l’estime des spécialistes si je n
4
l’homme et de la femme dans un groupe historique
donné
: l’élite sociale, la chevalerie du xiie et du xiiie siècle. Ce gro
5
a preuve est d’ailleurs immédiate. Elle nous sera
donnée
ici même par une certaine répugnance du lecteur à envisager mon proje
6
ns doute exacte, si l’on se borne à considérer la
donnée
sèche du Roman. Elle n’en paraît pas moins vexante et « prosaïquement
7
pesante. Ils ont soif. La servante Brangien leur
donne
à boire. Mais elle leur verse par erreur « le vin herbé » destiné aux
8
e plus envoûtant des poèmes, on s’aperçoit que sa
donnée
ni son progrès ne sont dépourvus d’équivoque. J’ai passé quantité d’é
9
ers ni un mot, dans les différentes versions, qui
donne
la raison de cet acte8. Pourquoi Tristan rend-il la reine à Marc, et
10
e par une ruse improvisée in extremis, et qui est
donnée
comme trompant Dieu lui-même, puisque le miracle s’opère9 ! Enfin, ce
11
iècle avec une étonnante rapidité ? En ceci qu’il
donne
à la femme le rôle qui revenait précédemment au suzerain. Le chevalie
12
vraisemblance dépend, pour un ouvrage romanesque
donné
, de la nature des passions qu’il veut flatter. C’est dire que l’on ac
13
plus poignante définition qu’un poète ait jamais
donnée
de la passion ! À lui seul, ce vers exprime tout, et avec une force d
14
omme il s’en joue à plaisir ! Sans le mari, je ne
donne
pas plus de trois ans à l’amour de Tristan et Iseut. Et en effet, la
15
expression saute aux yeux. La magie persuade sans
donner
de raisons, voire dans la mesure où elle n’en donne point. Et la rhét
16
ner de raisons, voire dans la mesure où elle n’en
donne
point. Et la rhétorique chevaleresque, comme d’ailleurs toute rhétori
17
d mon père m’engendra et mourut, quand ma mère me
donna
le jour en expirant, la vieille mélodie arrivait aussi à leurs oreill
18
ut ce qui palpite et respire, ô vents, je vous le
donne
en récompense ! Attirés par la mort loin de la vie qui les pousse, p
19
ernelle nuit. Là-bas, une science unique nous est
donnée
: le divin, l’éternel, l’originel oubli… Oh ! si je pouvais le dire !
20
e mythe, beaucoup penseront que voilà qui suffit…
Donnons
une page à ce genre d’objections. ⁂ L’obstacle dont on a vu le jeu au
21
professeurs. Ils n’écrivaient pas de livres, mais
donnaient
un enseignement oral, en vers gnomiques, à des élèves qu’ils gardaien
22
r son refus de l’Incarnation, précisément ! Je ne
donnerai
pour l’instant qu’un seul exemple de ce processus si typiquement occi
23
tendaient donc à matérialiser l’élan divin, à lui
donner
un support corporel. Mais il y a plus, nous le savons depuis Freud :
24
on fait à un suzerain. « En gage d’amour, la dame
donnait
à son paladin-poète un anneau d’or, lui enjoignait de se lever, et lu
25
d’énormité ou de fantaisie tout ce qui menace de
donner
un sens au phénomène qu’ils passent leur vie à étudier. Il est vrai q
26
nsolateur, le baiser de paix ou consolamentum que
donne
le prêtre au nouveau frère pendant la cérémonie d’initiation. Encore
27
éception du Consolamentum et pendant l’endura, se
donnassent
volontairement la mort. Leur doctrine permettait, comme celle des dru
28
is marié et fidèle à sa dame ? » — voilà qui nous
donne
à penser si l’on songe à tous les troubadours qui devaient subir un a
29
figures de rhétorique, quel est l’esprit qui leur
donna
naissance ? Et quel Amour en fut l’idée platonicienne ? Dans sa chans
30
dernier quart par amour pour la Mère céleste qui
donnait
à manger une pomme à son tendre enfant Jésus ; et ce dernier quart, i
31
pas ce dernier quart, mais l’offre à Marie qui le
donnera
à son fils. Il prend sa boisson en cinq traits pour les cinq plaies d
32
nt dit : — « Messire, répond la dame, vous m’avez
donné
à manger mets si savoureux que jamais plus ne mangerai rien d’autre !
33
ans la réalité et que rien n’explique ». Exemples
donnés
: « Je suis en doute au sujet d’une chose et mon cœur est dans l’ango
34
lez faire leur conquête, dit-il, soyez brutaux, «
donnez
-leur des coups de poing sur le nez » (est-ce assez « cru » ?), forcez
35
les erreurs de la passion — au sens précis que je
donne
à ce mot — sont d’origine religieuse et mystique, il est certain qu’e
36
l’on distingue mal comment, d’une science qui se
donnait
pour objet l’analyse et la cure des névroses, aurait pu naître une rh
37
tres de quelques traités mystiques de cette école
donnent
une idée : Le Familier des Amants, Le Roman des Sept Beautés… Il y a
38
e) La salutation et le salut que l’initié voulait
donner
au Sage, mais que celui-ci, prévenant, donne le premier (Sohrawardi ;
39
ait donner au Sage, mais que celui-ci, prévenant,
donne
le premier (Sohrawardi ; le Bruissement de l’aile de Gabriel), c’est
40
ellement résolue : c’est bien le Midi roman qui a
donné
son style et sa doctrine secrète aux « romanciers » du cycle de la Ta
41
ues que puissent paraître les interprétations que
donne
l’auteur lui-même, après chaque épisode. Il est une de ces interpréta
42
mari les poursuit. Dans Bailé et Aillinn, ils se
donnent
rendez-vous en un lieu désert, où la mort les précède, empêchant leur
43
étude sur Le Catharisme (p. 2, Carcassonne, 1937)
donne
une liste d’ouvrages retrouvés ; un rituel d’initiation, un apocryphe
44
ignent Dieu dans leurs poèmes ! 52. Au moment de
donner
le bon à tirer de cet ouvrage, je lis une étude remarquable de Lucie
45
rapprocher ceci du fait que le chevalier courtois
donnait
souvent à sa Dame le titre de seigneur au masculin : mi dons (mi domi
46
n autre passage, les chevaliers ayant communié se
donnent
les uns aux autres le baiser de paix, selon le rite oriental, que les
47
ivre à imprimer. D’autres cultivent ce poison qui
donne
des visions pittoresques. Presque tous publient le secret… Tristan, l
48
iie siècle, la conscience moderne a cru voir une
donnée
première. Elle a cru pouvoir « expliquer » le plus élevé par le plus
49
’ailleurs rarement purs dans telle ou telle œuvre
donnée
. Même chez les représentants les plus typiques de l’une et de l’autre
50
trouve exprimé ? Quelle que soit la réponse qu’on
donnera
, une chose demeure certaine : c’est que nous sommes en présence de de
51
erne, par exemple, victime des réflexes que lui a
donnés
la science matérialiste, tranche toujours le débat au bénéfice de ce
52
es pour des raisons qu’elles seraient capables de
donner
? Ont-elles donc recherché si, chronologiquement, le sens « matériel
53
de cette dialectique permanente pour en faire la
donnée
première. 7.Libération finale des mystiques Cette décision tout
54
mystique orthodoxe de l’hérétique. C’est lui qui
donne
un sens tout différent au mot amour dans les deux cas. Les hérétiques
55
dont on peut démontrer, historiquement, qu’elle a
donné
sa langue à la passion. Si la littérature peut se vanter d’avoir agi
56
eux Roses Le meilleur point de départ nous est
donné
par le Roman de la Rose, écrit entre les années 1237 et 1280 environ.
57
rs, n’arrête pas son progrès. L’Église d’Amour118
donnera
naissance à d’innombrables sectes plus ou moins secrètes, plus ou moi
58
». Double mouvement dont le Roman de la Rose nous
donne
l’illustre témoignage. La Rose de Guillaume de Lorris — dans la premi
59
sse l’orgueil de celui qu’elle salue [auquel elle
donne
son salut] et, s’il n’est déjà de notre foi, l’y amène. Faut-il pens
60
y eut cette fameuse ascension au Ventoux, qui lui
donna
beaucoup à réfléchir. Il y eut surtout, en 1348, la grande peste noir
61
laisir que l’usage en moi a fait si fort qu’il me
donne
l’audace de négocier avec la mort ! La lucidité même d’un tel cri,
62
chrétienne —, c’est la secrète volonté qui devait
donner
naissance au mythe. Mais la confusion de la foi, « qui à Dieu seul es
63
n d’une jouissance infinie, tout cela ne fait que
donner
satisfaction au besoin humain de substituer à la réalité le rêve d’un
64
bergère, le volage, la coquette, le hardi, etc. —
donne
à la dialectique des sentiments sa meilleure garantie de précision, e
65
p » et il veut faire en sorte que sa maîtresse se
donne
à son ami Cléandre. D’où l’on conclut généralement que Corneille est
66
e naissance à qui nous ne pouvons résister… On ne
donne
point ce qu’on ne saurait nous refuser. Voilà qui est bel et bon. Ma
67
semble ne commencer à l’aimer que quand il lui a
donné
sujet de le haïr. L’aveu est complet cette fois-ci. Mais dans le pla
68
moins faut-il bien reconnaître que cette croyance
donne
au drame et aux épreuves des amants une justification grandiose. S’il
69
s d’indignation que de pitié. J’ai cru lui devoir
donner
quelque faiblesse qui le rendrait un peu coupable envers son père, sa
70
taphores pour les bourgeois sentimentaux, et cela
donne
finalement tout un verbiage sur la divinité des impressions champêtre
71
sur la femme au xviiie siècle : « Au lieu de lui
donner
les satisfactions de l’amour sensuel et de la fixer dans la volupté,
72
a réaction cynique contre le mythe. Nous en avons
donné
plus d’un exemple. Le xviiie est trop poli pour admettre la gauloise
73
n, dans la doctrine manichéenne : c’est lui qui a
donné
sa figure au Tenorio de Molina, et qui lui a imprimé pour toujours ce
74
le faut ces faveurs enivrantes pour lesquelles je
donnerais
mille vies, mais rends-moi tout ce qui n’était point elles, et les ef
75
[de sa fiancée] la pensée m’est venue que ma mort
donnerait
à l’humanité un exemple de fidélité éternelle, et qu’elle instaurerai
76
conclue même pour la mort est un mariage qui nous
donne
une compagne pour la Nuit. C’est dans la mort que l’amour est le plus
77
sur le Nachtseite de l’existence. Fichte lui-même
donne
la définition de l’amour-par-essence-impossible, le vrai amour qui re
78
iage) l’ennuie, et peut-être aussi qu’elle ne lui
donne
que des idées communes. » Et plus loin : « Il y a peu de peines moral
79
la forme de l’opéra. Si Mozart et Wagner nous ont
donné
les chefs-d’œuvre du drame musical, c’est en vertu de l’affinité orig
80
nt au philtre, alibi de la responsabilité, on lui
donne
le nom romantique de « fatalité de la passion ». Et les tenants du co
81
de l’imagination. Toutefois, l’on s’efforcera de
donner
à cette fin une atmosphère « poétique » qui dissimule le passage à la
82
e. » ⁂ Cette nouvelle mystique de la « Vie » a pu
donner
naissance à de belles œuvres littéraires. Mais elle porte un nom « po
83
éenne, même orthodoxe, et par une sorte d’ironie,
donner
sa rhétorique passionnelle au mysticisme des plus grands saints. Lors
84
. Désormais le symbole de toute l’opposition sera
donné
par le nom même de l’amour. En face de l’Église de Rome : Roma, se dr
85
Voir le Journal de Novalis, et le portrait qu’il
donne
de sa fiancée perdue, Sophie von Kühn, morte à 16 ans. Il note « ses
86
possession est un embrassement. Sa tuerie est de
donner
la vie pour l’aimé. » ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise traduit,
87
a chevalerie, loi de l’amour et de la guerre «
Donner
un style à l’amour », telle est, selon J. Huizinga l’aspiration suprê
88
de la guerre. Exemple unique d’un ars amandi qui
donne
naissance à un ars bellandi. Ce n’est pas seulement dans le détail de
89
s de butin, droit d’attaque, fidélité à la parole
donnée
sont régis par des règles semblables à celles qui gouvernent le tourn
90
arraché le gant. — Mais à moi, dit l’autre, il a
donné
cette même main avec sa parole. » Quant aux idées politiques inspirée
91
e jouent les tournois. Là, les fureurs du sang se
donnent
libre cours mais sous l’égide et dans les cadres symboliques d’une cé
92
tre présentés sous forme de lecture, mais surtout
donnés
en spectacle. Ce jeu peut revêtir deux formes : la représentation dra
93
tit nombre de mouvements automatiques, destinés à
donner
la mort à distance, sans colère ni pitié. 6.La guerre classique
94
lutte. La chevalerie représentait un effort pour
donner
un style à l’instinct. La guerre classique est un effort pour conserv
95
sources de la nation ; parce qu’elles allaient se
donner
comme but non un intérêt dynastique, mais la conquête ou la propagati
96
les foules réagissent au dictateur, dans un pays
donné
, de la même manière que la femme, dans ce pays, réagit aux sollicitat
97
os mœurs, le second décrivant une attitude que je
donne
bien moins pour la réponse décisive que pour mon choix particulier.
98
des expressions typiques de l’amour à une époque
donnée
— aussi irréelle et aussi signifiante dans le laid que dans le beau,
99
emme qu’en l’imaginant sa maîtresse. (Balzac déjà
donne
la recette, dans sa Physiologie du mariage). Une innombrable et écœur
100
leur être propre et du présent tel qu’il leur est
donné
, incapables d’accepter l’autre tel qu’il est, parce qu’il faudrait to
101
t de constater que presque tous ces sages auteurs
donnent
quelques lignes à la louange de la passion, ou tout au moins affecten
102
nder sur une base raciste et militaire, devait se
donner
pour première tâche de surmonter cette crise de mœurs. On commença pa
103
fert (dont je parlais au Livre VI) qui consiste à
donner
pour seul objet légitime et possible à la passion l’idée de nation sy
104
er ». Et je lui fais un plus large crédit ! Étant
donné
que les humains des deux sexes, pris un à un, sont généralement des c
105
a su louer le philistin et le romantique, et leur
donner
raison au point de leur faire honte d’avoir parfois douté d’eux-mêmes
106
que revêt objectivement un choix de cet ordre, on
donne
à croire que tout se ramène à une sagesse, à un savoir ; et non pas à
107
x caractérisent l’Europe par l’importance qu’elle
donne
aux forces passionnelles. Ils y voient l’héritage du christianisme et
108
é centrale, ou en dévie, compromet la fidélité et
donne
des chances nouvelles à la passion. C’est notre vie et notre mort. Et
109
ration de l’eau de la chaudière de Cerridwen, qui
donne
l’inspiration aux bardes, guérit et ressuscite, c’est-à-dire élève l’
110
ale et féodale). Cette analogie avec Tristan nous
donne
un repère pour apprécier la transformation que les Béroul et les Thom
111
ourtois sur les auteurs du cycle breton. Voici la
donnée
: le duc Girard de Roussillon a été quérir une fiancée pour Charles l
112
nds pour garants et témoins que par cet anneau je
donne
à jamais mon amour au duc Girard. Je lui donne de mon oscle la fleur,
113
je donne à jamais mon amour au duc Girard. Je lui
donne
de mon oscle la fleur, parce que je l’aime plus que mon père et plus
114
nflit entre l’hommage dû au suzerain et l’hommage
donné
à la femme ; — d’un mariage de consolation du vassal (ici avec la sœu
115
t à passer pour vérité constante et irréfragable.
Donné
l’an 1174, le troisième des calendes de mai, indiction VII. 2. À rap