1 l’homme et de la femme dans un groupe historique donné  : l’élite sociale, la société courtoise et pénétrée de chevalerie du

2 a preuve est d’ailleurs immédiate. Elle nous sera donnée ici même par une certaine répugnance du lecteur à envisager mon proje

3 ns doute exacte, si l’on se borne à considérer la donnée sèche du Roman. Elle n’en paraît pas moins vexante et « prosaïquement

4 pesante. Ils ont soif. La servante Brangien leur donne à boire. Mais elle leur verse par erreur « le vin herbé » destiné aux

5 e plus envoûtant des poèmes, on s’aperçoit que sa donnée ni son progrès ne sont dépourvus d’équivoque. J’ai passé quantité d’é

6 ers ni un mot, dans les différentes versions, qui donne la raison de cet acte10. Pourquoi Tristan rend-il la reine à Marc, e

7 e par une ruse improvisée in extremis, et qui est donnée comme trompant Dieu lui-même, puisque le miracle s’opère11 ! Enfin, c

8 iècle avec une étonnante rapidité ? En ceci qu’il donne à la femme le rôle qui revenait précédemment au suzerain. Le chevalie

9 vraisemblance dépend, pour un ouvrage romanesque donné , de la nature des passions qu’il veut flatter. C’est dire que l’on ac

10 plus poignante définition qu’un poète ait jamais donnée de la passion ! À lui seul, ce vers exprime tout, et avec une force d

11 omme il s’en joue à plaisir ! Sans le mari, je ne donne pas plus de trois ans à l’amour de Tristan et Iseut. Et en effet, la

12 expression saute aux yeux. La magie persuade sans donner de raisons, voire dans la mesure où elle n’en donne point. Et la rhét

13 ner de raisons, voire dans la mesure où elle n’en donne point. Et la rhétorique chevaleresque, comme d’ailleurs toute rhétori

14 d mon père m’engendra et mourut, quand ma mère me donna le jour en expirant, la vieille mélodie arrivait aussi à leurs oreill

15 ut ce qui palpite et respire, ô vents, je vous le donne en récompense ! Attirés par la mort loin de la vie qui les pousse, pr

16 ernelle nuit. Là-bas, une science unique nous est donnée  : le divin, l’éternel, l’originel oubli… Oh ! si je pouvais le dire !

17 e mythe, beaucoup penseront que voilà qui suffit… Donnons une page à ce genre d’objections. ⁂ L’obstacle dont on a vu le jeu au

18 confesseurs. Ils n’écrivaient pas de livres, mais donnaient un enseignement oral, en vers gnomiques, à des élèves qu’ils gardaien

19 r son refus de l’Incarnation, précisément ! Je ne donnerai pour l’instant qu’un seul exemple de ce processus si typiquement occi

20 tendaient donc à matérialiser l’élan divin, à lui donner un support corporel. Mais il y a plus, nous le savons depuis Freud :

21 e on fait à un suzerain. En gage d’amour, la dame donnait à son paladin-poète un anneau d’or, lui enjoignait de se lever, et lu

22 d’énormité ou de fantaisie tout ce qui menace de donner un sens au phénomène qu’ils passent leur vie à étudier. Il est vrai q

23 es dogmes de l’« Église d’Amour », nom que l’on a donné parfois à l’hérésie aussi dite « albigeoise »39. L’origine permanente

24 ntum devient le rite majeur de leur Église. Il se donnait , lors des cérémonies d’initiation, aux frères qui acceptaient de reno

25 is marié et fidèle à sa dame ? » — Voilà qui nous donne à penser, si l’on songe à tous les troubadours qui devaient subir un

26 s merci : Je ne désire pas que Dieu m’aide ni me donne joie ou bonheur, sinon par vous ! S’il ne s’agit que de figures de r

27 figures de rhétorique, quel est l’esprit qui leur donna naissance ? Et quel Amour en fut l’idée platonicienne ? Dans sa chans

28 chez les cathares le consolamentum, généralement donné à l’approche de la mort), comment il se voit de la sorte « ordonné »

29 dernier quart par amour pour la Mère céleste qui donnait à manger une pomme à son tendre enfant Jésus ; et ce dernier quart, i

30 pas ce dernier quart, mais l’offre à Marie qui le donnera à son fils. Il prend sa boisson en cinq traits pour les cinq plaies d

31 nt dit : — » Messire, répond la dame, vous m’avez donné à manger mets si savoureux que jamais plus ne mangerai rien d’autre !

32 ans la réalité et que rien n’explique ». Exemples donnés  : « Je suis en doute au sujet d’une chose et mon cœur est dans l’ango

33 lez faire leur conquête, dit-il, soyez brutaux, «  donnez -leur des coups de poing sur le nez » (est-ce assez « cru » ?), forcez

34 les erreurs de la passion — au sens précis que je donne à ce mot — sont d’origine religieuse et mystique, il est certain qu’e

35 l’on distingue mal comment, d’une science qui se donnait pour objet l’analyse et la cure des névroses, aurait pu naître une rh

36 tres de quelques traités mystiques de cette école donnent une idée : le Familier des Amants, le Roman des Sept Beautés… Il y a

37 ) La salutation est le salut que l’initié voulait donner au Sage, mais que celui-ci, prévenant, donne le premier (Sohrawardi :

38 ait donner au Sage, mais que celui-ci, prévenant, donne le premier (Sohrawardi : le Bruissement de l’aile de Gabriel), c’est

39 purs « rhétoriqueurs82 ». D’Amour, je sais qu’il donne aisément grande joie à celui qui observe ses lois, dit le premier des

40 t Daude de Prades, qui cependant ne craint pas de donner des précisions sur les gestes érotiques que l’on peut se permettre av

41 e parfois le dernier troubadour, Guiraut Riquier, donnera de ces vers le commentaire suivant : « Les cinq portes sont Désir, Pr

42 ellement résolue : c’est bien le Midi roman qui a donné son style et sa doctrine de l’amour aux « romanciers » du cycle de la

43 ues que puissent paraître les interprétations que donne l’auteur lui-même, après chaque épisode. Il est une de ces interpréta

44 mari les poursuit. Dans Bailé et Aillinn, ils se donnent rendez-vous en un lieu désert, où la mort les précède, empêchant leur

45 Prière cathare publiée par Döllinger. Exemple : «  Donne -moi de pouvoir aimer ceux que tu aimes » (Cardenal) et « Donne-nous d

46 pouvoir aimer ceux que tu aimes » (Cardenal) et «  Donne -nous d’aimer ceux que Tu aimes » (Prière). Mais il faut également rel

47 rapprocher ceci du fait que le chevalier courtois donnait souvent à sa Dame le titre de seigneur au masculin : mi dons (mi domi

48 l’amour courtois est clair. Et non moins le sens donné à mercy, que plusieurs auteurs assimilent pour leur part à la Grâce,

49 n autre passage, les chevaliers ayant communié se donnent les uns aux autres le baiser de paix, selon le rite oriental, que les

50 ivre à imprimer. D’autres cultivent ce poison qui donne des visions pittoresques. Presque tous publient le secret… Tristan, l

51 iie siècle, la conscience moderne a cru voir une donnée première. Elle a cru pouvoir « expliquer » le plus élevé par le plus

52 ’ailleurs rarement purs dans telle ou telle œuvre donnée . Même chez les représentants les plus typiques de l’une et de l’autre

53 trouve exprimé ? Quelle que soit la réponse qu’on donnera , une chose demeure certaine : c’est que nous sommes en présence de de

54 erne, par exemple, victime des réflexes que lui a donnés la science matérialiste, tranche toujours le débat au bénéfice de ce

55 es pour des raisons qu’elles seraient capables de donner  ? Ont-elles donc recherché si, chronologiquement, le sens « matériel 

56 de cette dialectique permanente pour en faire la donnée première. 7.Libération finale des mystiques Cette décision tout

57 mystique orthodoxe de l’hérétique. C’est lui qui donne un sens tout différent au mot amour dans les deux cas. Les hérétiques

58 dont on peut démontrer, historiquement, qu’elle a donné sa langue à la passion. Si la littérature peut se vanter d’avoir agi

59 eux Roses Le meilleur point de départ nous est donné par le Roman de la Rose, écrit entre les années 1237 et 1280 environ.

60 leurs, n’arrête pas son progrès. L’Église d’Amour donnera naissance à d’innombrables sectes plus ou moins secrètes, plus ou moi

61 ». Double mouvement dont le Roman de la Rose nous donne l’illustre témoignage. La Rose de Guillaume de Lorris — dans la premi

62 sse l’orgueil de celui qu’elle salue [auquel elle donne son salut] et, s’il n’est déjà de notre foi, l’y amène. Faut-il pense

63 y eut cette fameuse ascension au Ventoux, qui lui donna beaucoup à réfléchir. Il y eut surtout, en 1348, la grande peste noir

64 laisir que l’usage en moi a fait si fort qu’il me donne l’audace de négocier avec la mort ! La lucidité même d’un tel cri, o

65 chrétienne —, c’est la secrète volonté qui devait donner naissance au mythe. Mais la confusion de la foi, « qui à Dieu seul es

66 n d’une jouissance infinie, tout cela ne fait que donner satisfaction au besoin humain de substituer à la réalité le rêve d’un

67 bergère, le volage, la coquette, le hardi, etc. —  donne à la dialectique des sentiments sa meilleure garantie de précision, e

68 p » et il veut faire en sorte que sa maîtresse se donne à son ami Cléandre. D’où l’on conclut généralement que Corneille est

69 e naissance à qui nous ne pouvons résister… On ne donne point ce qu’on ne saurait nous refuser. » Voici qui est bel et bon. M

70 semble ne commencer à l’aimer que quand il lui a donné sujet de le haïr. » L’aveu est complet cette fois-ci. Mais dans le pl

71 moins faut-il bien reconnaître que cette croyance donne au drame et aux épreuves des amants une justification grandiose. S’il

72 s d’indignation que de pitié. J’ai cru lui devoir donner quelque faiblesse qui le rendrait un peu coupable envers son père, sa

73 taphores pour les bourgeois sentimentaux, et cela donne finalement tout un verbiage sur la divinité des impressions champêtre

74 sur la femme au xviiie siècle : « Au lieu de lui donner les satisfactions de l’amour sensuel et de la fixer dans la volupté,

75 a réaction cynique contre le mythe. Nous en avons donné plus d’un exemple. Le xviiie est trop poli pour admettre la gauloise

76 n, dans la doctrine manichéenne : c’est lui qui a donné sa figure au Tenorio de Molina, et qui lui a imprimé pour toujours ce

77 le faut ces faveurs enivrantes pour lesquelles je donnerais mille vies, mais rends-moi tout ce qui n’était point elles, et les ef

78 [de sa fiancée] la pensée m’est venue que ma mort donnerait à l’humanité un exemple de fidélité éternelle, et qu’elle instaurerai

79 conclue même pour la mort est un mariage qui nous donne une compagne pour la Nuit. C’est dans la mort que l’amour est le plus

80 sur le Nachtseite de l’existence. Fichte lui-même donne la définition de l’amour-par-essence-impossible, le vrai amour qui re

81 iage) l’ennuie, et peut-être aussi qu’elle ne lui donne que des idées communes. » Et plus loin : « Il y a peu de peines moral

82 la forme de l’opéra. Si Mozart et Wagner nous ont donné les chefs-d’œuvre du drame musical, c’est en vertu, de l’affinité ori

83 nt au philtre, alibi de la responsabilité, on lui donne le nom romantique de « fatalité de la passion ». Et les tenants du co

84 de l’imagination. Toutefois, l’on s’efforcera de donner à cette fin une atmosphère « poétique » qui dissimule le passage à la

85 e. » ⁂ Cette nouvelle mystique de la « Vie » a pu donner naissance à de belles œuvres littéraires. Mais elle porte un nom « po

86 éenne, même orthodoxe, et par une sorte d’ironie, donner sa rhétorique passionnelle au mysticisme des plus grands saints. Lors

87 Voir le Journal de Novalis, et le portrait qu’il donne de sa fiancée perdue, Sophie von Kühn, morte à 16 ans. Il note « ses

88 possession est un embrassement. Sa tuerie est de donner la vie pour l’aimé. » ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise traduit,

89 a chevalerie, loi de l’amour et de la guerre «  Donner un style à l’amour », telle est, selon J. Huizinga, l’aspiration supr

90 de la guerre. Exemple unique d’un ars amandi, qui donne naissance à un ars bellandi. Ce n’est pas seulement dans le détail de

91 de butin, droit d’attaque — fidélité à la parole donnée sont régis par des règles semblables à celles qui gouvernent le tourn

92 arraché le gant. — Mais à moi, dit l’autre, il a donné cette même main avec sa parole. » Quant aux idées politiques inspirée

93 e jouent les tournois. Là, les fureurs du sang se donnent libre cours mais sous l’égide et dans les cadres symboliques d’une cé

94 tre présentés sous forme de lecture, mais surtout donnés en spectacle. Ce jeu peut revêtir deux formes : la représentation dra

95 tit nombre de mouvements automatiques, destinés à donner la mort à distance, sans colère ni pitié. 6.La guerre classique

96 lutte. La chevalerie représentait un effort pour donner un style à l’instinct. La guerre classique est un effort pour conserv

97 sources de la nation ; parce qu’elles allaient se donner comme but non un intérêt dynastique, mais la conquête ou la propagati

98 les foules réagissent au dictateur, dans un pays donné , de la même manière que la femme, dans ce pays, réagit aux sollicitat

99 os mœurs, le second décrivant une attitude que je donne bien moins pour la réponse décisive, que pour mon choix particulier.

100 des expressions typiques de l’amour à une époque donnée — aussi irréelle et aussi signifiante dans le laid que dans le beau,

101 emme qu’en l’imaginant sa maîtresse. (Balzac déjà donne la recette, dans sa Physiologie du mariage.) Une innombrable et écœur

102 leur être propre et du présent tel qu’il leur est donné , incapables d’accepter l’autre tel qu’il est, parce qu’il faudrait to

103 t de constater que presque tous ces sages auteurs donnent quelques lignes à la louange de la passion, ou tout au moins affecten

104 nder sur une base raciste et militaire, devait se donner pour première tâche de surmonter cette crise de mœurs. On commença pa

105 sfert (dont je parlais au livre V) qui consiste à donner pour seul objet légitime et possible à la passion l’idée de nation sy

106 près de sept-mille ans qu’elles se succèdent, n’a donné à « l’amour » nommé romance 210 cette publicité quotidienne : par l’é

107 iger des tests ou des épreuves portant sur ce qui donne à toute alliance humaine ses meilleures chances de durer : buts et ry

108 incipe et le sens nous demeurent cachés, mais qui donnera peut-être aux historiens futurs de notre société occidentale, la clé

109 er ». Et je lui fais un plus large crédit ! Étant donné que les humains des deux sexes, pris un à un, sont généralement des c

110 a su louer le philistin et le romantique, et leur donner raison au point de leur faire honte d’avoir parfois douté d’eux-mêmes

111 que revêt objectivement un choix de cet ordre, on donne à croire que tout se ramène à une sagesse, à un savoir ; et non pas à

112 x caractérisent l’Europe par l’importance qu’elle donne aux forces passionnelles. Ils y voient l’héritage du christianisme et

113 é centrale, ou en dévie, compromet la fidélité et donne des chances nouvelles à la passion. C’est notre vie et notre mort. Et