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réjouis de lui ; mon mal est ce que je veux et ma
douleur
est ma santé. Je ne vois donc pas de quoi je me plains, car mon mal m
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je souffre agréablement, et tant de joie dans ma
douleur
que je suis malade avec délices. Chrétien de Troyes. Il faut avoir
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nte, si animale pourrait-on dire, qu’il oublie la
douleur
et le danger dans l’ivresse de son « déduit ». Pourtant, le sang de s
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romantique occidental comme un homme pour qui la
douleur
, et spécialement la douleur amoureuse, est un moyen privilégié de con
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un homme pour qui la douleur, et spécialement la
douleur
amoureuse, est un moyen privilégié de connaissance. Certes, cela vaut
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’obsession de l’Européen : connaître à travers la
douleur
, c’est le secret du mythe de Tristan, l’amour-passion à la fois parta
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t fin à sa vie « non par lassitude ni par peur ou
douleur
, mais dans un état de parfait détachement de la matière… »41. Voici l
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eux fond breton. Ce principe, c’est l’amour de la
douleur
considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des troubadours. Voici T
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fût pas porté. Ainsi Tristan veut se venger de sa
douleur
et de ses peines, et contre son mal, il avise un remède dont il doubl
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d’un goût qu’il est amer mais on dira aussi d’une
douleur
qu’elle est amère. Comment cela peut-il s’expliquer ? Tout le monde r
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e répond, sans hésiter, que lorsqu’on parle d’une
douleur
amère, on s’exprime par métaphore, au figuré. Le sens propre du mot «
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En vérité, il n’y a pas moins d’amertume dans la
douleur
que dans le goût du sel, mais ce que nous désignons dans l’une et l’a
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dant — une illusion de gloire libératrice dont la
douleur
serait encore le signe ! Ainsi s’opère le renversement tragique : se
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reflet : De même que la tigresse, dans sa grande
douleur
, se soulage en regardant un miroir et croit y voir l’image de ses pet
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s misères !) je me repais de ces peines et de ces
douleurs
-là avec une sorte de volupté si poignante que, si l’on vient m’en arr
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bien le cours des choses de ce monde ? Est-ce une
douleur
physique, où bien quelque rigueur injuste de fortune ? Pétrarque. —
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ement, « cette joie majestueuse qui fait toute la
douleur
du Roman ». Car pour l’atteindre ou seulement la pressentir, il eût f
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toujours lié à notre haine, et nos plaisirs à nos
douleurs
. Il n’est pas de cause isolée qui nous détermine purement. Entre la j
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. C’est parce que la passion n’existe pas sans la
douleur
qu’elle nous rend désirable notre perte. Écoutons la Religieuse portu
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z-moi donc toujours, faites-moi souffrir de pires
douleurs
encore ! » Vers la fin du xviiie siècle, c’est une autre femme qui d
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ité d’aimer comme je l’ai fait. Lorsqu’on fuit la
douleur
, c’est qu’on ne veut plus aimer. Celui qui aime devra ressentir étern
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r sa blessure ouverte. Que Dieu me conserve cette
douleur
qui m’est indiciblement chère… Notre engagement n’était pas pris pour
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produit pas la moitié autant d’impression que la
douleur
, ensuite, outre ce désagrément dans la quantité d’émotion, la sympath
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s excitent. » Voilà qui est vrai : nous aimons la
douleur
, et le bonheur nous ennuie un peu… Cela vous paraît tout naturel ? Et
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qui en un instant pénètre l’âme entière naît une
douleur
qui la transporte au-dessus d’elle-même et de tout le créé. Elle n’as
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te, intense, infiniment intéressante… Or c’est la
douleur
seule qui rend consciente la passion, et c’est pourquoi l’on aime sou
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uso : « ein suesses we… ein ellende froede » (une
douleur
douce… une plaintive joie). — aimer en trop haut lieu, d’où la nécess
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manière si pure qu’à travers elle transparaît la
douleur
poignante, la douleur inconsolable de la créature finie » : Quand je
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travers elle transparaît la douleur poignante, la
douleur
inconsolable de la créature finie » : Quand je vois l’alouette mouvo
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t puis ce même jour, elle se rendit nonne pour la
douleur
qu’elle eut de sa mort231. Mais comment ne pas songer ici à la fin d
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ns cas, d’un délire qui tour à tour fait crier de
douleur
ou jette dans des extases, pousse au crime ou accule au suicide, tran