1 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe de Tristan
1 e inépuisable de situations comiques ou cyniques. Droit divin de la passion, psychologie mondaine, succès du trio au théâtre
2 à son destin. Les mœurs du temps sanctionnent le droit du plus fort, elles le divinisent même sans le moindre scrupule ; et
3 s le moindre scrupule ; et surtout s’il s’agit du droit d’un homme sur une femme : c’est l’enjeu habituel des tournois. Pourq
4 s tournois. Pourquoi Tristan n’use-t-il pas de ce droit  ? Mise en éveil par cette première question, notre méfiance critique
5 ssal d’un seigneur. D’où naîtront des conflits de droit , dont le Roman offre plus d’un exemple. Reprenons l’épisode des trois
6 tenu de dénoncer au seigneur tout ce qui lèse son droit ou son honneur : il est « félon » s’il ne le fait pas. Or, dans Trist
7 cience pour la chevalerie « courtoise » contre le droit féodal. Mais nous avons d’autres raisons de le croire. La conception
8 is, ou même du mariage de Tristan. En effet, le «  droit de la passion » au sens où l’entendent les modernes, permettrait à Tr
9 dans le plan féodal qu’il adopte, faire valoir le droit de la force… Étrange amour, va-t-on penser, qui se conforme aux lois
10 onduirait à enlever la reine à son roi. Et que le droit établi n’est soudain respecté, à ce moment, que parce qu’il fournit u
11 l soit… » 10. Et qu’il avait conquise de plein droit pour lui-même en la délivrant du dragon — comme ne manque pas de le s
2 1939, L’Amour et l’Occident. Les origines religieuses du mythe
12 si l’Éros n’a pas de prochain, — n’est-on pas en droit de conclure que cette forme d’amour nommée passion doit normalement s
13 ntes ou imperfecti). Seuls les seconds avaient le droit de se marier et de vivre dans le monde condamné par les purs, sans s’
14 jouir Car joie qui repaît vilement N’a pouvoir ni droit de me plaire tant. Ainsi chante Aimeric de Belenoi47. La « joie vila
15 x savants futurs les apaisements qu’ils seront en droit d’attendre, paraîtra contredire la thèse de mon littérateur « peu sér
16 un étranger ou chasse glorieuse) pour acquérir le droit de se marier : le combat contre le Morholt, dans Tristan, illustre ex
17 sil, 25 août 1937.) 23. Voir l’Appendice 4. 24. Droit d’user et d’abuser des esclaves, qui ne sont pas des « personnes » po
18 claves, qui ne sont pas des « personnes » pour le droit romain : persona est sui juris ; servus non est persona. 25. Le cult
3 1939, L’Amour et l’Occident. Passion et mystique
19 n’y avait que Dieu et elle au monde ». A-t-on le droit d’opérer ce rapprochement entre un génie religieux du premier ordre e
20 dition terrestre insupportable, et si l’on est en droit d’y voir le rudiment d’un appel mystique, il n’en reste pas moins que
21 pas l’humanité du Christ). Ils veulent aller tout droit à l’Amour par l’amour, et de la Nuit au Jour sans nul intermédiaire.
4 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe dans la littérature
22 t la grâce généreuse Qui te pousse au ciel par un droit sentier Et fait que je marche fier de mon espérance. Où Pétrarque tr
23 e et sévère qui fait que tout penser secret monte droit à mon front où tous le voient : aimer une chose mortelle, avec une fo
24 en le voilant se vulgarise et se démocratise. Le droit à la passion des romantiques devient alors la vague obsession de luxe
25 p de pistolet. C’est la morale du romantisme, des droits imprescriptibles de l’amour, et elle implique la supériorité « spirit
26 icie, acte Ier, scène Ire : « Dois-je épouser ses droits contre un père irrité ? » 138. La confession du Ier acte à la nourri
5 1939, L’Amour et l’Occident. Amour et guerre
27 uistique « ne régit pas seulement la morale et le droit  ; elle s’étend à tous les domaines où le style et la forme sont chose
28 e a même exercé une influence déterminante sur le droit des gens à sa naissance. « Droits de butin, droit d’attaque, fidélité
29 erminante sur le droit des gens à sa naissance. «  Droits de butin, droit d’attaque, fidélité à la parole donnée sont régis par
30 droit des gens à sa naissance. « Droits de butin, droit d’attaque, fidélité à la parole donnée sont régis par des règles semb
31 des Batailles d’Honoré Bonet est un traité sur le droit de guerre où l’on trouve discutées pêle-mêle à coups de textes bibliq
32 mêle à coups de textes bibliques et d’articles de droit canonique des questions de ce genre : « Si l’on perd dans la mêlée un
33 ame, après de très courtes fiançailles, et que le droit du mari à la fidélité de l’épouse ne revêtait pas ce caractère absolu
6 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe contre le mariage
34 que bien plutôt qu’une dérogation aux coutumes du droit féodal. Mais là-dessus se produisit la confusion dont nous avons long
7 1939, L’Amour et l’Occident. Appendices
35 art, par un ensemble inextricable de questions de droit isolées et mesquines. L’histoire, n’étant pas en mesure de discerner
36 sons et soutenons que l’amour ne peut étendre ses droits entre mari et femme. Les amants s’accordent toute chose réciproquemen
37 la constance de la personne aimée. C’est léser le droit des amants que de refuser, sous un prétexte semblable, ses embrasseme