1 1947, Doctrine fabuleuse. Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même
1 Il y cherche une révélation et n’y trouve que le désir d’une révélation. Peut-on s’hypnotiser par son propre regard ? Il n’y
2 fin du courage, et non pas cette complaisance, ce désir impatient et pourtant vague d’une consolation2 gratuite. Il y a dans
3 ’entend pas encore gronder les eaux profondes. Le désir de s’hypnotiser l’irrite, toujours vaguement. Mais il fuit son propre
2 1947, Doctrine fabuleuse. L’ombre perdue
4 qu’il excite ou crée chez celui qui l’éprouve, le désir de s’en délivrer en l’exprimant. Et c’est ainsi que Chamisso introdui
5 rs le corps a honte de sa pensée, et celle-ci des désirs de son corps, comme d’un embrassement sans amour ou d’un amour qui se
6 « plein dans sa peau » partagent les richesses du désir . Et l’homme a retrouvé son ombre. Suite et fin de la fable Pet
3 1947, Doctrine fabuleuse. Angérone
7 pas le plaisir même, mais l’imagination active du désir qui lentement s’approche de son terme. Quand le désir s’empare d’un h
8 r qui lentement s’approche de son terme. Quand le désir s’empare d’un homme, il arrive qu’il le rende muet. Il arrive même qu
9 arrive qu’il le rende muet. Il arrive même que le désir se manifeste tout d’abord par ce mutisme. À tel point que l’homme ne
10 lgaire gémit d’avoir perdu la volupté. L’homme du désir  : il ne peut aimer qu’indéfiniment. Il n’aime que cela : regarder lon
11 e, comme s’il doutait… Adolescence ! Le charme du désir est celui du silence : il éloigne sans fin le terme. Tu n’entends que
12 attirance de l’effroi mortel. Dans le silence du désir , la possession a fait une brusque rumeur de vagues affrontées et host
13 e. Atteintes enfin les limites de la puissance du désir , sur la solitude égarée du couple, Éros pose en couronne un désespoir
14 irait-on, change de signe. On voit soudain que le désir était le dialogue des corps, tandis que le plaisir est solitaire, ins
15 s deux. Il n’y a que deux philosophies : celle du désir et celle de l’acte ; ou encore, il n’y a que deux doctrines : celle d
16 du silence et celle de la parole. La négation du désir amoureux par l’acte même qui l’accomplit, c’est le signe physique, or
17 de l’infinie contradiction que nous souffrons. Le désir divinise, l’acte rend à l’humain. L’amour rêvé meurt au seuil de l’am
4 1947, Doctrine fabuleuse. Contribution à l’étude du coup de foudre
18 n. Il n’y aurait jamais de coup de foudre sans ce désir que vous entretenez par vos romans… Mais ce n’est pas assez que d’une
5 1947, Doctrine fabuleuse. Don Juan
19 est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du désir , une espèce d’animalité véhémente, et comme innocente… Mais jamais la
20 a recherche « toute naturelle » de l’intensité du désir ne peut-elle expliquer à elle seule cette inconstance forcenée ? Alor
21 re étant d’ailleurs bon ou mauvais.) C’est que le désir de nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’esprit insatiable
6 1947, Doctrine fabuleuse. La gloire
22 gloire, si ce n’est aussi l’amour du prochain, le désir de lui être utile et de mériter ses louanges ? J’ai donc vécu pour le
7 1947, Doctrine fabuleuse. Le supplice de Tantale
23 bservateur non prévenu, tout se passe comme si le désir de Tantale suffisait à repousser les objets qu’il désire, et sa crain
24 . Sa jalousie se réfléchit dans la frustration du désir . Et son défi au Ciel, ayant failli, s’inverse en menace suspendue. Le
25 es crimes. Nourrissant avec obstination les mêmes désirs et le même orgueil, il nourrit la vengeance des « dieux » qui frustre
26 rrit la vengeance des « dieux » qui frustrent ces désirs et qui retardent, ironiquement, d’écraser cet orgueil. Imaginons, mai
27 change autour de lui. Considérons ici l’Homme du Désir , Tantale symboliquement réduit, dans la légende, à sa faim, à sa soif
28 st cet homme qui, dans chacun de nous, préfère le désir même douloureux, d’avoir été mille et mille fois déçu — mais c’est en
29 mille et mille fois déçu — mais c’est encore son désir , donc lui-même — à la proie qu’il ne posséderait qu’en acceptant d’êt
30 immergé, accepter de mourir d’abord à ses propres désirs et à soi-même. (Et c’est le symbole du Baptême.) Telle est la ruse de
8 1947, Doctrine fabuleuse. La fin du monde
31 e le monde réellement fût perdu, quel que soit le désir que vous avez qu’il dure, et la persuasion où vous vous entretenez qu
32 a vie que vous possédez. Quel est votre plus vrai désir  ? Les sages répondaient : — Nul ne possède vraiment que ce qu’il peut
33 e frayeur, les autres sous les traits consolés du Désir . La plupart hésitaient en présence de la banalité soudain flagrante d
34 ant la forme des joies qu’il rencontrait ; et son désir ainsi fut exaucé. Un autre voulait vivre abondamment au sein d’une pe
35 mation de tout son être, au faîte inconcevable du désir comblé, et comblé pour l’éternité. « Mais l’Esprit et l’Épouse disent