1 1946, Journal des deux mondes. Journal d’attente
1 l faut les cuire avec, c’est succulent ! » — nous entendons la TSF monologuer dans sa maisonnette blanche aux volets bleus. Débar
2 s à faire tuer pour elles ses meilleurs amis. (On entend  : les Français qui l’ont accueilli comme émigré.) Mais lui, l’émigré,
3 sité à sacrifier sur son autel un peuple ami. (Il entendait  : son peuple tchèque.) Historien futur ! — s’il en reste — tels étaie
4 d’activités apparemment désordonnées, de phrases entendues au passage, d’infinis croisements d’existences étrangères. Paris prop
5 ! Au-dessus d’elles, à l’intérieur aussi, se fait entendre maintenant le chant profond et continu, la respiration bienheureuse d
2 1946, Journal des deux mondes. Intermède
6 o brusquement interrompit les conversations. Nous entendîmes la fin d’une phrase en italien, puis une fanfare joua l’hymne nationa
3 1946, Journal des deux mondes. Puisque je suis un militaire…
7 nse, dans son élémentaire grandeur : En campagne. Entendez  : quelque part dans le pays, dans les champs anonymes, sous la pluie,
8 es me regardent sans bouger, ne rient même pas. J’ entends cette phrase grommelée : « On se demande ce qu’on fout par là… » Il a
4 1946, Journal des deux mondes. Anecdotes et aphorismes
9 é, même dans les vices, le voient-ils ? ⁂ Quand j’ entends certains personnages officiels appeler l’esprit à la rescousse pour «
10 au, claque les talons, et m’annonce qu’on vient d’ entendre à la radio que les Allemands sont entrés dans Paris. — Merci. Repos !
5 1946, Journal des deux mondes. La route de Lisbonne
11 ette image m’est venue à cause d’une conversation entendue sur le pont cette nuit même. L’heure était fort tardive et propice au
12 les étrangers sont toujours surprenants. On ne s’ entend vraiment bien qu’entre gens du même peuple… 17 septembre 1940 C
13 porte de la cabine du capitaine, avec l’espoir d’ entendre la radio. Tout à l’heure, comme j’essayais de me faufiler, R. s’extra
14 R. s’extrait du groupe, me cède sa place, et je l’ entends dire à sa femme qui attendait un peu en arrière : « Rien de nouveau,
15 nouveau, rien d’important… » Mais je crois avoir entendu dans le ronron nasillard qui sortait de la petite chambre : « Cent-so
16 our avoir étudié la partition, mais voici qu’on l’ entend , c’est elle, combien plus vaste, chaleureuse et vibrante !
6 1946, Journal des deux mondes. Premiers contacts avec le Nouveau Monde
17 canons. Vous nous avez admis, et nous avons, bien entendu , à nous tenir bien tranquilles. La démocratie est chez vous la religi
7 1946, Journal des deux mondes. Voyage en Argentine
18 bar. Et de quoi parlons-nous ? De Neuchâtel, bien entendu , où ils étaient il y a trois mois, et des répétitions de mon Nicolas
19 mble, c’est convenu, et j’exprime le souhait de l’ entendre sur la politique du pays, et la campagne antifasciste qu’il mène avec
20 la force, je patauge dans les flaques du quai, j’ entends mon nom crié du pont lugubrement au mégaphone, je gravis la passerell
8 1946, Journal des deux mondes. Solitudes et amitiés
21 onais attaquent à Pearl Harbour. Nous venons de l’ entendre à la radio. » Une fois de plus, la vie qui change, un autre avenir qu
22 t boivent. L’un des hommes m’ayant remarqué, je l’ entends dire : « Voilà le diable ! » Ils se retournent à demi et rient. J’ai
23 s, et décidé à récrire tout mon livre. Je ne puis entendre Bach sans avoir honte d’écrire. Comment frapper les mots d’une touche
24 tais qu’il fallait rentrer. J’ouvre ma porte et j’ entends le téléphone. C’est un ami qui va quitter l’Office of War Information
25 a déjà la nuit là-bas — des oreilles clandestines entendront  : « la Voix de l’Amérique parle aux Français. » Il est temps que je
9 1946, Journal des deux mondes. L’Amérique en guerre
26 r et d’habiter vraiment mon grand appartement : j’ entends d’y travailler à ma façon. Et de faire connaissance avec les heures e
27 , mais deux radios martèlent ce Tchaïkovski qu’on entend siffler dans la rue… Je me souviens de ce que j’ai sous les yeux : je
10 1946, Journal des deux mondes. Virginie
28 rder de près, plutôt qu’à posséder soi-même, bien entendu . Comme il est difficile de les manier, de les mouvoir, et d’en faire
29 surgira de nos ruines » — un monde meilleur, bien entendu . C’est un rêve de compensation. Car l’Histoire ne supplée jamais par
11 1946, Journal des deux mondes. Le choc de la paix
30 , qu’elle voudrait arracher au « totalitarisme », entendez aux idées communistes. Elle élève des milliers de poulets dans un dom
31 randes filatures du monde avant l’autre guerre, j’ entends pour la longueur des bâtiments ». (Il est peu de villes américaines q
32 tomber la veste, lire quelques lettres, puis je l’ entends dicter à sa secrétaire. Les passants me paraissent aussi laids que ce
33 torches à la Burne Jones. Et comme chaque année j’ entendrai le Credo de Gretchaninov et le motet de Prætorius, Une rose est née…
12 1946, Journal des deux mondes. Journal d’un retour
34 éprouvez une liberté. Et cette constatation, bien entendu , ne signifie rien sur sa valeur « en soi » ni sur la vôtre, que perso