1 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
1 ur plus tard — et c’est une bonne discipline de l’ esprit que la description objective. Me voici engagé dans une expérience for
2 régime parisien ; — s’il endort ou s’il excite l’ esprit  ; — enfin s’il rend neurasthénique, ou furieux, ou content, etc. ; 3
3 mme il s’en trouve un peu partout pour sauver « l’ esprit  » d’un pays. J’ai passé tout l’après-midi dessus. Cela commence par u
4 hétéroclite de praticien et de collectionneur. L’ esprit fort et l’esprit de clocher se font une guerre acharnée dans ces page
5 raticien et de collectionneur. L’esprit fort et l’ esprit de clocher se font une guerre acharnée dans ces pages, et ils l’empor
6 tendances contradictoires dont le concours fait l’ esprit national ? C’est qu’on préfère sans doute appeler moyen ce qui est tr
7  ? Est-ce que ce n’est pas aussi la racine de cet esprit d’abstraction égoïste dont nous souffrons tous ? Enfin, n’est-il poin
8 ’un hérisson mort. » Cette phrase a fait dans mon esprit ce qu’on appelle un trait de lumière. Lundi dernier, au petit matin,
9 e sera pas le dernier à pâtir. Impuissance de l’«  esprit  », bêtise de l’action : ces deux misères n’auraient-elles pas une ori
10 plus c’était bien dit. Il ne lui est pas venu à l’ esprit que la vérité est quelque chose qui peut être réalisé. Et qu’il s’agi
11 érité » n’engage à rien. Ils bornent le rôle de l’ esprit à la constatation de l’exactitude objective et formelle des faits ou
12 cela n’est effrayant que parce que l’on n’a pas l’ esprit de pauvreté qu’on aime entendre louer à l’église ou dans les livres.
13 ve la bourgeoisie n’est pas ailleurs que dans l’«  esprit de pauvreté ». Et j’ajoute aussitôt que la solution pratique de la mi
14 ns qu’ils ne comprennent un peu mieux ce qu’est l’ esprit de pauvreté. Mais qui le comprend aujourd’hui ? Pour peu qu’on se van
15 hypocrites et des naïfs qui croient que louer « l’ esprit de pauvreté » dispense de supprimer les facteurs matériels de la misè
16 capitalisme, centres urbains, etc.) Sans doute l’ esprit de pauvreté n’est-il donné qu’à ceux qui croient à autre chose qu’à l
17 est moderne, c’est sportif, cela vous pose dans l’ esprit des populations, on se sent maître à bord de sa puissante machine, et
18 , le dynamisme, le sens pratique et la rapidité d’ esprit que les bourgeois, qui en sont dépourvus, attribuent par erreur au « 
19 ter ce que j’avais dit à leur situation concrète. Esprit critique, méfiance intelligente des paysans, conscience de leur auton
20 hui, c’est que le peuple qui lit les journaux a l’ esprit plus « artializé » encore que les écrivains. Et quand ceux-ci « natur
21 Occident. Le romantisme s’évapore de nos vies. L’ esprit pur a cessé de nous séduire : nous posons nos regards à hauteur d’hom
22 stion est celle des relations nécessaires entre l’ esprit individuel, et l’espèce, maîtresse du corps. L’alternative que je vie
23 quer — engagement dans la masse, ou refuge dans l’ esprit pur — ne joue qu’entre deux abandons, entre deux fuites : devant soi-
24 uis hâté d’aller voir la place Saint-Marc, et mon esprit maintenant est enrichi et agrandi de cette image. » Le regard qu’il p
25 furent jamais portés, mais c’est en lui, dans son esprit , qu’il veut en mesurer la force : bien voir, c’est accorder son âme a
26 n niveau où l’art ancien perd ses prestiges, où l’ esprit se découvre d’autres tâches. Goethe encore doit choisir ses sujets et
27 , ou peut-être une dernière pudeur… Il faut que l’ esprit descende quelques degrés. Qu’il s’humilie — littéralement — pour être
28 e miroirs, de faux-semblants. Cette descente de l’ esprit dans le monde quotidien, c’est le vrai progrès de l’esprit, c’est l’o
29 ns le monde quotidien, c’est le vrai progrès de l’ esprit , c’est l’ouverture de notre vie aux « influx de vigueur et de tendres
30 rejoindrait la gratuité par un détour que maints esprits modernes ne manqueront pas de juger sublime ! 8. Le Werther de Goeth
2 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
31 est mieux pour penser », me confiait l’un de ces esprits « sereins », qui d’ailleurs cesse de l’être dès qu’il se met sur ses
32 octobre 1934 (Suite et fin.) — Deux classes d’ esprits  : ceux dont le but suprême est d’« avoir la paix à tout prix » (ratio
33 ici seul encore éveillé, les yeux bien ouverts, l’ esprit clair. Clarté d’un minuit solitaire, veillée trop lucide peut-être, p
34 vons, nous autres intellectuels, éveillent dans l’ esprit populaire des harmoniques que nous ne savons plus prévoir. Littéralem
35 rétend les remplacer, n’ont plus d’autorité sur l’ esprit de la lettre. Aussi bien nous parlons au hasard, pour ne pas dire dan
36 adictoires. Or, de ces deux antagonistes, c’est l’ esprit qui sera vaincu. Non point qu’il s’avilisse partout ni qu’il se laiss
37 t plus. Ce qu’on « entend », c’est l’absence de l’ esprit , c’est l’appel aux instincts, aux intérêts urgents, presque toujours
38 répétitions n’ont d’autre but que de laisser à l’ esprit le temps de se « figurer » ce qui est dit. (C’est seulement de la lan
39 êne croissante, au développement furieux de notre esprit critique. Il y a des jours où tout, oui vraiment tout, les rues, les
40 ’où l’empire monstrueux qu’elles prennent sur les esprits , et la réalité de cauchemar qu’elles affectent, — dont les affecte no
41 elle16 de se mettre moralement à la portée de ces esprits , visibles et lisibles sur ces visages. Presque nécessairement l’entre
42 montre aux foires. On dit que nous avons trahi l’ esprit  : mais l’esprit n’a pas besoin de nous. Il vit sans nous. Nous le ret
43 es. On dit que nous avons trahi l’esprit : mais l’ esprit n’a pas besoin de nous. Il vit sans nous. Nous le retrouverons intact
44 ent, mais nous aussi, qui avons les prémices de l’ Esprit  ; nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, l
45 à le formuler, c’est que mon dire reste dans mon esprit inséparable d’un faire qui, lui, n’est pas aisé, et reste même fort o
46 je ne l’envisage pas avec une loyauté entière, un esprit d’obéissance, une absolue disponibilité.) 2 mai 1935 Politique
47 veillera peut-être des réflexions fécondes dans l’ esprit du lecteur philosophe. Déjà huit mois que nous sommes ici, et combie
3 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. L’été parisien
48 ent « réactionnaire » dans mon coin d’ombre ? Des esprits exigeants se plaignent : il n’y aura plus de tension créatrice chez c