1 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Avant-propos
1 qu’approuvent depuis mille ans tous ses meilleurs esprits , ceux qui ont vu loin. Homère déjà qualifiait Zeus d’europos, adjecti
2 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Les Origines d’Hésiode à Charlemagne, (du ixe siècle av. J.-C. au xie siècle de notre ère)
2 iter le courroux de la jalouse Héra et décevoir l’ esprit naïf de la jeune fille, il mit un masque au dieu, transforma sa perso
3 aucune ressemblance avec les autres taureaux ; un esprit intelligent l’anime, comme un humain ; il ne lui manque que la parole
4 t celui qui n’a pas de nom, qui veut un nom et un esprit , et qui va l’arracher par la violence, mais non sans l’aide de Zeus l
5 ues où le nom d’Europe n’éveillait plus, dans les esprits , que la seule idée géographique d’une des trois grandes régions de l’
6 e Japhet et l’Europe se soit vue confirmée dans l’ esprit de ces auteurs par la traduction en grec de l’allégorie (biblique) :
7 ractères nationaux différents et même opposés ; l’ esprit de liberté tant civil que politique : voilà les deux grands points de
8 ui l’habitent sont d’un naturel plus doux et d’un esprit plus pénétrant… § 21. Si donc les Asiatiques sont pusillanimes, sans
9 rapides d’un extrême à l’autre qui stimulent les esprits de l’homme, et font naître les idées de s’arracher à son état d’inert
10 porté, par cela même que vivant sous un ciel où l’ esprit éprouve continuellement des secousses, celles-ci rendent l’homme agre
11 e très variée. Dans cette dernière, le corps et l’ esprit sont plus disposés à l’action, ce qui fortifie le courage et le génie
12 que d’emprunts. Tel est néanmoins le pouvoir de l’ esprit humain. Cette région, que la nature n’avait ornée que de forêts immen
13 gues plis. La Vierge chrétienne qui a conçu par l’ Esprit . 7.De la géographie à l’histoire Des pages qui précèdent, deux
14 , op. cit., p. 15. 13. Essai sur les Mœurs et l’ Esprit des Nations. 14. Cf. Victor Bérard, op. cit., p. 241 à 257, notammen
3 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Sur plusieurs siècles de silence « européen »
15 elle des Investitures, elle cessera d’être une en esprit . Elle retombera donc au niveau d’une entité purement géographique. Ce
4 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Premiers plans d’union
16 t amis des condamnés. Il veut donc profiter de l’ esprit guerrier de son époque pour faire avancer son projet de conquête des
17 istique de ce projet, remarque Lange67, c’est son esprit réaliste. Dubois sait apprécier sobrement et avec perspicacité les él
18 onnu ou méconnu » : Transporte-toi maintenant en esprit plus loin ; toute la Gaule, limite extrême de notre continent, et la
19 ista, charbonnier. On doit supposer que c’est cet esprit aventureux, riche en ressources, qui a suggéré à Georges l’idée de fa
20 t découvert des mines d’or et d’argent, de grands esprits ont fait leurs preuves dans une foule de domaines, les lettres sont a
5 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Le problème de la guerre et l’essor des États (xvie siècle)
21 Thomas More et de Campanella. Pour les meilleurs esprits du temps, l’Europe ne pose pas de problème : elle va de soi, comme l’
22 ces hommes jouissent de la moindre parcelle de l’ esprit chrétien ? LV. — La guerre, qui est la chose la plus dangereuse qui s
6 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Les grands desseins du xviie siècle
23 absolutistes des États. Tous les quatre émanent d’ esprits profondément religieux mais « œcuméniques », au sens qu’a pris ce mot
24 lus dignes de compassion que de haine… (Seuls des esprits bornés croient) que tous sont tenus de vivre comme luy, et ne prise q
25 illeure que celle des autres. Les sages et divins esprits pénétrent bien plus loing, et considèrent que l’harmonie du monde est
26 tholiques, n’ont point de plus forte passion en l’ esprit que de former une puissante association pour la ruine et destruction
27 ’autres voies et moyens plausibles à son généreux esprit (car c’est cette vertu de magnanimité qui tient le premier lieu en so
28 les restes de l’ignorance ou des erreurs dans les esprits humains. Il faut adjoindre également des gardiens aux Prêtres, pour c
29 qui lui valut de nouveaux ennuis. « Il avait de l’ esprit , des lettres et des chimères », dit Saint-Simon dans ses mémoires. Ho
30 nière main à ce mémoire, lorsqu’il m’est venu à l’ esprit un projet d’établissement qui par sa grande beauté m’a frappé d’étonn
31 la plus haute entreprise qui puisse tomber dans l’ esprit humain. Je ne sais où j’irai, mais je sais ce que disait Socrate : Qu
32 vent ils font plus d’impression sur le commun des esprits , que les véritables raisons prises du fond même du sujet, & tirée
33 uffiroient jamais pour déterminer entièrement les esprits du premier ordre, que l’on trouveroit toûjours des différences, des d
34 aires, qui m’ont paru nécessaires pour disposer l’ esprit du Lecteur à sentir la force de la démonstration. La mineure ou la se
35 t point d’obscurantistes invétérés, mais plutôt d’ esprits « éclairés », quoique mauvaises langues, comme Voltaire et Frédéric I
7 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — En marge des grands plans, l’utopie prolifère
36 n’a d’espoirs que dans une lente éducation « de l’ esprit de justice, de l’amour du prochain et de la maîtrise de soi, aussi bi
37 s richesses qui sont les nerfs de la Guerre. Cet esprit très moderne, et sobre, ne voit d’espoir que dans une trêve de vingt
8 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Perspectives élargies
38 portantes. Elles témoignent d’une révolution de l’ esprit qui se produit à la fin du xviie et au début du xviiie siècle. Tout
39 ont soumis ceux des autres parties du Monde. Leur esprit paraît dans leurs ouvrages, leur sagesse dans le gouvernement, leur f
40 Vico naquit à Naples en 1668 et y mourut en 1744. Esprit sublime, universel, et souvent désordonné, historien aux vues amples
41 place dans le monde, que pouvait prendre un grand esprit de cette époque. À notre époque la civilisation se trouve répandue d
42 qui commande à des hommes d’une grande paresse d’ esprit  ; le khan de Tartarie étend son autorité sur un peuple sans énergie c
43 ome au temps des guerres puniques ; c’est le même esprit farouche et belliqueux et la langue même — au dire de certains doctes
9 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — L’Europe des lumières
44 plusieurs provinces.124 Sur la puissance de l’ esprit et l’atout que sa culture représente pour l’Europe : On ne peut pas
45 on ; les peuples tartares par les longs fouets. L’ esprit de l’Europe a toujours été contraire à ces mœurs ; et, dans tous les
46 e son commerce. Au contraire, il règne en Asie un esprit de servitude qui ne l’a jamais quitté ; et, dans toutes les histoires
47 judiciable à ma famille, je la rejetterais de mon esprit . Si je savais quelque chose qui serait utile à ma famille et qui ne l
48 l se forme dans l’Europe une république immense d’ esprits cultivés. C’est donc l’Europe de la culture — comme nous dirions auj
49 — comme nous dirions aujourd’hui — la société des esprits libérés qui lui paraît constituer notre plus louable unité. Pour le r
50 plus grand, plus beau, ni plus utile, n’occupa l’ esprit humain, que celui d’une paix perpétuelle et universelle entre tous le
51 ne : c’est le fédéralisme intégral, le retour à l’ esprit des communes : Presque tous les petits états, républiques et monarc
52 é beaucoup. Antoine Rivarol (1753-1801), homme d’ esprit et précurseur des auteurs d’échos scandaleux dans la presse, n’est gu
53 rovinces. » 125. Cahiers, Sur les ouvrages de l’ Esprit . 126. De l’Esprit des Lois. Firmin Didot et Cie, Paris, Livre XXI,
54 ahiers, Sur les ouvrages de l’Esprit. 126. De l’ Esprit des Lois. Firmin Didot et Cie, Paris, Livre XXI, chap. XXI, p. 316.
55 Paris, Livre XXI, chap. XXI, p. 316. 127. De l’ Esprit des Lois, Livre XVII, chap. Ill, p. 228. 128. Ibid., Livre XVII, ch
10 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Évolution : vers le progrès ou vers la décadence ?
56 nion par la perte de la liberté nationale et de l’ esprit militaire. Renonçant à tout sentiment de vigueur et d’activité, les p
57 Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’ esprit humain. Il fut le précurseur des assurances sociales « par le calcul
58 n écrivant ses pages fameuses sur la « Crise de l’ Esprit  ».) Ici, me dis-je, ici fleurit jadis une ville opulente : ici fut l
59 qu’abandon et que solitude. … Et à ces mots, mon esprit suivant le cours des vicissitudes qui ont tour à tour transmis le sce
60 e inventif, à l’industrie, au zèle opiniâtre, à l’ esprit de compétition que l’homme puise dans la rivalité —, l’art suprême qu
11 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — La Révolution française et l’Europe
61 ncore, réflexe conditionné par la Terreur, dans l’ esprit des Français et des Européens qui tiennent à se réclamer de la Révolu
12 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Plans d’union européenne contemporains de la Révolution
62 e audience. Quoi de mieux fait, pour préparer les esprits à recevoir une proposition de ce genre, que la proposition elle-même 
63 ute politique. S’emparant peu à peu des meilleurs esprits , développées dans les ouvrages des plus habiles écrivains, adoptées p
64 aints moyens de se développer, disposant même les esprits en sa faveur. Certes, des événements imprévus autant qu’imprévisibles
65 s notre monde européen de deux principes : … de l’ esprit chevaleresque (spirit of gentleman) et de l’esprit religieux. Mais l
66 sprit chevaleresque (spirit of gentleman) et de l’ esprit religieux. Mais les temps de la chevalerie sont révolus ; voici venu
67 res contrées qui avaient rejeté cette dernière, l’ esprit de la monarchie européenne subsistait. On y trouvait encore les états
68 ’une plaisante variété, récréant et instruisant l’ esprit , enrichissant l’imagination et affinant le sentiment. Lorsqu’un homme
13 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (I)
69 Gollwitzer, J. von Müller « fut le premier grand esprit allemand qui ait pleinement saisi et parfois assumé le contenu affect
70 parmi les bourgeois, enfin le développement de l’ esprit humain. Toutes les religions sont venues de l’Orient ; le sentiment y
14 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Napoléon et l’Europe
71 nge prestige Napoléon bénéficia auprès des grands esprits de Weimar et de Iéna, un Goethe, un Wieland, un Hegel, les plus « eur
72 ropéen, que nous avions adopté comme conforme à l’ esprit du siècle, et favorable aux progrès de la civilisation. Pour parvenir
73 seule garde des souverains, etc., etc. Dans son esprit , demeuré jacobin — et nullement fédéraliste ! — la condition de toute
15 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — L’Europe des adversaires de l’empereur
74 nt (1767-1830) publie son célèbre pamphlet : De l’ Esprit de conquête et de l’usurpation dans leurs rapports avec la civilisati
75 us-entendu de l’ouvrage entier. Napoléon, c’est l’ esprit de conquête et d’uniformité imposé par les armes, c’est l’anti-Europe
76 au nom des droits et de la liberté des hommes. L’ esprit systématique s’est d’abord extasié sur la symétrie. L’amour du pouvoi
77 ientôt à cette généralité de vues qui doit être l’ esprit de corps, à cet intérêt général qui doit être l’intérêt de corps du p
78 us tendons sans cesse, c’est là que le cours de l’ esprit humain nous emporte ! mais lequel est le plus digne de la prudence de
79 aliste, qui est aussi œcuménique : Il y a dans l’ esprit humain deux forces très distinctes : l’une inspire le besoin de croir
80 oque : Il faut, dans nos temps modernes, avoir l’ esprit européen. … Les nations doivent se servir de guide les unes aux autre
81 deviner ce qui se développe naturellement dans l’ esprit de celui qui vit sur un autre sol et respire un autre air ; on se tro
82 ter d’une langue à l’autre les chefs-d’œuvre de l’ esprit humain. Il existe si peu de productions du premier rang ; le génie, d
83 ouver l’écho de cet œcuménisme ou fédéralisme des esprits dans les déclarations de Goethe sur la littérature mondiale. 166. I
84 é de créer une fédération européenne. 167. De l’ Esprit de conquête. Chap. XIII : De l’Uniformité. 168. Livre II, chap. 2 :
85 France qu’en 1814. 171. Op. cit., t. XVII, De l’ esprit des traductions.
16 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Goethe
86 nération. Au commencement du xviiie siècle, les esprits étaient vivement portés vers l’Amérique, parce que tout homme qui se
17 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (II)
87 s quand elles lésaient les privilèges sacrés de l’ esprit , ainsi qu’aux découvertes importunes et dangereuses dans le domaine d
88 ent que dans l’Allemagne vraiment libre. Les bons esprits de toutes les nations s’étaient secrètement émancipés, et pleins du s
89 e l’on espérait guérir grâce au savoir. Partout l’ esprit religieux souffrait diverses persécutions de son mode ancien et de se
90 les faire valoir, pour obéir aux impulsions de l’ esprit de l’univers et de l’humanité. Tous deux représentent des forces inde
91 y avoir bientôt de nouveau en Europe une foule d’ esprits vraiment consacrés ? Tous les véritables membres de la famille religi
92 que même dans la vie, l’union de la force et de l’ esprit peut subsister malgré la division des pouvoirs, on n’a qu’à se rappel
93 es, l’étude des sciences et le développement de l’ esprit , étaient confiés à sa sollicitude protectrice, et se distribuaient da
94 lutte magnifique ni cet ample développement de l’ esprit humain au sein de ces nouvelles nations. Et cependant c’est justement
95 fatigablement ; l’homme qui, dans son cœur et son esprit , assuma, porta et perçut l’Europe, toute son époque, toutes les situa
96 e de liberté, c’est-à-dire du « devenir réel de l’ Esprit  ». C’est donc, au vrai, une Théodicée. Conformément au Système qu’il
97 e s’il s’agissait réellement d’une évolution de l’ Esprit . Le terme ultime de ce grandiose processus n’est autre que l’Europe «
98 qui lui a été si étrangement reprochée par tant d’ esprits antiphilosophiques, et vers laquelle nous ramène aujourd’hui essentie
18 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’harmonie entre les nations libérées à l’anarchie des États souverains
99 ue converger au sein d’une admirable harmonie des esprits et des énergies créatrices. En changeant France en Prusse, nous avons
100 utant d’étapes nécessaires d’une dialectique de l’ Esprit , s’est trouvé déchaîner en fait des passions que l’esprit ne pouvait
101 s’est trouvé déchaîner en fait des passions que l’ esprit ne pouvait contrôler, mais que seuls les États surent exploiter et bi
102 posait les données. Et c’est pourquoi les grands esprits de la fin du xixe siècle, enregistrant cette dissolution de l’idéal
103 ssus les frontières des peuples, a créé entre les esprits cette grande nationalité intellectuelle qui sera l’achèvement de la R
104 s devancer et les guider à la fois. Dans le même esprit , mais avec plus de profondeur, l’historien Jules Michelet (1798-1874)
105 ue sont parties toutes les hautes impulsions de l’ esprit du xixe siècle ; c’est ici que s’est tenu, magnifique spectacle cont
19 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un idéal de compensation : les États-Unis d’Europe
106 anités perpétuelles, dans le manque absolu de cet esprit de discipline qui seul accomplit les grandes choses, dans l’éparpille
107 eules capables de la transformer. Elle est dans l’ esprit de nationalisme substitué partout à l’esprit de nationalité, dans la
108 ns l’esprit de nationalisme substitué partout à l’ esprit de nationalité, dans la folle prétention que chaque peuple a eue de p
109 ille que les marchés s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées. Un jour viendra où les boulets et les bombes ser
110 s d’Amérique couronnent le nouveau. Nous aurons l’ esprit de conquête transfiguré en esprit de découverte ; nous aurons la géné
111 . Nous aurons l’esprit de conquête transfiguré en esprit de découverte ; nous aurons la généreuse fraternité des nations au li
112 incipale réside davantage dans la disposition des esprits , dans les opinions bornées et les idées fausses qui ont prévalu jusqu
113 grandes puissances » nous vient immédiatement à l’ esprit . Pris dans son sens propre, ce mot, à l’origine, ne désignait rien d’
20 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un problème séculaire : la Russie et l’Europe
114 écrire cette prophétie sensationnelle, que tant d’ esprits plus grands que lui ne feront que répéter jusqu’à nos jours : Deux e
115 ticipe très peu à leurs joies et douleurs, à leur esprit et à leurs hautes aspirations, et qui constitue cependant le poids pr
116  ; nous n’avons en rien contribué au progrès de l’ esprit humain, et tout ce qui nous est revenu de ce progrès, nous l’avons dé
117 ussie, ce qui revient sans doute au même dans son esprit . […] Nous autres Russes nous avons deux patries : notre Russie et l’
118 s invincibles, justement grâce à l’unité de notre esprit national et de notre conscience nationale. Nous ne sommes pas la Fran
21 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’historisme au pessimisme
119 un sentiment d’incongruité profond s’empare de l’ esprit  : ou bien les descriptions des Russes sont délirantes et ne reflètent
120 s sont délirantes et ne reflètent que leur propre esprit , ou bien le sobre interprète de l’Europe n’a simplement pas vu les ré
121 s choses et c’est même grâce à ces conflits que l’ esprit de l’Europe a mûri. Tensions fécondes donc, et non pas déchirements
122 t la chose. C’est le génie de l’Occident. C’est l’ esprit qui transforme les peuples en armées bien organisées, qui construit l
123 hommes malgré la diversité de leurs passions. Cet esprit , nous le voyons accomplir des progrès énormes. Il a conquis l’Amériqu
124 spécifique, la richesse infiniment variée de son esprit . C’est bien un lieu commun de répéter que l’esprit est invincible et
125 sprit. C’est bien un lieu commun de répéter que l’ esprit est invincible et qu’il vaincra toujours, alors que réellement il ne
126 et toutes les directions ; cette aspiration de l’ esprit à vouloir absolument faire connaître tout ce qui est en lui et à ne p
127 a puissance, les idoles et l’argent, mais aussi l’ esprit . Ce sont ces peuples-là qui créèrent les civilisations hellénique, ro
128 il nous conduit au pire, mais il se peut que « l’ esprit finisse par y trouver son profit ». La période « plébéienne » et « de
129 attrayante […]253 Mais plusieurs maladies de l’ esprit affectent l’Europe, selon Nietzsche. Tout d’abord le nationalisme, dé
130 d’autres sentiments antiques nous submergent. Des esprits plus lourds que nous mettront plus de temps à en finir avec ce qui ch
131 devenir une. Tous les hommes un peu profonds et d’ esprit large qu’a vus ce siècle ont tendu vers ce but unique le travail secr
132 sommes nous-mêmes une sorte de chaos ; enfin « l’ esprit  », je le répète, finit par y trouver son profit. Par la demi-barbarie
133 le aujourd’hui sous le nom d’« objectivité », d’«  esprit scientifique », d’« art pour l’art », de « connaissance pure, indépen
134 nte, jusqu’aux tournures les plus néfastes de son esprit , apparaît aujourd’hui à l’Europe, dans l’excès de son génie national,
135 te a créé en Europe une merveilleuse tension de l’ esprit , telle qu’il n’y en eut pas encore sur terre : et avec un arc si fort
136 ait que l’on obtînt véritablement ce résultat : l’ esprit ne mettrait plus tant de complaisance à se considérer comme un « péri
137 me assez Allemands, nous autres bons Européens et esprits libres, très libres esprits — nous sentons encore en nous tout le pér
138 res bons Européens et esprits libres, très libres esprits — nous sentons encore en nous tout le péril de l’intelligence et tout
139 . Ni les uns ni les autres n’avaient présents à l’ esprit le miracle de ce continent, ni le miracle plus fragile encore qu’étai
140 lentement, d’une manière hésitante. Chez tous les esprits étendus et profonds de ce siècle, l’œuvre commune de l’âme a consisté
141 ndant, à côté de ce qui éveille et forme dans ces esprits le besoin d’une unité nouvelle, ou déjà les besoins nouveaux de cette
22 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — « Tout s’est senti périr »
142 re décadence aura donc précédé chez les meilleurs esprits cet événement que nos hommes politiques, même après coup, ne surent p
143 enses navires qui furent chargés de richesse et d’ esprit . Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, après tout, n’
144 abandonne !… Va-t-il cesser d’être lui-même ? Son esprit affreusement clairvoyant contemple le passage de la guerre à la paix.
145 u message de Herder, c’est précisément contre son esprit que la majorité du peuple allemand, née de la défaite, est en révolte
146 t un état d’hypnose, il gagne de plus en plus les esprits autour de lui, tout est toujours simultané, les grandes pensées et le
147 de la logique, qui raffinons avec plus ou moins d’ esprit mais sans utilité aucune, qui manquons du sens de l’enchaînement et d
148 , plus je découvre la profonde répugnance que mon esprit éprouve envers tout ce qui passe pour principes directeurs de l’espri
149 tout ce qui passe pour principes directeurs de l’ esprit européen moderne, envers l’orthodoxie scientifique d’aujourd’hui, ses
150 soient des peuples. Quand je tente de mettre mon esprit dans l’esprit de mon prochain, c’est alors seulement que je reçois da
151 uples. Quand je tente de mettre mon esprit dans l’ esprit de mon prochain, c’est alors seulement que je reçois dans le mien l’e
152 ’est alors seulement que je reçois dans le mien l’ esprit de ce prochain. La bénédiction de l’apôtre est qu’il reçoit en soi le
153 c’est-à-dire notre digestion de cette partie de l’ esprit européen qui peut devenir notre esprit, ne commencera que quand nous
154 artie de l’esprit européen qui peut devenir notre esprit , ne commencera que quand nous aurons essayé de nous imposer à l’ordre
155 ielle »273. Et c’est l’Europe de la Passion, de l’ Esprit le plus subversif, qui rejette par sa bouche l’Europe tiède, humanita
156 dit sa foi dans les « voies de la liberté et de l’ esprit  » : La fatalité qui joue contre les démocraties modernes, c’est cell
157 s d’atteindre par les voies de la liberté et de l’ esprit une suffisante unanimité morale et de résister aux altérations qui me
158 octrines militantes, peut être une démission de l’ esprit mais peut être aussi, et doit être, une décision existentielle : …
159 e. 269. Paul Valéry : Variété I. « La crise de l’ esprit  » (deux lettres datées de 1919), Gallimard, Paris, 1924. 270. C. J.
23 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — Crépuscule ou nouvelle aurore ?
160 re, à ce moment-là, du refus de la démission de l’ esprit devant les lois réputées « fatales » de notre décadence.) Les nombreu
161 nt. Si celle-ci manque, l’Européen s’avilira. Les esprits n’auront plus cette foi radicale en eux-mêmes qui les lance, énergiqu
162 de trouver mauvais de confier la formation de son esprit au Français Jean Gerson ; encore au xviiie siècle, pendant les guerr
163 ne époque qui a vraiment connu la conscience d’un esprit européen, c’est la fin du xviiie siècle, avec ces hommes qui, non se
164 ’« il se forme en Europe une république immense d’ esprits cultivés », dont le type a été le prince de Ligne et dont on peut dir
165 ersonne de Romain Rolland, sur tout ce qui sert l’ esprit européen. Ce nationalisme intellectuel paraît avoir aujourd’hui conta
166 par sa réelle unité ? 275. Julien Benda, in L’ Esprit européen, Conférence des Rencontres internationales de Genève 1946, É
24 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des fédérations. De l’Unité de culture à l’union politique
167 t saisi que l’homme politique et n’avait régi les esprits que dans leurs habitudes extérieures, la conquête chrétienne vise et
168 de la conscience. … Le christianisme propose à l’ esprit les problèmes les plus subtils, les plus importants et même les plus
169 duque, excite, fait agir et réagir des millions d’ esprits pendant une suite de siècles. Mais il manque encore quelque chose à
170 de l’humanité. Nous lui devons la discipline de l’ Esprit , l’exemple extraordinaire de la perfection dans tous les ordres. Nous
171 est possible. Il doit développer son corps et son esprit . Quant à l’esprit même, il se défendra de ses excès, de ses rêveries,
172 oit développer son corps et son esprit. Quant à l’ esprit même, il se défendra de ses excès, de ses rêveries, de sa production
173 définir un véritable Européen, un homme en qui l’ esprit européen peut habiter dans sa plénitude. Partout où les noms de César
174 nt romanisée, christianisée et soumise, quant à l’ esprit , à la discipline des Grecs, est absolument européenne. Reprenons mai
175 s croyaient trouver dans Rome les prototypes de l’ esprit révolutionnaire. Mais, nous dit André Siegfried : Notre conception s
176 ogues fulgurants et divins, ont déposé dans notre esprit cette soif révolutionnaire de la justice qui distingue socialement l’
177 e mythe de Prométhée, c’est la préfiguration de l’ esprit de l’Occident. C’est l’esprit de révolte contre les interdits des die
178 préfiguration de l’esprit de l’Occident. C’est l’ esprit de révolte contre les interdits des dieux jaloux, qui symbolisent les
179 ature qui la dominent et qui l’effrayent. C’est l’ esprit de curiosité et d’aventure qui pousse Ulysse vers des horizons inconn
180 suve en éruption, quitte à perdre la vie. C’est l’ esprit critique qui s’élève contre la superstition, cet esprit que célèbre L
181 critique qui s’élève contre la superstition, cet esprit que célèbre Lucrèce en faisant l’éloge d’Épicure : « Alors que l’huma
182 est Ulysse bien plutôt qui préfigure l’aventureux esprit européen : Ulysse est au vrai sens du terme le prototype de l’Europé
183 s, héros juvénile, fort et courageux, sans trop d’ esprit , qui se précipite dans la lutte pour y périr bientôt et entrer ainsi
184 trois dimensions du corps, de la volonté et de l’ esprit . C’est pourquoi il est le précurseur des modèles de l’humanité à veni
185 un seigneur, à un héros, mais aussi à un homme d’ esprit délié et élevé. On n’imagine pas le vieux Ménélas composant des hymne
186 orté au plus profond de beaucoup de nos meilleurs esprits , la voix de Simone Weil (1909-1943), qui fut, pour peu de temps, l’âm
187 génie grec, comme l’Iliade en est la première ; l’ esprit de la Grèce s’y laisse voir non seulement en ce qu’il y est ordonné d
188 u’humain. Les récits de la Passion montrent qu’un esprit divin, uni à la chair, est altéré par le malheur, tremble devant la s
189 ’argent — entre les mains d’hommes d’affaires à l’ esprit fort et puissamment doués. Autrement, ni César ni la civilisation rom
190 ui, dans l’idéal romain selon Virgile, est dû à l’ esprit philosophique de Virgile lui-même. Car, au sens où un poète est un ph
191 peuples souffrants, ce ne serait pas conforme à l’ esprit de Marc Aurèle ! « Celui qui a vu ce qui existe aujourd’hui a contemp
192 ire l’histoire est fondamentalement contraire à l’ esprit de l’histoire, puisqu’elle implique la subordination du passé au prés
193 n du passé au présent, et qu’au lieu de libérer l’ esprit du provincialisme en élargissant son horizon intellectuel, elle est p
194 que de foi universelle et d’harmonie profonde des esprits , dont la Réforme serait venue briser traîtreusement « l’unité ». Cett
195 de Socrate et de Jésus-Christ. La primauté de l’ esprit et de la volonté, et l’étroite parenté entre ces deux facultés dans l
196 ique et la tradition chrétienne. Socrate domine l’ esprit de l’Europe, le Christ, sa volonté. Il est vain de se demander si ces
197 , ce qui est plus, étant donné l’intimité entre l’ esprit et la volonté, les deux traditions se sont influencées naturellement,
198 et sa propre nature profonde. Nous entendons par esprit socratique, un esprit ouvert aux faits, au service de la logique et l
199 rofonde. Nous entendons par esprit socratique, un esprit ouvert aux faits, au service de la logique et loyal envers la vérité,
200 toute doctrine ou conclusion imposée d’avance. L’ esprit socratique est fier à l’égard des autres esprits, mais humble vis-à-v
201 L’esprit socratique est fier à l’égard des autres esprits , mais humble vis-à-vis des faits. C’est sur cette double vertu de l’e
202 -vis des faits. C’est sur cette double vertu de l’ esprit socratique en Europe qu’est fondée la liberté de pensée… En profondeu
203 ce style socratique dans le développement de son esprit , malgré tous les obstacles inhérents aux stades précédents. Dans cett
204 érents aux stades précédents. Dans cette lutte, l’ esprit européen a été à la fois aidé et entravé par l’autre tradition — cell
205 ôt que de renier sa doctrine, Socrate a délivré l’ esprit humain du mensonge ; en acceptant de mourir sur la croix, pour expier
206 e cette tradition puissante qui a renforcé de son esprit notre individualisme actif, le christianisme a apporté à l’Europe un
207 ance socratique vers la liberté et la clarté de l’ esprit . Bientôt, cependant, l’apport de l’Ancien Testament venu d’Asie Mineu
208 du Sermon sur la Montagne, mais fera appel à leur esprit en fondant son système intellectuel sur les principes de Socrate. À s
209 s recherches soient, en fin de compte, utiles à l’ esprit humain, et à ce que nous n’oublions jamais que nous n’avons pas le dr
210 as chrétiennes. Elles étaient donc contraires à l’ esprit européen.294 2.Vertus et valeurs européennes Tel étant l’héri
211 e que l’Europe veut d’elle-même par ses meilleurs esprits . (Quant aux répétitions inévitables de certains thèmes — celui de la
212 n fondamentale : « Qu’est-ce que l’Europe, pour l’ esprit  ? » Et il répond : c’est l’esprit de la Philosophie, née de la Grèce 
213 ’Europe, pour l’esprit ? » Et il répond : c’est l’ esprit de la Philosophie, née de la Grèce : « La forme spirituelle de l’Eur
214 les et pour des tâches infinies […] L’Europe de l’ esprit a son lieu de naissance. Et j’entends moins par là un lieu géographiq
215 araisse, le phénomène primordial de l’Europe de l’ esprit . On objectera tout de suite que la philosophie, la science des Grecs,
216 en est né d’idées rationnelles, c’est-à-dire de l’ esprit de la philosophie. La « crise » alors pourrait être clairement interp
217 ionnel de la vie, la chute dans la haine contre l’ esprit et la barbarie ; ou la renaissance de l’Europe dans l’esprit de la ph
218 a barbarie ; ou la renaissance de l’Europe dans l’ esprit de la philosophie, surmontant définitivement le naturalisme par l’hér
219 ’un grand et lointain avenir de l’humanité. Car l’ esprit seul est immortel.295 Un autre « bon Européen », qui fut longtemps
220 terrain d’année en année et convertisse à lui les esprits qui y répugnaient ou qui se montraient incrédules ou qui encore l’aur
221 ient cette présupposition ? De l’intuition de « l’ esprit humain » dans lequel sont intégrées toutes les facultés humaines dans
222 ssant et de meilleur. Nous pouvons imaginer cet «  esprit humain » comme une sphère symbolique dont chaque rayon représente une
223 forme est une autre manifestation spécifique de l’ esprit européen. Rien ne serait plus erroné que de qualifier la forme de sup
224 tunité, démontre le caractère non utilitaire de l’ esprit européen. L’utilitarisme est le signe d’une maturité insuffisante. C’
225 leurs actes quotidiens et utiles s’inspirent d’un esprit de haute inutilité qui donne à la vie son vrai sens, sa poésie, son c
226 le dépend, en Europe, d’un heureux équilibre de l’ esprit et de la volonté : Lorsqu’on vient de l’Ouest, on est enclin à consi
227 e entre l’Amérique, où la volonté l’emporte sur l’ esprit , et l’Inde, où l’esprit a la prédominance sur la volonté, la caractér
228 a volonté l’emporte sur l’esprit, et l’Inde, où l’ esprit a la prédominance sur la volonté, la caractéristique essentielle de l
229 e l’Europe est un équilibre entre la volonté et l’ esprit . C’est cet heureux mélange des deux facultés les plus différenciées c
230 x facultés les plus différenciées chez l’homme, l’ esprit et la volonté, qui est probablement la cause de cette intuition que n
231 et ne doit pas être compris comme si ce mélange d’ esprit et de volonté était un don dénié aux personnes nées dans tout autre C
232 est précisément ce développement harmonieux de l’ esprit et de la volonté. L’esprit et la volonté sont les facultés les plus i
233 pement harmonieux de l’esprit et de la volonté. L’ esprit et la volonté sont les facultés les plus individualisées de l’homme…
234 ns, les hommes faits au moule sont plus loin de l’ esprit européen que de celui de n’importe quel autre continent. En Europe, l
235 idu est roi… Ceci explique la qualité active de l’ esprit européen. Il ne se borne pas à observer l’objet, mais va droit à lui
236 à lui et en prend possession — il s’en saisit. L’ esprit de l’Européen est « acquisitif ». Pour lui, le savoir est un moyen de
237 de lui-même. C’est donc peut-être en Europe que l’ esprit et la volonté sont le plus intimement liés, à un tel degré qu’ils son
238 éenne, dans laquelle la volonté l’emportant sur l’ esprit , va droit au but au cours d’une première phase opiniâtre, délibérée e
239 raindividualiste, suivie d’une seconde phase où l’ esprit l’emportant sur la volonté, essaie de mettre de l’ordre dans ce chaos
240 e troisième phase, régie par un équilibre entre l’ esprit et la volonté, amène une synthèse. Ce rythme à trois temps est caract
241 t plus considérée comme une pure spéculation de l’ esprit , à la façon des Anciens, ni comme un simple divertissement d’homme de
242 composer la vie de l’âme humaine décomposée par l’ esprit humain. (D’ailleurs, les romantiques ont-ils fait autrement ?) Parall
243 lic intellectuel du continent, le problème de « l’ Esprit européen » dans le monde bouleversé de l’après-guerre. On a pu lire p
244 tait. D’où l’effet de choc que produisit dans nos esprits , au lendemain de l’autre guerre, la phrase fameuse de Valéry sur l’Eu
245 victime de ces tensions, l’effort principal de l’ esprit . Européenne sera donc, typiquement, la volonté de rapporter à l’homme
246 nne dans le domaine des sciences. Les formes de l’ esprit le définissent, à l’heure actuelle, par leur point de départ et la na
247 ront peut-être qu’un remous misérable à côté de l’ esprit acharné qui dit aux immenses ombres menaçantes qui commencent à s’éte
248 ou indirectement, la plupart de ses malheurs. Son esprit d’aventure, son élan de jeunesse, son incapacité de renoncement ont f
249 i attribue Splengler, ne peut manquer de tenter l’ esprit fébrile de nos contemporains comme une promesse de repos. La vérité
250 ire non seulement le fondement historique, mais l’ esprit qui unit présent et passé et donne vie au futur, comment pourrait-on
251  — que Keyserling attribue la mission de sauver l’ Esprit  : Il s’agit de tirer de chaque peuple le meilleur, et rien que cela,
252 nce matérielle. Dans ces circonstances, le simple esprit de conservation oblige l’Europe à se concentrer sur ce qu’elle peut f
253 significatif ne reposait pas exclusivement sur l’ esprit . La forme grecque est encore à la racine de l’art de l’Extrême-Orient
254 ondes ; mais en elles ne vit pas le principe de l’ Esprit dominateur de la Terre. En lui-même, l’esprit est terrestrement impui
255 e l’Esprit dominateur de la Terre. En lui-même, l’ esprit est terrestrement impuissant ; même la spiritualité la plus forte ne
256 du deuxième larron sur la croix. Or, en Europe, l’ esprit est essentiellement dominateur de la terre. Grâce à lui l’Européen pe
257 e action historique. Il représente une synthèse d’ esprit , d’âme et de corps, grâce à laquelle, en vertu de la loi de correspon
258 i de correspondance du sens et de l’expression, l’ esprit suprême peut agir terrestrement. Le fait que l’Europe ait été, parfoi
259 extérieur, ne fut pas l’expression primaire de l’ esprit européen, mais sa conséquence dans le domaine des applications pratiq
260 s grandes perspectives d’avenir vient de ce que l’ esprit ne peut régner que là où tout l’accent est placé sur l’unique et sa v
261 i est personnelle, — de même la souveraineté de l’ esprit sur la terre est liée à ce que l’accent significatif repose sur l’ind
262 la technique sont les enfants authentiques de son esprit  : par conséquent, leur réception ne détermine aucune révolution dans
263 and mouvement ne pourra plus, en Europe, renier l’ esprit au profit de la matière. L’Europe a psychologiquement le pas sur tout
264 a diffusion mondiale d’une technique séparée de l’ esprit qui l’a créée. Siegfried enregistre d’abord la victoire « sensationne
265 s armes, ses méthodes et, pense-t-il, jusqu’à son esprit . Ces instruments de puissance, l’Europe se les est laissé ravir ; bie
266 ources du raisonnement logique. La charnière de l’ esprit logique et de son application pratique, ne nous y trompons pas, c’est
267 l’Europe est efficace parce qu’elle se nourrit d’ esprit . L’esprit souffle où il veut, c’est sa nature, mais il lui faut un br
268 est efficace parce qu’elle se nourrit d’esprit. L’ esprit souffle où il veut, c’est sa nature, mais il lui faut un branchement
269 sont attachées, lui emprunte-t-il de ce fait son esprit créateur ? Les dons intellectuels de l’Asie sont incontestables ; mai
270 vendication d’un domaine où règne la liberté de l’ esprit est typiquement européenne, et si nous y renoncions, nous ne serions
271 seul est créateur, et il l’est plus encore par l’ esprit que par la technique. Telle est la leçon de deux-mille ans d’histoire
272 génie. Pour renouveler le monde, il fallait que l’ esprit européen eût sa source dans un esprit de liberté critique, générateur
273 llait que l’esprit européen eût sa source dans un esprit de liberté critique, générateur de créations sans cesse renouvelées p
274 l, de divinement libre dans le rayonnement de son esprit . L’âge qui vient, d’inspiration surtout technique, mesurant la supéri
275 me membre de l’œcuménicité humaine. Chez tous les esprits dirigeants elle existe déjà en tant que réalité psychologique. L’inco
276 rganisation, nul « planning », fût-il l’œuvre des esprits les plus ingénieux, ne pourra nous tirer d’affaire ou nous rapprocher
277 ’une conférence de Karl Jaspers recueillie dans l’ Esprit européen, Éditions de la Baconnière, 1947, p. 303-304. 280. Die Ent
278 es Verlag, Einsiedeln. 294. S. de Madariaga : L’ Esprit de l’Europe, Mouvement européen, Bruxelles, 1952. 295. E. Husserl :
279 rad. franç. Librairie Plon, Paris, 1960. 297. L’ Esprit de l’Europe, édité par le Mouvement européen, Bruxelles, 1952, chapit
280 298. Id. ibid., chap. 2. 299. Karl Jaspers : L’ Esprit européen, La Baconnière, Neuchâtel, 1957, p. 298 à 302. 300. Op. ci
281  cit., p. 424. 301. Id. ibid., p. 433. 302. L’ Esprit européen, Éditions de la Baconnière, Neuchâtel, 1949, p. 148-156. 30
282 . Texte anglais communiqué par l’auteur. 323. L’ Esprit de Genève, Grasset, Paris 1929, p. 259-260.
25 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Appendice. Manifestes pour l’union européenne, (de 1922 à 1960)
283 succès d’estime, cette idée a progressé dans les esprits par sa valeur propre. Elle a fini par apparaître comme répondant à un
284 ur la répandre, la faire entrer plus avant dans l’ esprit des nations, et j’avoue que je me suis trouvé parmi ces propagandiste
285 arché commun est moins « supranational » dans son esprit que le Traité instituant la CECA. Quant aux aspects politiques de l’u