1 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte
1 et que les « Européens » ne sont qu’une vue de l’ esprit . À ce titre, il n’y a pas de Suisses, mais seulement des ressortissan
2 ions ne sont pas pour autant de simples vues de l’ esprit , mais des réalités bien marquées sur les cartes et bardées de cordons
3 uté de destin continentale ont progressé dans les esprits (des jeunes surtout), cela me paraît indéniable, encore qu’il soit tr
4 s), je vois que cet État-nation, qui garde dans l’ esprit de la totalité de nos hommes de gouvernement l’invincible réalité d’u
5 dée première à Henri IV. 5. Il s’agit surtout d’ Esprit et de L’Ordre nouveau en France, en Suisse et en Belgique, des Geg
2 1970, Lettre ouverte aux Européens. I. L’unité de culture
6 péennes ; leur création suivra le cheminement des esprits . Robert Schuman, Pour l’Europe. 1. L’Europe est-elle jamais née ?
7 est là comme besoin d’exister dans les meilleurs esprits de tous ces siècles. Limites ? — Mais les sceptiques nous demandent
8 participent dès leur naissance, même si de rares esprits , dans chaque génération, parviennent à contester, à modifier ou à rej
9 absurde, mais qu’il existe un accord entre notre esprit et le cosmos, tous deux créés par Dieu. Il est remarquable que Nietzs
10 osé de toute science exacte, l’accord entre notre esprit et le cosmos, ferait alors défaut. Si des athées ont fait de la physi
11 sont repris par l’Église de Rome. Cependant que l’ esprit évangélique des premières paroisses autonomes et fédérées, où tout ét
12 notre goût de l’originalité deux composantes : l’ esprit de concurrence et le besoin d’exprimer son « vrai moi ». À partir d’u
13 de mode aujourd’hui d’en douter. Les plus grands esprits de notre siècle, un Paul Valéry, un Eliot, un Toynbee, un Bergson l’o
14 és », confondant ainsi sans scrupules la vie de l’ esprit et l’organisation de la police et du fisc. Cette erreur scandaleuse,
15 du genre humain13 », c’est au seul « pouvoir de l’ esprit humain » qu’elle le doit de toute évidence. Obéissant à cette force d
16 s choses qui n’est souvent que l’inertie de notre esprit , elle fût restée ce qu’elle est matériellement : 4 % des terres émerg
17 ondamnables, comme : – étatisme centralisateur et esprit de clocher ; – dirigisme rigide et libéralisme sans frein ; – individ
18 ministrative dans les faits, et scolaire dans les esprits . Les États-nations en tant que tels n’ont rien apporté de valable à c
19 et s’imposer, le xixe , tout ce qui compte pour l’ esprit refuse de compter avec aucun d’entre eux. Ce n’est pas le Danemark qu
20 bovin » de nos pays, il n’y voit qu’une maladie d’ esprits fatigués, il refuse de vivre en Allemagne, exalte les moralistes fran
21 ’appellera toujours l’Europe dans l’histoire de l’ esprit humain. Ô maîtres tout-puissants du degré secondaire ! montrer cela s
22 tives, c’est aussi faire l’Europe dans les jeunes esprits , et c’est montrer son unité fondamentale, base de l’union qu’il reste
23 stes, sont lus avec vénération, c’est-à-dire sans esprit critique, et ceci les distingue absolument de nos écrits européens. L
24 a mesure où elles façonnent les caractères et les esprits , ne font pas des Européens. Quand elles font quelque chose au niveau
25 ique du second degré, mais bien de sensibiliser l’ esprit des jeunes aux réalités, aux problèmes et aux buts de la communauté e
26 de l’Europe ». Et cela se passe d’abord dans les esprits  : sans une « révolution culturelle » préalable, aucune révolution dan
27 l’Europe risque d’être détruite par ce qui tue l’ esprit critique, déprime le goût de la liberté, étouffe le cri de la justice
28 sociétés modernes ont substitué la promotion de l’ esprit critique en vue de l’autonomie individuelle. Le dressage consistait d
29 omme la mode, mais comme elle contraignant pour l’ esprit . Ainsi, d’une part, la liberté anarchique aboutit au conformisme impo
30 s découvertes est née du grand dialogue entre les esprits du passé et du présent, par-dessus les frontières ; chacune est prise
31 s le monde, et que, d’autre part, les plus grands esprits du siècle précédent n’ont cessé d’annoncer les catastrophes qui ont f
32 le Moyen Âge comme une période bénie d’unité des esprits et des cœurs, telle que l’a décrite Novalis : nous savons aujourd’hui
33 « l’éclipse » de l’Europe comme culture ? Dans l’ esprit de ses intellectuels, et pas ailleurs. 25. Le péril blanc Devan
34 alisme n’en poursuit pas moins ses ravages dans l’ esprit des Européens comme dans l’esprit des peuples neufs, empêchant au-ded
35 ravages dans l’esprit des Européens comme dans l’ esprit des peuples neufs, empêchant au-dedans cette union fédérale qui ferai
3 1970, Lettre ouverte aux Européens. II. L’union fédérale
36 belle harmonie ». Je pense d’abord, bien sûr, aux esprits dialectiques, à Pascal, Kierkegaard ou Nietzsche, et aux doctrinaires
37 t aux exigences de l’habitat, de la formation des esprits et de l’exercice du civisme, c’est dans cette dialectique concrète qu
4 1970, Lettre ouverte aux Européens. III. La puissance ou la liberté
38 me choisis parmi les plus vivants encore dans nos esprits , ou tout au moins dans nos réflexes acquis sur les bancs de l’école p
39 êtres de la nation dans le dessein d’asservir les esprits à l’État. La souveraineté absolue n’existe pas, et cependant la Franc
40 ment du nationalisme profondément induré dans les esprits , depuis quatre ou cinq générations, par les soins de l’instruction pu
41 ant renoncé au cujus regio, ejus religio, non par esprit œcuménique, mais par mépris pour la religion, l’a remplacé par le con
42 est encore un mythe puissamment agissant sur les esprits primaires de la presse, des parlements et des trois degrés de l’ensei
43 stoire de la culture, et que le « cheminement des esprits  » dont parlait Robert Schuman traverse leurs frontières sans les aper
44 qui est la mesure exacte de la faiblesse de notre esprit , ou bien parce qu’elle est nécessaire, ou encore en vertu de quelque
5 1970, Lettre ouverte aux Européens. IV. Vers une fédération des régions
45 est devenu sacré, c’est-à-dire intangible en nos esprits , qui résistent à l’idée qu’il pourrait après tout n’être qu’une forme
46 ope — propositions proprement impensables pour un esprit français, il y a dix ou vingt ans. Dans le manifeste d’un mouvement q
47 d ils le voient, c’est le dogme inculqué dans les esprits pendant plusieurs générations par les soins de l’école, de la presse
48 la succession, le remplacement s’opèrent dans les esprits d’abord, par la plus difficile des révolutions, celle des catégories
49 ue qui prend la place de la foi chrétienne dans l’ esprit des masses médiumisées et dans la morale de leurs maîtres. 50. Mut
50 lisme. Si l’on tient ces facteurs ensemble en son esprit , on reconnaîtra aussitôt la nécessité de franchir un pas décisif et d
51 au pas des corps par la discipline militaire, des esprits par les manuels scolaires, des curiosités par la presse à grand tirag
52 pe42. Mais nous serons aussi de doux rêveurs, des esprits « brumeux », idéalistes utopistes inefficaces, faisant d’ailleurs le
53 cinq), sans compter la paresse naturelle de notre esprit qui cherche en tout la réduction à la rassurante unité, ou au moins à
54 ’intersection. La résistance qu’opposent certains esprits à concevoir cette liberté (ou variété) d’appartenances démontre une d
55 gré elles, dans tous les domaines du commerce des esprits et des biens matériels. Les régions ne sauront prétendre à l’autarci
6 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte, suite et fin
56 ix pays de la Communauté économique sondaient vos esprits et vos cœurs. Ils vous demandaient si vous vouliez l’Europe unie. Les
57 nvironnement à composer, de telle manière que les esprits et que les corps puissent y jouer aussi librement qu’ils l’imaginent.