1 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Préambule
1 èce de trappe. Nous restons seuls sur le pont, ma femme et moi, à entasser nos valises tant bien que mal à l’abri. Un autre é
2 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
2 e, j’entends grincer la porte du jardin. C’est la femme de Pédenaud qui brandit un papier. J’accours : elle me tend une formu
3 re : 280 francs par mois « en comptant tout ». Sa femme fait des lessives. En été ils pêchent des palourdes et les vendent au
4  ! Je n’ai pas plus tôt soufflé à l’oreille de ma femme « C’est un sermon ! » que l’orateur, au comble de son éloquence, s’éc
5 , je vais travailler à la cuisine, pendant que ma femme prépare les repas. On est très bien, dans les cuisines, pour travaill
6 le-ci est plus moral que matériel, d’ailleurs. Ma femme ne dispose que d’un vieux fourneau difficile à allumer et à entreteni
7 « dames », l’une très vieille. Ce sont les seules femmes . Mauvais éclairage. L’orateur se hisse sur la scène : c’est un homme
8 de miel, introuvables dans l’île. Pendant que ma femme lit des hebdomadaires, je vais renouer le fil de ce journal. Tout d’a
9 s minuscules. Sur ces parcelles des hommes et des femmes travaillent, le buste parallèle au sol. Ces deux observations physiqu
10 l’île. Dès la quarantaine déjà, les hommes et les femmes ont tous le corps plus ou moins déjeté. Cela provient évidemment de l
11 dimentaires. Mais quand je vois ces hommes et ces femmes accrochés à cette terre pauvre qu’ils grattent lentement pour en tire
12 et l’on bénéficie de ces petites faveurs que les femmes ont toujours accordées à ceux qui commandent et disposent, ne fût-ce
13 déen. — Nous étions assis dans sa cuisine avec sa femme et ses deux enfants. C’est un homme de quarante ans, aux traits régul
14 tête. Je vais chercher une bougie, je réveille ma femme . Nous essayons de soulever par les ailes la poule, qui fait un caquet
15 t. Reste : 90 francs. Une remarque ironique de ma femme sur mes petits comptes, avait amené la première explosion de mauvaise
16 Au bout du compte, Don Juan ne comprend rien aux femmes , Napoléon meurt en se trompant sur le sens de son épopée. Voilà peut-
3 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
17 ue le jardinier s’appelle Simard, « Fernane », sa femme Marguerite, son chien basset, Pernod. Et qu’il va falloir modifier ce
18 signalé la famille d’un mineur retraité, dont la femme fait des journées. Considérant que richesse oblige — car je gagne à p
19 passages étroits. Sur les seuils, des groupes de femmes en noir jacassent pendant des heures. Des enfants en sarraus noirs jo
20 eulement, sur deux-cents, ont l’eau courante. Les femmes vont avec des cruches à la fontaine qui coule son filet sur la grande
21 n furieux surgit de la maison, suivi d’une grande femme en noir. C’est la propriétaire, Mme Turc. Elle nous fait entrer. Pour
22 ve et d’attentions. On parle du domaine. Les deux femmes le dirigent seules depuis la mort de M. Turc. Elles ont un peu de pei
23 lons que des ouvriers honnêtes. Pensez donc, deux femmes seules ! — C’est que je suis chômeur moi-même, madame… — Elle sourit
24 suis un « monsieur ». La fille rentre : une forte femme , environ 35 ans, un peu masculine. Elle nous conduit à la chambre de
25 asses ». — À quelle classe appartiennent ces deux femmes  ? Je résume mes renseignements : famille paysanne, de tout temps. Vie
26 Minuit. J’ai terminé la tâche de la journée. Ma femme dort, dans la chambre dont je vois la porte entrebâillée. Une dernièr
27 rien au monde dépend de nous. Ceci vaut pour les femmes , qui sont la part la plus civilisée de la population. Ce sont elles q
28 « travaillent le mazet », ce qui n’est rien. Les femmes vont à la filature — une sur dix-huit marche encore — et gagnent leur
29 dition laïque.) L’autre jour, dans l’autocar, une femme dont j’ai cru comprendre qu’elle tient un petit hôtel à Saint-Jean-du
30 , elle trouve cela « joli » ; et « — Tiens, cette femme ressemble… à qui ressemble-t-elle donc ? ne [dirait-on pas] un peu Co
31 ec eux ? — Guère. Là encore, ce sont surtout les femmes qu’on voit. Eux sont au travail, ou au café. — Pourquoi n’iriez-vous
32 s les épiceries de province où se rencontrent les femmes de la nation la plus raisonnable du monde. Le mari est un vieux laïca
33 ise humeur singulière dont nous souffrons ici, ma femme et moi, et qui déjà nous a fait quitter l’île. Problème des gens : le
34 comprendre… 23 février 1935 Au moment où ma femme allait secouer les miettes de la nappe par la fenêtre, au-dessus du p
35 on public, de s’entretenir avec ces hommes et ces femmes pour qui l’on écrivait sans le savoir. Découverte des diversités merv
36 vre que le public, c’est une série d’hommes et de femmes isolés, qui ont chacun leurs raisons très concrètes et singulières de
37 iers devraient être classés dans la catégorie des femmes à barbe et des veaux à deux têtes qu’on montre aux foires. On dit que
38 née une conférence au profit des vieux, hommes et femmes , âgés de soixante ans au mois de juillet 193017. Tous ceux qui ne bén
39 it. Vendredi, c’était grand soleil. Et les bonnes femmes disaient, au seuil du temple : « Voyez-vous ça, comme tout est dérang
40 seulement de la révolte. Ensuite, il faut que les femmes ne s’arrachent pas les cheveux dans les cuisines communes, et soient
4 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. L’été parisien
41 de autour de moi ces hommes en casquette et leurs femmes . On peut penser : ce sont des ouvriers et des petits bourgeois. Costu
42 ées, lorsqu’un groupe de jeunes gens et de jeunes femmes sortit à vingt pas de moi d’une porte cochère, avec une espèce d’écla
43 is, des petites actrices piquantes, de toutes les femmes qui les imitent. Je ne compris pas leurs paroles trop rapides. Une je
44 compris pas leurs paroles trop rapides. Une jeune femme au profil très pur, quelques gestes autour d’une auto, le claquement
45 puis presque plus bouger, comprimé par une grosse femme à bagues qui s’est assise à côté de moi. J’abaisse mon journal : je v