1 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — L’amour et la personne dans le monde christianisé
1 la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes , à des fins didactiques et religieuses. Point de méthodes secrètes ni
2 ’ensemble des âmes croyantes : « Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Église. » Tantôt, et plus souvent, il réduit
3 qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme . Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que
4 fois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme , et que chaque femme ait son mari… Je dis cela par condescendance, je
5 mpudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari… Je dis cela par condescendance, je n’en fais pas un ord
6 te des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme . » 4. Ainsi donc, exalté d’une part comme l’image de l’amour divin, m
2 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — Soulèvement des puissances animiques
7 git-elle déjà sur l’inconscient des hommes et des femmes d’aujourd’hui ; mais le phénomène qui nous occupe est antérieur. Je n
8 ction de la Lune sur l’océan et dans le corps des femmes  ? Mais qu’est-ce que l’âme ? Je ne prends pas le mot dans le sens nob
9 les effets. Prenez un Européen cultivé — homme ou femme  — formé par la morale bourgeoise, d’ailleurs croyant ou non, plus ou
3 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Nouvelles métamorphoses de Tristan
10 is romans : vous regardez longuement ce visage de femme et, peu à peu, c’est un paysage, c’est un pays, c’est une société tou
11 renez votre lecture et, non, c’était vraiment une femme … Qu’est-ce que l’auteur a voulu dire ? Tout ce que nous voyons là, sa
12 nde », Ulrich conte de nouveau l’histoire de « la femme la plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa route » : « Elle l’avai
13 rsions sociales et sexuelles » : Il rêvait d’une femme absolument inaccessible. Elle flottait devant ses yeux comme ces jour
14 être mariés, et néanmoins contents. L’homme et la femme n’y sont plus que « porteurs de germe mâle ou femelle » ou encore « p
15 x romans écrits à la première personne et par une femme , décrivant des situations quotidiennes et des sentiments normaux que
16 sessions que bien peu d’hommes et moins encore de femmes ont pu vivre aux États-Unis ; l’un raillant cruellement le way of lif
17 mal vu, mais n’en fascine que mieux l’homme et la femme du xxe siècle américain, nonobstant les progrès de l’éducation sexue
18 s, d’une société, d’un paysage de l’âme, ou d’une femme  ?) se fond dans une identité lyrique : Au fait, qu’était-elle donc p
19 Tout Autre n’est-il pas l’Inaccessible, et toute femme aimée une Iseut, même si nul interdit moral ou nul tabou ne vient sym
4 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Deux princes danois. Kierkegaard et Hamlet
20 commune condition humaine, c’est à leurs yeux la femme , l’amour et le mariage. Or tous les deux se voient contraints d’y ren
5 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Don Juan
21 lus loin de la nature. Voyez comme il se sert des femmes  : incapable de les posséder, il les viole d’abord moralement pour s’i
22 attrait superficiel que presque toutes les jolies femmes peuvent exercer sur presque tous les hommes, n’évoque pas une idée de
23 rquoi ne peut-il désirer que la nouveauté dans la femme  ? Et pourquoi désire-t-on du nouveau, du nouveau à tout prix, quel qu
24 goissé et cruel… S’il le trouvait, ce « type » de femme rêvé ! J’imagine cette métamorphose. On le voit interrompre sa course
25 ajoute à ma liste des mille e tre. C’étaient les femmes qu’il n’avait pas eues par fidélité à la sienne. » Où est la tricheri
6 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Dialectique des mythes I. Méditation au carrefour fabuleux
26 teur. » « Non seulement il a du succès auprès des femmes , mais encore il les rend heureuses — et malheureuses ; chose étrange,
27 est convaincu que « l’expression véritable de la femme consiste en sa volonté d’être séduite… C’est pourquoi elle ne se fâch
28 mer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est la femme qu’il aime, et dans chaque femme réelle, c’est ce qui veut être sédui
29 ra, car c’est la femme qu’il aime, et dans chaque femme réelle, c’est ce qui veut être séduit et qui ne peut l’être qu’une fo
30 onde partie des Étapes, choisit d’aimer une seule femme et de l’épouser, car le mariage est cette décision qui « traduit l’ex
31 e qu’ils ne possédèrent pas. Si l’idéalité que la femme porte en elle a éveillé l’enthousiasme chez l’homme, à cette femme qu
32 le a éveillé l’enthousiasme chez l’homme, à cette femme qui l’a ainsi enthousiasmé, il aurait dû pourtant s’unir pour la vie.
33 fie donc que c’est dans un rapport négatif que la femme rend l’homme productif dans l’idéalité. Ainsi comprise, la femme entr
34 mme productif dans l’idéalité. Ainsi comprise, la femme entraîne vers la hauteur. Cet amour qui « entraîne » et transfigure
35 x chastes ont beaucoup médité sur l’amour, sur la femme et sur le mariage. Nietzsche en a, certes, moins longuement écrit que
36 ’homme se trouvait à côté de l’homme et qu’aucune femme ne pouvait élever la prétention d’être pour l’homme l’objet de l’amou
37 » Kierkegaard au contraire pense que c’est par la femme aimée de passion que l’homme s’élève, à condition cependant qu’il ne
38 r, violent — ainsi nous veut la sagesse. Elle est femme … » Que dit Aurore ? « Il n’y a encore d’efficace contre l’amour que c
39 à sa place dans la nature ! Non pas l’amour d’une femme « idéale » !… Au contraire, l’amour dans ce qu’il a de fatal, de cyni
40 s épuisé la richesse. L’un posséda mille et trois femmes , l’autre une seule femme. Mais c’est la multiplicité qui est pauvre,
41 posséda mille et trois femmes, l’autre une seule femme . Mais c’est la multiplicité qui est pauvre, tandis que dans un être u
42 es par sa qualité d’Étranger. À la question d’une femme qu’il veut séduire : « Ah ciel ! Homme, qui es-tu ? » le Don Juan de
43 es premiers sédentaires, pillaient, prenaient les femmes , leur révélaient le plaisir dans l’acuité de l’épouvante, et fuyaient
44 n de nous à ses heures. C’est qu’il oublie qu’une femme n’est pas une pomme. Et qu’elle en voudra mortellement à celui qui ne
45 pas donné l’âme qu’il lui devait… Il a trompé la femme en elle, en abusant de son rôle divin d’animateur pour satisfaire seu
46 ux que colère, honte et mépris. Casanova aime les femmes , Valmont ne cherche qu’à gagner des parties. C’est un des lieux commu
47 r-delà… n° 133). 53. H. de Montherlant : Sur les femmes . 54. Otto Rank : Don Juan, une étude sur le double, 1922. — À propos
7 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Dialectique des mythes II. Les deux âmes d’André Gide
48 nier mot. Ce qui l’a souvent frappé chez bien des femmes , c’est leur manière « de s’offusquer du désir de l’homme. » Plusieurs
49 « J’ai trop longtemps gardé cette illusion que la femme n’avait pas besoin du commerce physique, pas autant que nous… Hélas !
50 il y a faites. Tout ce qui concerne intimement sa femme — « le seul être, dit-il, que j’aie vraiment aimé » — tous ces passag
51 e quelques-uns de ses amis ; enfin la piété de sa femme . Ces données biographiques ne font point une nature. Elles expliquent
52 omme un néant voluptueusement perceptible63 ». La femme aimée est idéale : c’est « Béatrice », c’est l’éternelle fiancée, c’e
53 Les voyages du mari et la « fragile » santé de la femme , les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot pouvait
54 e intime et son mariage et peut-être la vie de sa femme . Il en parle tantôt comme d’un destin cruel, tantôt comme de son choi
55 en pressent l’épouvante, s’il vient à désirer une femme qu’il aime. Tout à la fin de sa vie, parlant de ses rêves, Gide remar
56 « … mais dans le rêve seulement, la figure de ma femme se substitue parfois, subtilement et comme mystiquement, à celle de m
57 que ou motive la substitution.73 » Élevé par des femmes qui furent toutes, nous dit-il, « d’admirables figures chrétiennes »
58 l pu surmonter l’interdit jeté de la sorte sur la femme  ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce drame, cherchant son
59 , lorsqu’il écrit un peu plus loin, parlant de sa femme  : « C’était son âme que j’aimais ; et cette âme, je n’y croyais pas.
60 ’ai confondue avec ma mère. » Notons que les deux femmes ne se ressemblaient en rien, ni physiquement, ni moralement. Quant au
8 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — Rudolf Kassner et la grandeur humaine
61 dément au monde du Père, « monde des enfants, des femmes et des vieillards », monde passif, féminin, sans conflit et sans dram
9 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — La personne, l’ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient
62 sse devant l’âme sa Dâenâ, son moi céleste, jeune femme d’une beauté resplendissante et qui lui dit : — Je suis toi-même ! Ma
63 position du « ciel » sur Terre et de l’Ange en la femme , que l’on pourrait en pressentir l’ultime secret. (Ici, donc, toute m
64 le sociale condamne radicalement l’adultère de la femme mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’amour, on le pense bien). « Éc
65 lupté sans mélange… Le désir du luxurieux pour la femme n’existe que parce qu’il voit en elle la forme de son plaisir, la sou
66 ité, à quoi se rapporte l’amour d’un mari pour sa femme  ? Non point à la femme, mais en vérité au Soi qui est en elle.124 E
67 l’amour d’un mari pour sa femme ? Non point à la femme , mais en vérité au Soi qui est en elle.124 En présence d’une telle
68 tiques, ni le désir, ni « cette adoration dont la femme a besoin pour s’accomplir, et par ce culte que nous lui rendons, nous
69 en l’absorbant. Mais que nous devenions Shiva, la femme est dissoute et le monde avec elle. Car le monde ne doit pas être ref
70 omme personnes bien distinctes. Tu ne vois pas la femme que tu crois aimer. — Quand je saurai aimer le Soi en elle, je ne ser
10 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — L’amour même
71 sentir ; mais un homme qui se connaît bien et les femmes surtout savent cela : une certaine perception instantanée du secret s
72 on. Don Juan ne choisit pas, il désire toutes les femmes , et ce désir fait, de chacune, la femme en tant que sexe en général.
73 utes les femmes, et ce désir fait, de chacune, la femme en tant que sexe en général. (Au contraire, l’amour de Tristan faisai
74 l’amour de Tristan faisait d’une seule, élue, la Femme unique.) Cette forme du désir part de l’amour mais en direction du né
75 ’on nous montre mangeant, buvant et célébrant les femmes . L’esprit entièrement refoulé (virtualisé) se voit donc provoqué au p
11 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — L’amour selon les évangiles
76 t à moi et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme , ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peu
77 prouver : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque ? Il répondit : N’avez-vous pas lu que le Cr
78 e le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, e
79 quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme , et les deux deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deu
80 e. Mais moi je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur (
81 n cœur (Matt., V, 27). On amène devant Jésus une femme surprise en flagrant délit d’adultère. Faut-il la lapider ? Qu’en pen
82 sur la terre. Tous s’en vont. Resté seul avec la femme  : Personne ne t’a-t-il condamnée ? Elle répondit : Non, Seigneur. Et
83 a été dit (par Moïse) : Que celui qui répudie sa femme lui donne une lettre de divorce. Mais moi je vous dis que celui qui r
84 ce. Mais moi je vous dis que celui qui répudie sa femme , sauf pour cause d’infidélité, l’expose à devenir adultère, et que ce
85 e à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère (Matt., V, 31). Sexualité et vie spiri
86 ., V, 31). Sexualité et vie spirituelle Une femme a eu sept maris. À la résurrection, duquel sera-t-elle la femme ? dem
87 t maris. À la résurrection, duquel sera-t-elle la femme  ? demandent à Jésus les sadducéens. Jésus leur répondit : les enfants
88 répondit : les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris, mais ceux qui seront trouvés dignes d’avoir part au siè
89 ir et à la résurrection des morts ne prendront ni femmes ni maris. Car ils ne pourront plus mourir, parce qu’ils seront sembla
90 telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer, sauf pour cause d’infidélité), il n’est pa
91 comprendre comprenne (Matt., XIX, 10-12). Une «  femme pécheresse », dit le récit, vient voir Jésus qui est à la table d’un
92 prophète, il connaîtrait de quelle espèce est la femme qui le touche et que c’est une pécheresse. Jésus lui dit : Ses nombr
93 à qui on pardonne peu aime peu… Et Jésus dit à la femme  : « Ta foi t’a sauvée, va en paix » (Luc, VII, 36-50). « Car elle a b
94 Jésus, fatigué, s’arrête au bord d’un puits. Une femme de Samarie survient. S’engage un entretien, en termes paraboliques, s
95 nant n’est point ton mari. — Seigneur, lui dit la femme , je vois que tu es prophète. » Et c’est à elle que Jésus dit alors ce
96 es à des « gens de mauvaise vie » (dont plusieurs femmes ), que les doctes lui reprochent de fréquenter de préférence ; or ce s
12 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Misère et grandeur de saint Paul
97 rps et du sexe, méfiance profonde à l’égard de la femme , besoin constant de s’humilier (« moi, l’avorton ») mais aussitôt de
98 psychiatrie. Les raisons qu’il invoque contre la femme relèvent d’une logique consternante131, si elles ne comportent pas un
99 fie pas »… 131. Cf. I Corinthiens, II, 4-16. La femme doit se voiler la tête ou sinon, « c’est comme si elle était rasée… L
100 l est l’image de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la fe
101 l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme , mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause des anges
102 et, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir su
103 emme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme , à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité d
104 porter de longs cheveux, mais une gloire pour la femme , « parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ». Et qui nous
13 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Post-scriptum
105 ducation morale… Dans tout pays, coucher avec une femme sans l’aimer est le dernier degré de l’avilissement qu’on puisse lui
106 … pour amener l’homme à se contenter d’une seule femme , et pour nous donner des enfants : mais c’est la première qui est la
107 u culte rendu à la Dame (considérée non pas comme femme et comme personne, mais comme symbole de l’Anima) tout en échappant a