1 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Avertissement
1 us voulons comprendre dans nos vies le sens et la fin de la passion. Il est donc entendu que j’ai simplifié. Pourquoi perdr
2 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Préface à l’édition de 1956
2 la crois nullement modifiée. Je mentionnais à la fin du livre V, en particulier, l’éventualité d’un conflit qui mettrait f
3 ticulier, l’éventualité d’un conflit qui mettrait fin aux problèmes que j’étudiais. Cette crainte a bien failli se voir jus
3 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe de Tristan
4 , A trois anz d’amistié le fist. Thomas, imbu de fine psychologie, et plein de méfiance pour le merveilleux, qu’il juge gro
5 core l’expression décisive du désir sombre, de la fin même de la passion (au double sens du mot fin). L’admirable épisode d
6 la fin même de la passion (au double sens du mot fin ). L’admirable épisode des épées échangées le fait voir. Quand le roi
7 e quotidienne. (Le romantisme en trouvera de plus fins .) Il faut voir comme Tristan le bouscule, et comme il s’en joue à pla
8 atale, mais au contraire il est devenu le but, la fin désirée pour elle-même. Et la passion n’a donc joué qu’un rôle d’épre
9 vent ne sauraient prendre aucune conscience de sa fin , mais que ceux qui la veulent dépeindre dans sa merveilleuse violence
10 si Tristan et Iseut pouvaient dire quelle est la fin qu’ils se préparent de toute leur volonté profonde, et plus que profo
11 i se révèle au terme de l’aventure comme la vraie fin , le désir désiré dès le début de la passion, la revanche sur le desti
12 l représente pour le mariage. Nous savons, par la fin du mythe, que la passion est une ascèse. Elle s’oppose à la vie terre
13 riage de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin  : la double Mort ; entre-temps, de furtives rencontres. 10. Dans le
4 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
14 é un obstacle instinctif à l’instinct, ayant pour fin de rendre les guerriers plus valeureux. Or la vertu d’une telle disci
15 ir en une aspiration indéfinie, c’est-à-dire sans fins vitales, voire contraire à ces fins. Ces mêmes remarques vaudront pou
16 t-à-dire sans fins vitales, voire contraire à ces fins . Ces mêmes remarques vaudront pour les coutumes et les interdictions
17 la mesure où il transcende la volupté qui est sa fin naturelle. C’est une « frénésie », dit Plutarque. « Aucuns ont pensé
18 user cette déviation. 2.Éros, ou le Désir sans fin Platonisme, druidisme, manichéisme. Platon nous parle dans Phèdr
19 nd à confondre l’attrait du sexe et le Désir sans fin . L’Essylt des légendes sacrées, « objet de contemplation, spectacle m
20 tion), nous pouvons accéder à la Lumière. Mais la fin de l’esprit, son but, c’est aussi la fin de la vie limitée, obscurcie
21 Mais la fin de l’esprit, son but, c’est aussi la fin de la vie limitée, obscurcie par la multiplicité immédiate. Éros, not
22 guérirait de son désir, si justement l’amour sans fin n’était le mal qu’il aime, la « joy d’amor », le délire qui prévaut :
23 ravir. La doctrine n’exigeait-elle pas qu’on mît fin à sa vie « non par lassitude ni par peur ou douleur, mais dans un éta
24 nuit venue Et bientôt viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, le troubadour a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il t
25 on le peut admettre. Mais au début et jusqu’à la fin du xiie siècle il n’en était pas ainsi : chez les poètes de cette ép
26 est une fatigue, son commencement une maladie, sa fin la mort. Pour moi cependant la mort par amour est une vie ; je rends
27 uraient utilisés sans grands scrupules à d’autres fins que les troubadours ? Dans l’attente de recherches plus approfondies
28 ient à une terre merveilleuse. « Il se lasse à la fin de ce séjour, veut revenir. C’est finalement pour mourir »86. Nous av
29 s inconsciemment, en toute ignorance de cause, de fins et de risques encourus, en faveur d’une morale survivante que nous ne
30 es, et qui utilise l’énergie de ce Désir pour des fins plus hautes que l’accouplement. Il admettait toutes les manœuvres cha
31 Tristan und ein Isot » et Wagner, II, 2, toute la fin de la scène : « nicht mehr Tristan !… nicht mehr Isolde ! »
5 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Passion et mystique
32 ohl an einem Werke, nicht an einem Wesen. » 103. Fin du sermon Nisi granum frumenti… « L’âme échappe à sa nature, à son êt
6 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
33 ve céleste. C’est ce qu’a fait Davanzati, vers la fin du xiiie siècle, exprimant dans une petite fable la vraie nature de
34 leurs que ceux dont j’eus coutume : car voyant la fin chaque jour plus proche, à Dieu mille fois j’ai demandé ces ailes ave
35 langues d’Occident. L’Anglais Thomas Malory, à la fin du xve siècle, en refait une version en prose. Dante considère le cy
36 aire et savante. Mais il est significatif qu’à la fin du xviie siècle, un bon lettré comme Robert Kirk, théologien et huma
37 e, c’est la société qui l’emporte, et dès lors la fin du roman ne saurait être qu’un retour à ce qui n’est plus le roman :
38 côté conçoit la même pensée. Ils vont demander la fin de leurs maux à la Fontaine de Vérité, gardée par des lions et des li
39 nie de l’Amour paraît dans un nuage et annonce la fin de l’enchantement. Astrée et Céladon évanouis (c’est une mort métapho
40 algré Corneille, malgré Racine jusqu’à Phèdre, la fin du xviie siècle français souffre ou bénéficie, comme on voudra, d’un
41 moi souffrir de pires douleurs encore ! » Vers la fin du xviiie siècle, c’est une autre femme qui dira : « Je vous aime co
42 visible que Rousseau, pas plus que Pétrarque à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on relise la gra
43 ’obstacle à temps, ce qui amène par définition la fin du roman et du film : « et ils eurent beaucoup d’enfants » signifie q
44 on. Toutefois, l’on s’efforcera de donner à cette fin une atmosphère « poétique » qui dissimule le passage à la vie quotidi
45 — l’un appelle l’autre, et chacun d’eux n’a pour fin véritable et pour terminaison réelle que l’autre, qu’il voulait détru
46 e romantisme. D’où la violente exaltation, dès la fin du xviiie siècle, de tout ce qu’avaient voulu contenir le mythe orig
47 au service de mystiques partisanes ? Serait-ce la fin du romantisme ? Le spectacle de nos mœurs n’autorise pas cette conclu
48 ner nos désirs, de distinguer leur nature et leur fin , d’imposer une mesure à leurs divagations — de les exprimer en figure
7 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Amour et guerre
49 tournés à la simplicité grecque, le tournoi de la fin du Moyen Âge, avec ses riches ornements et sa mise en scène, pouvait
50 en rangs. Autre transformation significative à la fin du siècle : les lansquenets introduisent l’usage du tambour, d’origin
51 bronze provoqua dans la péninsule une panique de fin du monde. « Le passage de ce prince en Italie, dit Guichardin, fut la
52 là de cette gloire, sa mort soit véritablement la fin de tout. L’ardeur nationaliste, elle aussi, est une autoexaltation, u
53 pays, sinon pour les grandes compagnies. Vers la fin du xixe siècle, l’amour183 était devenu ; dans les classes bourgeois
54 t. Seulement, tout ce que l’on fait prépare cette fin . Et tout ce que l’on exalte y trouve son sens réel. Il serait aisé de
55 citations qui suivent. 178. G. Ferrero, dans La Fin des aventures, note à juste titre qu’à la suite des dévastations qui
8 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe contre le mariage
56 De leur coexistence dans nos vies surgissent sans fin des problèmes insolubles, et ce conflit menace en permanence toutes n
57 i le « démeine » — dont il ignore l’origine et la fin . Son illusion de liberté repose sur cette double ignorance. Le passio
58 re essentielle de la passion mystique d’être sans fin — et c’est par là que cette passion se détachait des rythmes du désir
59 plus même être fidèle, puisqu’elle n’a plus pour fin la transcendance. Elle épuise l’une après l’autre les illusions que l
60 sent sans l’imaginer comme absent, une fuite sans fin devant la possession. Aimer d’amour-passion signifiait « vivre » pour
9 1939, L’Amour et l’Occident (1972). L’amour action, ou de la fidélité
61 qu’avant tout et après tout, à l’origine et à la fin de la passion, il n’y a pas une « erreur » sur l’homme ou Dieu — a fo
62 nte d’avoir parfois douté d’eux-mêmes ; mais à la fin , il n’écrase pas seulement ce philistin qui se contente d’épouser la
63 rchie évidente, encore ne sauriez-vous prévoir la fin d’une union faite en connaissance de causes. Il a fallu, dit-on, plus
64 « moi-le-monde » ! Mais l’amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce qu’il m’app
65 amais distincte, mais qui offre une alliance sans fin , initiant un dialogue vrai. Alors l’angoisse comblée par la réponse,
66 ur adopter une vérité meilleure. Nous sommes sans fin ni cesse dans le combat de la nature et de la grâce. Sans fin ni cess
67 dans le combat de la nature et de la grâce. Sans fin ni cesse, malheureux puis heureux. Mais l’horizon n’est plus le même.
10 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
68 ntérêts féodaux qui entraînent à des guerres sans fin . — Voici deux autres textes « courtois ». Ils nous permettent égaleme
69 ue chrétienne par la poétique courtoise « À la fin du xiie siècle et au début du xiiie , nous voyons se multiplier les
11 1972, L’Amour et l’Occident (1972). Post-scriptum
70 ncienne que Mme Pernoud ne veut le croire à seule fin d’infirmer ma thèse. Pour elle, pas de preuves « sérieuses » que le c
71 ibles, et qu’elles choisissent d’ailleurs à cette fin . Même René Nelli se laisse aller à écrire que les troubadours « atten
72 sa mort231. Mais comment ne pas songer ici à la fin d’une autre Vida, celle de Raimon Jordan, vicomte de Saint-Antonin (x
73 qui toujours m’échappe ou comme Matfre Ermengau ( fin xiiie , début xive ) : Le plaisir de cet amour se détruit quand le d
74 lorsque je définissais Éros comme « le désir sans fin  ». On voit ici comment l’amour courtois et le catharisme, tout en res
75 aucoup plus que faire faire l’amour. Tant qu’à la fin , il fera passer le mouvement même de l’esprit dans la louange de la c
76 es « croyantes » du catharisme toulousain vers la fin de ce xiie siècle. C’est aussi que Guillaume n’est pas encore « conv
77 emier des troubadours arabes, Ibn Dawoud, vers la fin du IXe siècle. Tous les deux sont les chantres et comme les inventeur
78 à réalité. Cette sentence courtoise signifie que fin amors est jouissance du désir, non du plaisir ; mais on peut en étend
79 issance de cause, bien mieux : en connaissance de fins . Il n’est peut-être pas de domaine où ce travail paraisse plus nécess
80 sion des pôles contraires. La personne, source et fin de toute valeur morale, c’est l’homme libre et relié à la communauté
81 oi de l’autre (qu’il soit le plus fort ou le plus fin ) par annexion ou colonisation, ou d’établir une subordination quelcon