1
aurait pas non plus d’antinomie foncière entre la
foi
chrétienne de l’Occident et la pensée religieuse de l’Asie1. Sur d’au
2
ce, et de les sauver là où ils sont, par la seule
foi
dans l’action du pardon, de l’amour et de la grâce de Dieu. Le fils d
3
e montée de l’homme vers ce qui nie la créature.
Foi
et Connaissance. L’Oriental, tournant le dos au « monde » décide d’at
4
: voie de l’obéissance active dans l’ombre de la
foi
. Le danger que court l’Oriental, c’est l’excarnation trop facile. (On
5
la connaissance du divin non par le « saut de la
foi
», qui ne procure pas une connaissance suffisante, n’ouvre pas une vo
6
l’Europe ont pu se voir accuser d’athéisme sur la
foi
de leurs ultimes conclusions (condamnées et souvent détruites), tandi
7
sagesse » ne nous innocente ; au contraire, notre
foi
nous condamne. La cruauté de l’Oriental est fatidique, et par suite s
8
faire qu’en termes élaborés par l’hellénisme. La
foi
chrétienne va donc, elle aussi, parler grec. Mais son discours assemb
9
’expérience du chemin se confond avec celle de la
Foi
, qui n’est pas seulement la croyance, ou « la substance des choses qu
10
a grâce finale, et le seul guide. « C’est par la
foi
qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il d
11
artit sans savoir où il allait18. » L’homme de la
foi
sera l’homme en chemin, le viator, l’éternel « voyageur sur la Terre
12
lle se crée sous les pas qui la suivent. Ainsi la
foi
, qui est la confiance active, est aussi l’inquiétude essentielle. Mai
13
s d’un seul coup du règne de la Loi à celui de la
Foi
, c’est-à-dire du Rite à l’Amour. « Tout est permis, mais tout n’édifi
14
tre autonome peut aimer, peut agir en vertu de la
foi
: or, c’est précisément dans l’amour du prochain, non dans la Règle c
15
s de l’Incarnation en un fulgurant raccourci : la
Foi
succédant à la Loi. Car cette Loi qu’il déclare périmée n’est pas seu
16
nde antique, oriental autant que romain. Et cette
Foi
qu’il annonce fonde la relation nouvelle des hommes entre eux et de c
17
it par les cadres d’une cité close. Libéré par la
foi
de son cadre rituel, l’homme se voit relié du même coup à l’Amour tra
18
ui le juge ; pécheur selon la Loi et sauvé par la
Foi
. Ainsi le signe de contradiction posé dans l’Histoire par la Croix ma
19
engagé que le citoyen romain, mais libéré par la
foi
même qui l’engage, c’est l’archétype de l’Occident qui naît, c’est la
20
Grâce au lieu de mérite ou de technique de l’âme.
Foi
, non pas connaissance directe du divin. Histoire au lieu de Mythe. Ad
21
ouver le secret de l’homme et celui du cosmos. La
foi
dans un Dieu personnel dont le commandement unique est celui de l’amo
22
ton Dieu et ton prochain comme toi-même », cette
foi
libère l’individu des liens magiques, réforme en l’assumant le monde
23
mportent à l’homme, parce qu’elles relèvent de sa
foi
, de son action ou de son sentiment. Ainsi l’amour : il n’est pas vrai
24
s’élèvent et les Pères crient : « C’est la vraie
Foi
! c’est la Foi des Apôtres », « Anathème à celui qui ne croit pas ain
25
es Pères crient : « C’est la vraie Foi ! c’est la
Foi
des Apôtres », « Anathème à celui qui ne croit pas ainsi ! Chassez Eu
26
mme son prochain. Ce paradoxe vécu en vertu de la
foi
reproduit, dans le plan de l’existence concrète, la forme même des gr
27
fet, ne sauraient être résolues qu’en vertu de la
foi
, dans l’amour, et par l’obéissance absolue à une vocation transcendan
28
t n’est pas de ce monde. Car s’il est vrai que la
foi
doit agir dans ce monde, elle reste un don de Dieu et l’homme n’en di
29
des personnes, libérées et reliées en vertu de la
foi
. Cet idéal s’est constitué comme tel aux premiers siècles de notre è
30
le temps du cosmopolitisme et de l’individu sans
foi
ni loi, dont le plus fort ou le plus chanceux se fait tyran. Mais cet
31
paraît s’expliquer après coup. Elle apportait une
foi
capable d’assumer le meilleur de l’héritage grec, et de le sauver de
32
Elle appelle à la liberté dans l’obéissance de la
foi
. Et cette foi n’a jamais cessé d’être le vrai recours de l’homme cont
33
la liberté dans l’obéissance de la foi. Et cette
foi
n’a jamais cessé d’être le vrai recours de l’homme contre la loi, fût
34
it comme un Parti, il est clair qu’elle trahit sa
foi
; tandis que le Parti se conforme à sa loi lorsqu’il devient totalita
35
cessus dialectique, mais le point de départ de la
foi
. Cette Médiation réalisée, impensable mais accomplie, fut aussi la se
36
ule plénitude parfaite de la personne. Hors de la
foi
en elle, dans le monde où elle a paru, la Croix qui sauve devient aus
37
écouvrons incapables de vivre constamment dans la
foi
. « Il n’y a pas un juste, pas même un seul », dit le même Évangile qu
38
. Et dans un certain sens, elle l’est, hors de la
foi
. Mais en fait, elle est soutenue par la continuelle invention de solu
39
ésolue ni dépassée. Elle doit être assumée par la
foi
, au prix de ce changement de l’homme lui-même que le christianisme ap
40
tc.) c’est un scandale inexcusable aux yeux de la
foi
, qui en appelle à l’esprit de l’Évangile ; mais si le Parti en fait a
41
formation de l’être entier, qui les assume par la
foi
au lieu de chercher à les nier ou, ce qui revient au même, à les dépa
42
lui dit à son tour comme Augustin à celui que sa
foi
délivre de la loi : ama et fac quod vis ! La passion de Tristan ne po
43
ion de tous. Son élan fou, qui mime le saut de la
foi
, ne jette pas l’homme dans son salut vivant ni dans un martyre saluta
44
— c’est le moment anarchisant — mais aussitôt la
Foi
l’engage dans l’obéissance de l’Église — et c’est le moment instituan
45
ment instituant, communautaire. L’irruption de la
foi
dans une vie figure donc le modèle spirituel de toute révolution occi
46
lutionnaire européen se détache sur le fond d’une
foi
qui tient la liberté et l’action prophétique pour plus vraies que l’O
47
dait sur la réalité des hommes transformés par la
foi
. Elle n’avait pas pour but de convertir la société, mais d’unir en un
48
teur éternel, mort pour nous mais présent dans la
foi
, cette « ferme assurance des choses qu’on ne voit point ». Le Parti a
49
irmée sur tous les murs ; il réclame lui aussi la
foi
des militants dans un monde idéal et futur, mais cette foi n’est gagé
50
ilitants dans un monde idéal et futur, mais cette
foi
n’est gagée que sur le sacrifice et la mort de ses adversaires. On en
51
tion et la liberté, entre le sacré national et la
foi
chrétienne, etc., contradictions qui ont éclaté dès 1914, affaiblisse
52
sacré, c’est-à-dire cet instinct religieux que la
foi
véritable transcende. Elles mesurent la dérive de l’homme occidental
53
venture, qui ne peut jamais être saisi que par la
foi
. Le christianisme se distingue de la plupart des autres religions par
54
uissance. La même ardeur l’anime, le même élan de
foi
, mais il croit voir soudain le but tout proche : il le touche de ses
55
enjeu. Ainsi les hérésies jaillissent de la vraie
foi
, et s’en écartent, mais disséminent dans des millions d’esprits inatt
56
n, certains types d’expérience spirituelle que la
foi
seule a pu créer, et qui l’attendront désormais de toute la force d’u
57
attente active, de l’espérance patiente, et de la
foi
dans un retour unique du Christ glorieux. Et dans ce temps nouveau, l
58
comment l’homme, délivré des « religions » par la
foi
, trouve alors le courage exceptionnel d’accepter le temps et l’Histoi
59
mort. « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre
foi
est vaine et vous êtes encore dans vos péchés. » Mais cette preuve n’
60
és. » Mais cette preuve n’est valable que pour la
foi
parfaite, et ce recours au Transcendant, non plus au Mythe, contre la
61
t instant », ainsi que l’écrit Kierkegaard. Or la
foi
n’est jamais parfaite, et dans l’homme converti persiste « le vieil h
62
oire à l’Apocalypse. D’ici là, nul soutien que la
foi
. À ce risque du temps, le Moyen Âge résiste par un retour aux concept
63
sque béant, soudain total, l’homme qui n’a pas de
foi
cède au vertige. Sa dernière résistance à l’angoisse du temps se mani
64
é initiée par le christianisme : il suffit que la
foi
faiblisse, ou que le défi du temps paraisse insurmontable. L’utopie e
65
omportements (sacrés)… Depuis l’“invention” de la
foi
au sens judéo-chrétien du mot (= pour Dieu tout est possible), l’homm
66
rocède davantage de leurs tribulations ou de leur
foi
. Quant aux Romains, nous tenons d’eux, sans nul doute, cette volonté
67
antes. Restent les raisons religieuses. Il y a la
foi
d’abord et son premier modèle : Abraham partit « sans savoir où il al
68
cation aussi obscure qu’impérieuse. Mais de cette
foi
découle une vocation missionnaire : « Allez et évangélisez toutes les
69
rétiens nordiques et irlandais aient apporté leur
foi
, leurs symboles et leurs rites aux populations autochtones du Canada,
70
it l’Occident : la Grèce, le judaïsme, Rome et la
foi
chrétienne, les voici revenus à l’œuvre en un seul homme, dans cet Ul
71
et de nos fins humaines sont là. Il y a certes la
foi
d’Abraham : Colón l’exalte en un passage sublime de sa lettre aux Alt
72
marbre et ne sont pas sans cause. Il y a donc la
foi
. Mais est-elle pure ? Sans elle, il ne serait pas ce qu’il est devenu
73
ais qui peut lui faire prendre pour la voix de la
foi
l’injonction d’un désir innommé. Qui peut juger ? Toute aventure huma
74
vement, il doit en trouver une ! Du rêve et de la
foi
souvent indiscernables, par l’erreur à une vérité, mais différente de
75
it normalement vers l’Afrique. C’est l’élan de la
foi
dans le délire d’un rêve qui pouvait seul forcer les portes océanes,
76
: « l’Inde et le Cathay » ? Tout homme de peu de
foi
se rassure par un système, ou fait un Plan. Mais projeter devant soi
77
l’erreur ou dans l’échec. Quant à l’homme de la
foi
, nous le trouvons en marche comme Abraham qui partit sans savoir où i
78
r dénie par principe. Enfin, nous avons vu que la
foi
met un terme à la magie, aux mythes, aux religions naturelles, qui te
79
égories intellectuelles. Si Jésus-Christ est à la
foi
« vrai Dieu » et « vrai homme » en une seule et même Personne, et si
80
ndividu dans l’anthropologie chrétienne, enfin la
foi
et la religion naturelle. Mais qu’en est-il des autres couples d’oppo
81
nd modèle historique fut montré comme objet de la
foi
par les Pères du concile de Nicée, mais devint par la suite une « man
82
et d’où vient le courage qu’elle suppose ? De la
foi
, qui est confiance en Dieu. Car « Si Dieu est le créateur du monde, i
83
t vient de Dieu. […] Dieu n’est pas l’objet d’une
foi
véritable s’il ne peut pas supporter d’être mis en question par les f
84
mpitoyable » de la vérité. Car la vérité, pour la
foi
, ne peut être que celle de Dieu, même quand elle semble nuire au grou
85
pté le progrès technique et en font un article de
foi
, tandis que les élites le considèrent avec un croissant pessimisme. C
86
scientifique. Notre inquiétude provient de notre
foi
, et nos incertitudes sont créées par la nature même de nos certitudes
87
sans fin ni cesse, il est pourtant soutenu par sa
foi
dans la grâce. Il est donc un inquiet perpétuel, mais qui sait les ra
88
t non désespérée, puisqu’elle est produite par sa
foi
, c’est-à-dire par sa certitude. Prenons ensuite l’exemple de l’homme
89
emis ? À strictement parler, c’est une affaire de
foi
, de sensibilité au spirituel dans l’homme ; et plus généralement, de
90
e vraiment leur dignité. Si donc j’affirme ici ma
foi
dans le Progrès, ce n’est pas au terme logique d’une expertise plus o
91
les accorder ? Ce serait faire une synthèse de la
foi
et de l’utopie. On peut prévoir que l’utopie, échouant longtemps, ser
92
hiridion du P. Denzinger, recueil des articles de
foi
et décisions des conciles et des papes, on vérifie très vite que la t