1 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe de Tristan
1 ide passion, c’est qu’ils avaient le gage, par la foi , qu’une Volonté toute personnelle et « lumineuse » se substituerait à
2 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
2 les sectes gnostiques et orphiques : et c’est la foi manichéenne. Les difficultés mêmes que l’on éprouve de nos jours à dé
3 tif pour nous de remarquer que la structure de la foi manichéenne « est essentiellement lyrique »18. Autrement dit, qu’il e
4 ent dit, qu’il est de la nature profonde de cette foi de se refuser à toute exposition rationaliste, impersonnelle et « obj
5 croyant se trouve réintégré par l’acte même de sa foi . Désormais, pardonné et sanctifié, c’est-à-dire réconcilié, l’homme r
6 s un cadre chrétien, mais privé des secours d’une foi réelle, un tel homme, fatalement, devait sentir en lui s’exalter la r
7 re. La foule a suivi leur exemple et abandonné la foi (catholique), ce qui fait que je n’ose ni ne puis rien entreprendre. 
8 uve, qui m’a si bien conquis, que, par Dieu et ma foi  ! ses doux ris restent dans mon cœur ! ». Or nous savons que tous ces
9 t, lors de l’initiation, de ne jamais trahir leur foi , et cela quelle que fût la mort dont ils se verraient menacés. C’est
10 leur grande passion — comme s’il s’agissait d’une foi , et d’une foi initiatique ? Renoncez, je vous le dis, au nom d’Amour
11 ssion — comme s’il s’agissait d’une foi, et d’une foi initiatique ? Renoncez, je vous le dis, au nom d’Amour et au mien re
12 cherche constamment à établir le rapport avec la foi . Mais dans cette atmosphère de saturation, la tension religieuse, l’i
13 s besoin de preuves intellectuelles en matière de foi  : la seule présence d’une image visible des choses saintes suffisait
14 accusa ces poètes de manichéisme déguisé, sur la foi de leur langage symbolique. Al-Hallaj et Sohrawardi devaient même pay
15 érir des mystères sans y participer de toute leur foi . À l’interrogation d’un impatient : « Qu’est-ce que le soufisme ? » A
16 ais je ne sais qui elle est, car jamais de par ma foi je ne la vis… et je l’aime fort… Nulle joie ne me plaît autant que la
17 survivance, même dans un monde qui avait perdu la foi des druides, et oublié le sens de leurs mystères. Dans le cycle des l
18 . L’emploi du mot « vraie » devant Dieu, Lumière, Foi , Église, est tenu par certains (dont Péladan et Rahn) pour un indice
19 jeunit ceux qui le contemplent…) Ensuite, dans la foi en une force occulte qui naissait de l’élan charnel réprimé… L’amour
3 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Passion et mystique
20 « mariage blanc » avec l’autre Iseut — l’autre «  foi  » — l’autre Église dont il doit refuser la communion ! En un seul pas
21  » Et de cette union résultent « la confiance, la foi , l’abandon, le service ». Il s’agit donc plutôt, me semble-t-il, d’un
22 ud) conclut avec une bizarre assurance, et sur la foi du seul langage, que tout cela relève d’une déviation sexuelle. Et l’
23 ïque de l’obligation morale, de l’action et de la foi . La devise d’Amadis de Gaule et celle de sainte Thérèse pourraient êt
24 s relations avec leur doctrine de l’union ou leur foi dans l’Incarnation. Ruysbroek, Thérèse et Jean de la Croix sont très
25 nces ! — qui se vit portée par l’objet même de sa foi à user, et parfois à abuser, du langage de l’amour-passion. Usage et
26 ne se livre à ces recherches : on affirme sur la foi d’un préjugé que l’on baptise bon sens ou évidence. Ce préjugé consis
27 e. La soif qu’elle laisse au cœur des hommes sans foi , mais bouleversés par sa brûlante poésie, ne cherchera plus dans la m
4 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
28 Guinizelli en parle comme du principe de « notre foi  » : Elle passe par le chemin, si pleine de grâce et de noblesse qu’e
29 lle donne son salut] et, s’il n’est déjà de notre foi , l’y amène. Faut-il penser que Dante n’est qu’un blasphémateur lorsq
30 r converti « Aimer une chose mortelle avec une foi Qui à Dieu seul est due et à lui seul convient… » « Tout le monde,
31 us le voient : aimer une chose mortelle, avec une foi qui à Dieu seul est due et à lui seul convient est plus interdit à qu
32 e. Ce qui peut arracher à l’espoir vain, c’est la foi seule dans le pardon. Voici la conversion de l’espérance qui trouve e
33 onner naissance au mythe. Mais la confusion de la foi , « qui à Dieu seul est due et à lui seul convient », avec l’amour d’«
34 hampmeslé, et les premières atteintes d’une vraie foi vont le pousser comme malgré lui, et plus qu’il n’espérait, aux extrê
35 Car là seulement serait la délivrance — selon la foi des troubadours… 14. La Nouvelle Héloïse Paysan de Genève, Rou
36 onfiance la plus parfaite l’un dans l’autre et la foi dans la toute-puissante divinité de l’Amour qui à jamais nous guidera
37 lire ces vers qui sont une sorte de profession de foi de la « religion nouvelle » rêvée par Novalis et ses amis : Elle aus
5 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Amour et guerre
38 i de 1389, le Religieux de Saint-Denis et, sur la foi de celui-ci, Jean Juvénal des Ursins. » ⁂ Cependant, la grande vogue
6 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe contre le mariage
39 en, était l’expression dramatique du combat de la foi et du monde, devient alors pour le lecteur une « poésie » équivoque e
40 hodoxie religieuse, mais ne s’appuie plus sur une foi vivante, et dont l’autre dérive d’une hérésie dont l’expression, « es
7 1939, L’Amour et l’Occident (1972). L’amour action, ou de la fidélité
41 uisqu’il nous lie au temps, précisément, quand la foi veut l’éternité ! Que répondre à cet homme qu’il n’ait déjà mieux dit
42 ancienne, d’une déraison humaine, d’une raison de foi , d’une promesse faite à Dieu, gagée par Dieu… (Et peut-être, plus tar
43 oudain le cercle s’ouvrir : il est délivré par la foi de sa religion naturelle. Il peut maintenant espérer autre chose, il
44 on de l’esprit au monde visible. La passion ni la foi hérétique dont elle est née ne sauraient proposer comme but à notre v
45 saurait en pressentir la gravité sans invoquer la foi de Kierkegaard. Selon lui, l’homme fini et pécheur ne saurait entrete
46 du même coup nous sommes jetés au cœur même de la foi chrétienne ! Car voici : cet homme mort au monde, tué par l’amour inf
47 plus urgente ni plus haute. Ce « chevalier de la foi  », quand on le rencontre, n’a l’air de rien de surhumain : « il resse
48 , c’est en vertu de l’absurde (c’est-à-dire de la foi ). Il fait sans cesse le saut dans l’infini, mais avec une telle corre
49 royale, elle est divine. Et dans l’analogie de la foi , l’on peut alors concevoir que la passion — quel que soit l’ordre où
50 obriété heureuse de l’agir. Dans l’analogie de la foi , l’on peut alors concevoir que la passion, née du mortel désir d’unio
51 pressentir, et de penser : du point de vue de la foi , il n’y a sans doute aucun profit au « règlement des mœurs » pour les
52 u désespoir réel, humain, qui les conduirait à la foi . Une cure d’âme comprise non pas au sens d’une hygiène morale bourgeo
53 la loi ainsi comprise qui peut nous conduire à la foi . 210. Crainte et Tremblement, traduit d’après la version allemande
8 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
54 tude que l’amant eût manqué à ses devoirs et à la foi promise. Or on n’a pas oublié que Tristan épouse la seconde Iseut al
9 1972, L’Amour et l’Occident (1972). Post-scriptum
55 ur, et non sur ses données psychiques ou sa vraie foi , voilà qui est bel et bon, mais gardez-le pour vous. Ne brûlez pas le