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itarisme et pour la démocratie réelle, qui est le
fédéralisme
. Un régime de tyrannie n’aboutit jamais à la liberté. On le voit, M.
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0-31 août 1947)n L’émouvante profession de foi
fédéraliste
qu’a entendue le congrès des fédéralistes européens de la bouche de M
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n de foi fédéraliste qu’a entendue le congrès des
fédéralistes
européens de la bouche de M. Denis de Rougemont a eu un retentissemen
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il avait été amené à formuler une philosophie du
fédéralisme
aussi profonde et aussi originale. Nous avons posé la question à M. d
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us a répondu simplement : De tout temps, j’ai été
fédéraliste
, et je me suis fait une philosophie qui cadre avec les institutions d
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i, il ne faut pas se leurrer, il y a une crise du
fédéralisme
suisse. Et cette crise vient de ce que nous sommes entourés d’États-n
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mmes entourés d’États-nations, qui menacent notre
fédéralisme
. Cela explique aussi pourquoi le centralisme fait chez nous des progr
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ts. Aussi suis-je convaincu que le salut de notre
fédéralisme
ne peut venir que d’une Europe fédérée. n. « Conversation à bâtons
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or, rien n’est plus contraire à l’essence même du
fédéralisme
que l’esprit théorique et les généralisations. D’autre part, j’ai tou
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és humaines. J’essaierai donc de définir l’esprit
fédéraliste
d’une manière indirecte, par implication, et je m’en tiendrai le plus
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’accord, tacitement, si nous souhaitons un régime
fédéraliste
? Nous n’en parlerions pas si nous pensions que le type d’homme le pl
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’autonomie et la solidarité, correspond le régime
fédéraliste
. J’ajouterai une remarque encore, pour compléter ce schéma trop rapid
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urt de soif et celui qui se noie. Et de même, le
fédéralisme
ne naîtra jamais d’un habile dosage d’anarchie et de dictature, de pa
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larisme borné et de centralisation oppressive. Le
fédéralisme
est sur un autre plan que ces deux erreurs complémentaires. Chacun sa
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ption plus concrète de l’attitude et des méthodes
fédéralistes
. ⁂ L’an dernier, aux Rencontres internationales de Genève, le philoso
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’attache qu’aux détails de la mise en pratique du
fédéralisme
en Suisse, mais non pas si l’on cherche à dégager de cette expérience
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l’on cherche à dégager de cette expérience l’idée
fédéraliste
qu’elle illustre. Une expérience de laboratoire est nécessairement pl
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pourquoi, dans notre tentative de définir l’idée
fédéraliste
en soi, nous ferons bien de ne pas perdre de vue cette expérience-tém
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cluante. ⁂ Comme toutes les grandes idées, l’idée
fédéraliste
est très simple, mais non pas simple à définir en quelques mots, en u
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ste. À mon sens, le mouvement intime de la pensée
fédéraliste
ne saurait être mieux comparé qu’à un rythme, à une respiration, à l’
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tuelle de la diastole et de la systole. La pensée
fédéraliste
ne projette pas devant elle une utopie européenne qu’il s’agirait sim
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sur ce double mouvement qui caractérise la pensée
fédéraliste
, sur cette interaction, cette dialectique, cette bipolarité, comme on
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qui est le battement même du cœur de tout régime
fédéraliste
. L’oublier serait se condamner à retomber sans cesse dans un malenten
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très clairement. En effet, les mots fédération et
fédéralisme
sont compris de deux manières très différentes par les Suisses aléman
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sse romande, au contraire, ceux qui se proclament
fédéralistes
sont en réalité les défenseurs jaloux de l’autonomie des cantons cont
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t dire simplement : s’unir. Pour les autres, être
fédéraliste
veut dire simplement : rester libre chez soi. Or les uns et les autre
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rce qu’ils n’ont qu’à moitié raison. Le véritable
fédéralisme
ne consiste ni dans la seule union des cantons, ni dans leur seule au
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e je viens de signaler en Suisse. Nous aurons des
fédéralistes
qui ne penseront qu’à faire l’union et à la renforcer, et nous aurons
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ire l’union et à la renforcer, et nous aurons des
fédéralistes
préoccupés avant tout de sauvegarder les droits de chaque nation cont
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vrons constamment rappeler aux deux partis que le
fédéralisme
véritable n’est ni dans l’une ni dans l’autre de ces tendances, mais
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e constater qu’ils n’emploient jamais le terme de
fédéralisme
, qu’ils l’ignorent, et qu’ils ne touchent que très rarement, et très
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nt que très rarement, et très vaguement, à l’idée
fédéraliste
en soi. C’est peut-être parce que cette idée, comme je le disais tout
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tique. Il est incontestable, en effet, que l’idée
fédéraliste
n’a pas cessé d’inspirer et de guider les démarches des meilleurs hom
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héorie. Nous vivons ce moment de l’histoire où le
fédéralisme
suisse, s’il veut durer, doit devenir à son tour missionnaire. Telle
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gagner en conscience de ses fins. De même pour le
fédéralisme
européen. Un instinct commun se formait peu à peu, depuis la guerre d
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en fut un autre. Dans les deux cas, le sentiment
fédéraliste
fut promptement détourné au profit de politiques d’hégémonie. Toutefo
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re de l’union véritable. Deuxième principe. — Le
fédéralisme
ne peut naître que du renoncement à tout esprit de système. Ce que je
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e d’une idéologie. On pourrait définir l’attitude
fédéraliste
comme un refus constant et instinctif de recourir aux solutions systé
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articuler dans un tout. Troisième principe. — Le
fédéralisme
ne connaît pas de problème des minorités. On objectera que le totali
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en germe) dans tout système quantitatif ; il y a
fédéralisme
partout où c’est la qualité qui prime. Par exemple : le totalitaire v
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présente qu’un chiffre, et le plus petit. Pour le
fédéraliste
, il va de soi qu’une minorité puisse compter pour autant, voire pour
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œur à être un bon cœur. Cinquième principe. — Le
fédéralisme
repose sur l’amour de la complexité, par contraste avec le simplisme
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et même économiques, telle est la santé du régime
fédéraliste
. Et ses pires ennemis sont ceux dont le grand Jakob Burckhardt annonç
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st la vitalité civique d’un peuple. Une politique
fédéraliste
soucieuse de se mouler sur la réalité toujours complexe, suppose infi
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l’on y réfléchit, on s’aperçoit que la politique
fédéraliste
n’est rien d’autre que la politique tout court, la politique par exce
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rière-plan, il y a le totalitarisme, et il y a le
fédéralisme
. Une menace et une espérance. Cette antithèse domine le siècle. Elle
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r des cas lui sont subordonnées. Les principes du
fédéralisme
, tels que je viens de les rappeler, s’opposent diamétralement et poin
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ple et rigide, comme la guerre, comme la mort. Le
fédéralisme
est complexe et souple, comme la paix comme la vie… Et parce qu’il es
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os esprits, même et surtout quand nous parlons de
fédéralisme
. Si au contraire, à la faveur de ces débats, nous parvenons à dévelop
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ous parvenons à développer des réflexes de pensée
fédéraliste
, si nous devenons nous-mêmes intégralement fédéralistes — fédéraliste
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aliste, si nous devenons nous-mêmes intégralement
fédéralistes
— fédéralistes comme on respire — la partie sera déjà plus qu’à moiti
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devenons nous-mêmes intégralement fédéralistes —
fédéralistes
comme on respire — la partie sera déjà plus qu’à moitié gagnée. Car s
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tié gagnée. Car si l’Europe doit durer, c’est aux
fédéralistes
qu’elle le devra, et à eux seuls. Sur qui d’autre peut-elle compter ?
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récent congrès de Montreux, qui fédérait tous les
fédéralistes
, dans la conviction sobre et ferme que, cette fois-ci, on ne nous lai
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sserait plus le temps de rater. o. « L’attitude
fédéraliste
», La NEF, Paris, n° 35, octobre 1947, p. 49-60. Texte introduit par
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tte note : « Le congrès de l’Union européenne des
fédéralistes
, qui s’est tenu à Montreux en août dernier, a fait ressortir que le f
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Montreux en août dernier, a fait ressortir que le
fédéralisme
n’était pas seulement une doctrine empirique pour régler les rapports
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qu’en matière philosophique. Cette conception du
fédéralisme
intégral apparaît par les textes groupés ici, et où se manifestent à
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s’arrêter aux frontières d’un pays. Voilà donc le
fédéralisme
. L’opposition Il semble à première vue qu’un tel programme soit
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veut pas la paix de l’Europe. Invités aux congrès
fédéralistes
, les communistes répondent en tirant le rideau de fer, s’enferment et
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formule d’un ordre neuf… Où irons-nous ? Seul le
fédéralisme
ouvre des voies nouvelles. Seul il peut surmonter — voyez la Suisse —
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que les libertés : le but, l’essence de la pensée
fédéraliste
étant précisément de trouver les moyens d’articuler, d’arranger sans
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en prendre la tête et inventer l’avenir. C’est le
fédéralisme
, qui veut que la Terre promise ne soit pour nous ni l’Amérique ni la
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urope. 9. Le congrès de l’Union européenne des
fédéralistes
, qui s’est tenu à Montreux à la fin du mois d’août. q. « Une Europe
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s mêmes tensions fondamentales, je les nommerai :
fédéralistes
. Ici, Mesdames et Messieurs, s’ouvre béante devant moi, la tentation
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osophiques de ces deux termes : la personne et le
fédéralisme
. Cette manière d’apparence rigoureuse s’autoriserait trop facilement
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e nation, comme le parti le plus irréductible. Le
fédéralisme
, au contraire, veut unir et non pas unifier. Et justement parce qu’il
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est l’invention de structures politiques du type
fédéraliste
, seules créatrices de paix et seules capables de sauvegarder la liber
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oût dernier, au congrès de l’Union européenne des
fédéralistes
, qui se tenait à Montreux, j’ai prononcé une conférence où je dévelop
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une conférence où je développais les principes du
fédéralisme
. Il ne peut naître, disais-je, que d’un renoncement à toute idée d’hé
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la guerre et la mort, il est simple et rigide. Le
fédéralisme
, au contraire, est complexe et souple comme la paix, comme la vie. Il
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toutes les aspirations pourront s’exprimer que le
fédéralisme
européen pourra s’imposer. Mais sa réalisation ne vous semble-t-elle
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ous parvenons à développer des réflexes de pensée
fédéraliste
, si ceux qui militent deviennent eux-mêmes intégralement fédéralistes
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x qui militent deviennent eux-mêmes intégralement
fédéralistes
, je vous l’assure, la partie sera plus qu’à moitié gagnée. Voici venu