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l’éthique et la philosophie du modèle de société
fédéraliste
dont l’établissement me paraît définir la vocation de cette génératio
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parce que l’État-nation, comme le dit la critique
fédéraliste
, est à la fois trop petit et trop grand qu’il y a des sociétés multin
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nt amenées à prendre des décisions. C’est cela le
fédéralisme
: que chacun fasse à son niveau, ce qu’il est capable de faire et que
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ve, en solidarité. Voilà au fond ce que j’appelle
fédéralisme
, et qui résume toute ma doctrine : situer l’homme au centre de la soc
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de Rougemont est le théoricien par excellence du
fédéralisme
, du régionalisme et de la construction européenne. Écrivain, Denis de
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si, au plan de la théorie politique, le modèle du
fédéralisme
, c’est-à-dire de la coexistence en perpétuelle interaction de l’union
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nique apparaît parfaitement homologue au paradoxe
fédéraliste
. Je lis dans les travaux récents publiés sur l’Ordre nouveau que le C
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bjecteur de conscience, et deux chroniques : « Le
fédéralisme
révolutionnaire », par R. Dupuis et A. Marc, et « Vers un ordre nouve
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d » est devenu le pont aux ânes de toute critique
fédéraliste
de l’État-nation. On le retrouve de nos jours dans les écrits de J. B
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élément constitutif et le fondement réel de notre
fédéralisme
… L’autonomie de la région doit être développée jusqu’à sa limite extr
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sera, dans les années septante, le programme des
fédéralistes
européens : La révolution [sous-entendu : personnaliste et communaut
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ndu : personnaliste et communautaire, ou encore :
fédéraliste
] libère la nation en faisant éclater l’État et en dispersant les orga
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voies du personnalisme en premier lieu, et par le
fédéralisme
intégral, expression politique de « l’élan des personnes considérées
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xandre Marc et l’invention du personnalisme », Le
fédéralisme
et Alexandre Marc, Lausanne, Centre de recherches européennes, 1974,
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mais non pour dominer sur les voisins : voilà le
fédéralisme
suisse, dans sa réalité vécue, du xiiie au xixe siècle. Mais le mot
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malentendus multipliés à l’endroit de l’attitude
fédéraliste
, non seulement en Europe et dans le monde, mais en Suisse même. C’est
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rois erreurs à tour le moins gênantes au sujet du
fédéralisme
. Première erreur. Ramener le fédéralisme à une alliance entre États
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jet du fédéralisme. Première erreur. Ramener le
fédéralisme
à une alliance entre États souverains, nos cantons ; et ramener du mê
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re les « empiètements » du pouvoir fédéral. (Être
fédéraliste
, pour tel Vaudois fameux, se réduisait à être « contre Berne ».) Rien
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de blocage au niveau cantonal de la distribution
fédéraliste
des pouvoirs de décision. Blocage qui explique seul, sans la justifie
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itologues qui annoncent régulièrement « la fin du
fédéralisme
» dès qu’une tâche nouvelle se voit attribuée, en vertu de ses dimens
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us aux cantons — conformément au principe même du
fédéralisme
vivant ! Deuxième erreur. Mais s’il existe des tâches qui débordent
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e niveau de notre État national. La saine méthode
fédéraliste
veut alors que ces tâches soient attribuées à des communautés de nive
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où la Suisse bloque à ses frontières le processus
fédéraliste
, c’est-à-dire l’attribution des décisions aux communautés dont la tai
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i rappelle la thèse de Trotski contre Staline, le
fédéralisme
dans un seul pays est impraticable. Bloquer le processus fédéraliste
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seul pays est impraticable. Bloquer le processus
fédéraliste
aux frontières de notre État, c’est d’une part bloquer la vie même du
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tre État, c’est d’une part bloquer la vie même du
fédéralisme
à l’intérieur, et d’autre part faire de notre pays, à l’égard de ses
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lisé comme les autres ; simplement plus petit. Le
fédéralisme
suisse, dans sa santé primitive — fondé sur les communes et non sur l
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quoi le Suisse moyen se récrie : « Proposer notre
fédéralisme
à toute l’Europe, en attendant le monde, ce serait de l’orgueil, de l
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urgence, en Suisse, nos conceptions prétendument
fédéralistes
. Et ceci d’une double manière. D’abord en renonçant à la fiction réce
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aux frontières de la Suisse de 1848 le processus
fédéraliste
fondamental, celui qui attribue le pouvoir de décision à la communaut
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de nos erreurs. La seule chance de durée de notre
fédéralisme
est dans son extension à toute l’Europe — de proche en proche. (Et l’
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pape de l’œcuménisme, qui est la forme sublime du
fédéralisme
, de l’unité dans la diversité, hors de laquelle point de salut pour c
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tre neutralité n’est pas toujours comprise. Notre
fédéralisme
est compromis, et ce qu’il en reste freine l’élan des entreprises. Es
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les Suisses s’élèvent à la hauteur de leur régime
fédéraliste
, dont pas un seul de leurs censeurs n’a jamais suggéré qu’ils l’échan
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, et non seulement économiques mais spirituelles.
Fédéralisme
, seul régime possible d’un avenir humain de l’Europe ! Il est menacé,
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formule de l’État suisse, c’est-à-dire le système
fédéraliste
, soit transposée à l’échelle du continent et prise comme modèle (au s
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mais par le régime politique, c’est-à-dire par le
fédéralisme
, dont le corollaire est la neutralité. En temps de paix et de normal
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être neutre ne pose aucun problème, et le régime
fédéraliste
permet de respecter au plus près les diversités foisonnantes qui font
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s possible de séparer les problèmes intérieurs du
fédéralisme
des problèmes extérieurs de la neutralité et de la coopération. La
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uisse face à l’Europe Il paraît évident que le
fédéralisme
de formule suisse est la solution qui s’impose si l’on veut vraiment
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s particulières. Mais il se trouve, hélas, que le
fédéralisme
n’est guère mieux compris par les Suisses — qui s’en réclament — que
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nde surtout, on a pris l’habitude de confondre le
fédéralisme
avec le réflexe de résistance à « Berne », c’est-à-dire aux mesures q
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» ! C’est ignorer le sens et la fonction du vrai
fédéralisme
, celui qui a fait la Suisse à partir des communes médiévales, foresti
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édiévales, forestières, agricoles ou urbaines. Le
fédéralisme
n’est rien d’autre, en effet, qu’une manière de se mettre ensemble po
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rend ses racines dans le terreau de l’authentique
fédéralisme
suisse. De cette manière de comprendre la nature de notre régime trad
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nser que la formule de bon sens, qui est celle du
fédéralisme
helvétique, ne saurait arrêter ses effets aux frontières historiques
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ères historiques de nos cantons confédérés. Si le
fédéralisme
authentique consiste à accorder la dimension des tâches à celle des c
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es Suisses ne peuvent plus limiter la coopération
fédéraliste
à leur seul territoire actuel. Autrement dit, et pour paraphraser l’u
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logans célèbres de la révolution soviétique, « le
fédéralisme
dans un seul pays est utopique ». Car si, dans les domaines indiqués
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ire de ses voisins. Il est donc évident que notre
fédéralisme
ne peut se maintenir dans nos cantons qu’à la seule condition de s’ét
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iveau de la Confédération. La difficulté, avec le
fédéralisme
, c’est que peu de gens savent réellement ce que c’est. Il est presque
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choses se sont passées tout à fait autrement. Le
fédéralisme
suisse s’est formé sur la base des communes d’Uri, de Nidwald et de S
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t le gouvernement. C’est-à-dire qu’à l’origine du
fédéralisme
suisse se trouve ce qu’on appellerait aujourd’hui la volonté d’autono
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utogestion. C’est surtout à partir de 1848 que le
fédéralisme
suisse a changé, sous l’influence des États voisins, qui étaient tous
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, on découvre la nécessité vitale d’introduire le
fédéralisme
dans les relations entre les Européens, et la Suisse se trouve être l
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eaucoup, même, méconnaissent le véritable sens du
fédéralisme
. Je suis frappé de constater que la plupart de ceux qui se disent féd
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de constater que la plupart de ceux qui se disent
fédéralistes
sont en réalité des nationalistes cantonaux. Se fondant sur ce qu’ils
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es erreurs de 1848, ils s’imaginent que la vie du
fédéralisme
consiste surtout à défendre les intérêts de leur petit État contre Be
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Entre nous, nous sommes contre Berne, nous sommes
fédéralistes
, donc nous sommes séparatistes… » Je lui répondais : « Vous pouvez êt
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ationaliste vaudois, mais vous ne pouvez pas être
fédéraliste
du même coup, parce que le fédéralisme est précisément le contraire d
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z pas être fédéraliste du même coup, parce que le
fédéralisme
est précisément le contraire de cela. » Ce genre de malentendu provie
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uent le mieux dans le droit-fil de la pratique du
fédéralisme
. Qu’ils soient de gauche ou de droite ne m’intéresse guère : l’essent
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s maoïstes ou des trotskystes pourraient être des
fédéralistes
: ils ont de tout autres vues. Mais qu’importe ! L’essentiel, qui est
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préparés par leurs institutions. Les institutions
fédéralistes
, en effet, se distinguent par leurs petites dimensions. Or, dans le m
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lettres de Genève, un cours sur la Philosophie du
fédéralisme
. J’y parlais d’histoire, bien sûr, d’anthropologie et de religion com
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cques est sans nul doute le premier théoricien du
fédéralisme
, c’est-à-dire de la libre alliance de très petites communautés, « seu
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nazi et il lutte depuis plus de vingt ans pour le
fédéralisme
et l’écologie), ont souvent le ton docte et la mine morose. Denis de
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d’unisexe ». Eh bien, c’est une première idée du
fédéralisme
, du régionalisme ! L’égalité dans la différence, sans uniformité ! J’
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des livres, que je suis l’initiateur du mouvement
fédéraliste
européen. Que j’espère être démenti dans mes prédictions les plus dés
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Écologie, régionalisme,
fédéralisme
: l’avenir selon Denis de Rougemont (30 décembre 1977)bk Après une
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ent autogestionnaire, écologiste, régionaliste et
fédéraliste
, ne l’emporte pas rapidement, l’Europe sera sans doute complètement c
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utonomie basque. bk. « Écologie, régionalisme,
fédéralisme
: l’avenir selon Denis de Rougemont », Ain-actualités, 30 décembre 19
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ment le plus dynamique est l’Union européenne des
fédéralistes
; Un ensemble de projets politiques plus ou moins pragmatiques, dont
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eptembre 1947, à Montreux, l’Union européenne des
fédéralistes
convoque son premier grand congrès. Cette association des militants e
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monde uni. » L’union sera faite sur le modèle du
fédéralisme
intégral, celui qui part des pouvoirs locaux et institue des « pouvoi
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ux parmi les dirigeants de l’Union européenne des
fédéralistes
. Et derrière la Résistance, il y a toute une préparation intellectue
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tions ardues entre trois mouvements de militants (
fédéralistes
, socialistes, catholiques) et trois groupements de personnalités poli
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n rien les souverainetés nationales, et celle des
fédéralistes
, exigeant au contraire la création d’institutions européennes « aux p
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veraineté. Malgré les appels révolutionnaires des
fédéralistes
, appuyés par les syndicalistes, le congrès refusa de faire le saut d’
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es débats sur les mesures économiques. Les thèses
fédéralistes
ne triomphèrent que dans les résolutions proposant la création d’un C
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fois pendant la période des congrès unionistes et
fédéralistes
, de 1946 à 1949. La nouveauté, dans l’approche de Jean Monnet et de s
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i, paraît de nature à confirmer le diagnostic des
fédéralistes
: on ne peut fonder l’union des Européens sur cet obstacle majeur à t
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ui, lui, est un pouvoir réparti. C’est le pouvoir
fédéraliste
, qui est beaucoup moins sensible parce qu’il s’exerce à tous les nive
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ce double dépassement, c’est ce que j’appelle le
fédéralisme
, mouvement qui s’inscrit, à mes yeux, dans cette alternative fondamen