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appeler l’union de l’Europe au nom de la doctrine
fédéraliste
. Je trouvais cette doctrine impliquée dans une philosophie de la pers
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er ma « politique de la personne » et la doctrine
fédéraliste
qui en résulte, avec les réalités européennes nées de la guerre et de
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s mêmes tensions fondamentales, je les nommerai :
fédéralistes
. Ici, mesdames et messieurs, s’ouvre béante devant moi, la tentation
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osophiques de ces deux termes : la personne et le
fédéralisme
. Cette manière d’apparence rigoureuse s’autoriserait trop facilement
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e nation, comme le parti le plus irréductible. Le
fédéralisme
, au contraire, veut unir et non pas unifier. Et justement parce qu’il
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est l’invention de structures politiques du type
fédéraliste
, seules créatrices de paix et seules capables de sauvegarder la liber
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ionales, par le congrès de l’Union européenne des
fédéralistes
. Les délégués d’une cinquantaine d’associations diverses, venus de se
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r l’union du continent, sur la base des principes
fédéralistes
illustrés par le pays même dans lequel ils se rassemblaient. La confé
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cisme ou des routines politiciennes. L’attitude
fédéraliste
Les organisateurs de ce congrès ont voulu qu’il s’ouvrît par une é
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ouvrît par une étude des fondements spirituels du
fédéralisme
. Le danger que présente un tel sujet, c’est qu’il risque d’entraîner
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or, rien n’est plus contraire à l’essence même du
fédéralisme
que l’esprit théorique et les généralisations. Et cette phrase résume
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és humaines. J’essaierai donc de définir l’esprit
fédéraliste
d’une manière indirecte, par implication, et je m’en tiendrai le plus
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, puisqu’en fait nous voici réunis pour parler du
fédéralisme
? Nous ne serions pas ici si nous pensions que le type d’homme le plu
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’autonomie et la solidarité, correspond le régime
fédéraliste
. J’ajouterai une remarque encore, pour compléter ce schéma trop rapid
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urt de soif et celui qui se noie. Et, de même, le
fédéralisme
ne naîtra jamais d’un habile dosage d’anarchie et de dictature, de pa
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larisme borné et de centralisation oppressive. Le
fédéralisme
est sur un autre plan que ces deux erreurs complémentaires. Chacun sa
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ption plus concrète de l’attitude et des méthodes
fédéralistes
. ⁂ L’an dernier, aux Rencontres internationales de Genève, le philoso
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’attache qu’aux détails de la mise en pratique du
fédéralisme
en Suisse, mais non pas si l’on cherche à dégager de cette expérience
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l’on cherche à dégager de cette expérience l’idée
fédéraliste
qu’elle illustre. Une expérience de laboratoire est nécessairement pl
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pourquoi, dans notre tentative de définir l’idée
fédéraliste
en soi, nous ferons bien de ne pas perdre de vue cette expérience-tém
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cluante. ⁂ Comme toutes les grandes idées, l’idée
fédéraliste
est très simple, mais non pas simple à définir en quelques mots, en u
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ste. À mon sens, le mouvement intime de la pensée
fédéraliste
ne saurait être mieux comparé qu’à un rythme, à une respiration, à l’
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tuelle de la diastole et de la systole. La pensée
fédéraliste
ne projette pas devant elle une utopie européenne qu’il s’agirait sim
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sur ce double mouvement qui caractérise la pensée
fédéraliste
, sur cette interaction, cette dialectique, cette bipolarité, comme on
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qui est le battement même du cœur de tout régime
fédéraliste
. L’oublier serait se condamner à retomber sans cesse dans un malenten
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très clairement. En effet, les mots fédération et
fédéralisme
sont compris de deux manières très différentes par les Suisses aléman
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sse romande, au contraire, ceux qui se proclament
fédéralistes
sont en réalité les défenseurs jaloux de l’autonomie des cantons cont
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t dire simplement : s’unir. Pour les autres, être
fédéraliste
veut dire simplement : rester libre chez soi. Or les uns et les autre
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rce qu’ils n’ont qu’à moitié raison. Le véritable
fédéralisme
ne consiste ni dans la seule union des cantons, ni dans leur seule au
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viens de signaler pour la Suisse. Nous aurons des
fédéralistes
qui ne penseront qu’à faire l’union et à la renforcer, et nous aurons
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ire l’union et à la renforcer, et nous aurons des
fédéralistes
préoccupés avant tout de sauvegarder les droits de chaque nation cont
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vrons constamment rappeler aux deux partis que le
fédéralisme
véritable n’est ni dans l’une ni dans l’autre de ces tendances, mais
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e constater qu’ils n’emploient jamais le terme de
fédéralisme
, qu’ils l’ignorent, et qu’ils ne touchent que très rarement, et très
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nt que très rarement, et très vaguement, à l’idée
fédéraliste
en soi. C’est peut-être parce que cette idée, comme je le disais tout
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tique. Il est incontestable, en effet, que l’idée
fédéraliste
n’a pas cessé d’inspirer et de guider les démarches des meilleurs hom
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héorie. Nous vivons ce moment de l’histoire où le
fédéralisme
suisse, s’il veut durer, doit devenir à son tour missionnaire. Telle
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agner en conscience de ses fins. De même pour le
fédéralisme
européen. Un sentiment commun se formait peu à peu, depuis la guerre
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en fut un autre. Dans les deux cas, le sentiment
fédéraliste
fut promptement détourné au profit de politiques d’hégémonie. Toutefo
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de l’union véritable. Deuxième principe. — Le
fédéralisme
ne peut naître que du renoncement à tout esprit de système. Ce que j
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e d’une idéologie. On pourrait définir l’attitude
fédéraliste
comme un refus constant et instinctif de recourir aux solutions systé
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ticuler dans un tout. Troisième principe. — Le
fédéralisme
ne connaît pas de problème des minorités. On objectera que le totali
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en germe) dans tout système quantitatif ; il y a
fédéralisme
partout où c’est la qualité qui prime. Par exemple : le totalitaire v
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présente qu’un chiffre, et le plus petit. Pour le
fédéraliste
, il va de soi qu’une minorité puisse compter pour autant, voire plus
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r à être un bon cœur. Cinquième principe. — Le
fédéralisme
repose sur l’amour de la complexité, par contraste avec le simplisme
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et même économiques, telle est la santé du régime
fédéraliste
. Et ses pires ennemis sont ceux dont le grand Jacob Burckhardt annonç
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st la vitalité civique d’un peuple. Une politique
fédéraliste
soucieuse de se mouler sur la réalité, toujours complexe, suppose inf
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l’on y réfléchit, on s’aperçoit que la politique
fédéraliste
n’est rien d’autre que la politique tout court, la politique par exce
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ière-plan — il y a le totalitarisme, et il y a le
fédéralisme
. Une menace et une espérance. Cette antithèse domine le siècle. Elle
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des cas, lui sont subordonnées. Les principes du
fédéralisme
, tels que je viens de les rappeler, s’opposent diamétralement et poin
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ple et rigide, comme la guerre, comme la mort. Le
fédéralisme
est complexe et souple, comme la paix, comme la vie. Et parce qu’il e
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os esprits, même et surtout quand nous parlons de
fédéralisme
. Si, au contraire, à la faveur de ces débats, nous parvenons à dévelo
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ous parvenons à développer des réflexes de pensée
fédéraliste
, si nous devenons nous-mêmes intégralement fédéralistes — fédéraliste
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aliste, si nous devenons nous-mêmes intégralement
fédéralistes
— fédéralistes comme on respire — la partie sera déjà plus qu’à moiti
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devenons nous-mêmes intégralement fédéralistes —
fédéralistes
comme on respire — la partie sera déjà plus qu’à moitié gagnée. Messi
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s les délégués, si l’Europe doit durer, c’est aux
fédéralistes
qu’elle le devra, et à eux seuls. Sur qui d’autre peut-elle compter,
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mais à son caractère absolu. Et c’est l’agitation
fédéraliste
dans toute l’Europe qui les poussera. De cette agitation, que je voud
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ul fait que nous sommes ici pour fédérer tous les
fédéralistes
, dans la conviction sobre et ferme que, cette fois-ci, on ne nous lai
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s’arrêter aux frontières d’un pays. Voilà donc le
fédéralisme
. L’opposition Il semble à première vue qu’un tel programme soit si cl
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formule d’un ordre neuf… Où irons-nous ? Seul, le
fédéralisme
ouvre des voies nouvelles. Seul il peut surmonter — voyez la Suisse —
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que les libertés : le but, l’essence de la pensée
fédéraliste
étant précisément de trouver les moyens d’articuler, d’arranger sans
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n’était pas terminé que l’idée naissait, chez les
fédéralistes
, d’en élargir l’action et le retentissement en convoquant, pour le pr
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agissait pas, dans son esprit, d’une entreprise «
fédéraliste
» au sens précis du terme qu’on vient de définir, mais plutôt d’une a
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e la lutte entre les tendances « unioniste » et «
fédéraliste
» qui devait animer les débats de La Haye, et qui se révéla souvent f
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l’union est en bonne voie, et que notre agitation
fédéraliste
est par conséquent superflue. Je persiste à penser, pour ma part, que
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ernier, lors du congrès de l’Union européenne des
fédéralistes
: « Si l’Europe doit durer, c’est aux fédéralistes qu’elle le devra,
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édéralistes : « Si l’Europe doit durer, c’est aux
fédéralistes
qu’elle le devra, et à eux seuls. Sur qui d’autre peut-elle compter ?
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ave : au congrès de La Haye, la place de nos amis
fédéralistes
de toute l’Europe de l’Est restera vide. Et cela n’a pas manqué de do
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distinction fondamentale pour tout le vocabulaire
fédéraliste
, et par suite décisive pour toute l’action européenne. Dans le cas de
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en prendre la tête et inventer l’avenir. C’est le
fédéralisme
, qui veut que la Terre promise ne soit pour nous ni l’Amérique ni la
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Nous ne sommes pas ici pour faire une révolution
fédéraliste
! » — un froid silence fut seul à lui répondre. Après cela, l’on fut
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ut moins surpris de voir quelques-unes des thèses
fédéralistes
acceptées par une assemblée unanime, alors que la majorité des délégu
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te fournissant une base d’offensive : la position
fédéraliste
, qui se trouve être en fait « non-conformiste », dans l’état présent
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je crois la connaître — une doctrine orthodoxe du
fédéralisme
. Et parfois ses tenants s’inquiètent de voir les conclusions pratique
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ons-nous cependant de confondre les ordres. Si le
fédéralisme
veut être une politique, non pas une secte ou une théologie (quoiqu’i
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parlé du Congrès de l’Europe comme d’un congrès «
fédéraliste
». En réalité, les groupes fédéralistes s’y trouvaient en minorité à
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congrès « fédéraliste ». En réalité, les groupes
fédéralistes
s’y trouvaient en minorité à tous égards. Tant par le nombre que par
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larer contre un peu plus d’union en général ? Les
fédéralistes
, au contraire, réclamaient des mesures précises, et surtout des insti
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à La Haye que le rôle d’un frein, par rapport au
fédéralisme
cohérent et sûr de ses fins. C’est en effet ce qui se produisit. La p
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. La plupart des thèses défendues par la tendance
fédéraliste
— et qu’on trouve déjà formulées dans le rapport du congrès de Montre
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ination, mais qui n’en est pas moins le programme
fédéraliste
. Les grandes institutions que proposait Montreux ont été adoptées en
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développement de cette économie. ⁂ Le succès des
fédéralistes
, à La Haye, n’est pas celui d’un parti sur un autre. Car l’unionisme
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tape normale dans l’évolution des esprits vers un
fédéralisme
efficace. Très peu parmi les délégués se déclarèrent adversaires de n
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èses. Certains ne redoutaient à vrai dire qu’« un
fédéralisme
intégral » partant de la commune et de l’entreprise, qu’il n’était pa
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divergences souvent verbales entre unionistes et
fédéralistes
, le seul conflit profond qui divisa le congrès fut celui qui opposa s
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vers la prudence, surtout de la part de mes amis
fédéralistes
. Car il est clair qu’un appel de ce genre était précisément ce qu’on
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re nommée par les États, sauvegardant le principe
fédéraliste
des qualités contre la quantité. (Car chaque pays, grand ou petit, y
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entre, ni surtout sans partis : mais au contraire
fédéraliste
. Nous ne voulons pas l’Europe française ou britannique, mais au contr
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quatre mouvements suivants : Union européenne des
fédéralistes
(président H. Brugmans) ; United Europe Committee (président Winston