1 1942, Articles divers (1941-1946). La leçon de l’armée suisse (4 mars 1942)
1 de l’armée suisse (4 mars 1942)c Peu avant la guerre de 1914, l’empereur Guillaume II fit une visite au gouvernement suiss
2 en Suisse a prévu dès 1930 déjà, que la prochaine guerre ne serait pas une guerre de « fronts », et qu’une défense en profonde
3 0 déjà, que la prochaine guerre ne serait pas une guerre de « fronts », et qu’une défense en profondeur devait être organisée,
4 retournent à leur ancienne tradition de faire la guerre . Chaque canton a son propre système de défense, selon sa topographie
5 it ses enfants. De telles choses comptent dans la guerre . Mais une petite armée peut-elle défendre avec succès un pays contre
6 sacrifices ? », il répond : « Ni la famine, ni la guerre , ni l’exil ne pourront être évités si nous gémissons sans lutter. » L
2 1943, Articles divers (1941-1946). La gloire (mars 1943)
7 ue tu rêves de combler de bienfaits. (Tolstoï, La Guerre et la Paix.) Cette page m’avait séduit par sa mauvaise humeur. En la
3 1943, Articles divers (1941-1946). Mémoire de l’Europe : Fragments d’un Journal des Mauvais Temps (septembre 1943)
8 assionnés… Et l’on cesserait aussi de redouter la guerre , parce qu’on la verrait dans la paix, là où chacun livre son vrai com
9 un an déjà ! comme dans les chansons — même si la guerre était gagnée, même si demain nous devons vivre encore… À quoi pensent
10 vulgarisation de la radio produisit durant cette guerre une conséquence fort imprévue : elle empêcha les hommes de se rendre
11 sur le ciel, la ville aux sept collines oublie la guerre , oublie l’Europe. Dans quatre jours, nous embarquons pour l’Amérique.
4 1944, Articles divers (1941-1946). Quelle guerre cruelle (octobre-novembre 1944)
12 Quelle guerre cruelle (octobre-novembre 1944)l Je trouve deux hommes en moi. Ils
13 Je trouve deux hommes en moi. Ils mènent cette guerre en moi-même. L’un n’est guère bon, mais l’autre est pire, et j’ai cho
14 car « la seule chose qui importe est de gagner la guerre  ». Là-dessus, nous tombons d’accord. Mais sur le sens des mots gagner
15 ons d’accord. Mais sur le sens des mots gagner la guerre , je trouve très peu d’accord autour de moi. Si j’essayais de m’entend
16 e comprendre, s’il se peut, la question que cette guerre pose et ne peut résoudre. ⁂ Par dépit, par fatigue, ou par esprit de
17 on temps on les taxait de paradoxes.) Ainsi de la guerre actuelle : il importe de voir qu’elle se passe d’abord en chacun de n
18 d’échec, on le mettait derrière des barreaux. La guerre actuelle est une névrose collective que nous sommes en train de trait
19 aliénée se flagella et se meurtrit : elle fait la guerre . Exactement, elle se la fait. Elle ne tardera pas à tomber épuisée et
20 ne. Depuis quatre ans, nous essayons de mener la guerre psychologique10 à l’instar des nazis qui l’avaient inventée. Au seuil
21 lyse. C’est notre chance peut-être unique. 1. La guerre nous plaît. Toutes ses victimes le nient, et presque tous ceux qu’ell
22 esque tous ceux qu’elle fait vivre. Je dis que la guerre nous plaît inconsciemment. Autrement, elle serait impossible. Tous, n
23 cela serait, ce ne serait pas grand-chose. Car la guerre ne résulte pas d’une opération légale ou d’une enquête scientifique,
24 notre devoir » et pas de question. Je dis que la guerre nous plaît. Elle arrange bien des choses. Elle ajourne nos vrais conf
25 ’s land où l’on n’est plus responsable de soi. La guerre ancienne était une chance offerte à l’instinct combatif ; c’était l’a
26 s pour l’occasion de leurs plus belles plumes. La guerre actuelle a perdu ces attraits. Tout le monde la fait, en salopette, e
27 taille d’hommes. Qu’aimons-nous donc tous dans la guerre , que nous soyons civils ou combattants ? C’est l’état d’exception pro
28 ation entière et dans tous les domaines. Ainsi la guerre devient pour nous l’équivalent de la fête chez les peuples anciens, e
29 ns rapports. Comme la fête chez les primitifs, la guerre est le « grand Temps » de l’humanité moderne. Elle nous fournit la se
30 à ce siècle pour lui faire oublier son goût de la guerre  ! Quel drame nouveau, pour remplacer, sur la scène vide, l’Ennemi déc
31 Mais comment l’homme compensera-t-il le manque de guerres  ? Nous avons tout prévu contre un futur Hitler, rien contre son absen
32 Patrie ou pour le parti. Mais s’il n’y a plus de guerres , qui fera les héros ? Qui réveillera le sens du sacrifice ? Pour qui 
33 comment vivre, s’il n’y a plus de paroxysmes ? La guerre nous plaît. Nous le nions tous, et c’est normal. Mais je propose un t
34 te.) Une politique qui négligerait le fait que la guerre nous plaît pour des raisons profondes, cette politique serait incapab
35 d’astucieux traités de commerce que la prochaine guerre annulerait. 2. Hitler. — Nous pensons qu’Hitler est un monstre avec l
36 tâche. Point de vue indispensable pour gagner la guerre . Point de vue stérile et désastreux dès qu’il s’agit de la paix. Hitl
37 il, les dogmes chrétiens, etc., etc. l. « Quelle guerre cruelle », L’Arche, Alger, n° 6, octobre-novembre 1944, p. 69-78.
5 1944, Articles divers (1941-1946). L’attitude personnaliste (octobre 1944)
38 ion les plus typiques qu’elle inspira avant cette guerre . Un service civil industriel Les premiers manifestes et volumes
39 nts de 1940 et toute l’évolution ultérieure de la guerre ont amplement confirmé ces vues. L’Underground, dans plusieurs pays,
40 ésent et avenir du mouvement À la veille de la guerre , le personnalisme avait réussi à dégager les implications de sa doctr
41 de gagner des hommes, un à un, non des masses. La guerre et l’invasion obligèrent le mouvement à « disparaître ». Dans l’inter
6 1944, Articles divers (1941-1946). Les règles du jeu dans l’art romanesque (1944-1945)
42 e le temps de liquider un héritage saccagé par la guerre actuelle et par l’avènement des masses. La révolution que nous vivons
43 ue devait traduire, quelques années plus tard, la guerre totale. Ne fût-ce que pour rester au niveau de nos épreuves et de nos
44 narratives qui vont naître au lendemain de cette guerre , se rapprocheront des types de libre création, des paraboles que fure
7 1946, Articles divers (1941-1946). Les quatre libertés (30 mars 1946)
45 946)p Les Quatre Libertés ont figuré le but de guerre idéal des Nations unies, comme elles restent l’idéal officiel de la p
46 la crainte. Donc les Nations unies ayant gagné la guerre , il est temps de nous demander quel est l’état présent des libertés q
47 est que le résultat déplorable, mais fatal, de la guerre . (Étrange activité qui « fatalement » prolonge ou aggrave les tyranni
8 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : La pensée planétaire (30 mars 1946)
48 nt à l’échelle planétaire. La flèche servait à la guerre des villages ; le fusil à la guerre des provinces ; le canon à la gue
49 servait à la guerre des villages ; le fusil à la guerre des provinces ; le canon à la guerre des nations ; et l’avion à la gu
50 e fusil à la guerre des provinces ; le canon à la guerre des nations ; et l’avion à la guerre des continents. Voici la Bombe,
51 e canon à la guerre des nations ; et l’avion à la guerre des continents. Voici la Bombe, à quoi servira-t-elle ? À la guerre p
52 nts. Voici la Bombe, à quoi servira-t-elle ? À la guerre planétaire, c’est-à-dire : à une guerre qui nous atteint tous, et que
53 le ? À la guerre planétaire, c’est-à-dire : à une guerre qui nous atteint tous, et que nous ne faisons donc qu’à nous-mêmes. L
54 nde que la Renaissance. Il semble que la dernière guerre , j’entends celle de 39-45, a beaucoup fait pour éveiller dans les nat
55 s les nations le sentiment de leur relativité. La guerre de Chine, cette plaisanterie de chansonniers du temps de Montmartre,
9 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : La paix ou la bombe (20 avril 1946)
56 ux affaires courantes : équilibrer les budgets de guerre , etc. Ce n’est pas qu’une angoisse diffuse ne soit sensible dans les
57 que notre globe dure longtemps encore, et que la guerre militaire y prospère d’autant mieux qu’elle sera dotée d’une arme de
58 tirés… Pensez-vous que les effets de la prochaine guerre seront très différents de ceux que j’ai prévus ? La souffrance sera p
10 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : Post-scriptum (27 avril 1946)
59 le prévoir, car nous avons vécu un précédent : la guerre des gaz. Tout le monde s’y préparait, vous rappelez-vous ? Dans toute
60 c leur boîte à masque en bandoulière. Eh bien, la guerre des gaz n’a pas eu lieu, parce que tout le monde en avait une peur bl
11 1946, Articles divers (1941-1946). « Selon Denis de Rougemont, le centre de gravité du monde s’est déplacé d’Europe en Amérique » (16 mai 1946)
61 pe un peu comme nous voyions les Balkans avant la guerre . Et puis, ils ont un peu peur de nous ; ils craignent que nous ne soy
62 nts. ⁂ Pensez-vous qu’à l’issue de cette dernière guerre , on puisse affirmer que le centre de gravité du monde s’est déplacé e
63 s capitalistes… D’autres gens voudraient faire la guerre à la Russie sans plus attendre, en se servant de la bombe atomique, e
64 ien de très neuf qui se soit développé pendant la guerre ou après. Entre 1918 et 1939, l’Amérique a connu une grande période l
12 1946, Articles divers (1941-1946). Histoire de singes ou deux secrets de l’Europe (16 mai 1946)
65 ’un bonheur qui lui serait dû. L’échec pour lui — guerre , privations, retards — n’est pas une déception totalement scandaleuse
13 1946, Articles divers (1941-1946). La pensée planétaire (30 mai 1946)
66 nt à l’échelle planétaire. La flèche servait à la guerre des villages ; le fusil à la guerre des provinces ; le canon à la gue
67 servait à la guerre des villages ; le fusil à la guerre des provinces ; le canon à la guerre des nations ; et l’avion à la gu
68 e fusil à la guerre des provinces ; le canon à la guerre des nations ; et l’avion à la guerre des continents. Voici la Bombe.
69 e canon à la guerre des nations ; et l’avion à la guerre des continents. Voici la Bombe. À quoi servira-t-elle ? À la guerre p
70 nts. Voici la Bombe. À quoi servira-t-elle ? À la guerre planétaire, c’est-à-dire à une guerre qui nous atteint tous, et que n
71 elle ? À la guerre planétaire, c’est-à-dire à une guerre qui nous atteint tous, et que nous ne faisons donc qu’à nous-mêmes. L
72 nde que la Renaissance. Il semble que la dernière guerre a beaucoup fait pour éveiller dans les nations le sentiment de leur r
73 s les nations le sentiment de leur relativité. La guerre de Chine, cette plaisanterie de chansonniers du temps de Montmartre,
14 1946, Articles divers (1941-1946). Deux lettres sur le gouvernement mondial (4 juin 1946)
74 t comme puni et humilié ; et sans ministère de la Guerre , il nous paraît dépourvu de sérieux. Or, le gouvernement mondial devr
75 ire, pas de voisins, donc personne à qui faire la guerre  ? À quoi cela ressemblerait-il ? Les nations et leurs gouvernements n
76 vous venez de penser à la planète Mars, et à une guerre possible contre les Martiens ? Ne me dites pas non : votre première i
77 s non : votre première idée a été de supposer une guerre . Et cela pour essayer de vous mieux représenter ce qu’un pouvoir plan
78 bien faire de ses dix doigts… Pas de nations sans guerres avec d’autres nations. Je perdrais mon temps et le vôtre à fonder en
79 u’un peu de sincérité. Les nations produisent les guerres , les guerres produisent les nations, et les unes sans les autres ne s
80 incérité. Les nations produisent les guerres, les guerres produisent les nations, et les unes sans les autres ne seraient pas i
81 e sorte de nation unique, sans voisins, donc sans guerre possible — cela revient à dire que c’est la paix elle-même que vous n
82 présent de l’Europe. ⁂ J’ai cru longtemps que la guerre était le pire désordre imaginable à notre époque ; et que ceux qui la
83 tes imprudemment lire ma lettre sur la mort de la guerre militaire par suite de l’invention de la bombe atomique, m’écrit que
84 e je suis un primaire. Il m’assure que « à chaque guerre nous, cavaliers, avons prouvé que nous savions nous battre », ce qui
85 car nous y sommes déjà bien engagés. Ce sont les guerres qui le produisent. Et ce sont les nations qui produisent les guerres…
86 uisent. Et ce sont les nations qui produisent les guerres … Mais je vois que ce mot de nation a créé entre nous une équivoque. I
87 nsi formés, de se rendre autarciques en vue d’une guerre possible, soit qu’ils redoutent ou souhaitent cette éventualité. L’Ét
88 st celui de l’État totalitaire, qui est l’état de guerre en permanence. Ainsi l’ennemi des nations c’est l’État ; et leur sauv
89 , plutôt que de se mettre hors d’état de faire la guerre , en se liant à des économies voisines. Mais remarquez l’hypocrisie du
90 que cela n’a rien à voir avec la préparation à la guerre . Sans doute, mais je parlais moins des motifs que des effets inélucta
91 ssairement à l’État totalitaire, donc à l’état de guerre larvé ou déclaré, qui est le pire des crimes sociaux. On ne sortira d
92 cercle vicieux qu’en supprimant ce qui permet la guerre , ou la provoque, c’est-à-dire en désintégrant le carcan des États-nat
15 1946, Articles divers (1941-1946). La fin du monde (juin 1946)
93 énisme et longévité, clercs au pas ou stérilisés, guerre hors la loi, sécurité d’abord. Nous apprenons à vivre, et non plus à
16 1946, Articles divers (1941-1946). L’Américain croit à la vie, le Français aux raisons de vivre (19 juillet 1946)
94 la souffrance. Prenons l’exemple de la mort à la guerre . Le Français, élevé dans l’idée que dulce et decorum est pro patria m
17 1946, Articles divers (1941-1946). En 1940, j’ai vu chanceler une civilisation : ce que l’on entendait sur le paquebot entre Lisbonne et New York (21 septembre 1946)
95 sur le ciel, la ville aux sent collines renie la guerre , oublie l’Europe. Dans quelques heures nous embarquons pour l’Amériqu
96 verve comment ses camarades et lui-même, avant la guerre , organisaient des dépôts de mitraillettes dans certaines rues stratég
97 st peut-être la nouvelle la plus importante de la guerre . Car tout tient aux Anglais, et si ce bulletin dit vrai, les Anglais
98 8 septembre 1940 Comment prévoir l’issue de cette guerre , lorsqu’on a remarqué qu’elle n’oppose plus que deux nations : l’une