1 1938, Journal d’Allemagne. Journal (1935-1936)
1 ourt : Nie mehr Krieg. Erledigt ! (Plus jamais de guerre  ! C’est en ordre !) (L’Anglais noterait dans son carnet : Tous les do
2 » : La lutte contre la faim et le froid est notre guerre . Est-ce une déclaration pacifiste ? Ou bien ne peut-on enthousiasmer
3 n enthousiasmer l’Allemand qu’en lui parlant de «  guerre  », fût-ce même contre le froid ? Dimanche dernier, c’était le jour de
4 mes objections (portant surtout sur le danger de guerre que représente l’hitlérisme). Il reconnaît le bien-fondé de plusieurs
5 rsonne n’aura le temps de bouger. Aucun danger de guerre . Un éclair, et tout sera terminé. N’ayez pas peur pour la paix, nous
6 la propriétaire est un maigre blafard, blessé de guerre , et qui ne peut plus s’occuper que de la maison et des comptes de loc
7 rdent la tête, font un coup de bluff, et voilà la guerre déclarée. C’est en tout petit l’histoire du traité de Versailles.
8 urons, ces défilés farouches — tout cela signifie guerre en français. Il n’y a rien à faire contre ce jugement. Je vous le dis
9 possible : c’est que ces types se préparent à la guerre . Lui. — Ce n’est là, tout simplement, qu’un goût que nous avons. Cel
10 goût que nous avons. Cela n’a rien à voir avec la guerre , la guerre contre un pays déterminé. De tous temps, les jeunes Allema
11 us avons. Cela n’a rien à voir avec la guerre, la guerre contre un pays déterminé. De tous temps, les jeunes Allemands ont aim
12 . « La lutte contre la faim et le froid est notre guerre . » Je sais bien ce que vous entendez par là : « Les autres peuples en
13 par là : « Les autres peuples en sont encore à la guerre armée, nous, nous luttons pour édifier un monde sans misère : voilà n
14 s pour édifier un monde sans misère : voilà notre guerre  ! » Mais pourquoi faut-il que votre paix soit encore une guerre ? Ne
15 s pourquoi faut-il que votre paix soit encore une guerre  ? Ne pouvez-vous vraiment enthousiasmer vos concitoyens qu’en les app
16 ousiasmer vos concitoyens qu’en les appelant à la guerre , même si c’est pour la paix ? Voyez la différence : quand Briand voul
17 raît bien plus urgent que d’aller faire la petite guerre dans les bois de Meudon. Et c’est plus dangereux aussi. Lui. — Bien
18 versaire n’est pas un vrai adversaire, comme à la guerre . Nous avons besoin de sentir devant nous un adversaire vraiment dange
19 irilité. À quoi cela vous mènera-t-il, sinon à la guerre  ? Lui. — Peut-être qu’il faut cela… Moi. — Vous ne le disiez pas to
20 e, c’est bien plutôt son idéalisme lamentable. La guerre actuelle n’est pas du tout un appel à la virilité. Nous ne sommes plu
21 ne sommes plus au temps de Frédéric le Grand. La guerre actuelle n’est pas une éducation de la violence physique, c’est une m
22 ts humains. Mais il y a d’autres solutions que la guerre . Faire valoir toutes les différences, tous les contrastes, à l’extrêm
23 umaine, l’exaltation des différences aboutit à la guerre , forcément. Moi. — Dans votre réalité, oui ! Parce que vous placez t
24 bien que nous n’avons aucune raison de vouloir la guerre avec la France. Qu’aurions-nous à y gagner, je vous le demande ? Moi
25 gime. Moi. — J’en reviens à notre problème de la guerre en soi. Quelle solution donnez-vous à cette question de l’utilisation
26 cures, brutales, de l’homme ? La préparation à la guerre . Et quand je vous dis que c’est un danger européen, vous le niez, ave
27 voulons lui créer un autre champ que celui de la guerre moderne. Nous nions que la guerre soit jamais une solution, étant don
28 que celui de la guerre moderne. Nous nions que la guerre soit jamais une solution, étant donnés ses instruments actuels. Nous
29 ait attestée par le droit de porter une arme à la guerre et de la conserver à son foyer en temps de paix. La ville entière est
30 passé à l’aube, en direction du Rhin. — Est-ce la guerre  ? m’a demandé le vendeur du kiosque à journaux. — La guerre, grands d
31 ’a demandé le vendeur du kiosque à journaux. — La guerre , grands dieux ! Parce que vous mettez quelques soldats à vos frontièr
32 rs. Par exemple, on me dit : les nazis veulent la guerre . Je réponds : non, ils en ont peur. On me dit qu’ils sont capitaliste
33 ands temples. Commandant de sous-marin pendant la guerre , Martin Niemöller fait figure de héros national. Son autobiographie e
2 1938, Journal d’Allemagne. Conclusion 1938
34 e des esprits. Ils ont tiré la grande leçon de la guerre  ; pour réussir à concentrer l’économie, il faut l’appui d’une mystiqu
35 raisons de douter que son régime ne conduise à la guerre . Non pas que les chefs et les troupes veuillent la guerre ! Les homme
36 Non pas que les chefs et les troupes veuillent la guerre  ! Les hommes ne sont pas si méchants, ni même si bêtes. Mais ce qu’il
37 e — quelle que soit sa doctrine — c’est l’état de guerre . Tout ce que l’on fait là-bas se fait au nom de l’union sacrée, moral
38 à-bas se fait au nom de l’union sacrée, morale de guerre  ; et toutes les mesures d’oppression sont « joyeusement acceptées » p
39 atiquement c’est l’État. Et cet État est né de la guerre  ; il y prépare du simple fait que ses conditions d’existence sont cel
40 compte à chaque instant avec l’éventualité d’une guerre , et il y puise sa force de cohésion. Quelle que soit donc la volonté
41 e force. Mais non pas de force pour « gagner » la guerre  : car toute guerre engagée avec les États totalitaires est une guerre
42 as de force pour « gagner » la guerre : car toute guerre engagée avec les États totalitaires est une guerre perdue, quelle que
43 uerre engagée avec les États totalitaires est une guerre perdue, quelle que soit son issue, pour les nations démocratiques. D’
44 son issue, pour les nations démocratiques. D’une guerre totale, telle que nous l’imposerait l’Allemagne, ne peut sortir qu’un
45 état totalitaire. Il s’agit donc d’empêcher cette guerre , de se montrer assez forts pour l’empêcher, et de condamner ainsi le
3 1938, Journal d’Allemagne. Instruction spirituelle donnée aux étudiants hitlériens, (Extrait de lettre d’un étudiant allemand)
46 mûr pour la nouvelle conception du monde, et une guerre de religion lui serait fatale. » Finalement le chef des étudiants du
4 1938, Journal d’Allemagne. Les jacobins en chemise brune
47 ue la condition indispensable d’une discipline de guerre . Il n’a pas vu que cette même structure était la cause de la stérilit
48 aix européenne. Car il est clair que la menace de guerre se confond actuellement avec le fait totalitaire. C’est pourquoi, pré
49 re. Tant qu’on n’a pas détruit cette racine de la guerre , on ne peut être sûr que du pire. Le jacobinisme, l’esprit centralisa
50 abstrait — en temps de paix — que pour devenir la guerre concrète. Tout cela ne se justifie que par la guerre. Hors de toute v
51 rre concrète. Tout cela ne se justifie que par la guerre . Hors de toute volonté humaine, bonne ou mauvaise. On me dira sans do
52 rop tard. Désespérer de la paix, c’est rendre une guerre fatale. Désespérer de la révolution fédéraliste, c’est désespérer de
53 sément parce qu’il est trop tard pour empêcher la guerre par tout autre moyen, que nous devons promouvoir cette révolution-là.
54 l’école. 22. L’État totalitaire, c’est l’état de guerre , et de même on peut affirmer qu’une idéologie née du seul combat (Mei