1 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Les Origines d’Hésiode à Charlemagne, (du ixe siècle av. J.-C. au xie siècle de notre ère)
1 nce d’une Europe unie, puis on redescend vers des guerres et des querelles d’investitures : notre enquête sur les Origines se t
2 n a qui disent, qu’il y eut une légion de gens de guerre , qui portait entre autres enseignes un taureau. Quelques-uns disent q
3 gouvernements les sujets sont forcés d’aller à la guerre , d’en supporter toutes les peines, et de mourir même pour leurs maîtr
4 tempérament, que par la crainte des ravages de la guerre  ; de sorte que, quand même il se trouverait parmi eux des hommes brav
5 ir et la propager. Il s’ensuit aussi qu’en cas de guerre , l’Europe est en état de suffire à elle-même, puisque, à côté d’une p
2 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Sur plusieurs siècles de silence « européen »
6 es peuples chrétiens et celui d’une reprise de la guerre contre les Infidèles. La plupart des projets de pacification, et par
3 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Premiers plans d’union
7 nous reste de lui, le Traité sur l’abrègement des guerres et des procès, daté avec la plus grande précision des cinq derniers m
8 me étroitement lié à celui de « l’abréviation des guerres  ». Nous suivrons donc ici l’analyse proposée par Chr. L. Lange dans s
9 e s’ils apprennent que leur pays est en danger de guerre . Cependant, il ne suffit pas de prêcher la paix : Ne voit-on pas que
10 oit-on pas que l’Écriture sainte, qui déteste les guerres , et les prédicateurs qui déclarent ceci au public, ne suffisent pas,
11 aisons des Saints Pères n’ont pu faire cesser les guerres entre chrétiens et tous les périls qui les accompagnent, comment le p
12 s et futurs de l’Église puissent faire cesser les guerres et les cupidités dont elles procèdent ? Il faut des remèdes plus for
13 ’évolution tendait de ce côté-là, il y aurait des guerres , des séditions, des dissensions sans fin ; et il serait impossible po
14 du continent, sont fréquemment affaiblies par des guerres désastreuses. La Germanie, non moins que l’Italie, souffre de luttes
15 sir de voir cesser et disparaître entièrement ces guerres , rapines, désordres (etc.), nous nous sommes décidés, en toute connai
16 lles forces de terre et de mer il faudra faire la guerre , quels chefs militaires, quelles machines et quel matériel de guerre
17 militaires, quelles machines et quel matériel de guerre il sera nécessaire d’employer, à quel endroit toutes les armées de te
4 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Le problème de la guerre et l’essor des États (xvie siècle)
18 3.Le problème de la guerre et l’essor des États (xvie siècle) Trois événements majeurs, duran
19 absolue posent au premier plan le problème de la guerre et du droit de guerre ; tandis que l’expansion du commerce vers d’aut
20 mier plan le problème de la guerre et du droit de guerre  ; tandis que l’expansion du commerce vers d’autres continents pose le
21 èbre auteur du De Indis, citons deux pages sur la guerre  : Nulle guerre n’est légitime, s’il est évident qu’elle est menée au
22 e Indis, citons deux pages sur la guerre : Nulle guerre n’est légitime, s’il est évident qu’elle est menée au détriment de la
23 de toute la République, j’estime que même si une guerre est utile à une province, ou à un État, mais que d’autre part elle es
24 détriment du monde ou de la chrétienté, alors la guerre est par cela même injuste. Si par exemple une guerre de l’Espagne con
25 rre est par cela même injuste. Si par exemple une guerre de l’Espagne contre la France était entreprise par des motifs justes,
26 chrétiens) alors il faudrait s’abstenir de telle guerre .77 On ne peut s’empêcher de penser que Montesquieu, dans sa célèbre
27 e de Castille, Vitoria revient sur l’idée que les guerres ne pourraient être justifiées que par le bien des peuples, mais qu’el
28 rs opposants ; mais il ne leur pardonnera pas les guerres  ; elles ne sont pas inventées pour le bien des princes mais pour le b
29 nt ainsi, veuillez voir, ô hommes de bien, si nos guerres sont au profit de l’Espagne, ou de la France, ou de l’Italie ou de l’
30 nal le moyen de combattre la cause principale des guerres  : l’arrogante et anarchique souveraineté des États80. En régression n
31 ains nationaux, ils se contentent de vitupérer la guerre et de ridiculiser ses prétextes (voir plus loin Érasme) au nom de la
32 si combien, à cette époque, la spéculation sur la guerre et la paix reste abstraite chez les uns, ou cynique chez les autres,
33 de Machiavel (1469-1527), tirées de son Art de la guerre 82. Il y développe une thèse que l’on a vue plus haut esquissée par A
34 mbrables grands hommes qui se sont illustrés à la guerre . L’Afrique n’en a eu qu’un petit nombre, et l’Asie encore moins. Cett
35 nneurs ceux qui se distinguaient dans l’art de la guerre . En effet, en Grèce, sans compter le royaume de Macédoine, il y avait
36 Folie et du traité Dulce bellum inexpertis (« La guerre est douce à ceux qui ne la connaissent pas »). Ce n’est pas lui qui n
37 oici quelques pages qui résument ses idées sur la guerre , sur la stabilité des États européens, sur les Turcs, et sur le natio
38 ui, lorsque le prétexte est trouvé, provoquent la guerre , afin de tout diviser par la discorde de ceux qui vivaient étroitemen
39 e, grâce à cette autorité sans frein que donne la guerre … XXXV. — Ils ne sont jamais unis que pour nuire et ils ne s’entendent
40 trop florissant est presque un motif légitime de guerre . En effet, si nous voulons être justes, quelle autre cause a poussé e
41 moindre parcelle de l’esprit chrétien ? LV. — La guerre , qui est la chose la plus dangereuse qui soit, ne doit être faite qu’
42 ute la nation. Il faut supprimer les causes de la guerre dès qu’elles se manifestent… LVII. — Mais, si la guerre, cette maladi
43 dès qu’elles se manifestent… LVII. — Mais, si la guerre , cette maladie funeste, est à ce point inhérente à la nature humaine
44 pure, plutôt que par les armes : cependant, si la guerre est absolument inévitable, ce malheur serait moins grave que si les c
45 applaudir à ces sarcasmes contre les « causes de guerre  », alléguées par les « princes » ? Mais comment ne pas voir, en même
46 ion » des princes, de même qu’en proposant que la guerre ne soit faite « qu’avec le consentement de toute la nation », loin de
47 te la nation », loin de « supprimer les causes de guerre  », Érasme fait le jeu de ces forces collectives et régressives dont l
48 elles ne pourraient que dévaster l’Europe par des guerres nationales, puis totales ? Il est mieux inspiré lorsqu’en 1530, dans
49 spiré lorsqu’en 1530, dans sa Consultation sur la guerre aux Turcs, il en vient enfin à l’idée d’un Pouvoir supranational : il
50 rir de l’honneur par l’incendie, le meurtre et la guerre devrait pouvoir se réclamer d’une juste cause, sinon l’on verra que c
51 36. 80. « On y pourrait ajouter (à ces causes de guerre ) la religion — écrira Émeric Crucé —, si l’expérience n’eût fait conn
5 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — « Têtes de Turcs »
52 flotte à Lépante en 1571. Ne voit-on pas que les guerres intestines font plus de mal à l’Europe que le Turc ? Peut-être, mais
53 st de faire la paix entre les princes… Dis que la guerre entre chrétiens est criminelle ; blâme-la absolument, comme une dispu
54 iatiques sont craintifs et ne valent rien pour la guerre , étant pareils aux femmes plutôt qu’aux hommes. Au reste, l’Europe ne
55 les dissensions entre les rois de l’Europe et les guerres naissant l’une de l’autre comme les têtes de l’hydre ont encouragé le
56 lus tard : Dès lors, dans une série si longue de guerres qui sont nées l’une de l’autre par une fécondité incroyable, toute l’
6 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Les grands desseins du xviie siècle
57 r massacres et boucherie ?… Mais supposons que la guerre fut nécessaire pour fonder les monarchies. Aujourd’hui qu’elles sont
58 à conserver, chère à Érasme, nous l’avons vu. La guerre est « sans proffit » parce qu’elle ébranle les trônes, même celui du
59 ux blocs » actuels. La plus sûre prévention de la guerre , Crucé la voit dans l’arbitrage, idée reprise du Moyen Âge : Auparav
60 de la religion : Qu’est-il besoin de se faire la guerre pour la diversité des cérémonies ? Je ne dirai pas de religion, vu qu
61 que feraient les peuples, s’ils n’avaient plus la guerre pour « exercice ». Il proposait un plan d’éducation des peuples (scie
62 a « Charte de l’Atlantique », pendant la dernière guerre , exerça, elle aussi, une grande action morale bien que ni Churchill n
63 e pour surmonter l’entraînement fatidique vers la guerre , l’espoir placé dans une justice supérieure aux États ; et surtout :
64 aire, car mon espoir est d’adoucir les maux de la guerre par mon message, comme par une musique tout harmonieuse, et sinon je
65 illaume III d’Orange, devenu roi d’Angleterre. La guerre est générale. C’est le spectacle des « tragédies sanglantes de cette
66 le spectacle des « tragédies sanglantes de cette guerre , en Hongrie, en Allemagne, en Flandres, en Irlande, et sur les mers »
67 moyen de la réaliser, à savoir la justice, non la guerre  ; et « que la justice est le fruit du gouvernement, comme le gouverne
68 e seront diminués ; au contraire, le budget de la guerre pouvant être réduit, par suite de mon plan, les deniers seront mieux
69 aucun gouvernement, qui sont la conséquence de la guerre partout, seront évités. Il y a encore un bienfait manifeste qui sera
70 ation du christianisme qui a souffert du fait des guerres sanglantes et injustes que les chrétiens ont faites non seulement con
71 t et le droit n’a pas été non plus la cause de la guerre . Non seulement des chrétiens contre des chrétiens, mais encore dans u
72 sont la conséquence des dépenses dévorantes de la guerre . Ils auront alors la possibilité d’améliorer les œuvres publiques pou
73 ves et aux orphelins de ceux qui meurent dans les guerres et à ceux qui ont été estropiés ; elles représentent une très grosse
74 ités et pays qui sont mis à sac par la rage de la guerre seront préservés. Ce vœu sera bien entendu dans les Flandres et en Ho
75 arbitrage permanent entre eux pour terminer sans guerre leurs différends futurs et pour entretenir aussi un commerce perpétue
76 enfin touché sensiblement de tous les maux que la Guerre cause aux Souverains d’Europe & à leurs Sujets, je pris la résolu
77 trouver des moyens praticables pour terminer sans Guerre tous leurs differens futurs, & pour rendre ainsi entre eux la Pai
78 , sur la nécessité où ils se trouvent d’avoir des Guerres entre eux, pour la possession ou pour le partage de quelques biens, &
79 résent, soit pour se dispenser d’entreprendre ces Guerres , soit pour n’y pas succomber quand elles ont été entreprises. Je trou
80 pour terminer équitablement, & sur tout sans Guerre les différens futurs… Ce sont ces réflexions qui sont le sujet du pre
81 e de l’Europe ne sçauroit jamais produire que des Guerres presque continuelles ; parce qu’elle ne sçauroit jamais procurer la s
82 uroit procurer de sûreté suffisante ni contre les Guerres Étrangères, ni contre les Guerres Civiles, & ne sçauroit par cons
83 e ni contre les Guerres Étrangères, ni contre les Guerres Civiles, & ne sçauroit par conséquent procurer de sûreté suffisan
84 rver dans le gouvernement présent, pour éviter la Guerre entre elles, & pour se procurer tous les avantages d’un Commerce
85 e tous les différens futurs se termineraient sans Guerre par la voye des Arbitres, sûreté que l’on ne peut jamais trouver sans
86 ain qui prendra les armes avant la déclaration de guerre de l’Union, ou qui refusera d’exécuter un Réglement de la Société, el
87 uter un Réglement de la Société, elle lui fera la Guerre , jusqu’à ce qu’il soit désarmé, & jusqu’à l’exécution du Jugement
88 amp; des Réglemens il payera même les frais de la Guerre , & le Païs qui sera conquis sur lui lors de la suspension d’armes
7 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — En marge des grands plans, l’utopie prolifère
89 vec un bel optimisme, jamais république ne fit la guerre pour s’agrandir. Un aventurier français, auteur d’un ouvrage d’économ
90 à l’en croire : On ne parle que des machines de Guerre et les plus destructives sont toujours les mieux reçues. Un Particuli
91 , observe-t-il, qui ont propagé le fléau de leurs guerres sur les autres continents, et cela du fait de leur expansion économiq
92 e ne sont plus les armées aujourd’hui qui font la guerre , ce sont les Arts, parce qu’ils procurent les richesses qui sont les
93 procurent les richesses qui sont les nerfs de la Guerre . Cet esprit très moderne, et sobre, ne voit d’espoir que dans une tr
8 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Perspectives élargies
94 , des contributions communes sont exigées pour la guerre contre les incroyants et que l’on y fait régner la justice entre les
95 et que ceux-ci, au nom du Christ, ont déclaré la guerre aux ennemis du nom chrétien. On reconnaît ici les thèses fondamental
96 es États de la famine. Mais pour faire cesser les guerres , il faudroit qu’un autre Henri IV, avec quelques grands princes de so
97 Japon dont les mœurs rappellent Rome au temps des guerres puniques ; c’est le même esprit farouche et belliqueux et la langue m
98 liées les unes aux autres en temps de paix et de guerre  ; l’Empire germanique lui-même n’est qu’un ensemble de cités libres d
9 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — L’Europe des lumières
99 sans cesse les négociations, même au milieu de la guerre et entretenant les unes chez les autres des ambassadeurs ou des espio
100 ’état réel de l’Europe ? On n’y a su prévenir les guerres particulières que pour en allumer de générales, on ne s’unit à quelqu
101 s brigandages, les usurpations, les révoltes, les guerres , les meurtres, qui désolent journellement ce respectable séjour des s
102 i misérables, des gouvernements si modérés et des guerres si cruelles : on sait à peine comment concilier ces étranges contrari
103 s fréquentes querelles ont presque la cruauté des guerres civiles. Voyons maintenant de quelle manière ce grand ouvrage, commen
104 à ceux du prince ? Les ministres ont besoin de la guerre pour se rendre nécessaires… Et le public ne laisse pas de demander po
105 dérés polonais, au cours d’une suspension de leur guerre contre les Russes. À la veille du partage tragique, ces patriotes dem
106 vous liera par des traités : il n’y aura pas une guerre en Europe où vous n’ayez l’honneur d’être fourrés : si le bonheur vou
10 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Évolution : vers le progrès ou vers la décadence ?
107 fruits de l’industrie. La rapide impulsion de la guerre agita le monde barbare, et les révolutions de la Chine entraînèrent c
108 grès des sciences et de l’industrie ; en temps de guerre , des contestations passagères et peu décisives exercent les forces mi
109 , ont appliqué leurs découvertes au service de la guerre  ; et les combattans emploient aujourd’hui les méthodes les plus savan
110 onquérir. Leurs découvertes dans la science de la guerre seraient nécessairement accompagnées comme l’exemple de la Russie le
111 i ne sera pas causée par des insurrections et des guerres civiles, mais par une résistance à la fois tranquille et opiniâtre, i
11 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — La Révolution française et l’Europe
112 va se voir rapidement entraînée dans une suite de guerres qui créeront le nationalisme moderne. Une déclaration de Mirabeau, le
113 osophie, absoudra l’espèce humaine du crime de la guerre et proclamera la paix universelle ; alors le bonheur des peuples sera
114 rminent la Révolution sont en fait dictées par la guerre , qu’elle mène au nom de la liberté et de la paix universelle. Robespi
115 vait publié le 15 décembre 1791, cet appel à la «  guerre sainte » de la Raison anticléricale : La guerre ! la guerre ! tel es
116  guerre sainte » de la Raison anticléricale : La guerre  ! la guerre ! tel est le cri de tous les patriotes, tel est le vœu de
117 te » de la Raison anticléricale : La guerre ! la guerre  ! tel est le cri de tous les patriotes, tel est le vœu de tous les am
118 attaquer et renverser leurs tyrans… C’est à cette guerre sainte qu’Anacharsis Cloots est venu inviter l’Assemblée nationale, a
119 , je m’y oppose ; cette résistance est un état de guerre et de servitude dont le genre humain, l’être suprême, fera justice tô
120 ondiale centralisée : Un corps ne se fait pas la guerre à lui-même, et le genre humain vivra en paix, lorsqu’il ne formera qu
12 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Plans d’union européenne contemporains de la Révolution
121 bjets et des Sujets du droit international, de la Guerre et de la Paix. C’est dans le quatrième essai, « A Plan for an Univers
122 z un Tribunal commun, et la nécessité de faire la guerre ne résultera plus des différences d’opinion. Juste ou non, la sentenc
123 e de nos persécuteurs, que les vicissitudes d’une guerre sanglante touchent nos seuls ennemis ! Et que les nations, s’unissant
124 tendances « antisociales » des États (conquêtes, guerres , impôts et armements toujours plus lourds, hausse des prix) ne peuven
125 ncore été tout à fait banni de la politique de la guerre comme une expression pédante, et qu’aucun État ne se soit enhardi à s
126 ingénument, pour « justifier » une déclaration de guerre , Hugo Grotius, Pufendorf, Vattel et d’autres encore (tristes consolat
127 is prononcé par les États qui veulent se faire la guerre , à moins que ce ne fût par ironie, et dans le sens où le définissait
128 e du droit des gens, comprise comme un droit à la guerre , est proprement inconcevable (puisque ce serait le droit de décider c
129 yen de sortir de l’absence de légalité, source de guerres déclarées, que de renoncer, comme les individus, à leur liberté sauva
130 e, sans cesse élargie, qui puisse préserver de la guerre et contenir le torrent de ces dispositions hostiles et opposées au dr
131 ut faire quelque chose pour prévenir le retour de guerres intestines qui ruinent l’Europe, cette « vingtième partie des terres
132 curité d’une paix durable au succès incertain des guerres  ; un tel moment peut et doit se retrouver et tout ce qui, parmi les h
133 lque part son contrepoids. À défaut de rendre les guerres impossibles — ce qu’aucune alliance générale ou particulière n’eût pu
134 haque fois qu’il le fallait, à la tentation de la guerre les grandes difficultés que celle-ci soulève ; ou on cherchait à élim
135 contre un État ne signifient rien d’autre que la guerre  ; par conséquent, la guerre reste inévitable, même si la Constitution
136 t rien d’autre que la guerre ; par conséquent, la guerre reste inévitable, même si la Constitution européenne venait à voir le
137 onstitution européenne venait à voir le jour. La guerre reste donc inévitable, et comme la Révolution française vient d’aggra
138 randeur et le bien-être de l’État reposent sur la guerre et les conquêtes. Les gouvernements apprenaient peu à peu que la sour
139 e le gain le plus considérable acquis grâce à une guerre ne peut jamais, si on le considère selon une optique juste, compenser
140 s autres nations. Quant aux ravages causés par la guerre , quelles que soient les régions touchées par ce fléau, ils sont toujo
141 ix sur la terre, elle s’est mise au service de la guerre , lui fournissant maintes occasions d’éclater et maints moyens de se d
142 tives nous promettent. Dans le bouleversement des guerres , une nouvelle Constitution de droit international peut naître et se d
143 ibilité de la paix est très éloignée de nous ; la guerre est notre destin sur terre, et si des changements et révolutions extr
144 eux paradoxes. Contrairement à Kant, il croit la guerre inévitable, mais il est loin de la diviniser comme J. de Maistre : il
145 des nations, la paix était davantage la paix, la guerre était un peu moins la guerre. J’irai plus loin. Il y eut des temps où
146 avantage la paix, la guerre était un peu moins la guerre . J’irai plus loin. Il y eut des temps où des communautés apparemment
147 us tard bien des nations de l’Europe, au cours de guerres longues et sanglantes. La cause doit en être cherchée dans la similit
13 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (I)
148 er (1759-1805) lorsqu’il écrit son Histoire de la guerre de Trente Ans (dès 1790) vient enfin de s’établir à Weimar. Son « Stu
149 allemand. Dès la seconde page de l’Histoire de la guerre de Trente Ans, il expose sa thèse à grands traits : C’est la Réforma
150 peu partout, furent terribles et désastreux : une guerre éclata, dévastatrice, et qui dura trente ans… Mais l’Europe réchappa,
151 ppa, insoumise et indépendante, de cette terrible guerre , pendant laquelle elle s’affirma pour la première fois comme une comm
152 ua réellement pour la première fois pendant cette guerre , représente un progrès assez considérable pour que le citoyen du mond
153 opéens chrétiens ; il imposera sa culture, par la guerre s’il le faut, aux peuples du reste du monde, et la Science finalement
154 lorer l’inévitable » : Si l’on veut supprimer la guerre , il faut en supprimer la cause. Il faut que chaque État obtienne ce q
155 État obtienne ce qu’il projette d’obtenir par la guerre et ce que seulement il peut projeter raisonnablement d’obtenir, ses f
14 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Napoléon et l’Europe
156 ng. Ce bon cœur si honnête que presque toutes les guerres européennes ont transpercé à coups de canon !165 Que pensait dans l
157 cou accomplissait et terminait mes expéditions de guerre . C’était, pour la grande cause, la fin des hasards et le commencement
15 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — L’Europe des adversaires de l’empereur
158 rope. La polémique de Benjamin Constant contre la guerre se lie donc à une attaque contre l’idée jacobine de la nation central
159 localité, nos soi-disant patriotes ont déclaré la guerre à toutes ces choses. Ils ont tari cette source naturelle du patriotis
160 ’efforçait de maintenir égales : c’était créer la guerre et l’entretenir constitutionnellement ; car deux ligues d’égale force
161 rement rivales, et il n’y a pas de rivalités sans guerres . Dès lors chaque puissance n’eut d’autre occupation que d’accroître s
162 s actives ; car depuis le traité de Westphalie la guerre a été l’état habituel de l’Europe… L’Europe a formé autrefois une soc
163 à devenir moindres, les troubles à s’apaiser, les guerres à s’éteindre ; c’est là que nous tendons sans cesse, c’est là que le
164 le exalte la paix, pendant que lui profère que la guerre est divine ; elle voit dans le catholicisme et le protestantisme deux
16 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (II)
165 Ce grand schisme intérieur, qu’accompagnèrent des guerres destructrices, fut une démonstration remarquable de la nocivité de la
166 asse ecclésiastique se livrent nécessairement une guerre d’extermination, dès qu’elles sont séparées ; car elles se disputent
167 comme dans les sciences, la fin historique de la guerre ne serait point d’abord d’amener une connexion plus étroite et plus v
168 et ne saurait être prise d’assaut. Qui sait si la guerre n’a pas assez duré ? Mais elle ne cessera jamais, tant qu’on n’aura p
169 terrain de la vie, continuellement agité dans la guerre et dans la paix, dans les métiers et dans les arts. Dans ses Vorlesu
170 celles qui étaient très éloignées, mais était en guerre avec les plus proches. … En général, si misérable que puisse paraître
171 au service de l’unité avait disparu, un siècle de guerre et d’ébranlement. Pour Georg Friedrich Hegel (1770-1831), l’Histoire
17 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’harmonie entre les nations libérées à l’anarchie des États souverains
172 de l’Europe, mais de l’avenir de l’humanité. Les guerres civiles de l’Europe sont finies, la rivalité des peuples qui la compo
173 sé produire la paix, et qui a produit la Première Guerre mondiale ? Le romantisme, en appelant lyriquement et justifiant doctr
174 leur « égoïsme sacré », donnera nécessairement la guerre , au point précis où la grande Dialectique idéaliste prévoyait l’avène
175 nde invivable, serait l’issue fatale d’une grande guerre franco-allemande, déclenchée par les idées révolutionnaires de Paris 
176 e toujours, aurait donné le signal ? Ce serait la guerre , la plus épouvantable des guerres d’anéantissement, qui enverrait dan
177 l ? Ce serait la guerre, la plus épouvantable des guerres d’anéantissement, qui enverrait dans l’arène les deux plus nobles peu
178 l’estime et de la sympathie. Ce n’est point là la guerre , c’est la nature. Ce n’est point là l’agitation de l’Europe, c’est la
179 s. Qu’est-ce qui convenait dans l’hypothèse d’une guerre en France ? Ce qui convenait à la Russie, c’était que ces monarchies
180 e contraire ; mais pour que la Russie accepte une guerre générale, pour que la Russie s’empare de l’Europe, il faut auparavant
18 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un idéal de compensation : les États-Unis d’Europe
181 uelqu’un, il y a quatre siècles, à l’époque où la guerre existait de commune à commune, de ville à ville, de province à provin
182 e : Un jour viendra où vous ne vous ferez plus la guerre , un jour viendra où vous ne lèverez plus d’hommes d’armes les uns con
183 t des mains, à vous aussi ! Un jour viendra où la guerre vous paraîtra aussi absurde et aussi impossible entre Paris et Londre
184 par ces mots : « Mes compatriotes européens. » La guerre de 1870 a remis la civilisation en question. Allons-nous vers l’Europ
185 e empire ou l’Europe république ? Et cela par une guerre ou par une révolution ? Il ne le sait, mais il s’écrie213 : … à cou
186 et les dogmes qui ont le sabre au poing. Plus de guerres , plus de massacres, plus de carnages ; libre pensée, libre échange ;
19 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un problème séculaire : la Russie et l’Europe
187 ’Europe lorsque ses divisions spirituelles et ses guerres auront achevé de l’épuiser. En 1797, Jean de Müller annonce que « l’a
188 e d’Alexandre, puis de Nicolas Ier, au sortir des guerres napoléoniennes, est encore en plein servage, mais son élite intellect
189 nterrement. Je ne veux pas parler seulement de la guerre , ni des Tuileries ; je savais sans cela que tout passerait, toute la
20 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’historisme au pessimisme
190 ts de la raison et de la civilisation ». C’est la guerre de 1870, illustrant les conséquences tragiques du nationalisme d’État
191 auss. Sa première lettre est datée du début de la guerre , sa seconde lettre de la fin. L’idée de fédération y surgit une fois
192 ut être l’ouvrage que de l’Europe, qui a blâmé la guerre et qui doit vouloir qu’aucun des membres de la famille européenne ne
193 celle que l’Église offrait au Moyen Âge.245 … La guerre sera sans fin, si l’on n’admet des prescriptions pour les violences d
194 re conquérant ou d’une accumulation des moyens de guerre au service d’un État ou d’une tendance, ou peut-être même des masses
195 i aux physiciens d’aujourd’hui. Ce n’est pas à la guerre avec l’Inde, ni aux complications en Asie que l’Europe devrait demand
196 es, qui ne seront pas de moindre envergure que la guerre de Trente Ans ou la Révolution française et ses suites. Mais le xixe
197 el ne s’arrête pas à 1900 : car c’est la Première Guerre mondiale qui l’achève, aux deux sens du terme. De cet achèvement norm
198 l’un de ses disciples à la veille de la Première Guerre mondiale262 : Octobre 1908. — L’Europe est, par excellence, la terre
199 slave… C’est gai pour demain ! Je vous dis que la guerre viendra de la Russie. 12 octobre 1908. — En Amérique on a fédéré des
200 i l’attend ? Avant dix ans, elle sombrera dans la guerre et l’anarchie, comme elle a toujours fait deux ou trois fois par sièc
201 l’inconscience générale du véritable enjeu de la guerre . Car en 1914, ainsi que l’écrira plus tard Jules Romains : Ni les ro
202 au juste pourquoi ils tenaient tant à se faire la guerre , ni ce qu’ils y cherchaient. Ni les uns ni les autres n’avaient prése
203 romanesque des Hommes de Bonne Volonté. En pleine guerre des nations, Romains avait lancé un pamphlet : Pour que l’Europe soit
204 rojets d’union date des lendemains de la Première Guerre mondiale. Et la naissance d’une action politique, économique et cultu
205 ojets une réalité date du lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il fallait toucher le fond, c’est fait. L’Europe unie naît
206 Marché commun européen : « Au-delà de toutes ces guerres nationales, de ces « empires » et de ce qui occupe le premier plan, j
207 93-4. 265. Romain Rolland, Journal des années de guerre , p. 735.
21 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — « Tout s’est senti périr »
208 es totalitaires, d’où devait résulter la Deuxième Guerre mondiale. Paul Valéry les juge ainsi : L’Europe avait en soi de quo
209 m, nolentem trahunt.268 Conçu avant la Première Guerre mondiale et terminé en 1917, le livre de Spengler fut en réalité un o
210 n n’a tant lu, ni si passionnément que pendant la guerre  : demandez aux libraires. Jamais on n’a tant prié, ni si profondément
211 freusement clairvoyant contemple le passage de la guerre à la paix. Ce passage est plus obscur, plus dangereux que le passage
212 ur, plus dangereux que le passage de la paix à la guerre  ; tous les peuples en sont troublés. « Et moi, se dit-il, moi l’intel
213 de se traduire par des destructions comme fait la guerre . C’est le temps d’une concurrence créatrice, et de la lutte des produ
214 -nous aussi quelque jour l’occupation. Encore une guerre européenne fratricide, et l’on en sera au point où nous ne pourrons p
215 « humanisme intégral ». À la veille de la Seconde Guerre mondiale, dans une conférence sur le Crépuscule de la Civilisation, i
22 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — Crépuscule ou nouvelle aurore ?
216 qui animent le débat intellectuel, entre les deux guerres , et qui nient nos fatalités, sont dans ce sens autant de signes d’une
217 à la veille, l’autre au lendemain de la Deuxième Guerre  — ne serait-il pas le signe avant-coureur d’une renaissance ? José O
218 ri Pirenne a composé dans sa captivité pendant la guerre de 1914, nous exposent l’histoire des différentes parties de l’Europe
219 an Gerson ; encore au xviiie siècle, pendant les guerres entre la France et l’Allemagne, la plupart des plus petites cours all
23 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des fédérations. De l’Unité de culture à l’union politique
220 lecture d’un Ancien Testament dont les héros, les guerres et les miracles, étaient devenus, depuis Luther, leur véritable Antiq
221 Vers le milieu du xxe siècle, après la Première Guerre mondiale, lorsque l’on se remit à réfléchir sur ce qui valait encore
222 e, parmi les nombreux qui ont été formés après la guerre , qui ne se soit pas perdu et dissipé et qui même gagne du terrain d’a
223 t, dont il disait : Ce sont eux qui ont gagné la guerre et non pas nous. Ce sont eux qui ont repris en charge le progrès et l
224 arge le progrès et la foi au progrès… Avant cette guerre , le nom d’Europe évoquait un foyer intense dont le rayonnement s’élar
225 oduisit dans nos esprits, au lendemain de l’autre guerre , la phrase fameuse de Valéry sur l’Europe « petit cap de l’Asie ». Au
226 andes découvertes, par ses armes et son art de la guerre mis au service tantôt de la rapacité de telle nation ou de tel prince
227 tre qui ne commence qu’après la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’inquiétude et la colère que provoquèrent en Occident les
228 n’avions pas beaucoup pensé avant que la Première Guerre mondiale n’eût compromis la solidité et ce que nous avions cru être l
229 érée que l’Europe finit par pâtir, du fait de ses guerres fratricides dans lesquelles elle s’épuise. Et cependant, une Europe u
230 Europe moderne, elle a trouvé sa revanche dans la guerre européenne, qui a provoqué dans la vie de l’Europe un schisme beaucou
231 e un schisme beaucoup plus profond que toutes les guerres passées, et l’on en constate à présent les conséquences dans les foll
232 et survoler le fait national. En pleine Deuxième Guerre mondiale, il fallait au contraire un certain courage pour oser annonc
233 soit ici, en son cœur, que se soient allumées les guerres monstrueuses qui ont ravagé le monde : c’est au point le plus faible
234 ux internationaux. Tout cela a été tenté avant la guerre de 1939. Aujourd’hui ces réalisations, qui ne manquent pas d’intérêt,
24 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Appendice. Manifestes pour l’union européenne, (de 1922 à 1960)
235 s’assurer de sa subsistance autonome en temps de guerre , comme une place assiégée. Il lui faut pour cela des industries natio
236 stitution de l’arbitrage obligatoire au risque de guerre pourrait ouvrir la voie à la suppression des frontières douanières et
237 e vérité simple : une Europe divisée conduit à la guerre , à l’oppression, à la misère, une Europe unie à la paix, à la prospér
238 s, matériels et moraux, consécutifs à la dernière guerre aura bientôt libéré l’Europe nouvelle de ce qui grevait le plus lourd
239 déchaînement de souverainetés devenues folles. La guerre de 1939 était dès lors fatale. On n’a pas oublié qu’Hitler prétendait
240 947, leur premier grand congrès européen après la guerre , sont animés par de jeunes chefs issus de la Résistance : Spinelli, K
241 puissant rassemblement d’hommes libres. Jamais la guerre , la peur et la misère n’auront été mises en échec par un plus formida