1 1942, La Part du diable (1982). Hitler ou l’alibi
1 chelles de valeurs. Tout le monde était contre la guerre et tout le monde acceptait de la faire sur le slogan de « liberté »,
2 ouvient d’avoir entendu en Suisse, au début de la guerre , le grand théologien Karl Barth répondre à la fameuse question : Hitl
3 pour les générations à venir. Je dis qu’avant la guerre de 1939, la majorité des hommes savaient qu’Hitler était le nom d’un
4 qui fait la valeur de la vie. Je songe au chef de guerre qui traverse aujourd’hui ces rues les plus émouvantes du monde : il n
5 Führer doit être très méchant pour faire ainsi la guerre à tout le monde. » Mais ce n’était pas sa plus ou moins grande méchan
6 de liberté qui le démente. Après Hitler, après la guerre et la victoire, les peuples de la terre vont s’éveiller dans un lende
7 Mais comment l’homme compensera-t-il l’absence de guerre  ? Voici la tragédie nouvelle : nous avons tout prévu contre un futur
8 es pour la Patrie ou le Parti. S’il n’y a plus de guerres , qui fera des héros ? Qui réveillera le sens du sacrifice ? Pour qui 
9 comment vivre s’il n’y a plus de paroxysmes ? La guerre était pour nous la grande permission, le grand ajournement de nos pro
10 at de grâce. Telle la Fête chez les primitifs, la guerre était le « grand Temps » de l’humanité moderne, la seule excuse que n
11 à ce siècle pour lui faire oublier son goût de la guerre  ? Quels drames nouveaux pour remplacer, sur la scène vide, l’Ennemi d
12 ise de compensation délirante que fut la première guerre totale et planétaire. Il va se baigner avec délices dans la grande co
2 1942, La Part du diable (1982). Le diable démocrate
13 as aussi simple qu’une gifle ne vaut rien pour la guerre . » C’est sans doute vrai pour une armée. Mais cette guerre-ci oppose
14 C’est sans doute vrai pour une armée. Mais cette guerre -ci oppose bien plus que des armées. Elle oppose des conceptions de la
15 ns les deux Amériques, j’ai traversé durant cette guerre une bonne douzaine de frontières, et j’ai rempli quelques centaines d
16 ndu, ces procédures sont justifiables en temps de guerre . Une société démocratique doit se protéger comme les autres. Elle dev
17 i pour le culte des « belles brutes », ni pour la guerre . Mais je constate que dans une société où le sens spirituel s’endort,
18 her, et tous ces procédés lui paraissent de bonne guerre s’ils vous assurent le prestige personnel et la faveur intéressée des
19 t différent. 14. Je ne parle pas des héros de la guerre , mais de la paix. 15. Est-ce un si grand bien ? Pour le grand nombre
3 1942, La Part du diable (1982). Le diable dans nos Dieux et dans nos maladies
20 ent en naître. Le Mal n’est pas nécessairement la guerre par exemple, mais l’utilisation de la guerre, pour stériliser notre f
21 t la guerre par exemple, mais l’utilisation de la guerre , pour stériliser notre foi, ou l’utilisation de la paix non moins, et
22 es considérables, agrandissant le phénomène de la guerre , brusquement, aux proportions du continent. Ainsi, par une mutation
23 roblèmes sociaux. Et ceux-ci sont à l’origine des guerres du xxe siècle. Tout le mal vient des étages ! » À vrai dire, on en r
24 il possible. C’est le cauchemar de la réalité. La guerre existe autour de nous, elle est fausse, impossible et réelle. Elle no
25 rouillez donc pas tout. » Je sais, nous sommes en guerre , et il s’agit de gagner. Mais à quel Bien et à quel Mal avons-nous cr
4 1942, La Part du diable (1982). Le Bleu du Ciel
26 se de la résistance d’une âme au diable, ou de la guerre des démocraties contre les dictatures totalitaires. Si vous opposez a
27 ’est l’événement lui-même qui répercute le cri de guerre de l’archange lumineux. Avez-vous des oreilles pour l’entendre ? Le m
28 tout devient clair et décisif. À l’épreuve de la guerre et du meurtre, nos illusions, immédiatement châtiées, se dénoncent co
29 emanderai ce qu’ils estiment possible, hors de la guerre et de l’État totalitaire, qui n’est rien d’autre que l’état de guerre
30 totalitaire, qui n’est rien d’autre que l’état de guerre en permanence ? Beaucoup de choses impossibles nous arrivent. Un beau
31 nom de leur liberté contre un tyran qui menait sa guerre au nom de la liberté du peuple allemand. Cet autocrate botté se procl
32 rite, un faible, un refoulé ou un raseur. Mais la guerre nous montre autre chose. Quand une démocratie rougit de ses vertus, s
33 archies de l’Ordre : l’ordre céleste et le cri de guerre de l’Ange blanc, l’ordre intérieur de la sainteté, l’ordre cosmique e
5 1982, La Part du diable (1982). Postface après quarante ans
34 I J’ai écrit ce livre à New York. C’était la guerre , pour moi l’exil, et depuis plusieurs mois je vivais seul. Dans mon j
35 ur que le monde soit de nouveau plus grand que la guerre , et le cœur plus libre d’aimer ? Oui, ce soir. 14 mars Promenade auto
36 émules dans le zèle imbécile. Mais nous étions en guerre , tout voyage interdit. Ce chapitre eût alors introduit celui que méri
37 phénomène religieux. Ce que j’annonçais avant la guerre déjà et dans ce livre (au chapitre XXIII) se réalise dans le monde en
38 upart des saints, plus en complicité native qu’en guerre ouverte, et s’il m’arrive d’admirer sa technique, je n’ai jamais pu m