1 1988, Inédits (extraits de cours). « L’heure est venue. Allons-y » [préface d’Alexandre Marc]
1 ar des affrontements inexpiables, ravagée par des guerres incessantes, quelque chose d’ineffaçable qu’il n’est pas interdit de
2 1988, Inédits (extraits de cours). État-nation
2 er sur un même territoire, défini par le sort des guerres et aussitôt baptisé « sol sacré de la patrie », des réalités absolume
3 xixe siècle, à la suite de la Révolution et des guerres de l’Empire, l’ont fait contre les traditions des provinces, contre l
4 cesseurs de l’Autriche-Hongrie, après la Première Guerre mondiale. 31 janvier 1969 Les quatre éléments d’étatisation de l’exis
5 rces vives de la seconde pour les tourner vers la guerre — va s’achever (prendre fin et s’épanouir à la fois) avec la Première
6 dre fin et s’épanouir à la fois) avec la Première Guerre mondiale, 1914 étant une charnière. Le xixe siècle, à dater de 1815,
7 ar l’absorption religieuse plus encore que par la guerre . La guerre, elle, favorise la concentration des pouvoirs de décision
8 tion religieuse plus encore que par la guerre. La guerre , elle, favorise la concentration des pouvoirs de décision entre les m
9 et morales. L’État a sa source principale dans la guerre . Mais dans la formation des empires, c’est l’élément mystique de l’ex
10 s voisines qui joue. Si l’État est une machine de guerre , on peut dire que l’empire est le résultat d’une croisade. C’est une
11 léthargie civique », et conduisant au-dehors à la guerre . 22 novembre 1968 Avec la création de l’Université de France, on touc
12 lication du système des États-nations et de leurs guerres fatales, en 1914-1918 et en 1939-1945. Ainsi a été démontrée la nociv
13 13 juin 1969 Y avait-il vraiment, entre les deux guerres , une différence très tranchée entre les démocrates à l’Ouest, et les
14 rien. 15 janvier 1965 Ce qui a déclenché donc la guerre de 1939, ce sont au total, dans les très grandes lignes, les mêmes fo
15 lignes, les mêmes forces qui avaient déclenché la guerre de 1914 : c’est-à-dire le dogme de la souveraineté nationale, qui ne
16 Il y a un exemple célèbre tout près de nous : la guerre de Suez. La première définition de la souveraineté nationale — avec l
17 , l’État d’une nation souveraine peut déclarer la guerre et conclure la paix quand il le veut. Or, la France et l’Angleterre,
18 qui avaient jugé bon et opportun de déclencher la guerre de Suez, se sont vues stoppées brutalement — comme on stoppe des joue
19 la Russie et les États-Unis, et ont dû arrêter la guerre qu’elles étaient en train de gagner militairement, après quelques jou
20 nt encore refuser de s’unir. 5. État-nation et guerre 3 juin 1966 Les États sont nés de la guerre : voilà ce qu’ont trè
21 t guerre 3 juin 1966 Les États sont nés de la guerre  : voilà ce qu’ont très bien vu Machiavel et Bodin. Ils sont nés d’abo
22 vu Machiavel et Bodin. Ils sont nés d’abord de la guerre de Cent Ans ; ils sont nés des guerres entre les deux premiers États
23 abord de la guerre de Cent Ans ; ils sont nés des guerres entre les deux premiers États bien constitués, la France et l’Anglete
24 France et l’Angleterre. Plus tard, la plupart des guerres entre les autres États européens ont été causées par le besoin de les
25 les réunir. 3 novembre 1964 Il faut noter que les guerres nationales, qu’elles soient civiles ou étrangères, qu’il s’agisse d’u
26 oient civiles ou étrangères, qu’il s’agisse d’une guerre « froide » comme on dira dans notre siècle ou d’une guerre déclarée,
27 froide » comme on dira dans notre siècle ou d’une guerre déclarée, justifient le sacrifice, qu’on dit temporaire, de certaines
28 nisme de l’État-nation conduit non seulement à la guerre , mais trouve dans la guerre, dans la poursuite de la guerre, les cond
29 it non seulement à la guerre, mais trouve dans la guerre , dans la poursuite de la guerre, les conditions du renforcement conti
30 is trouve dans la guerre, dans la poursuite de la guerre , les conditions du renforcement continuel de son pouvoir. 22 novembre
31 ument de la nation missionnaire. Et en retour, la guerre va renforcer l’État, car pendant une guerre — qu’elle soit civile ou
32 r, la guerre va renforcer l’État, car pendant une guerre — qu’elle soit civile ou étrangère — on suspend toujours un certain n
33 va prendre le pouvoir sur tout, à la faveur de la guerre . J’ai souvent souligné ce mécanisme inévitable, cet engrenage de la g
34 igné ce mécanisme inévitable, cet engrenage de la guerre qui renforce l’État pour sauver la nation, qui oblige à des mesures q
35 des mesures qui sont données comme des mesures de guerre , et qui ne sont jamais rapportées une fois la guerre finie. 27 juin 1
36 rre, et qui ne sont jamais rapportées une fois la guerre finie. 27 juin 1969 Dans les grands États qui se trouvent être en cri
37 ts qui se trouvent être en crise à la suite de la guerre — la Russie, l’Italie et l’Allemagne, pour des raisons différentes —,
38 n Russie). L’État-nation aboutit logiquement à la guerre de 1914. L’État totalitaire aboutira non moins logiquement à la guerr
39 t totalitaire aboutira non moins logiquement à la guerre totale de 1939-1945. 27 juin 1969 Chacun va développer un nationalism
40 tout le xixe siècle. Ceci mènera fatalement à la guerre de 1914. Il a cependant fallu tout un travail d’incubation pour impos
41 manifester, pour que l’Allemagne puisse partir en guerre au nom de sa mission de Kultur, tandis que la France part en guerre a
42 a mission de Kultur, tandis que la France part en guerre au nom de sa mission de civilisation. Chaque pays a ainsi sa mission
43 n et se donne une bonne conscience pour partir en guerre au nom de toutes les philosophies politiques qui ont été inculquées d
44 nt-cinquante ans. Ainsi, la véritable cause de la guerre de 1914 est le nationalisme, on pourrait même dire la religion du nat
45 en plus à la religion chrétienne. 16 mai 1969 La guerre de 1914 a éclaté d’une façon légitime, c’est-à-dire en parfaite logiq
46 es et consolidées sans cesse pendant cent ans. La guerre de 1914 a éclaté au point de convergence géométrique de toutes les fo
47 uillet 1914, il semble que personne ne voulait la guerre et n’osait dire qu’il la voulait, mais qu’un mécanisme inexorable éta
48 rmet mieux de réaliser tout cela que la menace de guerre et la préparation à la guerre. J’avais ainsi écrit en 1934 : « L’État
49 la que la menace de guerre et la préparation à la guerre . J’avais ainsi écrit en 1934 : « L’État totalitaire, c’est l’état de
50 t en 1934 : « L’État totalitaire, c’est l’état de guerre . » 24 janvier 1969 Ce qui fait la grande force de l’État, c’est aussi
51 l’esprit de la fédération. 27 juin 1969 Après la guerre de 1914, on n’arrive pas à surmonter le nationalisme et la formule st
52 elle à la suite de la Révolution française et des guerres napoléoniennes. Cette idée de “nation” correspond en fait à la mainmi
53 , de la souveraineté sans atteintes, préparant la guerre et refusant l’union dans un esprit de clocher en somme très féodal. P
3 1988, Inédits (extraits de cours). Europe
54 entre eux, qui, de temps en temps, aboutit à des guerres effroyables qui risquent de ruiner l’ensemble européen, mais qui, qua
55  vivez en paix ». 10 juin 1977 Au lendemain de la guerre , on espérait que le Parlement de Strasbourg, par exemple, qui a comme
4 1988, Inédits (extraits de cours). Fédéralisme
56 ar Hegel « L’État-nation cherche au-dehors par la guerre la tranquillité (stabilité) qui lui manque au-dedans », est condamné
57 té) qui lui manque au-dedans », est condamné à la guerre ou à l’éclatement. 5. Moyens et stratégies d’une fédération 3 f
5 1988, Inédits (extraits de cours). Liberté
58 ndispensable aux voisins. Se préparer à gagner la guerre ou se préparer à animer la paix. Uniformiser au maximum tout ce qui p
6 1988, Inédits (extraits de cours). Moyens et fins
59 ésolu. Ou dire que « la mobilisation n’est pas la guerre  ». Ou proclamer, si on déclare la guerre, que c’est par amour de la p
60 t pas la guerre ». Ou proclamer, si on déclare la guerre , que c’est par amour de la paix, hélas unilatéral. Ou quand on refuse
61 us les gouvernements mettaient en garde contre la guerre des gaz, quand tout le monde portait un masque à gaz en bandoulière.
7 1988, Inédits (extraits de cours). La personne
62 ques, et tâche de les faire valoir, sans faire la guerre ou vouloir la mort de l’autre, mais en arrivant à des accords où chac
8 1988, Inédits (extraits de cours). Politique
63 on sait de Louis XIV et de son règne, ce sont les guerres qu’il a faites, les traités, les constructions, les jardins, Versaill
9 1988, Inédits (extraits de cours). Région
64 ns autonomes, « souverains », en abusent pour les guerres et la fermeture des frontières (autarcie). Les autonomies sont contra
65 anlieue » n’avaient pas su tirer les leçons de la guerre de 1914. Ils n’avaient pas du tout compris que la guerre de 1914 étai
66 de 1914. Ils n’avaient pas du tout compris que la guerre de 1914 était l’éclatement de l’Europe des États-nations, éclatement
67 s n’ont pas vu que le véritable responsable de la guerre était le stato-nationalisme. 30 octobre 1970 Passer aux régions, ce s
10 1988, Inédits (extraits de cours). Révolution
68 ’on recherchait. Avec la Révolution française, la guerre déclarée à presque toute l’Europe par les girondins, faite par les ja
69 arce que libre (formule qui sera reprise après la guerre par Sartre, Sartre sachant d’ailleurs très bien où il l’avait prise).
70 au niveau international. Si on veut supprimer la guerre , il faut défaire les États-nations, créer des régions en dessous de l