1 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Signes parmi nous, par C. F. Ramuz (janvier 1932)
1 nt une date. Les périodes qui « marquent » dans l’ Histoire sont celles où la forme d’un mythe affleure, s’incarne et devient vis
2 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le silence de Goethe (mars 1932)
2 , le rythme se précipitera jusqu’à l’explosion, l’ histoire se purifiera jusqu’au mythe. La donnée initiale est bien la même : c’
3 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Alexandre, par Klaus Mann (septembre 1932)
3 ne assez bouleversant. Klaus Mann a raconté cette histoire avec beaucoup de grâces et des pointes d’ironie anachroniques. Cela f
4 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). À prendre ou à tuer (décembre 1932)
4 foi optimiste dans le cours « dialectique » de l’ Histoire , qui caractérisent la position marxiste. Par contre, les bases doctri
5 songes, elles s’appuyaient sur le mouvement de l’ histoire  ». Nous avons affaire ici à un véritable mysticisme de la réussite, à
5 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Deuxième Jour de la Création, par Ilya Ehrenbourg (décembre 1933)
6 rréalistes, empêcheurs de danser en rond. Voici l’ histoire en bref, — non pas l’intrigue ! tout cela est propre. Le jeune Kolka,
7 l’autre « n’est pas né quand il aurait fallu ». L’ Histoire a de ces exigences. On conseille à Volodia de se brûler la cervelle.
6 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Taille de l’homme, par C. F. Ramuz (avril 1934)
8 tification. À ceux qui croient aux fatalités de l’ Histoire , il faut dire simplement qu’elles sont vraies pour eux-mêmes et pour
7 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Procès, par Franz Kafka (mai 1934)
9 le savoir. Puis, on le rend à la liberté. Toute l’ histoire sera celle, non pas du procès, qui n’a jamais lieu, mais des prélimin
8 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Recherches philosophiques (septembre 1935)
10 ophie et à l’éthique. Les études de E. Weil sur l’ histoire , de M. Souriau sur la mystique de la joie, les esquisses phénoménolog
9 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Paracelse, par Frédéric Gundolf (septembre 1935)
11 ge dont on peut dire qu’il marque une date dans l’ histoire de la connaissance du monde par le corps, ou si l’on veut, du corps p
10 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Lawrence et Brett par Dorothy Brett ; Matinées mexicaines suivi de Pansies (poèmes), par D. H. Lawrence (octobre 1935)
12 les sentiments et les idées des autres, et leurs histoires  ; avec le train banal des embêtements et des petites chances ? — Voic
13 , moi, qu’on ne devrait pas raconter de pareilles histoires à Tony. Vous répondez avec force et chaleur : « Oui, c’est vrai, on n
14 s » et se composent un prestige !) Il invente ses histoires , secrètement animées par « les battements du cœur sauvage de l’Espace
11 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). « Le plus beau pays du monde » (octobre 1935)
15 tte de Francfort, du 31 juillet). On dirait une «  histoire idiote ». Tout y est faux. C’est incroyable à quel point cela ressemb
12 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Dictature de la liberté, par Robert Aron (mars 1936)
16 opposera à son intrusion. Comme le prouve toute l’ histoire moderne, qui est celle des révolutions étranglées par l’État et sa po
13 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une idée de Law (janvier 1937)
17 capitaliste, qui eût été la plus belle farce de l’ Histoire , a soulevé d’universelles protestations. L’échec de Law et l’échec de
14 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). N’habitez pas les villes (Extrait d’un Journal) (juillet 1937)
18 derrière une pile d’assiettes, deux volumes sur l’ histoire de l’île, ses coutumes, et son dialecte. L’un est l’œuvre d’un archiv
19 déchiqueter une jeune gazelle ne fait pas tant d’ histoires , ne fait pas de sentiment. Et pourtant, ma sensiblerie n’est hypocrit
15 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Gösta Berling, par Selma Lagerlöf (novembre 1937)
20 rien accomplir d’utile ni de raisonnable. Voici l’ histoire , traduite tout entière pour la première fois en France47. Six-cents b
21 e reste que Selma Lagerlöf pour nous raconter des histoires , des histoires inventées, impossibles, caracolantes et gracieuses, ré
22 ma Lagerlöf pour nous raconter des histoires, des histoires inventées, impossibles, caracolantes et gracieuses, réalistes et roma
23 , pleines de malices et de profondes audaces. Des histoires que l’on croit intégralement parce qu’elles nous sont données pour ce
24 , ses charrues et ses machines, ses légendes, son histoire , sa morale et sa foi. On peut penser que l’inscription qu’on lit au P
16 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Monastère noir, par Aladár Kuncz (janvier 1938)
25 de l’arrestationaj. On se rappelle que c’était l’ histoire d’un homme qui se voit inculpé, par une justice inaccessible, d’une f
17 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Victoire à Waterloo, par Robert Aron (février 1938)
26 le sujet. En somme, mettant un signe plus là où l’ Histoire met un signe moins, l’auteur annule le facteur Waterloo, et nous démo
27 l’abdication. Il y a sans doute une théorie de l’ Histoire à l’origine de cet ouvrage d’une passionnante ambiguïté, et qui se do
28 r et si peu imaginer. Il faut vraiment que dans l’ histoire des hommes les faits interviennent moins qu’on ne croit communément.
29 ditation personnaliste. Car après tout, c’est une histoire , un des meilleurs romans de l’année, et qui se fait lire avec le plus
30 sens de l’humour du destin, une vraie poésie de l’ Histoire , libératrice et excitante pour l’esprit. À peine l’a-t-on fini qu’on
18 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une révolution refoulée (juillet 1938)
31 accords Matignon trompèrent. C’est tout ce que l’ Histoire retiendra. Ce fait initial a déterminé la courbe de l’expérience : il
19 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Page d’histoire (novembre 1938)
32 Page d’ histoire (novembre 1938)an D’un manuel futur : Leçon sur la crise des minor
33 eur explication la moins douteuse. an. « Page d’ histoire  », La Nouvelle Revue française, Paris, n° 302, novembre 1938, p. 866-
20 1951, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Un complot de protestants (novembre 1951)
34 ette banalité, en vérité bizarre et unique dans l’ Histoire , une civilisation sur vingt et une connues l’ayant rendue possible et
35 État contre l’homme invoquera les Nécessités de l’ Histoire  ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est de lumi
21 1957, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La découverte du temps ou l’aventure occidentale (mars 1957)
36 ope a-t-elle créé les sciences physiques, conçu l’ Histoire et découvert la Terre ? D’autres cultures et civilisations ont trouvé
37 plaçons maintenant ce double fait : le sens de l’ Histoire est caractéristique de l’Occident, et il y tourne même à l’obsession
38 terpréter. Et, en particulier, toute théorie de l’ Histoire qui négligerait d’en rendre compte ou s’en révélerait incapable appar
39 ir comme les saisons, il n’appartiendrait pas à l’ Histoire , mais au Mythe. De même l’individu ne devient une personne que par l’
40 remier du terme56 — et ne laisse aucune place à l’ Histoire , ni davantage à la personne. Seule la religion juive fait exception d
41 e ignore absolument toute espèce de doctrine de l’ Histoire  : il annonce la Résurrection, qui est victoire sur le temps comme sur
42 ngélique ont découvert le temps irréversible de l’ Histoire , et qu’ils ont osé l’accepter. La prédication paulinienne, avec son i
43 me d’un passage éphémère dans l’Illusion. Ainsi l’ Histoire , conscience nouvelle du temps des hommes, est née de la même rupture
44 asard si le premier auteur d’une philosophie de l’ Histoire — la Civitas Dei — fut aussi le premier auteur d’une biographie de sa
45 sa personne : les Confessions. 3. Du Mythe à l’ Histoire Mais il reste à mieux voir comment l’homme, délivré des « religion
46 le courage exceptionnel d’accepter le temps et l’ Histoire . Si toutes les religions traditionnelles ont développé des mythes du
47 e mythique, quand il dit pour se rassurer que « l’ histoire se répète », ou plus familièrement « Plus ça change, plus c’est la mê
48 que des protections de l’âme contre le temps de l’ Histoire . Il s’agit d’un vrai fait, non plus d’un avatar ni de l’épiphanie d’u
49 mais non du monde) et qu’un terme est promis à l’ Histoire , encore que nul n’en sache « le jour ni l’heure ». Seule donc la néga
50 théorie des cycles et des rythmes cosmiques de l’ Histoire sera reprise — contre l’esprit des Pères — par les plus grands docteu
51 tion linéaire du temps et du progrès continu de l’ Histoire n’est guère soutenue que par un Joachim de Flore, dont les écrits son
52 paradoxe en un dualisme à peine voilé : il y a l’ Histoire de Dieu et celle des hommes, et si la première intervient dans la sec
53 normes. C’est une vision réduite et limitée de l’ Histoire qui lui permet de rendre un rythme à sa durée. L’apparition du Christ
54 ait qu’aux cycles du cosmos : les événements de l’ Histoire s’y trouvent tellement noyés que personne n’a le souci de les dater.
55 oins que l’extension soudaine des dimensions de l’ Histoire , telle qu’elle vient de se produire au xxe siècle, provoque une cris
56 relation intime et proprement congénitale entre l’ Histoire et la personne humaine. Ceci pose un problème encore neuf. 4. Être
57 un problème encore neuf. 4. Être ou non dans l’ Histoire Tout d’un coup (dans l’espace d’une quarantaine d’années) il se ré
58 s’annule. La même raison veut que les « lois de l’ Histoire  », nécessairement déduites d’ensembles étendus, négligent l’action de
59 mme concret que Brahma d’un paria sans voie. Et l’ Histoire , dans l’esprit de nos contemporains, prend la place de la Providence,
60 justice ni la bonté. Bossuet, dans l’Abrégé de l’ Histoire de France, nous parle déjà d’une Histoire « maîtresse de la vie humai
61 gé de l’Histoire de France, nous parle déjà d’une Histoire « maîtresse de la vie humaine et de la politique ». Il s’agit de prép
62 uphin, son élève, à sa future tâche de roi. Cette Histoire pourvoyeuse d’exemples et de leçons n’a d’autre autorité que celle d’
63 morale, et sa réalité celle d’un discours. Mais l’ Histoire aujourd’hui n’est plus un conte, elle se distingue absolument de son
64 ’y abandonnant. Ce qui se place dans le sens de l’ Histoire en reçoit l’attribut d’exister. Ce qui résiste au sens est « mystific
65 nder si c’est « vrai ». C’est « dans le sens de l’ Histoire  », ou ce n’est rien qui vaille… Suis-je dans l’Histoire ? Es-tu dans
66 re », ou ce n’est rien qui vaille… Suis-je dans l’ Histoire  ? Es-tu dans l’Histoire ? Sont-ils dans l’Histoire ? ainsi conjugue u
67 ui vaille… Suis-je dans l’Histoire ? Es-tu dans l’ Histoire  ? Sont-ils dans l’Histoire ? ainsi conjugue une bonne partie de l’int
68 istoire ? Es-tu dans l’Histoire ? Sont-ils dans l’ Histoire  ? ainsi conjugue une bonne partie de l’intelligentsia occidentale du
69 me il est clair qu’on ne peut pas « être » dans l’ Histoire rédigée par les historiens, on voit qu’il s’agit d’autre chose : non
70 mais bien d’une conception de l’Existence. Cette Histoire absolutisée, qui n’est plus connaissance des actes du passé, mais flu
71 n’étant pas du monde », disait saint Paul. Mais l’ Histoire absolue veut que l’homme tout entier soit uniquement du monde : elle
72 Rien d’étonnant si l’homme, dès qu’il croit cette Histoire , se découvre impuissant devant elle et en elle : rien n’est plus répa
73 sme. Si, au contraire, le « sens » appartient à l’ Histoire , et l’Histoire au César du moment, la police politique du César détie
74 traire, le « sens » appartient à l’Histoire, et l’ Histoire au César du moment, la police politique du César détient seule le vra
75 crise de croissance ? On a vu que la croyance à l’ Histoire absolue, ce produit de remplacement de la Providence, a pour effet no
76 sonnelle. La personne est agent de liberté. Cette Histoire nous conduit au fatalisme. Comment l’Histoire et la personne ont-elle
77 tte Histoire nous conduit au fatalisme. Comment l’ Histoire et la personne ont-elles pu devenir exclusives l’une de l’autre, alor
78 , d’abord, est-il sûr que la croyance moderne à l’ Histoire comme devenir tout-puissant soit le développement normal et la suite
79 vre. Mais la réponse est non s’il s’agit de cette Histoire dans le « sens » de laquelle on nous dit qu’il faut « être » de toute
80 cul devant le risque du temps. La conscience de l’ Histoire est née de l’acceptation d’un temps radicalement imprévisible. Et sa
81 « il ne se retrouve plus » et démissionne. Que l’ Histoire décide à ma place, de toute façon je n’y puis rien. Que le dictateur
82 ’ils sont les instruments du sens inévitable de l’ Histoire , légitimant la mort de millions de koulaks qui vivaient par hasard en
83 déifié, va-t-il se mettre hors d’état de faire l’ Histoire  ? Ou, surmontant le vertige cosmique et temporel où l’a plongé sa sci
84 ersonne. Bref, la question n’est pas de deviner l’ Histoire , mais de la faire. Seules nos options présentes préparent un sens, mé
85 ’une ferme vocation. 55. La première société d’ histoire connue en Orient fut fondée au xixe siècle par un Anglais, sir Willi
22 1961, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La personne, l’ange et l’absolu, ou le dialogue Occident-Orient (avril 1961)
86 , sinon dire l’essentiel, qui n’agira guère sur l’ histoire dans son devenir immédiat, mais peut orienter la conscience de quelqu