1 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
1 derrière une pile d’assiettes, deux volumes sur l’ histoire de l’île, ses coutumes et son dialecte. L’un est l’œuvre d’un archivi
2 Ce fait « existentiel » absolument nouveau dans l’ histoire n’a pas encore été étudié, ni de l’intérieur, ni de l’extérieur, en t
3 curiosité on ne tarde pas à y apprendre pas mal d’ histoires , dont j’indiquerai ici l’enchaînement à peu près immuable. Cela comme
4 les couleurs grandioses et irréelles de la page d’ histoire . Mensonge de la distance et de la simplification ; vérité de la fable
5 font voir qu’elle est le vrai ressort de toute l’ Histoire . ⁂ Goethe vivait dans un ordre social dont les signes visibles et tan
6 déchiqueter une jeune gazelle ne fait pas tant d’ histoires , ne fait pas de sentiment. Et pourtant, ma sensiblerie n’est hypocrit
7 lités proverbiales, ou bien l’on retombe dans des histoires de fils ingrat, de nièce coureuse, etc. Les hommes sont ennuyeux les
2 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
8 uvaises nostalgies ? Qui pourrait nous écrire une histoire des inventions de l’insomnie ? Ne serait-ce pas tout simplement l’his
9 e l’insomnie ? Ne serait-ce pas tout simplement l’ histoire de la naissance de nos démons ? La nuit ne pose pas de questions immé
10 ère, ha ! ha ! ha ! Ça me rappelle une bien bonne histoire , vous devriez lire ça, Clochemerle que ça s’appelle, je ne sais plus
11 a écrit le bouquin. Ah ça alors ! Tenez, c’est l’ histoire d’une municipalité qui fait construire un de ces trucs-là juste en fa
12 t par l’un des instituteurs. Il s’agissait de « l’ histoire de notre département ». La discussion n’a vraiment démarré que lorsqu
13 ieillesse, accidents du travail, incendie, et une histoire très compliquée de capitalisation-loterie, qui l’excite particulièrem
14 cience. C’est ce mari-là qui aura payé le billet, histoire de voir s’il a la chance. Seulement, avoir la chance, avoir la veine,
15 n’est pas revenu. C’est évidemment absurde, cette histoire . Je le vois bien. Et en même temps, je vois que je mentirais si j’écr
16 a mort. Cas purement idéal bien entendu puisque l’ histoire ne connaît pas d’arrêt. En réalité, sous le couvert d’un équilibre ap
17 des masses, fatalités économiques, évolution de l’ Histoire , mythes de la gauche et de la droite, divinité du Führer, omniscience
18 e le lecteur demande, c’est qu’on lui raconte une histoire , me dit R. — Mais si je raconte mon histoire ? — Le lecteur veut des
19 une histoire, me dit R. — Mais si je raconte mon histoire  ? — Le lecteur veut des histoires inventées. — Mais si je lui dis que
20 i je raconte mon histoire ? — Le lecteur veut des histoires inventées. — Mais si je lui dis que j’invente mon histoire ? — Il ne
21 inventées. — Mais si je lui dis que j’invente mon histoire  ? — Il ne vous croira pas, vous ne savez pas mentir. — Mais pourquoi
22 rce que c’est gênant. Cela oblige à conclure, une histoire vraie. Cela vous met en question, cela vous invite à comparer les sit
3 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. L’été parisien
23 s. Chaque chose est à sa place dans l’espace et l’ histoire , chaque nuance de la Tradition possède sa rue, ou au moins son quarti
24 ontre au moins des têtes, en racontant de petites histoires … Ici on parle peu, on boit son bock, sa grenadine, dans une douce dét
25 jourd’hui, on invoque le devenir dialectique de l’ histoire (« Progrès ») et l’idéal prolétarien (« Valeurs spirituelles »). Qu’i