1
nouvelle, sans précédent. Y a-t-il des actes ? L’
homme
d’aujourd’hui ne le croit pas. Il croit aux lois, et il se veut déter
2
même, il se peut qu’il cesse d’être humain. Car l’
homme
n’a d’existence proprement humaine que lorsqu’il participe à la trans
3
ver que l’acte est impossible et que le tout de l’
homme
est soumis au calcul, tout cet effort des sciences et des sociologies
4
tablit à grands frais l’évidence du désespoir : l’
homme
moderne a perdu « le chemin ». Je suis le chemin, la vérité et la vi
5
la vérité s’il n’avait pas été la vérité ; et nul
homme
ne connaît davantage de vérité qu’il n’en incarne.3 Voici donc le m
6
nt et meurent aux pages des livres. L’action de l’
homme
devient aussi la vérité ; et la norme de toutes les normes. Au premie
7
ui dans sa fin possède son commencement ». Mais l’
homme
déchu de son origine éternelle a perdu la vision de sa fin. Le voici
8
, leur prophétie et leur salut. Cependant que les
hommes
les frappent sur la bouche. Kierkegaard fut de ces croyants, dont la
9
dont la vocation prophétique pareille à celle des
hommes
de Dieu qui se lèvent sous l’Ancienne Alliance, se confond avec la pa
10
nt son point de départ. Le chemin commence à tout
homme
qui se met en devoir d’obéir à l’ordre qu’il reçoit de Dieu, — n’impo
11
re reçu, et sans nulle préparation. « Comment un
homme
devient-il chrétien ? Tout simplement : prends n’importe quelle règle
12
est pas engagé. Parce que c’est un blasphème de l’
homme
pieux, du moraliste, que de prétendre imiter le modèle que ses yeux v
13
« impossible » destin, le seul acte possible à l’
homme
. Et c’est l’acte que Dieu initie. 4. « Par rapport à l’absolu, il
14
, l’histoire s’arrêterait comme l’Aspiration d’un
homme
saisi par la beauté, et le temps immobile s’abîmerait dans l’amen éte
15
e le savoir et le faire, et c’est la lâcheté de l’
homme
qui se repose sur ses œuvres et qui les juge : son alliance avec le s
16
initiation Les deux moments réels d’une vie d’
homme
, s’il est vrai que Dieu Seul est réel, ce sont la naissance et la mor
17
e la mort et la naissance — toute la réalité de l’
homme
est dans son acte. Tout acte est Passage et tension, — passage de la
18
absolu serait création absolue, mais un acte de l’
homme
n’est jamais qu’une rédemption. Distinction de théologien, et qui veu
19
à la parole dont elle procède, et si la face d’un
homme
est belle, c’est parce qu’elle est un acte et un destin, une initiale
20
nsiste à s’imaginer que l’acte est puissance de l’
homme
: d’où l’impossibilité de l’oser. Celui que la foi vint saisir sait m
21
initie. Le désespéré, le douteur, ou simplement l’
homme
dépourvu de foi, l’homme détendu, vague et fiévreux qui peuple nos ci
22
douteur, ou simplement l’homme dépourvu de foi, l’
homme
détendu, vague et fiévreux qui peuple nos cités, l’homme sans visage
23
étendu, vague et fiévreux qui peuple nos cités, l’
homme
sans visage et sans prochain, — sans vocation ! — s’imagine que l’act
24
la coutume du bourg ou de la classe. Comment cet
homme
pourrait-il faire un acte ? Car l’acte est décision, rupture, isolati
25
a réalité des autres dans l’ensemble. Comment cet
homme
pourrait-il faire un acte ? Car l’acte est immédiat, création et init
26
ment désespérer. Il faudrait donc… la créer ? « L’
homme
ne peut faire qu’une seule chose en toute sobriété, c’est l’absolu »1
27
le sérieux, le risque et la splendeur d’une vie d’
homme
. L’homme se distingue du singe en ce qu’il prophétise, uniquement, et
28
x, le risque et la splendeur d’une vie d’homme. L’
homme
se distingue du singe en ce qu’il prophétise, uniquement, et dès l’or
29
e, uniquement, et dès l’origine. C’est pourquoi l’
homme
a un visage et une vision, ce que n’ont pas les animaux ; c’est pourq
30
, ce que n’ont pas les animaux ; c’est pourquoi l’
homme
est héroïque. Il faut noter ici un trait bien remarquable : Kierkegaa
31
l’acte est initiateur ; parce que la dignité de l’
homme
est de marcher dans l’invisible et de prophétiser « en vertu de l’abs
32
le et de prophétiser « en vertu de l’absurde ». L’
homme
ne peut être déterminé que par son Dieu ou par « le monde », il faut
33
des délicats, tantôt les facultés créatrices de l’
homme
, ou encore une sagesse asiatique, ou une mentalité de classe ou simpl
34
émantique dresse parfois l’un contre l’autre deux
hommes
qui auraient dû « s’entendre » et s’allier : c’est que pour l’un, esp
35
ion, de la culture, de la cité modernes. Tous les
hommes
de ce temps, s’ils ont quelque conscience, souffrent obscurément de l
36
le se détruit, quand elle n’est plus le don qu’un
homme
fait à un homme, et qui engage quelque chose de son être, c’est l’ami
37
uand elle n’est plus le don qu’un homme fait à un
homme
, et qui engage quelque chose de son être, c’est l’amitié humaine qui
38
utume ancestrale : dans les villes. Mais ce que l’
homme
ne fait pas pour l’homme, le diable le fait à sa place, et contre l’h
39
es villes. Mais ce que l’homme ne fait pas pour l’
homme
, le diable le fait à sa place, et contre l’homme qu’il séduit et qu’i
40
’homme, le diable le fait à sa place, et contre l’
homme
qu’il séduit et qu’il trompe. Cette fin commune, cet idéal commun que
41
ent des idoles faites à l’image des terreurs de l’
homme
. Dans le culte de ces images, le peuple croit trouver son unité, et i
42
désespoir qu’il sent vivre dans tous les cœurs. L’
homme
d’aujourd’hui méprise les religions. Il sait ce qu’il faut penser des
43
Ainsi la mesure n’est plus cette loi qui vit en l’
homme
réel et personnel, cette alliance du peuple avec sa vocation qui fais
44
culture est justement la part active que prend l’
homme
à tout ce qui est création dans la nature, dans l’histoire, dans la v
45
spère d’atteindre et de mouvoir effectivement les
hommes
. Cas de Nietzsche, des surréalistes, etc. Ce sont des êtres isolés, q
46
te de stupéfaction respectueuse ; le mutisme de l’
homme
qui s’est senti touché dans une région de l’être dont il ignorait pre
47
est plus suggestif que cette rencontre en un seul
homme
de deux influences aussi contradictoires et à tant d’égards exclusive
48
ans le refus du conflit concret. L’invention de l’
homme
« intérieur » suppose et permet celle du « robot » d’affaires. L’auti
49
seulement au moment où il crée ; pour les autres
hommes
, la science se traduit par une économie d’énergie et de pensée, d’où
50
omie d’énergie et de pensée, d’où cette zone où l’
homme
marche sur de l’art humain en toute sécurité et en plein automatisme
51
tivité spirituelle, du travail non qualifié, où l’
homme
ne joue plus qu’un rôle d’exécuteur. Remarquons que la machine n’est
52
xemple de tension et d’acte nous est fourni par l’
homme
considéré du point de vue social. D’un côté, nous trouvons l’attachem
53
cial. D’un côté, nous trouvons l’attachement de l’
homme
à la terre, à la famille, à la race, à l’ambiance sociale. L’homme ne
54
à la famille, à la race, à l’ambiance sociale. L’
homme
ne peut pas y renoncer sans briser son ressort. Remarquons que cet at
55
st la marque de l’humanité. Mais, d’autre part, l’
homme
n’existe personnellement qu’autant qu’il s’affirme en acte. Quand on
56
’est à une société de personnes que l’on pense. L’
homme
n’atteint l’universel qu’à travers le personnel. Originalité éclatant
57
maine, qui lui permet de se dépasser elle-même. L’
homme
concret, l’homme vivant, l’homme en acte est l’affirmation d’une tens
58
rmet de se dépasser elle-même. L’homme concret, l’
homme
vivant, l’homme en acte est l’affirmation d’une tension permanente en
59
ser elle-même. L’homme concret, l’homme vivant, l’
homme
en acte est l’affirmation d’une tension permanente entre ces deux pôl
60
é, justement parce que l’un d’entre eux attache l’
homme
aux autres formes de la vie, tandis que le second affirme la transcen
61
ysique contre l’éthique ». Il faut, certes, que l’
homme
trouve des points d’appui et garde une participation avec ce qui n’es
62
. En effet, de tous les seuils irrationnels que l’
homme
puisse passer, c’est sans doute le seul qui ne lui coûte pas la vie.
63
r dans toute la France, un vaste réseau entre les
hommes
de bonne volonté. Les organismes On constitue, dans le plus gra
64
lendemain de la guerre, la production écrite des
hommes
qui revenaient du front — 20 à 35 ans — connut un véritable boom comm
65
une coucherie, les fils renient leurs pères, les
hommes
leur sexe, les personnes leur identité. Comment imaginer la naissance
66
profonds. Nous avons à refaire un inventaire de l’
homme
, préparation modeste et nécessaire à une littérature vraiment personn
67
e donc scientifique. Il ne part pas de ce que les
hommes
veulent être, ni de la conscience globale qu’ils ont de leur état (et
68
voire de « mystification ». Il part de ce que les
hommes
sont malgré eux, du point de vue abstrait et inhumain de la Statistiq
69
re du meilleur statisticien, ou au contraire de l’
homme
le plus humain ? Sera-t-elle fondée sur la réalité telle qu’elle est
70
réalité telle qu’elle est vécue et voulue par les
hommes
réels et concrets, ou bien sur la réalité telle qu’elle est chiffrabl
71
ans prochain, à cette heure ou mes frères (?) les
hommes
sont plus éloignés que jamais ? « La nuit est faite pour dormir », me
72
mple, ou n’y vont pas, elles qui savent. Pour les
hommes
, c’est tout autre chose. Ils sont éloquents et naïfs, revendicateurs
73
ent leurs 7 francs par jour. Pendant ce temps les
hommes
sont sur la place et protestent contre le gouvernement. Ce sont les r
74
s les conférences, prennent la parole au Cercle d’
hommes
, citent des livres sur la politique. 12 novembre 1934 J’ai relevé que
75
ymbolique et précise. Ils n’éveillent plus chez l’
homme
du peuple les mêmes espoirs, les mêmes dégoûts, que chez nous. Leur r
76
oir, dans une salle attenante au temple, pour les
hommes
de sa paroisse. « C’est le seul moyen de les avoir, me dit-il. Comme
77
parler moi-même, dans quelques jours, au cercle d’
hommes
de St-J. j’ai besoin de prendre contact. 3 décembre 1934 Soirée au «
78
re contact. 3 décembre 1934 Soirée au « Cercle d’
hommes
». — Ils étaient en effet une quarantaine hier soir. Je suis entré co
79
locales, provoquant chaque fois de gros rires. L’
homme
du peuple — et je pense qu’il en va de même du bourgeois peu cultivé,
80
ivains français.) — Que de bonne volonté chez les
hommes
de ce Cercle ! comme ils s’appliquent à comprendre, comme ils sont vi
81
t bien ainsi, me dis-je, on peut redouter que ces
hommes
ne sachent pas faire la distinction entre le marxisme et l’anarchie.
82
er au dictateur qui se présentera un jour comme l’
homme
de gauche à poigne ? J’ai questionné à ce sujet quelqu’un qui connaît
83
un qui connaît bien son monde. La vie même de cet
homme
consiste en effet à connaître intimement le plus grand nombre de fami
84
prendre le mot dans le sens le plus actif : car l’
homme
dont je parle n’est pas un enquêteur, simple curieux ou spectateur. C
85
e ? — Ça non. D’ailleurs, communistes ou pas, les
hommes
d’ici ne viennent guère au culte. Ce n’est pas l’envie qui manque, ma
86
sses sous les platanes, et le dimanche matin, les
hommes
y vont boire leur pastis. Si l’on va au culte, il faut défiler devant
87
ut défiler devant les terrasses, c’est gênant. Un
homme
me disait l’autre jour : Ah, monsieur le pasteur, si on pouvait entre
88
organise. Vous avez déjà parlé dans des cercles d’
hommes
. Vous voyez le genre. — Et les communistes y viennent ? — Bien sûr, l
89
croyance. Tout de même, on se dit souvent que ces
hommes
mériteraient mieux que ce qu’on leur donne, en fait de doctrine. En r
90
n’aurait plus de honte à la confesser devant les
hommes
; et s’il a honte, c’est qu’il ne craint pas Dieu, mais qu’il croit a
91
? Tout simplement en témoignant, en annonçant aux
hommes
la vérité et le chemin. Point n’est besoin d’actions extraordinaires,
92
e forte entaille au doigt en travaillant. Ce gros
homme
, violacé d’ordinaire, en est tout pâle. Je vais discuter le coup avec
93
enseurs du prolétariat. 17 février 1935 Cercle d’
hommes
. — Hier soir le sujet de l’entretien était le problème de l’autorité.
94
tir de la réunion, je surprends cette phrase d’un
homme
, dans la cour, tandis qu’il donne du feu à son copain : Pour moi, c’e
95
faute. J’ai de nouveau parlé en intellectuel. En
homme
qui veut savoir pour quelles raisons il prend ou ne prend point parti
96
, sera donnée une conférence au profit des vieux,
hommes
et femmes, âgés de 60 ans au mois de juillet 1930 29 . Tous ceux qui
97
ponctuer ses raisonnements d’alcoolique. Entre un
homme
maigre, casquette et veste de toile bleue proprette, visage nerveux e
98
’est jour de foire). — Allons, tant mieux, fait l’
homme
. Et si des fois on vous en demande de trop, vous n’avez qu’à donner l
99
bon, c’est toi qu’on va mettre à la mairie ? » L’
homme
au visage maigre fait un geste réticent. Le vieux le tient par la man
100
s passer à tabaque, toute la bande ! — Oh ! dit l’
homme
, si vous y arrivez, c’est bien votre droit ! — Notre droit ? Peuchère
101
un peu triste, ou peut-être gêné. Entre ces deux
hommes
, je n’hésite pas : je vote pour le communiste. C’est un Méridional du
102
e. C’est un Méridional du type sérieux, un de ces
hommes
qui pourraient sauver sa région de la totale décrépitude où l’ont lai
103
ales. Mais il y a bien d’autres aspects. Ces deux
hommes
sont du même niveau social, sans doute parents, de mœurs et de langag
104
té et du bon sens. Ils auraient avec eux tous les
hommes
— bourgeois ou intellectuels — qui détestent la politique et la combi
105
e confectionnée à l’usage des moujiks… Quel est l’
homme
sain qui oserait affirmer que ce quotidien lamentable, hérissé de cli
106
communiste est une sinistre trahison des pauvres
hommes
. Beaucoup, je le sais, résistent à l’intoxication, mais cela prouve s
107
s cela prouve simplement, une fois de plus, que l’
homme
du peuple ne comprend pas profondément ce qu’on lui donne à lire ou à
108
la bassesse et du mensonge en service commandé. L’
homme
à la veste bleue, je le comprends et je l’aime dans son effort maladr
109
ment. Question de langage. Revenez voir ces mêmes
hommes
que j’ai dit, revenez deux fois, vingt fois, prenez-les sur le fait a
110
mble.) Conclusion : il appartient à des équipes d’
hommes
nouveaux, jeunes et sortis de toutes les classes, d’exprimer ce que t
111
quels intérêts ? — Nous comptons sur l’effort des
hommes
les plus humains. C’est peu, dites-vous. Mais rien d’autre n’est vrai
112
ins, c’est franc, sans prétention, et cela rend l’
homme
plutôt sympathique. Mais, en 1935, le ton des « dirigeants » a bien c
113
ributeur de prix à l’Académie de l’Armée rouge, l’
homme
des « cadres qui décident de tout ». l. « Lénine, Staline et la lit
114
ste une anxiété plus sérieusement troublante. « L’
homme
sans ombre » rôdait depuis longtemps dans les régions obscures de la
115
misso, lui, s’en étonnera. Tel est le calcul de l’
homme
sans ombre. Surprendre ce Français, c’est passer au soleil : c’est do
116
roduisit dans la conscience moderne le mythe de l’
homme
qui a perdu son ombre, sous les traits pathétiques et naïfs du célèbr
117
ortune. Il croit surtout qu’elle seule assure à l’
homme
une dignité. C’est un bourgeois de la plus dangereuse espèce, le bour
118
ence ?) Schlemihl est donc le type classique de l’
homme
qui perd le contact social. L’or même ne suffit pas à rétablir tous l
119
s, il n’a pas d’ombre ! » Que reste-t-il à un tel
homme
? Le suicide ? Rien n’est plus loin de sa pensée. Sa vision du monde
120
iffèrent-ils essentiellement des états d’âme d’un
homme
sain ? Ne sont-ils pas plutôt de simples fixations d’états qui, norma
121
ns après « l’amour » ? Durant quelques moments, l’
homme
éprouve une sensation de vide, de légèreté et en même temps de lourde
122
folie de la persécution). Il arrive aussi que cet
homme
se sente trop lucide, perçant toutes choses à jour, et lui-même, d’où
123
nt : « On ne peut comparer la Liquor vitae dans l’
homme
à autre chose qu’à une ombre sur la paroi, laquelle (ombre) vient de
124
e ombre sur la paroi, laquelle (ombre) vient de l’
homme
et se forme d’après lui : telle est aussi la Liquor, qui est « l’ombr
125
de plus noble dans le corps tout entier et dans l’
homme
. » Je la rapproche alors de ce Selbst (ou soi-même) dont parle Chamis
126
e là ? Ne serait-ce point pour cette raison que l’
homme
cherche à le dissimuler comme quelque chose de sacré, et que les deux
127
vre en marchant vers lui à reculons ? Mais chez l’
homme
qui parvient à la conscience de sa mission spirituelle, le centre de
128
celui qui a perdu son ombre, se promène parmi les
hommes
avec l’angoisse de voir révélée au grand jour non son secret, mais ju
129
ment, ou de quelque autre sorte, il n’est plus un
homme
créateur. À l’inverse, la chasteté (spirituelle ou corporelle) rénove
130
chasteté (spirituelle ou corporelle) rénove en l’
homme
son élan vers le monde. Elle le porte au-devant de tout, comme un peu
131
sa peau », partagent les richesses du désir. Et l’
homme
a retrouvé son ombre. Suite et fin de la fable Peter Schlemihl
132
llemand que d’avoir su élever les faiblesses de l’
homme
, et quelques-unes de ses plus folles illusions, à la hauteur du mythe
133
s l’ombre de Chamisso ? Une ombre qui a perdu son
homme
, cette fois, mais non pas ses charmes profonds. C’est le siècle où je
134
pour une heure, de leur vie. Oui, voilà bien les
hommes
avec lesquels je rêverais d’entreprendre une belle révolution, qui ra
135
vain a bien deux fois plus de peine à vivre qu’un
homme
normal, mettons qu’un fonctionnaire c’était pour le flatter, et cela
136
Changer la vie ou changer l’
homme
? (1937)q Variations du communisme Opposez les dogmes chrétie
137
primitif était de détruire l’État au profit de l’
homme
concret, non sans avoir d’abord renforcé cet État jusqu’à l’extrême q
138
apparaît qu’une confrontation soit possible. L’
homme
d’abord, ou le monde d’abord ? Le marxiste, tout comme le chrétien
139
marxiste, tout comme le chrétien, a reconnu que l’
homme
n’existe pas isolément, qu’il est un être « en relation », qu’il est
140
sente n’a pas le droit de déterminer le tout de l’
homme
, et ne le peut pas. Car elle est divisée contre elle-même, et fait de
141
r elle est divisée contre elle-même, et fait de l’
homme
qui s’abandonne à elle un être antinomique, « divisé », et comme « al
142
r le marxiste, aussi bien que pour le chrétien, l’
homme
ne pourra trouver sa plénitude et se « regagner totalement »43 qu’à l
143
ôtre éclate en ceci : que Paul veut transformer l’
homme
d’abord — et le monde par lui — tandis que Marx veut transformer le m
144
ue Marx veut transformer le monde d’abord, — et l’
homme
par lui. C’est sur le fait de cette opposition centrale qu’il importe
145
r attitude pratique, que la religion concerne « l’
homme
intérieur » et rien que lui. C’était une « affaire privée » ; et Marx
146
e : il la sait trop profondément enracinée dans l’
homme
pour être atteinte par une simple critique philosophique47. Or cette
147
n’est pas l’« esprit » qu’il veut sauver, mais l’
homme
, que les spiritualistes abandonnent à un sort toujours plus inhumain.
148
’il nous reste encore du temps, nous changerons l’
homme
. D’ailleurs, peut-être suffit-il de changer le cadre matériel pour qu
149
défenseurs de l’esprit pur : l’erreur qui porte l’
homme
à croire que la cause de tous ses malheurs est dans les choses, et no
150
la polémique d’une part, — et sa définition de l’
homme
concret, purement social, d’autre part, l’ont amené à mettre l’accent
151
ans ce que le fascisme a de plus oppressif pour l’
homme
et pour sa liberté. L’attitude chrétienne devant le « monde » O
152
à chaque instant à ce qui détermine le tout de l’
homme
: son origine, sa fin, et sa mission présente. Le chrétien sait qu’il
153
i l’a rejetée. Elle ne sauve que ceux d’entre les
hommes
qui refusent totalement ce monde et s’attendent totalement au Royaume
154
’est aussi où apparaît leur erreur initiale sur l’
homme
. Leur ignorance ou leur aveuglement quant au devoir, et au pouvoir, d
155
aveuglement quant au devoir, et au pouvoir, de l’
homme
transformé par la foi. L’homme nouveau, selon l’Évangile, est un homm
156
t au pouvoir, de l’homme transformé par la foi. L’
homme
nouveau, selon l’Évangile, est un homme qui a changé de sens. Il est
157
la foi. L’homme nouveau, selon l’Évangile, est un
homme
qui a changé de sens. Il est orienté autrement, comme l’indique le mo
158
injustice et au désordre, c’est par la faute de l’
homme
, qui était son roi, et qui a trahi. Et tout péché individuel répète e
159
cette affirmation tout évidente. Non seulement l’
homme
converti devient transformateur du monde — ou sinon il n’est pas conv
160
s, qui ne serait pas l’effet d’une conversion des
hommes
, ne doit être aux yeux du chrétien, qu’une réforme sans grande portée
161
dant l’Évangile est formel : « Que servirait à un
homme
de gagner le monde, s’il perdait son âme ? » Son âme, c’est-à-dire la
162
» comme le dirait un incroyant. Que servirait à l’
homme
, tel que le voit le chrétien, de sauver sa vie matérielle et morale,
163
hé et ses effets dans le monde réel où vivent les
hommes
— où meurent les hommes. Reproches réciproques que s’adressent les
164
monde réel où vivent les hommes — où meurent les
hommes
. Reproches réciproques que s’adressent les chrétiens et les marxis
165
Telle étant donc la conception chrétienne de l’
homme
, seul responsable du mal qui est dans le monde, on comprendra que l’é
166
l’ordre matériel, l’ordre des choses, et que les
hommes
ensuite deviendraient plus habiles à s’entendre et à vivre heureux ?
167
message nous est encore prêché. Il annonçait aux
hommes
non pas la haine et le cynisme — qui appartiennent à la forme du mond
168
e vivante et de son amour éternel. Il annonçait l’
homme
changé. Trop beau tout cela ! Trop beau pour être vrai, dit le marxis
169
. (Chrétien, changé, je suis encore assez « vieil
homme
» pour le comprendre.) Sur quoi repose cette transformation dont vous
170
eul, et que le « pain de vie » suffit à nourrir l’
homme
! Peut-être suffit-il à vous nourrir, personnellement, mais ce n’est
171
irrévocable, aujourd’hui manifeste. Erreur sur l’
homme
et sa mission cosmique. Erreur sur la personne — dans mon vocabulaire
172
changer le monde, le monde d’abord, et non pas l’
homme
d’abord, et le monde par lui. Or une telle volonté ne peut conduire q
173
fet des conditions physiques et spirituelles de l’
homme
en ce qu’elles ont d’irréductibles à toute détermination sociale ou h
174
re un paradis terrestre, le paradis temporel de l’
homme
; le christianisme prépare un Royaume éternel, qui sera celui de Dieu
175
nomène de la « conversion » le fait bien voir. Un
homme
qui se convertit au christianisme, c’est un homme qui reçoit et qui s
176
homme qui se convertit au christianisme, c’est un
homme
qui reçoit et qui saisit la Révélation en Personne. Et du coup le Roy
177
. Et du coup le Royaume est au-dedans de lui. Cet
homme
n’est plus le maître de sa vie. Il est l’agent d’une vocation venue d
178
personne. Et alors, il attaque le monde ! Mais un
homme
qui se convertit au communisme ne se rattache pas à une Présence actu
179
ce finale du communisme, c’est la libération de l’
homme
. Et moi je lui montre un homme libéré, tandis qu’il ne peut me montre
180
la libération de l’homme. Et moi je lui montre un
homme
libéré, tandis qu’il ne peut me montrer que quelques conditions préli
181
présentes, du fait qu’il croit que l’intérêt de l’
homme
est seul en jeu — et de l’homme tel qu’il le conçoit, être social — s
182
ue l’intérêt de l’homme est seul en jeu — et de l’
homme
tel qu’il le conçoit, être social — se verra fatalement neutralisé da
183
ité (comme en 1789 et en 1917), il faudrait que l’
homme
soit délivré de son péché, « changé », sorti du plan, précisément, où
184
rétien et du marxiste Préparer le royaume de l’
homme
, ou témoigner par des actes visibles en faveur du retour d’un Royaume
185
anifeste ici et maintenant et engage le tout de l’
homme
; tandis que l’immanence de la croyance marxiste renvoie sans cesse l
186
beaucoup qui estiment que la transformation de l’
homme
importe seule, puisqu’elle est, en effet, l’essentiel, et le but de t
187
: « On ne peut pas tout faire ! Quand beaucoup d’
hommes
seront changés, beaucoup de problèmes se poseront autrement… » Je veu
188
aussi de la valeur de la communauté pour tous les
hommes
qui la composent. Ne fût-ce que pour cette seule raison — et j’en ai
189
me de Dieu » chrétien. 45. « Dans la pratique, l’
homme
doit prouver la vérité de sa pensée, c’est-à-dire sa réalité et sa pu
190
mal dans la racine. Mais la racine, c’est pour l’
homme
même » (Id., ibid.). C’est-à-dire l’homme concret, produit social sel
191
pour l’homme même » (Id., ibid.). C’est-à-dire l’
homme
concret, produit social selon Marx, et non pas créature spirituelle e
192
de propriété, peut très bien être anéanti chez l’
homme
par un régime communiste.) Que reste-t-il dans l’être humain d’absolu
193
aire résulte nécessairement d’une conception de l’
homme
purement social, qui néglige la fonction spirituelle (créatrice), et
194
u recueil anglais, sir John Browning, est le même
homme
qui contraignit la Chine, sous la menace des canons, à s’ouvrir au co
195
ique marxiste. En vérité, il ne donne tort qu’à l’
homme
, non à la foi dont l’homme refuse les ordres. 58. Je prends l’expres
196
l ne donne tort qu’à l’homme, non à la foi dont l’
homme
refuse les ordres. 58. Je prends l’expression dans ce sens, qui n’es
197
ion en Sibérie. q. « Changer la vie ou changer l’
homme
? », Le Communisme et les chrétiens, Paris, Plon, 1937, p. 203-233.
198
Israël Un prophète, a écrit Karl Barth, est un
homme
sans biographie. « Er steht und fallt mit seiner Mission », c’est-à-d
199
le plus décisif, à vues humaines, s’agissant d’un
homme
appelé au ministère de la Parole. Ce qui est vrai du prophète l’est a
200
rophétique. Ce qui est vrai de la biographie d’un
homme
que l’Éternel choisit n’est pas moins vrai de l’histoire profane des
201
aux dieux, rassurants parce que « faits de main d’
homme
»… Mais sans relâche, des prophètes reviennent pour railler durement
202
ste. C’est l’idolâtrie qui consiste à soumettre l’
homme
à la « lettre » d’une législation divine, mais dont l’homme s’est emp
203
« lettre » d’une législation divine, mais dont l’
homme
s’est emparé, et dont il fait sa chose, oubliant son Auteur. C’est al
204
liant son Auteur. C’est alors que la lettre tue l’
homme
, au lieu de le secourir en incarnant l’esprit. Et c’est à cette ultim
205
à Dieu. Une culture pauvre, mais fidèle Un
homme
du xxe siècle ne peut, me semble-t-il, qu’éprouver une sorte d’effro
206
st tolérée que « la seule chose nécessaire ? » L’
homme
qui a une vocation n’est pas bon à autre chose. Israël portait dans s
207
ent sont les moyens les plus élémentaires que les
hommes
ont de commercer : l’écriture, la parole et l’action, — la tradition,
208
e la nature et de la société dans les, mains de l’
homme
responsable, et dont l’esprit connaît un but auquel il dédie toutes s
209
ation est-elle donc « amissible » ? Le refus de l’
homme
serait-il donc capable de modifier un arrêt éternel, alors que Dieu p
210
un arrêt éternel, alors que Dieu prédestine tout
homme
dès avant sa naissance et ses œuvres ? Ce problème n’est pas gratuit
211
osition de cette justice de Dieu à la justice des
hommes
et de leurs œuvres ; opposition de la grâce à la nature, selon les te
212
ible, et constituant la véritable « action » de l’
homme
entre les mains de Dieu. Tels sont les thèmes qu’illustre cet ouvrage
213
es coups violents n’ébranlent plus que le « vieil
homme
», celui qu’il nous faut dépouiller. Folie pour les sages Mais
214
imé ; ceux qui traduisent « Paix sur la terre aux
hommes
que Dieu agrée » par « Paix aux hommes de bonne volonté », tous ceux-
215
terre aux hommes que Dieu agrée » par « Paix aux
hommes
de bonne volonté », tous ceux-là sont, en fait, avec Érasme et son ar
216
re religieux, c’est-à-dire le pouvoir qu’aurait l’
homme
de contribuer à son salut par ses efforts et ses œuvres morales. Que
217
te espèce de considération psychologique. (Un tel
homme
est bien trop vivant pour faire de la psychologie ; trop engagé dans
218
e se déroule même à l’intérieur de la pensée d’un
homme
qui veut croire…) Dialogue Car Dieu peut tout à tout instant. C
219
ut aussi tout changer en un instant aux yeux de l’
homme
, sans que rien soit changé de ce qu’a décidé Dieu, de ce qu’il décide
220
s. Il n’y a que la résistance acharnée du « vieil
homme
», et les prétextes toujours très moraux, et même très pieux, qu’invo
221
dans son sérieux dernier, on peut soutenir que l’
homme
possède au moins « un faible libre arbitre »34 dans les choses du sal
222
ssé comme Luther, jusqu’aux extrêmes limites de l’
homme
, jusqu’aux questions dernières que peut envisager notre pensée. Pour
223
croit trouver et regagner la dignité suprême de l’
homme
sans Dieu. Être libre, c’est vouloir l’éternité de son destin. (Pour
224
cé par Dieu, Nietzsche oppose le « je veux » de l’
homme
divinisé. Puis, à l’existence de Dieu, il oppose sa propre existence3
225
ais : Le personnalisme, c’est l’amour concret des
hommes
réels. Ce n’est pas « la bonté, la charité (vertus toutes passives et
226
volonté d’agir dans le sens de ce qui libère en l’
homme
les forces de résistance et de création, systématiquement déprimées p
227
aractère spécifique de la pensée et de la vie des
hommes
qui ont fait l’Europe et qui veulent la maintenir. Et l’individualism
228
pas de proclamer que « si l’on veut parler à des
hommes
, et non à des enfants, il faut renoncer à invoquer le Christ ». Je ne
229
pas de lui répondre que ce n’est pas là parler en
homme
, ni en enfant, mais en adolescent impénitent. ⁂ Je ne sais trop quell
230
on seul ami, le pasteur Boesen : « Salue tous les
hommes
de tua part, je les aimais bien, tous… » Le seul événement extérieur
231
t Kierkegaard : Un témoin de la vérité, c’est un
homme
dont la vie est familière avec toute espèce de souffrance, … un homme
232
t familière avec toute espèce de souffrance, … un
homme
qui témoigne dans le dénuement, la misère et l’humiliation, méconnu,
233
miliation, méconnu, déteste, insulté, bafoué — un
homme
qui est flagellé, torturé, traîné en prison, et puis enfin — car c’es
234
mort. Le premier est de Kierkegaard : Forcer les
hommes
à être attentifs et à juger, c’est exactement prendre le chemin du vr
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combat à l’aide de son impuissance. Il force les
hommes
à être attentifs. Ah ! Dieu sait s’ils deviennent attentifs, ils le t
236
Kierkegaard, on l’attrape comme une maladie. Cet
homme
sécrète un poison salutaire, dont nul ne trouvera l’antidote : qu’il
237
ité conquise aux dépens de tout ce qui soutient l’
homme
contre Dieu. Et cependant, dans le pire désespoir, jamais de défi, ni
238
C’est une entreprise hardie que d’aller dire aux
hommes
qu’ils sont peu de chose », s’écrie Bossuet (Sermon sur la mort, 22 m
239
lors du sort fait à celui qui doit se montrer aux
hommes
tel qu’il est ? S’entendre dire que l’homme en général est peu de cho
240
aux hommes tel qu’il est ? S’entendre dire que l’
homme
en général est peu de chose, n’est pas trop humiliant pour qui se fla
241
anité. Chômage. — On dit souvent qu’il faut à l’
homme
un minimum de confort ou d’aisance matérielle pour pouvoir réfléchir,
242
se dans le concret d’une vie connue. Prenons deux
hommes
qui furent tous deux de prodigieux producteurs d’idées : deux hommes
243
ous deux de prodigieux producteurs d’idées : deux
hommes
qui ont écrit chacun une vingtaine de volumes l’espace de dix ans : K
244
plètement. Un silence implacable et mat enserre l’
homme
qui chemine sur la route incertaine, au milieu des menaces originelle
245
tre chose… La femme descend sans se retourner ; l’
homme
déplie un journal que je n’aime pas, qu’il a peut-être acheté tout pa
246
soi et par comparaison. Il y a dans chaque vie d’
homme
à peu près digne de ce nom, un fait qui commande tous les autres et q