1 1974, Articles divers (1974-1977). Recherche pour un modèle de société européenne (février 1974)
1 voici : Pour la première fois dans l’histoire, l’ homme d’aujourd’hui se voit contraint de choisir librement son avenir et ce
2 nge, ou depuis le jardin mythique des origines, l’ homme n’avait fait que répondre tant bien que mal aux divers défis de la na
3 ous met en demeure de formuler une politique de l’ homme et de l’humanité. J’insiste : ce succès même se traduit par une crise
4 il faudra bien que ce soit une libre décision des hommes et des femmes. Mais où s’arrêter ? quand ? et comment ? Il s’agit de
5 dus « impératifs techniques » derrière lesquels l’ homme moderne court se cacher, comme Adam derrière les buissons quand Dieu
6 plus tard, c’est une nécessité primordiale pour l’ homme occidental. Elle devait servir les loisirs, elle mène d’abord au bure
7 aines de milliers d’années. Elle devait libérer l’ homme , elle l’asservit. Ivan Illich a calculé que l’Américain moyen qui rou
8 fou eût pu prévoir son déroulement — ou alors un homme très sensible, qui au premier contact avec la première auto, eût refu
9 utal) qui ramène tout à l’État-nation et rien à l’ homme , — chef-d’œuvre inégalé de bêtise codée. Au principe de la crise qui
10 orisation des petites communautés. Là seulement l’ homme peut être vraiment libre, car là seulement il est vraiment responsabl
11 l’Europe, mais l’une des plus belles chances de l’ homme en général. 13. À l’instant même où ce mot était prononcé, les lumi
2 1974, Articles divers (1974-1977). L’Europe des régions (juin-juillet 1974)
12 t devenu évident que l’État est plus fort que les hommes qui croient s’en emparer. Il les digère, il les phagocyte, quelle que
13 histoire du siècle est dominée par l’angoisse des hommes devant l’absence de communautés. Devant l’absence de possibilités d’i
14 munautaire qui est absolument inconsciente chez l’ homme , chez la grande majorité des hommes, mais qui fait qu’aussitôt que qu
15 sciente chez l’homme, chez la grande majorité des hommes , mais qui fait qu’aussitôt que quelqu’un prétend leur apporter une ré
16 s, des paroisses, tout ce qui peut rassembler des hommes autour d’une idée et d’une chose qui ait une valeur affective, une va
17 vue de l’extérieur, en Suisse il n’y a plus qu’un homme sur trois qui habite dans sa commune d’origine. Presque tous sont dép
18 e lieu. L’important c’est d’en avoir. Parce que l’ homme a besoin à la fois de racines et de mobilité. Si on le force à être e
19 Et s’il est purement nomade, aussi. Mon idée de l’ homme complet, la personne, c’est l’homme en tension entre des aspirations
20 Mon idée de l’homme complet, la personne, c’est l’ homme en tension entre des aspirations contradictoires. Il a besoin de se s
21 pas à grand-chose. C’est l’encasernement, c’est l’ homme transformé en numéro. Cela ne correspond peut-être pas à un régime po
22 ela correspond à une manière de juger la vie où l’ homme est une pure et simple carte d’identité, un producteur-consommateur d
23 très poussée et une concentration de moyens et d’ hommes , doit exécuter un certain nombre de tâches (produits et services). On
24 a rien à exiger, l’économie est là au service des hommes . Si on vous dit que les dimensions optimums d’une ville exigent une é
25 antinomique d’« irresponsabilité » générale de l’ homme perdu dans les mégalopolis. Le désir de devenir responsable de son de
26 lisme, et qui résume toute ma doctrine : situer l’ homme au centre de la société. e. « L’Europe des régions », Sud-Est indu
3 1974, Articles divers (1974-1977). Surréalisme : un jeu qui dure depuis 50 ans (7-8 septembre 1974)
27 j’ai écrit à New York. Il se demandait comment un homme qui croit en Dieu pouvait avoir des relations avec la magie. Car c’es
4 1974, Articles divers (1974-1977). La personne comme fondement des valeurs européennes (19 septembre 1974)
28 » européens qui ont sans doute orienté l’action d’ hommes politiques tels que De Gasperi, Robert Schuman, Paul-Henri Spaak, pou
29 ment réorienter toute l’aventure occidentale de l’ homme , afin d’éviter les désastres écologiques, civiques et génétiques auxq
30 n du travail qui est en réalité une division de l’ homme , comme l’avait annoncé Kropotkine ; la montée universelle de la délin
31 é, qui est le vrai référentiel de l’œuvre. Pour l’ homme d’Europe, qu’il le sache ou non, le référentiel absolu, c’est la pers
32 t latin de persona, terme juridique définissant l’ homme par son rôle dans la cité, après avoir désigné le masque porté par un
33 , qui allait fonder la conception chrétienne de l’ homme . En déclarant qu’ils confessaient Jésus-Christ comme « vrai Dieu et v
34 nfessaient Jésus-Christ comme « vrai Dieu et vrai homme  » à la fois, les Pères du concile de Chalcédoine ont posé le premier
35 e formatrice de l’Europe parce qu’elle engendre l’ homme européen, à partir de l’extraordinaire création qu’a été le concept d
36 concept de personne, cette notion théomorphe de l’ homme et anthropomorphe de Dieu. Voilà pour l’origine, « technique » en que
37 humain, par Augustin d’abord, lequel estime que l’ homme , étant fait à l’image de Dieu, est lui aussi une personne ; puis par
38 ut le Moyen Âge. Homologue du « vrai Dieu et vrai homme  », de la Deuxième Personne divine, la personne humaine est devenue la
39 tension de l’individu naturel et de ce qui dans l’ homme « passe infiniment l’homme » comme dit Pascal : le transcendant. Une
40 el et de ce qui dans l’homme « passe infiniment l’ homme  » comme dit Pascal : le transcendant. Une nature investie par une voc
41 nature investie par une vocation, une notion de l’ homme qui implique la transcendance de l’homme par rapport à lui-même. Cert
42 ion de l’homme qui implique la transcendance de l’ homme par rapport à lui-même. Certes, les siècles ont ajouté à cette formul
43 ux notions grecques d’individu, d’autonomie, et d’ homme mesure de toutes choses, aux notions romaines d’organisation et d’ins
44 u est mort, et que cela signifiait la « mort de l’ homme  », et donc de toute identité, de toute personne. Or, ce n’est là qu’u
45 une métaphore. Ce qui peut provoquer la mort de l’ homme , c’est la mort d’une nature tuée par l’homme, et qui nécessairement e
46 de l’homme, c’est la mort d’une nature tuée par l’ homme , et qui nécessairement entraînerait dans sa perte l’espèce humaine. C
47 ntraînerait dans sa perte l’espèce humaine. Car l’ homme ne peut rien contre Dieu, tout contre l’homme. Quand on nie Dieu, com
48 r l’homme ne peut rien contre Dieu, tout contre l’ homme . Quand on nie Dieu, comme la plupart des écoles de pensée modernes, e
49 tructuralistes ; quand on répète que la mort de l’ homme s’ensuit « logiquement » ; quand on nie le sujet, et qu’on répond com
50 traction politicienne ? Ceux qui prétendent que l’ homme n’est qu’une illusion, que le sujet n’existe pas, même dans le discou
51 ’aliénation… de quoi ? Contre l’exploitation de l’ homme par l’homme, disent-ils. Mais ce serait l’exploitation d’une illusion
52 de quoi ? Contre l’exploitation de l’homme par l’ homme , disent-ils. Mais ce serait l’exploitation d’une illusion par une ine
53 ut simplement ? Dieu est mort, nous disent-ils, l’ homme est mort, il n’y a plus de sujet, il n’y a plus rien. Il ne reste rie
54 de la personne, et en son nom. L’aliénation de l’ homme ne saurait désigner que ce qui compromet sa possibilité de se mouvoir
55 t dans la personne, si bien qu’il peut relier des hommes de toute la terre, la vie communautaire concrète est proximiste, c’es
56 t aux exigences constitutives de la personne. Les hommes ne sauraient être unis par l’imposition uniforme d’un même corpus de
57 se ramène en dernière analyse à cela : comment l’ homme , aliéné par la société technico-industrielle démesurée et sans cadres
5 1974, Articles divers (1974-1977). Alexandre Marc et l’invention du personnalisme (1974)
58 vant tout cela, motivant tout, une recherche de l’ homme et de ses fins dernières, qui « passent infiniment l’homme » selon Pa
59 de ses fins dernières, qui « passent infiniment l’ homme  » selon Pascal, recherche dont la nature proprement spirituelle devai
60 nelle et quotidienne. « Rien ne vaut le contact d’ homme à homme », répétait-il sans se lasser, insensible à nos plaisanteries
61 quotidienne. « Rien ne vaut le contact d’homme à homme  », répétait-il sans se lasser, insensible à nos plaisanteries ; et c’
62 cette phrase de moi : « Une politique à hauteur d’ homme  », et en 1948 paraît son livre intitulé À hauteur d’homme 7. La poés
63 et en 1948 paraît son livre intitulé À hauteur d’ homme 7. La poésie sera faite par tous répétaient les surréalistes après L
64 ulés et souvent développés en premier lieu par un homme  : Alexandre Marc. Anticipant sur la postérité pour honorer Marc l’inv
65 (Esmein). Il n’est pas la patrie. Rapportée à l’ homme , la patrie n’est ni petite, ni grande : elle est humaine. Ses limites
66 sa justification ultime dans le fait de libérer l’ homme (création des automatismes, économie de l’énergie, accumulation des r
67 ne reste à jamais supérieure à tout état donné, l’ homme dépasse toujours : la transcendance de cet « être vertical » qui s’ap
68 cendance de cet « être vertical » qui s’appelle l’ homme debout, répond victorieusement à l’« horizontalité » de l’immanence q
69 la fois et inséparablement par la situation de l’ homme et par son attitude. Là-dessus, une page (en collaboration avec Clau
70 tard, ne modifiera guère que l’adjectif) : Tout homme est placé dans une certaine situation : c’est ce que les idéalistes s
71 les idéalistes sont toujours tentés d’oublier. L’ homme en général, le citoyen abstrait, l’esprit pur n’existent que dans l’i
72 ive de réduction moniste tourne à l’absurde. Si l’ homme n’était que sa situation, celle-ci serait à son tour un pur possible,
73 e. Or, cette perspective n’existe que parce que l’ homme est en quelque manière extérieur à sa situation, parce qu’il connaît
74 il est impossible de parler de la situation de l’ homme sans tenir compte de son attitude. Il n’en est peut-être pas ainsi de
75 de sens humain qu’en fonction de l’attitude de l’ homme . (ON 38) Le Plan sans contrainte et son dynamisme « libérateur ».
76 38) L’État-nation, trop petit et trop grand. L’ homme n’est pas fait à l’échelle de ces immenses conglomérats politiques qu
77 avec la chair et la terre qui est nécessaire à l’ homme . (ON 15) (On sait que l’argument « trop petit et trop grand » est de
78 . Mais on peut aussi partir d’une conception de l’ homme et de sa vocation personnelle, d’une attitude de l’homme qui assume e
79 t de sa vocation personnelle, d’une attitude de l’ homme qui assume et transforme en création le conflit permanent entre le pa
80 de sens humain qu’en fonction de l’attitude de l’ homme . Je conclus pour ma part que s’il y a un avenir, et qu’il demeure ou
6 1974, Articles divers (1974-1977). Quelques-unes des choses curieuses qui me sont arrivées (1974)
81 rs moi, celles que m’apportera demain matin cet «  homme de lettres » qu’est le facteur, selon Voltaire. Ces incidents, dénués
82 t-on me servir encore ? Au fond de la salle, deux hommes et une femme attablés causent et boivent. L’un des hommes m’ayant rem
83 t une femme attablés causent et boivent. L’un des hommes m’ayant remarqué s’écrie : « Tiens, voilà le diable ! » Les autres se
7 1974, Articles divers (1974-1977). Un modèle pour l’Europe ? (1974)
84 d’administrer les choses et non de gouverner les hommes . Car les hommes doivent de plus en plus tendre à se gouverner eux-mêm
85 es choses et non de gouverner les hommes. Car les hommes doivent de plus en plus tendre à se gouverner eux-mêmes. C’est là le
8 1975, Articles divers (1974-1977). « Le sort des écrivains emprisonnés constitue un drame et un avertissement » (juin 1975)
86 mot amour ; La Rochefoucault a dit : « Combien d’ hommes seraient amoureux s’ils n’avaient jamais entendu parler d’amour ? » E
87 e passion — puis les relations sensuelles entre l’ homme et la femme. Les poètes de cette époque, les troubadours, ont inventé
88 çon dont une société imagine les rapports entre l’ homme et la femme est un élément important de ses mœurs. Or cette façon n’a
89 un État-nation comme ceux que nous connaissons, l’ homme ne peut plus agir comme responsable. Et l’homme n’est libre que s’il
90 l’homme ne peut plus agir comme responsable. Et l’ homme n’est libre que s’il est responsable. C’est une vieille notion que l’
91 té. C’est parce que je crois à cette liberté de l’ homme liée à sa responsabilité que j’oppose à tous les États-nations l’idée
92 ne devrait pas dépasser la portée de la voix d’un homme criant sur l’agora. Symboliquement cette mesure reste juste. D’ailleu
93 communes ou des régions, dans une « mesure » où l’ homme peut faire entendre sa voix. Pour vous il n’y a pas de nécessité à ce
94 glissement vers une société sans opposition où l’ homme se fond dans la norme, accepte, est un phénomène de plus en plus cour
9 1975, Articles divers (1974-1977). « L’État-nation, voilà l’ennemi » (1er juillet 1975)
95 es ont seule chance d’être vérifiés ; ou bien des hommes et des groupes décident de reprendre en main leur destin à l’échelon
96 gé par un Grand Ordinateur. Ou bien des groupes d’ hommes , qui se veulent à la fois libres et responsables, trouvent et appliqu
97 rraient participer ? Recréer une communauté où l’ homme puisse recouvrer la dimension civique sans laquelle il n’est pas une
98 mplique et favorise un changement d’attitude de l’ homme face à la société, un changement de mentalité et un changement de fin
10 1975, Articles divers (1974-1977). Notre complexe de culpabilité (1975)
99 u chevet d’un malade sait ce que je veux dire. Un homme de cœur a besoin qu’on lui pardonne de jouir de son bien-être pendant
100 d’autres souffrent. Culpabilité irraisonnée de l’ homme en bonne santé devant le malade, du riche devant le pauvre, de celui
101 andeur », gémit Ramuz, crispé. Mais démontrer aux hommes qu’ils voient trop court n’est pas le meilleur moyen de les libérer.
102 t menacé, nous dit-on ? Rien de tel pour tirer un homme de ses doutes brumeux et de son anxiété qu’un défi bien concret, vena
11 1975, Articles divers (1974-1977). Au-delà de la société industrielle (1975)
103 hose, au-delà — je le définis comme l’époque où l’ homme devait s’adapter à l’industrie, à la consommation, donc à la producti
104 s’adapter à Paris — c’est-à-dire l’industrie à l’ homme . Le passage de la société industrielle à une société post-industriell
105 ni Agnelli a répondu : « L’important, ce sont les hommes et non les firmes. » Il me semble que tout le contraste entre les de
106 s est là : besoins de l’industrie ou besoins de l’ homme  ? C’est sur l’opposition de ces deux conceptions que je voudrais vous
107 a nature du travail, ni le contenu des loisirs. L’ homme industriel en principe travaille trop, parce qu’il faut que la firme
108 post-industrielle devrait aussi permettre à tout homme de ne pas consacrer une part exagérée du produit de son travail à pay
109 st pas née pour satisfaire des besoins réels de l’ homme , mais bien pour les utiliser, et puis pour les multiplier. Elle n’a j
110 qu’il va changer la nature même des besoins de l’ homme occidental, et surtout la conscience que l’homme a de ses besoins, en
111 ’homme occidental, et surtout la conscience que l’ homme a de ses besoins, en faisant passer au premier rang le plus artificie
112 u, comme « mesure de toutes choses » remplaçant l’ homme , remplaçant le civisme, remplaçant l’amour du prochain, et passant av
113 le profit n’est pas un principe de mesure pour l’ homme , ni pour la cité. Il n’est qu’un chiffre. Il ne relève pas du vivant,
114 s besoins, parce que c’est le besoin qui soumet l’ homme aux forces matérielles, aux « impératifs techniques », et aux « néces
115 Il nous faut retrouver des mesures, gagées sur l’ homme , traduisant les données constitutives de la personne. Ces mesures nou
116 comme on le voit ces jours-ci à New York ; et les hommes y sont seuls en masse : livrés au scepticisme et à la délinquance. Ce
12 1975, Articles divers (1974-1977). Suisse 1975 (1975)
117 u chevet d’un malade sait ce que je veux dire. Un homme de cœur a besoin qu’on lui pardonne de jouir de son bien-être pendant
13 1975, Articles divers (1974-1977). Le Morgarten du xxe siècle (1975)
118 u’après coup s’adjoindre à la grande majorité des hommes et des femmes qui s’étaient installés sur le camp. Ils tentaient d’ex
119 ais pas d’illusions : d’une manière générale, les hommes font toujours toutes les bêtises qu’ils peuvent faire, et cela depuis
120 le », La Suisse qu’ils veulent, Lausanne, L’Âge d’ homme , 1975, p. 71-77.
14 1975, Articles divers (1974-1977). L’amour (1975)
121 fatalité pour l’individu, tropisme, mais, chez l’ homme , moins étroitement déterminé que chez tous les autres animaux : les m
122 ent ont pénétré les conceptions platoniciennes. L’ homme le plus simple use couramment d’expressions et de notions qui remonte
123 usqu’à l’extase ; service de la Dame à laquelle l’ homme sacrifie tout (Tristan renonce à son rang à la cour, faillit à l’honn
124 es Martyrs, celle qui se prête aux fantasmes de l’ homme . Le « héros » (comme on le dit encore des personnages de roman les pl
125 l n’y a pas d’amour possible », dit le héros de L’ Homme sans qualités de Robert Musil. Et il ajoute : Un amour peut naître p
126 n, son négatif parfait : infidèle par définition, homme des rencontres sans lendemain, cherchant en vain parmi toutes les fem
127 pourrait retenir son amour, quand Tristan était l’ homme d’un seul amour fatal mais dans lequel il trouvait toute la Femme. Do
128 êve Don Juan, c’est le désir féminin qui crée « l’ homme sans visage », l’homme d’une nuit sans lendemains qui geignent, l’hom
129 désir féminin qui crée « l’homme sans visage », l’ homme d’une nuit sans lendemains qui geignent, l’homme du plaisir qui ne la
130 ’homme d’une nuit sans lendemains qui geignent, l’ homme du plaisir qui ne laissera qu’un souvenir de bonheur, quoi qu’en dise
131 ’arbitraire, la violence infligée, le mépris de l’ homme et de la femme et surtout de la classe « inférieure », simple objet d
132 amour gît dans la certitude de faire le mal. Et l’ homme et la femme savent, de naissance, que dans le mal se trouve toute vol
133 le qui résiste et ils n’en trouvent plus guère. L’ Homme sans qualités de Robert Musil, qui décrit une passion incestueuse ent
134 dans le culte de la femme-enfant salvatrice de l’ homme , prisonnier de la raison, la curiosité du public pour la doctrine cat
15 1976, Articles divers (1974-1977). Changer de cap (novembre 1976)
135 dée sur la recherche d’équilibres vivants entre l’ homme , la cité et la nature, une société dont l’idéal directeur soit la lib
136 truisent à la fois la nature et la Communauté des hommes , au nom du prestige de l’État — vanité collective et surprofits privé
137 des opposées devant la vie, devant le destin de l’ homme sur la terre, il y a deux morales incompatibles en théorie, si elles
16 1976, Articles divers (1974-1977). Message de M. Denis de Rougemont (1976)
138 s’était rêvé un avenir tout différent, celui de l’ homme de culture et de méditation qu’il fut, en fait, d’une manière invisib
139 prince Bernhard des Pays-Bas. Dans quel esprit l’ homme politique de premier plan qu’était devenu Robert Schuman jugeait-il l
17 1976, Articles divers (1974-1977). L’Europe, l’été [préface] (1976)
140 t née du complexe physico-spirituel qui a formé l’ homme européen et qui le définit le mieux, quand on le compare à l’homme d’
141 qui le définit le mieux, quand on le compare à l’ homme d’autres cultures et civilisations. De cette affinité d’essence et d’
18 1976, Articles divers (1974-1977). Histoire et prospective de l’identité européenne (1976)
142 cherche fondamentale est celle qui a pour objet l’ homme lui-même, la personne. Si la mathématique est science fondamentale po
143 ni même une profession. C’est une manière d’être homme et d’orienter la vie. C’est une manière aussi de faire vivre l’Europe
19 1977, Articles divers (1974-1977). La puissance et les choix (mai 1977)
144 liens sentimentaux qui devraient toujours unir l’ homme à son environnement. Pour Denis de Rougemont, le pire est encore à ve
20 1977, Articles divers (1974-1977). « Il faut changer de cap » (27 septembre 1977)
145 « La décadence d’une société commence quand l’ homme se demande : “Que va-t-il arriver ?” au lieu de se demander : “Que pu
146 aboutir à ces solutions ? Je ne pense pas que les hommes vont devenir sages dans les dix années décisives qui viennent, mais j
21 1977, Articles divers (1974-1977). Denis de Rougemont : le retour d’un hérétique (3 octobre 1977)
147 s experts du club de Rome : dans la mesure où les hommes persévéreront dans leur démission, ces conclusions se vérifieront. C’
148 narchiste, c’est plutôt inattendu de la part d’un homme qui cite plus souvent Luther que Bakounine… Je ne suis pas anarchiste
149 par définition, l’uniformisation et la fusion. L’ homme et la femme y sont libres, ensemble, parce queav irréductibles l’un à
150 ristan), n’était-ce pas ainsi qu’il désignait les hommes de parti qui risquaient de s’interposer entre lui-même et sa passion 
22 1977, Articles divers (1974-1977). Pierre Desgraupes fait le point avec Denis de Rougemont (10 octobre 1977)
151 z : « La décadence d’une société commence quand l’ homme se demande : “Qu’est-ce qui va arriver ?” au lieu de se demander : “Q
152 propos et vous en arrivez à l’idée que si tant d’ hommes mentent, c’est qu’il doit y avoir là quelque chose d’irrationnel. Cel
153 u près : pour la première fois dans l’histoire, l’ homme se voit contraint de choisir librement son avenir, du seul fait qu’il
154 ut bien avoir cette liberté que vous accordez à l’ homme en face d’un État que vous décrivez aussi super-puissant ? Faut-il br
155 e rayon de la ville soit à la portée de voix d’un homme criant sur l’agora. C’était très sage parce que tout le monde pouvait
156 maintenant, il arrivera dans le monde ce que les hommes voudront qu’il arrive. » Et les hommes réfléchissent et c’est le rôle
157 ce que les hommes voudront qu’il arrive. » Et les hommes réfléchissent et c’est le rôle des intellectuels de les y aider. Mais
158 de les y aider. Mais ce n’est pas facile, car les hommes non plus n’aiment pas changer. Ils comprennent qu’il y va de leur ave
159 iste : je ne pense pas, comme Jean-Jacques, que l’ homme est né bon et que la société le corrompt : je pense que l’homme est n
160 on et que la société le corrompt : je pense que l’ homme est né méchant et faible et tâche d’utiliser des impératifs imaginair
161 je crois à la liberté et à la responsabilité de l’ homme . Et j’espère que le danger sera un bon maître d’école. bc. « Pierre
23 1977, Articles divers (1974-1977). L’Avenir est votre affaire (11 octobre 1977)
162 nt développe dans son livre est précisément que l’ homme contemporain, piégé par la technique et ceux qui en vivent, s’est tro
163 ais celle qui s’articulera aux « conceptions de l’ homme et de son rôle sur la terre qui nous animent en vérité ». Un exemple
164 r la facture… Et s’il « faut » absolument que des hommes d’affaires pressés gagnent trois heures sur le trajet Paris-New York,
165 e ? Je dirai que c’est un essai d’une morale de l’ homme libre et responsable. Nous avons de nos jours une opposition entre le
166 s, et cela sans bain de sang. Ce n’est pas rien ! Homme de clairvoyance, Denis de Rougemont est également un homme d’espoir.
167 clairvoyance, Denis de Rougemont est également un homme d’espoir. Son très beau livre est tout entier animé par la grande et
168 t généreuse idée que « le secret de l’avenir de l’ homme est dans l’homme, au cœur de l’homme d’aujourd’hui ». La terre du xxi
169 que « le secret de l’avenir de l’homme est dans l’ homme , au cœur de l’homme d’aujourd’hui ». La terre du xxie siècle sera tr
170 ’avenir de l’homme est dans l’homme, au cœur de l’ homme d’aujourd’hui ». La terre du xxie siècle sera très exactement ce que
171 suivant : « Denis de Rougemont est décidément un homme étonnant. Il a fêté l’an dernier son soixante-douzième anniversaire,
172 itions du seul futur possible : celui qui verra l’ homme prendre en charge sa propre destinée, projeter et assumer des finalit
24 1977, Articles divers (1974-1977). « Je suis un pessimiste actif » (17 octobre 1977)
173 st-ce que je vais faire ? » Je ne crois pas que l’ homme soit bon mais je crois que l’on peut construire une société qui le co
174 ais problèmes ne sont pas du tout abordés par les hommes politiques. Regardez la France : les positions de la droite et de la
25 1977, Articles divers (1974-1977). « L’avenir, c’est notre affaire ! » (18 octobre 1977)
175 r, c’est le pouvoir qui le prend. Il suffit qu’un homme s’assoie dans les fauteuils de l’État, qu’il utilise les téléphones d
176 sastres politiques. Nous avons pris le parti de l’ homme , multiple et libre, face aux « systèmes ». L’esprit jacobin La
177 ayiste qui, depuis plus de quarante ans, défend l’ homme libre et multiple contre les systèmes, montre notamment que l’actuali
26 1977, Articles divers (1974-1977). Au tableau d’honneur de Parents : L’Avenir est notre affaire (octobre 1977)
178 ssi l’avertissement que lance sans ménagement cet homme de 71 ans, qui a perdu bien des illusions sur notre monde mais pas en
179 notre monde mais pas encore sa confiance dans les hommes . Tout dans cet écrivain, grand, robuste, au regard rêveur, évoque la
180 dèle idéal d’une société qui était tournée vers l’ homme . Nous avons perdu cette mesure : alors, tout au long de son livre, il
181 Et c’est la catastrophe programmée. « Voilà notre homme de l’an 2000, dit-il : sans eau potable, sans pain, sans vin et privé
182 iste, tristesse de l’humaniste, mais ferveur de l’ homme  : « Tout est encore possible, dit-il, et même plus que jamais. Tout e
183 possible mais il faut choisir. » Ce n’est pas un homme à renoncer. Son acharnement à défendre l’Europe, et à travers elle l’
184 arnement à défendre l’Europe, et à travers elle l’ homme , le prouve. Déjà en 1932, lorsqu’il fonde la revue Esprit, avec E. Mo
185 a vie. Recherche de la personne, de la vocation d’ homme . On la retrouve dans tous ses livres, dans ses articles, dans toutes
186 re hystérique des foules massées pour applaudir l’ homme providentiel. Denis de Rougemont était alors lecteur à l’Université d
187 urd’hui, pour la première fois dans l’histoire, l’ homme peut choisir son avenir, grâce à la technique. Les catastrophes ne to
188 nt plus du ciel, elles viennent de nous. Mais les hommes ont encore beaucoup de peine à l’admettre. Et pourtant, il nous reste
189 ites. La voix se fait plus douce. Voyez-vous, les hommes sont envahis par un sentiment d’impuissance qu’il faut absolument com
190 unauté dans la société actuelle a fait perdre à l’ homme le sentiment de responsabilité et donc sa liberté. Villes trop vastes
191 ! Nous, nous avons compté sur l’adaptation des hommes . Effrayante adaptation qui les mutile moralement. Comment veut-on que
192 qui les mutile moralement. Comment veut-on que l’ homme soit encore un citoyen ! Et pourtant c’est de l’homme que Denis de Ro
193 e soit encore un citoyen ! Et pourtant c’est de l’ homme que Denis de Rougemont attend le grand changement. Pas de l’État, pas
194 tin en main à l’échelon local et régional que les hommes y parviendront. Le moyen ? Refaire vivre les communes, les municipali
195 es régions, car elles seules sont à la mesure des hommes , de leur volonté et de leur voix. Et de s’en prendre à l’école avec l
27 1977, Articles divers (1974-1977). Demain le soleil (20 décembre 1977)
196 une forme de société où une communauté entre les hommes serait possible. Dès les années 1930, j’ai fondé le mouvement personn
197 s la fonction de l’intellectuel est de forcer les hommes à réfléchir et à s’interroger. Je remarque que mes idées et mes propo
198 maintenant, il arrivera dans le monde ce que les hommes voudront qu’il arrive. » Vous n’acceptez pas qu’on se retranche derri
199 ient à personne, mais à Dieu » ? Je préfère que l’ homme se demande maintenant « Que puis-je faire ? », plutôt que « Qu’est-ce
200 u doigt de Dieu dans certains événements ? Des hommes sensibles Je suis chrétien, mais je trouve trop facile qu’on appel
201 le volonté divine ce qui nous échappe. Que peut l’ homme sur son destin ? Par sa science et son invention technique, il a en m
202 urologues auxquels personne ne pense, ce sont des hommes sensibles. Plutôt que de les tourner en dérision, il serait préférabl
203 Hitler et l’automobile Vous êtes l’un de ces hommes sensibles ? Dès 1932, j’avais prévu les victoires et la chute d’Adolf
204 Il commet donc une vilaine action en trompant les hommes sur leurs besoins et en falsifiant leur désir à la source même. À 21
205 qu’il a senti que, dans le monde capitaliste, les hommes avaient un besoin fondamental de communauté. Nos sociétés n’avaient p
206 nsommation en électricité. Vous voulez empêcher l’ homme d’aller toujours plus vite, plus haut et plus loin ? Je crois surtout
28 1977, Articles divers (1974-1977). Écologie, régionalisme, fédéralisme : l’avenir selon Denis de Rougemont (30 décembre 1977)
207 ntrôlées, on ne détruit pas le tissu social ? Les hommes ne se connaissent plus. Ils effectuent quotidiennement des travaux qu
208 s de même pour les ressources naturelles ? Et les hommes politiques le savent bien qui l’avouent en privé et qui, en public, p
209 ropositions développées en 160 pages partent de l’ homme (il fut l’un des premiers personnalistes, de la revue Esprit), de la
29 1977, Articles divers (1974-1977). La fonction et la structure de la ville future (décembre 1977)
210 Paradis était un jardin. Chassés de ce jardin les hommes errants et anxieux tentent d’abord de se bâtir une sécurité monumenta
211 ’entreprise dans l’anarchie et la dispersion. Les hommes ne cesseront pourtant pas de bâtir des villes, d’abord modestes et me
212 comme la transfiguration de la ville à « mesure d’ homme  » qui devient « mesure d’ange » (Apoc – 21,17.) C’est la « nouvelle J
213 la gloire de Dieu l’éclaire ». Ainsi la fin de l’ homme n’est pas le « retour à la Mère Nature », mais la transfiguration de
214 uté. 2. Pourquoi des villes ? Parce que les hommes ont besoin de vivre ensemble et tendent vers la libre communauté des
215 ne devrait pas excéder la portée de la voix d’un homme criant sur l’agora. Pour Platon, la cité idéale devrait compter 5040
216 lués du monde : air, eau, bruit. 5. Parce que les hommes y sont trop serrés, — et parce qu’ils ne s’y sentent pas libres, n’ay
217 rbanisme — est de savoir si l’on va repartir de l’ homme et de ses besoins fondamentaux, ou continuer à partir de la technique
218 s dont ils sont les experts. Faut-il soumettre l’ homme aux structures technologiques de la cité, ou l’inverse ? Est-il vraim
219 d’hui les autos et leurs parkings en chassent les hommes , dégradant ainsi les bases mêmes de la démocratie. Il faut rendre les
220 Réduire les mégalopoles à des cités « à mesure d’ homme  » ne peut se faire que par leur division en municipalités de quartier
221 e mieux-être de tous, et pour que toujours plus d’ hommes et de femmes, devenant plus responsables de leur ville, y soient par
30 1977, Articles divers (1974-1977). Souvenir de 1938 (1977)
222 ts soient justes. Ce qui est certain, c’est que l’ homme de la paix est seul capable de gagner ce que toute guerre, même victo
223 coup sûr : les raisons d’être d’une communauté d’ hommes libres. Au surplus, la musique d’Honegger reste en dehors — au-dessus
31 1977, Articles divers (1974-1977). Les débuts de la construction européenne (1977)
224 vement européen, ou de ses organisations membres, hommes politiques et intellectuels, hauts fonctionnaires et députés de seize
225 « Les débuts de la construction européenne », Les Hommes d’État célèbres. De 1920 à nos jours, Paris, Mazenod, 1977, vol. 6, p
32 1977, Articles divers (1974-1977). Robert Schuman (1886-1963) : l’homme de la frontière (1977)
226 Robert Schuman (1886-1963) : l’ homme de la frontière (1977)y Cet homme dont on a pu écrire « qu’il n’av
227 86-1963) : l’homme de la frontière (1977)y Cet homme dont on a pu écrire « qu’il n’avait l’air de rien », qu’il entrait da
228 nte sans préavis », et s’est montré « l’un de ces hommes exceptionnels par lesquels l’Esprit infléchit le cours de l’Histoire 
229 ieurs reprises, très justement, défini comme un «  homme de la frontière ». En 1914, il est allemand selon son passeport. Inap
230 on — soit subie soit choisie librement — c’est un homme de « l’Europe médiane », de cette ancienne Lotharingie devenue Bourgo
231 telles sont les étapes d’une brillante carrière d’ homme politique français, mais vingt autres l’auront aussi bien parcourue s
232 , elle exprime l’expérience durement acquise de l’ homme de la frontière, autant que ses méditations historiques et ses finali
233 Nations en 1930. Robert Schuman fut réellement l’ homme du Plan qui porte son nom, parce que ce plan résultait du problème da
234 r le jour. Mais il s’était rêvé tout autre chose, homme de méditation et de culture, au milieu de ses huit-mille volumes de c
235 rd’hui transférée à Amsterdam. Dans quel esprit l’ homme politique de premier plan qu’était devenu Robert Schuman jugeait-il l
236 énération… y. « Robert Schuman (1886-1963) : l’ homme de la frontière », Les Hommes d’État célèbres, vol. 6, De 1920 à nos
237 uman (1886-1963) : l’homme de la frontière », Les Hommes d’État célèbres, vol. 6, De 1920 à nos jours, Mazenod, 1977, p. 254-2
33 1977, Articles divers (1974-1977). Hérétiques de toutes les religions, unissez-vous ! (1977)
238 pirituelle. Ainsi, dans le premier numéro : Deux hommes se trompent insondablement : celui qui affirme que la morale est suff
239 e sujet de ces énoncés, ou bien au contraire si l’ homme se les approprie, comme sa chose et son bien, qu’il posséderait sans
240 je m’avance, ce chemin qui commence à mes pas. L’ homme de la foi ne suit sa voie qu’en la frayant, « sentier étroit », dit l
241 e garantie, puisque le vrai chemin, qui conduit l’ homme à Dieu, part toujours d’une personne sans précédent. 22. W. Pauli,
34 1977, Articles divers (1974-1977). La nature du pouvoir (9 octobre 1977)
242 . En somme, Jeanne Hersch a fait un peu comme cet homme politique français qui, quand on lui demandait, un jour : « Que faite