1 1978, Cadmos, articles (1978–1986). Contribution à une recherche éventuelle sur les sources de la notion d’engagement de l’écrivain (printemps 1978)
1 on n’en fasse plus, ou plutôt pour qu’un jour des hommes comme moi qui n’ont le goût ni des habiletés ni des contraintes qu’il
2 e à l’école de Montaigne : « Les autres forment l’ homme , je le récite », croyant ainsi tirer son épingle du jeu. Et c’est ai
3 e celles qui concernent la moitié inférieure de l’ homme . (Pour le cœur et la tête, on verra plus tard, disent-ils ; en attend
4 t la production, mais « une politique à hauteur d’ homme  » (expression qui allait faire le titre d’un livre de Léon Blum, puis
5 les d’Alexandre Marc). Une politique à hauteur d’ homme , c’est une politique dont le principe de cohérence s’appelle responsa
6 ividualiste ; elle s’oppose à l’exploitation de l’ homme par ses créations, par l’État et par les bavards radiodiffusés. Elle
7 -ils, et c’est le cas, une minorité. Il y a peu d’ hommes réellement humains : mais c’est à eux que le pouvoir doit revenir, c’
8 e — mais pour le salut de la pensée et pour que l’ homme reste humain, ou le devienne. […] Seule, détient le pouvoir de s’inca
9 le. La liberté de penser n’est réelle que chez un homme qui a reconnu et qui accepte le danger de penser. On serait parfois t
10 l opposera au conformisme la loi personnelle de l’ homme , d’autre part, il opposera à l’évasion dans l’abstrait la volonté de
11 d’autre que ce qui pourrait désespérer l’espèce d’ homme qui se hâte », écrivait Nietzsche. Nous dirions : Ne rien écrire d’au
12 d’autre que ce qui pourrait désespérer l’espèce d’ homme qui demande à la lecture une évasion, un stupéfiant, une justificatio
2 1978, Cadmos, articles (1978–1986). L’Intellectuel contre l’Europe (été 1978)
13 mine de rien : « L’Européen ne serait-il pas cet homme étrange qui se manifeste comme Européen dans la mesure précise où il
14 et prétend au contraire s’identifier soit avec l’ homme universel qu’il imagine, soit avec l’une des composantes du grand com
15 es premiers, qui savons que toute agglomération d’ hommes et le mode de culture intellectuelle qui en résulte doivent périr. »
16 ’art enfantin : « Les chances de renouveau dont l’ homme dépend pour retrouver les chemins de la création ne se trouvent pas s
17 r, l’image fantasmatique d’un bon sauvage ou d’un homme régénéré. Il s’agit pour l’Europe de proposer au Monde et d’illustrer
3 1978, Cadmos, articles (1978–1986). Conditions d’un renouveau (automne 1978)
18 ons d’un renouveau (automne 1978)f I Si l’ homme , au sens de la personne, est mort ou doit mourir bientôt, il n’y aura
19 rendre au sérieux les théories sur la « mort de l’ homme  » lancées dans les années 1960 par les structuralistes français, nota
20 r Malraux qui en déduisit le premier la mort de l’ homme . Il s’agissait, on le voit, d’une théorie plus littéraire que philoso
21 uvelle de la mort de Dieu entraînant la mort de l’ homme ne peut être qu’une fausse nouvelle, car si Dieu est mort, c’est qu’i
22 u ; n’existant pas, il ne pouvait mourir. Et si l’ homme , fait à l’image de Dieu, était mort, comment le saurions-nous ? Perso
23 ein bien affirmé est de dissoudre l’illusion de l’ homme personnel, de l’homme sujet de son langage et de sa pensée, donc de s
24 e dissoudre l’illusion de l’homme personnel, de l’ homme sujet de son langage et de sa pensée, donc de son action et de son de
25 t du soi, du moi ; rage devant la « finitude de l’ homme  ». Cette dernière expression obsède les analyses de Foucault et de Lé
26 de les analyses de Foucault et de Lévi-Strauss. L’ homme s’y voit toujours défini par ce qu’il n’est pas, par ce qui le réduit
27 de l’entropie, dont il admet que l’activité de l’ homme occidental serait le facteur principal d’accroissement. J’accepte sa
28 enne a été la première à parler de la « mort de l’ homme  ». Paul revient sans cesse sur la nécessité pour le « vieil homme » d
29 vient sans cesse sur la nécessité pour le « vieil homme  » de « mourir ». Il n’est question que de « dépouiller le vieil homme
30 ». Il n’est question que de « dépouiller le vieil homme  », de devenir une « nouvelle créature », un « homme nouveau », — dont
31 mme », de devenir une « nouvelle créature », un «  homme nouveau », — dont les « hommes nouveaux » de l’utopie dont on nous pa
32 le créature », un « homme nouveau », — dont les «  hommes nouveaux » de l’utopie dont on nous parlait hier, ne sont que des séc
33 arisations à bon marché. Qu’est-ce que le « vieil homme  » ? C’est l’homme naturel, l’homme de chair, pécheur, corrompu. C’est
34 arché. Qu’est-ce que le « vieil homme » ? C’est l’ homme naturel, l’homme de chair, pécheur, corrompu. C’est notre donné empir
35 que le « vieil homme » ? C’est l’homme naturel, l’ homme de chair, pécheur, corrompu. C’est notre donné empirique livré au dét
36 ché. Un exemplaire de l’espèce, un individu. Et l’ homme nouveau ? Le même, mais converti, « mort à soi-même », réorienté et r
37 it la coexistence en un seul être de Dieu et de l’ Homme . Et Jésus-Christ fut déclaré « vrai Dieu et vrai homme à la fois ». C
38 . Et Jésus-Christ fut déclaré « vrai Dieu et vrai homme à la fois ». C’est à partir de cette antinomie que les Pères ont pens
39 e et de Chalcédoine, saint Augustin transpose à l’ homme , créature de chair et d’esprit, à la fois immanent et transcendant, l
40 son livre Les Mots et les Choses, explique que l’ homme au sens moderne ne peut être pensé que depuis le xviiie siècle. Avan
41 e doublet empirico-transcendental qu’on appelle l’ homme  ». Pour Athanase et les Pères de Nicée, il ne s’agissait pas d’un dou
42 de Descartes. Car c’est bien lui qui a fait de l’ homme un « doublet » de chair et d’esprit. Il a si bien séparé le corps et
43 thèse un peu aberrante de la glande pinéale. Si l’ homme est un doublet empirico-transcendental, il mourra donc avec la scienc
44 ». À toutes les écoles qui annoncent la mort de l’ homme , un commun dénominateur : le rejet fondamental du christianisme, de l
45 de sciences humaines possibles, n’y ayant plus d’ homme , plus de sujet à examiner… Et c’est aussi le résultat qu’obtient Fouc
46 e conséquence beaucoup plus grave : elle refuse l’ homme qui a fait l’Europe et dont l’Europe a pour mission de favoriser la r
47 vous. Objectivement, c’est mettre en condition l’ homme d’aujourd’hui pour qu’il accepte toute la mythologie moderne des « im
48 responsables. Les conditions d’un renouveau de l’ homme et de l’Europe conjointement se déduisent presque inévitablement de c
49 c’est prendre ses responsabilités ; c’est agir en homme libre dans la société, cesser de dire qu’on n’y peut rien. Le civisme
50 uté, et encore la faut-il assez petite pour que l’ homme y soit un prochain, un semblable pour qui l’on puisse agir. La person
51 mentale qu’implique la théorie de la « mort de l’ homme  », le projet d’une Europe qui ne sera pas faite par ça mais par nos m
4 1978, Cadmos, articles (1978–1986). La chronique européenne de Denis de Rougemont (hiver 1978)
52 mples, comme elles le sont toujours aux yeux de l’ homme en colère. Le régionalisme, qui est très solidement installé en Itali
53 ssant de rechercher par quelle logique interne un homme s’estime justifié d’en venir à de telles extrémités (fussent-elles se
54 ssi D. de Rougemont, L’Aventure occidentale de l’ homme , Paris, 1957, et Les Chances de l’Europe , 1962. 17. Cf. Jean-Mari
5 1979, Cadmos, articles (1978–1986). Écologie, régions, Europe fédérée : même avenir (printemps 1979)
55 lus en plus brutales contre la Nature et contre l’ homme qui vit de la Nature et en elle19. 3. Plutôt donc que de l’écologie
56 ociologues et politologues européens, et nombre d’ hommes politiques responsables aux USA : la décentralisation de l’État, de l
6 1979, Cadmos, articles (1978–1986). L’Europe comme invention de la culture (automne 1979)
57 e. Et de nouveau, c’est un grand clerc, mieux, un homme de l’esprit, un poète, qui va dire les paroles créatrices du sentimen
58 istes ; et surtout, sur l’Europe comme patrie des hommes libres et du refus de la fatalité. Jamais l’intelligentsia de nos pay
59 olland, avocat général, Gérard Rosenthal, avocat, homme de Lettres, David Rousset, écrivain politique, Louis Salleron, profes
60 d’agences nationales de la presse ou de la radio, hommes d’Église et syndicalistes. La Conférence culturelle de Lausanne a ini
61 ns ». Car, ce faisant, « ils font l’histoire de l’ homme  ». Et nous serons ainsi du bon côté. Plus tard, le même Sartre déclar
62 xemple n’est pas le meilleur moyen d’agir sur les hommes , c’est le seul ». Appendice : les revues et l’Europe À la génér
63 manifeste que l’Europe veut devenir une. Tous les hommes un peu profonds et d’esprit large qu’a vus ce siècle ont tendu vers c
7 1979, Cadmos, articles (1978–1986). L’Université par l’Europe et vice versa (hiver 1979)
64 déral de l’Europe intellectuelle. Là vivent des «  hommes de synthèses » : professeurs de tous âges et de toutes spécialités, e
65 rait se réclamer de beaucoup de noms illustres, d’ hommes qui ont rêvé l’Académie européenne comme Tommaso Campanella et Comeni
66 péenne comme Tommaso Campanella et Comenius, ou d’ hommes qui méditaient sur la nécessité d’un langage commun aux sciences exac
67 qui doit aujourd’hui, plus que jamais, faire des hommes . 40. Louis Halphen, in Aspects de l’Université de Paris, 1949. 4
8 1980, Cadmos, articles (1978–1986). Madame de Staël et « l’esprit européen » (été 1980)
68 n sera donc d’abord ce qui fomente la Société des hommes de l’esprit, ou comme elle dit dans De l’Allemagne : « l’association
69 dans De l’Allemagne : « l’association de tous les hommes qui pensent, d’un bout de l’Europe à l’autre ». On ne peut ici que ci
70 ’Orient pour y chercher l’histoire primitive de l’ homme  ; tantôt ils vont à Jérusalem pour faire sortir des ruines saintes un
71 ; enfin, ils sont vraiment le peuple de Dieu, ces hommes qui ne désespèrent pas encore de la race humaine, et veulent lui cons
72 rver l’empire de la pensée.47 Cette société des hommes de la pensée, qu’elle ait pour champ la philosophie ou les lettres, l
73 ouvernement, contribuent à ces diversités, et nul homme quelque supérieur qu’il soit, ne peut deviner ce qui se développe nat
74 s, elle en a fait des nations dans lesquelles les hommes énergiques fortifiaient le caractère des hommes éclairés, et les homm
75 s hommes énergiques fortifiaient le caractère des hommes éclairés, et les hommes éclairés développaient l’esprit des hommes én
76 ifiaient le caractère des hommes éclairés, et les hommes éclairés développaient l’esprit des hommes énergiques. Ce mélange s’e
77 et les hommes éclairés développaient l’esprit des hommes énergiques. Ce mélange s’est fait lentement sans doute. La providence
78 s les nations parce qu’elles existent dans chaque homme . Et plus loin : Il se peut qu’un jour un cri d’union s’élève et qu
79 mais avant que ce miracle soit accompli, tous les hommes qui ont un cœur et qui lui obéissent doivent se respecter mutuellemen
80 ui l’État-nation : Quand une réunion quelconque d’ hommes , écrit-elle, « quand cette réunion, dis-je, s’appelle une nation, tou
81 de la morale, car en augmentant la puissance de l’ homme , il faut fortifier le frein qui l’empêche d’en abuser.53 Méditons c
82 opre à les enflammer. D’où elle déduit que « si l’ homme parvenait individuellement à dompter ses passions, le système des gou
83 oint. Je doute d’ailleurs qu’il soit possible à l’ homme de résoudre un problème humain, éthique, social ou politique, autreme
84 pée, imaginée, ou révélée aux yeux de l’esprit. L’ homme n’entreprend jamais qu’à partir de l’avenir. Sa liberté est toujours
85 mérite le nom d’européenne, ne saurait être que l’ homme lui-même, dans sa liberté responsable. L’homme européen, tel que l’on
86 l’homme lui-même, dans sa liberté responsable. L’ homme européen, tel que l’ont fait au cours des siècles ses religions, ses
87 chrétien de l’amour qui tout embrasse, — pour cet homme elle eût proposé l’union fédérale de nos peuples, dans cet enthousias
9 1980, Cadmos, articles (1978–1986). Utopie, technique, État-nation (printemps 1980)
88 . La production d’utopies est dans la nature de l’ homme en tant qu’il est un être spirituel et pas seulement un animal. Il s’
89 e, « la non-demeure est la nature originelle de l’ homme . » — judaïsme et christianisme : ces versets que tout homme cultivé e
90 judaïsme et christianisme : ces versets que tout homme cultivé en Occident connaît ou reconnaît quand on les cite, disent eu
91 ons pas ici-bas de cité permanente », décrivent l’ homme comme « étranger et voyageur sur la Terre », ou déclarent que « dans
92 dentiques sur la nature pérégrine, a-topique de l’ homme — et cela d’autant plus qu’il est plus spirituel ou libéré, d’autant
93 e physique ; mais le texte nous dit : « mesures d’ hommes , qui sont aussi mesures d’anges », ou encore : « mesures humaines que
94 ès le xviiie siècle, devient cette activité de l’ homme en soi, indépendante et qui le rend indépendant du lieu (topos) et du
95 contre ses limites qu’au moment où l’action de l’ homme sur les écosystèmes dont il fait partie menace visiblement de déclenc
10 1981, Cadmos, articles (1978–1986). L’apport culturel de l’Europe de l’Est (printemps 1981)
96 d’un Européen de l’Est : à plusieurs reprises les hommes de l’Est ont eu de l’ensemble européen une perception plus dramatique
97 est nécessaire d’élever par l’éducation tous les hommes à l’humanité. » Dans la préface qu’il a donnée aux Pages choisies de
98 t dans l’esprit humain grâce au parallélisme de l’ homme et de la nature, entraîne, par son ordre même, le processus éducatif.
11 1981, Cadmos, articles (1978–1986). Un falsificateur vu de près (été 1981)
99 lle sera personnelle, qu’elle sera la mesure de l’ homme en tant qu’il se possède dans ses relations actives avec ses prochain
100 du et personne se fonde la notion chrétienne de l’ homme telle que l’ont élaborée les grands conciles, de Nicée à Chalcédoine,
101 — je n’ai pas écrit : « qui rend compte de tout l’ homme  », mais bien : « qui rend compte du tout de l’homme et de ses fins le
102 mme », mais bien : « qui rend compte du tout de l’ homme et de ses fins les plus lointaines°. — les mots « révolutions avortée
103 d’ordonner et de totaliser) que Dieu adresse à l’ homme , d’une part, — et l’ensemble des décrets d’un tyran d’autre part, ne
104 e dégradation qu’une civilisation ait imposée à l’ homme  »55) ? Question pathétique, mais oiseuse : l’Amérique n’est pas ment
105 gradation qu’une « civilisation » ait imposée à l’ homme . Une fois de plus on dirait que Lévy n’a pas lu le contexte des cita
106 sachant que très peu ou rien des problèmes et des hommes de cette époque, en déduise que nous adhérions plus ou moins consciem
107 ’Emmanuel Mounier lui-même, le « chrétien », l’«  homme de gauche », cède au grand vertige et reconnaisse aux fascismes un « 
108 mode de mettre tout le paquet dans les mains d’un homme , d’attendre les mots d’ordre et d’y obéir aveuglément sous l’alcool d
12 1984, Cadmos, articles (1978–1986). Chronique européenne : La préparation des élections européennes (printemps 1984)
109 -le. « Conserver la nature pour que survivent les hommes  » n’est pas un slogan de « gauchistes », « manipulés » ou non, mais p
110 scule intitulé La 3e gauche, formé de « femmes et hommes de gauche » (« Communistes démocrates unitaires » et PSU), et qui ann
13 1984, Cadmos, articles (1978–1986). L’État-nation contre l’Europe : Notes pour une histoire des concepts (printemps 1984)
111 classique opte pour l’essentiel, le contrôle des hommes , l’enracinement au sol. » Faut-il en conclure que la double fonction
112 nc la police d’abord, et l’art de métamorphoser l’ homme en légume ? Les moyens de l’État, selon Chaunu, sont les finances et
113 de Staline et de Mussolini. L’administration des hommes et des choses y est plus mécanisée que dans n’importe quelle société
114 s verra la guerre elle-même se retourner contre l’ homme et, selon les plus grandes probabilités, l’éliminer. Dès aujourd’hui,
115 t, vers 1977, que les USA pouvaient tuer tous les hommes existants environ 32 000 fois, l’URSS seulement 29 000 fois : ce miss
116 e pouvoir le plus grand jamais détenu par un seul homme , le phénomène de la guerre pousse-bouton peut marquer le seuil de l’a
117 nt de transmission d’une décision prise hors de l’ Homme et contre lui, par la mégamachine — qu’il a conçue. On sait — ou l’on
118 rs que pour la première fois dans son histoire, l’ Homme dispose des moyens qu’il faut. Les probabilités d’une catastrophe glo
119 ais reproduire ici des dizaines de déclarations d’ hommes politiques de premier plan, et de tous les partis, je le répète, qui
14 1985, Cadmos, articles (1978–1986). Trente-cinq ans d’attentes déçues, mais d’espoir invaincu : le Conseil de l’Europe (été 1985)
120 ns notre cas, l’union de l’Europe — et celle de l’ homme de pensée militante, qui exige que les moyens préconisés soient ceux
121 e des États, et celle qui en réfère aux fins de l’ homme . Je parlerai ici, après les chefs d’État, en pleine conscience des re
122 es limites spécifiques de ma charge, qui est d’un homme de pensée soucieux d’agir et d’un militant sans relâche de l’union fé
123 édérale de l’Europe. Les responsables politiques, hommes de pouvoir, s’ils échouent, se retirent purement et simplement — ou r
124 monde n’aura connu un si puissant rassemblement d’ hommes libres. Jamais la guerre, la peur et la misère n’auront été mises en
125 ête suprême de l’Europe s’appelle la dignité de l’ homme , et sa vraie force est dans la liberté. Tel est l’enjeu final de notr
126 mais aussi pour en élargir le bénéfice à tous les hommes , que nous voulons l’union de notre continent. Sur cette union, l’Euro
127 dans toute son étendue à la libre circulation des hommes , des idées et des biens. 2. Nous voulons une Charte des droits de l’h
128 dans nos milieux professionnels et syndicaux, les hommes et les gouvernements qui travaillent à cette œuvre de salut public, s
129 toutes nos nations ». Cela changeait tout. Mais l’ homme est ainsi fait : curiosité d’abord. Avec Raymond Silva, secrétaire gé
130 aises de sa revue Paneuropa. J’ai rencontré peu d’ hommes aussi directs que Coudenhove : « L’Europe Charlemagne, nous l’aurons
131 tole. Pendant une semaine, devant une vingtaine d’ hommes de culture et de publicistes, nommés par les gouvernements des États
132 trinsèques de chaque institution — la qualité des hommes ne faisant aucun doute, on l’a vu par les noms cités plus haut — la s
133 is un cafouillage politique — donc fait de main d’ homme — sans précédent dans l’histoire de l’Europe. L’ensemble d’études pol
134 remier ordre. Il me dit : « Monsieur, vous êtes l’ homme qui nous oblige tous à méditer. » Puis, au service de presse, Robert
15 1986, Cadmos, articles (1978–1986). Denis de Rougemont tel qu’en lui-même… [Entretien] (printemps 1986)
135 qui vous a permis de devenir écrivain, essayiste, homme politique ? Je vous dirai d’abord que quand je suis sorti de l’enfanc
136 ondé des groupes de pensée autour d’une idée de l’ homme , en tant que personne, opposée à l’individu, ce que Marx appelait l’i
137 ’ensemble des activités de la nation, privant les hommes de leurs responsabilités en leur donnant le sentiment qu’ils ne sont
138 ée de la personne, par opposition à l’individu, d’ homme à la fois libre et responsable, les deux termes, les deux adjectifs é
139 -là qui est fondamentale pour tous mes livres : l’ homme est libre dans la mesure où il est responsable. S’il ne peut pas être
140 . Nous nous opposions à tout cela, la personne, l’ homme libre et responsable étant notre but. Finalement ce que nous avions p
141 mont il y a toujours eu, comme nous l’avons vu, l’ homme , en tant que personne libre et responsable, par opposition à l’indivi
142 erdu dans la masse. Mais quel est le rapport de l’ homme à la société, à quels dangers est-il exposé ? Notre mouvement, qui s
143 personnaliste », a porté toute sa réflexion sur l’ homme , but de la société, et non pas l’inverse, comme on a l’air de le croi
144 res, où l’on pense que la société est le but de l’ homme . Nous avons toujours pensé que la société est au service de l’homme,
145 toujours pensé que la société est au service de l’ homme , doit l’être. Or c’est exactement le contraire qui se passe aujourd’h
146 i. Vous me demandez quels dangers existent pour l’ homme  ? Eh bien, tout simplement celui de perdre toute liberté, en tant que
147 sauf celle de vaincre, de tuer le plus possible d’ hommes ou de gagner le plus possible de milliards, j’ai vu commencer là la g
148 léaire ». Cela on le sait. Pourquoi ? Parce que l’ homme a oublié les finalités : il croit que la finalité c’est la puissance.
149 Or, la finalité c’est évidemment la liberté de l’ homme , de l’homme considéré non pas comme un objet que l’État ou les puissa
150 lité c’est évidemment la liberté de l’homme, de l’ homme considéré non pas comme un objet que l’État ou les puissants de ce mo
151 ent comme ils le veulent, mais comme un sujet, un homme libre et responsable, ce que nous appelons une personne. Donc, et là
152 répète, il faut que la société soit faite pour l’ homme , et non le contraire. Les deux grandes finalités que l’on doit recher
153 hèmes de Denis de Rougemont. Au plus profond de l’ homme , c’est le sentiment par excellence qui le porte vers autrui. Mais com
154 un facteur de libération et de dépassement pour l’ homme  ? Ne peut-il devenir facteur de destruction de l’autre et de soi-même
155 e mariage, que je décris comme l’amour actif où l’ homme est actif pour le bien de la femme et la femme pour le bien de l’homm
156 le bien de la femme et la femme pour le bien de l’ homme par ses actions quotidiennes, toute sa manière de vivre. Tandis que l
157 toute connaissance de cause. À quelle condition l’ homme peut-il se sentir véritablement citoyen ? Comment l’homme peut-il réa
158 ut-il se sentir véritablement citoyen ? Comment l’ homme peut-il réaliser dans la vie quotidienne les principes que vous énonc
159 énoncez ? Pour servir les finalités suprêmes de l’ homme , libre et responsable, et aimer d’une manière active, il faut absolum
160 , mais pour créer un cadre à l’intérieur duquel l’ homme puisse être un homme, un cadre de liberté et de responsabilité. La re
161 cadre à l’intérieur duquel l’homme puisse être un homme , un cadre de liberté et de responsabilité. La responsabilité, c’est c
162 de la commune ou de la région, là où la voix d’un homme peut se faire entendre. Donc il nous faut recréer cela, et puis ensui
163 pour pouvoir vivre ensemble et faire son métier d’ homme . Voilà la base de ce que je peux appeler la révolution personnaliste,
164  : puisqu’il nous faut partir d’une finalité de l’ homme et des valeurs les plus communes aux Européens, cela veut dire qu’il
165 ssion de créer un milieu social, une société où l’ homme puisse être libre et responsable et pratiquer l’amour d’une manière a
166 , sourds aux véritables exigences de liberté de l’ homme . Un livre souvent incompris, qui a provoqué en lui un sentiment de so
167 l nous dit : « Toute action doit avoir pour fin l’ homme  ; c’est à nous d’inventer l’avenir », nous confiant que l’œuvre à laq
168 personne ne veut faire de sacrifices. Ce que les hommes feraient entre eux, les États ne veulent pas le faire. Je vous livre
169 , je suis frappé de voir comment presque tous les hommes politiques, qui disaient encore il y a trente ans : « Il faut faire l
170 s immenses, et pour y parvenir il faut donner aux hommes d’aujourd’hui l’idée que leur sort dépend d’eux. Il faut dire aux hom
171 idée que leur sort dépend d’eux. Il faut dire aux hommes  : « Vous devez choisir maintenant, est-ce que vous voulez être libres
172 us faire partie d’une nation puissante ? » Chaque homme est aussi un petit peu impérialiste pour soi-même. Cela nous ne pouvo
173 artagent l’humanité et qui fonctionnent dans tout homme , la puissance d’une part et la liberté de l’autre. Dans les deux cas,