1 1932, Esprit, articles (1932–1962). On oubliera les juges (novembre 1932)
1 une vie : la loi de Dieu s’oppose à cette loi des hommes qui veut qu’on tue. Une décision se formule, peut-être pour la premiè
2 us, que le monde fabriqué pour leur usage par les hommes de ce temps est à tous points de vue le plus irrespirable à l’homme.
3 est à tous points de vue le plus irrespirable à l’ homme . 2° Les fondements idéologiques de ce monde sont morts ou n’en valent
4 ’isole comme un signal de rupture consommée. Tout homme qui agit, sa pensée est en rupture de bourgeoisie. Jacques Martin, da
2 1933, Esprit, articles (1932–1962). Protestants (mars 1933)
5 ohiko Kagawa, le grand leader du jeune Japon. Cet homme extraordinaire que l’on a surnommé le forki japonais mériterait à lui
3 1933, Esprit, articles (1932–1962). Comment rompre ? (mars 1933)
6 puissance à notre disposition, puissance que les hommes auraient eu le tort, simplement, de mal utiliser, de négliger. Il n’y
7 foi. La foi, pour elles, est une « force » que l’ homme peut se procurer, apprivoiser, réglementer, administrer dans la durée
8 tout extérieurement ! —à celles qu’inventent les hommes sans la foi. C’est la meilleure façon que le monde ait trouvée de rej
9 . Et c’est pourquoi il y a un imposteur dans tout homme qui se dit chrétien. (Je ne dis pas cela d’un point de vue antichréti
10 dre le christianisme, la piètre connaissance de l’ homme que l’on trahit ainsi, et, comment cette tactique, encore qu’inconsci
11 d’autre qu’un événement, un drame entre Dieu et l’ homme . 6. Parce qu’on ne peut pas le défendre, cela n’a aucun sens, et ceu
4 1933, Esprit, articles (1932–1962). Loisir ou temps vide ? (juillet 1933)
12 nte misère : une misère qui nous rabat au sol. L’ homme dit « j’agis », et il trouve dans l’acte sa mesure, son rythme et sa
13 ques lois de l’économie, de l’histoire. Lorsque l’ homme renonce à créer, son « travail » n’est plus que souffrance. Il ne s’a
14 te démission en dignité nouvelle. La dignité de l’ homme consisterait, dit-on, dans le travail qu’il fournit pour « gagner sa
15 des Soviets. Nous croyons ici que la dignité de l’ homme consiste à mettre en jeu sa vie, à la risquer jusqu’à la perdre si la
16 l-nécessité frappe toutes les règles de vie que l’ homme essaie de se donner pour justifier à ses propres yeux, voire pour glo
17 t de l’« action ». Nous réapprendrons à penser en hommes responsables, à penser dans le risque total de l’être, qui est l’acte
18 lternés d’une plénitude joyeusement renouvelée. L’ homme tendu assume dans ses desseins la nécessité et le jeu, les combinant
19 loi pour créer un risque nouveau. Le temps de cet homme est plein, et nul n’y pourrait distinguer des heures « creuses » ou d
20 fondent l’œuvre en dignité. Dignité du temps de l’ homme . ⁂ Un jour, l’empereur de la Chine fait appeler auprès de lui son pei
21 de choc ». Ultime tentative pour faire aimer aux hommes une caricature du travail créateur, l’émulation socialiste n’est rien
5 1934, Esprit, articles (1932–1962). Préface à une littérature (octobre 1934)
22 hos, car l’affirmation seule est grave. C’est à l’ homme qu’il faut dire oui, à l’homme total, à l’homme renouvelé. Nous ne cl
23 t grave. C’est à l’homme qu’il faut dire oui, à l’ homme total, à l’homme renouvelé. Nous ne clamons pas la fin de la littérat
24 l’homme qu’il faut dire oui, à l’homme total, à l’ homme renouvelé. Nous ne clamons pas la fin de la littérature des autres au
25 ît d’évaluer les œuvres et leur influence sur les hommes , je crois bien qu’il faudrait le chercher aujourd’hui dans une scienc
26 pas de plus. Il nous faut dire enfin que c’est l’ homme en tant qu’homme — et pas seulement le non-bourgeois — qui pâtit du d
27 nous faut dire enfin que c’est l’homme en tant qu’ homme — et pas seulement le non-bourgeois — qui pâtit du désordre établi. N
28 désordre établi. Notre littérature déshumanise l’ homme , soit qu’elle refuse de l’enseigner, soit qu’elle enseigne des valeur
29 ait-elle lui opposer ? Où donc est la mesure de l’ homme irréductible, au nom de quoi elle dirait non ? Elle n’a pas de visée
30 itique. Tout ce qui n’est pas déjà au service des hommes , est déjà au service de ce qui les opprime. Notre individualisme trav
31 de disqualifier l’esprit pur, il ne reste à nos «  hommes d’action » d’autres normes et d’autre mesure que l’argent, ce symbole
32 un principe de grandeur qui n’est plus que dans l’ homme . Mais si nous trouvons ce principe, nous aurons trouvé du même coup l
33 de grandeur que nous proposons tous ici, c’est l’ homme considéré dans sa vocation créatrice, — c’est la personne. Que la mes
34 e. « Dernière heure de l’État, première heure des hommes . » Nous dirons première heure de la personne. Ceux qui n’ont pas en e
35 onne. Ceux qui n’ont pas en eux cette mesure de l’ homme , que pourraient-ils voir d’autre, dans le monde où nous sommes, qu’un
36 pages. La littérature nouvelle sera le fait de l’ homme renouvelé, je ne dis pas de l’homme nouveau — je n’y crois pas — je d
37 le fait de l’homme renouvelé, je ne dis pas de l’ homme nouveau — je n’y crois pas — je dis : de l’homme rendu à la conscienc
38 ’homme nouveau — je n’y crois pas — je dis : de l’ homme rendu à la conscience de sa liberté. Toute création suppose une liber
39 -d’œuvre. Mais avant l’œuvre, il y a l’appel de l’ homme , sa volonté déterminée, son attitude créatrice. Je dirai donc ce que
40 és comme un cauchemar par le brusque soleil, et l’ homme au centre, campé dans sa stature réelle, ouvrant les yeux sur sa misè
41 a misère, portant sur elle un jugement sobre, — l’ homme , vu dans l’élan peut-être chancelant qui le jette à sa vocation. Situ
42 qui entreprennent de confronter la vie privée des hommes d’aujourd’hui avec les buts qu’ils croient viser, d’une part, et d’au
43 asser avec lui : il décrit l’anarchie intime de l’ homme moderne avec le parti pris de ne jamais juger, avec le parti pris de
44 op bas — erreur soviétique. Mais bien à hauteur d’ homme , et c’est la vérité personnaliste. Enseigner, c’est rappeler aux homm
45 rité personnaliste. Enseigner, c’est rappeler aux hommes les fins de leurs activités. C’est, pour un écrivain, ordonner les mo
46 ’en exige notre littérature, et quelques vertus d’ homme et de « penseur » en plus. J’indiquerai trois de ces vertus qui me pa
47 me sans distinction. Apprenons à penser comme des hommes responsables, non plus comme des amuseurs de salon. Il y aurait quelq
48 ant même sans talent la vocation authentique d’un homme , prendront cette valeur humaine qu’ont les mémoires et « livres de ra
49 s. Une nouvelle insistance sur la définition de l’ homme . Une nouvelle discipline. Et une nouvelle aisance. 12. Un éditeur
6 1934, Esprit, articles (1932–1962). Sur une nouvelle de Jean Giono (novembre 1934)
50 risunic ; 3° parce qu’ils flanquent le cafard aux hommes sobres d’esprit et passionnent les indiscrets. Je le dis comme je le
51 cela, une présence, une plainte juste, une voix d’ homme . L’auteur entre dans les confidences d’une femme non mariée (on ne vo
52 ls jouaient avec des automobiles, des divans, des hommes et des femmes qui couchaient tellement ensemble qu’ils en étaient per
53 fin du fin, c’était de prendre au mot les pauvres hommes préalablement abêtis par l’école, par la presse, par les partis et pa
54 grand roman de la pissotière, croyez-vous que cet homme tout de même ne disait pas lui aussi « aidez-moi ! », à sa façon vulg
55 endre ? 15. Je n’ai pas suivi le conseil de cet homme , et n’ai pas lu le livre. Je lui laisse donc la responsabilité du com
7 1934, Esprit, articles (1932–1962). Définition de la personne (décembre 1934)
56 sont vraiment objets que si la connaissance d’un homme les saisit. La connaissance d’un homme n’est réellement sujet que dan
57 sance d’un homme les saisit. La connaissance d’un homme n’est réellement sujet que dans l’instant où elle rencontre une occas
58 i objet. 2. Le concret, c’est la présence de l’ homme Comment choisir cette valeur précise de l’inconnue ? Examinons d’u
59 nt le sujet, on peut voir qu’il n’est autre que l’ homme . Seul, dans tout l’univers connu, l’homme détient le pouvoir de provo
60 e que l’homme. Seul, dans tout l’univers connu, l’ homme détient le pouvoir de provoquer l’objet à l’existence. Il peut le fai
61 pesant sur la conscience du sujet. Mais dès que l’ homme secoue ce sortilège, sort de ses ombres, cherche des résistances, veu
62 de combattre. C’est le moment de la présence de l’ homme au monde et à soi-même conjointement. Et c’est ainsi que le concret n
63 est ainsi que le concret naît d’une décision de l’ homme provocateur de la présence. 3. La présence de l’homme est un acte
64 rovocateur de la présence. 3. La présence de l’ homme est un acte La joie de l’homme, ou sa douleur, tels sont les signe
65 a présence de l’homme est un acte La joie de l’ homme , ou sa douleur, tels sont les signes de son existence concrète, cepen
66 de son absence au monde et à soi-même. Dire que l’ homme est, concrètement, c’est dire qu’il souffre et qu’il jubile, — qu’il
67 i ils se trompent du tout, ceux qui considèrent l’ homme , dans leurs calculs, comme un facteur indifférent, comme un objet ou
68 hiffre : ils ne savent pas de quoi ils parlent, l’ homme dont ils parlent n’est pas un homme, mais une chose faible et petite
69 ls parlent, l’homme dont ils parlent n’est pas un homme , mais une chose faible et petite dont ils ignorent la nature. Ceux qu
70 s ignorent la nature. Ceux qui calculent avec les hommes ne calculent qu’avec leur angoisse, ils s’enfoncent dans l’incertain,
71 t d’abord de leur propre mort. Car l’essence de l’ homme , en tant qu’homme, est à jamais incalculable, si l’homme est un événe
72 propre mort. Car l’essence de l’homme, en tant qu’ homme , est à jamais incalculable, si l’homme est un événement, une rupture
73 en tant qu’homme, est à jamais incalculable, si l’ homme est un événement, une rupture et une création, un fauteur de nouveaut
74 problème à résoudre à distance ; en un mot, si l’ homme est un acte. 4. L’acte est insaisissable, parce qu’il est saisissa
75 te), et c’est encore à dire qu’une « science de l’ homme  » qui se veut purement descriptive est exacte dans la mesure où elle
76 re dégradation. L’erreur est simplement de nommer homme cette dégradation, dont nul ne songe d’ailleurs à contester le fait,
77 ologie est à peu près contemporaine de celle de l’ homme abstrait dans l’ordre politique. Et l’extension de cette science mesu
78 notre défection au monde et à nous-mêmes. Dans l’ homme entièrement humain, il n’y aurait pas place pour la psychologie, car
79 ire à l’absence et au recul devant l’acte. Dans l’ homme entièrement humain, tout serait histoire, présence, illustration et n
80 ion et non concept. Mais la psychologie fait de l’ homme son « objet », et par là même le déshumanise. Elle pose l’homme comme
81 jet », et par là même le déshumanise. Elle pose l’ homme comme un problème, et pour autant elle est bien obligée de prendre du
82 bien obligée de prendre du recul par rapport à l’ homme concret : mais alors il n’est plus concret ! Et c’est ainsi que l’exi
83 oit usage de l’entendement n’est pas l’étude de l’ homme , mais son éducation. Il n’est pas de décrire, mais d’inventer. L’acte
84 témoigne de l’acte, et joue en nous le rôle de l’ homme . C’est lui qui rend l’homme visible à l’homme, et nous sculpte un vis
85 en nous le rôle de l’homme. C’est lui qui rend l’ homme visible à l’homme, et nous sculpte un visage lisible. Sur la scène du
86 e l’homme. C’est lui qui rend l’homme visible à l’ homme , et nous sculpte un visage lisible. Sur la scène du monde, où nous av
87 u’on voit sont les acteurs qui jouent leur rôle d’ hommes et qui créent leur destin : ceux-là seuls sont les dramatis personae,
88 ous avons établi que la présence est le fait de l’ homme sujet à l’instant qu’il rencontre son objet. L’homme sujet, c’est l’h
89 me sujet à l’instant qu’il rencontre son objet. L’ homme sujet, c’est l’homme seul à l’instant qu’il cesse de l’être. Ainsi la
90 qu’il rencontre son objet. L’homme sujet, c’est l’ homme seul à l’instant qu’il cesse de l’être. Ainsi la voie du mystère est
91 cte, et qui devient à cet instant une personne. L’ homme n’est un vrai sujet que parce qu’il est personnellement assujetti à l
92 ent de l’éternel dans le temps, par le moyen de l’ homme , si l’homme n’est vraiment homme que dans l’acte qui fonde sa qualité
93 rnel dans le temps, par le moyen de l’homme, si l’ homme n’est vraiment homme que dans l’acte qui fonde sa qualité incomparabl
94 ar le moyen de l’homme, si l’homme n’est vraiment homme que dans l’acte qui fonde sa qualité incomparable de sujet ; si l’on
95 n que la personne est proprement la sujétion de l’ homme à l’éternel et de l’objet à l’homme, on peut dire que la personne est
96 sujétion de l’homme à l’éternel et de l’objet à l’ homme , on peut dire que la personne est l’impensable incarnation de l’étern
97 les jouets humiliés de ce qui nie notre dignité d’ hommes , de ce qui nous traite en objets neutres et en objets d’autant moins
98 e historique. L’incarnation totale de Dieu dans l’ Homme , l’humanité parfaite de Jésus-Christ est la limite atteinte de la per
99 nd pour mesure de tout la présence effective de l’ homme . À l’évolutionnisme objectif elle oppose son exigence proximiste. Dan
100 es plus « valables » sont celles qui exigent de l’ homme la plus constante proximité : l’œuvre, le mariage, la famille, le mét
101 ’extension naturelle du risque et du concret de l’ homme qui se dépasse. Qu’importe l’honneur d’un pays, s’il est le fruit de
102 elations, si elle entraîne l’irresponsabilité des hommes reliés ? Qu’importe l’ordre de l’État, s’il se maintient au prix du d
103 de compte, l’humanité, s’il n’y a pas d’abord des hommes présents les uns aux autres ? La personne ne sera pas au terme d’une
104 eux : le matérialisme a compris qu’il y a pour l’ homme un monde des objets, ce que niaient pratiquement beaucoup de clercs ;
105 eaucoup de clercs ; il a compris que le phénomène homme ne se produit en fait qu’au niveau des objets, et que tout ce qui est
106 hé, consister sous la main17 ; il a compris que l’ homme n’est pas un ange, qu’il est un corps jeté au milieu d’autres corps,
107 l’acte — de la liberté. Il a su reconnaître que l’ homme est un sujet (au sens initiateur, et non pas ironique !) et qu’il dép
108 ersonne, le corps et l’âme sont deux aspects de l’ homme concret, dont la nature réelle n’apparaît que dans l’acte. L’aspect c
109 ’apparaît que dans l’acte. L’aspect corporel de l’ homme est l’expression de notre solidarité avec le monde des objets ; l’asp
110 notre orientation, l’originalité essentielle de l’ homme au sein du monde des objets, c’est-à-dire notre capacité de choisir l
111 qu’apparaît la conscience.) Mais ni le corps de l’ homme ne peut être conçu comme réel sans l’insistance particulière qui le f
112 ifie dans l’abstrait. Qu’est-ce alors, parmi nous hommes de chair, que l’esprit ? Cet esprit qui souffle où il veut, et nous m
113 C’est parce que Dieu s’est révélé dans un corps d’ homme que l’esprit, parmi nous, n’est rien — hors la démonstration charnell
114 plus loin que tout calcul, un peu plus près de l’ homme que je puis être pour les hommes — pour me jeter dans le fait accompl
115 eu plus près de l’homme que je puis être pour les hommes — pour me jeter dans le fait accompli d’une évidente nouveauté. Maint
116 u Jugement. Ni la foi ne court sur son erre, ni l’ homme n’est rien devant sa vocation, qu’un doute ; mais la fidélité de la p
117 ction n’a rien à voir avec une survie de l’âme. L’ homme meurt totalement, parce qu’il est totalement « chair » ; et ce ne son
8 1934, Esprit, articles (1932–1962). André Breton, Point du jour (décembre 1934)
118 poque, bien plus qu’une littérature. Ces quelques hommes — je parle des meilleurs d’entre eux — ont certainement connu le dése
119 s ont voulu traduire. Mais c’est cela aussi que l’ homme ne peut avouer que s’il connaît un au-delà du désespoir. Faute de le
120 rtaine allure hautaine de la phrase. Mais que cet homme est empêtré par le scrupule de ce qu’il se doit ! Et qu’il est attent
121 ne peut pas dire autrement. Que dit-il donc, cet homme qui le prend de si haut ? Son livre s’ouvre par un discours lyrique «
122 ible : que la vie se fasse « toute seule », que l’ homme ne soit plus rien qu’un spectateur de son angoisse muée en rêve ? Qu’
9 1935, Esprit, articles (1932–1962). André Rouveyre, Singulier (janvier 1935)
123 uveyre, Singulier (janvier 1935)j L’amour d’un homme de cinquante ans et d’une jeune femme forme l’unique sujet de cette m
10 1935, Esprit, articles (1932–1962). Roger Breuil, Les Uns les Autres (avril 1935)
124 n, ce sens du concret spirituel, cette amitié des hommes et du pays, qui permettra peut-être un jour prochain, de parler de no
11 1935, Esprit, articles (1932–1962). Kasimir Edschmid, Destin allemand (mai 1935)
125 ns, disloqués, emprisonnés, blessés, malades, ces hommes découvrent peu à peu dans leurs épreuves la réalité de leur patrie pe
126 n destin la force à n’envisager plus le sort de l’ homme que sous l’aspect de la nation ? Tel est je crois le problème central
127 mitrailleuse presque à bout portant, etc.), où l’ homme avoue ses dernières ressources de sacrifice. Mais il faut se représen
12 1935, Esprit, articles (1932–1962). Tristan Tzara, Grains et Issues (juin 1935)
128 la réalité non encore informée par la raison de l’ homme . Mais j’en viens à l’explication psychanalytique que Tzara donne du m
129 capitale, et stérilisante pour l’action, chez un homme dont la pensée paraît souvent plus audacieuse et subversive. Tzara cr
130 qu’à travers un nouvel ordre économique, c’est l’ homme et sa libération qui en reste l’enjeu et le but ; il serait donc vain
131 misère morale qui, trop profondément ancrée en l’ homme pour qu’elle disparaisse par une simple incantation de mots d’ordre,
132 hique » ?!) Mais cette affirmation du primat de l’ homme sur les dispositifs économiques, ce rappel d’une misère qu’ignorent t
13 1935, Esprit, articles (1932–1962). « L’Esprit n’a pas son palais » (octobre 1935)
133 age du grand génie, savant, philosophe, écrivain, homme d’action qui, trois-cents ans plus tôt, en 1637 exactement, publiait
134 codifia cette distinction, au point d’assimiler l’ homme « distingué » à l’homme qui ne fait rien de ses deux mains. Ce que je
135 n, au point d’assimiler l’homme « distingué » à l’ homme qui ne fait rien de ses deux mains. Ce que je reproche à l’esprit car
136 à réduire la pensée à des « courants » non à des hommes . On allègue un « progrès » continu des « problèmes » où le tragique s
137 refuser pratiquement de s’intéresser au sort des hommes . Que d’autres, moins désabusés, perdent leur temps et leur esprit peu
138 ur de fait : car l’intellectuel, comme tout autre homme , et parce qu’il est homme, simplement, est bel et bien engagé dans le
139 ctuel, comme tout autre homme, et parce qu’il est homme , simplement, est bel et bien engagé dans le monde. Supposer un clerc
140 à sa passion ? Mais en face de Pilate : « Voici l’ homme  » ! Et que dit cet homme ? « Je suis né et je suis venu dans le monde
141 ce de Pilate : « Voici l’homme » ! Et que dit cet homme  ? « Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à
142 ilate. (Il lui tend encore cette perche !) Mais l’ homme ne répond plus : il est la vérité, la réponse en chair et en os. Il f
143 t en os. Il faudrait se « boucher les yeux… » Cet homme est l’Esprit incarné, l’Esprit qui s’est rendu mortel, car c’est ains
144 mythologie de l’impuissance de l’esprit. Mais les hommes , qui sont bien méchants, savent à merveille tirer parti contre l’espr
145 a plus cacher longtemps l’universel complot des «  hommes de main ». VIII. Où peut agir l’esprit ? Commettra-t-on ce Pala
146 in — soit proclamé par des prophètes. Non pas des hommes grandiloquents ou excités, mais simplement des hommes de foi solide.
147 es grandiloquents ou excités, mais simplement des hommes de foi solide. Individus parfaitement négligeables en regard de ce qu
148 aticiste : technicien signifiant pour le peuple : homme de métier, esprit pratique et informé. Or, la plupart de ceux qu’on n
149 s, la thèse suivante : l’esprit représente dans l’ homme la fonction spectaculaire, « distinguée » dans tous les sens du terme
150 Le vieillard qui écrit cela, est-ce bien le même homme qui écrivait dans sa jeunesse : « La science maîtresse, le souverain…
151 par habitude, et pour la même raison : en tant qu’ hommes inutiles, distingués, libérés et savants. En tant que saints laïques,
152 s du spiritualisme. Pilate a dit le droit : « Cet homme est juste. » Ayant dit ses raisons, il a fait tout ce qu’un clerc doi
153 responsabilité. S’il croyait sérieusement que cet homme est juste, il le relâcherait. Mais qu’est-ce que la justice ? Qu’est-
154 de conscience est une tentation fascinante pour l’ homme qui a mauvaise conscience. P.-S. Ceci fut écrit en mai de cette année
14 1936, Esprit, articles (1932–1962). Francfort, 16 mars 1936 (avril 1936)
155 « idée » de la réalité nationale-socialiste à un homme , même de bonne volonté, qui n’aurait pas « vécu » (comme disent les A
156 -dehors, battant les murs de la halle, cent-mille hommes et femmes attendaient sous les haut-parleurs. Et sur toutes les place
157 ri désignant ici la clameur instantanée de 30 000 hommes dressés d’un seul élan. Je me souviens aussi de cela : « La puissance
158 e cherche, c’est la communion du cœur avec chaque homme de la nation allemande. » De nouveau dressés, saluant à la romaine, i
15 1936, Esprit, articles (1932–1962). Vues sur C. F. Ramuz (mai 1936)
159 la clé de toute création est dans le visage de l’ homme . Qu’un homme détienne un pouvoir créateur, c’est-à-dire un pouvoir d’
160 ute création est dans le visage de l’homme. Qu’un homme détienne un pouvoir créateur, c’est-à-dire un pouvoir d’incarnation,
161 sens de la création qui tout entière advient à l’ homme . Ainsi l’Adam d’avant le Temps, d’avant la chute dans le Temps, vit «
162 pas du tout la même chose. La forme humaine, si l’ homme est « authentique », est microcosme d’un pays, d’un paysage et d’un e
163 ntre la vision et l’objet, entre la position de l’ homme et la proposition du monde. C’est la région de la rencontre et de la
164 lus tard, que c’est la faculté du concret chez un homme .) ⁂ « Car le phénomène de l’art est un phénomène d’incarnation (ce qu
165 Les journalistes ont décontenancé le langage des hommes de ce temps, et par là même, ils nous démoralisent plus sûrement que
166 ravail éducatif. Car il porterait l’attention des hommes sur le concret de l’existence, les détournant de ce fameux « pratique
167 . Et ce n’est point en haine de la facilité qu’un homme recherchera jamais l’effort ; mais par goût de l’effort. Si Ramuz ten
168 tact avec la matière résistante et ce risque de l’ homme créateur de sa forme. Si Ramuz n’aime pas les machines, s’il refuse l
169 chose brute exige le plus dur effort, parce que l’ homme est le plus humain là où les choses et les êtres attendent tout de so
170 mun un Père et une Mère, où la grande parenté des hommes est entr’aperçue pour un instant. Car c’est à la ré-apercevoir pour u
171 autre chose. Nous atteignons pour un instant à l’ homme des commencements, à l’homme d’avant la malédiction, d’avant la grand
172 pour un instant à l’homme des commencements, à l’ homme d’avant la malédiction, d’avant la grande première bifurcation dont c
173 i Ramuz (c’est Une Main) je lis ceci : « Certains hommes tiennent pour un gain tout ce qui leur apporte une facilité ; moi, je
174 nion, je vois, j’apprends, j’entends la voix d’un homme . N’est-ce pas assez ? Cette voix n’est-elle pas émouvante ? — Oui, c’
175 s émouvante ? — Oui, c’est beaucoup, la voix d’un homme . C’est assez rare dans la littérature. Qui voudrait exiger davantage 
176 amuz ne veut pas esquiver. Voici le temps où tout homme se voit mis en demeure de déclarer ses origines et ses fins. Voici le
177 rer ses origines et ses fins. Voici le temps où l’ homme est attaqué par des puissances qui veulent son abdication totale, — o
178 on pouvoir ; mais la parole n’appartient plus à l’ homme . Au comble de nous-mêmes, il s’agit d’autre chose que de nous. « Tout
179 ence au monde et à soi-même, — l’originalité de l’ homme « radical ». Ramuz l’a fait plus qu’aucun de nos maîtres. De lui donc
180 même un silence, laisse une trace au visage de l’ homme , modifie sa forme existante. « La figure a été faite sur la vérité, e
181 ’il résulte d’une mise en présence effective de l’ homme et de ce qui résiste à l’homme. C’est le contraire de l’activisme au
182 nce effective de l’homme et de ce qui résiste à l’ homme . C’est le contraire de l’activisme au sens américain, qui cherche par
16 1936, Esprit, articles (1932–1962). Culture et commune mesure (novembre 1936)
183 ture socialiste, configuration d’une Idée par des hommes qui y croient, et qui, à cause de cette foi, voudraient en remplir le
184 lturel. C’était substituer aux lois mythiques les hommes réels, les petits groupes d’hommes qui font la loi. C’était substitue
185 mythiques les hommes réels, les petits groupes d’ hommes qui font la loi. C’était substituer au dogme de la toute-puissance de
186 socialisé, embrasse-t-il réellement le tout de l’ homme  ? Le rappel permanent et la conscience actuelle de ce but final suffi
187 nd les poètes se virent enfin libres de chanter l’ homme tout entier, non plus seulement l’homme technicien, on éprouva nature
188 chanter l’homme tout entier, non plus seulement l’ homme technicien, on éprouva naturellement le besoin d’une langue plus rich
189 mphatique de ce qu’ils appellent la « volonté des hommes  »57, mythe nietzschéen sournoisement introduit dans une société marxi
190 présuppositions fondamentales. Ainsi l’idée d’un Homme nouveau, imprévisible, en vue duquel la culture communiste devrait do
191 et sous-estimer l’ennemi, j’entends la part de l’ homme qui résiste, en créant, à toute espèce de dictature. De cette insuffi
192 de ceux qu’il tourmente. C’est ici le mythe de l’ homme nouveau qui lui fournit son expression en même temps que son déguisem
193 nte de l’action, s’est voulue maîtresse de tout l’ homme . Mais l’homme résiste à son emprise et à sa prétention totalitaire. I
194 n, s’est voulue maîtresse de tout l’homme. Mais l’ homme résiste à son emprise et à sa prétention totalitaire. Il ne veut pas
195 a nécessité et de l’orgueil59 : l’apparition d’un homme nouveau au faîte de l’édifice matérialiste. Est-ce que tout le progrè
196 e si dure révolution n’aura été que de donner aux hommes , avec quelques milliers de tracteurs, d’avions, de tanks et de parach
197 on avec laquelle ils parlent de la nécessité d’un homme nouveau — en Allemagne aussi bien qu’en URSS. ⁂ Les partisans de l’UR
198 iez pu faire d’autre. Vous en étiez au point où l’ homme ayant démissionné, il fallait enregistrer cette démission. Il fallait
199 ns pratiquement nécessaires pour assurer à chaque homme du travail et pour supprimer finalement les raisons matérielles de se
200 les mesure. Seuls donc les groupes de forces ou d’ hommes , exactement situés dans le temps ou l’espace, peuvent en appeler à un
201 , peuvent en appeler à une mesure commune. Seul l’ homme déterminé par ses relations prochaines et actives peut se sentir à la
202 osophes « existentiels » qui cherchent à saisir l’ homme dans son actualité (dans son être de relation), et la pensée dans ses
203 uvelle mesure, d’une nouvelle image du monde où l’ homme s’éprouve de nouveau réel, actif, nécessaire et relié. Tout jugement
204 conscience nationale ne pouvait plus soutenir les hommes , cette ruine a laissé le champ libre à des religions toutes nouvelles
205 lle sera personnelle, qu’elle sera la mesure de l’ homme en tant qu’il se possède dans ses relations actives avec tous ses pro
17 1936, Esprit, articles (1932–1962). Henri Petit, Un homme veut rester vivant (novembre 1936)
206 Henri Petit, Un homme veut rester vivant (novembre 1936)t Un fonctionnaire a trois semai
207 e le regard tranquille, apparemment modeste, d’un homme que son métier contraint à dissimuler sa vraie force. Car de l’auteur
208 iendrais jamais à bout dans mon esprit. Voici : l’ homme a tué Dieu. Alors est venu l’État, qui n’a plus rien au-dessus de lui
209 r le juger. Il faudrait au contraire que vienne l’ homme . Chrétien, je ne puis voir dans l’émouvant effort d’Henri Petit pour
210 ute — contre la question personnelle que pose à l’ homme pécheur le Dieu-homme. Mais ceci dit, et maintenu, — j’admire qu’un i
211 nt nos routes se joignent. t. « Henri Petit, Un homme veut rester vivant, Éd. Montaigne », Esprit, Paris, n° 50, novembre 1
18 1936, Esprit, articles (1932–1962). André Gide, Retour de l’URSS (décembre 1936)
212 aux qu’ils soient ; mais de plus en plus pour les hommes . Voilà bien la vision classique : « Cessons de regarder les maisons :
213 pte. Oui, dictature, évidemment ; mais celle d’un homme , non plus celle des prolétaires unis, des Soviets. » — Internationali
214 “inférieurs”, des domestiques, des manœuvres, des hommes et femmes “de journée”, et j’allais dire : des pauvres. Il n’y a plus
215 par ces déviations. Elle est jugée par ce que les hommes en ont fait, et par la réussite ou bien l’échec de ses prévisions pra
216 tentative de déification (ici, la création d’un «  homme nouveau ») se termine par d’horribles brûlures — ou par l’interventio
217 rix de la vie du Dieu qui est en lui, c’est que l’ homme est pécheur, et ne peut pas outrepasser les limites de sa condition.
218 imites de sa condition. Qui veut faire l’ange — l’ Homme nouveau — appelle la bête, le dictateur. Gide voudrait ne pas croire
219 dieux. Pour nous, la révolution ne créera pas un homme nouveau ou un surhomme, mais un ordre nouveau à hauteur d’homme. Voil
220 ou un surhomme, mais un ordre nouveau à hauteur d’ homme . Voilà le point de notre différend. Nous n’y insisterons jamais assez
221 me s’est détourné parce qu’il a fait erreur sur l’ homme . La phrase finale de ce livre sur l’URSS, c’est à l’auteur que nous l
19 1937, Esprit, articles (1932–1962). La fièvre romanesque (janvier 1937)
222 este par une publication tel acte victorieux de l’ homme contre ses servitudes naturelles et les illusions qu’elles entraînent
20 1937, Esprit, articles (1932–1962). Paul Vaillant-Couturier, Au service de l’Esprit (février 1937)
223 vec sérieux. Tout d’abord quelques citations : L’ homme ne peut penser et créer que s’il est libre. — Nous avons toujours adm
224 de la matière. — Au-dessus de tout, ils placent l’ homme . — Notre sens de la solidarité ne nous empêche pas de voir — bien au
225 oblème est là : mettre la machine au service de l’ homme . — Il s’agit de transformer le chômage en loisir. Je résume : primau
226 Je résume : primauté du spirituel ; primauté de l’ homme sur l’économique ; affirmation de la personne comme valeur spirituell
227 roblèmes de la paix, de la liberté et du pain des hommes . » Autant dire qu’il ne fait plus confiance à Marx. Autant dire qu’il
21 1937, Esprit, articles (1932–1962). Jacques Benoist-Méchin, Histoire de l’armée allemande depuis l’armistice (mars 1937)
228 , figure classique du marxiste au pouvoir, de « l’ homme à poigne » touché par la grâce nationale, et qui se charge d’écraser
22 1937, Esprit, articles (1932–1962). Retour de Nietzsche (mai 1937)
229 uels succombent avec une masochique volupté les «  hommes de quarante ans » et certains jeunes qui ne les valent pas. Je ne pre
23 1937, Esprit, articles (1932–1962). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (juin 1937)
230 e alors les opprimait — est justement l’état de l’ homme vraiment homme, et le signe d’une accession à la condition générale !
231 rimait — est justement l’état de l’homme vraiment homme , et le signe d’une accession à la condition générale ! Avouer ses sup
232 e comprendre à d’autres, en un éclair, que chaque homme est irréductible, et que chaque homme a ses aveux à faire. Et l’on co
233 que chaque homme est irréductible, et que chaque homme a ses aveux à faire. Et l’on comprend ainsi, soudain, que l’on est un
234 Et l’on comprend ainsi, soudain, que l’on est un homme « comme les autres » par cela même que l’on s’éprouve absolument dist
235 it jamais partir de la réalité irrationnelle de l’ homme  : d’ailleurs elle ne le pourrait pas. Ma loi vaut tout juste pour moi
236 r compte de toutes les bizarreries auxquelles les hommes s’attachent comme à leur bien le plus précieux !) Au contraire, la po
237 s’est stabilisé. Au vrai, chacun peut voir que l’ homme d’aujourd’hui se déshumanise rapidement parce qu’il cesse de se croir
238 notre cas, l’État devient totalitaire. « Là où l’ homme veut être total, l’État ne sera jamais totalitaire. » Or l’État, c’es
239 out de plus en plus totalitaire. C’est donc que l’ homme se défend de moins en moins. Ses « superstitions » personnelles (son
240 contre les lois qui les limitaient normalement. L’ homme cessant de croire à sa loi — à ses superstitions incomparables — se m
241 es tyrannies impersonnelles. C’est l’instant où l’ homme dit : « Que voulez-vous que j’y fasse ? » ou encore : « Ils sont les
242 el est le « moment » de l’angoisse de ce temps. L’ homme sain dit : « Voilà ce que je ferai parce qu’il le faut. Et que voulez
243 s de littérature, philosophes, paysans, cercles d’ hommes , groupant des ouvriers et des bourgeois… J’ai parlé en plein air, dan
244 joie de voir son public, de s’entretenir avec ces hommes et ces femmes pour qui l’on écrivait sans le savoir. Découverte des d
245 peu, je découvre que le public, c’est une série d’ hommes et de femmes isolés, qui ont chacun leurs raisons très concrètes et s
246 évéler la vraie raison d’une communion entre deux hommes  : c’est toujours une raison unique, qui ne vaut qu’entre lui et moi,
247 nime un rêve, dans une chambre nocturne. C’est un homme qui rencontre un autre homme dans sa situation concrète et ses habits
248 e nocturne. C’est un homme qui rencontre un autre homme dans sa situation concrète et ses habits de tous les jours, sa maladr
249 a faiblesse, touche à son terme dans le cœur d’un homme . Je dois à ces rencontres d’avoir pressenti quelquefois — assez pour
250 out ce travail de mise au point, d’adaptation à l’ homme réel m’a conduit à une conclusion dont j’attends avec impatience la v
251 mune mesure de langage et de sensibilité avec des hommes de toutes les classes et de tous les métiers. Certes, ce n’est jamais
252 u’il s’agit de retrouver, c’est le contact avec l’ homme qui réfléchit et qui fait la critique des idées non point à l’aide de
253 mes plus des gens utiles. Nous ne sommes plus des hommes normaux chargés d’une vocation d’expression et de réflexion. Nous som
254 ion d’expression et de réflexion. Nous sommes des hommes spéciaux exploitant leur spécialité pour arriver à un succès sur le m
255 lettres ; ouverture d’un chalet de nécessité pour hommes et dames sur la place principale. Si c’est cela, l’antifascisme, les
24 1937, Esprit, articles (1932–1962). Marius Richard, Le Procès (juin 1937)
256 ns ajouter à ce qui est, dire ce qui est comme un homme l’a senti, — c’est assez rare. « Ce serait si bien si l’on pouvait, c
257 iste prenant son chien à témoin de la lâcheté des hommes , qu’il exploite ». Ce procès Stavisky, que l’auteur suit au jour le j
258 le est un acte d’accusation, et un aveu de chaque homme pour tous les autres : « Je suis plus près de leur erreur que de ma v
25 1937, Esprit, articles (1932–1962). Paul Éluard, L’Évidence poétique (juin 1937)
259 démolies, toutes les paroles seront sacrées et l’ homme , s’étant enfin accordé à la réalité qui est sienne, n’aura plus qu’à
260 nce les « ignobles appétits » des exploiteurs des hommes , tout en louant Sade d’avoir voulu « redonner à l’homme civilisé la f
261 tout en louant Sade d’avoir voulu « redonner à l’ homme civilisé la force de ses instincts primitifs ». Comme si l’instinct p
262 ». Comme si l’instinct primitif ne poussait pas l’ homme à exploiter son semblable, pour peu qu’il en ait la force ! Comme si
263 e nous, de « construire un monde à la taille de l’ homme  » et de « mettre l’homme debout », — mais il précise : « à la taille
264 n monde à la taille de l’homme » et de « mettre l’ homme debout », — mais il précise : « à la taille immense de l’homme ». Imm
265 », — mais il précise : « à la taille immense de l’ homme  ». Immense par rapport à quoi ? Il veut combattre les « idées de prop
266 faut.) Et enfin : « Voici que les poètes sont des hommes parmi les hommes, voici qu’ils ont des frères. » Et voici qu’Éluard p
267 « Voici que les poètes sont des hommes parmi les hommes , voici qu’ils ont des frères. » Et voici qu’Éluard paraît délivré de
26 1937, Esprit, articles (1932–1962). M. Benda nous « cherche », mais ne nous trouve pas (juillet 1937)
268 d’après-guerre, en appelant ainsi l’ensemble des hommes qui ont aujourd’hui de 25 à 40 ans, est une génération particulièreme
27 1937, Esprit, articles (1932–1962). Martin Lamm, Swedenborg (septembre 1937)
269 moi peut aussi être compris comme un effort de l’ homme pour se libérer de sa personnalité (ou de son individualité) telle qu
270 dividualité) telle qu’elle se trouve donnée à cet homme par sa naissance, et telle qu’il la développait pour ses fins propres
271  » Il s’agit, au vrai, de la lutte entre le vieil homme et le nouvel homme, entre l’individu et la vocation qu’il se reconnaî
272 ai, de la lutte entre le vieil homme et le nouvel homme , entre l’individu et la vocation qu’il se reconnaît, je dirais volont
273 nstitue la personne et l’identifie, l’effort de l’ homme pour transcender son petit personnage individuel ou sociologique, et
28 1937, Esprit, articles (1932–1962). Neutralité oblige (octobre 1937)
274 ys où tant de choses vont de soi. Il nous faut un homme comme Ramuz pour nous tirer de l’optimisme assez épais où s’endorment
275 t le plus fécond non seulement pour l’esprit et l’ homme en général, mais pour ce pays-ci, tel que l’ont fait sa nature et sep
276 le jour où il existera, l’on pourra dire que nos hommes politiques, si réellement représentatifs, dans ce pays, de l’opinion
277 s les degrés, mais fondée sur une conception de l’ homme incroyablement étriquée, devient une espèce d’asepsie qui tue les ger
278 es colonnes motorisées, mais des conceptions de l’ homme , de l’État, et des religions, des partis pris spirituels bien plus pu
29 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
279 ès que la passion est l’épreuve suprême, que tout homme doit un jour la connaître, et que la vie ne saurait être à plein vécu
280 , où nul bonheur ne saurait s’établir, tant que l’ homme ne sera pas Dieu. Le bonheur est une Eurydice : on l’a perdu dès qu’o
281 és, — et cette nuance est décisive. Le moderne, l’ homme de la passion, attend de l’amour fatal quelque révélation, sur lui-mê
282 . Et illusion de plénitude. Je nommerais libre un homme qui se possède. Mais l’homme de la passion cherche au contraire à êtr
283 e nommerais libre un homme qui se possède. Mais l’ homme de la passion cherche au contraire à être possédé, dépossédé, jeté ho
284 sur cette double ignorance. Le passionné, c’est l’ homme qui veut trouver son « type de femme » et n’aimer qu’elle. Souvenez-v
285 décrire une illusion apprise par la majorité des hommes du xxe siècle : or plus encore que l’image de la Mère, ce qui les ty
286 d ». De nos jours — et ce n’est qu’un début —, un homme qui se prend de passion pour une femme qu’il est seul à voir belle, e
287 passion relève des statistiques publicitaires. L’ homme qui croit désirer « son » type de femme se trouve intimement détermin
288 plus délicieuse que toute possession au cœur de l’ homme en proie au mythe. C’est la femme dont on est séparé, et qu’on perd e
289 à la confusion sans grandeur où se débattent les hommes du temps profane : au lieu de l’épée du chevalier, entre le bourgeois
290 e glisse vers le type contraire du Don Juan, de l’ homme aux amours successives. Les catégories se détruisent. L’aventure n’es
291 a comparaison, qui est le monde de la jalousie. «  Hommes et femmes dès qu’ils passent leur seuil souffrent de jalousie », dit
292 ur) ; soit sur le passage où Jésus proclame que l’ homme ne doit pas séparer ce que Dieu a uni ; soit enfin sur des entretiens
30 1938, Esprit, articles (1932–1962). L’amour action, ou de la fidélité (novembre 1938)
293 s raison, dès l’instant qu’on parle raison. Car l’ homme de la passion est justement celui qui choisit d’être dans son tort, a
294 de la passion, il n’y a pas une « erreur » sur l’ homme ou Dieu — a fortiori pas une erreur « morale » — mais une décision fo
295 « morale » — mais une décision fondamentale de l’ homme , qui veut être lui-même son dieu93. La passion brûle dans notre cœur
296 e naïveté du moraliste qui prétendait détourner l’ homme de cette voie mortelle, divinisante, en lui « prouvant » qu’elle débo
297 la vie qui est la faute à racheter ! Mais tuer l’ homme avant qu’il ne se tue, et le tuer autrement qu’il ne veut l’être, c’e
298 ps à venir. S’il n’est peut-être pas possible à l’ homme — à un homme déterminé — de connaître ses propres désirs et de sonder
299 ’il n’est peut-être pas possible à l’homme — à un homme déterminé — de connaître ses propres désirs et de sonder en vérité se
300 quand la foi veut l’éternité ! Que répondre à cet homme qu’il n’ait déjà mieux dit ? Il a su louer le philistin et le romanti
301 ou ce jeune fou qui aime la fille du roi, mais l’ homme pieux qui estimait que la religion devait être un amour heureux, un m
302 e dit l’Apôtre ? « Je pense qu’il est bon pour l’ homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, qu
303 appelle le Royaume de Dieu (« Il n’y aura plus ni hommes ni femmes »), je borne ma vision et mon espoir à une perfection relat
304 le philistin que dénoncent les romantiques, ou l’ homme moral pris dans les rets sociaux, et incapable désormais de concevoir
305 ini. Et cela nous sera des plus utile dès que les hommes se régleront sur la raison et l’intérêt : quand ils n’auront plus de
306 and ils cesseront de mériter cet inquiétant nom d’ homme , au sens actuel. Car pour ceux du siècle présent, je pense que la fid
307 par Dieu… (Et peut-être, plus tard, après coup, l’ homme découvre que la folie du sacrifice consenti était la plus grande sage
308 terre qu’il faut aimer et recevoir le pardon. L’ homme naturel ne pouvait pas l’imaginer. Il était donc condamné à croire Ér
309 ’Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’ homme qui croit à la révélation de l’Agapè voit soudain le cercle s’ouvrir 
310 nous avons appris cette nouvelle : ce n’est pas l’ homme qui doit se délivrer lui-même, c’est Dieu qui l’a aimé le premier, et
311 femme. (I. Cor. 7.) La femme étant l’égale de l’ homme , elle ne peut donc être le but idéal de l’homme98. En même temps, ell
312 eux qui s’aiment. Dieu manifeste son amour pour l’ homme en exigeant que l’homme soit saint comme Dieu est saint. Et l’homme t
313 anifeste son amour pour l’homme en exigeant que l’ homme soit saint comme Dieu est saint. Et l’homme témoigne de son amour pou
314 que l’homme soit saint comme Dieu est saint. Et l’ homme témoigne de son amour pour une femme en la traitant comme une personn
315 session de soi et de respect99. Au contraire de l’ homme érotique, l’homme de la fidélité ne cherche plus à voir dans une femm
316 de respect99. Au contraire de l’homme érotique, l’ homme de la fidélité ne cherche plus à voir dans une femme seulement ce cor
317 e jamais sans laisser de traces dans le cœur d’un homme moderne — du moins perd-elle son efficace : ce n’est plus elle qui dé
318 ement pour révéler sa vérité. Et c’est pourquoi l’ homme qui croit au mariage ne peut plus croire sérieusement au « coup de fo
319 ’une très puissante nature sensuelle. Don Juan, l’ homme des coups de foudre et de la vie « orageuse », serait une sorte de su
320 s. Mais le viol, comme la polygamie, révèle que l’ homme n’est pas encore en mesure de concevoir la réalité de la personne che
321 ersonnalise les relations humaines. Par contre, l’ homme qui se domine, ce n’est pas faute de « passion » (au sens de tempéram
322 réé ; et c’est ainsi que la Renaissance définit l’ homme  : un microcosme. Tout ce qui détruit cette volonté centrale, ou en dé
323 aucune, et qu’il est en deçà du conflit. Pour cet homme -là le seul progrès concevable est dans la crise de sa sécurité, c’est
324 sans invoquer la foi de Kierkegaard. Selon lui, l’ homme fini et pécheur ne saurait entretenir avec son Dieu, — qui est l’Éter
325 cœur même de la foi chrétienne ! Car voici : cet homme mort au monde, tué par l’amour infini, devra marcher maintenant et vi
326 fication croissante de l’instinct, à mesure que l’ homme se virilise : c’est l’argument du Dr Maranon en faveur de la monogami
327 antienne, c’est ce qui ne peut être utilisé par l’ homme comme une chose, comme un instrument. 100. Je répète toutefois que l
328 e. 104. « L’idée antique du travail indigne de l’ homme libre se retrouve dans la chevalerie », écrit Henri Pirenne, Histoire
31 1939, Esprit, articles (1932–1962). D’une critique stérile (mai 1939)
329 es partis : elle veut être une action à hauteur d’ homme , et non pas au niveau de l’opinion. 10. Ceux qui doutent de son effic
330 l est la fuite devant la véritable puissance de l’ homme , qui est sa responsabilité personnelle. 16. Les partis sont mauvais n
32 1939, Esprit, articles (1932–1962). Autour de L’Amour et l’Occident (septembre 1939)
331 obstinée, je considère que le chrétien, c’est un homme qui choisit sans retour, et qui décide de renoncer, comme malgré lui,
332 s que tout l’humain soit humain. « Je trouve deux hommes en moi », écrit l’Apôtre. Nous trouvons en nous deux amours, et même
333 re, c’est l’amour qui est venu de Dieu, rendu aux hommes par le Christ, cette Agapè qui seule sauvera l’Éros et qui, loin de l
33 1946, Esprit, articles (1932–1962). Épilogue (novembre 1946)
334 ôt un numéro spécial d’Esprit sur le thème de « L’ homme américain ». av. Il s’agit de Vivre en Amérique , qui paraîtra chez
34 1948, Esprit, articles (1932–1962). Thèses du fédéralisme (novembre 1948)
335 nité la plus consciente et la plus créatrice de l’ homme . […] Or, il s’en faut de beaucoup que les Européens soient unanimes
336 e active, regardent vers la Russie, et les grands hommes d’affaires regardent vers l’Amérique. À tort ou à raison — je n’en ju
337 ’en déplaise aux sectaires de tous bords. […] À l’ homme considéré comme pur individu, libre mais non engagé, correspond un ré
338 ésordre, lequel prépare toujours la tyrannie. À l’ homme considéré comme soldat politique, totalement engagé mais non libre, c
339 bre, correspond le régime totalitaire. Enfin, à l’ homme considéré comme personne, à la fois libre et engagé, et vivant dans l