1 1933, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Parole de Dieu et parole humaine, par Karl Barth (30 décembre 1933)
1 a permanente et salutaire nécessité, annoncer aux hommes une vérité qui n’est pas justiciable de leurs mesures puisqu’elle est
2 rais problèmes. « Pasteur, je devais parler à des hommes aux prises avec les contradictions inouïes de la vie, et leur parler
3 comprennent eux-mêmes… Si nous ne prenons pas les hommes au sérieux quand la détresse de leur existence les a conduits à nous,
4 » Ce ton ne pouvait pas tromper. Il y avait là un homme , une puissance. Le défi de Marx et de Nietzsche était relevé. Le tira
5 lutôt, avec une insistance significative, que les hommes religieux, prêtres et pharisiens, ont toujours été les premiers à ref
6 me. » Les prophètes n’ont pas de biographie : « L’ homme biblique se lève et tombe avec sa mission ». Il y a plus. L’histoire
7 endance. De celui qui vient à nous, mais auquel l’ homme ne peut aller. Du totaliter aliter. Si donc la tâche du théologien es
8 n est de parler de Dieu, il s’avère qu’en tant qu’ homme il ne le peut : « Car parler de Dieu voudrait dire, pour toute consci
9 r de la Parole de Dieu, la parole où dieu devient homme . Nous pouvons répéter ces quatre mots, mais en les répétant, nous n’a
10 e chrétienne homo peccator non capax verbi Dei, l’ homme pécheur n’est pas « capable » de la Parole de Dieu. Ainsi Barth rejoi
11 connu ce que nous avons à peu près oublié : que l’ homme n’est pas capable par lui-même de faire le bien, que la foi seule lui
12 ieuse », mais le don gratuit que Dieu fait à tout homme qui n’a plus d’autre attente. Qu’on n’aille pas croire cependant que
13 instant éternel de la foi, et non l’histoire de l’ homme pieux ; un événement et non une croyance, une rencontre personnelle e
14 ou céleste. Car cette rencontre est mortelle à l’ homme . Et c’est par là même qu’elle lui apporte, de l’extérieur, le gage de
15 ux « justes », mais bien aux condamnés à mort.) L’ homme religieux qui se refuse à cette mort, se refuse aussi à la vie. Il me
16 et tous les non que nous pouvons dire au monde. L’ homme ne reçoit son existence véritable que dans la parole que Dieu lui adr
17 de l’historicisme, de tout ce qui est œuvre de l’ homme , pour atteindre l’œuvre du Dieu « tout autre ». Distinction radicale
18 ines sur Dieu, et la Parole qui vient de Dieu à l’ homme . Universalité du rapport établi entre Dieu et l’homme, que l’homme le
19 e. Universalité du rapport établi entre Dieu et l’ homme , que l’homme le sache ou non, l’accepte ou non ; et par là même carac
20 té du rapport établi entre Dieu et l’homme, que l’ homme le sache ou non, l’accepte ou non ; et par là même caractère essentie
21 uiétude » ou de l’emballement. Barth est l’un des hommes les plus solides de notre temps. C’est pour cela qu’il peut poser les
2 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). D’un humour romand (24 février 1934)
22 t l’amour des femmes et quelque honneur parmi les hommes . Autant de gags chaplinesques, involontaires, touchants, entraînés da
3 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). L’Humanité de Jésus d’après Calvin, par Max Dominicé (24 mars 1934)
23 oire, c’était d’abord chercher à s’approcher de l’ homme Jésus tel que le décrivent les évangiles. Mais, dit M. Dominicé, deux
4 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Quelques œuvres et une biographie de Kierkegaard (26 mai 1934)
24 us d’être sauvé, il y a toujours une révolte de l’ homme contre sa condition telle que Dieu l’a voulue, une négation du parado
25 t la thèse maîtresse de cette œuvre, conduirait l’ homme au nihilisme absolu : mais ce péril est tout imaginaire. Car seule la
26 , le chrétien, seul, connaît toute la misère de l’ homme  : elle lui est révélée par l’Évangile qui sauve. ⁂ La lecture du Trai
27 iste et le théologien. Kierkegaard nous montre un homme aux prises avec un problème sentimental douloureux, et qui cherche à
28 and personne n’ose se plaindre comme il sied à un homme  ? Parle, élève la voix, parle fort, Dieu peut bien parler plus fort,
29 pense pas. Kierkegaard est un événement. Voici un homme qui vient nous dire, en toute simplicité, qu’il a vu l’événement, et
5 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Le mouvement des groupes — Kagawa (4 août 1934)
30 ment les barrières convenues entre intellectuels, hommes d’affaires, prolétaires et bourgeois. J’ai assisté cet hiver, à Paris
31 essentiellement personnaliste. La rénovation de l’ homme ne se fera jamais par le moyen de mouvements de masse, ni par des org
32 sations, ni par des corps constitués mais par des hommes concrets, agissant dans le cercle concret de leur vie. La seule quest
33 ieu de poser est celle-ci : comment atteindre les hommes dans le concret de leur existence ? Buchman constate la faillite lame
34 ntale du christianisme primitif dans le contact d’ homme à homme, dans la confession mutuelle des péchés et le « partage » (sh
35 christianisme primitif dans le contact d’homme à homme , dans la confession mutuelle des péchés et le « partage » (sharing) d
36 e domicile moral. Pour entrer en contact avec les hommes , il n’y a qu’un moyen : c’est de leur ouvrir sa maison. D’où les conf
37 s Groupes est-elle dans leur vision concrète de l’ homme et de l’action de Dieu sur l’homme. Dans l’incroyable verbalisme de n
38 concrète de l’homme et de l’action de Dieu sur l’ homme . Dans l’incroyable verbalisme de notre temps, dans cet embouteillage
39 e est celui qui nous révèle une tâche proche, des hommes pour lesquels nous puissions être le prochain. Et quand ce livre n’au
40 celle-là, qui compte, de nous montrer comment les hommes de ce temps peuvent devenir des hommes réels. ⁂ Il se peut que Kagawa
41 omment les hommes de ce temps peuvent devenir des hommes réels. ⁂ Il se peut que Kagawa soit l’homme le plus réel d’aujourd’hu
42 des hommes réels. ⁂ Il se peut que Kagawa soit l’ homme le plus réel d’aujourd’hui. Je dirais qu’il est le plus grand, si la
43 , n’était pas exclusivement dans la réalité qu’un homme incarne. Qui le connaît en France ? Claudel, quelques revues protesta
6 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Au sujet d’un roman : Sara Alelia (3 novembre 1934)
44 messes de salut sont seuls capables de donner à l’ homme une vision réaliste de son sort terrestre, et le sobre courage d’avou
45 tus. Kierkegaard nous rappelle que pour aider les hommes , il faut d’abord les trouver là où ils sont. Ainsi ce livre est conso
46 excès idéalistes expliquent sans le légitimer. L’ homme n’est pas un ange, c’est entendu, mais ne dites pas qu’il n’est qu’un
7 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Kierkegaard, Dostoïevski, Barth (23 février 1935)
47 nte, insupportable. La vocation singulière de cet homme s’épuisera dans le seul acte de l’imposer. Après cet acte, semblable
48 livre. Abraham, le « père des croyants », c’est l’ homme qui a osé l’absurde. Dieu lui a donné un fils, à l’âge de 70 ans. Il
49 Barth s’adresse à des auditeurs chrétiens, à des hommes qui se posent sérieusement la question : en quoi ma foi doit-elle tra
50 gien se porte dans ce livre sur un seul point : l’ homme chrétien reste un homme comme les autres. Il n’a pas à devenir, dès i
51 vre sur un seul point : l’homme chrétien reste un homme comme les autres. Il n’a pas à devenir, dès ici-bas, un être un peu d
52 s le même paradoxe. La même façon de considérer l’ homme à la fois tel qu’il est devant Dieu, hic et nunc, et tel qu’il est re
53 les questions dernières. Mais cette vision de l’ homme sans cesse mis en question par l’Autre, n’est-ce point encore la visi
54 essai intitulé : Dostoïevski ou les confins de l’ homme . Le grand succès qu’a remporté ce petit livre en Allemagne mérite d’ê
55 est la réponse à cette question : qu’est-ce qu’un homme  ? Et cette réponse, il nous l’a donnée en nous découvrant que l’homme
56 onse, il nous l’a donnée en nous découvrant que l’ homme n’est lui-même qu’une seule et grande question, la question de l’orig
57 M. Thurneysen. La conception « dialectique » de l’ homme illustrée par les personnages de Dostoïevski, commentée sur le plan t
58 s « Je sers »). – Dostoïevski ou les confins de l’ homme , par Édouard Thurneysen, traduit par P. Maury (Éditions « Je sers »).
8 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Trois traités de Jean Calvin (20 juillet 1935)
59 r juger son système ? Ne sait-on pas que les gros hommes sont toujours les plus populaires ? Comment se dire calviniste ? L’ex
60 ensée réformée. Qu’est-ce qu’un témoin ? C’est un homme qui n’est pas l’inventeur de son message, mais qui renvoie sans trêve
61 eul, qu’il nous devient loisible de parler de ces hommes sans tomber dans l’extravagance. Calvin homme, Calvin écrivain, nous
62 es hommes sans tomber dans l’extravagance. Calvin homme , Calvin écrivain, nous ne nous priverons pas de l’estimer à nos mesur
63 , d’où vient cela sinon de la folle curiosité des hommes ou de leur outrecuidance débordée ? Calvin n’est guère partisan, on
64 engager le dialogue avec toutes les catégories d’ hommes , avec toutes les espèces de créatures. Dialoguant toujours avec les p
9 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Les mystiques allemands du xiiie au xixe siècle, par Jean Chuzeville (2 novembre 1935)
65 sserons ses rêveries et nous nous chargerons de l’ homme « dans ses limites charnelles et temporelles ». C’est aussi ce que di
10 1936, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Le Problème du bien (12 septembre 1936)
66 qu’elles soient. Pour Barth, c’est Dieu qui met l’ homme en question. M. Monod part au contraire d’une mise en question de « D
67 uestion de « Dieu » par la conscience morale de l’ homme . L’opposition apparaît absolue. Mais l’une des grandes surprises que
68 de crimes. Les animaux se mangent entre eux, les hommes périssent par accident, la terre tremble : est-ce là l’œuvre du Dieu
69 e trinitaire : Dieu est un X qui ne se révèle à l’ homme comme le Père que par son incarnation dans le Fils, reconnue grâce au
70 sion totalitaire du réel, c’est qu’elle replace l’ homme dans la perspective cosmique dont un maigre intellectualisme dogmatiq
11 1937, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Luther contre Érasme (19 juin 1937)
71 u-dehors, et constituant la véritable action de l’ homme entre les mains de Dieu. À cet égard, il n’est nullement exagéré de v
72 re religieux, c’est-à-dire du pouvoir qu’aurait l’ homme de gagner le salut par ses propres efforts de volonté, ce n’est pas i
73 raiment que le péché. La liberté n’est pas dans l’ homme , mais dans l’acte par lequel Dieu le choisit, substituant à un destin
74 ologie. Il est au cœur de la pensée humaine. Tout homme qui veut penser son existence en termes radicaux, vraiment sérieux, s
75 ux dernier la réalité d’un dilemme qui sacrifie l’ homme à la vérité ? 14. Traduit du latin, aux Éditions « Je sers ». Préfa
12 1937, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Selma Lagerlöf, conteur de légende (3 juillet 1937)
76 venter, mais on veut découvrir, à la manière de l’ homme de science. Et tout l’effort de l’écrivain se porte alors sur l’analy
77 être un disciple du Christ sans avoir l’amour des hommes est condamné à aller à sa perte et à y conduire les autres ». À ce mo
13 1939, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Non, Tristan et Iseut ne s’aiment pas, nous dit Denis de Rougemont (12 février 1939)
78 ture, de famille ; il va contre les appétits de l’ homme et les directives de l’Église. Comment a-t-il pu, en moins de vingt a
79 huit jours, m’a déjà valu de nombreuses lettres d’ hommes et de femmes qui se trouvaient mal mariés. Ils me disent que mon livr
14 1963, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Mais qui est donc Denis de Rougemont (7 novembre 1963)
80 beaucoup de bêtises — lui-même le déclare — sur l’ homme et sur son œuvre, cette œuvre dont tout le monde parle et que peu de
81 -même ni la minuscule partie d’une masse, mais un homme ouvert aux idées, à la fois libre et responsable. Il y a une vocation
82 la personne, vocation qui, à la fois, distingue l’ homme et le relie à la communauté où il l’exerce. C’est d’ailleurs dans cet
83 l’exerce. C’est d’ailleurs dans cette notion de l’ homme que je place le point d’insertion de Dieu. Je suis tout à fait opposé
84 jugeant et agissant de l’extérieur. Dieu est en l’ homme . En 1935, il est nommé lecteur à l’Université de Francfort et séjourn
85 on de la « personne » à la théorie fédéraliste. L’ homme , vous ai-je dit, doit être à la fois libre et responsable ; de même p
15 1970, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Les prophètes de la décadence (24 septembre 1970)
86 nues tant de brillantes créations de la main de l’ homme  ? Où sont-ils, ces remparts de Ninive, ces murs de Babylone, ces pala
87 la croyance chrétienne en la valeur égale de tout homme devant Dieu, quelle que soit sa nation, sa couleur ou sa race. L’Égyp
88 L’Égypte ancienne ne croyait rien de tel. Le mot homme y était synonyme d’habitant de la vallée et du delta du Nil, il y ava
89 « cet être intermédiaire entre l’Autrichien et l’ homme  ».) Pour les Grecs et les Chinois également, il existait deux espèces
90 « Il n’y a plus ni Juifs ni Grecs, ni esclaves ni hommes libres, ni hommes ni femmes, car vous êtes tous fils de Dieu, vous êt
91 Juifs ni Grecs, ni esclaves ni hommes libres, ni hommes ni femmes, car vous êtes tous fils de Dieu, vous êtes tous un en Jésu
92 ’elle formerait intimement de considérer tous les hommes comme dignes et capables, un jour ou l’autre, de participer pleinemen
93 avec les mains , de L’Aventure occidentale de l’ homme , plaide une nouvelle fois pour le Vieux Continent, dont il ne croit
16 1970, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Denis de Rougemont : l’amour et l’Europe en expert (24 décembre 1970)
94 l’une des choses glorieuses qui peut arriver à un homme . Aujourd’hui, je suis parvenu à ce point qu’il y a deux morales, l’un
95 ont cru, mais au nom d’une morale d’artiste. Tout homme est amené à être créateur d’une œuvre, ne fût-ce que de soi-même et s
96 phonie, c’est quelque chose que probablement tout homme a senti dans le fond de soi-même comme l’achèvement. Cela n’a rien à
97 d bonheur. Et votre définition de la mort ? Si un homme pouvait penser complètement la mort, il mourrait à cet instant-là. La
98 ien dire. J’ai des idées folles, comme beaucoup d’ hommes , sur la mort, sur la chronologie, si vous voulez. Je pense que l’immo
99 e que ce mot Dieu peut évoquer pour l’esprit d’un homme du xxe siècle, moi, par exemple. J’écris généralement quelques notes
100 e l’humanité, qu’il appelle le développement de l’ homme . D’autre part, je crois qu’il y a une grande naïveté à discuter sur l
101 ent confirmation de l’idéal de toute sa vie ; les hommes qui demain auront la charge du monde pourront y puiser tout un progra
17 1972, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). De l’unité de culture à l’union politique (17-23 avril 1972)
102 gionales. Une Europe unifiée et uniformisée, deux hommes ont essayé de la faire : Napoléon et Hitler. Dans les deux cas, l’exp
103 ous trouverez des croyants et des incroyants, des hommes de gauche et des hommes de droite, des romantiques et des classiques,
104 ts et des incroyants, des hommes de gauche et des hommes de droite, des romantiques et des classiques, des progressistes et de