1 1931, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Éléments de la grandeur humaine, par Rudolf Kassner (octobre 1931)
1 notre xviie siècle se devait de ne pas poser). L’ homme antique peut atteindre la grandeur parce qu’il possède la mesure au s
2 élémentaire, définie par la loi, par son astre. L’ homme chrétien au contraire, l’homme qui doit être surpassé, vit dans la dé
3 , par son astre. L’homme chrétien au contraire, l’ homme qui doit être surpassé, vit dans la démesure, et lorsqu’il « veut pre
4 res et incohérence. Que l’on considère en effet l’ homme moderne, l’homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de loi
5 e. Que l’on considère en effet l’homme moderne, l’ homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de loi interne et de ten
6 nous stimuler, mais ne nous détermine jamais. Cet homme indiscret est distrait, et sa distraction vient de l’intérieur. Il ne
7 d’illustrer. Ainsi selon Kierkegaard, le premier homme qui s’avisa de défendre la religion mériterait-il d’être appelé Judas
2 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Signes parmi nous, par C. F. Ramuz (janvier 1932)
8 araître le grand, c’est-à-dire on voit paraître l’ homme dans sa grandeur, c’est-à-dire dans l’élémentaire : un être qui est n
9 e, que Ramuz. Sa conception tragique du sort de l’ homme suffirait à l’attester. Mais plus sûrement encore son acceptation pro
10 s sa prière. Et c’est pourquoi le poète, Ramuz, l’ homme qui vit concrètement les grands mythes et les réalise dans sa vision,
11 grands mythes et les réalise dans sa vision, cet homme sera toujours en puissance d’aujourd’hui, enraciné profondément dans
3 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le silence de Goethe (mars 1932)
12 Le silence de Goethe (mars 1932)d « L’ homme , dit Goethe, ne reconnaît et n’apprécie que ce qu’il est lui-même en
13 d’esprit qui voudrait que l’on considère ces deux hommes avant tout comme des écrivains ? C’est par la chose écrite, par la le
14 », à cet acte de fécondation spirituelle par où l’ homme pénètre dans la réalité mystique. Et cet acte ne peut se produire que
15 se voit pour ainsi dire contrainte d’assigner à l’ homme actif 8, l’on découvre que c’est la magie encore qui n’a cessé de l’e
16 e le premier, dans une phase plus « réalisée ». L’ homme moderne est peu fait pour comprendre cela, de même qu’il est peu fait
17 littérature. Car il n’est pas donné à beaucoup d’ hommes de devenir un mythe à force de pureté dans la réalisation de leur des
18 puissent être de quelque avantage aux autres11… L’ homme n’est pas né pour résoudre le problème de l’univers, mais bien pour r
19 aux belles dames qui n’ont rien à faire. Mais un homme supérieur, qui a déjà conscience d’être quelque chose ici-bas, et qui
20 eur ne tenteront pas nos âmes jusqu’à la mort ? L’ homme ne peut juger que plus bas que lui. C’est-à-dire qu’il n’en a pas le
21 d’enchaînement Si j’étais devant toi, ô nature un homme solitaire, Sans doute vaudrait-il alors la peine d’être un homme.
22 , Sans doute vaudrait-il alors la peine d’être un homme . 10. Conversations avec Eckermann, 2 mai 1824. 11. Ibid., 30 ma
4 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Querelles de famille, par Georges Duhamel (mai 1932)
23 e de son temps qu’il déclare ce qu’il attend de l’ homme . Après quoi seulement l’on distinguerait l’ordre de grandeur du grief
5 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). À prendre ou à tuer (décembre 1932)
24 ous avons à lutter hic et nunc, mais pour que les hommes vivent et demeurent des hommes. Il y a deux camps : ceux qui veulent
25 mais pour que les hommes vivent et demeurent des hommes . Il y a deux camps : ceux qui veulent en sortir, — et ceux qui voudr
26 t plus un état d’esprit, ni un refus des tâches d’ homme . Henri Lefebvre l’a montré, je n’ajouterai rien à sa déclaration si s
27 étaires-avides-des-richesses-d’autrui », mais des hommes menacés, qui dévisagent la menace et contre-attaquent. Et alors, tout
28 e, temporaire, et d’ailleurs discutable ? C’est l’ homme qui se révolte en nous contre le marxiste. Vous n’y ferez rien. Et no
29 . Vous n’y ferez rien. Et nous ne trahirons pas l’ homme tel qu’il est, sous prétexte qu’il faut se hâter, et qu’en Russie c’e
30 — La seule révolution qui nous importe concerne l’ homme , exprime ses données élémentaires : elle n’est qu’une projection du c
31 du matériel qu’ils prônent est meilleure pour les hommes que le présent désordre. Je ne vois pas qu’ils connaissent l’homme mi
32 ent désordre. Je ne vois pas qu’ils connaissent l’ homme mieux que nous. Je ne les vois pas plus forts. Je vois bien l’accumul
33 sons, aggravées23. Ils jouent sur une révolte des hommes contre le capitalisme : mais cette révolte va se tourner contre eux.
34 st pas une classe que nous devons sauver, c’est l’ homme menacé dans son intégrité. Sauver l’homme, ce n’est pas sauver des co
35 c’est l’homme menacé dans son intégrité. Sauver l’ homme , ce n’est pas sauver des consommateurs. Ce n’est pas sauver des entre
36 débattre sur le plan de l’humanité, mais entre l’ homme , entre tel homme et la Réalité qui seule peut garantir son être. — En
37 plan de l’humanité, mais entre l’homme, entre tel homme et la Réalité qui seule peut garantir son être. — Encore faut-il que
38 vous au sérieux vos idées, y croyez-vous ? », les hommes de ce temps n’aiment pas répondre, car c’est une question personnelle
39 ence impossible et qui est la seule chose que les hommes éprouvent dans le fond de leur être. Il faut derrière ces idées une m
40 répondre qu’un dogmatique « Tu te trompes » ? Les hommes n’entendront de nous que notre volonté de sacrifice, de pauvreté. C’e
41 etrouvez que trop bien dans les vôtres ! Déjà les hommes le pressentent : il n’y a rien d’autre à attendre que cette force sur
6 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Cahier de revendications [Présentation] (décembre 1932)
42 consternante misère d’une époque où tout ce qu’un homme peut aimer et vouloir se trouve coupé de son origine vivante, flétri,
7 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une main, par C. F. Ramuz (juin 1933)
43 ctérise assez bien le monde moderne, le monde des hommes sans responsabilité et sans résistance propre, le monde des hommes qu
44 nsabilité et sans résistance propre, le monde des hommes qui ne sont plus présents à eux-mêmes, hommes sans pesée, hommes de p
45 des hommes qui ne sont plus présents à eux-mêmes, hommes sans pesée, hommes de peu de poids, facilement entraînés. Une Main n
46 ont plus présents à eux-mêmes, hommes sans pesée, hommes de peu de poids, facilement entraînés. Une Main nous donne ainsi l’a
47 d’aujourd’hui : la démoralisation. Démoraliser un homme , c’est le priver de son pouvoir créateur. C’est le priver de sa main,
8 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Taille de l’homme, par C. F. Ramuz (avril 1934)
48 Taille de l’ homme , par C. F. Ramuz (avril 1934)o Après Une Main, confession réticent
49 xal dans une telle œuvre. Le sujet de Taille de l’ Homme , c’est en effet l’opposition cosmique du monde marxiste et du monde c
50 tissement du marxisme : l’isolement cosmique de l’ homme . Quoi qu’il dise, d’ailleurs, il dit plus que ses arguments. On peut
51 ses et déteste les mécaniques interposées entre l’ homme et les choses. Aussi bien n’éprouve-t-il pas le besoin de s’affirmer
52 en chrétien, et Ramuz ne veut encore parler qu’en homme . Est-ce possible ? Et peut-il y croire ? Il a bien vu le choix, mais
53 l’a-t-il fait ? Il veut un monde à la taille de l’ homme . Il sait aussi que la mesure de cette taille est dans une foi, dans «
54 dans une foi, dans « quelque chose qui dépasse l’ homme et le suppose en même temps », écrit-il. C’est lorsqu’il définit ains
55 ence. La foi chrétienne dépasse-t-elle vraiment l’ homme  ? N’est-elle pas bien plutôt ce qui le juge et en même temps le sauve
56 t de la rupture avec tout humanisme imaginable (l’ homme sauvé par son progrès). 27. Pas la Nature de Rousseau, – la Nature
57 d’entre eux, un réflexe de bourgeois plutôt que d’ homme . « Précédence, et non pas primauté du matériel ! », disait l’un d’eux
58 r « matérialisme dialectique ». o. « Taille de l’ homme , par C. F. Ramuz (Mermod, Lausanne) », La Nouvelle Revue française, P
9 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Procès, par Franz Kafka (mai 1934)
59 à-dire à toutes les conventions inventées par les hommes pour étouffer le scandale. Josef K… fondé de pouvoir dans une banque,
60 eler la vision métaphysique. Tous les efforts des hommes — y compris les philosophes — consistent peut-être à échapper à cette
61 énérale, tout cela, ce n’est pas la « misère de l’ homme sans Dieu », mais la misère de l’homme livré à un Dieu qu’il ne conna
62 isère de l’homme sans Dieu », mais la misère de l’ homme livré à un Dieu qu’il ne connaît pas, parce qu’il ne connaît pas le C
63 rist est la seule possibilité qui soit donnée à l’ homme de marcher, d’échapper à l’« arrêt » ; mais c’est aussi par cette foi
10 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Recherches philosophiques (septembre 1935)
64 analité soucieuse, extérieure et intérieure, de l’ homme  ». Et je ne dis pas que le parallèle Marx-Kierkegaard n’ait entraîné
11 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Paracelse, par Frédéric Gundolf (septembre 1935)
65 et guérir une maladie, il ne suffit pas de voir l’ homme seul ; il faut considérer sa relation avec le monde, dont il n’est qu
66 de la psychanalyse. Paracelse s’était formé de l’ homme une conception spirituelle et organique (théologique-astrologique) à
67 opposait32 aux médecins galénistes qui voyaient l’ homme sous l’aspect d’un concept. Il se fût opposé aussi aux médecins de la
68 orps, ou si l’on veut, du corps par le monde. « L’ homme ne saura jamais assez combien il est anthropomorphe », dit Goethe. Il
69 faudrait dire aussi, à la suite de Paracelse : l’ homme ne saura jamais assez à quel point il est « cosmomorphe ». Le retour
70 llons-nous revenir non pas à l’humanisme mais à l’ homme , considéré comme un miroir du ciel entier. Certes, elle n’est pas seu
71 celle où l’esprit se remet à chercher ce qu’est l’ homme , et quelle est sa mesure dans l’univers qu’il a cru concevoir ! 30.
72 professionnelle ». Voilà qui l’honore en tant qu’ homme . Mais on se représente aisément l’embarras qui eût été le sien si l’o
12 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Lawrence et Brett par Dorothy Brett ; Matinées mexicaines suivi de Pansies (poèmes), par D. H. Lawrence (octobre 1935)
73 ées, des occupations, des manières de réagir d’un homme réel aux prises avec son métier, ses voisins, sa femme, son argent ou
74 ur est sans doute la caractéristique générale des hommes d’aujourd’hui : c’est qu’ils croient au bonheur et à l’argent, les de
75 t non une lassante et exigeante personnalité. » L’ homme moderne, dit Keyserling, n’a pas de prochains ; il n’a que des voisin
76 ’a que des voisins inévitables. Voilà Lawrence, l’ homme sans prochain. Car le prochain selon la définition évangélique, c’est
77 olaire !34 C’est son meilleur prétexte à fuir les hommes . Mais après tout, qui donc vint à son aide, à lui ? Il n’avait que la
13 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Mystiques allemands du xiiie au xixe siècle, par Jean Chuzeville (octobre 1935)
78 reudiens ? Tout dépend de ce que l’on attend de l’ homme et de son esprit : la puissance de tromper (art inclus) pour jouir, o
79 e évasion hors de ce monde qu’une limitation de l’ homme au temporel. La foi réelle, c’est la puissance active de l’Éternel da
14 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). « Le plus beau pays du monde » (octobre 1935)
80 a politique, à l’article du Temps, à un cerveau d’ homme de gauche ou d’homme de droite. D’abord « impérialisme » : c’est sans
81 cle du Temps, à un cerveau d’homme de gauche ou d’ homme de droite. D’abord « impérialisme » : c’est sans nul doute « national
15 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Dictature de la liberté, par Robert Aron (mars 1936)
82 stions « pratiques » ; celles qui passionnent les hommes d’action et qu’ils estiment purement techniques parce qu’ils en ignor
83 ération, ne tardent pas à se retourner contre les hommes , et à brimer nécessairement leurs vocations, leurs libertés réelles,
84 urement politique de tyrannie exercée par un seul homme dans tous les domaines. 37. Particulièrement efficace dans la polémi
16 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Kierkegaard en France (juin 1936)
85 solu39 que dans la vie et dans la mort du Christ, homme et Dieu, car lui seul eut vraiment « le droit de mourir pour la vérit
17 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). L’Art poétique ou Qu’il faut penser avec les mains (décembre 1936)
86 us apte à ranimer une communion vivante entre les hommes , se trouve produire exactement l’effet contraire : son succès même va
87 doxe d’un génie catholique, isolé de la foule des hommes , par ce qui manifeste, justement, sa volonté de catholicité ! ⁂ Non q
88  veulent dire » s’assemblent en propositions (à l’ homme ), seul discours proprement cohérent, puisqu’il ne tire ses règles et
89 es d’un relâchement originel. Rompre le lien de l’ homme avec son origine, c’est rompre aussi sa communion avec la fin univers
90 ssi sa communion avec la fin universelle. Alors l’ homme se complaît dans une fin qu’il fait sienne, c’est-à-dire qu’il s’isol
91 sa mort. Mais l’œuvre du poète, la vocation de l’ homme , la charité cosmique du chrétien (identiquement), c’est alors d’embra
92 nom, qui désigne la chose, appelle un geste de l’ homme pour cette chose. Le verbe, désignant ce geste, appelle une phrase, u
93 une phrase, un rythme d’actes concertés. Ainsi l’ homme se trouve mis « en communication avec la source continue qu’il contie
94 provoque, le verbe exprime ainsi la vocation de l’ homme qui le profère. « L’acte par lequel l’homme atteste la permanence des
95 de l’homme qui le profère. « L’acte par lequel l’ homme atteste la permanence des choses, par lequel, en dehors du temps, en
96 Nous voici donc « chargés du rôle d’origine ». L’ homme est « le sceau de l’authenticité ». Il est, par son action recréatric
97 lus de distinction du matériel et du spirituel. L’ homme « se connaît donc à son pas et à l’extension de ses mains, à la facil
18 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une idée de Law (janvier 1937)
98 ccasion s’en présenterait. Un Anglais estimait un homme 480 livres sterling. C’est la plus forte évaluation, et ils ne sont p
99 en population, car, pour son argent, on aurait un homme nouveau, au lieu que, dans le système actuel, on perd celui qu’on ava
19 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). De la propriété capitaliste à la propriété humaine et Manifeste au service du personnalisme, par Emmanuel Mounier (février 1937)
100  petits personnalistes » — que les problèmes de l’ homme , et de l’esprit, ne se poseraient plus durant le prochain demi-siècle
101 « qu’au-dessus de tout, les communistes placent l’ homme  ». Et enfin que « c’est à l’Esprit que le parti communiste français f
102 roblèmes de la paix, de la liberté et du pain des hommes  »ad. À vrai dire, nous n’espérions pas un triomphe si rapide — ni de
20 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). N’habitez pas les villes (Extrait d’un Journal) (juillet 1937)
103 espèce d’intelligence, ou d’ironie… Pour de tels hommes , certes il n’est pas deux France ! Ou plutôt elles se mêlent dans un
104 essaire au cœur de chacun d’eux. Voilà l’espèce d’ hommes français que je voudrais croire la plus authentique.   19 novembre P
105 n égoïste dont nous souffrons tous ? Pourquoi les hommes vivent-ils sur des îles ? Quand nous sortons pour une promenade et qu
106 us ramène tous physiquement à nos limites. Mais l’ homme est ainsi fait qu’il désire sans cesse se risquer au-delà de ce qu’il
107 eau faire, je ne parviens pas à partager avec les hommes de ce village ce qui est essentiel et solide dans ma vie. Le simple f
108 de me représenter l’existence quotidienne de cet homme aux prises avec la solitude la plus désespérante, celle que lui crée
109 très impressionnant de se demander en face de ces hommes , à quelques mètres d’eux, quand ils travaillent sur leur parcelle, ce
110 tente d’on ne sait quoi. Condition véritable de l’ homme  : il est celui qui agit dans l’attente. Il attend des révélations. C’
111 rouve une brève angoisse : quel rapport entre cet homme à qui je parle, et le mot « homme » dans ce que j’écris ? Non seuleme
112 pport entre cet homme à qui je parle, et le mot «  homme  » dans ce que j’écris ? Non seulement ceux d’ici ne comprendraient ri
113 t-il avoir de parler de la « scission » entre cet homme et la culture ? N’y a-t-il pas là deux mondes qui n’ont jamais eu de
114 it en moi, précisément, la présence physique d’un homme , confrontée avec les idées que j’avais en tête. Il y a probablement u
115 e originel. Et voilà pratiquement la réponse de l’ homme  : pillage, ruses, destruction, dévoration, le tout accompagné de sent
116 une certaine « sympathie » (souffrir avec) que l’ homme éprouve pour ses victimes : « Je regrette vraiment beaucoup, mais il
117 ffisante. Elle est plus juste, et plus digne de l’ homme que ces vertus de carnassiers que nous partageons, d’ailleurs maladro
118 uère plus satisfaisants que nos rapports avec les hommes . Mais attention. C’est uniquement s’il y a dans l’homme une vocation
119 Mais attention. C’est uniquement s’il y a dans l’ homme une vocation surnaturelle, la mission de restaurer l’harmonie primiti
120 chinale et tout obscure.   24 mai On dirait que l’ homme n’est pas fait pour durer : la vie étale nous ennuie, c’est ce qui na
121 paru sans bruit il y a plus de dix-huit mois. Les hommes sont bons, du moins certains d’entre eux. Sur le moment, ce qui m’a l
122 où il est écrit : Caisse. Je frappe et entre. Un homme penché vers le guichet parle au gérant. Le gérant me fait un signe, e
123 ltipliées : peu d’aventures dans l’existence d’un homme qui cherche à se posséder plutôt qu’à se fuir dans les hasards. C’est
21 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au dossier d’une vieille querelle (novembre 1937)
124 i on s’y gouverne selon les règles corrompues des hommes , on contentera les hommes. Si on y garde la vraie justice, on content
125 s règles corrompues des hommes, on contentera les hommes . Si on y garde la vraie justice, on contentera les dieux. Donc on s’e
126 isme — « qu’il n’est point fâcheux d’offenser les hommes , quand on ne le peut éviter qu’en offensant Dieu ». Et au sujet du se
127 d : « qu’il n’est pas avantageux de contenter les hommes en offensant Dieu ». J’en conclus qu’il est bon d’engager la raison d
22 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Gösta Berling, par Selma Lagerlöf (novembre 1937)
128 , où le démon découvre que son œuvre a libéré les hommes de leur bonheur, et la vie de l’obsession de vivre. Cette année folle
129 suédois est son propre maître. Tous les Suédois, hommes et femmes, jouissent des mêmes droits politiques. » 47. On n’en con
23 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Monastère noir, par Aladár Kuncz (janvier 1938)
130 ionaj. On se rappelle que c’était l’histoire d’un homme qui se voit inculpé, par une justice inaccessible, d’une faute indéte
131 ble. Il y a aussi dans ce livre une parabole de l’ homme traqué par les tyrannies anonymes qui se multiplient dans notre siècl
132 hemar du xxe siècle. Le triomphe de l’État sur l’ homme . D’ailleurs on peut aussi ne rien voir de tout cela dans le livre de
133 comme tel. Et la preuve, une fois de plus, que l’ homme moderne ne se connaît jamais mieux qu’à la faveur de circonstances br
24 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Victoire à Waterloo, par Robert Aron (février 1938)
134 maginer. Il faut vraiment que dans l’histoire des hommes les faits interviennent moins qu’on ne croit communément. Il faut vra
135 elui d’une société qu’il faut bâtir « à hauteur d’ homme  » et non pas à hauteur d’idéologies. Peut-être ai-je trop insisté sur
136 que de l’ingéniosité dans ce livre : un sens de l’ homme et des limites de sa grandeur, un sens de l’humour du destin, une vra
25 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Propos sur la religion, par Alain (avril 1939)
137 r ». Serait-ce qu’il n’a jamais rencontré que des hommes « religieux », non des chrétiens vivant selon la foi et capables de l
26 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Don Juan (juillet 1939)
138 cte de Mozart. Non, ce n’est pas l’animal, mais l’ homme  ; et non d’avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez l
139 te inconstance forcenée ? Alors Don Juan serait l’ homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La nouvea
140 crit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’ homme du plaisir qui parle ainsi. La volupté du vrai sensuel commence au-de
141 olies femmes peuvent exercer sur presque tous les hommes , n’évoque pas une idée de santé. Mais dans cette furie insolente, dan
142 ituels ? Don Juan serait par exemple le type de l’ homme qui n’atteint pas au plan de la personne, où pourrait se manifester c
143 tendez : s’il possède vraiment. Don Juan serait l’ homme qui ne peut pas aimer, parce qu’aimer c’est d’abord choisir, et pour
144 ’esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent ou tombent dans le doute à la première séduction d’une hyp
145 choses à une amie : « J’ai connu, me dit-elle, un homme marié avec lequel ayant été coquette en vain, il me dit en me quittan
27 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La Poésie scientifique en France au xvie siècle, par Albert-Marie Schmidt (septembre 1939)
146 une vision du monde, et des rapports du monde à l’ homme , qu’il s’agit de concevoir à nouveau, si l’on veut entrer dans ces ry
147 gique du langage, et dans la liberté infinie de l’ homme , capable de refaire avec ses mains le Paradis perdu et les « gestes d
28 1940, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au sujet du Journal d’André Gide (janvier 1940)
148 imable ». Comment prendrait-on position devant un homme qui récuse sans cesse tout parti pris, et d’abord, quant à soi ? On r
29 1951, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Un complot de protestants (novembre 1951)
149 c’est leur manière « de s’offusquer du désir de l’ homme  ». Plusieurs, mariées, lui ont confié « qu’elles tenaient la libido d
150 proposa des bouts-rimés. Il y excellait. ⁂ Peu d’ hommes m’ont donné l’impression que le problème religieux existait dans leur
151 et son mystère. Peu d’instinct religieux chez cet homme , alors que le christianisme, l’Église et l’Évangile, furent ses const
152 , sans mystique, ni mystère ? Ne serait-il pas un homme tout à fait plat, réduit à quelques partis pris éthiques ? Ce débat n
153 utait de l’existence de Dieu. Mais il croyait à l’ homme individuel, et cette croyance est née de la synthèse du christianisme
154 ouve, ces discussions sur la croyance ou non d’un homme connu, multipliées et prolongées après sa mort, dans notre siècle. El
155 ire : « Je ne crois pas ! » quand l’État contre l’ homme invoquera les Nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sa
30 1957, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La découverte du temps ou l’aventure occidentale (mars 1957)
156 , au xviiie siècle, crut pouvoir la préciser : l’ homme avait été créé en 4004 avant J.-C., le 23 octobre, à 9 heures du mati
157 ges de Dieu, c’est-à-dire depuis la création de l’ homme , il ne s’est écoulé que six ou huit-mille ans. » Cuvier partage ces v
158 pendant, vers 1950, nul ne peut plus douter que l’ homme existe depuis environ cent-mille ans. Aux toutes dernières nouvelles
159 s sont-ils donc nés et morts depuis qu’il y a des hommes sur cette planète ? Si un démographe génial pouvait nous dire demain
160 r la mort. Mais c’est bien à partir de là que les hommes touchés par le message évangélique ont découvert le temps irréversibl
161 insi l’Histoire, conscience nouvelle du temps des hommes , est née de la même rupture des grands rythmes cosmiques et des fatal
162 ’Histoire Mais il reste à mieux voir comment l’ homme , délivré des « religions » par la foi, trouve alors le courage except
163 yclique et de l’éternel retour, c’est parce que l’ homme a peur du temps. Voilà le fait fondamental. Car le temps est lié à la
164 ée de sens. Contre le malheur et son absurdité, l’ homme n’a d’autre recours que d’attribuer un sens à ce qu’il subit sans l’a
165 olue nouveauté, ni par conséquent de scandale. (L’ homme d’aujourd’hui, qui croit qu’il ne croit plus à rien, mime encore ce m
166 chétype. Cette rupture du Cercle cosmique livre l’ homme à l’imprévisible, c’est-à-dire à la grâce de Dieu, mais aussi à la li
167 e le temps a été vaincu au matin de Pâques, que l’ homme ne lui appartient que par la chair (étant au monde mais non du monde)
168 le temps dans sa réalité. Sans la Résurrection, l’ homme n’aurait pas la preuve d’une existence qui échappe au temps et à la m
169 gaard. Or la foi n’est jamais parfaite, et dans l’ homme converti persiste « le vieil homme ». Son mouvement naturel sera donc
170 ite, et dans l’homme converti persiste « le vieil homme  ». Son mouvement naturel sera donc de chercher et d’inventer contre l
171 ne voilé : il y a l’Histoire de Dieu et celle des hommes , et si la première intervient dans la seconde par des actes libres, e
172 ssé durant l’intermède médiéval, l’état civil des hommes et des actions humaines n’a cessé de se préciser, tandis que la Fin e
173 nse pas en droit — contre l’idée occidentale de l’ homme . L’importance apparente des collectivités, des civilisations, des pér
174 ue », ainsi configuré, devient aussi distant de l’ homme concret que Brahma d’un paria sans voie. Et l’Histoire, dans l’esprit
175 ociale, de l’action d’un pays ou de l’option d’un homme , il n’est donc plus question de demander si c’est « vrai ». C’est « d
176 it saint Paul. Mais l’Histoire absolue veut que l’ homme tout entier soit uniquement du monde : elle le coupe de l’esprit. Ce
177 ion de l’action personnelle. Rien d’étonnant si l’ homme , dès qu’il croit cette Histoire, se découvre impuissant devant elle e
178 fet, par la seule conviction que la vocation d’un homme peut être plus vraie que la règle — d’où les martyrs des premiers tem
179 venture. Devant le risque béant, soudain total, l’ homme qui n’a pas de foi cède au vertige. Sa dernière résistance à l’angois
31 1961, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La personne, l’ange et l’absolu, ou le dialogue Occident-Orient (avril 1961)
180 table, pour si mal engagé qu’il soit, porte sur l’ homme et sa définition. S’il est vrai que l’Orient nie le moi, qui est une
181 gie et de la philosophie, et toujours opposée à l’ homme naturel, animal plus ou moins raisonnable et simple exemplaire de l’e
182 e de l’espèce. Pour saint Paul, le vrai moi est l’ homme nouveau, « appelé » par un Dieu personnel, donc créé par une vocation
183 et il ne tombe pas sous le sens comme le « vieil homme  », puisque sa vie « nouvelle » est à la fois dans le monde et hors du
184 rinitaire ; il s’appliquera de mieux en mieux à l’ homme nouveau, à l’ens sibi suscité par l’esprit dans l’individu naturel. P
185  objectives » l’opposition paulinienne des « deux hommes en moi » : le naturel tyrannisant (et tyrannisé par la Loi) et le spi
186 e et qui lui dit : — Je suis toi-même ! Mais si l’ homme sur la Terre a maltraité son moi, au lieu de la Fravarti, c’est une a
187 sme véritable, ne demande pas d’abord ce qu’est l’ homme , mais qui es-tu ? Toute réalité dernière est personnelle. Le vrai moi
188 ntre le moi « phénoménal », c’est-à-dire contre l’ homme naturel, exemplaire animal transitoire et « aveugle », enveloppe obsc
189 même pour le bouddhisme originel. Qu’est-ce que l’ homme  ? Un ensemble transitoire d’agrégats matériels et de formations menta
190 l’amour est le premier moteur non seulement de l’ homme mais du monde, c’est son action qui configure l’idée du moi que nous
191 de l’énergie. « C’est l’amour dominant qui fait l’ homme … L’homme est absolument tel qu’est l’amour dominant de sa vie : selon
192 gie. « C’est l’amour dominant qui fait l’homme… L’ homme est absolument tel qu’est l’amour dominant de sa vie : selon (cet amo
193 la forme de son amour.73 » Les trois notions de l’ homme que l’on vient d’évoquer nous apparaissent alors comme autant de modè
194 es trois partent d’une dualité sans laquelle ni l’ homme ni l’amour ne seraient même concevables. Il ne s’agit ici ni du duali
195 rincipes préexistants ; ni tout à fait des « deux hommes en moi » dont la lutte fait gémir saint Paul ; mais, préalablement à
196 ’école chrétienne Dans une vue chrétienne de l’ homme , l’amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le vrai mo
197 t pas son plein sens. Dans l’amour de soi-même, l’ homme naturel s’ouvre à l’action du vrai moi spirituel et se laisse transfo
198 s sa tri-unité, que l’amour spirituel crée dans l’ homme la personne. Si la plus haute valeur de l’Occident chrétien n’est pas
199 une fuite hors du moi naturel. Désormais le vieil homme est jugé : n’ayant pu l’entraîner avec elle vers son bien et l’animer
200 déisme et les soufis ont proposé des notions de l’ homme et de l’amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme transpos
201 france du désir est pour un instant apaisée… et l’ homme perçoit dans le plaisir sa propre nature essentielle, qui est la joie
202 … Ce n’est pas le plaisir mais le désir qui lie l’ homme et qui est un obstacle à son progrès spirituel87 ». Et encore : « Cel
203 car en accomplissant l’action sans attachement, l’ homme obtient le but suprême. (III, 19) Notre propre devoir, si humble qu’i
204 xpansion, de l’atome élusif, des corps vivants, l’ homme d’Occident ne cherche pas seulement à dévoiler ses lois secrètes, mai
205 que fidèle, c’est son corps même, et l’enfer de l’ homme sans foi ni connaissance c’est également son corps même. » (Cit. par