1 1951, Preuves, articles (1951–1968). Mesurons nos forces (avril 1951)
1 ont le gage d’un grand avenir. Voilà l’espoir des hommes . Il est chez nous. La seconde force dont nous disposons, et l’une des
2 cause d’elle que l’Occident demeure l’espoir de l’ homme qui pense, qui juge et qui sent par lui-même. Et cet homme est le but
3 pense, qui juge et qui sent par lui-même. Et cet homme est le but du progrès, le but de toute communauté digne du nom. J’en
4 une vocation qui n’a pas de comptes à rendre aux hommes , et encore bien moins à l’État, parce qu’elle est « immédiate à Dieu 
5 mmédiate à Dieu ». Telle est bien la passion de l’ homme européen. Elle le met à la pointe du genre humain. Dans cette passion
2 1951, Preuves, articles (1951–1968). Neutralité et neutralisme (mai 1951)
6 fait un plus grand effort vers la maîtrise par l’ homme de sa propre pensée. Nulle part donc la menace totalitaire contre la
7 e la paix” ; d’autre part, ce berger n’est pas un homme parfait, il boit souvent trop, et il ne lit que le Reader’s Digest. J
3 1951, Preuves, articles (1951–1968). Culture et famine (novembre 1951)
8 effet, a régné sur la Terre depuis qu’il y a des hommes , et qui n’en pensent pas moins. Culture est un mot plus récent, mais
9 culture est tout d’abord prise de conscience de l’ homme en tant que créateur, elle est moyen de libération dans tous les ordr
4 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le sens de nos vies, ou l’Europe (juin 1952)
10 s raisons de vivre et de mourir, et dresse chaque homme , dès son enfance à s’y adapter et conformer. La civilisation européen
11 ur l’avenir collectif. Nous voyons au contraire l’ homme d’Europe chercher l’originalité, et presque tout l’approuve en cet ef
12 vec cette religion qui fit dépendre le salut de l’ homme non point de l’observance des rites collectifs, mais de la conversion
13 ir l’Europe comme cette partie de la planète où l’ homme , sans relâche, se remet en question, et veut changer le monde de tell
14 ent nouvelle de l’incarnation de l’esprit dans un homme particulier, la Judée. Toute l’histoire de l’Europe peut être interpr
15 tes, sérieuses ou non, dérivent de la notion de l’ homme introduite par le christianisme. Je ne parle pas ici de l’homme propr
16 te par le christianisme. Je ne parle pas ici de l’ homme proprement chrétien, au sens courant, de membre d’une Église, de l’ho
17 en, au sens courant, de membre d’une Église, de l’ homme pieux et moral. Je parle d’une manière plus générale du type d’homme
18 l. Je parle d’une manière plus générale du type d’ homme (croyant ou non) que seul le christianisme a permis de concevoir, et
19 concevoir, et que je nomme la personne. C’est un homme à la fois libre et responsable, libre parce qu’il est chargé d’une vo
20 de ses prochains et de la société ; c’est donc un homme engagé dans une aventure bien réelle, mais qu’il est seul à pouvoir c
21 eul à pouvoir courir. Cette valeur unique de tout homme , voilà la grande nouveauté, le grand contraste avec le monde antique,
22 uisent pas toujours directement cette notion de l’ homme , en dérivent, en tout cas, d’une manière démontrable, fût-ce par une
23 dernier, j’ai pu vérifier sur place que les seuls hommes touchés par l’idéologie communiste étaient ceux que l’Occident avait
24 téral cette maxime de la démocratie qui dit qu’un homme en vaut un autre, et donc qu’une femme en vaut une autre. Disposition
25 oi, que vient distinguer, dans toute la masse des hommes de tous les temps, mon amour personnel. Ces deux exemples sont extrêm
26 ’horizon d’un progrès possible reste vital pour l’ homme européen ; et que nos vies perdraient leur sens, si vraiment nous ces
27 uite indéfinie de cycles et de répétitions dont l’ homme ne saurait se libérer et dont il n’est pas responsable ; elle devient
28 de toutes les créations accumulées par les grands hommes , héros, savants, législateurs et saints. Nous pensons que tout cela r
29 s leurs idées bien à eux — donc en définitive des hommes conscients. Voilà pourquoi je disais en débutant, que l’Europe est au
30 articulière, sans précédent dans les annales de l’ homme , caractérise l’Europe comme volonté de conscience — et j’opposerai ce
31 e la peur Voilà donc notre Europe, patrie de l’ homme conscient, lieu de conscience extrême de toute l’humanité — cette Eur
32 e chez lui, les mains vides, je me dis ceci : cet homme tire sa puissance de la turbine, mais après tout ce n’est pas lui qui
33 e ne devait pas l’empêcher de se rendre utile aux hommes . Aussi dessina-t-il, à temps perdu, les plans d’une machine d’un type
34 ifier les résultats acquis. Et c’est l’esprit des hommes qui ont toujours préféré le droit de poser passionnément quelques que
5 1953, Preuves, articles (1951–1968). Deux princes danois : Kierkegaard et Hamlet (février 1953)
35 es et d’honneurs, un fin lettré, un humaniste, un homme comblé des biens de ce monde. L’appeler témoin de la vérité, c’était
36 e cet article : Un témoin de la vérité, c’est un homme dont la vie est, du commencement à la fin, familière avec toute espèc
37 t dans le monde. Un témoin de la vérité, c’est un homme qui témoigne dans le dénuement, dans la misère, dans l’abaissement et
38 s la misère, dans l’abaissement et l’humiliation, homme méconnu, haï, détesté, insulté, outragé, bafoué ; c’est un homme qui
39 haï, détesté, insulté, outragé, bafoué ; c’est un homme qui est flagellé, torturé, traîné de prison en prison, et puis enfin
40 , mais à l’existence même d’une vocation reçue. L’ homme , en effet, qui reçoit vocation, se trouve jeté dans une incertitude i
41 re secrète ou l’esprit qui a parlé ? » En fait, l’ homme de la vocation se trouve plongé dans une double incertitude et dans u
42 éprouvée ni de raisonnement qui puisse l’aider. L’ homme engage son action et parie tout sur quelque chose qui lui demeure mys
6 1953, Preuves, articles (1951–1968). À propos de la crise de l’Unesco (mars 1953)
43 lle en a sur cet objet ; non seulement chez les «  hommes de culture », qui savent mieux de quoi il s’agit, tout en doutant par
44 e dollars font tout de même une grosse somme. Les hommes de culture, comme on dit, se demandent alors si pour ce prix l’on ne
45 aise volonté ou d’une insuffisance quelconque des hommes chargés de la tâche, bien au contraire, mais à cause du système adopt
7 1953, Preuves, articles (1951–1968). « Nous ne sommes pas des esclaves ! » (juillet 1953)
46 us : le système totalitaire est un crime contre l’ homme et ses jours désormais sont comptés. L’insurrection de toutes les vil
47 ltaient au nom de la liberté et de leur dignité d’ hommes . C’était ignoble, mais nous voyons bien pire. Il était réservé au rég
48 e son avenir et justifie sa raison d’être par des hommes qui se sacrifient au service de la liberté. i. « “Nous ne sommes pa
8 1953, Preuves, articles (1951–1968). Les raisons d’être du Congrès (septembre 1953)
49 out d’abord, la science est devenue aux yeux de l’ homme moyen du xxe siècle une réalité étrangement ambivalente : à la fois
50 posent une belle confiance dans les pouvoirs de l’ homme et dans l’issue de l’aventure humaine. Nous cherchions un lieu propic
9 1954, Preuves, articles (1951–1968). La table ronde de l’Europe (janvier 1954)
51 ci : « À l’ouest du rideau de fer, 325 millions d’ hommes vivent dans la peur de 190 millions et de la charité de 155 millions.
52 mais rompus aux disciplines de l’esprit ; et des hommes de pensée dans la rigueur du terme, mais riches d’une expérience inti
53 qu’ils regardent ensemble, qui peuvent rendre les hommes fraternels. Devant l’antagonisme en apparence irréductible de la foi
54 s fondateurs de notre conception occidentale de l’ homme , Athanase, Grégoire et Basile, Boèce et Thomas d’Aquin, Calvin et Kan
55 fendrons. Celle dont je parle est une notion de l’ homme , et non pas une somme d’intérêts dont le reste du monde pourrait se p
10 1954, Preuves, articles (1951–1968). Il n’y a pas de « musique moderne » (juillet 1954)
56 reille et l’intelligence d’un très petit groupe d’ hommes connaissant toute l’histoire des techniques musicales. Mais il y a pl
11 1954, Preuves, articles (1951–1968). De Gasperi l’Européen (octobre 1954)
57 inédite) comme les « saboteurs de l’Europe ». Cet homme , symbole de l’Italie nouvelle renaissant des ruines du fascisme, étai
58 renchère inconsciente et sadomasochiste. Mais les hommes nés dans des régions séparées pour un temps de la mère patrie, un de
59 ancien ennemi, qu’ils ont compris de l’intérieur. Hommes de compréhension, d’union vivante, non de rancune et d’unification fo
60 un catholique laïque et démocrate, et bien sûr un homme de parti, mais par esprit de dévouement, non par fanatisme sectaire.
61 avec une force peu commune. C’était la voix d’un homme , austère et bon. L’art de simplifier les problèmes était le gage de s
12 1954, Preuves, articles (1951–1968). Politique de la peur proclamée (novembre 1954)
62 rie. Cependant, le problème de l’intervention des hommes dans ce processus évolutif se pose encore à M. Bevan. Car c’est préci
13 1955, Preuves, articles (1951–1968). Le Château aventureux : passion, révolution, nation (mai 1955)
63 gnose n’a cessé d’inquiéter le cœur sauvage de l’ homme enfermé dans les liens d’un mariage de raison avec l’orthodoxie. Quan
64 eligieuse du phénomène et de son mythe. On voit l’ homme et la femme entrer dans la passion comme ils entreraient en religion.
65 e où tout son être fut changé. Il devint un autre homme …10 Cette « vie nouvelle » — dans le monde comme n’étant pas du mond
66 comme n’étant pas du monde — n’est pas donnée à l’ homme pour son plaisir : elle le saisit comme une grâce exigeante, et le re
67 éifié n’est pas le Dieu d’Amour. Il n’élit pas un homme pour le sauver, mais pour l’exalter vers sa perte. Il ne lui donne pa
68 n fou, qui mime le saut de la foi, ne jette pas l’ homme dans son salut vivant ni dans un martyre salutaire, mais dans la cata
69 à la classe ; l’exigence de la liberté pour tout homme , quel que soit son rang ; le conflit de ces deux exigences, qui est l
70 tis créait un type nouveau de relations entre les hommes . Elle instituait un nouvel ordre qui bientôt prendrait la relève de l
71 L’Église, en effet, se fondait sur la réalité des hommes transformés par la foi. Elle n’avait pas pour but de convertir la soc
72 ’imaginent qu’il en résultera nécessairement un «  homme nouveau » plus libre ou plus heureux. Si l’on veut rendre compte à la
73 ble, ont abouti à renforcer la tyrannie soit d’un homme , soit d’une classe, et toujours de l’État. Adoptant les valeurs de la
74 e toute la personnalité dont il tend à priver les hommes réels, comment va-t-il se comporter dans le monde ? L’idéal primitif
75 incapable d’animer l’existence tout entière de l’ homme . « L’orgueil national est loin de la vie quotidienne », remarque Simo
76 de guerre. Cette rhétorique émeut des millions d’ hommes , qui en oublient du même coup leurs rudiments d’histoire. J’ai dit qu
77 ritable transcende. Elles mesurent la dérive de l’ homme occidental quand il cesse de marcher à l’étoile. Elles illustrent tro
78 ent et allumé sa soif inextinguible. Mais quand l’ homme en vient à sentir qu’il ne pourra jamais atteindre au but final s’il
79 chouer dans la durée. Devant l’impossible défi, l’ homme dit : c’est trop pour moi, mais je ne saurais plus vivre et ressentir
80 s à la vertu. Le Dieu du christianisme a laissé l’ homme libre de pécher ou de croire au pardon. L’homme se révolte alors cont
81 l’homme libre de pécher ou de croire au pardon. L’ homme se révolte alors contre cette liberté radicale et vertigineuse, au no
82 (Origine et sens de l’Histoire, p. 79.) 13. Tout homme est mon frère, quoi qu’il fasse ou pense, si je suis chrétien. Tout c
14 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure occidentale de l’homme : L’exploration de la matière (août 1955)
83 L’aventure occidentale de l’ homme  : L’exploration de la matière (août 1955)r Genèse théologique de
84 ambitieux, de soldats, de matelots égyptiens et d’ hommes de main, rôde autour de l’église où siège le concile, attendant l’occ
85 ée la notion dont descendent nos conceptions de l’ homme . En apparence, il ne s’agit, lors de Nicée, que d’un iota18, en réali
86 culièrement de celle du Christ, vrai Dieu et vrai homme à la fois. Le problème était le suivant : comment nommer les relation
87 lations intradivines et les relations de Dieu à l’ homme révélées par la venue du Christ, Dieu qui est le Père en tant que Cré
88 acteur, puis l’acteur, puis son rôle, et de là, l’ homme lui-même en tant que doté de droits dans la cité : le citoyen. Tout h
89 ue doté de droits dans la cité : le citoyen. Tout homme est un individu, du simple fait qu’il est un corps distinct, mais il
90 ésus-Christ est à la fois « vrai Dieu » et « vrai homme  » en une seule et même Personne, et si cette Personne à son tour est
91 t de beaucoup. Au couple d’opposés vrai Dieu-vrai homme correspondent d’une manière immédiate, terme à terme, la transcendanc
92 n elle ? Il est bien vrai que le but dernier de l’ homme est de connaître Dieu, mais Dieu lui-même s’est rendu connaissable da
93 vie, dans cette existence toute charnelle22 que l’ homme doit se convertir ; c’est « ici-bas », sans évasion possible, qu’est
94 t à la gloire des enfants de Dieu ». Voici donc l’ homme chargé d’une mission cosmique, armé par elle pour affronter un monde
95 t attestée par Dieu, et qui attend son salut de l’ homme sauvé. Il est très important que Kepler ait écrit : « Les œuvres de D
96 cède d’une confiance intuitive dans l’accord de l’ homme et du monde — accord réalisé une fois en Jésus-Christ, et promis au c
97 ter Job par des pensées spécieuses. Il exige de l’ homme un savoir qui cependant paraît sans cesse se tourner en réquisitoire
98 irituellement analphabètes pour la plupart25, les hommes de science du xixe siècle durent se sentir d’autant plus libres de s
99 d’ailleurs fondées dans l’erreur. Mais comme cet homme moyen serait fort incapable de vérifier les faits affirmés par la sci
100 ns cesse au non-manifesté31. À ce cycle infini, l’ homme oppose sa Question. Nulle réponse, nul refus de répondre, et nulle in
101 issable. C’est le nom de l’absence de Dieu pour l’ homme . L’infini et l’omniprésence, l’ordre et son principe immuable, la pre
102 ristologie éveille l’attente et l’exigence dans l’ homme naturel. 22. Il est certain que « la chair » selon S. Paul n’est pas
103 aul n’est pas seulement le corps physique, mais l’ homme naturel tout entier, le complexe indissociable corps-intellect-âme vo
104 orthodoxe, et s’est développée contre lui. 25. L’ homme de science moyen du xixe siècle est moins hostile qu’indifférent au
15 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure technique (octobre 1955)
105 spectaculaire du machinisme pur, opérant loin des hommes par une extension souveraine de leurs pouvoirs sur la matière et la N
106 fois répétées contre la « mise en esclavage de l’ homme par la machine » ne trahissent-elles pas plus d’angoisse devant la li
107 us d’angoisse devant la liberté vertigineuse de l’ homme que devant les limitations que la machine lui ferait subir ? Résulten
108 de Bergson. On dénonce la dépersonnalisation de l’ homme qui serait liée à la production en série. On prédit le règne des robo
109 nd), contre les forces impersonnelles qui nient l’ homme et sa dignité, et qui menacent de stériliser ses facultés les plus hu
110 ment. Mais remontons au paléolithique. Pourquoi l’ homme fabrique-t-il des outils ? Autant de réponses que de conceptions de l
111 tils ? Autant de réponses que de conceptions de l’ homme . Les uns décrivent l’homo faber comme répondant au défi de la Nature 
112 décisions de sa pensée. D’autres prétendent que l’ homme n’était poussé que par l’envie d’améliorer son sort ou d’amasser plus
113 ie « économique » ou utilitaire suppose un type d’ homme peu connu ou ignoré jusqu’au xixe siècle : le type d’homme qui préci
114 connu ou ignoré jusqu’au xixe siècle : le type d’ homme qui précisément rédigea nos manuels scolaires, et qui n’a jamais rien
115 er et Schubert, on nous a représenté une espèce d’ homme de proie qui se jette sur la Nature pour la soumettre à sa « volonté
116 reflétant le goût du temps plus que la réalité. L’ homme primitif — qui vit encore en chacun de nous — a-t-il vraiment rêvé de
117 omme « naturel » précisément. Quand l’esprit de l’ homme entre en jeu, ce n’est pas pour attaquer cette Nature animée d’intent
118 pour avoir partagé un même repas rituel avec les hommes . Bien plus qu’une « volonté de puissance » qui serait une relation de
119 s choses un peu plus fortes ou plus solides que l’ homme , et qui le mettent en mesure de jouer sa partie en compensant les fai
120 c’est le système des conventions sacrées entre l’ homme et les forces naturelles. Ce n’est donc pas des lois de la Nature qu’
121 rme majorité des inventions, jusqu’à notre ère. L’ homme crée des outils parce qu’il joue avec les démons cachés dans le feu o
122 ture.   Jusqu’ici, la Nature demeure l’Objet de l’ homme , son vis-à-vis et son miroir. Il ne sait pas encore qu’il n’y voit qu
123 ments d’une civilisation naissante permettent à l’ homme de mettre une sorte de distance entre la Nature et sa vie — cette dis
124 la mort. Bientôt, les plus spirituels d’entre les hommes concevront Dieu comme semblable à leur Bien : il sera bon, juste, par
125 épuré », c’est-à-dire en fait un dualisme. Car l’ homme est conçu désormais comme une âme enfermée dans un corps. Il ne sera
126 réprouvée par l’hostilité des plus « purs », les hommes moins spirituels pourront se donner licence d’exercer leurs arts et l
127 er pour la première fois dans l’histoire. Déjà, l’ homme dispose des moyens de maîtriser plusieurs des aspects de « l’inhumani
128 orels (transports rapides, télécommunications). L’ homme n’est pas encore, il s’en faut, au terme de cette entreprise, mais il
129 urd’hui comme leur dû. Que veulent en général les hommes occidentaux ? La santé, un meilleur salaire, une meilleure protection
130 it du tout. On n’a pas inventé l’auto parce que l’ homme en avait besoin, mais c’est l’inverse. Cependant l’existence d’innomb
131 étique (au sens premier du terme) et qui est de l’ homme en général. Mais quelque chose d’unique s’est produit en Europe aux d
132 er certains de ses résultats, il fallait d’autres hommes que les meilleurs savants, et surtout une autre visée que celle qui o
133 d œuvre d’une transfiguration de la matière par l’ homme , lui-même démiurge délégué par Dieu35. La filiation des alchimistes a
134 ion de la puissance (non sur la Nature mais sur l’ homme ) l’ont aveuglée quant aux moyens. Et quant aux fins : la technique de
135 fins : la technique devait contribuer à libérer l’ homme du travail, c’est-à-dire de la peine requise par les besoins de sa su
136 mesure pas les valeurs spirituelles, ni ce que l’ homme perd en les tuant en lui. Historiquement, le paradoxe éclate si l’on
137 lle humiliation de voir, en face de la machine, l’ homme tombé si bas ! Le cœur se serre quand on parcourt ces maisons fées où
138 es, ont l’air de penser, de vouloir, tandis que l’ homme , faible et pâle, est l’humble serviteur de ces géants d’acier… J’admi
139 e pas voir en même temps ces pitoyables visages d’ hommes , ces jeunes filles fanées, ces enfants tordus et bouffis. » La bourge
140 re qui représente le Mal, mais c’est l’œuvre de l’ homme , l’implacable Technique, personnifiée et mythifiée, qui nous domine e
141 ule. La Nature doit être sauvée par le moyen de l’ homme sauvé, ayant été soumise à la corruption non de son gré, mais à cause
142 à cause du péché38. Il s’ensuit que l’effort de l’ homme pour la soumettre aux volontés humaines sera bon, s’il fait partie de
143 ra bon, s’il fait partie de l’effort divin dans l’ homme , très mauvais s’il procède de notre orgueil. Le mal n’est pas dans le
144 il. Le mal n’est pas dans les choses, mais dans l’ homme . Il est lié à notre liberté. Il tient à notre condition, comme l’aver
145 imaginer, dès lors, que la technique, créée par l’ homme , puisse acquérir une existence indépendante ? Son mal provient de not
146 nguer. 1° L’idée chrétienne que le mal est dans l’ homme , et que la Nature est innocente, leur fait craindre que la technique
147 ire du mal plutôt que du bien, tout en séparant l’ homme des rythmes naturels, considérés sous leur seul aspect régulateur. Pe
148 e d’une sorte d’intrinsèque capacité de nuire à l’ homme . Retour à la magie. Cette double confusion me paraît rendre compte de
149 objet. Ce qui est horriblement dangereux, c’est l’ homme . C’est lui qui a fait la Bombe et qui se prépare à l’employer. Le con
150 oires. Ce qu’il nous faut, c’est un contrôle de l’ homme . » ( Lettres sur la bombe atomique .) Erreur sur le téléphone. L’esc
151 e de vous-même. Erreur sur la belle voiture. Cet homme , dit-on, est l’esclave de sa voiture. Voyez les soins dont il l’entou
152 ’un « monde sans âme », mais dans le fait que des hommes ne sont plus que les « compléments vivants d’un mécanisme mort ». Or,
153 responsable. Ce n’est pas la machine qui rend un homme esclave : ce sont certains comportements que d’autres hommes imposent
154 ave : ce sont certains comportements que d’autres hommes imposent à l’ouvrier, moins pour lui rendre aisé le maniement de sa m
155 rendement calculé. C’est alors du rendement que l’ homme est esclave, quel que soit le régime qui l’exige, capitaliste ou comm
156 C’est son système, non la machine, qui asservit l’ homme . Mais Taylor a créé ce système selon les conceptions matérialistes de
157 système selon les conceptions matérialistes de l’ homme issues du siècle des Lumières. Incriminez ces conceptions, non la tec
158 non la technique. Erreur sur les inventions. « L’ homme volant » de Vinci devait semer de la neige sur les villes accablées p
159 serait une invention du diable : elle priverait l’ homme de sa liberté, voulue par Dieu. Le vrai problème La grande plai
160 lés. La technique a plus fait pour rapprocher les hommes de la nature que les théories naturistes maudissant la technique. La
161 omesse effarante : le loisir. La technocratie. L’ homme qui cesse de sentir et de vouloir les buts derniers de son existence
162 ger véritable ; non pas elle, il est vrai, mais l’ homme qui parle ainsi. Ernst Jünger a bien vu que la technique tend alors v
163 r elle-même, mais bien par un certain usage que l’ homme en fait. D’où l’idée, répandue dans les élites, qu’un peu plus de tec
164 turels soit atteint. La technique a multiplié les hommes dont elle augmentait les besoins. Il peut sembler que plus on la déve
165 identale. Beaucoup d’esprits légers s’imaginent l’ homme comme une sorte de ballon qui ne demande qu’à « s’élever » dès qu’il
166 t-il pas simplement l’augmentation du risque de l’ homme en tant que personne, qui est le risque de la liberté ? 32. L’exam
16 1956, Preuves, articles (1951–1968). Les joyeux butors du Kremlin (août 1956)
167 t cela ? Le mouvement de l’Histoire ? Ou certains hommes  ? Résumons : le culte de la personnalité, moyennant un changement d’i
168 es progressistes, et un prestige accru. Honte aux hommes de ce temps, le calcul semble juste : l’immoralité phénoménale du pro
169 litique nouvelle. Les dirigeants actuels sont les hommes de cette politique : ils la font, et ils sont faits par elle. » Noton
170 erait difficile de le nier.) Ils étaient donc les hommes du stalinisme. Celui-ci s’étant « supprimé lui-même », on pourrait se
171 beaucoup moins calculée que panique d’un groupe d’ hommes dont la vie se trouvait menacée ; que ce groupe d’hommes noircit la m
172 dont la vie se trouvait menacée ; que ce groupe d’ hommes noircit la mémoire de son chef à seule fin de se blanchir lui-même ;
173 dure, comme on le voit, sous l’administration des hommes que Staline a formés ; et qu’enfin le seul grand changement produit p
174 u’est-ce qu’un anticommuniste militant ? C’est un homme qui s’oppose à toutes les tyrannies quel qu’en soit le prétexte allég
175 ligne fixée par le régime lui-même. Et parmi les hommes que j’ai dit libéraux, neutralistes ou progressistes, certains le sav
176 te, en revanche, n’est pas tenu de croire que les hommes qui l’attaquent sont payés par Moscou, pour si peu. N’étant pas marxi
177 niste, l’anticommuniste systématique estime qu’un homme peut se tromper sans être à cela matériellement déterminé par l’argen
178 , les communistes nous accusaient de « mépriser l’ homme  », de vouloir l’injustice sociale, de servir un impérialisme, de favo
179 ir du stalinisme. Dénoncer la dictature d’un seul homme , au nom de la dictature d’un seul collège, n’est pas renier la dictat
180 eu le procès de Rajk, nous ne disions pas que cet homme était un innocent : il avait les mains rouges d’un agent de la Terreu
181 mal qui s’est fait sous Staline à un « culte de l’ homme  » qu’on se bornait à nier, mais qu’il faut à présent renier54 ; décla
182 ait à tout prendre à la lettre. A et B, tous deux hommes politiques, se rencontrent au club pour un échange d’idées. Au terme
183 ur.) Je n’ai pas la moindre envie de calomnier un homme pour qui j’ai eu de l’amitié, et ce n’est pas ma faute s’il suffit de
184 ent de railler ce qu’ils appellent le “culte d’un homme ” », Maurice Thorez dans les Cahiers du Communisme, en janvier 1950.
17 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur Suez et ses environs historiques (octobre 1956)
185 r quand elle voit se dresser Nasser. Au vrai, ces hommes n’ont en commun que les réactions qu’ils provoquent chez les démocrat
18 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1956)
186 emagne ou la France ? Le Vatican ou le Musée de l’ Homme  ? B. Je voudrais d’abord qu’elle survive. On choisirait ensuite les é
19 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur le rêve des sciences (décembre 1956)
187 ’antineutron va plus loin que toutes celles que l’ homme a jamais faites par le moyen des sciences physiques, puisqu’elle va d
20 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la honte et l’espoir de l’Europe (janvier 1957)
188 che à jamais bouleversante, et ce ne sont pas des hommes de main qui l’ont conduite, mais des hommes de parole : des poètes. C
189 s des hommes de main qui l’ont conduite, mais des hommes de parole : des poètes. Comment, d’ici, répondre à leur appel ? Savoi
190 ux qui approuvent ce crime. Quelle est l’arme des hommes qui n’en ont point ? La grève. Déclarons donc la grève des relations
191 s un raisonnement. Refuser de serrer la main d’un homme , ce n’est pas tirer sur lui, ce n’est pas le gifler. Mais ce geste pe
21 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur Voltaire (février 1957)
192 rince de Hesse. « Non, mes amis ! », dit le grand homme . Et tous de pleurer à l’envi. Paul Claudel, informé par un ami commun
193 intolérables. » Ailleurs : « Il faut donc que les hommes commencent par n’être pas fanatiques pour mériter la tolérance. » Ail
194 s Japonais étaient les plus tolérants de tous les hommes  ; douze religions paisibles étaient établies dans leur empire ; les j
195 eligions (lisez les partis) sont les ouvrages des hommes , et que l’Église romaine est seule l’ouvrage de Dieu. (Lisez : que le
22 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur deux écrivains politiques (juin 1957)
196 e connais M. de Rougemont, écrit Sartre, c’est un homme doux, bien élevé, et par-dessus le marché un Suisse : le prestige mil
23 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le pouvoir des intellectuels (juillet 1957)
197 quentes en France dans la presse et les revues. L’ homme de la rue ne l’emploie jamais, et cela pour la raison bien simple qu’
198 e trompent sur leur pouvoir au moins autant que l’ homme de la rue. En effet, toutes les politiques, dès la fin du xviiie siè
199 la volonté fédérale surgie spontanément parmi les hommes les plus libres de tous nos peuples ? Si Napoléon avait vraiment voul
200 re, que les échanges entre les peuples aident les hommes à se mieux comprendre, que la compréhension crée l’amitié, et que l’a
201 ’a pas écrite : « De Nicée à la bombe atomique, l’ homme européen, somme toute, a peu changé. » On donne cette phrase, inventé
24 1957, Preuves, articles (1951–1968). Pourquoi je suis Européen (octobre 1957)
202 chemins variés, imprévus et parfois scabreux, des hommes de formation et de nations différentes en sont venus à reconnaître qu
25 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le crépuscule d’un régime (octobre 1957)
203 la démocratie repose sur le principe que tous les hommes sont égaux ? Mais vous n’y croyez pas, à ce principe de base. La preu
204 es démocraties égalitaires croyaient vraiment les hommes égaux, ils ne feraient jamais d’élections, car celles-ci visent au ch
205 puis par C, jusqu’à Z et retour. Ou bien tous les hommes sont égaux, alors prenez n’importe qui, ou bien certains semblent mei
206 il s’agit de se prononcer sur une personne, entre hommes d’une qualité sensiblement égale, comme il arrive dans certains group
207 c ses principes, l’efficacité et le bon sens. Les hommes étant ce qu’ils sont, Truman gouvernait bien. Cela réussit une fois s
208 les libertés humaines ? R. — Il est douteux que l’ homme soit libre. Luther le nie énergiquement, et la cybernétique lui donne
209 ien peu de chances… R. — Ce sont les chances de l’ homme . La nuit est là. Les dômes dorés de la Basilique sont éteints. Les p
26 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur un certain cynisme (septembre 1957)
210 ire, tout se décompose : la société, le régime, l’ homme lui-même. Les uns dénoncent le monde moderne, d’autres accusent la co
211 uerelle de générations ! Car il se trouve que ces hommes politiques ont le même âge que ces auteurs : cinquante ans en moyenne
212 ne mesure assez sobre mais assez fière aussi de l’ homme de notre temps. Une France intellectuelle partout présente et vive au
213 e, rôle mondial de l’Europe et rôle cosmique de l’ homme . A. — Faut-il jouer la « Marseillaise » ? R. — Non, mais changez un p
27 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1957)
214 ns. La bonne foi d’un Spaak et d’un André Philip, hommes politiques, est d’autant plus frappante que ceux qui les attaquent so
28 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la pluralité des satellites (II) (décembre 1957)
215 énement. C’est une manière aussi de respecter les hommes , que de les protéger contre leurs illusions. Au lieu de quoi, la gran
29 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la fabrication des nouvelles et des faits (février 1958)
216 Qu’est-ce qu’une nouvelle ? — Admettons-le avec l’ homme de la rue et le dernier speaker de la Radio française avant la grève
217 it pas non plus de nouvelles, et qu’aux yeux de l’ homme de la rue, il ne se passerait plus rien dans le monde. En termes très
30 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un patriotisme de la terre (mars 1958)
218 lancer trop vite vers d’improbables Vénusiens des hommes presque réduits à ce qui n’est pas l’Homme. Utopies, science-ficti
219 s des hommes presque réduits à ce qui n’est pas l’ Homme . Utopies, science-fiction, prévisions de savants La faiblesse g
220 t aussi les microbes, quelques sens inconnus de l’ homme , et Vénus habitée « par une autre famille, dont les visages ont un au
221 temps et ne semble pas prévoir un changement de l’ homme même. Avec la science-fiction des bons auteurs récents, un Ray Bradbu
222 ne de l’Occident, mais bien le simple fait d’être homme , mis au défi et dépassé. Ce n’est plus drôle du tout. Il faut faire a
223 difier les émotions, les désirs, les pensées de l’ homme , comme nous le faisons déjà de façon rudimentaire, avec les tranquill
224 ux prises. Mais si le siècle qui vient retire à l’ homme son droit d’identité native, le sujet même de tous nos drames s’évano
31 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la prétendue décadence de l’Occident (avril 1958)
225 tous les peuples, et marquer un progrès pour tout homme d’où qu’il vienne qui les prend pour guides ou repères ? Je fonderais
226 n. Son idée de la personne en puissance dans tout homme , son idée de l’amour du prochain, son antiracisme foncier et son refu
227 terpréter dans une synthèse ouverte tout ce que l’ homme d’autres temps et d’autres lieux a pu concevoir et créer. La Vocatio
32 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un centre qui doit être partout (mai 1958)
228 au trésor des archétypes de toute humanité, et l’ homme moderne autant qu’un autre tend à « réaliser les archétypes » : incon
33 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (I) (août 1958)
229 tre le mot le plus mal entendu par la plupart des hommes de notre temps, et particulièrement en France : fédéralisme. Quatre p
34 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (II) (septembre 1958)
230 ue jour des gens qui vous disaient : « En tant qu’ homme de gauche, je ne puis admettre ceci ou cela », ou au contraire : « Si
231 tez avec moi ceci ou cela, c’est que vous êtes un homme de droite. » Phrases insensées. Car en supposant que l’idéologie de t
35 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le vocabulaire politique des Français (novembre 1958)
232 te majorité de déléguer sa souveraineté à un seul homme au lieu de 596, on peut dire, dans ce cas, ou bien que la dictature a
233 u contraire, par la doctrine que proclamaient ces hommes , et que beaucoup de ceux qui ont voté non, aux deux extrêmes, approuv
36 1959, Preuves, articles (1951–1968). Nouvelles métamorphoses de Tristan (février 1959)
234 ’intitule « Le dernier amant ». Et l’héroïne de L’ Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’elle-même e
235 au jour où Lolita s’échappe, séduite par un autre homme d’âge mûr qu’Humbert tuera. À 17 ans, mariée depuis peu avec un jeune
236 de grandir dans une civilisation qui autorise un homme de 25 ans à courtiser une fille de 16 ans, mais non pas une fille de
237 directe serait contre nature, répondit Ulrich. L’ homme qui en serait capable engagerait la créature désarmée et inachevée en
238 ros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’ homme vers l’ange, et le devoir d’aimer le prochain, fondement de toute soc
239 pour l’un des chapitres non terminés, ajoute : L’ homme qui tend à Dieu, selon Adler, est celui qui est privé de sens communa
240 utions de la vie sexuelle », et veulent aider les hommes à être mariés, et néanmoins contents. L’homme et la femme n’y sont pl
241 es hommes à être mariés, et néanmoins contents. L’ homme et la femme n’y sont plus que « porteurs de germe mâle ou femelle » o
242 l’incomparable naissance de l’esprit, celle que l’ homme connaît dans l’invention d’une pensée… Dans ces nuits-là, le Moi ne r
243 e monde est fugace, fluide : fais ce que veux… Un homme ne va jamais si loin que lorsqu’il ne sait pas où il va… Ils étaient
244 autre des sentiments et obsessions que bien peu d’ hommes et moins encore de femmes ont pu vivre aux États-Unis ; l’un raillant
245 ion demeure mal vu, mais n’en fascine que mieux l’ homme et la femme du xxe siècle américain, nonobstant les progrès de l’édu
246 n beau livre et parce que son auteur est resté un homme libre. Il est normal que l’URSS, au lieu de l’interpréter comme un ho
247 e. Comment comprendre cette démarche, venant d’un homme qu’on ne peut soupçonner de lâcheté ? Le peuple russe condamne Paster
248 oman, je me disais : — Tout se passe comme si cet homme était retenu dans son pays par une passion secrète et sans doute inte
249 e clandestine, interdite, enlevée à Tristan par l’ homme qui symbolise le Pouvoir régnant, — la fuite dans la forêt, le second
250 deux avaient la même aversion pour tout ce que l’ homme contemporain a de fatalement typique, pour son enthousiasme de comman
251 res interdits vraiment redoutables, aux yeux de l’ homme du xxe siècle, que ceux que la Science et l’Hygiène pourraient faire
252 76. Der Mann ohne Eigenschaften, c’est-à-dire l’ Homme sans caractères propres, ou mieux, sans particularités : c’est à peu
253 et (4 volumes, Éditions du Seuil), s’intitule : L’ Homme sans qualités. 77. Ailleurs, Musil revient sur ce thème : « Un parte
37 1959, Preuves, articles (1951–1968). Sur une phrase du « Bloc-notes » (mars 1959)
254 leur République un professeur, 18 % souhaitent un homme politique, 1 % souhaite un général. Comparez. Je ne dis pas : conclue
38 1959, Preuves, articles (1951–1968). Rudolf Kassner et la grandeur (juin 1959)
255 notre xviie siècle se devait de ne pas poser). L’ homme antique peut atteindre la grandeur parce qu’il possède la mesure au s
256 élémentaire, définie par la loi, par son astre. L’ homme chrétien au contraire, l’homme qui doit être surpassé, vit dans la dé
257 , par son astre. L’homme chrétien au contraire, l’ homme qui doit être surpassé, vit dans la démesure, et lorsqu’il « veut pre
258 res et incohérence. Que l’on considère en effet l’ homme moderne, l’homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de loi
259 e. Que l’on considère en effet l’homme moderne, l’ homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de loi interne et de ten
260 nous stimuler, mais ne nous détermine jamais… Cet homme indiscret est distrait, et sa distraction vient de l’intérieur… Il ne
261 d’illustrer. Ainsi, selon Kierkegaard, le premier homme qui s’avisa de défendre la religion mériterait-il d’être appelé Judas
262 je crois bien que Kassner est à peu près le seul homme que j’aie connu dont je ne puisse imaginer qu’il ait dit ou écrit une
263 llent son ton de voix), tout en lui, l’œuvre et l’ homme , évoquait la présence d’une maîtrise achevée, comme infaillible. D’où
264 on zen, la question dernière, peut-être, pour les hommes auxquels la Langue a été donnée. C’est cette question que le 23e des
265 est le But à l’infini. Le But, la Flèche et l’ Homme Kassner avait sans doute pris connaissance du zen par le précieux
266 dra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’est l’ homme .90 Relisons maintenant Herrigel, ce philosophe allemand qui est all
267 ndividu et le sens final91. J’en reviens donc à l’ homme que j’essaie de décrire par le biais d’une vision particulière que j’
268 vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’ homme à sa vision, à l’infini ; donc du « pouvoir de transformer » par exce
269 es sur les mots Alleinheit (état d’isolement de l’ homme spirituel, de l’Individu kierkegaardien) et All-Einheit (unité tout-e
39 1959, Preuves, articles (1951–1968). Sur un chassé-croisé d’idéaux et de faits (novembre 1959)
270 eureuse, d’une paisible vieillesse… du droit de l’ homme à créer en toute liberté dans l’intérêt du peuple. » À ce niveau d’id
271 té de « lutte idéologique ».   Le dictateur et l’ homme . — Telles étant donc les attitudes affichées ou confessées de part et
272 ne créature intermédiaire entre le dictateur et l’ homme . Plus près de l’homme qu’on ne le croyait.   Le grand chassé-croisé
273 ire entre le dictateur et l’homme. Plus près de l’ homme qu’on ne le croyait.   Le grand chassé-croisé du siècle. — L’entrevu
40 1960, Preuves, articles (1951–1968). Sur la détente et les intellectuels (mars 1960)
274 er a modifié la conscience des rapports entre les hommes  ». Les problèmes sont posés désormais, « en des termes qui dépassent
275 s. Pour eux, s’écriait alors Guido Piovene93, « l’ homme de culture a sa place dans la cité comme instrument d’une politique,
41 1960, Preuves, articles (1951–1968). Les incidences du progrès sur les libertés (août 1960)
276 n front discipliné mais un simple rassemblement d’ hommes de culture qui se veulent à la fois libres et responsables devant eux
277 sociologues, physiciens, biologistes et artistes, hommes de l’esprit, de l’âme et de l’intellect, sel de la terre, et, bien pl
278 qui ruine le plus insidieusement la dignité d’un homme et sa passion de lutter pour la liberté. Chaque fois qu’un homme ou u
279 sion de lutter pour la liberté. Chaque fois qu’un homme ou une femme en vient à constater que sa vie personnelle n’a pas de s
280 sente chez soi. C’est donc d’abord permettre à l’ homme de se situer à sa place dans le monde, et dans un monde qu’il approuv
281 ulture peuvent devenir également dangereux pour l’ homme et pour sa liberté réelle, s’ils restent séparés, isolés l’un de l’au
282 s, il faut que la culture vivante recrée pour les hommes de ce temps des ensembles intelligibles. Il faut que nos activités hu
283 lle mondiale aussi que les diverses facultés de l’ homme peuvent retrouver et rassembler leurs grands symboles : — celles du c
284 ntation continuelle des possibilités, pour chaque homme , de courir son risque personnel, de donner un sens à sa vie, tant de
285 n fin de compte le degré de liberté atteint par l’ homme dans telle ou telle société. Mais c’est par la nature et par la quali
42 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (I) (avril 1961)
286 s la ruine absolue de tout.103 Certes, le Jeune Homme d’« In Vino Veritas », qui n’a jamais encore aimé, a beau jeu de fair
287 la différence qualitative infinie entre Dieu et l’ homme  », qui fait, des relations entre l’homme et Dieu, un amour essentiell
288 ieu et l’homme », qui fait, des relations entre l’ homme et Dieu, un amour essentiellement malheureux. Cet amour serait même i
289 un saut. Toute communication directe de Dieu à l’ homme tuerait l’homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvoir d’appropriat
290 communication directe de Dieu à l’homme tuerait l’ homme , c’est-à-dire tuerait en lui son pouvoir d’appropriation subjective e
291 la communication indirecte, voilée, rejoignant l’ homme là où il existe, dans sa finitude, et lui parlant la langue qu’il ent
292 t à déceler aucun sens vérifiable. En effet, tout homme pensant dispose d’un système, plus ou moins « original » mais toujour
293 tielle. Mais voici que cette décision échappe à l’ homme , donc à l’éthique temporelle et autonome : La décision n’est pas la
294 t autonome : La décision n’est pas la force de l’ homme , ni son courage, ni son habileté… mais elle est un point de départ re
295 ns l’agent privilégié du progrès spirituel de « l’ homme supérieur » — toutefois à condition de n’être pas « heureux » : Grâc
296 « heureux » : Grâce à une jeune fille, bien des hommes sont devenus des génies, beaucoup des héros, beaucoup des poètes, bea
297 mme porte en elle a éveillé l’enthousiasme chez l’ homme , à cette femme qui l’a ainsi enthousiasmé, il aurait dû pourtant s’un
298 c’est dans un rapport négatif que la femme rend l’ homme productif dans l’idéalité. Ainsi comprise, la femme entraîne vers la
299 étien), dont le commandement est d’aimer tous les hommes , sans distinction, non par sympathie élective toujours égoïste et « c
300 tégorie kierkegaardienne par excellence désigne l’ homme isolé par l’esprit, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». Et l’o
301 e à son tour que l’expression de l’esprit en tout homme . Seul donc celui qui s’est connu et accepté en tant qu’esprit, celui
302 ent !) et s’approfondit. Il est la signature de l’ homme spirituel, distingué dans la foule anonyme, séquestré par sa vocation
303 Nietzsche « une conception surhumaine qui élève l’ homme  ». Mais combien plus précisément kierkegaardienne, tant par l’esprit
304 umanité antique tiraient leur force du fait que l’ homme se trouvait à côté de l’homme et qu’aucune femme ne pouvait élever la
305 force du fait que l’homme se trouvait à côté de l’ homme et qu’aucune femme ne pouvait élever la prétention d’être pour l’homm
306 mme ne pouvait élever la prétention d’être pour l’ homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet un
307 nse que c’est par la femme aimée de passion que l’ homme s’élève, à condition cependant qu’il ne l’épouse pas. Dans ses moment
308 e attribuée aux chevaliers poètes provençaux, ces hommes magnifiques et ingénieux du gai saber à qui l’Europe est redevable de
309 it à deux possibilités ou puissances rivales en l’ homme  : l’érotisme sexuel et l’amour. Or, ni la passion érotique d’un Byron
310 e, et dont les signes annoncent et expliquent à l’ homme fait sa vie et ses combats. »115 Et voici les relations entre le myt
311 t-ce peut-être parce que la barbarie rendrait les hommes plus malheureux qu’ils ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares de tous
312 ce qui parle, c’est l’Ombre, c’est son ombre : Ô homme , prends garde ! Que dit minuit profond ? J’ai dormi, j’ai dormi — Du
313 mpie, n’est pas démon, ne provoque ni Dieu ni les hommes . Il n’est pas révolutionnaire, et n’est pas non plus grand seigneur.
43 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (II) (mai 1961)
314 tion d’une femme qu’il veut séduire : « Ah ciel ! Homme , qui es-tu ? » le Don Juan de Tirso de Molina répond : « Qui je suis 
315 an de Tirso de Molina répond : « Qui je suis ? Un homme sans nom. » Cet homme sans nom, sans passé ni lendemain, c’est l’un d
316 répond : « Qui je suis ? Un homme sans nom. » Cet homme sans nom, sans passé ni lendemain, c’est l’un de ces cavaliers sortis
317 a nuit, sous le masque, hors la loi ou sacré, « l’ homme sans nom » vient d’ailleurs comme un ange, passe, étreint, dit le mot
318 bonheur, la liberté, l’amour.   La durée. — Tout homme qui obtient ce qu’il désire, ou qui va l’obtenir, veut la durée : rie
319 sont guère que revendications déterminées dans l’ homme par son « emploi » social ou son éthique utilitaire. N’y a-t-il donc
320 s le défi du Libertin à tout ce que le commun des hommes tient pour vrai, nécessaire et sacré ? Lorsque les croisés se heurtè
321 ccident . 124. L’Amour et l’Occident . 125. L’ homme politique opportuniste et joueur relève du type donjuanesque. Mais le
322 na Anna ait cédé à Don Juan, prenant (ou non) « l’ homme inconnu » pour son fiancé, à la faveur de l’obscurité. Mais c’est Don
44 1961, Preuves, articles (1951–1968). Pour Berlin (septembre 1961)
323 sa liberté. « Pourquoi tuer deux-cents-millions d’ hommes pour deux millions de Berlinois ? » s’écriait récemment M. Khrouchtch
324 t la paix : « Pourquoi tuer deux-cents-millions d’ hommes et détruire en passant l’Acropole, à seule fin d’empêcher que M. Walt
325 e Berlin tranquille ! Ces deux millions et demi d’ hommes et de femmes sans armes ne menacent pas la paix du peuple russe. Nous
326 hantage qui fait leur seule force, au mépris de l’ homme qu’ils symbolisent. C’est alors qu’il perdra la face devant l’Histoir
45 1964, Preuves, articles (1951–1968). Un district fédéral pour l’Europe (août 1964)
327 en particulier. Bergson l’avait déjà remarqué : l’ homme semble fait pour de petites sociétés. Je dirai plus : il n’y a pas de
328 gie universelle et mutuelle, terre de refuge (des hommes jadis, et des capitaux aujourd’hui), secret des banques et confort hô
329 logique plus exigeante que l’histoire réelle des hommes et des nations : ses dilemmes sont plus clairs, mais rarement résolus
330 soit gouvernée par un collège, et non par un seul homme , veulent que son centre ne soit pas une capitale, mais bien un Distri
331 s par Grock et Michel Simon), et souvent, chez un homme du peuple à la belle tête taillée en bois d’arolle, celle de Ramuz, c
46 1966, Preuves, articles (1951–1968). André Breton (novembre 1966)
332 rrive de rêver que je m’entends au mieux avec tel homme , telle femme dont tout me sépare en fait, ou avec qui j’ai rompu sans
333 , d’un terme signifiant pour moi la relation d’un homme au transcendant, sa vocation. bd. « André Breton », Preuves, Paris,
47 1968, Preuves, articles (1951–1968). Marcel Duchamp mine de rien (février 1968)
334 ui, dis-je, mais tout dépend des vrais désirs des hommes  : c’est ce qu’il s’agit de bien voir et surtout d’accepter. Le reste
48 1968, Preuves, articles (1951–1968). Vingt ans après, ou la campagne des congrès (1947-1949) (octobre 1968)
335 e-résistante était représentée à Montreux par des hommes comme Robert Aron et Alexandre Marc (qui avaient été, comme moi, de L
336 denhove, le sourire voltairien de Lord Layton, un homme en noir qui porte une longue chaîne en sautoir… Où suis-je ? À quelle
337 te qu’on m’a remis. “L’Europe, c’est la terre des hommes continuellement en lutte avec eux-mêmes, c’est le lieu où aucune cert
338 de l’Europe », estime « qu’un Centre aiderait les hommes de pays différents à maintenir un contact étroit et à mieux connaître
49 1970, Preuves, articles (1951–1968). Dépasser l’État-nation (1970)
339 oisir. Pour la première fois dans son histoire, l’ homme se voit aujourd’hui en situation de choisir librement son avenir. Jus
340 modèles neufs pour une cité rendue à l’usage de l’ homme . Il faut mettre en commun à l’échelle fédérale continentale, tout ce
341 lanète indispensable au Monde de demain et où les hommes pourront trouver non pas le plus de bonheur, peut-être, mais le plus