1 1946, Réforme, articles (1946–1980). À hauteur d’homme (1er juin 1946)
1 À hauteur d’ homme (1er juin 1946)a La Politique pratique d’un idéal Qu’est-ce q
2 litique ? L’art d’aménager une cité pour que tout homme y trouve sa chance d’être humain. Tel est le principe. Voyons les fai
3 e suppose, qu’on le veuille ou non, une idée de l’ homme et de la condition hu­maine. Mais on dirait que la politique actuelle
4 ait se composer de deux chapitres : un idéal de l’ homme d’une part, et des mesures pratiques d’autre part, ordonnées à cet id
5 choisir bien consciemment entre trois idéaux de l’ homme  ? Et votera-t-on pour telle mesure précise jugée conforme à ce qu’on
6 ure précise jugée conforme à ce qu’on attend de l’ homme  ? Point du tout, on votera sur les ismes, dans un état d’esprit assez
7 endus doctrinaires, mais non des conceptions de l’ homme total. Il ne s’agit ni d’idéal ni de pratique, et encore moins de les
8 de la politique, c’est-à-dire décider ce qu’est l’ homme et bâtir une cité à sa mesure. Il ne faut pas dissoudre les partis ni
9 rapporter nos jugements à une notion totale de l’ homme d’une part, et aux demandes pratiques de l’autre, en réduisant tous l
10 r qu’ils déclarent enfin quel est leur idéal de l’ homme , si c’est le requin, ou le robot, ou la personne ; si c’est l’individ
11 ui dicte les pensées. Ou si ce n’est pas plutôt l’ homme responsable d’une vocation qui le distingue, mais aussi le relie à la
12 mmencer Nous défendons ici une conception de l’ homme qui déborde le cadre des partis, et surtout de la gauche et de la dro
13 tout de la gauche et de la droite. Nous voulons l’ homme à la fois libre et engagé, au nom d’une seule et même réalité que nou
14 , mais en même temps, et pour la même raison, cet homme -là devient responsable vis-à-vis de la communauté où l’engage l’exerc
15 de sa tâche. Cette conception personnaliste de l’ homme commande des attitudes précises. Par exemple, elle oblige à condamner
16 liste libre, frustre le prolétaire de sa chance d’ homme , et l’empêche de réaliser sa vocation. Elle nous oblige à condamner a
17 imes totalitaires, tout ce qui prétend dicter à l’ homme sa vocation, — ce qui est encore la nier et l’écraser. Enfin elle nou
18 xclusion de la moitié des organes. Nous voulons l’ homme entier et non le partisan. Et c’est pourquoi nous demandons à disting
19 ue d’aménagement, relevant de la nature même de l’ homme , ce composé d’automatismes et de libres pulsions, créatrices, de « ga
20 du pain, de la jeunesse, et du sens de la vie des hommes dans la cité. Or, nous pouvons vraiment vouloir tout cela, parce qu’e
21 ’un problème concret, nous prenons référence de l’ homme et d’une certaine vision totale de l’homme, non pas de la tactique pa
22 e de l’homme et d’une certaine vision totale de l’ homme , non pas de la tactique particulière et cyniquement électorale d’un p
23 rti. Bref, nous voulons une politique à hauteur d’ homme . Celle des partis passe par-dessus les têtes ou vise trop bas ; se pe
24 première réalisation Une politique à hauteur d’ homme , axée sur la réalité de la personne à la fois libre et engagée : on n
25 a course à la reconstruction. a. « À hauteur d’ homme  », Réforme, Paris, n° 63, 1er juin 1946, p. 1.
2 1946, Réforme, articles (1946–1980). Deux lettres sur la fin du monde (29 juin 1946)
26 ne saurait être enregistrée que par le tout de l’ homme qu’elle suscite : voilà pourquoi nos instruments, et nos fonctions me
27 aissait avant le 6 août, elle est là, parce que l’ homme l’a mise là. Et votre sens de la mesure peut se rebeller comme l’espr
28 ale. Et il est évident que la grande majorité des hommes se refuse à ces évidences. On nous ressasse à longueur de journée qu’
3 1946, Réforme, articles (1946–1980). Spiritualité américaine (19 octobre 1946)
29 ont jamais chrétiennes, et que la grâce prend les hommes un à un, comme des héros tragiques, au-delà de toutes les aides de la
4 1948, Réforme, articles (1946–1980). Roger Breuil qui vient de mourir était un grand romancier protestant (13 mars 1948)
30 ser des « idées religieuses ». Il nous montre des hommes et des femmes qui vivent comme ils le peuvent la vie contemporaine, i
5 1948, Réforme, articles (1946–1980). L’Europe, aventure du xxe siècle (1er mai 1948)
31 maintenir et d’illustrer une certaine notion de l’ homme dont, malgré toutes ses infidélités, elle reste aux yeux du monde ent
32 dans toute son étendue à la libre circulation des hommes , des idées, et des biens. Pour assurer ces libertés organisées, certa
33 ont le ton, et l’on pourra parler. Chance de l’ homme Telle est la vision directrice de l’aventure que nous courons. Et
34 avant tout l’enjeu de la personne, la chance de l’ homme au xxe siècle. Et c’est pourquoi la hiérarchie des Conseils que nous
35 ’entends la garantie des droits élémentaires de l’ homme , antérieurs à l’État, supérieurs à l’État, et sans lesquels, pour nou
36 s, et comme le veut son vrai génie, pour tous les hommes . g. « L’Europe, aventure du xxe siècle », Réforme, Paris, n° 163,
6 1952, Réforme, articles (1946–1980). Après l’Œuvre du xxe siècle (14 juin 1952)
37 les conditions d’une communion nouvelle entre les hommes . Quelques mots sur ce dernier thème, sur ce thème capital de la commu
38 quand elle est établie par la police au prix d’un homme sur dix dans les camps sibériens ? Que vaut la communion des neuf qui
39 nt probablement des mouchards — et que le dixième homme est dans un camp ? Pitié pour eux, car ils ignorent sans doute l’éten
40 rifice individuel — autour d’un seul, autour d’un homme qui est mort dans l’isolement total, dans la révolte la plus intransi
41 eante contre le mal et l’injustice, abandonné des hommes , et ce serait peu, abandonné de Dieu lui-même, il l’a crié. N’oublion
7 1976, Réforme, articles (1946–1980). À propos de Concorde (21 février 1976)
42 s pendant deux heures, vont me haïr comme un seul homme . Et en effet, je n’ai pas fini ma première phrase — mais c’est assez
43 truisent à la fois la Nature et la Communauté des hommes , au nom du prestige de l’État, vanité collective et surprofits privés
8 1979, Réforme, articles (1946–1980). Écologie, régions, Europe fédérée : même avenir (19 mai 1979)
44 lus en plus brutales contre la Nature et contre l’ homme qui vit de la Nature et en elle1. 3. Une réaction nécessaire : la
45 s sociologues politologues européens, et nombre d’ hommes politiques responsables aux États-Unis : la décentralisation de l’Éta
9 1980, Réforme, articles (1946–1980). Les Nations unies des animaux (13 décembre 1980)
46 r pour eux. Parler pour eux, et de leur part, aux hommes qui les méprisent, les torturent, les massacrent, qu’il s’agisse des
47 r eux, dire la plainte muette des créatures que l’ homme a trop souvent nommées des « bêtes brutes », quand elles étaient rend
48 s, à vrai dire, par la bêtise et la brutalité des hommes . On fait grand cas, dans les magazines scientifiques, des animaux qui
49 ler et surtout à comprendre un peu nos langages d’ hommes . Les merveilleux dauphins sont les vedettes de cette campagne d’alpha
50 réhension, mais alors très profonde, qui unisse l’ homme et l’animal, elle est d’ordre émotif, affectif. Elle se passe dans le
51 regard, qui attend tout de nous ! Car c’est de l’ homme , par l’homme, à travers l’homme que les grands peuples d’animaux atte
52 attend tout de nous ! Car c’est de l’homme, par l’ homme , à travers l’homme que les grands peuples d’animaux attendent le salu
53  ! Car c’est de l’homme, par l’homme, à travers l’ homme que les grands peuples d’animaux attendent le salut, sans le savoir p
54 mais que savons-nous de ce qu’ils savent ? Que l’ homme soit responsable de la Nature vivante, et de sa corruption ou de sa s
55 d’agir en profondeur. Mais la responsabilité de l’ homme devant la Nature et les bêtes n’est pas seulement métaphorique et poé
56 on tout entière, dans la relation de l’animal à l’ homme , j’entends de l’homme à la Nature vivante et au Cosmos, où le règne a
57 la relation de l’animal à l’homme, j’entends de l’ homme à la Nature vivante et au Cosmos, où le règne animal est le plus proc
58 osmos, où le règne animal est le plus proche de l’ homme . Les religions de l’Asie approchent ce même mystère par leur croyance