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est d’abord celui de se risquer. Je demandai à l’
homme
qui se tenait à la porte de l’année : « Donne-moi une lumière afin qu
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raisonnement que voici : Pour les réformateurs, l’
homme
devant Dieu égale zéro. Pour les modernes, un protestant égale une pe
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pose de répondre ici. Comment passer du zéro de l’
homme
devant Dieu à la valeur infinie de la personnalité ? Comment passer d
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issance même de l’hellénisme. L’individu, c’est l’
homme
de la tribu qui tout d’un coup se met à réfléchir pour son compte, et
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t d’abord douter, et c’est bientôt se révolter. L’
homme
qui raisonne, c’est l’homme qui cherche à échapper à la terreur origi
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ientôt se révolter. L’homme qui raisonne, c’est l’
homme
qui cherche à échapper à la terreur originelle, aux liens sacrés du g
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individualiser. Dans la tribu primitive, certains
hommes
se singularisent : on les considère comme des criminels, car ils ont
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et les artistes à concentrer leur attention sur l’
homme
et son destin particulier. D’où le héros, d’où la statue, d’où le tra
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est l’histoire de la décadence de Rome. Le type d’
homme
que suppose l’état romain, c’est donc l’individu embrigadé, le foncti
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ividu embrigadé, le fonctionnaire ou le soldat, l’
homme
qui n’existe que par son rôle social, par sa fonction dans la cité. C
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« rôle » que joue le citoyen. Dans l’Empire, tout
homme
n’est pas une persona, il s’en faut. Les esclaves, par exemple, qui f
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de tous les temps : l’incarnation de Dieu dans l’
homme
fondant une société absolument nouvelle : l’Église. Qu’est-ce que l’É
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ent et socialement, l’Église est une communauté d’
hommes
qui sont à la fois libres et engagés. Libérés par Celui qui les engag
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rés par leur foi dans le Christ, leur Maître. Ces
hommes
nouveaux apparaissent donc comme des paradoxes vivants, et cependant
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seule et même réalité : la conversion. Tel est l’
homme
neuf, créé par l’Église chrétienne. Ce n’est pas l’individu grec, pui
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as non plus la persona du droit romain, puisque l’
homme
qui reçoit une vocation possède une dignité indépendante de son rôle
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philosophes chrétiens à désigner la réalité de l’
homme
dans un monde christianisé. Car cet homme, lui aussi, se trouve être
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té de l’homme dans un monde christianisé. Car cet
homme
, lui aussi, se trouve être à la fois autonome et en relation. Ainsi l
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maîtres mots de notre conception occidentale de l’
homme
: l’individu et la personne. Et vous voyez que la distinction entre c
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oins, dans les débuts, que la distinction entre l’
homme
naturel et l’homme chrétien. Ces bases étant posées, faisons dans nos
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ts, que la distinction entre l’homme naturel et l’
homme
chrétien. Ces bases étant posées, faisons dans nos pensées un petit s
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viation que succomba la société au Moyen Âge. « L’
homme
médiéval, écrit Burckhardt, ne se connaissait plus que comme race, pe
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était une communauté spirituelle de personnes, d’
hommes
nouveaux, à la fois libres et engagés, constituant une multitude de c
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ce terme, Calvin n’ajoute rien à la réalité de l’
homme
chrétien, du membre de l’Église, mais il apporte une précision capita
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ienne, ce sera le rôle que Dieu attribue à chaque
homme
dans Son plan. Notez bien que nous retrouvons ici le paradoxe essenti
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iée à nouveau. Car le rôle que Dieu attribue à un
homme
distingue cet homme, l’isole, mais en même temps le remet en communic
27
e rôle que Dieu attribue à un homme distingue cet
homme
, l’isole, mais en même temps le remet en communication avec son proch
28
ne volonté particulière de Dieu. Et dès lors, cet
homme
n’a pas seulement le droit d’être respecté par l’État, il a surtout l
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d », c’est-à-dire la France « mise au pas » par l’
homme
qui dit : « l’État, c’est moi » ; la France synchronisée, centralisée
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prendre et à soutenir les régimes fédéralistes. L’
homme
ne vaut rien par lui-même, dit Calvin, mais il vaut plus que tout, pl
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condition qu’il ménage à l’Église, et l’idée de l’
homme
qu’il suppose. C’est en nous plaçant à ce double point de vue : condi
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de vue : condition de l’Église et conception de l’
homme
, que nous pourrons le mieux départager les deux groupes de régimes qu
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nt le jeu de l’ennemi. Connaître la doctrine de l’
homme
fasciste, c’est définir du même coup certains dangers qui menacent en
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que représente en chacun de nous, la personne : l’
homme
qui sait ce qu’il doit engager tout en gardant sa liberté, l’homme au
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qu’il doit engager tout en gardant sa liberté, l’
homme
autonome mais aussi solidaire. Ceci nous amène au second point : quel
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à l’autre pôle : celui de l’engagement social. L’
homme
étant totalement engagé, corps et esprit, dans les rouages de l’État,
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e d’oublier que la Réforme n’est pas faite pour l’
homme
d’abord. À force de louer ses effets humains, nous risquons de trahir
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es par une sorte de nationalisme huguenot, de ces
hommes
qui ne sont en fait que « sortis » du protestantisme… Certes, nous p
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te à prendre au sérieux la doctrine réformée de l’
homme
et de l’État. Ceci ne signifie pas que l’Église ait à proposer un pro
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rume. Plus loin, la frontière, des tranchées, des
hommes
en train de tuer et en train de mourir… Et puis, flottant dans d’autr
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ait-il y avoir entre ces choses ? Pendant que des
hommes
se feraient tuer, pendant que mes camarades monteraient la garde dans
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ades monteraient la garde dans la neige, d’autres
hommes
seraient assis dans une salle bien chauffée, et je leur parlerais de
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es ne diffèrent pas essentiellement de nous. Tout
homme
porte en soi les microbes de presque toutes les maladies imaginables.
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pas suffisant de n’accuser que la méchanceté des
hommes
: c’est l’esprit même de la culture moderne, et son défaut de sagesse
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ble : il est d’une part d’économiser du travail d’
hommes
par les machines, et donc de créer du loisir ; d’autre part, d’élever
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s voir. Il est admis, dans notre société, que les
hommes
de la pensée n’ont rien à dire d’utile aux hommes d’action, aux capit
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hommes de la pensée n’ont rien à dire d’utile aux
hommes
d’action, aux capitaines de l’industrie ou de la guerre. Le divorce a
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devient confus. Plus rien n’est à la mesure de l’
homme
individuel. Quand nous regardons en arrière, nous nous disons : les i
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ar une vue générale, par une notion générale de l’
homme
et des buts de sa destinée, ils pouvaient créer une belle vie ! Mais
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vie mauvaise, antihumaine. C’eût été le rôle des
hommes
de la pensée que d’avertir les hommes d’action. Ils avaient là une ch
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le rôle des hommes de la pensée que d’avertir les
hommes
d’action. Ils avaient là une chance et un devoir vital. Or, ils ont p
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ire. Dès que la pensée se sépare de l’action, les
hommes
se trouvent séparés les uns des autres. Chacun, dans sa spécialité, s
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n tous pays. Au cours des siècles précédents, les
hommes
d’une même société s’entendaient sur le sens de certains mots fondame
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et la radio atteignent chaque jour des millions d’
hommes
, et c’est tout un domaine du langage que l’écrivain ne contrôle pas,
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Leurs conseils, leurs appels ne portent plus. Les
hommes
échangent des paroles en plus grand nombre que jamais, et ne se disen
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le se détruit, quand elle n’est plus le don qu’un
homme
fait à un homme, et qui engage quelque chose de son être, c’est l’ami
57
uand elle n’est plus le don qu’un homme fait à un
homme
, et qui engage quelque chose de son être, c’est l’amitié humaine qui
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bordent le cadre, c’est autant dire pour tous les
hommes
vraiment humains. C’était très bien d’essayer de répondre au grand ap
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te, nous sommes atteints ! À la recherche de l’
homme
réel J’aime employer les mots dans leur sens étymologique. L’étymo
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de sans mesure, un monde démesuré par rapport à l’
homme
seul et aux pouvoirs de son esprit. Et de là vient notre désordre mai
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us rebâtir un monde qui soit vraiment à hauteur d’
homme
? Un monde où la pensée, la culture et l’esprit, soient de nouveau ca
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: politiciens ou intellectuels, tous ont oublié l’
homme
dans leurs calculs, ou bien se sont trompés sur sa nature. Ils ont pe
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me les plus sincères, aboutissent au malheur de l’
homme
. Dans ce monde qui a perdu la mesure, le seul devoir des intellectuel
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: leur seul pouvoir — c’est donc de rechercher l’
homme
perdu. Or l’histoire nous apprend que l’homme ne trouve sa pleine réa
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r l’homme perdu. Or l’histoire nous apprend que l’
homme
ne trouve sa pleine réalité et sa mesure qu’au sein d’un groupe humai
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trop vaste ni trop étroit. Il n’est pas bon que l’
homme
soit seul ; il n’est pas bon non plus que l’homme soit foule. Le mond
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homme soit seul ; il n’est pas bon non plus que l’
homme
soit foule. Le monde rationaliste et libéral supposait que l’humanité
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’humanité n’était qu’un assemblage d’individus, d’
hommes
qui avaient surtout des droits légaux, et très peu de devoirs naturel
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irs naturels. L’individu rationaliste, c’était un
homme
in abstracto, privé d’attaches avec le sol, la patrie et l’hérédité.
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avec le sol, la patrie et l’hérédité. C’était un
homme
libéré des servitudes et des tabous de la tribu, mais en même temps p
71
rivé de relations concrètes. Or la communauté des
hommes
se fonde d’abord sur des relations charnelles et concrètes. C’est pou
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us avons assisté depuis une trentaine d’années. L’
homme
isolé, dans un monde trop vaste, ne se sent plus porté au sein d’un g
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du et de la collectivité. Il s’agit de voir que l’
homme
concret n’est pas le Robinson d’une île déserte, ni l’anonyme numéro
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les. Rester soi-même au sein d’un groupe, être un
homme
libre et pourtant relié, c’est l’idéal de l’homme occidental. N’allon
75
homme libre et pourtant relié, c’est l’idéal de l’
homme
occidental. N’allons pas dire que c’est une utopie ! Car ce problème
76
e l’Église primitive. Le chrétien primitif est un
homme
qui, du fait de sa conversion, se trouve chargé d’une vocation partic
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l’introduit dans une communauté nouvelle. Voilà l’
homme
que j’appelle une personne : il est à la fois libre et engagé, et il
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t avant tout des maladies de la personne. Quand l’
homme
oublie qu’il est responsable de sa vocation envers ses prochains, il
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tion envers lui-même, il devient collectiviste. L’
homme
complet et réel, c’est celui qui se sait à la fois libre d’être soi-m
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tion qui le relie à ses prochains. C’est pour cet
homme
réel qu’il faut tout rebâtir. Cependant, nous avons montré que c’est
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endant, nous avons montré que c’est justement cet
homme
-là qui a le plus de peine à subsister ou à se former dans le monde mo
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former dans le monde moderne. Car supposez qu’un
homme
se sente une vocation et décide de la réaliser. Il se trouve en prése
83
e l’Histoire obéit à des lois contre lesquelles l’
homme
ne peut rien. Conception très lugubre, mais commode, car elle justifi
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certains coups décisifs : ce sont précisément les
hommes
de science qui, les premiers, cessent d’y croire. Ils ont reconnu, de
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objectives, de lois absolument indépendantes de l’
homme
, n’était qu’une illusion rationaliste. Qu’il me suffise de rappeler i
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l’esprit démissionne. Toute action créatrice de l’
homme
normal inflige un démenti aux lois et fait mentir les statistiques. A
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publicité ne sont exactes que dans la mesure où l’
homme
n’est qu’un mouton ; elles sont fausses et inexistantes dès qu’un hom
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on ; elles sont fausses et inexistantes dès qu’un
homme
redevient conscient des vrais besoins de sa personne. Prenons le dom
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ui croit pouvoir être impartial est simplement un
homme
qui refuse de s’avouer ses partis pris. Il oublie que toute descripti
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nnelle. Il n’y a de loi, répétons-le, que là où l’
homme
renonce à se manifester selon sa vocation particulière. Si j’insiste
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. Car après tout, l’économie est une création des
hommes
, d’autres hommes peuvent la modifier, et l’important n’est pas de pro
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l’économie est une création des hommes, d’autres
hommes
peuvent la modifier, et l’important n’est pas de produire au maximum
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l’épuisement général. Cela ne se fera que si des
hommes
solides, informés par une expérience séculaire, entreprennent, dès ma
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ent, d’études précises, de calculs réalistes. Ces
hommes
ne peuvent guère exister et travailler que dans les pays neutres. Et
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qu’il se forme ici des équipes de fédérateurs, d’
hommes
qui comprennent enfin que l’heure est venue, pour nous autres Suisses
96
s sur une erreur profonde quant aux pouvoirs de l’
homme
et à ses fins terrestres. En appelant et préparant de toutes nos forc
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mbat spirituel est aussi brutal que la bataille d’
hommes
, mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul. » 13. C
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ys où tant de choses vont de soi. Il nous faut un
homme
comme Ramuz pour nous tirer de l’optimisme épais où s’endorment les j
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t le plus fécond non seulement pour l’esprit et l’
homme
en général, mais pour ce pays-ci, tel que l’ont fait sa nature et sep
100
le jour où il existera, l’on pourra dire que nos
hommes
politiques, si réellement représentatifs, dans ce pays, de l’opinion
101
s les degrés, mais fondée sur une conception de l’
homme
incroyablement étriquée, devient une espèce d’asepsie qui tue les ger
102
es colonnes motorisées, mais des conceptions de l’
homme
, de l’État, et des religions, des partis pris spirituels bien plus pu
103
s doivent suffire, et suffiront, pour arrêter les
hommes
, les chars d’assaut et les armées d’envahissement. Certes, nous somme
104
me suis perdu dans cette effrayante antithèse : l’
homme
opposé à la nature ; la nature dans son attitude la plus superbe, l’h
105
; la nature dans son attitude la plus superbe, l’
homme
dans sa posture la plus misérable… Eh bien, n’y a-t-il pas un ensei
106
sion de Hugo, « la posture la plus misérable de l’
homme
». Et je suis loin de penser que nous sommes des crétins ! Je dis seu
107
nt l’altière beauté menace sans cesse d’écraser l’
homme
. Il ne suffit pas de se complaire dans cette merveilleuse nature : ra
108
tend évidemment : pour obéir à Dieu plutôt qu’aux
hommes
. Ceux qui ne savent pas que le but de toutes nos libertés est uniquem
109
orte contre nature, car l’instinct normal de tout
homme
le pousse toujours à prendre parti ; et qu’enfin nous devons la justi
110
l’utopie. Eh bien, j’estime qu’un chrétien est l’
homme
qui doit savoir mieux que tout autre qu’une vocation est autre chose
111
r, j’opposerai cette déclaration prophétique d’un
homme
dont la pensée me paraît plus actuelle que jamais, Alexandre Vinet. «
112
l nous rend humains et nous maintient à hauteur d’
homme
. (Pas question de monter jusqu’à l’ange ; nous avons bien assez à fai
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meux », ceux parmi nous qui se souviennent d’être
hommes
, créatures de l’esprit autant que de la terre, chargés d’une vocation
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erre, mais au niveau de notre action, à hauteur d’
homme
. 3. Promouvoir une fédération, ce n’est pas créer un nouvel ordre sys
115
qu’une traduction automatique de la faiblesse des
hommes
— fait aujourd’hui de la pratique traditionnelle du fédéralisme helvé
116
ur le fédéraliste. Je définis la personne comme l’
homme
à la fois libre et engagé, à la fois autonome et solidaire, à la fois
117
me ne sont que des déviations morbides. « Quand l’
homme
oublie qu’il est responsable de sa vocation devant la communauté, il
118
ystèmes gigantesques et abstraits, sur lesquels l’
homme
n’a plus de prises, et qui n’ont plus d’autre moteur que l’inhumaine
119
’est le charisme de la Suisse que de produire des
hommes
dont la fonction est avant tout de connaître l’Europe : juges et négo
120
ge, etc., etc. Le « Suisse international » est un
homme
qui peut et doit connaître l’Europe, par tradition, par goût et par n
121
t de dire, mais perpétuelle. Se figure-t-on que l’
homme
a le droit et le pouvoir de décréter « l’éternité » d’une décision hu
122
our 25 ans » que faisait naguère à ses voisins un
homme
dont Anastasie m’a fait oublier le nom.) De même pour la neutralité «