1
Introduction Celui qui cherche un
homme
et ne trouve qu’un auteur : est-il déçu par l’homme ou par l’auteur ?
2
mme et ne trouve qu’un auteur : est-il déçu par l’
homme
ou par l’auteur ? Il est déçu par la relation de l’un à l’autre. Par
3
est déçu par la relation de l’un à l’autre. Par l’
homme
insuffisant qui se révèle dans l’auteur, donc par l’auteur aussi, qui
4
r, donc par l’auteur aussi, qui révèle trop peu d’
homme
. On cite ordinairement la phrase des Pensées pour établir entre l’hom
5
rement la phrase des Pensées pour établir entre l’
homme
et l’auteur une distinction au détriment du second. On estime qu’un a
6
n estime qu’un auteur en général vaut moins qu’un
homme
en général ; qu’il est, dans l’homme, la part de l’artifice et des ap
7
moins qu’un homme en général ; qu’il est, dans l’
homme
, la part de l’artifice et des apparences trompeuses. Mais au fait, ri
8
qu’une apparence concertée ; rien n’avoue mieux l’
homme
authentique, c’est-à-dire la combinaison de ce qu’il est et de ce qu’
9
inaison de ce qu’il est et de ce qu’il se veut. L’
homme
sans son œuvre n’est pas vrai, de même que l’œuvre sans son homme res
10
uvre n’est pas vrai, de même que l’œuvre sans son
homme
reste un beau piège à psychologues. Les séparer d’abord pour mieux le
11
roquement. » Comment pourrait-on voir l’être d’un
homme
hors de ses manifestations ? Si donc je m’intéresse à ce qui est vrai
12
? Si donc je m’intéresse à ce qui est vrai dans l’
homme
, c’est dans son œuvre qu’il me faut le chercher. Car toute œuvre est
13
toute œuvre est le témoignage d’un drame entre l’
homme
et lui-même, elle est ce drame, rendu visible, et c’est dans le drame
14
n être. Dans ce témoignage des formes, chercher l’
homme
, c’est tenter de surprendre la personne. Voir des formes, épouser des
15
urer le degré de tension du combat spirituel où l’
homme
devient personne, et « s’autorise » d’une vocation unique. Pourtant,
16
i » ? A-t-elle jamais existé dans l’histoire ? Un
homme
a-t-il jamais reçu le don terrible d’incarner sans le moindre défaut
17
vocation, sa fin dernière ? Jésus-Christ est cet
Homme
, et c’est pourquoi sa réalité historique, telle que l’atteste l’Évang
18
us-Christ, en une Personne. À tout jamais, pour l’
homme
de chair et de raison, ce trait d’union reste impensable, cette ident
19
r son jeu. Tâche impossible, si les œuvres de cet
homme
, et en particulier son œuvre écrite, ne venaient soutenir l’entrepris
20
el » d’un auteur, ou d’ailleurs de n’importe quel
homme
responsable de son existence. Il s’agit là d’un phénomène qui déborde
21
i m’intéressent, que le drame qu’institue chez un
homme
l’information progressive d’une idée, c’est-à-dire son actualisation.
22
e, c’est-à-dire son actualisation. Je crois que l’
homme
ne vaut que par ce qui l’attaque, le provoque à se dépasser, et manif
23
e, l’insupportable et trop lucide hésitation de l’
homme
placé devant « l’absurdité » du transcendant, c’est la personne essen
24
significatives du vrai sujet de cet ouvrage : « L’
homme
étant donné, dit Claudel, pour inventer une raison commune à des term
25
termes infiniment distants et multiples. » ⁂ « Un
homme
d’esprit — lit-on dans Kierkegaard — disait qu’on pouvait répartir l’
26
1.Le silence de Goethe « L’
homme
, dit Goethe, ne reconnaît et n’apprécie que ce qu’il est lui-même en
27
d’esprit qui voudrait que l’on considère ces deux
hommes
avant tout comme des écrivains ? C’est par la chose écrite qu’ils s’o
28
e, à cet acte de fécondation spirituelle par où l’
homme
pénètre dans la réalité mystique. Et cet acte ne peut se produire que
29
se voit pour ainsi dire contrainte d’assigner à l’
homme
actif 3, l’on découvre que c’est la magie encore qui n’a cessé de l’e
30
e le premier, dans une phase plus « réalisée ». L’
homme
moderne est peu fait pour comprendre cela, de même qu’il est peu fait
31
e l’aventure… Car il n’est pas donné à beaucoup d’
hommes
de devenir un mythe à force de pureté dans la réalisation de leur des
32
uissent être de quelque avantage aux autres 9 … L’
homme
n’est pas né pour résoudre le problème de l’univers, mais bien pour r
33
aux belles dames qui n’ont rien à faire. Mais un
homme
supérieur, qui a déjà conscience d’être quelque chose ici-bas, et qui
34
ur ne tenteront pas nos âmes jusqu’à l’agonie ? L’
homme
ne peut juger que plus bas que lui. C’est-à-dire qu’il n’en a pas le
35
nts. Je ne serais. Nature ! devant toi rien qu’un
homme
. Alors il vaudrait bien la peine d’être humain. 5. Celui qui toujo
36
tirer de ces données ? Car Goethe est en ceci un
homme
moderne, que ses mesures sont en lui-même et non pas dans un ordre ex
37
convenable dans un monde ordonné comme un tout. L’
homme
antique remplit une fonction, et son destin est inscrit dans les astr
38
t son destin est inscrit dans les astres ; mais l’
homme
moderne crée son destin dans l’inconnu. Goethe est grand par le rappo
39
ant l’une à l’autre un sens et une mesure. De nul
homme
, peut-être, nous ne connaissons aussi bien la vie dans son développem
40
r en actes, en activité, en effort. Ainsi Goethe,
homme
moderne, détache d’abord la magie des choses, sur lesquelles principa
41
, où il mourut paisiblement « en saluant tous les
hommes
». Le seul événement extérieur de sa vie fut la rupture de ses fiança
42
’entière responsabilité devant Dieu et devant les
hommes
. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutt
43
ure et si absolue qu’il voyait clairement que nul
homme
ne peut jamais se dire chrétien. Cette position paradoxale a permis l
44
« différence qualitative infinie entre Dieu et l’
homme
». Le sens réel et profond de toute son œuvre réside dans sa protesta
45
ort. Le premier est de Kierkegaard : « Forcer les
hommes
à être attentifs et à juger, c’est exactement prendre le chemin du vr
46
combat à l’aide de son impuissance. Il force les
hommes
à être attentifs. Ah ! Dieu sait s’ils deviennent attentifs — ils le
47
Kierkegaard, on l’attrape comme une maladie. Cet
homme
secrète un poison salutaire, dont nul ne trouvera l’antidote ; qu’il
48
ité conquise aux dépens de tout ce qui soutient l’
homme
contre Dieu. Et cependant, dans le pire désespoir, jamais de défi, ni
49
ne vois rien de comique dans l’attitude d’un tel
homme
, — si vraiment les figures du jeu ont envahi sa vision de la vie au p
50
mat éclatant, symbolique. La supériorité d’un tel
homme
tient en ceci, qu’il s’est rendu capable d’exprimer toute sa vie d’un
51
urrait dire une propreté d’assez grand style. Cet
homme
doit s’être purifié de cette espèce répugnante de « sérieux » qui s’a
52
le sérieux moral à l’état pur : la faculté qu’un
homme
possède de rapporter ses actes à la fin qu’il poursuit avec la plus g
53
rais. Pourquoi ? Parce qu’il est impossible qu’un
homme
ne se pose jamais la question du but dernier de sa vie. Il peut sembl
54
e de la question. À plus forte raison, chez notre
homme
, dont l’exigence éthique n’apparaît pas médiocre. Mais s’il s’est pos
55
sme, ou pire encore, n’est plus qu’une évasion. L’
homme
ne joue pas son tout sur le mat prévisible. Il se réserve un point de
56
s d’entreprise et quelques dictateurs, tous ces «
hommes
d’une seule idée », tous ces profonds maniaques, — si près qu’ils aie
57
nd style. Mais ils échouent toujours au cœur de l’
homme
même. Ils sont sans force contre sa division secrète. Ce que j’ai fai
58
randeur humaine est prévisible dès l’instant où l’
homme
s’élance vers un destin qu’il s’est choisi, et qui est le masque de s
59
qui est sérieux reste seul important, mais tant d’
hommes
font les importants, tant d’hommes « jouent » leur sérieux : où est l
60
t, mais tant d’hommes font les importants, tant d’
hommes
« jouent » leur sérieux : où est la différence ? « L’apôtre Paul ava
61
tait pas marié. — Mais alors, Paul n’était pas un
homme
sérieux ? — Non, Paul n’était pas un homme sérieux. » Ici paraît la d
62
pas un homme sérieux ? — Non, Paul n’était pas un
homme
sérieux. » Ici paraît la dialectique du sérieux et de l’ironie. C’est
63
ent la tension personnelle. Mais alors, comment l’
homme
qui se découvre multitude et plèbe pourrait-il, s’appuyant sur lui-mê
64
et de l’autre, la diversité de l’existence, que l’
homme
en tant que tel, ne peut pas pénétrer, — il lui faudrait être omnisci
65
mède, hors du monde, c’est une chambre haute où l’
homme
prie en toute droiture. »24 Un solitaire devant Dieu. Alors tout
66
l’anarchiste pur, l’individu fou, l’isolé. Mais l’
homme
justement n’est plus seul à l’instant qu’il atteint le fond même de l
67
eulement vivre, et qui pour comble, suppose que l’
homme
a d’abord accepté d’être zéro ! L’homme qui meurt devant Dieu, en tan
68
ose que l’homme a d’abord accepté d’être zéro ! L’
homme
qui meurt devant Dieu, en tant qu’individu, renaît au même instant en
69
e ? Évidemment. Pour celui qui ne l’a pas. Mais l’
homme
qu’elle vient saisir ne mesure plus son acte. C’est qu’il n’est plus
70
t ne connaît plus rien de ce qui nous mesure. Cet
homme
qui marche dans le monde, contre le monde qui ne sera sauvé que par é
71
qui ne sera sauvé que par égard au solitaire, cet
homme
n’appartient plus à la forme du monde, mais seulement à sa transforma
72
, devient celui de l’acte. Y a-t-il des actes ? L’
homme
d’aujourd’hui ne le croit pas. Il croit aux lois, et il se veut déter
73
cette mesure même, il cesse d’être humain. Car l’
homme
n’a d’existence proprement humaine que lorsqu’il participe à la trans
74
ver que l’acte est impossible et que le tout de l’
homme
est soumis au calcul, tout cet effort des sciences et des sociologies
75
tablit à grands frais l’évidence du désespoir : l’
homme
moderne a perdu le « chemin ». Je suis le chemin, la vérité et la vi
76
la vérité s’il n’avait pas été la vérité ; et nul
homme
ne connaît davantage de vérité qu’il n’en incarne27 Voici donc le m
77
i dans sa fin, possède son commencement. » Mais l’
homme
déchu de son origine éternelle a perdu la vision de sa fin. Le voici
78
, leur prophétie et leur salut. Cependant que les
hommes
les frappent sur la bouche. Kierkegaard fut de ces croyants dont la v
79
ont la vocation prophétique, pareille à celle des
hommes
de Dieu qui se lèvent sous l’Ancienne Alliance, se confond avec la pa
80
nt son point de départ. Le chemin commence à tout
homme
qui se met en devoir d’obéir à l’ordre qu’il reçoit de Dieu, — n’impo
81
ordre reçu, et sans nulle préparation. Comment un
homme
devient-il chrétien ? « Tout simplement : prend n’importe quelle règl
82
est pas engagé. Parce que c’est un blasphème de l’
homme
pieux, du moraliste, que de prétendre imiter le modèle que ses yeux v
83
« impossible » destin, le seul acte possible à l’
homme
. Et c’est l’acte que Dieu initie. 6 4.« Par rapport à l’absolu, i
84
l’histoire s’arrêterait comme la respiration d’un
homme
saisi par la beauté, et le temps immobile s’abîmerait dans l’amen éte
85
e le savoir et le faire, et c’est la lâcheté de l’
homme
qui se repose sur ses œuvres et qui les juge : son alliance avec le s
86
tre la naissance et la mort toute la réalité de l’
homme
est dans son acte. Tout acte est passage et tension, — passage de la
87
absolu serait création absolue, mais un acte de l’
homme
n’est jamais qu’une rédemption. Distinction de théologien, et qui veu
88
à la parole dont elle procède, et si la face d’un
homme
est belle, c’est parce qu’elle est un acte et un destin, une initiale
89
nsiste à s’imaginer que l’acte est puissance de l’
homme
: d’où l’impossibilité de l’oser. Celui que la foi vient saisir sait
90
initie. Le désespéré, le douteur, ou simplement l’
homme
dépourvu de foi, l’homme détendu, vague et fiévreux qui peuple nos ci
91
douteur, ou simplement l’homme dépourvu de foi, l’
homme
détendu, vague et fiévreux qui peuple nos cités, l’homme sans visage
92
étendu, vague et fiévreux qui peuple nos cités, l’
homme
sans visage et sans prochain, — sans vocation ! — s’imagine que l’act
93
la coutume du bourg ou de la classe. Comment cet
homme
pourrait-il faire un acte ? Car l’acte est décision, rupture, isolati
94
a réalité des autres dans l’ensemble. Comment cet
homme
pourrait-il faire un acte ? Car l’acte est immédiat, création et init
95
ent désespérer. Il faudrait donc… la recréer ? L’
homme
ne peut faire qu’une seule chose en toute sobriété, c’est l’absolu.41
96
le sérieux, le risque et la splendeur d’une vie d’
homme
. L’homme se distingue du singe en ce qu’il prophétise, uniquement et
97
x, le risque et la splendeur d’une vie d’homme. L’
homme
se distingue du singe en ce qu’il prophétise, uniquement et dès l’ori
98
se, uniquement et dès l’origine. C’est pourquoi l’
homme
a un visage et une vision, ce que n’ont pas les animaux ; c’est pourq
99
, ce que n’ont pas les animaux ; c’est pourquoi l’
homme
est héroïque. Il faut noter ici un trait bien remarquable : Kierkegaa
100
l’acte est initiateur ; parce que la dignité de l’
homme
est de marcher dans l’invisible et de prophétiser « en vertu de l’abs
101
le et de prophétiser « en vertu de l’absurde. » L’
homme
ne peut être déterminé que par son Dieu ou par le « monde », il faut
102
chrétien ou bien un philistin. Le philistin est l’
homme
sans vocation. Il ne croit pas à l’acte et il meurt au hasard, sans a
103
e ? Et que va-t-on lui sacrifier ? Supposez qu’un
homme
paraisse, et qu’il relève le défi collectiviste. Il soutient que le s
104
es lois de l’histoire ne sont rien si l’acte de l’
homme
les dément ; que la foi d’un seul est plus forte, dans son humilité e
105
ù la vocation de Dieu l’a mis. Supposez qu’un tel
homme
existe. Que va-t-on faire de lui, de ce héros, n’est-ce pas, des vale
106
« Qui est le docteur Søren Kierkegaard ? C’est l’
homme
dépourvu de sérieux » lit-on dans un journal du temps. On se moquera
107
ital, en disant à son seul ami : « Salue tous les
hommes
! Je les aimais bien tous… » Cela se passait à Copenhague, en l’année
108
« L’esprit, c’est la puissance que le savoir d’un
homme
exerce sur sa vie 46 ». Ce n’est pas le savoir, ce n’est pas la puiss
109
l’ironie ; contre l’Histoire, il pose l’acte de l’
homme
responsable de son destin. Mais tout cela va au martyre, dans le mond
110
Kierkegaard se limite à l’instant du choix, où l’
homme
s’engage « en vertu de l’absurde », sur le chemin que Dieu lui montre
111
is une aventure absolue et comme un jugement de l’
homme
; ainsi Pascal, Nietzsche, Dostoïevski. On pourrait en citer quelques
112
upes d’assaut. Ah ! si le rire est le propre de l’
homme
, nous voici devenus bien inhumains. Il semble que chacun porte le poi
113
feint de se croire victime ou responsable47. Cet
homme
que l’Histoire fait trembler, et qui se réfugie dans les soucis publi
114
un film pour s’oublier dans un drame fictif, cet
homme
que la lecture de son journal effraie bien plus que les abîmes de son
115
« Le christianisme a découvert une misère dont l’
homme
ignore, comme homme, l’existence ; et c’est la maladie mortelle (le p
116
a découvert une misère dont l’homme ignore, comme
homme
, l’existence ; et c’est la maladie mortelle (le péché) 48 . L’homme n
117
; et c’est la maladie mortelle (le péché) 48 . L’
homme
naturel a beau dénombrer tout l’horrible, et tout épuiser, le chrétie
118
Le Nouveau Testament ressemble à une satire de l’
homme
. Il contient des consolations et encore des consolations pour ceux qu
119
ue de les confronter à la réalité chrétienne de l’
homme
. Le solitaire que Kierkegaard appelle, c’est l’homme isolé devant son
120
me. Le solitaire que Kierkegaard appelle, c’est l’
homme
isolé devant son Dieu. Mais comment cela se pourrait-il, sinon par l’
121
, qu’il le nomme et par là le sépare, autrement l’
homme
n’est rien qu’un exemplaire dans le troupeau. Le solitaire devant Die
122
éissance. Et si l’appel de Dieu isole du monde un
homme
, c’est que le monde, dans sa forme déchue s’oppose au monde tel que D
123
les dénoncer éloquemment en vertu d’une idée de l’
homme
que la raison païenne admet fort bien : nietzschéisme agressif ou dés
124
t pour siens. Elle est le lieu de rendez-vous des
hommes
qui se fuient, eux et leur vocation. Elle n’est personne et tire de l
125
ge ! » La foule n’est rien que la fuite de chaque
homme
devant la responsabilité de son acte. « Car une foule est une abstrac
126
ne abstraction, qui n’a pas de mains, mais chaque
homme
isolé a, dans la règle, deux mains, et lorsqu’il porte ces deux mains
127
a pas de mains. » Tout seul en face du Christ, un
homme
oserait-il s’avancer et cracher au visage du Fils de Dieu ? Mais qu’i
128
ans la rue seulement. Elle est dans la pensée des
hommes
de ce temps. Le génie réaliste de Kierkegaard a su la dénoncer au plu
129
’Esprit, l’histoire, la dialectique, finalement l’
homme
lui-même aux yeux de l’homme. Il a voulu chasser du monde le paradoxe
130
ctique, finalement l’homme lui-même aux yeux de l’
homme
. Il a voulu chasser du monde le paradoxe et le scandale du solitaire
131
ntreprise pourrait être tenue pour grandiose si l’
homme
des masses ne venait aujourd’hui s’en prévaloir pour rendre un culte
132
ues athées ont entrevu le péril, mais sans voir l’
homme
dans l’ordre actuel de son péché, ni dans l’ordre à venir de la grâce
133
moderne de cette « catégorie du solitaire », de l’
homme
qui vit de la Parole seulement, entre les temps, dans l’instant étern
134
gélien, c’est l’objectivité : cette attitude de l’
homme
qui ne veut plus être sujet de son action, qui l’abandonne aux lois d
135
tivité est la vérité. La liberté, la dignité de l’
homme
, c’est qu’il soit le seul sujet de sa vie. Mais encore faut-il se gar
136
vivons, le « solitaire devant Dieu » est aussi l’
homme
le plus réel, le plus présent. Parce qu’il sait qu’il existe un « ail
137
ent jamais, mais simplement qu’on les y noie. Les
hommes
préfèrent « mourir imperceptiblement » comme disait Nietzsche, et c’e
138
est plus suggestif que cette rencontre en un seul
homme
de deux influences aussi contradictoires, et à tant d’égards exclusiv
139
les conventions heureusement introduites par les
hommes
pour « faire comme si » leur vie se justifiait en soi. Joseph K., fo
140
se de parti, — de tout acte. Tous les efforts des
hommes
— y compris ceux des philosophes — ne sont peut-être que des tentativ
141
s. Tout au plus dans une autre vision, celle de l’
homme
« arrêté », précisément, celle de l’homme qui pense et qui vit dans l
142
le de l’homme « arrêté », précisément, celle de l’
homme
qui pense et qui vit dans la suspension du jugement. Joseph K. a vu l
143
une sorte de schéma dogmatique transparaît. Tout
homme
qui a connu l’existence de la Loi se connaît condamnable, quoi qu’il
144
est fondé. Prêtres et mages, derniers appuis de l’
homme
contre Dieu ! À vrai dire, ils sont impuissants, prévenus eux-mêmes,
145
té universelle, me fait songer à la « misère de l’
homme
» non pas « sans Dieu » mais livré à un Dieu dont il ne peut connaîtr
146
la colère, non la miséricorde. C’est l’état de l’
homme
qui sait que Dieu existe, mais qui ne peut plus lui obéir, et qui ne
147
hrist est bien l’issue, la possibilité donnée à l’
homme
de marcher, d’échapper à « l’arrêt ». Mais c’est aussi grâce à cette
148
par l’instant de la conversion. Cette vision de l’
homme
arrêté pourrait être un regard en arrière vers l’humanité en révolte
149
: la vision de Kafka traduirait la situation de l’
homme
qui n’est plus soutenu, mais au contraire obscurément troublé par une
150
aggrave la conscience de l’angoisse, ce vide où l’
homme
demeure et ne peut demeurer. Si la foi survenait dans sa vie, elle lu
151
e la Loi. Il reconnaît, en toute honnêteté, que l’
homme
ne peut en sortir par lui-même. Il y a, disait Kierkegaard, « une dif
152
ne différence qualitative infinie entre Dieu et l’
homme
», de telle sorte que nulle communication ne peut s’établir de l’homm
153
te que nulle communication ne peut s’établir de l’
homme
à Dieu, si l’on ne croit pas qu’elle a été établie, en sens inverse,
154
’elle a été établie, en sens inverse, de Dieu à l’
homme
, par la venue du Christ dans l’histoire. Kafka savait qu’il devait y
155
livrance par l’excès. S’il rend la situation de l’
homme
tel qu’il le voit si physiquement insupportable, n’est-ce pas pour ex
156
ribuée par un appel gratuit du libre Esprit. Si l’
homme
naturel n’est pas libre d’accéder à la liberté, cette liberté peut lu
157
osition de cette justice de Dieu à la justice des
hommes
et de leurs œuvres ; opposition de la grâce à la nature, selon les te
158
ible, et constituant la véritable « action » de l’
homme
« entre les mains de Dieu. » Tels sont les thèmes qu’illustre cet ouv
159
Ses coups violents n’ébranlent plus que le vieil
homme
, celui qu’il nous faut dépouiller. Mais il s’en faut de presque tout
160
ix sur la terre, bénévolence (de Dieu) envers les
hommes
» par « Paix aux hommes de bonne volonté », tous ceux-là sont, en fai
161
ence (de Dieu) envers les hommes » par « Paix aux
hommes
de bonne volonté », tous ceux-là sont, en fait, avec Érasme et son ar
162
religieux, c’est-à-dire : le pouvoir qu’aurait l’
homme
de contribuer à son salut par ses efforts et ses œuvres morales. Que
163
te espèce de considération psychologique. (Un tel
homme
est bien trop vivant pour faire de la psychologie, trop engagé dans l
164
e se déroule à l’intérieur même de la pensée d’un
homme
qui veut honnêtement croire…) Dialogue Car Dieu peut tout à tou
165
ut aussi tout changer en un instant aux yeux de l’
homme
, sans que rien ne soit changé de ce qu’a décidé Dieu, de ce qu’il déc
166
lectuelles. Il n’y a que la résistance du « vieil
homme
», et les prétextes toujours très moraux, et même très pieux qu’invoq
167
dans son sérieux dernier, on peut soutenir que l’
homme
possède au moins « un faible libre arbitre66 » dans les choses du sal
168
damne qui il veut, — au mépris de tant de grands
hommes
de tous les temps. Et qui ne se scandaliserait pas ? » Ainsi parle Lu
169
» Ainsi parle Luther lui-même, et c’est en lui l’
homme
naturel qui fait sa plainte. Mais il ajoute : « Il me faut confesser
170
roire que ce Dieu est clément, qui sauve si peu d’
hommes
et en damne un si grand nombre ; et que ce Dieu est juste, dont la vo
171
i ?… Ce serait un Dieu stupide qui révélerait aux
hommes
(en Christ) une justice qu’ils connaîtraient déjà, ou dont ils auraie
172
ussé comme Luther jusqu’aux extrêmes limites de l’
homme
, jusqu’aux questions dernières que peut envisager notre pensée. Pour
173
croit trouver et regagner la dignité suprême de l’
homme
sans Dieu. La similitude étonnante du paradoxe luthérien et du parado
174
cé par Dieu, Nietzsche oppose le « je veux » de l’
homme
divinisé. Puis à l’existence de Dieu, il oppose sa propre existence.
175
imable ». Comment prendrait-on position devant un
homme
qui récuse sans cesse tout parti pris, et d’abord, quant à soi ? On r
176
é vis-à-vis de l’individu. « Les autres forment l’
homme
, je le récite », semble-t-elle dire après Montaigne. Et cependant, no
177
pourrait nommer constructive. Tout existe dans l’
homme
, dit-elle, mais tout n’y est pas d’égale valeur. Et ce n’est pas hypo
178
’il conviendrait de répéter que le style est de l’
homme
même. Il est en nous le trait révélateur d’une unité intentionnelle,
179
la clé de toute création est dans le visage de l’
homme
. Qu’un homme détienne un pouvoir créateur, c’est-à-dire un pouvoir d’
180
ute création est dans le visage de l’homme. Qu’un
homme
détienne un pouvoir créateur, c’est-à-dire un pouvoir d’incarnation,
181
sens de la création qui tout entière advient à l’
homme
. Ainsi l’Adam d’avant le Temps vit venir à lui toutes les bêtes : ell
182
pas du tout la même chose. La forme humaine, si l’
homme
est authentique, est microcosme d’un pays, d’un paysage et d’un ensem
183
ntre la vision et l’objet, entre la position de l’
homme
et la proposition du monde. C’est la région de la rencontre et de la
184
e l’imagination figure le sens du concret chez un
homme
.) ⁂ « Car le phénomène de l’art est un phénomène d’incarnation (ce qu
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ravail éducatif. Car il porterait l’attention des
hommes
sur le concret de l’existence, les détournant de ce fameux « pratique
186
s sa prière. Et c’est pourquoi le poète, Ramuz, l’
homme
qui vit concrètement les grands mythes et qui les réalise dans sa vis
187
ds mythes et qui les réalise dans sa vision — cet
homme
sera toujours en puissance d’aujourd’hui, enraciné profondément dans
188
araître le grand, c’est-à-dire on voit paraître l’
homme
dans sa grandeur, c’est-à-dire dans l’élémentaire : un être qui est n
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se que Ramuz. Sa conception tragique du sort de l’
homme
suffirait à l’attester. Mais plus sûrement encore son acceptation pro
190
e de cette impression à la lecture de Taille de l’
homme
, petit ouvrage consacré à définir l’opposition cosmique du christiani
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du collectivisme qu’il prononça dans Taille de l’
homme
une signification et une portée humaine dont les bourgeois eussent dû
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tissement du marxisme : l’isolement cosmique de l’
homme
. Quoi qu’il en dise, d’ailleurs, il dit plus que ses arguments. On pe
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nous le fait voir tout aussi bien que Taille de l’
homme
: Ramuz est présent à ce monde, — eux, ils essaient de le recomposer
194
es et se méfie des mécaniques interposées entre l’
homme
et les choses. Aussi bien n’éprouve-t-il pas le besoin de s’affirmer
195
uvre, l’auteur aux prises avec certaine idée de l’
homme
dans sa tête, nous dirons que ce sont les deux moitiés d’une figure.
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Ce n’est pas là l’œil d’un idéaliste ; mais d’un
homme
qui choisit parmi les choses qui se tiennent à hauteur d’homme, et qu
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isit parmi les choses qui se tiennent à hauteur d’
homme
, et qui résistent à la pénétration d’un regard ferme et appuyé : œil
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Ramuz à tout excès d’élaboration des images. Cet
homme
ne poussera jamais la volonté de style jusqu’au système et à l’abstra
199
. Et ce n’est point en haine de la facilité qu’un
homme
recherchera jamais l’effort : mais par goût de l’effort. Si Ramuz ten
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tact avec la matière résistante et le risque de l’
homme
créateur de sa forme. Si Ramuz n’aime pas les machines, s’il refuse l
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chose brute exige le plus dur effort, parce que l’
homme
est le plus humain là où les choses et les êtres attendent tout de so
202
mun un Père et une Mère, où la grande parenté des
hommes
est entre-aperçue pour un instant. Car c’est à la réapercevoir que te
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autre chose. Nous atteignons pour un instant à l’
homme
des commencements, à l’homme d’avant la malédiction, d’avant la grand
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pour un instant à l’homme des commencements, à l’
homme
d’avant la malédiction, d’avant la grande première bifurcation dont c
205
i Ramuz (c’est Une Main) je lis ceci : « Certains
hommes
tiennent pour un gain tout ce qui leur rapporte une facilité ; moi je
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onne. Je vois, j’apprends, j’entends la voix d’un
homme
. N’est-ce pas assez ? Cette voix n’est-elle pas émouvante ? — Oui, c’
207
s émouvante ? — Oui, c’est beaucoup, la voix d’un
homme
. C’est assez rare dans la littérature. Qui voudrait exiger davantage
208
e Ramuz ne veut pas esquiver. Voici le temps où l’
homme
se voit mis en demeure de déclarer ses origines et ses fins. Voici le
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rer ses origines et ses fins. Voici le temps où l’
homme
est attaqué par des puissances qui veulent son abdication totale, — o
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on pouvoir ; mais la parole n’appartient plus à l’
homme
. Au comble de nous-mêmes il s’agit d’autre chose que de nous. « Tout
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ence au monde et à soi-même, — l’originalité de l’
homme
« radical ». Ramuz l’a fait plus qu’aucun de nos maîtres. De lui donc
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même un silence, laisse une trace au visage de l’
homme
, modifie sa forme existante. « La figure a été faite sur la vérité et
213
issant de l’organique empêchera toujours certains
hommes
de travailler activement à consommer les ruptures nécessaires. Dans l
214
s ruptures nécessaires. Dans la mesure où de tels
hommes
incarnent déjà les valeurs que la révolution veut instaurer, leur att
215
’il résulte d’une mise en présence effective de l’
homme
et de ce qui résiste à l’homme. C’est le contraire de l’activisme au
216
nce effective de l’homme et de ce qui résiste à l’
homme
. C’est le contraire de l’activisme au sens américain, qui cherche par
217
us apte à ranimer une communion vivante entre les
hommes
, se trouve produire exactement l’effet contraire : son succès même va
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d’un génie « catholique », isolé de la foule des
hommes
, par ce qui manifeste, justement sa volonté de catholicité ! ⁂ Non qu
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veulent dire » s’assemblent en propositions (à l’
homme
), seul discours proprement cohérent, puisqu’il ne tire ses règles et
220
es d’un relâchement originel. Rompre le lien de l’
homme
avec son origine, c’est rompre aussi sa communion avec la fin univers
221
ssi sa communion avec la fin universelle. Alors l’
homme
se complaît dans une fin qu’il fait sienne, c’est-à-dire qu’il s’isol
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sa mort. Mais l’œuvre du poète, la vocation de l’
homme
, la charité cosmique de la personne chrétienne identiquement, c’est a
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nom, qui désigne la chose, appelle un geste de l’
homme
pour cette chose. Le verbe, désignant ce geste appelle une phrase, un
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une phrase, un rythme d’actes concertés. Ainsi l’
homme
se trouve mis « en communication avec la source continue qu’il contie
225
provoque, le verbe exprime ainsi la vocation de l’
homme
qui le profère. « L’acte par lequel l’homme atteste la permanence des
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de l’homme qui le profère. « L’acte par lequel l’
homme
atteste la permanence des choses, par lequel, en dehors du temps, en
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Nous voici donc « chargés du rôle d’origine ». L’
homme
est le « sceau de l’authenticité ». Il est, par son action recréatric
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lus de distinction du matériel et du spirituel. L’
homme
« se connaît donc à son pas et à l’extension de ses mains, à la facil
229
e claire est la première conquête spirituelle des
hommes
angoissés par le mystère d’une Nature hostile et mouvante. La parole
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victoire, lorsqu’elle est trop complète laisse l’
homme
sur un sentiment de déception et d’indicible appauvrissement. Le mond
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an de l’humanité. Et tandis que dans sa panique l’
homme
primitif s’était tourné vers la raison libératrice, au terme des époq
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ce, au terme des époques appauvries de mystère, l’
homme
sceptique se rejette avec passion vers les « aspects nocturnes » de s
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orthodoxie, d’une dernière crainte de confondre l’
homme
et Dieu. Troxler esquive non sans adresse la difficulté et le choix :
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maladies une vue nouvelle sur les structures de l’
homme
, peut-être pouvons-nous demander à la biographie des romantiques quel
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« Sous quelque angle qu’on veuille l’examiner, l’
homme
trouve en lui une blessure qui déchire tout ce qui vit en lui, et que
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llustre une relation profonde et constante dans l’
homme
: celle qui existe entre le recours à l’indicible et la fuite devant
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istes, à bon marché — de certaines attitudes de l’
homme
en face de son destin et de sa personne. Le national-socialisme appar
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sort de chaque personne. Oui, qu’il s’agisse de l’
homme
seul ou des masses, ce drame sera toujours le même : c’est l’affronte