1
uvrage est de décrire l’aventure occidentale de l’
homme
, d’en chercher les principes de cohérence, et de la comparer avec d’a
2
s et les sécurités acquises. Enfin, je dis bien l’
homme
, en général, parce que je crois à l’unité finale du genre humain, quo
3
llustrent la direction générale dans laquelle les
hommes
créateurs et les agents de cette civilisation ont décidé de chercher
4
erais pas si tu ne m’avais déjà trouvé », dit à l’
homme
le Dieu de Pascal. Mais en revanche : tu ne me trouverais pas si tu n
5
s différences éclatent. Ce serait faire tort à l’
homme
que de nier leurs liens avec certaines options fondamentales qu’il a
6
tel guru jusqu’à nos jours, c’est-à-dire le saint
homme
qui se « détache » du clan, de la coutume, de la magie, du dogme même
7
ville sacrés ; arbres, fleuves, animaux sacrés ;
hommes
et femmes en prière accroupis sur leur seuil, au bord des rues et des
8
te, mais ils sont beaucoup plus : deux voies de l’
homme
, deux directions maîtresses de sa Quête inlassable du Réel. Pour pass
9
rances et finalement en meurt, afin de parler aux
hommes
dans leur langage, dans les termes de leur existence, et de les sauve
10
emier cas d’une descente créatrice de Dieu dans l’
homme
; dans le second, d’un essai de montée de l’homme vers ce qui nie la
11
homme ; dans le second, d’un essai de montée de l’
homme
vers ce qui nie la créature. Foi et Connaissance. L’Oriental, tourna
12
ques pour ma simple chambre d’hôtel. Sept ou huit
hommes
, dont un travaille, dans des boutiques minuscules. La chaussée envahi
13
recoins. Silence et dignité profonde. Un groupe d’
hommes
attentifs dans une cour écoute le lecteur de poèmes : il s’agit de lé
14
et de colliers de verroterie, une femme seule, un
homme
seul, immobile et debout. Dans la courette, un prêtre renouvelle les
15
, ou avec un Moi qui n’est qu’un simple centre. L’
homme
magique, le corps magique n’a pas d’ironie ni de paradoxe, parce qu’i
16
aire. Le fakir habituel des rues et des places, l’
homme
des supercheries, est de son appartenance : il forme le bord, la lisi
17
u plutôt la dissout dans la métamorphose. Animal,
homme
, démon, symbole, dieu ou saint, tout communique en la magie, tout se
18
e la différence entre le Toi divin et le moi de l’
homme
. En revanche, l’Occident s’atteste et s’actualise là où la différence
19
he tout de même, et non pas grise. Que vaut un
homme
? Et finalement, ce qu’il importe de voir, ce sont les résultantes
20
doute lorsqu’on se pose la question : que vaut un
homme
? (un homme individuel, un exemplaire humain pris au hasard) qu’on ob
21
’on se pose la question : que vaut un homme ? (un
homme
individuel, un exemplaire humain pris au hasard) qu’on obtient les ré
22
l’idée de liberté. Seule l’idée de la mesure de l’
homme
renferme l’idée de son individualité. Mon second exemple, est empru
23
i de Ernst Jünger12 : La relation que soutient l’
homme
avec le libre arbitre remonte à ses origines. Aussi lui reste-t-elle
24
horreur saisira toujours celui qui respecte en l’
homme
un noyau de liberté auquel il n’est pas permis de porter atteinte. Ce
25
ndividualité. Pour tous les deux, la liberté de l’
homme
a pour condition la personne. On dira que l’Occident a fait les chamb
26
ontraste assez simple entre deux conceptions de l’
homme
et de ses fins, celle dont les conséquences ont formé l’Occident.
27
nts européens, qui conçoit Dieu comme le Toi de l’
homme
; et l’Asie par ceux des systèmes philosophiques et religieux de l’In
28
t la descente du dieu dans un corps d’animal ou d’
homme
, se répète aux temps sombres et catastrophiques : ainsi les dix incar
29
strologue, n’attend le salut que d’un effort de l’
homme
sur son esprit. Pour le chrétien, le paradoxe n’est pas seulement dan
30
nstitutif et radical : le salut vient de Dieu à l’
homme
, il est initié par Dieu seul, et donné par une grâce pure ; et pourta
31
seul, et donné par une grâce pure ; et pourtant l’
homme
qui l’a reçu doit agir comme s’il le gagnait ! Ce que saint Paul expr
32
, et qu’il partit sans savoir où il allait18. » L’
homme
de la foi sera l’homme en chemin, le viator, l’éternel « voyageur sur
33
savoir où il allait18. » L’homme de la foi sera l’
homme
en chemin, le viator, l’éternel « voyageur sur la Terre », qui n’a pa
34
s’enracine la solidarité du genre humain. Seul un
homme
en tant qu’être autonome peut aimer, peut agir en vertu de la foi : o
35
Foi qu’il annonce fonde la relation nouvelle des
hommes
entre eux et de chaque homme avec lui-même. Mais ce n’est pas tout :
36
lation nouvelle des hommes entre eux et de chaque
homme
avec lui-même. Mais ce n’est pas tout : la Loi était visible, elle ét
37
le, elle était la mesure du monde, elle cernait l’
homme
et le définissait par les cadres d’une cité close. Libéré par la foi
38
é close. Libéré par la foi de son cadre rituel, l’
homme
se voit relié du même coup à l’Amour transcendant et au prochain. Sa
39
la Croix marquera désormais son existence. Si l’
homme
du clan, de la tribu ou de la caste n’avait qu’une dimension réelle :
40
vine à la communauté comme amour du prochain. Cet
homme
, mieux libéré que l’individu grec, mieux engagé que le citoyen romain
41
és du christianisme, la dialectique première de l’
homme
occidental. Parole et non Silence ; faite chair et non concept. Grâc
42
mais en est-il une autre en Occident ? Beaucoup d’
hommes
, il est vrai, sont sans voie, et surtout dans le monde d’aujourd’hui.
43
, jusqu’à nous, c’est l’Aventure occidentale de l’
homme
. Certes la voie chrétienne n’y est pas seule active, mais elle fut dé
44
eux ambitions maîtresses : trouver le secret de l’
homme
et celui du cosmos. La foi dans un Dieu personnel dont le commandemen
45
chistes ou collectivistes, l’idéal directeur de l’
homme
à la fois libre et responsable. L’Incarnation de Dieu dans l’espace e
46
ieu dans l’espace et le temps, dans le corps d’un
homme
à telle date, atteste aux yeux de l’esprit la signification et la réa
47
ion des enfants de lumière21. Et c’est pourquoi l’
homme
d’Occident poursuit la science même quand il en oublie l’impulsion pr
48
dous n’est pas le logos. Elle donne pouvoir sur l’
homme
, mais aussi sur les dieux. Le logos est recteur d’action ; au contrai
49
aire, le mantra, formule sacrée, sert à libérer l’
homme
de la Maya et de ses pouvoirs éphémères. Loin de s’incarner, elle dis
50
même mouvement sur la totale responsabilité de l’
homme
qui pèche et sur l’éternelle prescience et décision de Dieu quant au
51
d’être actives : ce sont celles qui importent à l’
homme
, parce qu’elles relèvent de sa foi, de son action ou de son sentiment
52
ltération de sens, s’agissant de définitions de l’
homme
et de son rôle parmi les autres hommes, peut entraîner des guerres et
53
itions de l’homme et de son rôle parmi les autres
hommes
, peut entraîner des guerres et des révolutions, par le seul fait qu’e
54
ambitieux, de soldats, de matelots égyptiens et d’
hommes
de main, rôde autour de l’église où siège le concile, attendant l’occ
55
ée la notion dont descendent nos conceptions de l’
homme
. En apparence, il ne s’agit, lors de Nicée, que d’un iota 23, en réa
56
culièrement de celle du Christ, vrai Dieu et vrai
homme
à la fois. Le problème était le suivant : comment nommer les relation
57
lations intradivines et les relations de Dieu à l’
homme
révélées par la venue du Christ, Dieu qui est le Père en tant que Cré
58
le masque de l’acteur, puis son rôle, et de là, l’
homme
lui-même en tant que doté de droits dans la cité : le citoyen. Tout h
59
ue doté de droits dans la cité : le citoyen. Tout
homme
est un individu, du simple fait qu’il est un corps distinct, mais il
60
lité où ce même mot désignera le rôle social de l’
homme
, autant que sa dignité métaphysique ? Que ce transfert ait bien eu li
61
t, on perdrait la plus belle occasion de situer l’
homme
occidental au carrefour hasardeux dont je parlais plus haut : carrefo
62
poque des conciles œcuméniques. Apport grec. — L’
homme
se détache du corps magique en lequel se mêlaient sans fin ni formes
63
rdres, il est à tous égards celui qui définit — l’
homme
du Verbe et de l’épithète, « la mesure de toutes choses », dira Prota
64
— Il se résume dans le terme viril de citoyen. L’
homme
ne tient plus sa dignité unique de quelque essence indestructible, ma
65
onversion — révolution individuelle — libère tout
homme
, noble ou esclave, des liens sacrés de la caste ou du clan ; en même
66
la même vocation qui lui fait découvrir dans tout
homme
son prochain. Ce paradoxe vécu en vertu de la foi reproduit, dans le
67
en va pas ainsi du spirituel et du charnel dans l’
homme
pécheur ; ni de la liberté et du service dans l’homme converti. Ces a
68
e pécheur ; ni de la liberté et du service dans l’
homme
converti. Ces antinomies, en effet, ne sauraient être résolues qu’en
69
gir dans ce monde, elle reste un don de Dieu et l’
homme
n’en dispose pas. ⁂ Posons maintenant que le But de toute l’histoire
70
s supposer universels, garant du sort de tous les
hommes
qui leur rendent le culte civique. Dès lors, les « liturgies » de la
71
s des limites comme des fidélités, vont laisser l’
homme
désemparé, étranger à soi-même dans une cité trop vaste. Du vide soci
72
les castes qui reparaissent achèvent d’enfermer l’
homme
dans sa fonction sociale25. Que pourrait exiger maintenant ce vide de
73
onnées générales du problème de la communauté des
hommes
en Occident peuvent être résumées en termes analogues, qu’il s’agisse
74
point de la spirale ascendante où l’angoisse de l’
homme
isolé, soumis au-delà de ses forces à la contradiction des idéaux qu’
75
l’est dans sa voix.) En d’autres termes : quand l’
homme
en est au point de ne demander plus rien d’autre qu’un principe de co
76
donner un sens à sa vie engagée dans le monde des
hommes
, le communisme dit Parti, le christianisme dit Église. Le Parti est u
77
foi n’a jamais cessé d’être le vrai recours de l’
homme
contre la loi, fût-elle sanctionnée par le pape. C’est pourquoi le ch
78
s connu le passage de l’esclave au serf, puis à l’
homme
libre, le mouvement communal et les Cortès, l’ordre de Saint-François
79
que et divin, Jésus-Christ, les deux termes, vrai
homme
et vrai Dieu ? Le résultat de ce débat fondamental fut la notion de P
80
tradictoires. J’en donnerai cinq exemples. Chaque
homme
est à la fois distinct, unique, mais lié à un corps social, à des sem
81
ima d’un roi idéalement consciencieux (ou de tout
homme
qui serait entièrement absorbé par son rôle civique) ne laisse plus d
82
assumée par la foi, au prix de ce changement de l’
homme
lui-même que le christianisme appelle la conversion. De même l’antino
83
reflète, ou mieux se projette, dans tout ce que l’
homme
occidental pense ou fait. Notre passion de la diversité et notre pass
84
l’individualisme étant la tendance insulaire de l’
homme
, le collectivisme, sa tendance totalitaire, le premier semble exalter
85
gnose n’a cessé d’inquiéter le cœur sauvage de l’
homme
enfermé dans les liens d’un mariage de raison avec l’orthodoxie. Quan
86
eligieuse du phénomène et de son mythe. On voit l’
homme
et la femme entrer dans la passion comme ils entreraient en religion.
87
comme n’étant pas du monde — n’est pas donnée à l’
homme
pour son plaisir : elle le saisit comme une grâce exigeante, et le re
88
éifié n’est pas le Dieu d’Amour. Il n’élit pas un
homme
pour le sauver, mais pour l’exalter vers sa perte. Il ne lui donne pa
89
n fou, qui mime le saut de la foi, ne jette pas l’
homme
dans son salut vivant ni dans un martyre salutaire, mais dans la cata
90
à la classe ; l’exigence de la liberté pour tout
homme
, quel que soit son rang ; le conflit de ces deux exigences, qui est l
91
tis créait un type nouveau de relations entre les
hommes
. Elle instituait un nouvel ordre qui bientôt prendrait la relève de l
92
L’Église, en effet, se fondait sur la réalité des
hommes
transformés par la foi. Elle n’avait pas pour but de convertir la soc
93
’imaginent qu’il en résultera nécessairement un «
homme
nouveau » plus libre ou plus heureux. Si l’on veut rendre compte à la
94
ble, ont abouti à renforcer la tyrannie soit d’un
homme
, soit d’une classe, et toujours de l’État. Adoptant les valeurs de la
95
e toute la personnalité dont il tend à priver les
hommes
réels, comment va-t-il se comporter dans le monde ? L’idéal primitif
96
incapable d’animer l’existence tout entière de l’
homme
. « L’orgueil national est loin de la vie quotidienne », remarque Simo
97
de guerre. Cette rhétorique émeut des millions d’
hommes
, qui en oublient du même coup leurs rudiments d’histoire. J’ai dit qu
98
ritable transcende. Elles mesurent la dérive de l’
homme
occidental quand il cesse de marcher à l’étoile. Elles illustrent tro
99
ent et allumé sa soif inextinguible. Mais quand l’
homme
en vient à sentir qu’il ne pourra jamais atteindre au but final s’il
100
chouer dans la durée. Devant l’impossible défi, l’
homme
dit : c’est trop pour moi, mais je ne saurais plus vivre et ressentir
101
s à la vertu. Le Dieu du christianisme a laissé l’
homme
libre de pécher ou de croire au pardon. L’homme se révolte alors cont
102
l’homme libre de pécher ou de croire au pardon. L’
homme
se révolte alors contre cette liberté radicale et vertigineuse, au no
103
(Origine et sens de l’Histoire, p. 79.) 38. Tout
homme
est mon frère, quoi qu’il fasse ou pense, si je suis chrétien. Tout c
104
e, au xviie siècle, crut pouvoir la préciser : l’
homme
avait été créé en 4004 avant J.-C., le 23 octobre, à 9 heures du mati
105
ges de Dieu, c’est-à-dire depuis la création de l’
homme
, il ne s’est écoulé que six ou huit-mille ans. » Cuvier partage ces v
106
pendant, vers 1950, nul ne peut plus douter que l’
homme
existe depuis environ cent-mille ans. Aux toutes dernières nouvelles
107
s sont-ils donc nés et morts depuis qu’il y a des
hommes
sur cette planète ? Si un démographe génial pouvait nous dire demain
108
r la mort. Mais c’est bien à partir de là que les
hommes
touchés par le message évangélique ont découvert le temps irréversibl
109
insi l’Histoire, conscience nouvelle du temps des
hommes
, est née de la même rupture des grands rythmes cosmiques et des fatal
110
’histoire Mais il reste à mieux voir comment l’
homme
, délivré des « religions » par la foi, trouve alors le courage except
111
yclique et de l’éternel retour, c’est parce que l’
homme
a peur du temps. Voilà le fait fondamental. Car le temps est lié à la
112
ée de sens. Contre le malheur et son absurdité, l’
homme
n’a d’autre recours que d’attribuer un sens à ce qu’il subit sans l’a
113
olue nouveauté, ni par conséquent de scandale. (L’
homme
d’aujourd’hui, qui croit qu’il ne croit plus à rien, mime encore ce m
114
chétype. Cette rupture du Cercle cosmique livre l’
homme
à l’imprévisible, c’est-à-dire à la grâce de Dieu, mais aussi à la li
115
e le temps a été vaincu au matin de Pâques, que l’
homme
ne lui appartient que par la chair (étant au monde mais non du monde)
116
le temps dans sa réalité. Sans la Résurrection, l’
homme
n’aurait pas la preuve d’une existence qui échappe au temps et à la m
117
gaard. Or la foi n’est jamais parfaite, et dans l’
homme
converti persiste « le vieil homme ». Son mouvement naturel sera de c
118
ite, et dans l’homme converti persiste « le vieil
homme
». Son mouvement naturel sera de chercher et d’inventer contre le tem
119
ne voilé : il y a l’Histoire de Dieu et celle des
hommes
, et si la première intervient dans la seconde par des actes libres, e
120
ssé durant l’intermède médiéval, l’état civil des
hommes
et des actions humaines n’a cessé de se préciser, tandis que la Fin e
121
nse pas en droit — contre l’idée occidentale de l’
homme
. L’importance apparente des collectivités, des civilisations, des pé
122
ue », ainsi configuré, devient aussi distant de l’
homme
concret que Brahma d’un paria sans voie. Et l’Histoire dans l’esprit
123
ociale, de l’action d’un pays ou de l’option d’un
homme
, il n’est donc plus question de demander si c’est « vrai ». C’est « d
124
it saint Paul. Mais l’Histoire absolue veut que l’
homme
tout entier soit uniquement du monde : elle le coupe de l’Esprit. Ce
125
ion de l’action personnelle. Rien d’étonnant si l’
homme
, dès qu’il croit cette Histoire, se découvre impuissant devant elle e
126
fet, par la seule conviction que la vocation d’un
homme
peut être plus vraie que la règle — d’où les martyrs des premiers tem
127
venture. Devant le risque béant, soudain total, l’
homme
qui n’a pas de foi cède au vertige. Sa dernière résistance à l’angois
128
s Dieu… Le christianisme est la « religion » de l’
homme
moderne et de l’homme historique, de celui qui a découvert simultaném
129
me est la « religion » de l’homme moderne et de l’
homme
historique, de celui qui a découvert simultanément la liberté personn
130
s’imposait avec une bien plus grande urgence à l’
homme
moderne, pour qui l’histoire existe comme telle et non comme répétiti
131
xiste comme telle et non comme répétition, qu’à l’
homme
des cultures archaïques et traditionnelles, qui pour se défendre de l
132
hrétien du mot (= pour Dieu tout est possible), l’
homme
détaché de l’horizon des archétypes et de la répétition ne peut plus
133
lle condition humaine. Toute autre situation de l’
homme
moderne, à la limite, conduit au désespoir. 42. La première socié
134
rte (à très peu de régions près, bien cernées), l’
homme
s’y sent à l’étroit et se met aussitôt à calculer l’exploration possi
135
le symbole était la croix, et prédisait « que des
hommes
blancs semblables à lui viendraient un jour de l’Est, par la mer » et
136
aissant le passage des options fondamentales de l’
homme
à son action concrète dans l’histoire : c’est l’aventure absurde et m
137
hrétienne, les voici revenus à l’œuvre en un seul
homme
, dans cet Ulysse au cœur chrétien, d’origine juive, qui sera fondateu
138
biographe, l’évêque Bartolomé de las Casas, « cet
homme
illustre voulut s’appeler Colón… mû par la volonté divine qui l’avait
139
voix très compatissante qui me disait : Oh, sot,
homme
lent à croire et à servir ton Dieu, le Dieu de tous ! Qu’a-t-il fait
140
qu’on appellera divines : fabulation du cœur de l’
homme
, irrépressible, mais qui peut lui faire prendre pour la voix de la fo
141
e Nouveau Monde. Le centre du monde est dans l’
homme
Jamais Colón n’a su ce qu’il avait trouvé, et que c’était un Nouve
142
écouverte : « Il fallait qu’une ère commence où l’
homme
explorerait la surface de la planète, puis sonderait ses profondeurs,
143
fini qui est dans le microcosme. Il fallait que l’
homme
découvre l’homme, pour mieux se connaître ; que les Cannibales créent
144
le microcosme. Il fallait que l’homme découvre l’
homme
, pour mieux se connaître ; que les Cannibales créent Caliban dans le
145
Rousseau et lui fassent chanter les mérites de l’
homme
naturel et préparer la Révolution française, les droits de l’homme et
146
e la découverte des Autres et de l’invention d’un
homme
nouveau ! Tout cela, bien sûr, reste ambigu, comme l’idée même du Pro
147
ratie. Ainsi l’espace ouvert ajoute aux âges de l’
homme
, comme la mesure du temps calculée sur les astres a permis la navigat
148
t celle-ci nous ramène enfin à la découverte de l’
homme
. Ces enchaînements lointains rattachent l’ethnographie et l’anthropol
149
mieux à dire que : « l’Inde et le Cathay » ? Tout
homme
de peu de foi se rassure par un système, ou fait un Plan. Mais projet
150
lus que dans l’erreur ou dans l’échec. Quant à l’
homme
de la foi, nous le trouvons en marche comme Abraham qui partit sans s
151
Jésus-Christ est à la foi « vrai Dieu » et « vrai
homme
» en une seule et même Personne, et si cette Personne à son tour est
152
t de beaucoup. Au couple d’opposés vrai Dieu-vrai
homme
correspondent d’une manière immédiate, terme à terme, la transcendanc
153
elles ? Il est bien vrai que le but dernier de l’
homme
est de connaître Dieu, mais Dieu lui-même s’est rendu connaissable da
154
ie, dans cette existence toute charnelle 57 que l’
homme
doit se convertir ; c’est « ici-bas », sans évasion possible, qu’est
155
t à la gloire des enfants de Dieu. » Voici donc l’
homme
chargé d’une mission cosmique, armé par elle pour affronter un monde
156
t attestée par Dieu, et qui attend son salut de l’
homme
sauvé. Il est très important que Kepler ait écrit : « Les œuvres de D
157
cède d’une confiance intuitive dans l’accord de l’
homme
et du monde — accord réalisé une fois en Jésus-Christ, et promis au c
158
ter Job par des pensées spécieuses. Il exige de l’
homme
un savoir qui cependant paraît sans cesse se tourner en réquisitoire
159
irituellement analphabètes pour la plupart61, les
hommes
de science du xixe siècle durent se sentir d’autant plus libres de s
160
d’ailleurs fondées dans l’erreur. Mais comme cet
homme
moyen serait fort incapable de vérifier les faits affirmés par la sci
161
ns cesse au non-manifesté66. À ce cycle infini, l’
homme
oppose sa Question. Nulle réponse, nul refus de répondre, et nulle in
162
issable. C’est le nom de l’absence de Dieu pour l’
homme
. L’infini et l’omniprésence, l’ordre et son principe immuable, la pre
163
ristologie éveille l’attente et l’exigence dans l’
homme
naturel. 57. Rappelons que « la chair » selon saint Paul n’est pas s
164
aul n’est pas seulement le corps physique, mais l’
homme
naturel tout entier, le complexe indissociable corps-intellect-âme vo
165
orthodoxe, et s’est développée contre lui. 61. L’
homme
de science moyen du xixe siècle est moins hostile qu’indifférent au
166
spectaculaire du machinisme pur, opérant loin des
hommes
par une délégation prolongée mais souveraine de leurs pouvoirs sur la
167
fois répétées contre la « mise en esclavage de l’
homme
par la machine » ne trahissent-elles pas plus d’angoisse devant la li
168
us d’angoisse devant la liberté vertigineuse de l’
homme
que devant les limitations que la machine lui ferait subir ? Résulten
169
ergson. On dénonce la « dépersonnalisation » de l’
homme
qui serait liée à la production en série. On prédit le règne des robo
170
nd), contre les forces impersonnelles qui nient l’
homme
et sa dignité, et qui menacent de stériliser ses facultés les plus hu
171
ment. Mais remontons au paléolithique. Pourquoi l’
homme
fabrique-t-il des outils ? Autant de réponses que de conceptions de l
172
tils ? Autant de réponses que de conceptions de l’
homme
. Les uns décrivent l’homo faber comme répondant au défi de la Nature
173
décisions de sa pensée. D’autres prétendent que l’
homme
n’était poussé que par l’envie d’améliorer son sort ou d’amasser plus
174
ie « économique » ou utilitaire suppose un type d’
homme
peu connu ou ignoré jusqu’au xixe siècle : le type d’homme qui préci
175
connu ou ignoré jusqu’au xixe siècle : le type d’
homme
qui précisément rédigea nos manuels scolaires, et qui n’a jamais rien
176
er et Schubart, on nous a représenté une espèce d’
homme
de proie qui se jette sur la Nature pour la soumettre à sa « volonté
177
reflétant le goût du temps plus que la réalité. L’
homme
primitif — qui vit encore en chacun de nous — a-t-il vraiment rêvé de
178
omme « naturel » précisément. Quand l’esprit de l’
homme
entre en jeu, ce n’est pas pour attaquer cette Nature animée d’intent
179
s choses un peu plus fortes ou plus solides que l’
homme
, et qui le mettent en mesure de jouer sa partie en compensant les fai
180
c’est le système des conventions sacrées entre l’
homme
et les forces naturelles. Ce n’est donc pas des « lois » de la Nature
181
rme majorité des inventions, jusqu’à notre ère. L’
homme
crée des outils parce qu’il joue avec les démons cachés dans le feu o
182
Nature. Jusqu’ici, la Nature demeure l’Objet de l’
homme
, son vis-à-vis et son miroir. Il ne sait pas encore qu’il n’y voit qu
183
ments d’une civilisation naissante permettent à l’
homme
de mettre une sorte de distance entre la Nature et sa vie — cette dis
184
la mort. Bientôt, les plus spirituels d’entre les
hommes
concevront Dieu comme semblable à leur Bien : il sera bon, juste, par
185
épuré », c’est-à-dire en fait un dualisme. Car l’
homme
est conçu désormais comme une âme enfermée dans un corps. Il ne sera
186
réprouvée par l’hostilité des plus « purs », les
hommes
moins spirituels pourront se donner licence d’exercer leurs arts et l
187
r, pour la première fois dans l’Histoire. Déjà, l’
homme
dispose des moyens de maîtriser plusieurs des aspects de « l’inhumani
188
orels (transports rapides, télécommunications). L’
homme
n’est pas encore, il s’en faut, au terme parfait de l’entreprise, mai
189
urd’hui comme leur dû. Que veulent en général les
hommes
occidentaux ? La santé, un meilleur salaire, une meilleure protection
190
it du tout. On n’a pas inventé l’auto parce que l’
homme
en avait besoin, mais c’est l’inverse ! Cependant, l’existence d’inno
191
étique (au sens premier du terme) et qui est de l’
homme
en général. Mais quelque chose d’unique se produisit en Europe aux dé
192
er certains de ses résultats, il fallait d’autres
hommes
que les meilleurs savants, et surtout une autre visée que celle qui o
193
d œuvre d’une transfiguration de la matière par l’
homme
, lui-même démiurge délégué par Dieu73. La filiation des alchimistes a
194
ion de la puissance (non sur la Nature mais sur l’
homme
) l’ont aveuglée quant aux moyens. Et quant aux fins : la technique de
195
fins : la technique devait contribuer à libérer l’
homme
du travail, c’est-à-dire de la peine requise par les besoins de sa su
196
mesure pas les valeurs spirituelles, ni ce que l’
homme
perd en les tuant en lui. Historiquement, le paradoxe éclate si l’on
197
lle humiliation de voir, en face de la machine, l’
homme
tombé si bas ! Le cœur se serre quand on parcourt ces maisons fées où
198
es, ont l’air de penser, de vouloir, tandis que l’
homme
, faible et pâle, est l’humble serviteur de ces géants d’acier… J’admi
199
e pas voir en même temps ces pitoyables visages d’
hommes
, ces jeunes filles fanées, ces enfants tordus et bouffis. » La bourge
200
re qui représente le Mal, mais c’est l’œuvre de l’
homme
, l’implacable Technique, personnifiée et mythifiée, qui nous domine e
201
le. La Nature doit être sauvée, par le moyen de l’
homme
sauvé, ayant été soumise à la corruption non de son gré, mais à cause
202
à cause du péché76. Il s’ensuit que l’effort de l’
homme
pour la soumettre aux volontés humaines sera bon, s’il fait partie de
203
ra bon, s’il fait partie de l’effort divin dans l’
homme
; très mauvais, s’il procède de notre orgueil. Le mal n’est pas dans
204
eil. Le mal n’est pas dans les choses mais dans l’
homme
. Il est lié à notre liberté. Il tient à notre condition, comme l’enve
205
imaginer, dès lors, que la technique, créée par l’
homme
, puisse acquérir une existence indépendante ? Son mal provient de not
206
nguer. 1° L’idée chrétienne que le mal est dans l’
homme
, et que la Nature est innocente, leur fait craindre que la technique
207
ire du mal plutôt que du bien, tout en séparant l’
homme
des rythmes naturels, considérés sous leur seul aspect régulateur. Pe
208
e d’une sorte d’intrinsèque capacité de nuire à l’
homme
. Retour à la magie77. Cette double confusion me paraît rendre compte
209
objet. Ce qui est horriblement dangereux, c’est l’
homme
. C’est lui qui a fait la Bombe et qui se prépare à l’employer. Le con
210
e de vous-même. Erreur sur la belle voiture. Cet
homme
, dit-on, est un esclave de sa voiture. Voyez les soins dont il l’ento
211
’un « monde sans âme », mais dans le fait que des
hommes
ne sont plus que les « compléments vivants d’un mécanisme mort ». Or,
212
responsable. Ce n’est pas la machine qui rend un
homme
esclave : ce sont certains comportements que d’autres hommes imposent
213
ave : ce sont certains comportements que d’autres
hommes
imposent à l’ouvrier, moins pour lui rendre aisé le maniement de sa m
214
rendement calculé. C’est alors du rendement que l’
homme
est esclave, quel que soit le régime qui l’exige, capitaliste ou comm
215
C’est son système, non la machine, qui asservit l’
homme
. Mais Taylor a créé ce système selon les conceptions matérialistes de
216
système selon les conceptions matérialistes de l’
homme
, issues du siècle des Lumières. Incriminez ces conceptions, non la te
217
non la technique. Erreur sur les inventions. « L’
homme
volant » de Vinci devait semer de la neige sur les villes accablées p
218
serait une invention du diable : elle priverait l’
homme
de sa liberté, voulue par Dieu. Le vrai problème La grande plai
219
lés. La technique a plus fait pour rapprocher les
hommes
de la nature que les théories naturistes, maudissant la technique. La
220
omesse effarante : le loisir. La technocratie. L’
homme
qui cesse de sentir et de vouloir les buts derniers de son existence,
221
ger véritable ; non pas elle, il est vrai, mais l’
homme
qui parle ainsi. Ernst Jünger a bien vu que la technique tend alors v
222
r elle-même, mais bien par un certain usage que l’
homme
en fait. D’où l’idée, répandue dans les élites, qu’un peu plus de tec
223
turels soit atteint. La technique a multiplié les
hommes
dont elle augmentait les besoins. Il peut sembler que plus on la déve
224
alisme87. Beaucoup d’esprits légers s’imaginent l’
homme
comme une sorte de ballon qui ne demande qu’à « s’élever » dès qu’il
225
pour avoir partagé un même repas rituel avec les
hommes
. 70. Les automates du xviiie siècle sont pur jeu. Ils sont pourtant
226
alyse, aux yeux de laquelle le mal qui est dans l’
homme
peut être « ramené » à des inadaptations éthico-sociales. Ce qui ne f
227
est certain. Les guerres du siècle ont tué plus d’
hommes
que toutes les autres guerres de notre Histoire, mais l’humanité s’es
228
ne peut arrêter la marche du Progrès », conclut l’
homme
de la rue, et il se trompe. Car il n’y a pas progrès du simple fait q
229
urd’hui, la Russie soviétique offre ou impose à l’
homme
des masses plus de sécurité et beaucoup moins de problèmes que nos li
230
’une manière assez simple. Prenons l’exemple de l’
homme
chrétien. Il peut lire dans les Écritures « qu’il n’y a pas un juste,
231
être séparé de la Vérité vivante, et que tous les
hommes
sont pécheurs. Il cherche donc. Il cherche à se rapprocher de la Véri
232
par sa certitude. Prenons ensuite l’exemple de l’
homme
scientifique. Celui-ci lit l’histoire des sciences. Elle lui fait voi
233
e reproche, à leurs yeux rédhibitoire, d’être des
hommes
« qui ont cessé de chercher » et « qui se croient les détenteurs de l
234
en soi : simplement, il se refuse à croire qu’un
homme
puisse vraiment y accéder. (L’Hindou le croit.) S’il est tenté de s’e
235
u même et de l’autre, du prochain et de soi, de l’
homme
et de quelque chose ou de Quelqu’un qui transcende l’homme : tout amo
236
de quelque chose ou de Quelqu’un qui transcende l’
homme
: tout amour est paradoxal. Et si l’on essaie d’échapper à ce paradox
237
Il y a progrès quand le défi s’élargit, forçant l’
homme
à se poser des questions et à prendre des décisions d’une portée touj
238
Il y a risque, au sens où je l’entends, lorsque l’
homme
se trouve en présence d’options toujours plus signifiantes, exigeant
239
ffaire de foi, de sensibilité au spirituel dans l’
homme
; et plus généralement, de sympathie humaine. Il faut beaucoup aimer
240
nnel, de l’élargissement ambigu des pouvoirs de l’
homme
sur lui-même et sur le cosmos où il existe, bien qu’il soit propremen
241
qu’en loisirs, au lieu de réinvestir la peine des
hommes
en vue de profits insensés. Mais ceci nous rejette au problème généra
242
accordée (non par décision d’un parti) soit à un
homme
soit au régime. Car l’homme ou le régime auxquels on fait confiance s
243
d’un parti) soit à un homme soit au régime. Car l’
homme
ou le régime auxquels on fait confiance se sentent responsables et le
244
re que l’électeur juge moins sur les faits et les
hommes
que sur la base d’à priori traditionnels, et dans un sentiment de méf
245
exigeant et apaisant que le christianisme pour l’
homme
et l’âme individuelle. Il ne s’accommode pas de l’opposition, vie du
246
verselle. Il n’a jamais cessé d’offrir à tous les
hommes
, quelle que soit leur race ou leur classe, ou leur degré d’évolution,
247
ibilité de se convertir à lui et de devenir des «
hommes
nouveaux ». Il doit donc gagner à long terme — bien qu’un tel pronost
248
vues humaines. (En fait, il a « gagné » dès que l’
homme
y croit, depuis 2000 ans à jamais, pour chacun et pour tous, contre p
249
s’accorder : par la guerre bien souvent puisque l’
homme
n’est pas bon, mais vers la paix quand l’accord s’établit par l’échan
250
é en leur temps : « Point de culture tant que des
hommes
ont faim ! » il n’y aurait pas de civilisation. Nous serions sans moy
251
est pas l’affaire des experts commerciaux, ni des
hommes
politiques, ni même des sociologues. Le dialogue vrai ne saurait donc
252
ajoute sans transition : « Lorsque des millions d’
hommes
en Orient n’ont rien à manger, parler d’humanisme et de l’évolution d
253
ler d’humanisme et de l’évolution de l’idéal de l’
homme
n’est qu’une caricature ; il faut prendre des mesures efficaces pour
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toutes les formes d’adoration que peut imaginer l’
homme
devant Dieu. Tous les chemins mènent à Dieu, dit en somme la Bhagavad
255
mémoire anticipée des choses à venir ; comme si l’
homme
était en puissance de tout ce qu’il peut imaginer ; comme si la vérit
256
r ce que nous rêvons qu’elle est, et cela seul. L’
homme
est défini par ses rêves qui, bien plus que l’action, façonnent son r