1 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Note liminaire
1 s la définissent ou la nient. Car toute idée de l’ homme est une idée de l’amour. Cette succession pourra surprendre. Des tran
2 temps) n’enferment pas toute la réalité, ni de l’ homme occidental, ni de l’homme en général. Marx et Freud partageaient malg
3 ute la réalité, ni de l’homme occidental, ni de l’ homme en général. Marx et Freud partageaient malgré tout avec la société qu
4 rsonne, qui sont les deux réalités que ces grands hommes avaient été contraints par leur système, à la fois efficace et fermé,
2 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — L’amour et la personne dans le monde christianisé
5 e le Nouveau Testament révèle au cœur de tous les hommes , et d’une manière radicalement nouvelle : « Dieu est Amour », répète
6 a personne. — Les relations qu’il définit entre l’ homme et « son » Dieu sont personnelles. Dieu est personnel. La Trinité est
7  Jésus-Christ étant à la fois « vrai Dieu et vrai homme  » selon le Credo. D’où suit immédiatement que tout homme converti, re
8 selon le Credo. D’où suit immédiatement que tout homme converti, recréé par l’Amour divin, va devenir, dans l’imitation de J
9 amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’ homme puisse aimer Dieu et tout d’abord en être aimé, il faut que Dieu soit
10 soit personnel et qu’il soit « tout autre » que l’ homme . Et enfin pour que l’homme puisse s’aimer lui-même, il faut qu’il y a
11 t « tout autre » que l’homme. Et enfin pour que l’ homme puisse s’aimer lui-même, il faut qu’il y ait en lui dualité entre l’h
12 -même, il faut qu’il y ait en lui dualité entre l’ homme naturel et l’homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l’Amou
13 l y ait en lui dualité entre l’homme naturel et l’ homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l’Amour. Cet appel est sa
14 hair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’ homme (corps, âme, intellect) dans sa réalité, naturelle et déchue. Dans la
15 l’incontinence : « Je pense qu’il est bon pour l’ homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, qu
3 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — Naissance de l’érotisme occidental
16 el, libertin ou matrimonial), toute attitude de l’ homme devant l’amour, correspond, qu’on le sache ou non, à une attitude spi
4 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — Présence des mythes et leurs pouvoirs dans divers ordres
17 es platoniciennes éternellement préexistantes à l’ homme , des lois cosmiques, ni des catégories de l’Esprit ; mais sont-ils au
18 ies de l’Esprit ; mais sont-ils aussi vieux que l’ homme et que les circuits de son cerveau, ou bien sont-ils seulement des pr
5 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — Invasion de l’érotisme au xxe siècle
19 mmoralité ; enfin, ce sont certaines notions de l’ homme , qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute sanction
20 et du style qui les définit ; sur la notion de l’ homme qu’elles impliquent et supposent, nolens volens. Prendre conscience d
6 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — Soulèvement des puissances animiques
21 signe. Je n’ignore pas le fait démographique, un homme au mètre carré d’ici quatre-cents ans, si toute l’humanité continue d
22 et peut-être agit-elle déjà sur l’inconscient des hommes et des femmes d’aujourd’hui ; mais le phénomène qui nous occupe est a
23 i aurait sa vie à elle, et qui exercerait sur les hommes un pouvoir comparable à l’action de la Lune sur l’océan et dans le co
24 ubissent les effets. Prenez un Européen cultivé —  homme ou femme — formé par la morale bourgeoise, d’ailleurs croyant ou non,
25 seulement étudiée, mais justifiée ! Comment notre homme distinguerait-il, dans tout cela, autre chose qu’une immense dépravat
7 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — Pour une mythanalyse de la culture
26 ou non à certaines conceptions fondamentales de l’ homme définies par les grandes religions, par leurs métaphysiques, et par l
27 de les traiter de la manière dont il convient à l’ homme de traiter la Nature : on ne saurait lui commander qu’en obéissant d’
8 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Nouvelles métamorphoses de Tristan
28 ’intitule « Le dernier amant ». Et l’héroïne de L’ Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’elle-même e
29 au jour où Lolita s’échappe, séduite par un autre homme d’âge mûr qu’Humbert tuera. À 17 ans, mariée depuis peu avec un jeune
30 de grandir dans une civilisation qui autorise un homme de 25 ans à courtiser une fille de 16 ans, mais non pas une fille de
31 directe serait contre nature, répondit Ulrich. L’ homme qui en serait capable engagerait la créature, désarmée et inachevée e
32 ros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’ homme vers l’ange, et le devoir d’aimer les autres, fondement de toute soci
33 pour l’un des chapitres non terminés, ajoute : L’ homme qui tend à Dieu, selon Adler, est celui qui est privé de sens communa
34 utions de la vie sexuelle », et veulent aider les hommes à être mariés, et néanmoins contents. L’homme et la femme n’y sont pl
35 es hommes à être mariés, et néanmoins contents. L’ homme et la femme n’y sont plus que « porteurs de germe mâle ou femelle » o
36 l’incomparable naissance de l’esprit, celle que l’ homme connaît dans l’invention d’une pensée… Dans ces nuits-là, le Moi ne r
37 e monde est fugace, fluide : fais ce que veux… Un homme ne va jamais si loin que lorsqu’il ne sait pas où il va… Ils étaient
38 autre des sentiments et obsessions que bien peu d’ hommes et moins encore de femmes ont pu vivre aux États-Unis ; l’un raillant
39 ion demeure mal vu, mais n’en fascine que mieux l’ homme et la femme du xxe siècle américain, nonobstant les progrès de l’édu
40 n beau livre et parce que son auteur est resté un homme libre. Il est normal que l’URSS, au lieu de l’interpréter comme un ho
41 e. Comment comprendre cette démarche, venant d’un homme qu’on ne peut soupçonner de lâcheté ? Le peuple russe condamne Paster
42 oman, je me disais : — Tout se passe comme si cet homme était retenu dans son pays par une passion secrète et sans doute inte
43 e clandestine, interdite, enlevée à Tristan par l’ homme qui symbolise le Pouvoir régnant, — la fuite dans la forêt, le second
44 deux avaient la même aversion pour tout ce que l’ homme contemporain a de fatalement typique, pour son enthousiasme de comman
45 res interdits vraiment redoutables, aux yeux de l’ homme du xxe siècle, que ceux que la Science et l’Hygiène pourraient faire
46 20. Der Mann ohne Eigenschaften, c’est-à-dire l’ Homme sans caractères propres, ou mieux, sans particularités : c’est à peu
47 on française de Philippe Jaccottet s’intitule : L’ Homme sans qualités. 21. Ailleurs, Musil revient sur ce thème : « Un parte
9 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Deux princes danois. Kierkegaard et Hamlet
48 es et d’honneurs, un fin lettré, un humaniste, un homme comblé des biens de ce monde. L’appeler témoin de la vérité, c’était
49 e cet article : Un témoin de la vérité, c’est un homme dont la vie est, du commencement à la fin, familière avec toute espèc
50 t dans le monde. Un témoin de la vérité, c’est un homme qui témoigne dans le dénuement, dans la misère, dans l’abaissement et
51 s la misère, dans l’abaissement et l’humiliation, homme méconnu, haï, détesté, insulté, outragé, bafoué ; c’est un homme qui
52 haï, détesté, insulté, outragé, bafoué ; c’est un homme qui est flagellé, torturé, traîné de prison en prison, et puis enfin
53 , mais à l’existence même d’une vocation reçue. L’ homme , en effet, qui reçoit vocation, se trouve jeté dans une incertitude i
54 re secrète ou l’esprit qui a parlé ? » En fait, l’ homme de la vocation se trouve plongé dans une double incertitude et dans u
55 éprouvée ni de raisonnement qui puisse l’aider. L’ homme engage son action et parie tout sur quelque chose qui lui demeure mys
10 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Don Juan
56 cte de Mozart. Non, ce n’est pas l’animal, mais l’ homme , et non d’avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez le
57 te inconstance forcenée ? Alors Don Juan serait l’ homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La nouvea
58 crit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’ homme de plaisir qui parle ainsi. La volupté du vrai sensuel commence au-de
59 olies femmes peuvent exercer sur presque tous les hommes , n’évoque pas une idée de santé. Mais dans cette furie insolente, dan
60 ituels ? Don Juan serait par exemple le type de l’ homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manifester ce
61 tendez : s’il possède vraiment. Don Juan serait l’ homme qui ne peut pas aimer, parce qu’aimer c’est d’abord choisir, et pour
62 ’esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent ou tombent dans le doute à la première séduction d’une hyp
63 choses à une amie : « J’ai connu, me dit-elle, un homme marié avec lequel ayant été coquette en vain, il me dit en me quittan
11 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Dialectique des mythes I. Méditation au carrefour fabuleux
64 is la ruine absolue de tout.30 Certes, le Jeune Homme d’In Vino Veritas, qui n’a jamais encore aimé, a beau jeu de faire éc
65 la différence qualitative infinie entre Dieu et l’ homme  », qui fait des relations entre l’homme et Dieu un amour essentiellem
66 Dieu et l’homme », qui fait des relations entre l’ homme et Dieu un amour essentiellement malheureux. Cet amour serait même im
67 un saut. Toute communication directe de Dieu à l’ homme tuerait l’homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvoir d’appropriat
68 communication directe de Dieu à l’homme tuerait l’ homme , c’est-à-dire tuerait en lui son pouvoir d’appropriation subjective e
69 la communication indirecte, voilée, rejoignant l’ homme là où il existe, dans sa finitude, et lui parlant la langue qu’il ent
70 t à déceler aucun sens vérifiable. En effet, tout homme pensant dispose d’un système, plus ou moins « original » mais toujour
71 tielle. Mais voici que cette décision échappe à l’ homme , donc à l’éthique temporelle et autonome : La décision n’est pas pou
72 et autonome : La décision n’est pas pouvoir de l’ homme , de son courage, ni de son habileté… mais elle est un point de départ
73 ns l’agent privilégié du progrès spirituel de « l’ homme supérieur » — toutefois à condition de n’être pas « heureux » : Grâc
74 « heureux » : Grâce à une jeune fille, bien des hommes sont devenus des génies, beaucoup des héros, beaucoup des poètes, bea
75 mme porte en elle a éveillé l’enthousiasme chez l’ homme , à cette femme qui l’a ainsi enthousiasmé, il aurait dû pourtant s’un
76 c’est dans un rapport négatif que la femme rend l’ homme productif dans l’idéalité. Ainsi comprise, la femme entraîne vers la
77 étien), dont le commandement est d’aimer tous les hommes , sans distinction, non par sympathie élective toujours égoïste et « c
78 tégorie kierkegaardienne par excellence désigne l’ homme isolé par l’esprit, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». Et l’o
79 e à son tour que l’expression de l’esprit en tout homme . Seul donc celui qui s’est connu et accepté en tant qu’esprit, celui
80 ent !) et s’approfondit. Il est la signature de l’ homme spirituel, distingué dans la foule anonyme, séquestré par sa vocation
81 Nietzsche « une conception surhumaine qui élève l’ homme . » Mais combien plus précisément kierkegaardienne tant par l’esprit q
82 umanité antique tiraient leur force du fait que l’ homme se trouvait à côté de l’homme et qu’aucune femme ne pouvait élever la
83 force du fait que l’homme se trouvait à côté de l’ homme et qu’aucune femme ne pouvait élever la prétention d’être pour l’homm
84 mme ne pouvait élever la prétention d’être pour l’ homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet un
85 nse que c’est par la femme aimée de passion que l’ homme s’élève, à condition cependant qu’il ne l’épouse pas. Dans ses moment
86 e attribuée aux chevaliers-poètes provençaux, ces hommes magnifiques et ingénieux du gai saber à qui l’Europe est redevable de
87 it à deux possibilités ou puissances rivales en l’ homme  : l’érotisme sexuel et l’amour. Or, ni la passion érotique d’un Byron
88 e, et dont les signes annoncent et expliquent à l’ homme fait sa vie et ses combats.41 » Et voici les relations entre le myth
89 t-ce peut-être parce que la barbarie rendrait les hommes plus malheureux qu’ils ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares de tous
90 tion d’une femme qu’il veut séduire : « Ah ciel ! Homme , qui es-tu ? » le Don Juan de Tirso de Molina répond : « Qui je suis 
91 an de Tirso de Molina répond : « Qui je suis ? Un homme sans nom. » Cet homme sans nom, sans passé ni lendemain, c’est l’un d
92 répond : « Qui je suis ? Un homme sans nom. » Cet homme sans nom, sans passé ni lendemain, c’est l’un de ces cavaliers sortis
93 a nuit, sous le masque, hors la loi ou sacré, « l’ homme sans nom » vient d’ailleurs comme un ange, passe, étreint, dit le mot
94 e bonheur, la liberté, l’amour. La durée. — Tout homme qui obtient ce qu’il désire, ou qui va l’obtenir, veut la durée : rie
95 sont guère que revendications déterminées dans l’ homme par son « emploi » social ou son éthique utilitaire. N’y a-t-il donc
96 s le défi du Libertin à tout ce que le commun des hommes tient pour vrai, nécessaire et sacré ? Lorsque les croisés se heurtè
97 mpie, n’est pas démon, ne provoque ni Dieu ni les hommes . Il n’est pas révolutionnaire, et n’est pas non plus grand seigneur.
98 ’Occident . 50. L’Amour et l’Occident 51. L’ homme politique opportuniste et joueur relève du type donjuanesque. À l’aut
99 na Anna ait cédé à Don Juan, prenant (ou non) « l’ homme inconnu » pour son fiancé, à la faveur de l’obscurité. Mais c’est Don
12 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Dialectique des mythes II. Les deux âmes d’André Gide
100 c’est leur manière « de s’offusquer du désir de l’ homme . » Plusieurs, mariées, lui ont confié « qu’elles tenaient la libido d
101 -rimés. « Car j’y excelle ! » annonça-t-il. Peu d’ hommes m’ont donné l’impression que le problème religieux existait dans leur
102 et son mystère. Peu d’instinct religieux chez cet homme , alors que le christianisme, l’Église et l’Évangile furent ses consta
103 u, sans mystique ni mystère ? Ne serait-il pas un homme tout à fait plat, réduit à quelques partis pris éthiques ? Ce débat n
104 utait de l’existence de Dieu. Mais il croyait à l’ homme individuel, et cette croyance est née de la synthèse du christianisme
105 rouve ces discussions sur la croyance ou non d’un homme célèbre, multipliées et prolongées après sa mort dans notre siècle. E
106 ire : « Je ne crois pas ! » quand l’État contre l’ homme invoquera les nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sa
107 uite perpétuelle de Don Juan ! Ici l’artiste et l’ homme se confondent, dans la même impatience des « redites », car c’est ain
108 — quand un seul suffit bien au malheur d’un seul homme ou à la passion d’un personnage romanesque. Dans quelle mesure peut-o
109 la même tradition : mais quand son père mourut —  homme libéral et bon, et par bien des traits de caractère moins « viril »,
110 tionnelle des gnostiques et même de saint Paul, l’ homme consiste en un corps physique, un corps psychique, un corps mental ou
13 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — Rudolf Kassner et la grandeur humaine
111 notre xviie siècle se devait de ne pas poser). L’ homme antique peut atteindre la grandeur parce qu’il possède la mesure au s
112 élémentaire, définie par la loi, par son astre. L’ homme chrétien au contraire, l’homme qui doit être surpassé, vit dans la dé
113 , par son astre. L’homme chrétien au contraire, l’ homme qui doit être surpassé, vit dans la démesure, et lorsqu’il « veut pre
114 res et incohérence. Que l’on considère en effet l’ homme moderne, l’homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de loi
115 e. Que l’on considère en effet l’homme moderne, l’ homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de loi interne et de ten
116 nous stimuler, mais ne nous détermine jamais… Cet homme indiscret est distrait, et sa distraction vient de l’intérieur… Il ne
117 d’illustrer. Ainsi, selon Kierkegaard, le premier homme qui s’avisa de défendre la religion mériterait-il d’être appelé Judas
118 je crois bien que Kassner est à peu près le seul homme que j’aie connu dont je ne puisse imaginer qu’il ait dit ou écrit une
119 llent son ton de voix), tout en lui, l’œuvre et l’ homme , évoquait la présence d’une maîtrise achevée, comme infaillible. D’où
120 on zen, la question dernière, peut-être, pour les hommes auxquels la Langue a été donnée. C’est cette question que le 23e des
121 est le But à l’infini. Le but, la flèche et l’ homme Kassner avait sans doute pris connaissance du zen par le fameux pe
122 dra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’est l’ homme .91 Relisons maintenant Herrigel, ce philosophe allemand qui est al
123 ndividu et le sens final92. J’en reviens donc à l’ homme que j’essaie de décrire par le biais d’une vision particulière que j’
124 vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’ homme à sa vision, à l’infini ; donc du « pouvoir de transformer » par exce
125 es sur les mots Alleinheit (état d’isolement de l’ homme spirituel, de l’Individu kierkegaardien) et All-Einheit (unité tout-e
14 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — La personne, l’ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient
126 évitable, pour mal engagé qu’il soit, porte sur l’ homme et sa définition. S’il est vrai que l’Orient nie le moi, qui est une
127 gie et de la philosophie, et toujours opposée à l’ homme naturel, animal plus ou moins raisonnable et simple exemplaire de l’e
128 e de l’espèce. Pour saint Paul, le vrai moi est l’ homme nouveau, « appelé » par un Dieu personnel, donc créé par une vocation
129 et il ne tombe pas sous le sens comme le « vieil homme  », puisque sa vie « nouvelle » est à la fois dans le monde et hors du
130 rinitaire : il s’appliquera de mieux en mieux à l’ homme nouveau, à l’ens sibi suscité par l’esprit dans l’individu naturel. P
131  objectives » l’opposition paulinienne des « deux hommes en moi » : le naturel tyrannisant (et tyrannisé par la loi) et le spi
132 e et qui lui dit : — Je suis toi-même ! Mais si l’ homme sur la Terre a maltraité son moi, au lieu de la Fravarti, c’est une a
133 sme véritable, ne demande pas d’abord ce qu’est l’ homme , mais qui es-tu ? Toute réalité dernière est personnelle. Le vrai moi
134 ntre le moi « phénoménal », c’est-à-dire contre l’ homme naturel, exemplaire animal transitoire et « aveugle », enveloppe obsc
135 même pour le bouddhisme originel. Qu’est-ce que l’ homme  ? Un ensemble transitoire d’agrégats matériels et de formations menta
136 l’amour est le premier moteur non seulement de l’ homme mais du monde, c’est son action qui configure l’idée du moi que nous
137 de l’énergie. « C’est l’amour dominant qui fait l’ homme … L’homme est absolument tel qu’est l’amour dominant de sa vie : selon
138 gie. « C’est l’amour dominant qui fait l’homme… L’ homme est absolument tel qu’est l’amour dominant de sa vie : selon (cet amo
139 a forme de son amour.107 » Les trois notions de l’ homme que l’on vient d’évoquer nous apparaissent alors comme autant de modè
140 es trois partent d’une dualité sans laquelle ni l’ homme ni l’amour ne seraient même concevables. Il ne s’agit ici ni du duali
141 rincipes préexistants ; ni tout à fait des « deux hommes en moi » dont la lutte fait gémir saint Paul ; mais, préalablement à
142 ’école chrétienne Dans une vue chrétienne de l’ homme , l’amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le vrai mo
143 t pas son plein sens. Dans l’amour de soi-même, l’ homme naturel s’ouvre à l’action du vrai moi spirituel et se laisse transfo
144 s sa tri-unité, que l’amour spirituel crée dans l’ homme la personne. Si la plus haute valeur de l’Occident chrétien n’est pas
145 une fuite hors du moi naturel. Désormais le vieil homme est jugé : n’ayant pu l’entraîner avec elle vers son bien et l’animer
146 déisme et les soufis ont proposé des notions de l’ homme et de l’amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme transpos
147 france du désir est pour un instant apaisée… et l’ homme perçoit dans le plaisir sa propre nature essentielle, qui est la joie
148 … Ce n’est pas le plaisir mais le désir qui lie l’ homme et qui est un obstacle à son progrès spirituel.120 » Et encore : « Ce
149 car en accomplissant l’action sans attachement, l’ homme obtient le but suprême. (III, 19.) Notre propre devoir, si humble qu’
150 xpansion, de l’atome élusif, des corps vivants, l’ homme d’Occident ne cherche pas seulement à dévoiler ses lois secrètes, mai
151 que fidèle, c’est son corps même, et l’enfer de l’ homme sans foi ni connaissance c’est également son corps même. » (Cit. par
15 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — L’amour même
152 ) Le moi posé, quelle est la voie de l’amour en l’ homme  ? L’expérience méditée — et que j’espère banale (au sens propre), dan
153 apparition. Ils se mêleront et combineront dans l’ homme achevé. 1. La vision intuitive. — Cette forme de l’amour est l’acte
154 part des adultes ont cessé de le sentir ; mais un homme qui se connaît bien et les femmes surtout savent cela : une certaine
155 ignifier l’amour, c’est parce qu’elle est, chez l’ homme , autre chose que l’instinct. Dans la mesure où, sans perdre l’instinc
156 élève l’érotique au niveau de signification où l’ homme spirituel doit atteindre avec l’ensemble de ses facultés.) La sexuali
157 s quatre fonctions coexistent dans la vie de tout homme normal, mais l’une, en général, est dominante, plus fortement actuali
158 é, ce vertige accompagne en silence la pensée des hommes d’aujourd’hui et leur action. Le miracle est qu’il y ait des formes !
16 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — L’amour selon les évangiles
159 , et dirent, pour l’éprouver : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque ? Il répondit : N’avez-
160 us pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’ homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père e
161 homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’ homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux
162 t plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’ homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint (Matt., XIX, 3-6). Vous avez a
163 iples lui dirent : Si telle est la condition de l’ homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer, sauf pour cause d’in
164 leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes  ; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume
165 parfum. Le pharisien se dit en lui-même : Si cet homme était un prophète, il connaîtrait de quelle espèce est la femme qui l
166 nt de fréquenter de préférence ; or ce sont les «  hommes de mœurs impures » que saint Paul ordonne à ses disciples non seuleme
17 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Misère et grandeur de saint Paul
167 fonder une Église, pour imposer une doctrine de l’ homme , et pour épurer sans relâche ses petits groupes de militants locaux,
168 u judaïque, et tentés par la gnose naissante. Les hommes étant ce qu’ils sont, lâches et vulgaires, facilement entraînés « à t
169 te ou sinon, « c’est comme si elle était rasée… L’ homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image de la gloire de
170 e de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’ homme . En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’h
171 ue la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’ homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquo
172 n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’ homme … C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête u
173 torité dont elle dépend ». C’est une honte pour l’ homme de porter de longs cheveux, mais une gloire pour la femme, « parce qu
18 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Post-scriptum
174 e de grandeur, comparative. Près de 3 milliards d’ hommes vivent aujourd’hui. Ils seront 6 milliards en l’an 2000. S’ils devaie
175 nt de 7 milliards d’hectares, il y aurait donc un homme tous les dix mètres vers l’an 2260. Puis un homme par mètre carré ver
176 homme tous les dix mètres vers l’an 2260. Puis un homme par mètre carré vers 2400. Moins de cent ans plus tard, ils se touche
177 elles le mariage a été institué : … pour amener l’ homme à se contenter d’une seule femme, et pour nous donner des enfants : m
178 s yogis professent que le spasme sexuel, pour les hommes , en raison de la perte de liqueur séminale, est un des principaux fac