1 1963, L’Opportunité chrétienne. Préface
1 és fécondes, successives ou simultanées, avec des hommes que par ailleurs tout semblait opposer sans recours : de Karl Barth à
2 e. Faute de pouvoir établir le dialogue entre ces hommes extrêmes qui me touchent de si près mais qui demeurent convaincus qu’
3 le dois sans nul doute à Karl Barth. Toutefois, l’ homme ne vit pas de discipline, mais de vérité assimilée. Éviter, dénoncer
4 helle des réalités de la vie courante. De même un homme peut découvrir dans l’orthodoxie qui l’éduque l’infime défaut, juste
5 tait réservée pour lui seul. Je ne crois pas à l’ homme en général, der Mensch comme dit l’allemand, l’homo latin, auquel a c
6 toutes avec un Dieu qui ne change pas. Il y a des hommes , et qui évoluent beaucoup. Il y a eu, il y aura des hommes pour qui t
7 t qui évoluent beaucoup. Il y a eu, il y aura des hommes pour qui toutes les catégories de pensée dans lesquelles opèrent la d
8 ou n’existeront plus. Il y a eu et il y aura des hommes ne connaissant ni le « pain quotidien » ni le vin, ni les graines et
9 araît-il) qu’il vit et meurt et pense un peu, « l’ homme  » a tellement changé — et ses conceptions de base — qu’on ne peut aff
10 province, à un simple canton de l’évolution de l’ homme dans l’espace et le temps. Qu’on ne tire pas de cet argument un refus
11 us de conclure hic et nunc sur les relations de l’ homme présent et de l’Esprit, ou des spéculations fondées dans un avenir en
2 1963, L’Opportunité chrétienne. Première partie. L’opportunité chrétienne dans un monde sécularisé — 1. Une fausse nouvelle : « Dieu est mort »
12 ande si la mort de Dieu n’entraîne pas celle de l’ homme , — pensée difficile à comprendre. De jeunes romanciers s’autorisent d
13 iminuerait ou supprimerait la responsabilité de l’ homme . Si telle est bien sa position, l’on en déduit nécessairement qu’aux
14 diable existent, car alors la responsabilité de l’ homme en pâtirait. Nous sommes donc en présence d’une morale fanatique, c’e
15 ement la responsabilité — cependant réelle — de l’ homme . Il suffit pour que Sartre décrète que Dieu n’existe pas, et bien plu
16 de la responsabilité ? D’une volonté d’affirmer l’ homme et ses pouvoirs, répondrait-il. Et c’est d’une manière analogue que M
17 sche : comme une proclamation de l’avènement de l’ homme . Ceci couvre une étrange équivoque. En effet, Sartre ne prend pas le
18 s bien à celui de démiurge ; non pas au sens d’un homme , mais bien d’un dieu. Ce dernier trait est capital. On sent qu’il tra
19 onçant que Dieu est mort nous dit seulement que l’ homme doit refuser Dieu tel que Sartre l’imagine : gênant pour l’homme. Il
20 ser Dieu tel que Sartre l’imagine : gênant pour l’ homme . Il n’en résulte pas que Dieu ait cessé d’exister, d’aider l’homme ou
21 sulte pas que Dieu ait cessé d’exister, d’aider l’ homme ou de le juger. Et dans le fait, numériquement, il n’y a jamais eu da
22 ment, il n’y a jamais eu dans l’Histoire autant d’ hommes qu’aujourd’hui pour affirmer qu’ils croient leur Dieu vivant. (Cf. le
23 la révélation inverse que nous apportent ces deux hommes  ? Nous sommes en pleine absurdité. La crédibilité de la nouvelle est
24 e et de l’islam, le Dieu qui s’intéresse à chaque homme (et même à chaque passereau dit l’Évangile), et cela dans le détail i
25 ’échelle. Cette vermine fugitive que représente l’ homme sur la terre, atome d’un système solaire, atome lui-même d’une galaxi
26 de chaque vie, dès que le regard se tourne vers l’ homme , vers un homme bien déterminé, vers « moi », et le voit de plus en pl
27 dès que le regard se tourne vers l’homme, vers un homme bien déterminé, vers « moi », et le voit de plus en plus près, dans l
28 out cas une réalité pour l’écrasante majorité des hommes vivants. b. Texte initialement paru en français (« Une fausse nouvel
3 1963, L’Opportunité chrétienne. Première partie. L’opportunité chrétienne dans un monde sécularisé — 2. Sécularisme
29 s richesses spirituelles du christianisme par des hommes ou par des groupes d’hommes qui ne croient plus au christianisme. L’a
30 christianisme par des hommes ou par des groupes d’ hommes qui ne croient plus au christianisme. L’attitude, c’est celle de la t
31 rée pour les forces et pour l’information d’aucun homme existant de nos jours. En cependant chacun de nous se voit bien forcé
32 otre foi. Elle peut être un mal si elle prive les hommes du sens du mystère, du sens des correspondances naturelles et du sens
33 estimer qu’il y a un progrès dans le fait que les hommes d’aujourd’hui sont moins tentés de confondre le christianisme avec te
34 a transcendance, donc de Dieu dans sa royautéj. L’ homme est devenu le seul but de l’homme, la vie le seul but de la vie, et l
35 sa royautéj. L’homme est devenu le seul but de l’ homme , la vie le seul but de la vie, et le temps le seul but du temps. Il e
36 me dans sa description de la condition humaine. L’ homme , dit-elle, est responsable de ce qu’il est. L’homme choisit m dans l’
37 mme, dit-elle, est responsable de ce qu’il est. L’ homme choisit m dans l’angoisse, parce que ses choix éthiques engagent tout
38 e ses choix éthiques engagent toute l’humanité. L’ homme , si Dieu n’existe pas, est entièrement délaissé, c’est-à-dire abandon
39 -à-dire abandonné au risque total de son choix. L’ homme enfin n’est pas ce qu’il se rêve, ni ce qu’il se sent, mais ce qu’il
40 e à s’y méprendre à la conception chrétienne de l’ homme plongé dans le monde du péché, d’un péché qui existait avant lui mais
41 se résumer dans ce titre de Pascal : Misère de l’ homme sans Dieu. » À quoi il me répondit : « D’accord mais avec cette seule
42 oujours plus efficace et réaliste des choix que l’ homme doit faire, des risques qu’il doit assumer. Je ne vais pas entreprend
43 la transcendance change tout dans l’attitude de l’ homme . L’existentialisme est à cet égard un cas privilégié. En effet, il us
44 rkegaard. Ce mot définit à leurs yeux l’état de l’ homme qui choisit en toute liberté, mais qui engage par son choix l’humanit
45 nité entière. C’est angoissant, en effet, car cet homme est responsable de ce qu’il décide et pourtant il ne peut décider qu’
46 chrétien ressemble extérieurement à celle de cet homme athée. En effet, le chrétien doit choisir lui aussi ; il engage lui a
47 e en Dieu, intacte et souveraine. Tandis que si l’ homme athée choisit mal, alors tout est faux, sans recours. « Nous sommes s
48 n plus d’ordres donnés. Ainsi la description de l’ homme athée que nous donne la philosophie séculariste est à la fois exacte
49 bouche, les proportions du corps, mais non pas l’ homme , la personne, celui qu’une vocation met en question et somme de répon
50 voir les résultats concrets de cette notion de l’ homme sans Dieu, de l’homme privé de la notion de transcendance. La politiq
51 ncrets de cette notion de l’homme sans Dieu, de l’ homme privé de la notion de transcendance. La politique des régimes totalit
52 pouvoir, puisque ce but est le plus haut que les hommes puissent concevoir. Et une fois qu’ils seront au pouvoir, ils exigero
53 geront normalement l’obéissance absolue de tout l’ homme , puisqu’il n’y a rien de plus haut que l’État ou la nation, à quoi l’
54 en de plus haut que l’État ou la nation, à quoi l’ homme puisse recourir. Tant que les rois et les États se disaient encore ch
55 scendance, si l’ici-bas est toute la réalité de l’ homme , alors les totalitaires ont raison. Ils ont raison contre les objecti
56 ialistes nous donnent une description exacte de l’ homme sans Dieu, les totalitaires nous donnent une application exacte de la
57 religieuse » à ces manifestations. Je traite ces hommes de collaborationnistes. Car après avoir flatté le siècle, par toute l
58 le dissonance qui ait jamais percé le tympan d’un homme , chrétien ou non. Le dilemme Voici donc le dilemme qui se pose
59 ’adorer Dieu mais d’informer et de convaincre des hommes , peut revêtir deux formes, l’une positive, l’autre indirecte. La form
60 es questions, celles qui portent sur le tout de l’ homme et de son destin. Pour conclure, je voudrais donner une illustration
61 dans l’histoire, les premiers régimes limitant l’ homme totalement à ce siècle et à l’ici-bas, sont apparus presque en même t
62 i-bas. Je parle de la bombe atomique. À peine les hommes avaient-ils décrété l’autonomie totale de cette Terre et la mort de D
63 la destruction totale de la Terre et la mort de l’ homme . À peine avaient-ils dit : nous ne croyons qu’à ce monde-ci, voilà qu
64 nous détruire en une seconde. Ainsi se pose, à l’ homme d’aujourd’hui, d’une manière imprévue et simpliste, l’alternative d’u
4 1963, L’Opportunité chrétienne. Première partie. L’opportunité chrétienne dans un monde sécularisé — 3. L’opportunité chrétienne
65 hez, les protestants, à un moralisme centré sur l’ homme . Tout tranquillement, et pour sauver leur corps, les Églises renonçai
66 es mystiques qui n’auront l’air de rien ; par des hommes dont on dira qu’ils exagèrent, qu’ils rêvent, qu’ils n’ont pas le sen
5 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 4. La responsabilité culturelle de l’Église
67 ’entend Rome). L’Évangile nous apprend que chaque homme est susceptible de recevoir une vocation, un appel spécial qui le dis
68 n personnelle ou un régime social qui dépouille l’ homme de la liberté d’obéir à sa vocation sont incompatibles avec le christ
69 espect de la vocation, et qu’il n’assure à chaque homme (et à chaque groupe ou entité collective) la liberté de réaliser cett
70 end au sérieux le fait de la vocation divine d’un homme ou d’un organisme collectif condamnera tout système qui, mécaniquemen
71 condamnera tout système économique qui fait de l’ homme le jouet des intérêts de l’État, d’un trust, de la production matérie
72 ve. Elles cesseront de s’identifier aux yeux de l’ homme de la rue à une certaine classe sociale, à un ordre établi, ou à la r
73 onalisme, autarchie spirituelle. La vocation d’un homme ou d’un groupe est à la fois distinction et intégration. Ces deux élé
6 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 5. Un langage commun
74 utions plus conformes à la notion chrétienne de l’ homme  ; d’autre part, par un souci d’action sur l’Église même, qui amènerai
75 aroisses. Quelques « communautés » de femmes ou d’ hommes ce sont créées à la campagne. J’en connais trois en Suisse et une en
76 ible que celui des bombes atomiques. À Babel, les hommes se divisèrent parce qu’ils se mirent à parler des langues différentes
77 rdre public librement accepté : la situation de l’ homme qui communie devrait être considérée comme le vrai fondement de toute
78 il que l’intellect s’interdirait trop aisément. L’ homme qui discute se voit réduit à la nécessité mineure mais immédiate d’av
7 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 6. Vocation et destin d’Israël
79 Israël Un prophète, a écrit Karl Barth, est un homme sans biographie. « Er steht und fallt mit seiner Mission », c’est-à-d
80 le plus décisif, à vues humaines, s’agissant d’un homme appelé au ministère de la Parole. Ce qui est vrai du prophète l’est a
81 rophétique. Ce qui est vrai de la biographie d’un homme que l’Éternel choisit n’est pas moins vrai de l’histoire profane des
82 aux dieux, rassurants parce que « faits de main d’ homme  »… Mais sans relâche, des prophètes reviennent pour railler durement
83 ste. C’est l’idolâtrie qui consiste à soumettre l’ homme à la « lettre » d’une législation divine, mais dont l’homme s’est emp
84 « lettre » d’une législation divine, mais dont l’ homme s’est emparé, et dont il fait sa chose, oubliant son Auteur. C’est al
85 liant son Auteur. C’est alors que la lettre tue l’ homme , au lieu de le secourir en incarnant l’esprit. Et c’est à cette ultim
86 ieu.11 Une culture pauvre, mais fidèle Un homme du xixe siècle ne peut, me semble-t-il, qu’éprouver une sorte d’effr
87 st tolérée que « la seule chose nécessaire ? » L’ homme qui a une vocation n’est pas bon à autre chose. Israël portait dans s
88 ent sont les moyens les plus élémentaires que les hommes ont de commercer : l’écriture, la parole et l’action, — la tradition,
89 e la nature et de la société dans les, mains de l’ homme responsable, et dont l’esprit connaît un but auquel il dédie toutes s
90 ation est-elle donc « amissible » ? Le refus de l’ homme serait-il donc capable de modifier un arrêt éternel, alors que Dieu p
91 un arrêt éternel, alors que Dieu prédestine tout homme dès avant sa naissance et ses œuvres ? Ce problème n’est pas gratuit 
8 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 7. Théologie et littérature
92 vain, qu’il en parle en théologien, et non pas en homme cultivé, en moraliste ou en artiste. Nonobstant ces réserves préalabl
93 esure entre le croyant et le lecteur dans un même homme . Ceci dit, j’en reviens à mon propos, qui était de soulever une quest
9 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 8. La mission de l’artiste
94 espectable, qui intéresse les femmes plus que les hommes , qui est l’affaire de certains spécialistes, qui permet de fuir penda
95 ux dieu, ou un mot, n’ont pas de mission. Seul un homme peut en recevoir une. Ensuite, j’ai quelque doute sur l’adjectif « cr
96 ’époque moderne. Je ne suis pas sûr du tout que l’ homme soit capable de créer, au vrai sens de ce terme, c’est-à-dire de prod
97 crée » des formes. Personne ne peut prouver qu’un homme crée quelque chose, puisque personne ne connaît la totalité des chose
98 i, quelle est la mission — s’ils en ont une — des hommes qui composent des livres, des tableaux, des partitions, des statues,
99 . Demandons-nous quelle différence il y a entre l’ homme qui fait un poème, une partition de musique, un tableau, une façade,
100 artition de musique, un tableau, une façade, et l’ homme qui fait une machine, une équation, une loi, un soulier, un produit c
101 tils. On ne peut pas se passer d’un rasoir, dit l’ homme moderne, mais on peut à la rigueur — et même sans beaucoup de rigueur
102 ’art ne répond pas au désir le plus puissant de l’ homme moderne ; que ce dernier pourrait donc s’en passer, qu’il n’en a vrai
103 onc modifier toute l’attitude, l’orientation de l’ homme moderne… (avant de se mettre à distribuer des reproductions de Van Go
104 que se distingue-t-elle des autres activités de l’ homme  ? J’avancerai la réponse que voici : à la différence de tout autre pr
105 , celle qui porte la plus loin la méditation de l’ homme sur son destin et sur l’ordre des choses. Et l’on dira durable l’œuvr
106 sincérité voire la naïveté. Je mets en fait qu’un homme saisi par le besoin de s’exprimer, ou d’exprimer quelque chose au moy
107 quent l’ordre du monde ou les lois du destin de l’ homme  ; édifient ou révèlent des structures dans les sensations, l’imaginat
108 uvre de Bach, par exemple, crée de l’ordre dans l’ homme , évoque l’ordre du monde, rend ses lois sensibles et même aimables. M
109 reur des choses privées de sens et contées par un homme ivre — je pense à certaines parties de l’œuvre d’un Joyce, au Waste L
110 ntérieurement, un ouvrage extérieur à lui-même, l’ homme imite symboliquement l’acte du Créateur formant le monde et formant A
111 te au monde quoi que ce soit qui n’y était pas. L’ homme ne peut que ré-arranger ce que Dieu a créé ex nihilo. Mais dans l’amo
112 l’esprit des structures objectives du réel ? Et l’ homme qui reçoit une vocation vit dans ce doute jusqu’à l’angoisse parfois.
113 l’Autre ? Telle est la situation que crée dans l’ homme l’intervention du Saint-Esprit. Encore une fois, je n’entends ici que
10 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 9. La crise moderne du mariage
114 , les modes, les buts et la durée de l’union d’un homme et d’une femme en un couple fondant une famille. Cette éventualité n’
115 veté, exprime exactement la situation présente. L’ homme moderne, et surtout en Amérique, ne conçoit simplement pas d’autre ra
116 et cela signifie que nous épousons la femme ou l’ homme que nous aimons, pour cela seul, advienne que pourra. La seule chose
117 e (pattern) très particulier de relations entre l’ homme et la femme. Pour faire voir à quel point ce pattern de relation est
118 presque tous les romans d’amour en Occident : un homme , une femme, et un obstacle entre eux, interdisant et nourrissant tout
119 e, signe de chasteté. Quel est le rapport entre l’ homme et la femme, dans cette passion ? C’est un rapport essentiellement im
120 à-dire bien tangiblement une vie à elle, oblige l’ homme à la considérer comme un être réel et autonome, avec lequel il devra
121 mêle. La Rochefoucauld se demandait : « Combien d’ hommes seraient amoureux s’ils n’avaient pas entendu parler d’amour ? » Nous
122 d’amour ? » Nous pouvons nous demander combien d’ hommes auront encore l’idée de tomber amoureux quand on ne leur en parlera p
123 ssionnant » au bonheur plat ; elle fait mourir un homme pour l’image d’une femme dont il n’est pas sûr qu’il l’aimerait s’il
124 place au seul réalisme dans les rapports entre l’ homme et la femme, il est probable que nos descendants s’ennuieront. Ils ép
11 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 10. Le défi du marxisme
125 primitif était de détruire l’État au profit de l’ homme concret, non sans avoir d’abord renforcé cet État jusqu’à l’extrême q
126 apparaît qu’une confrontation soit possible. L’ homme d’abord, ou le monde d’abord ? Le marxiste, tout comme le chrétien
127 marxiste, tout comme le chrétien, a reconnu que l’ homme n’existe pas isolément, qu’il est un être « en relation », qu’il est
128 sente n’a pas le droit de déterminer le tout de l’ homme , et ne le peut pas. Car elle est divisée contre elle-même, et fait de
129 r elle est divisée contre elle-même, et fait de l’ homme qui s’abandonne à elle un être antinomique, « divisé », et comme « al
130 r le marxiste, aussi bien que pour le chrétien, l’ homme ne pourra trouver sa plénitude et se « regagner totalement »24 qu’à l
131 ôtre éclate en ceci : que Paul veut transformer l’ homme d’abord — et le monde par lui — tandis que Marx veut transformer le m
132 ue Marx veut transformer le monde d’abord, — et l’ homme par lui. C’est sur le fait de cette opposition centrale qu’il importe
133 r attitude pratique, que la religion concerne « l’ homme intérieur » et rien que lui. C’était une « affaire privée » ; et Marx
134 e : il la sait trop profondément enracinée dans l’ homme pour être atteinte par une simple critique philosophique28. Or cette
135 n’est pas l’« esprit » qu’il veut sauver, mais l’ homme , que les spiritualistes abandonnent à un sort toujours plus inhumain.
136 ’il nous reste encore du temps, nous changerons l’ homme . D’ailleurs, peut-être suffit-il de changer le cadre matériel pour qu
137 défenseurs de l’esprit pur : l’erreur qui porte l’ homme à croire que la cause de tous ses malheurs est dans les choses, et no
138 la polémique d’une part, — et sa définition de l’ homme concret, purement social, d’autre part, l’ont amené à mettre l’accent
139 ans ce que le fascisme a de plus oppressif pour l’ homme et pour sa liberté. L’attitude chrétienne devant le « monde » O
140 à chaque instant à ce qui détermine le tout de l’ homme  : son origine, sa fin, et sa mission présente. Le chrétien sait qu’il
141 i l’a rejetée. Elle ne sauve que ceux d’entre les hommes qui refusent totalement ce monde et s’attendent totalement au Royaume
142 ’est aussi où apparaît leur erreur initiale sur l’ homme . Leur ignorance ou leur aveuglement quant au devoir, et au pouvoir, d
143 aveuglement quant au devoir, et au pouvoir, de l’ homme transformé par la foi. L’homme nouveau, selon l’Évangile, est un homm
144 t au pouvoir, de l’homme transformé par la foi. L’ homme nouveau, selon l’Évangile, est un homme qui a changé de sens. Il est
145 la foi. L’homme nouveau, selon l’Évangile, est un homme qui a changé de sens. Il est orienté autrement, comme l’indique le mo
146 injustice et au désordre, c’est par la faute de l’ homme , qui était son roi, et qui a trahi. Et tout péché individuel répète e
147 cette affirmation tout évidente. Non seulement l’ homme converti devient transformateur du monde — ou sinon il n’est pas conv
148 s, qui ne serait pas l’effet d’une conversion des hommes , ne doit être aux yeux du chrétien, qu’une réforme sans grande portée
149 dant l’Évangile est formel : « Que servirait à un homme de gagner le monde, s’il perdait son âme ? » Son âme, c’est-à-dire la
150 » comme le dirait un incroyant. Que servirait à l’ homme , tel que le voit le chrétien, de sauver sa vie matérielle et morale,
151 hé et ses effets dans le monde réel où vivent les hommes — où meurent les hommes. Reproches réciproques que s’adressent les
152 monde réel où vivent les hommes — où meurent les hommes . Reproches réciproques que s’adressent les chrétiens et les marxis
153 Telle étant donc la conception chrétienne de l’ homme , seul responsable du mal qui est dans le monde, on comprendra que l’é
154 l’ordre matériel, l’ordre des choses, et que les hommes ensuite deviendraient plus habiles à s’entendre et à vivre heureux ?
155 message nous est encore prêché. Il annonçait aux hommes non pas la haine et le cynisme — qui appartiennent à la forme du mond
156 e vivante et de son amour éternel. Il annonçait l’ homme changé. Trop beau tout cela ! Trop beau pour être vrai, dit le marxi
157 . (Chrétien, changé, je suis encore assez « vieil homme  » pour le comprendre.) Sur quoi repose cette transformation dont vous
158 eul, et que le « pain de vie » suffit à nourrir l’ homme  ! Peut-être suffit-il à vous nourrir, personnellement, mais ce n’est
159 irrévocable, aujourd’hui manifeste. Erreur sur l’ homme et sa mission cosmique. Erreur sur la personne — dans mon vocabulaire
160 changer le monde, le monde d’abord, et non pas l’ homme d’abord, et le monde par lui. Or une telle volonté ne peut conduire q
161 fet des conditions physiques et spirituelles de l’ homme en ce qu’elles ont d’irréductibles à toute détermination sociale ou h
162 re un paradis terrestre, le paradis temporel de l’ homme  ; le christianisme prépare un Royaume éternel, qui sera celui de Dieu
163 nomène de la « conversion » le fait bien voir. Un homme qui se convertit au christianisme, c’est un homme qui reçoit et qui s
164 homme qui se convertit au christianisme, c’est un homme qui reçoit et qui saisit la Révélation en Personne. Et du coup le Roy
165 . Et du coup le Royaume est au-dedans de lui. Cet homme n’est plus le maître de sa vie. Il est l’agent d’une vocation venue d
166 personne. Et alors, il attaque le monde ! Mais un homme qui se convertit au communisme ne se rattache pas à une Présence actu
167 ce finale du communisme, c’est la libération de l’ homme . Et moi je lui montre un homme libéré, tandis qu’il ne peut me montre
168 la libération de l’homme. Et moi je lui montre un homme libéré, tandis qu’il ne peut me montrer que quelques conditions préli
169 présentes, du fait qu’il croit que l’intérêt de l’ homme est seul en jeu — et de l’homme tel qu’il le conçoit, être social — s
170 ue l’intérêt de l’homme est seul en jeu — et de l’ homme tel qu’il le conçoit, être social — se verra fatalement neutralisé da
171 ité (comme en 1789 et en 1917), il faudrait que l’ homme soit délivré de son péché, « changé », sorti du plan, précisément, où
172 rétien et du marxiste Préparer le royaume de l’ homme , ou témoigner par des actes visibles en faveur du retour d’un Royaume
173 anifeste ici et maintenant et engage le tout de l’ homme  ; tandis que l’immanence de la croyance marxiste renvoie sans cesse l
174 beaucoup qui estiment que la transformation de l’ homme importe seule, puisqu’elle est, en effet, l’essentiel, et le but de t
175  : « On ne peut pas tout faire ! Quand beaucoup d’ hommes seront changés, beaucoup de problèmes se poseront autrement… » Je veu
176 aussi de la valeur de la communauté pour tous les hommes qui la composent. Ne fût-ce que pour cette seule raison — et j’en ai
177 me de Dieu » chrétien. 26. « Dans la pratique, l’ homme doit prouver la vérité de sa pensée, c’est-à-dire sa réalité et sa pu
178 mal dans la racine. Mais la racine, c’est pour l’ homme même » (Id., ibid.). C’est-à-dire l’homme concret, produit social sel
179 pour l’homme même » (Id., ibid.). C’est-à-dire l’ homme concret, produit social selon Marx, et non pas créature spirituelle e
180 de propriété, peut très bien être anéanti chez l’ homme par un régime communiste.) Que reste-t-il dans l’être humain d’absolu
181 aire résulte nécessairement d’une conception de l’ homme purement social, qui néglige la fonction spirituelle (créatrice), et
182 u recueil anglais, sir John Browning, est le même homme qui contraignit la Chine, sous la menace des canons, à s’ouvrir au co
183 ique marxiste. En vérité, il ne donne tort qu’à l’ homme , non à la foi dont l’homme refuse les ordres. 39. Je prends l’expres
184 l ne donne tort qu’à l’homme, non à la foi dont l’ homme refuse les ordres. 39. Je prends l’expression dans ce sens, qui n’es
185 paru en français : « Changer la vie ou changer l’ homme  ? », Le Communisme et les chrétiens, Paris, Plon, 1937, p. 203-233.
12 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 11. La baleine qui avait faim
186 e en généralbl, il paraît facile de répondre : un homme qui cherche, c’est qu’il n’est pas satisfait de ce qu’il a. Mais cett
187 e marque le but extrême de toute la recherche des hommes . La Baleine voulait l’absolu, le Tout, la réponse globale et définiti
188 e, non par leur être tout entier. Et le reste des hommes s’arrête en chemin, plus ou moins loin, cherchant selon les cas, qui
189 Ce qu’ils ont en commun, du fait même qu’ils sont hommes et non pas simples animaux, c’est le besoin profond de dépasser leur
190 urd’hui, la Russie soviétique offre ou impose à l’ homme des masses plus de sécurité et beaucoup moins de problèmes que nos li
191 ’une manière assez simple. Prenons l’exemple de l’ homme chrétien. Il peut lire dans les Écritures « qu’il n’y a pas un juste,
192 être séparé de la Vérité vivante, et que tous les hommes sont pécheurs. Il cherche donc. Il cherche à se rapprocher de la véri
193 par sa certitude. Prenons ensuite l’exemple de l’ homme scientifique. Celui-ci lit l’histoire des sciences. Elle lui fait voi
194 n inquiète de vérifier sans cesse le pouvoir de l’ homme sur la nature qui est à l’origine des expériences physiologiques, phy
195 e conduit donc, en fait, vers une libération de l’ homme . Mais cet homme libéré du travail, que va-t-il faire de ses loisirs,
196 en fait, vers une libération de l’homme. Mais cet homme libéré du travail, que va-t-il faire de ses loisirs, qui deviendront
197 e chez lui, les mains vides, je me dis ceci : cet homme tire sa puissance de la turbine, mais après tout ce n’est pas lui qui
198 e ne devait pas l’empêcher de se rendre utile aux hommes . Aussi dessina-t-il, à temps perdu, les plans d’une machine d’un type
13 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 12. Le mouvement œcuménique et le fédéralisme
199 ui jaillisse du tréfonds de sa foi créatrice. Les hommes qui ont fait l’histoire sont ceux qui avaient une vision passionnée d
200 ir un monument visible à la gloire de l’unité des hommes , conduisit à la division de leur langage. Il convient de laisser aux
201 r. S’il se soumet, il court le risque d’obéir aux hommes plutôt qu’à Dieu. S’il sort, c’est avec amertume, et l’Église qu’il f
202 venons d’esquisser enveloppent une doctrine de l’ homme . Au conflit qui oppose l’unité et la division dans le plan de l’Églis
203 ignale la naissance même de l’hellénisme. C’est l’ homme de la tribu qui se met à réfléchir « pour son compte », et qui, de ce
204 ir, il se prive de toute inspiration créatrice. L’ homme n’est plus qu’une fonction sociale, un « soldat politique », dirait-o
205 fs locaux, leurs hiérarchies, leurs assemblées. L’ homme qui se convertit et s’incorpore à l’un de ces groupes y trouve d’une
206 ait : la vocation qu’il a reçue de l’Éternel. Cet homme d’un type nouveau n’est pas l’individu grec, puisqu’il se soucie dava
207 philosophes chrétiens à désigner la réalité de l’ homme dans un monde christianisé. Car cet homme est, lui aussi, à la fois a
208 té de l’homme dans un monde christianisé. Car cet homme est, lui aussi, à la fois autonome et en relation. Ainsi, le mot pers
209 e même Dieu qui, par la vocation qu’il envoie à l’ homme , distingue cet homme de tous les autres et le remet en relations conc
210 la vocation qu’il envoie à l’homme, distingue cet homme de tous les autres et le remet en relations concrètes avec ses sembla
211 ls ne sont plus contradictoires. Ce qui libère un homme est aussi ce qui le rend responsable vis-à-vis d’autrui. En retour, c
212 on. Nous avons retrouvé, dans cette doctrine de l’ homme , les mêmes structures que dans la doctrine de l’Église universelle es
213 t et le soldat politique trop esclave. Elle est l’ homme intégral, dont les deux autres ne sont que des maladies. Dans le plan
214 groupe ; et l’individualisme, l’impérialisme d’un homme isolé. De même que l’État cesse d’être un vrai État dès qu’il se veut
215 n vrai État dès qu’il se veut souverain absolu, l’ homme cesse d’être un homme intégral dès qu’il absolutise sa liberté.) Le f
216 se veut souverain absolu, l’homme cesse d’être un homme intégral dès qu’il absolutise sa liberté.) Le fédéralisme part des gr
217 tite congrégation, on se connaît, on sait à quels hommes et à quels problèmes publics on a affaire. Si l’on se trouve en oppos
218 ur un ordre nouveau du monde. (La « religion de l’ homme  » que certains nous proposent est une contradiction dans les termes,
219 se construire dès maintenant. (La « religion de l’ homme  », ou du surhomme, est encore à créer, et le temps presse !) Chargées
14 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 13. La fin du pessimisme
220 s. Croire « encore » au progrès disqualifiait son homme , et l’idée s’empressa d’émigrer aux États-Unis et en URSS. Les penseu
221 France contre les robots, de la machine contre l’ homme , de l’homme contre l’humain, de la fin des illusions, de la fin de to
222 re les robots, de la machine contre l’homme, de l’ homme contre l’humain, de la fin des illusions, de la fin de tout. L’Anti-m
223 ns précédent, un asservissement sans recours de l’ homme aux puissances anonymes, la machine, la police et l’État. Orwell n’eu
224 nts naissaient dans les choux, et le langage d’un homme tel que Victor Hugo (sauf dans ses petits carnets intimes) restait pr
225 ès, j’en conviens, mais c’est la Nature, et non l’ homme , qui aurait ici le droit de se plaindre. Vous citez l’apprenti sorcie
226 al. Ce n’est pas elle qui est dangereuse, c’est l’ homme . Et les cerveaux électroniques (par métaphore) ne font rien qu’on ne
227 uls. Ce qui se déchaîne, encore une fois, c’est l’ homme . En vérité, les seuls humains que je connaisse qui aient eu le droit
228 thétique. Qu’est-ce qu’un robot ? Ce n’est pas un homme automatique, comme des millions de personnes le croient encore sur la
229 s et de la science-fiction. C’est encore moins un homme esclave de la machine. C’est une machine, ni plus ni moins, c’est un
230 machine, ni plus ni moins, c’est un outil, que l’ homme a conçu, justement, pour exécuter à sa place des travaux monotones, é
231 le problème de l’emploi du temps, qui se pose à l’ homme . Le problème de la liberté. Le problème du sens de nos vies… Je prop
15 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 14. Sur l’avenir du christianisme
232 nction de la religion, et sur la nature même de l’ homme . Car la fonction de la religion n’est pas de compenser nos maux ou de
233 ngue en cela des autres religions, est d’amener l’ homme à incarner la vérité : cette vérité transformant l’homme « par le ren
234 incarner la vérité : cette vérité transformant l’ homme « par le renouvellement de son entendement »47 l’amène ensuite à tran
235 nne devant le monde. D’autre part, la nature de l’ homme diffère de celle de l’animal en ce qu’il « ne vit pas de pain seuleme
236 une objurgation, c’est une simple constatation, l’ homme est ainsi : incapable d’être satisfait et de bien vivre quand ses bes
237 u genre humain, sous-alimenté mais en liberté.) L’ homme passe infiniment l’homme, disait Pascal, bien avant Nietzsche. La nat
238 enté mais en liberté.) L’homme passe infiniment l’ homme , disait Pascal, bien avant Nietzsche. La nature de l’homme est de dép
239 sait Pascal, bien avant Nietzsche. La nature de l’ homme est de dépasser la Nature. D’où je conclus qu’une religion qui aurait
240 tout cas pas le christianisme véritable, et que l’ homme qui se sentirait spirituellement « apaisé » par cette réussite matéri
241 » par cette réussite matérielle ne serait plus un homme véritable. On m’opposera sans doute les utopies de George Orwell et d
242 recherche permanente se voit totalement évacué, l’ homme n’étant plus qu’une sorte de bétail savant. Les utopies supposent, en
243 est impensable : si la technique triomphait de l’ homme , elle s’annulerait du même coup. Car plus elle s’approcherait de cett
244 re histoire — nous rassure quant aux chances de l’ homme contemporain. Il n’est plus, pour croire à ces fous, que quelques int
245 s les besoins religieux de l’immense majorité des hommes  ; si nous admettons au surplus que les loisirs accrus par la techniqu
246 ondre : le christianisme étant parole de Dieu aux hommes , son avenir ne dépend que de Dieu, et ne mérite pas de préoccuper l’É
247 star d’une armée de missionnaires, et amènent les hommes au baptême, voire à la foi : je dis seulement qu’ils orientent les él
248 uelle que soit la caste ou la tribu, pour que cet homme accepte du même coup la conception paulinienne ou évangélique de la s
249 yeux la seule règle concevable d’une société des hommes non seulement pacifique mais ouverte à l’action de l’Esprit de vérité
250 1957. En français : L’Aventure occidentale de l’ homme , Paris, Albin Michel, 1957. 52. C’est de la côte de Malabar christi