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tés et Pays suisses, par Gonzague de Reynold. Les
hommes
de ma génération et de celle qui l’a précédée doivent à Reynold la dé
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ntendue, dont le seul but avoué est d’assurer aux
hommes
plus de bien-être et d’avantages sociaux. En somme, à cette « démocra
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marche à la grâce de Dieu malgré la confusion des
hommes
, — et mieux qu’une autre, en fin de compte. Quant aux omissions très
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êt, les autres à un défaut de compétence. Je suis
homme
et, je l’avoue sans remords excessif mais non plus sans quelque impat
5
’on a sous les yeux la Suisse, ce nœud puissant d’
hommes
forts et de hautes montagnes inextricablement noué au milieu de l’Eur
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contempler la Suisse personnifiée dans son grand
homme
; eux capitaines et despotes, lui pâtre et libérateur. La rhétorique
7
rt le continent ; ils ont formé et transformé les
hommes
, modelé le visage de leurs pays ; mais déjà la plupart d’entre eux, e
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les Habsbourg. Bertold de Villingen, fils d’un «
homme
libre » du Brisgau, reçoit de l’empereur Henri IV le titre de duc de
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qui prouvent jusqu’à quel point les efforts de l’
homme
peuvent triompher de la nature. Le chemin, qui a quatre lieues depuis
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ges impériaux, soudain, sont confondus en un seul
homme
. Ce court-circuit allume les feux sur la montagne, signes de résistan
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appelons aujourd’hui des « nouveaux riches ». Ces
hommes
ne sont en aucune manière des aventuriers, des révoltés, des révoluti
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de tranquillité. Soit donc notoire à tous que les
hommes
de la vallée d’Uri, la commune de la vallée de Schwyz et la commune d
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Il y a donc un « pays » bien défini : celui des
hommes
confédérés des trois vallées. Pays réel, sinon légal, et qui n’a pas
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d’une solde, à savoir d’un sou par jour à chaque
homme
de pied. Je ne puis songer à retracer ici la chronique des alliances
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fute absolument ces thèses, ou ces clichés. Aucun
homme
ni aucun État n’a provoqué l’union de nos premières Ligues puis la fé
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toire de la Suisse, livre II, chap. 1er. 13. Les
hommes
de Schwyz étant réputés pour leur brutalité dans les combats, leur no
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igé aux alliés de ces « bêtes sauvages, plutôt qu’
hommes
», comme le disent les chroniqueurs favorables aux Habsbourg. 14. S
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e », l’officier répliqua : « Avec le sang que nos
hommes
ont versé pour la France, on pourrait remplir un canal allant de Bâle
19
e de Succession d’Espagne, il y avait vingt mille
hommes
en France seulement, treize mille en Hollande, quatre-mille en Savoie
20
r l’ancienne tradition germanique, qui veut que l’
homme
libre soit celui qui a le droit de porter l’épée.
21
« Ce petit peuple égalitaire… » Les
hommes
des premières Ligues, leurs descendants et leurs alliés qui allaient
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i ne pardonne pas à l’endroit des familles ou des
hommes
qui n’ont pas su dissimuler leurs ambitions ou simplement qui se « di
23
s campagnes environnantes s’unissent très tôt aux
hommes
nouveaux issus de la classe des marchands et artisans, prévôts de cor
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ui resta et le rendit encore l’un des plus riches
hommes
du canton, l’autre partie fut distribuée par têtes. Exemples curieu
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guerre était loin d’opposer deux conceptions de l’
homme
et de la société dont l’une eût entraîné par son triomphe la destruct
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tat fédératif’, vouloir la vaincre n’est pas d’un
homme
sage. » Et il ajoutait : « Songez bien à l’importance d’avoir des tra
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se déclencha durant ces mêmes années. Un parti d’
hommes
nouveaux entreprit d’opposer la Régénération à la Restauration, c’est
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n, qui sont tout le secret du vrai fédéralisme. L’
homme
capital de cette période où se forme la Suisse fédérale n’est pas un
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leur mariage. Un bon mariage ne suppose pas que l’
homme
se féminise et que la femme se masculinise, bien au contraire. S’il e
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erments et de proclamations solennelles. Tous les
hommes
qui s’y rendent portent l’épée, signe antique de la liberté chez les
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vie professionnelle, les soirées au café pour les
hommes
, les loisirs collectivisés pour la jeunesse. Et les mêmes préjugés tr
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et sociale. Le civisme suisse ou la Maison des
hommes
À première vue, le trait le plus frappant de l’évolution du civism
33
lle permet une mobilisation ultrarapide : 200 000
hommes
des troupes de « couverture-frontière » peuvent rejoindre leur poste
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d’un bout à l’autre du territoire ont appris aux
hommes
de cantons différents à collaborer. D’autre part, l’obligation pour t
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sses du sexe masculin : l’armée est la maison des
hommes
. » J’emprunte ces phrases au commentaire d’une étude d’opinion condui
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le droit de vote. Cette taxe est due par tous les
hommes
reconnus inaptes au service, ou par les officiers et soldats en congé
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seulement des citoyennes inscrites (pour 52 % des
hommes
), ont pris part aux dernières élections. Mais cela ne signifie pas gr
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nconscients paralysent l’esprit critique chez les
hommes
. Mais la puissance de ces motifs apparaît très variable d’un canton à
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, profondément sincère et agissant chez les trois
hommes
que l’on vient de citer ; émouvant comme le sont toujours la victoire
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urope, il est dû à la seule action fabricatrice d’
hommes
acharnés à faire flèche de tout bois, à faire vertu de toute nécessit
41
Cela correspondrait à un appoint de 7 millions d’
hommes
.) Ces centaines de milliers d’Italiens, ces dizaines de milliers d’Es
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que, réaliste plein d’humour, libéral, impétueux,
homme
de cœur et d’astuce, c’est ainsi que je le revois dans mes souvenirs
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hé dans tant de luttes, disait souvent : « Pour l’
homme
digne de ce nom, succès et échec sont comme sa main droite et sa main
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cité : Paracelse le novateur d’une médecine de l’
homme
total, Pestalozzi l’éducateur, Gotthelf le prophète du peuple. ⁂ Si p
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ciel, ce temps de création du monde juste avant l’
homme
et ses malheurs, c’est ma Suisse, telle que je la vois de très loin d
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énaires l’existence même de la plupart des autres
hommes
. En dépit du langage courant, c’est le normal qui est exceptionnel. C
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je vois en troisième classe offrent l’image de l’
homme
sûr de son monde. D’où vient alors cette espèce de malaise qu’éprouve
48
e les Suisses sont plus réellement moyens que « l’
homme
moyen » des autres peuples, support ou résultat fictif des statistiqu
49
s reste en général fidèle à son métier. Dire d’un
homme
qu’il a fait beaucoup de métiers est un éloge banal en Amérique (où v
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lui a dit : « Je préférerais donner ma fille à un
homme
de Winterthour plutôt qu’à quelqu’un du Nidwald » (demi-canton voisin
51
, du Français ou de l’Anglais, et ce sont de tels
hommes
qui donnent à un pays son visage, bientôt « traditionnel ». On répète
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longuement agissantes et soudain décisives, que l’
homme
moyen ne peut pas exprimer bien qu’il en vive, — ou faut-il dire préc
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e précisément parce qu’il en vit ? Et ce sont des
hommes
d’exception qui les révèlent dans leurs œuvres, même s’ils croyaient
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es Suisses exceptionnels. Condition du « grand
homme
» en Suisse Dans un film naguère célèbre, Orson Welles assurait qu
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ait dire que la Suisse n’a produit rien de grand,
hommes
, idées ou objets, comme l’Italie a produit Dante, la France Pascal et
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’une bonne culture générale. Le statut du « grand
homme
» en Suisse le condamne à demeurer à peu près invisible. Comment veut
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i ait jamais entendu ce nom-là ; en revanche, les
hommes
importants qu’on lui indiquera sont inconnus hors du canton. La Suiss
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ation d’innombrables compartiments. Si bien que l’
homme
de poids y sera surtout local. Il sera le grand homme d’une vallée, d
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e de poids y sera surtout local. Il sera le grand
homme
d’une vallée, d’une cité, plus rarement d’un canton, presque jamais c
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s’oppose à toute prédominance d’un canton ou d’un
homme
qui le représente. D’où les conséquences qu’on a vues dans le domaine
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its compartiments. Que fera dans ces conditions l’
homme
de talent ou d’ambition ? Il a trois possibilités : essayer de se ren
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prétendre à composer un portrait-robot du « grand
homme
suisse moyen » (expression en elle-même contradictoire), il me paraît
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Jacob Burckhardt à sa manière fut aussi un grand
homme
invisible : refusant de succéder à Ranke dans la chaire d’histoire de
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excellé furent presque tous, à des titres divers,
hommes
utiles au sens le plus noble et penseurs engagés dans une communauté
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ils atteignent l’universel. Au fond de son trou l’
homme
de Disentis, de Gœschenen, de Viège, entre les hautes parois de sa pr
66
s Alpes comme Horace-Bénédict de Saussure que ces
hommes
s’illustrèrent et apprirent à voir grand, c’est en s’expatriant pour
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urope », c’est la formule parfaite. Ainsi, pour l’
homme
de culture en tant que tel, le stade national est sauté. Cas unique,
68
e plus libre de se choisir, j’entends de se faire
homme
à sa manière, et non point à celle de l’État. D’où la densité cultur
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s’installer dans les petites. Mais la plupart des
hommes
veulent, et méritent sans doute, la sécurité avant tout. Ce phénomène
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issent périodiquement à faire tuer des millions d’
hommes
au nom de principes réputés immortels ou « millénaires » mais que les
71
e me fit écrire sur le plus grand d’entre eux — l’
homme
au poignard enguirlandé — les pages qui suivent. Oui, je veux opposer
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a fièvre et de sa nouvelle aventure. Pourquoi les
hommes
les plus vivants de cette époque, où la vie s’exaspère, ont-ils fait
73
? Mais non, le romantisme est littéraire, et ces
hommes
ont le regard net, accoutumé à taxer le réel avec une dure exactitude
74
orte qui figure à leurs yeux le train normal de l’
homme
. Leur œuvre illustre la vision de l’Ecclésiaste, ce grand maître du v
75
riture : un imaginatif, mais sans excitation ; un
homme
qui prend les choses telles qu’elles sont, ni vulgaires, ni belles en
76
l faut pour faire du grand art, pour composer des
hommes
et des paysages dans une architecture théologique, c’est à peu près c
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et des bateaux, toute une nature à la mesure de l’
homme
, portant les marques de l’usage, et dominée par quelques Alpes qui so
78
s d’Alpe. Ce qu’il peint, lui, c’est la terre des
hommes
, vue par les yeux de qui l’habite et l’utilise, et non point des « pa
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romantique » ou « aventurier » ou mieux encore «
homme
de la Renaissance ». Rappelons alors que ce guerrier fut bon époux, e
80
isage aigu de malade, peint avec la véracité d’un
homme
qui sait exactement ce que vaut une vie d’homme devant Dieu. ⁂ Conra
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n homme qui sait exactement ce que vaut une vie d’
homme
devant Dieu. ⁂ Conrad Witz peint un Christ vêtu de rouge marchant su
82
itif, Hans Erni, Lucernois de vieille souche mais
homme
de gauche : plus près de Tell que les conservateurs qui s’en réclamen
83
exclamations en schwyzerdütsch, si drôles chez un
homme
de fin parler français, cette connaissance intime des mœurs, des réfl
84
e éthique de l’effort contre la pente : Certains
hommes
tiennent pour un gain tout ce qui leur rapporte une facilité ; moi je
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qui l’a frappé, c’est un attroupement autour d’un
homme
étrangement vêtu : Giuseppe Garibaldi haranguant les passants. Il va
86
ilton et disait de lui : « C’est le premier grand
homme
que j’aie vu » ; à peu près ignoré dans son pays jusqu’au jour où il
87
idu, entre l’individu et la communauté, entre les
hommes
, entre les peuples et nations, entre des entités moralement définies.
88
re des entités moralement définies. Le salut de l’
homme
ou sa santé, plutôt que sa définition, préoccupent les meilleurs espr
89
adical détruisant toute « analogie de Dieu » en l’
homme
, calviniste par son sens civique et communautaire, mais kierkegaardie
90
role de Dieu, Jung recherche ce qui se passe en l’
homme
, selon les mythes universels. L’un veut amener l’individu à l’obéissa
91
érétiques. Pour Barth, Dieu est le vis-à-vis de l’
homme
, le Tout Autre. Pour Jung, Dieu est une réalité psychique. Le théolog
92
Barth les rejetterait. Le dialogue entre ces deux
hommes
n’était même pas concevable, et de fait il n’a pas eu lieu. Leurs dis
93
ni la passion de la lucidité. Son expérience des
hommes
et de l’irrationnel qui conduit leurs affaires au pire a certes confi
94
ate qu’on les trouve réunis chez quelques-uns des
hommes
les mieux liés par toutes leurs fibres aux traditions civiques et cul
95
istence autonome de ce pays, dans une époque où l’
homme
complet devient un phénomène tellement plus important, tellement plus
96
our oncles, cousins, neveux et fils une pléiade d’
hommes
qui ont marqué dans les domaines les plus divers : physique, chimie,
97
ssure a révolutionné l’ensemble des sciences de l’
homme
. Je considère qu’il est à lui seul un moment capital de la pensée eur
98
ne.109 Dans un autre domaine des sciences de l’
homme
, la psychologie génétique de Jean Piaget représente elle aussi un app
99
tre utile au plus haut sens du terme, connaître l’
homme
pour le rendre plus libre et par là même plus apte à tenir son rôle d
100
n rôle dans la vie de sa communauté : « Je veux l’
homme
maître de lui-même afin qu’il soit mieux le serviteur de tous », écri
101
cientifiques de tous les temps vivent parmi nous,
hommes
du milieu du xxe siècle, il est facile d’imaginer que la tradition d
102
l’œil torve » ; le lavage de cerveau des petits d’
homme
: « Regardez un écolier préparer ses devoirs : il apprend les questio
103
et les autres s’accordent sur une définition de l’
homme
à la fois libre et solidaire, sur une conception de la liberté d’obéi
104
d’une manière agressive. L’action individuelle d’
hommes
politiques chrétiens, sensible dans plus d’un domaine, n’est pas entr
105
u chevet d’un malade sait ce que je veux dire. Un
homme
de cœur a besoin qu’on lui pardonne de jouir de son bien-être pendant
106
’autres souffrent. Culpabilité irraisonnée de l’
homme
en bonne santé devant le malade, du riche devant le pauvre, de celui
107
andeur », gémit Ramuz, crispé. Mais démontrer aux
hommes
qu’ils voient trop court n’est pas le meilleur moyen de les libérer.
108
t menacé, nous dit-on ? Rien de tel pour tirer un
homme
de ses doutes brumeux et de son anxiété qu’un défi bien concret, vena
109
es de Ramuz et comme lui s’attachant à la vie des
hommes
proches de l’élémentaire. Avec Maurice Chappaz on est en poésie, en i
110
alisme. Cette formule, lentement élaborée par les
hommes
qui ont fait ce pays, sera-t-elle applicable dans le monde de demain,
111
ble pas. Enfin Max Frisch : Notre patrie est l’
homme
; c’est à lui en premier lieu que doit aller notre fidélité ; que pat
112
en particulier. Bergson l’avait déjà remarqué : l’
homme
semble fait pour de petites sociétés. Disons plus : il n’y a pas de g
113
gie universelle et mutuelle, terre de refuge (des
hommes
jadis, et des capitaux aujourd’hui), secret des banques et confort hô
114
logique plus exigeante que l’histoire réelle des
hommes
et des nations : ses dilemmes sont plus clairs, mais rarement résolus
115
soit gouvernée par un collège, et non par un seul
homme
, veulent que son centre ne soit pas une capitale, mais bien un Distri
116
s par Grock et Michel Simon), et souvent, chez un
homme
du peuple à la belle tête taillée en bois d’arolle, celle de Ramuz, c
117
’autres chroniques plus anciennes, attribuent aux
hommes
de Schwyz et d’Uri une origine nordique, suédoise et frisonne. Le nom
118
que universel.) Guillaume Tell n’a pas « fait les
hommes
» de ce pays, comme l’écrivait Victor Hugo, mais ce sont les Suisses
119
aradoxale, si l’on y réfléchit, d’une société des
hommes
libres : moins elle sera limitée par des frontières, mieux elle accom