1 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Préface
1 ersonne, paradoxe d’une vocation qui distingue un homme de la masse et du même coup l’engage dans la communauté, j’étais fait
2 s de file des futurs mouvements fédéralistes, ces hommes venus de neuf pays en guerre qui, au printemps de 1944, se réunissent
2 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Le sentiment de l’Europe centrale
3 nt la notion chrétienne et la notion antique de l’ homme  ; telles, dans une certaine mesure, la notion germanique et la notion
4 ervation suivante : au sortir de l’adolescence, l’ homme devient à la fois moins abstrait et moins sentimental ; cela se marqu
5 ntait des chœurs de Schubert après boire — et les hommes parlaient lentement, parlaient peu —, c’est le secret de votre bienve
3 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Châteaux en Prusse
6 de salle du château. Une douzaine de domestiques, hommes et femmes, pénètrent par le fond, s’alignent debout. Les enfants sur
7 ratiques, tout l’apprentissage de la conduite des hommes , des animaux et des éléments naturels. Pour nous, nous développons un
8 ’au sein d’une nature qui, sans cesse, exige de l’ homme la maîtrise et le déploiement de ses instincts ? Ici, pas d’autres em
9 maître à serviteur, des rapports personnels de l’ homme à la nature sous toutes ses formes, animales, végétales, domestiquées
10 qu’un corps de janissaires tout au plus. Mais ces hommes durs, silencieux, servants des terres conquises par les chevaliers te
4 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Une « tasse de thé » au palais c…
11 racle d’amour qui fasse pousser un grand cri à un homme qu’on verrait alors s’agenouiller dans un silence impressionnant et r
5 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Voyage en Hongrie
12 de démesure. Et, de Giorgione, ce « Portrait d’un homme  » devant lequel il faut se taire pour écouter ce qu’il entend. Au
13 ce : un vrai sourire, adressé personnellement à l’ homme , — et le mot « affable » reprend ici sa noblesse. Mon voisin qui a la
14 États de l’Europe se formule en revendications d’ hommes d’affaires. Ce qu’on prétend défendre, c’est son droit, ses intérêts.
15 demi-juifs — mais laids comme des paysans, beaux hommes aux traits lourds. Dans l’ivresse, leurs yeux s’agrandissent. Dans la
16 la Lune — lit-on dans les upanishads. — Or si un homme n’est pas satisfait dans la lune, celle-ci le libère (le laisse aller
17 libère (le laisse aller chez Brahma) ; mais si un homme y est satisfait, la Lune le renvoie sur terre en forme de pluie. » Si
6 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — La tour de Hölderlin
18 i encombrés d’armoires. Un couloir, la chambre. L’ homme qui me conduit est le propriétaire actuel. « Monsieur connaît Hölderl
7 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Petit journal de Souabe
19 e de la lenteur des choses. C’est le domaine de l’ homme qui n’a pas d’empressement. Sénancour, Obermann. À la tombée d’une n
20 ciel ni sur la terre. Car enfin, qu’est-ce que l’ homme  ? qu’est-ce donc que ce paradoxal mélange de chair et d’âme ? — Parac
21 rg s’accorderaient, je le crois, pour répondre. L’ homme est un point de vue central et médiateur entre les corps et les espri
22 res qui peuplent ces villes, là-bas, que le nom d’ homme ne saurait plus les désigner sans fraude. Un bel assortiment de monst
23 az ! Ah ! Diogène, Diogène ! cesse de chercher un homme . Tâche plutôt d’en devenir un. Parmi ces gens d’ici, qui prennent leu
24 table une servante respectueuse des plaisirs des hommes , et peut-être aussi de leurs familiarités. J’étais attablé ce soir-là
25 retraite sensuelle. N’est-ce point de cela que l’ homme des villes a besoin de nos jours ? On parle toujours de son appétit d
26 édition cartonnée d’Andersen, mais sans cesse des hommes entrent, cherchent une place, ouvrent la fenêtre, ou bien c’est un co
27 mal au cœur, et aussi la curiosité sournoise des hommes , et des deux femmes qui examinent ses vêtements. Elle a quitté le châ
28 ers, — et c’est à elle que va ma sympathie ?… Les hommes parlent une langue brusque et de mauvaise humeur, les yeux mornes ou
8 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Sur l’automne 1932, ou la naissance du personnalisme
29 alement l’un des bruits les plus humiliants que l’ homme ait inventés. Le fait même d’exister souffre ici. Tout ce que l’œil e
30 abruti de travail et de cinéma. L’humanisme d’un homme de 1932 et qui veut vivre, au lieu d’amèrement languir, c’est la Révo
31 , c’est la Révolution, mais quelle ? Défense de l’ homme total contre tout ce qui tend à le mécaniser, à le disqualifier, à le
32 consternante misère d’une époque où tout ce qu’un homme peut aimer et vouloir se trouve coupé de son origine vivante, flétri,
33 e ; et ce n’est pas détruire. C’est le salut de l’ homme en tant qu’homme et qui sent. « Une Actualité inséparable d’une Réali
34 as détruire. C’est le salut de l’homme en tant qu’ homme et qui sent. « Une Actualité inséparable d’une Réalisation », disais-
35 ccorderez bien que c’est surtout ce qui dépasse l’ homme qui vous intéresse. Alors pourquoi reprendre des mots qui ont tant (e
36 nous avons à lutter maintenant, mais pour que les hommes vivent et demeurent des hommes. Il y a deux camps : ceux qui veulent
37 mais pour que les hommes vivent et demeurent des hommes . Il y a deux camps : ceux qui veulent en sortir, — et ceux qui voudra
38 t plus un état d’esprit, ni un refus des tâches d’ homme . La révolution est une nécessité au sens le plus banal du terme, et a
39 étaires-avides-des-richesses-d’autrui », mais des hommes menacés, qui dévisagent la menace et contre-attaquent. Et alors, tout
40 e, temporaire, et d’ailleurs discutable ? C’est l’ homme qui se révolte en nous contre le marxiste. Vous n’y ferez rien. Et no
41 . Vous n’y ferez rien. Et nous ne trahirons pas l’ homme tel qu’il est, sous prétexte qu’il faut se hâter, et qu’en Russie c’e
42 ° La seule révolution qui nous importe concerne l’ homme , exprime ses données élémentaires : elle n’est qu’une projection du c
43 du matériel qu’ils prônent est meilleure pour les hommes que le présent désordre. Je ne vois pas qu’ils connaissent l’homme mi
44 ent désordre. Je ne vois pas qu’ils connaissent l’ homme mieux que nous. Je ne les vois pas plus forts. Je vois bien l’accumul
45 n avons davantage. Ils jouent sur une révolte des hommes contre le capitalisme ; mais cette révolte va se tourner contre eux.
46 st pas une classe que nous devons sauver, c’est l’ homme menacé dans son intégrité. Sauver l’homme, ce n’est pas sauver des co
47 c’est l’homme menacé dans son intégrité. Sauver l’ homme , ce n’est pas sauver des consommateurs. Ce n’est pas sauver des entre
48 débattre sur le plan de l’humanité, mais entre l’ homme , entre tel homme et la Réalité qui seule peut garantir son être. — En
49 plan de l’humanité, mais entre l’homme, entre tel homme et la Réalité qui seule peut garantir son être. — Encore faut-il que
50 vous au sérieux vos idées, y croyez-vous ? », les hommes de ce temps n’aiment pas répondre, car c’est une question personnelle
51 ence impossible et qui est la seule chose que les hommes éprouvent dans le fond de leur être. Il faut derrière ces idées une m
52 répondre qu’un dogmatique « Tu te trompes » ? Les hommes n’entendront de nous que notre volonté de sacrifice, de pauvreté. C’e
53 etrouvez que trop bien dans les vôtres ! Déjà les hommes le pressentent : il n’y a rien d’autre à attendre que cette force sur
54 d’écrivains : je ne connaissais apparemment aucun homme politique notable. Voici quelques exemples : Paul Desjardins : grand
55 ais quant aux révolutionnaires qui ont souci de l’ homme , croient à l’Esprit, et que les porte-paroles du stalinisme insultent
56 oisse commune devant l’aliénation croissante de l’ homme du xxe siècle, non seulement dans le monde capitaliste, mais plus en
57 sens d’une spoliation de l’identité profonde d’un homme , appelant une réponse personnaliste précisément, et non collectiviste
58 vaient même souci de traduire une définition de l’ homme en tant que personne dans des structures dynamiques informant à la fo
9 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — N’habitez pas les villes !
59 espèce d’intelligence, ou d’ironie… Pour de tels hommes , certes il n’y a pas deux France ! Ou plutôt elles se mêlent dans un
60 essaire au cœur de chacun d’eux. Voilà l’espèce d’ hommes français que je voudrais croire la plus authentique, et la plus digne
61 oyenne. Que ne réserve-t-on l’expression pour les hommes qui résument en eux les tendances contradictoires dont le concours fa
62 res, la veille encore recouvertes de sable. Peu d’ hommes aux champs, petits hommes noirs courbés. Et le village vu des dunes t
63 uvertes de sable. Peu d’hommes aux champs, petits hommes noirs courbés. Et le village vu des dunes tantôt ressemble à un dessi
64 crète, que les raisons économiques ? Pourquoi les hommes vivent-ils sur des îles ? Quand nous sortons pour une promenade et qu
65 us ramène tout physiquement à nos limites. Mais l’ homme est ainsi fait qu’il désire sans cesse se risquer au-delà de ce qu’il
66 eau faire, je ne parviens pas à partager avec les hommes de ce village ce qui est essentiel et solide dans ma vie. Le simple f
67 e que j’écris que je me vois séparé de beaucoup d’ hommes , du plus grand nombre. Et d’abord de ceux qui m’entourent, et qui son
68 an. Clameur des masses contre le ciel fatal, et l’ homme se tait là-bas, « ne s’entend plus », dans la multitude en tumulte, t
69 ur deux armoires basses, siégeaient une dizaine d’ hommes . Deux ou trois coiffes de paysannes seulement. Et des enfants autour
70  ! etc. » C’est fini. L’instituteur s’éponge. Les hommes du fond ont applaudi brièvement. Mellouin a même crié : Très bien ! L
71 me, que trois types de pièces habitables, pour un homme qui attache de l’importance à ce qui l’entoure : appartements et gran
72 irage. L’orateur se hisse sur la scène : c’est un homme jeune encore, un peu lent d’allure, à la physionomie ouverte et série
73 l’autre fois ! » Poussés par leurs voisins, trois hommes se lèvent en haussant les épaules pour s’excuser de se mettre en avan
74 ntellectuels, les écrivains, les professeurs, des hommes distingués et très instruits. Eh bien, il y a aussi des prêtres et de
75 r son prochain comme Jésus nous aime. Si tous les hommes étaient chrétiens, il n’y aurait plus d’exploitation ni de guerre !… 
76 r et nous sortons ensemble. Dans la rue noire, un homme nous rejoint : c’est celui qui a présidé la réunion. Il veut encore r
77 pensez de cette soirée… » Je le regarde. C’est un homme simple et solide, on peut lui parler en camarade. « Eh bien, si vous
78 pellent le Peuple !… je revoyais cette centaine d’ hommes dans la salle nue. Leur méfiance ou leur timidité, ou aussi leur fati
79 constatation : il est très difficile d’aimer des hommes qui ne nous sont rien, qui ne nous demandent rien, qui peut-être ne v
80 els bourgeois). Il est très difficile d’aimer ces hommes , et cependant ils sont la réalité vivante et présente du « peuple ».
81 pos de mon voisin au sortir de la conférence. Cet homme trouvait qu’il n’y avait rien à « discuter » dans les paroles de l’or
82 ligentes, ou nouvelles. C’est surtout parce qu’un homme instruit jouit d’une certaine considération sociale, sait se débrouil
83 ntérêts. Cela va de soi. Il est probable qu’aucun homme du peuple ne s’est jamais dit cela comme je le dis ici. Mais il me pa
84 ence une doctrine analogue. Il est normal que les hommes sans culture se trompent sur la nature et sur le rôle de la culture.
85 ôle de la culture. Mais il est inquiétant que les hommes cultivés, au lieu de s’efforcer, comme ils devraient, de combattre ac
86 bre 1933 « Si l’on veut réellement conduire un homme à un but défini, il faut avant tout se préoccuper de le prendre là où
87 secret de tout secours… Pour aider réellement un homme , il faut que j’en sache davantage que lui, mais il faut avant tout qu
88 r orgueil, de sorte qu’au fond, au lieu d’aider l’ homme , je cherche à me faire admirer de lui. » Cette remarque de Kierkegaar
89 de me représenter l’existence quotidienne de cet homme aux prises avec la solitude la plus désespérante, celle que lui crée
90 le la politique est encore capable de pousser les hommes à des violences. L’héroïsme vrai aujourd’hui n’est plus spectaculaire
91 les consommateurs attablés autour de moi. Que les hommes sont laids ! Chacun d’eux me frappe par une difformité particulière,
92 que ceux du reste de la France. Peut-on aimer les hommes qu’on voit ? — Ou bien, au contraire, cette laideur disparaîtrait-ell
93 lier de l’intellectuel chômeur. Il semble que cet homme -là soit à peu près le seul qui ait à la fois le droit et les moyens d
94 -dire un intellectuel chômeur, je devine chez mon homme un certain scepticisme : « Chômeur ? Allons donc, cela s’appelait boh
95 Paradoxes. — Un intellectuel chômeur n’est pas un homme démoralisé par la privation de travail. Au contraire, il peut travail
96 ces extérieures sont capables de tuer en certains hommes jusqu’à l’activité de la pensée : mon état d’esprit, quand je suis da
97 ion, de gratuité.   On dit souvent qu’il faut à l’ homme un minimum d’aisance matérielle pour pouvoir réfléchir, se poser des
98 eau placer cette limite inférieure ? Prenons deux hommes qui furent tous deux de prodigieux producteurs d’idées ; deux hommes
99 ous deux de prodigieux producteurs d’idées ; deux hommes qui ont écrit chacun deux douzaines de volumes en l’espace de dix ans
100 vécu aujourd’hui par une trentaine de millions d’ hommes ne peut pas être vécu de la même façon par l’intellectuel. Il atteint
101 l le met sur un pied d’égalité paradoxal avec les hommes qui l’entourent. Il le dépouille des signes extérieurs de son état, d
102  C’est une entreprise hardie que d’aller dire aux hommes qu’ils sont peu de chose », s’écrie Bossuet. (Sermon sur la mort, 22
103 lors du sort fait à celui qui doit se montrer aux hommes tel qu’il est ? S’entendre répéter que l’homme en général est peu de
104 x hommes tel qu’il est ? S’entendre répéter que l’ homme en général est peu de chose, n’est pas trop humiliant pour qui se fla
105 ins disent que la Providence est un opium ; que l’ homme s’endort à imaginer un ordre du monde où sa place serait réservée, al
106 nnent aucun compte de moi : voilà la croyance des hommes forts, disent-ils. Savoir quelle angoisse d’infériorité se cache sous
107 ce (ou du destin). C’est cela seul qui dispense l’ homme de jouer la comédie de la force pour s’imposer aux autres, ou s’en im
108 te il m’apparaît que ce désert est habité par des hommes dont la présence m’est plus concrète qu’ailleurs. Ou par une analogie
109 qu’elle est une terre réelle, travaillée par des hommes réels, leur imposant des conditions de vie précises et qu’il s’agit d
110 es en parcelles minuscules. Sur ces parcelles des hommes et des femmes travaillent, le buste parallèle au sol. Ces deux observ
111 ridicule des parcelles tout autour du village : l’ homme qui travaille ces bouts de champ grands comme ma chambre doit passer
112 à son tour permettrait d’autres progrès. Un seul homme ici pourrait influencer leur mentalité, c’est l’instituteur. S’il leu
113 des usages de l’île. Dès la quarantaine déjà, les hommes et les femmes ont tous le corps plus ou moins déjeté. Cela provient é
114 ien ce qui m’arrêterait dès les premiers pas. Ces hommes n’ont pas ou n’ont plus coutume de se réunir, d’être ensemble pour ca
115 s villageoises. Tout cela s’est dissous quand les hommes sont partis pour la guerre, et rien ne s’est refait depuis. Quand on
116 qui est bien dans l’harmonie de cette lande où l’ homme et ses maisons mettent les seules verticales. Existence ramenée à ses
117 e à ses deux dimensions premières. Pour la vie, l’ homme debout et actif, il faut le pain. Pour la mort, l’homme qui se recouc
118 debout et actif, il faut le pain. Pour la mort, l’ homme qui se recouche, il faut la tombe. Il y a toujours quelque grandeur d
119 es simples, rudimentaires. Mais quand je vois ces hommes et ces femmes accrochés à cette terre pauvre qu’ils grattent lentemen
120 ination de l’instinct, au niveau le plus bas où l’ homme puisse vivre sans misère, sans ambitions, sans rêves, sans tristesse.
121 in que j’ai vu qu’ils avaient pris la chèvre. Des hommes mariés de 30 et 35 ans, voyez comme ils sont aujourd’hui ! Ils sont v
122 très impressionnant de se demander en face de ces hommes , à quelques mètres d’eux, quand ils travaillent sur leur parcelle, ce
123 tion. C’est par rapport à sa seule vocation qu’un homme peut arriver à savoir avec certitude de quoi et de combien il a besoi
124 s techniquement possible, c’est d’accorder à tout homme , quel qu’il soit, le « minimum vital » qui lui permette d’obéir à sa
125 ent vérifiables qui permettraient de répartir les hommes grosso modo, selon leur vocation. Et le minimum qui leur serait accor
126 pour une heure, de leur vie. Oui, voilà bien les hommes avec lesquels je rêverais d’entreprendre une belle révolution, qui ra
127 vain a bien deux fois plus de peine à vivre qu’un homme normal, mettons qu’un fonctionnaire (c’était pour le flatter), et cel
128 haies, sans chemins creux et sans secrets, où les hommes vivent sans calcul ni prudence, dans la misère et dans la communion,
129 opprimées et naïves, conduites par des équipes d’ hommes durs, intellectuels bannis ou petits nobles déclassés ; le triomphe i
130 isine avec sa femme et ses deux enfants. C’est un homme de quarante ans, aux traits réguliers et sérieux, un peu lent de gest
131 tente d’on ne sait quoi. Condition véritable de l’ homme  : il est celui qui agit dans l’attente. Il attend des révélations. C’
132 rouve une brève angoisse : quel rapport entre cet homme à qui je parle, et le mot « homme » dans ce que j’écris ? Non seuleme
133 pport entre cet homme à qui je parle, et le mot «  homme  » dans ce que j’écris ? Non seulement ceux d’ici ne comprendraient ri
134 t-il avoir de parler de la « scission » entre cet homme et la culture ? N’y a-t-il pas là deux mondes qui n’ont jamais eu de
135 ntact, ni jamais de commune mesure ? Mais je suis homme aussi bien qu’eux. Et ce que j’écris m’intéresse tout entier, en tant
136 e que j’écris m’intéresse tout entier, en tant qu’ homme . Donc j’ai bien le droit de parler aussi de leurs problèmes. Mais enc
137 » dans mon livre, par une série de noms propres d’ hommes du peuple que j’ai connus, est-ce que mes raisonnements ne paraîtraie
138 ait en moi précisément, la présence physique d’un homme , confrontée avec les idées que j’avais en tête. Il y a probablement u
139 os allées ; et je n’y considère pas autrement les hommes que j’y vois que j’y ferais des arbres qui se rencontrent dans vos fo
140 par ce biais de ne le point regarder. La vue d’un homme de chair et d’os eût porté la déroute en son système. Mais nous, sero
141 Gundolf avec une sorte de passion jalouse pour l’ homme , avec ce même « intérêt personnel » que j’ai senti entrer en cause au
142 apparaît au seuil de l’ère moderne comme le seul homme qui ait su être utile avec grandeur, dans toutes ses pensées. Mais ut
143 ous séduire : nous posons nos regards à hauteur d’ homme . Et nous voyons un monde neuf où la pensée avait perdu, depuis un siè
144 libre » fait d’elle-même, cette connaissance de l’ homme qui ne « connaît » pas en acte, qui se souvient seulement d’avoir con
145 Il serait temps d’envisager maintenant comment l’ homme peut être présent au monde et à soi-même conjointement. Problème du s
146 ace des grands individus. La définition même de l’ homme , ce qu’il a proprement d’humain, c’est cette tension entre les autres
147 ions vont se débattre et s’épuiser. Goethe sera l’ homme en relation avec le monde, la société, et la nature ; mais de cette r
148 vigueur et de tendresse réelle », notre réponse d’ homme à toute la création, longtemps trompée dans son « attente ardente » !
149 plètement. Un silence implacable et mat enserre l’ homme qui chemine sur la route incertaine, au milieu des menaces originelle
150 dans cette nuit. 8 mai 1934 On dirait que l’ homme n’est pas fait pour durer : la vie étale nous ennuie, c’est ce qui na
151 e originel. Et voilà pratiquement la réponse de l’ homme  : pillage, ruses, destruction, dévoration, le tout accompagné de sent
152 une certaine « sympathie » (souffrir avec) que l’ homme éprouve pour ses victimes : « Je regrette vraiment beaucoup, mais il
153 ffisante. Elle est plus juste, et plus digne de l’ homme que ces vertus de carnassiers que nous partageons, d’ailleurs maladro
154 uère plus satisfaisants que nos rapports avec les hommes . Mais attention : Si l’homme n’est que nature, il reste dans l’ordre
155 s rapports avec les hommes. Mais attention : Si l’ homme n’est que nature, il reste dans l’ordre naturel en tuant pour assurer
156 lui, comme le font tous les autres animaux. Si l’ homme n’est que nature, mon scrupule est contre nature. Et toute espèce de
157 bout du compte. C’est uniquement s’il y a dans l’ homme une vocation surnaturelle, la mission de restaurer l’harmonie primiti
158 m, et du bifteck. Il n’y a que ça de sérieux. » L’ homme est un animal raisonnable. C’est de plus en plus évident. 22 mai 1
159 Dieu » (Spinoza). « Tout l’univers s’adresse à l’ homme dans un langage ineffable qui se fait entendre dans l’intérieur de so
160 paru sans bruit il y a plus de dix-huit mois. Les hommes sont bons ! Du moins certains d’entre eux. Sur le moment, ce qui m’a
161 où il est écrit : Caisse. Je frappe et entre. Un homme penché vers le guichet parle au gérant. Le gérant me fait un signe, e
162 oires de fils ingrat, de nièce coureuse, etc. Les hommes sont ennuyeux les uns pour les autres, dès qu’ils ont cessé de s’éton
163 ltipliées : peu d’aventures dans l’existence d’un homme qui cherche à se posséder, plutôt qu’à se fuir dans les hasards. C’es
164  » bourgeois pour simplifier, on croirait que les hommes ne peuvent plus arriver à se connaître, tels qu’ils sont, qu’à la fav
165 sont peut-être aussi les plus communs à tous les hommes , — comment le savoir, on n’en parle jamais. Le grain de la terre ; et
166 eu »… Qui sait si beaucoup n’aimeraient pas qu’un homme parle devant eux de ce qu’ils aiment ou voudraient aimer ? de cette v
167 e cette « lenteur des choses » dont la moitié des hommes tire tout ce qu’elle a de contentement ? Je songe à ceux qui voudraie
168 dre social. Un Werther d’aujourd’hui, ce serait l’ homme qui céderait au vertige du social démesuré, rompant avec son ordre in
10 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Pauvre province
169 frères verticaux. Le rationaliste idéal, c’est l’ homme couché ; tout au plus, l’homme assis. Celui qui se fait servir. Mais
170 ste idéal, c’est l’homme couché ; tout au plus, l’ homme assis. Celui qui se fait servir. Mais quoi, je suis injuste pour les
171 ataires. Il en est au moins deux qui furent des «  hommes debout », des hommes en marche. Nietzsche au-dessus de Gênes et sur l
172 moins deux qui furent des « hommes debout », des hommes en marche. Nietzsche au-dessus de Gênes et sur les bords des lacs de
173 e donc scientifique. Il ne part pas de ce que les hommes veulent être, ni de la conscience globale qu’ils ont de leur état (et
174 voire de « mystification ». Il part de ce que les hommes sont malgré eux, du point de vue abstrait et inhumain de la Statistiq
175 e du meilleur statisticien, ou, au contraire de l’ homme le plus humain ? Sera-t-elle fondée sur la réalité telle qu’elle est
176 réalité telle qu’elle est vécue et voulue par les hommes réels et concrets, ou bien sur la réalité telle qu’elle paraît chiffr
177 il y a vraiment lieu de se plaindre de ce que les hommes modernes aient trop d’idées ? Se plaint-on qu’ils aient trop de sensa
178 ant, à maintenir le droit imprescriptible de tout homme à sécréter le plus d’idées possibles. Surtout si l’on se trouve être
179 . Je ne m’en tiendrai pas là. Je souhaite que les hommes aient tous des masses d’idées, et par-dessus le marché qu’elles soien
180 comprendre les « conditions psychologiques » de l’ homme moderne et leur problématique inépuisable et délicate. Question. — C
181 es naissent simplement d’une volonté qui est en l’ homme de chercher en toutes choses le vrai. Si l’on décrète qu’il n’y a plu
182 sans prochain à cette heure où mes frères (?) les hommes sont plus éloignés que jamais ? « La nuit est faite pour dormir », me
183 dès qu’on veut le serrer de près.) La vérité de l’ homme est dans le dialogue. Dans son affirmation, dans ses questions ou ses
184 on, dans ses questions ou ses réponses à d’autres hommes bien réels. Le monologue n’est qu’une suppression artificielle des co
185 ciales ou spirituelles, qui sont celles de chaque homme existant. (Ne pas confondre dialogue avec perplexité complaisante ou
186 mple, ou n’y vont pas, elles qui savent. Pour les hommes , c’est tout autre chose. Ils sont éloquents et naïfs, revendicateurs
187 leurs sept francs par jour. Pendant ce temps, les hommes sont sur la place et protestent contre le gouvernement. Ce sont les r
188 s les conférences, prennent la parole au Cercle d’ hommes , citent des livres sur la politique… 12 novembre 1934 J’ai rele
189 ymbolique et précise. Ils n’éveillent plus chez l’ homme du peuple les mêmes espoirs, les mêmes dégoûts que chez nous. Leur ré
190 fin du fin, c’était de prendre au mot les pauvres hommes préalablement abêtis par l’école, par la presse, par les partis et pa
191 grand roman de la pissotière, croyez-vous que cet homme tout de même ne disait pas lui aussi « Aidez-moi ! », à sa façon vulg
192 oir, dans une salle attenante au temple, pour les hommes de sa paroisse. « C’est le seul moyen de les avoir, me dit-il. Comme
193 parler moi-même, dans quelques jours, au cercle d’ hommes de Saint-J…, j’ai besoin de prendre contact. 3 décembre 1934 S
194 tact. 3 décembre 1934 Soirée au « Cercle d’ hommes  ». — Ils étaient en effet une quarantaine hier soir. Je suis entré co
195 locales, provoquant chaque fois de gros rires. L’ homme du peuple — et je pense qu’il en va de même du bourgeois peu cultivé
196 ivains français.) — Que de bonne volonté chez les hommes de ce Cercle ! Comme ils s’appliquent à comprendre, comme ils sont vi
197 s » dans la région. Auditoires variés : cercles d’ hommes , fraternités réunissant bourgeois et travailleurs, réunions amicales
198 t bien ainsi, me dis-je, on peut redouter que ces hommes ne sachent pas faire la distinction entre le marxisme et l’anarchie.
199 teur qui se présentera un jour ou l’autre comme l’ homme de gauche à poigne ? J’ai questionné à ce sujet quelqu’un qui connaît
200 un qui connaît bien son monde. La vie même de cet homme consiste, en effet, à connaître intimement le plus grand nombre de fa
201 prendre le mot dans le sens le plus actif : car l’ homme dont je parle n’est pas un enquêteur, simple curieux ou spectateur. C
202 e ? — Ça non. D’ailleurs, communistes ou pas, les hommes d’ici ne viennent guère au culte. Ce n’est pas l’envie qui manque, ma
203 sses sous les platanes, et le dimanche matin, les hommes y vont boire leur pastis. Si l’on va au culte, il faut défiler devant
204 ut défiler devant les terrasses, c’est gênant. Un homme me disait l’autre jour : « Ah, monsieur le pasteur, si on pouvait ent
205 organise. Vous avez déjà parlé dans des cercles d’ hommes , vous voyez le genre. — Et les communistes y viennent ? — Bien sûr, l
206 croyance. Tout de même, on se dit souvent que ces hommes mériteraient mieux que ce qu’on leur donne, en fait de doctrine. En r
207 n’aurait plus de honte à la confesser devant les hommes  ; et s’il a honte, c’est qu’il ne craint pas Dieu, mais qu’il croit a
208 ? Tout simplement en témoignant, en annonçant aux hommes la vérité et le chemin. Point n’est besoin d’actions extraordinaires,
209 désordre sordide, les singularités curieuses des hommes et des choses, autant de manies et d’irritants témoignages de laisser
210 e forte entaille au doigt en travaillant. Ce gros homme , violacé d’ordinaire, en est tout pâle. Je vais discuter le coup avec
211 ’empêche que je me sens atteint dans ma dignité d’ homme et de travailleur. Je lui ai bien dit, dès le début, que mon travail
212 lus de communauté. Car s’il est vrai que tous les hommes sont frères de par leur commune origine, cela nous conduit tout au pl
213 tion du Prochain. 17 février 1935 Cercle d’ hommes . — Hier soir, le sujet de l’entretien était le problème de l’autorité
214 tir de la réunion, je surprends cette phrase d’un homme , dans la cour, tandis qu’il donne du feu à son copain : « Pour moi, c
215 faute. J’ai de nouveau parlé en intellectuel. En homme qui veut savoir pour quelles raisons il prend ou ne prend pas parti.
216 e alors les opprimait — est justement l’état de l’ homme vraiment homme, et le signe d’une accession à la condition générale !
217 rimait — est justement l’état de l’homme vraiment homme , et le signe d’une accession à la condition générale ! Avouer ses sup
218 e comprendre à d’autres, en un éclair, que chaque homme est irréductible, et que chaque homme a ses aveux à faire. Et l’on co
219 que chaque homme est irréductible, et que chaque homme a ses aveux à faire. Et l’on comprend ainsi, soudain, que l’on est un
220 Et l’on comprend ainsi, soudain, que l’on est un homme « comme les autres » par cela même que l’on s’éprouve absolument dist
221 it jamais partir de la réalité irrationnelle de l’ homme  : d’ailleurs elle ne le pourrait pas. Ma loi vaut tout juste pour moi
222 r compte de toutes les bizarreries auxquelles les hommes s’attachent comme à leur bien le plus précieux !) Au contraire, la po
223 s’est stabilisé. Au vrai, chacun peut voir que l’ homme d’aujourd’hui se déshumanise rapidement parce qu’il cesse de se croir
224 notre cas, l’État devient totalitaire. « Là où l’ homme veut être total, l’État ne sera jamais totalitaire. » Or l’État, c’es
225 out de plus en plus totalitaire. C’est donc que l’ homme se défend de moins en moins. Ses « superstitions » personnelles (son
226 contre les lois qui les limitaient normalement. L’ homme cessant de croire à sa loi — à ses superstitions incomparables — se m
227 es tyrannies impersonnelles. C’est l’instant où l’ homme dit : « Que voulez-vous que j’y fasse ? » ou encore : « Ils sont les
228 el est le « moment » de l’angoisse de ce temps. L’ homme sain dit : « Voilà ce que je ferai parce qu’il le faut. Et que voulez
229 s de littérature, philosophes, paysans, cercles d’ hommes , groupant des ouvriers et des bourgeois… J’ai parlé en plein air, dan
230 joie de voir son public, de s’entretenir avec ces hommes et ces femmes pour qui l’on écrivait sans le savoir. Découverte des d
231 peu, je découvre que le public, c’est une série d’ hommes et de femmes isolés, qui ont chacun leurs raisons très concrètes et s
232 évéler la vraie raison d’une communion entre deux hommes  : c’est toujours une raison unique, qui ne vaut qu’entre lui et moi,
233 nime un rêve, dans une chambre nocturne. C’est un homme qui rencontre un autre homme dans sa situation concrète et ses habits
234 e nocturne. C’est un homme qui rencontre un autre homme dans sa situation concrète et ses habits de tous les jours, sa maladr
235 a faiblesse, touche à son terme dans le cœur d’un homme . Je dois à ces rencontres d’avoir pressenti quelquefois — assez pour
236 out ce travail de mise au point, d’adaptation à l’ homme réel, m’a conduit à une conclusion dont j’attends avec impatience la
237 mune mesure de langage et de sensibilité avec des hommes de toutes les classes et de tous les métiers. Certes, ce n’est jamais
238 u’il s’agit de retrouver, c’est le contact avec l’ homme qui réfléchit et qui fait la critique des idées non point à l’aide de
239 mes plus des gens utiles. Nous ne sommes plus des hommes normaux chargés d’une vocation d’expression et de réflexion. Nous som
240 ion d’expression et de réflexion. Nous sommes des hommes spéciaux exploitant leur spécialité pour arriver à un succès sur le m
241 , sera donnée une conférence au profit des vieux, hommes et femmes, âgés de soixante ans au mois de juillet 1930. Tous ceux qu
242 er que le malheur seul peut encore rassembler les hommes en communautés pacifiques ? Vendredi saint (avril 1935) Pour v
243 ui ne peuvent être rapportées à la situation de l’ homme prenant la Cène sont en dernier recours vaines et illusoires. Nuit
244 lettres ; ouverture d’un chalet de nécessité pour hommes et dames sur la place principale. Si c’est cela l’antifascisme, les f
245 ponctuer ses raisonnements d’alcoolique. Entre un homme maigre, casquette et veste de toile bleue proprette, visage nerveux e
246 ’est jour de foire.) — Allons, tant mieux, fait l’ homme . Et si des fois on vous en demande de trop, vous n’avez qu’à donner l
247 bon, c’est toi qu’on va mettre à la mairie ? » L’ homme au visage maigre fait un geste réticent. Le vieux le tient par la man
248 s passer à tabaque, toute la bande ! — Oh ! dit l’ homme , si vous y arrivez, c’est bien votre droit ! — Notre droit ? Peuchère
249 un peu triste, ou peut-être gêné. Entre ces deux hommes , je n’hésite pas : je vote pour le communiste. C’est un Méridional du
250 e. C’est un Méridional du type sérieux, un de ces hommes qui pourraient sauver sa région de la totale décrépitude où l’ont lai
251 ales. Mais il y a bien d’autres aspects. Ces deux hommes sont du même niveau social, sans doute parents, de mœurs et de langag
252 té et du bon sens. Ils auraient avec eux tous les hommes — bourgeois ou intellectuels — qui détestent la politique et la combi
253 e confectionnée à l’usage des moujiks… Quel est l’ homme sain qui oserait affirmer que ce quotidien lamentable, hérissé de cli
254 communiste se moque « objectivement » des pauvres hommes . Beaucoup, je le sais, résistent à l’intoxication, mais cela prouve s
255 s cela prouve simplement, une fois de plus, que l’ homme du peuple ne comprend pas profondément ce qu’on lui donne à lire ou à
256 es exploiteurs du mensonge en service commandé. L’ homme à la veste bleue, je le comprends et je l’aime dans son effort maladr
257 Parti, ou encore à une équipe de techniciens et d’ hommes de poigne d’imposer à ce peuple déprimé un cadre politique nouveau, q
258 ment. Question de langage. Revenez voir ces mêmes hommes que j’ai dits, revenez deux fois, trois fois, vingt fois, prenez-les
259 mble.) Conclusion : il appartient à des équipes d’ hommes nouveaux, jeunes et sortis de toutes les classes, d’exprimer ce que t
260 quels intérêts ? — Nous comptons sur l’effort des hommes les plus humains. C’est peu, dites-vous. Mais rien d’autre n’est vrai
261 mais contre ceux qui l’ont tentée. C’étaient des hommes qui ne supportaient pas la société capitaliste, disaient-ils ; mais d
262 raient-elles pas d’un usage plus normal là où les hommes sont séparés par de grandes distances désertes ? C’est un symbole. On
263 pour faire quelque chose en commun avec tous ces hommes , ou leurs fils… — Demain, il faut remettre en place les aquarelles, l
264 ices) ». 38. Je n’ai pas suivi le conseil de cet homme , et n’ai pas lu le livre. Je lui laisse donc la responsabilité du com
11 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — L’été parisien
265 de tabac, légumes défraîchis. D’une allée sort un homme en espadrilles. Il porte un broc et va le remplir au bord de la chaus
266 tre chose… La femme descend sans se retourner ; l’ homme déplie un journal que je n’aime pas, qu’il a peut-être acheté tout pa
267 ple, les « artistes » aujourd’hui, sont les seuls hommes qui se préoccupent de colorer leur vie. On n’en a pas assez tenu comp
268 s délices du peuple. Je regarde autour de moi ces hommes en casquette et leurs femmes. On peut penser : ce sont des ouvriers e
269 leurs classes. On peut aussi penser : ce sont des hommes pour qui le Christ est mort. Ils ont chacun en eux ce problème insond
270 près tous ; ce mystère que représente pour chaque homme sa propre vie, dès que la question de Dieu s’y pose. L’observation de
271 ki, Lagerlöf ou Ramuz — ont su prendre la vie des hommes « quelconques » sur le fait de l’invraisemblable, de la vérité mystér
272 du Bienheureux Henri Suso : Quand tu es parmi les hommes , oublie tout ce que tu vois ou entends, et tiens-toi seulement à ce
273 ntérieur. » Je voyais la laideur et la beauté des hommes , mais je me souvenais de cette « révélation » : Tu aimeras ton procha
274 à côté de moi. J’abaisse mon journal : je vois un homme plutôt petit, à la tête pointue. Des yeux en lames de canif serrés co
275 urquoi pas ce bonheur-là ? Si c’est celui que ces hommes désirent et qui les satisfait ? Pourquoi pas cette vie aux allées dro
276  : il n’y aura plus de tension créatrice chez ces hommes grossièrement satisfaits. Qu’est-ce que cela fait s’ils sont enfin he
277 t parce qu’il existe que nous savons encore que l’ homme est né pour autre chose que ce bonheur 44. Qu’il est né pour un état
278 t parle saint Paul. L’ennui sera la condition des hommes qui auront tout sauf la seule chose nécessaire. Craignons qu’ils ne p
279 soi et par comparaison. Il y a dans chaque vie d’ homme à peu près digne de ce nom un fait qui commande tous les autres et qu
280 3 dans les deux sens. 1933-1935. 44. « Que l’ homme est né pour le bonheur, certes, toute la nature l’enseigne (Gide).
12 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Intermède
281 e douleur. « La femme a mal, dit-on, mais c’est l’ homme qui souffre. » Une semaine auparavant, j’avais écarté l’offre faite p
13 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Avertissement
282 très curieusement ignorées des sociologues et des hommes politiques. De même que le roman psychologique, centré sur des héros
14 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Journal (1935-1936)
283 pu distinguer, jusqu’ici, la pensée véritable des hommes avec qui je vais vivre. Comme tous les refoulés, ils ne se trahissent
284 ce assise. Je note la proportion considérable des hommes dans l’assemblée. (Mais où sont les jeunes gens ?) Et le recueillemen
285 aï Hartmann : la volonté, le réel, l’orgueil de l’ homme … Le régime le dégoûte et le repousse. C’est la dictature des butors e
286 . Mais le Führer l’a bien dit, l’autre jour : les hommes qui avaient plus de vingt ans en 1933 ne comprendront jamais les temp
287 r lui ! » Et il répète : « Lui au moins, c’est un homme sincère, et c’est le seul… »   Un « vieux combattant » du régime. — 
288 oire. Mais il faut reconnaître que la plupart des hommes ne demandent à leur quotidien qu’un feuilleton tragi-comique, non pas
289 des SA, me dit qu’à son avis Hitler était le seul homme capable d’assurer des relations équilibrées (?) entre la France et l’
290 travail et les Russes sont les plus paresseux des hommes  ; Mussolini une religion de l’Empire, et c’est à peine si les Italien
291 oix entre deux causes sont simples, parce que des hommes n’ont pas hésité un instant à se faire tuer pour l’une ou l’autre de
292 nos forces. Il y a un instinct profond, dans tout homme , qui réclame cette épreuve totale de ses forces. Comment le satisfair
293 , elle n’a aucune valeur pour la vie normale de l’ homme . Et ils le disent bien ! C’est une mutilation. C’est une catastrophe
294 l’utilisation des forces obscures, brutales, de l’ homme  ? La préparation à la guerre. Et quand je vous dis que c’est un dange
295 côté cette nécessité du déploiement physique de l’ homme … Moi. — Nous ne la laissons pas de côté. Nous voulons lui créer un a
296 mbat spirituel est aussi brutal que la bataille d’ hommes . » Lui. — Et pour ceux qui n’arrivent pas si haut ? Pour la grande m
297 n’arrivent pas si haut ? Pour la grande masse des hommes qui ne comprennent la violence que sous ses formes physiques, que fer
298 une question d’éducation. Pour nous, éduquer les hommes , ce n’est pas leur bourrer le crâne de notions inutiles, ni même de n
299 ore moins les dresser à la brutalité. Éduquer les hommes , c’est leur donner les moyens, justement, de transporter leur violenc
300 ie prétendue provisoire, d’où naîtra peut-être un homme neuf, un bonheur neuf, un orgueil mieux fondé ? C’est Goethe le premi
301 au temps des Francs et Wisigoths, où la dignité d’ homme libre était attestée par le droit de porter une arme à la guerre et d
302 hrer viendra au balcon à 11 heures. D’ici là, ces hommes ne bougeront pas. Je me perds dans des labyrinthes de barrages jusqu’
303 houle parvient par les baies ouvertes, cent-mille hommes battent les murs de la halle. Quelques femmes s’évanouissent, on les
304 projecteur fait apparaître sur le seuil un petit homme en brun, tête nue, au sourire extatique. Quarante mille hommes, quara
305 n, tête nue, au sourire extatique. Quarante mille hommes , quarante mille bras se sont levés d’un seul coup. L’homme s’avance t
306 arante mille bras se sont levés d’un seul coup. L’ homme s’avance très lentement, saluant d’un geste lent, épiscopal, dans un
307 mbre et puissant râle d’une nation possédée par l’ Homme au sourire extasié, — lui le pur et le simple, l’ami et le libérateur
308 n m’apprend que je suis hitlérien ! C’est que les hommes de notre temps ne croient pas au jugement de l’esprit mais seulement
309 Réfléchir ou même délirer. On ne tire pas sur un homme qui n’est rien et qui est tout. On ne tire pas sur un petit-bourgeois
310 petit-bourgeois qui est le rêve de 60 millions d’ hommes . On tire sur un tyran, ou sur un roi, mais les fondateurs de religion
311 arce que sa mission le protège. Il faut croire un homme qui dit cela. Qu’il soit un instrument de la Providence comme il l’af
312 (c’est une nuance), son destin ne dépend plus des hommes , pas même de l’homme Adolf Hitler. À plus forte raison, notre jugemen
313 n destin ne dépend plus des hommes, pas même de l’ homme Adolf Hitler. À plus forte raison, notre jugement sur lui doit être a
314 us déplorable espèce si l’œuvre accomplie par cet homme — et j’entends bien par cette puissance à travers lui — n’était pas u
315 ’il est intelligent. Ne voyez-vous donc pas qu’un homme intelligent, qu’il le soit très peu ou follement, si cela compte en l
316 devin, astrologue ou conteur de l’avenir, mais un homme qui prononce la Parole absolue, le Jugement intemporel qui tombe sur
317 oilà ce que disent les lèvres du prophète. Et cet homme -là, comme l’autre, ne compte pas, car où serait sinon sa puissance ?)
318 lle économique, vous qui exportez vos capitaux, l’ homme que vous admirez vous ferait décapiter : voici le texte de la loi, je
319 » et « divisées ». Il faut créer « une religion d’ hommes sans Dieu », disait Naigeon ; « une foi concrète et patriotique », di
320 , qui aurait cru qu’en une vingtaine d’années les hommes seraient capables de conduire ces machines en pensant à n’importe quo
321 ct en face des lois de l’Harmonie et du Beau… Les hommes qui n’ont pas notre foi, ou ne peuvent l’avoir à cause de leur inféri
322 après quelques minutes de son discours : voici un homme qui parle sérieusement. Chacun de ces mots qu’il détache est un témoi
323 ignage rendu à Dieu quand Dieu le veut et que les hommes l’interdisent, ah ! ce n’est pas un choix de l’homme ou une école d’é
324 es l’interdisent, ah ! ce n’est pas un choix de l’ homme ou une école d’énergie, ni rien qui flatte le romantisme du martyre,
325 ien n’empêchera que dans ce lieu où le néant de l’ homme est déclaré, Dieu n’ait retrouvé des humains. 21 juin 1936, nuit
326 nous délivrera des religions nées de la peur des hommes . 46. Il s’agit de Paysan du Danube , paru en 1932, et de Politiq
15 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Conclusions
327 mment, tout de même, c’est possible ; comment des hommes , des millions d’hommes, peuvent aimer cela. Je l’ai compris en entend
328 est possible ; comment des hommes, des millions d’ hommes , peuvent aimer cela. Je l’ai compris en entendant le Führer ; par ce
329 es chefs et les troupes veuillent la guerre ! Les hommes ne sont pas si méchants, ni même si bêtes. Mais ce qu’il faut voir, c
330 Mais ce qu’il faut voir, c’est que la volonté des hommes n’a jamais pesé si peu que dans les régimes totalitaires. Ce n’est pa
16 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Post-scriptum 1939, ou Conclusions à n’en plus finir
331 e l’examen. Comment se peut-il, en général, qu’un homme refuse de voir ce qui est ? Et en particulier : comment se peut-il qu
332 vertit. Dans un monde comme le nôtre, où si peu d’ hommes connaissent leur vraie croyance et leurs vrais désirs, il est fatal q
333 nition suspects, mais j’admets que la plupart des hommes ne pensent, en réalité, que ce qu’on leur dit de penser, et qu’ils on
334 t métaphysique, élèverait la notion unitaire de l’ homme allemand au rang d’une véritable “totalité”, en sorte que le reproche
335 ignes extérieurs d’une communion tacite entre les hommes . Nous sommes là, petits individus, impuissants, isolés, méfiants, pos
336 i à la conscience de l’isolement réel où sont les hommes contraints de vivre entassés et sans liens spirituels dans les villes
337 son peuple. Elle n’a pas pour foyer une idée de l’ homme , mais un homme. Et cet homme n’est pas tel qu’on ait le droit de rêve
338 e n’a pas pour foyer une idée de l’homme, mais un homme . Et cet homme n’est pas tel qu’on ait le droit de rêver d’en voir sur
339 foyer une idée de l’homme, mais un homme. Et cet homme n’est pas tel qu’on ait le droit de rêver d’en voir surgir d’aussi pu
340 ent parfois difficile de le considérer comme « un homme ordinaire »… C’est après avoir vu le Führer magnifié par le culte de
341 , celles d’Hitler gardent l’avantage de flatter l’ homme au cœur de sa violence, ou pour mieux dire de sa brutalité. L’Église
342 ation unique, mais parce qu’il saurait rendre aux hommes le sens intime et personnel de leur appartenance première à l’Esprit
343 itlérien est la réponse la plus puissante que les hommes d’aujourd’hui aient inventée pour satisfaire leur faim religieuse. Ma
344 e crois qu’en dehors de cette foi, il n’est pas d’ hommes qui puissent se vanter d’être à jamais irréductibles aux tentations t
17 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Vers la guerre
345 la Fenice, Honegger dirige son Nocturne. Voilà l’ homme avec qui et pour qui je voudrais faire un opéra, un jeu sacré… Chaque
346 de Léon Blum) : « Pour une politique à hauteur d’ homme . » En 1936, Penser avec les mains traite tout au long des conséquen
347 as que Drieu s’engageait lorsqu’il se livrait à l’ Homme fort qu’il avait cru voir en Doriot : il ne faisait rien de plus, mai
18 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’attente
348 crire que des fragments. Le « journaliste » est l’ homme sans lendemain. 4 avril 1939 « On peut douter qu’Hitler ait bea
349 différentes, mais non pas l’acheté et le vendu. L’ homme qui agit (achète ou vend) est défini par son action, revêt un rôle, d
350 revêt un rôle, devient une persona ; tandis que l’ homme qui subit un acte (qu’il soit acheté ou vendu) se voit assimilé par l
351 tige ». Curieuse dramatisation ! À mesure que les hommes perdent leur personnalité, c’est la matière qui s’en voit revêtue.
352 i, l’émigré, l’excité, le belliciste, et pire : l’ homme dépourvu de tact, que disait-il ? La France aime tant la paix qu’elle
353 ur le soulagement général — ce qui ferait taxer l’ homme de la rue de cynisme ou de lâcheté. Faut-il penser qu’ils sont plus c
354 e toute réalité, à toute époque de l’histoire des hommes , est apparue comme une réalité sans précédent, à ceux du moins qui os
355 seule différence. Et voilà notre chance aussi. L’ homme n’est pas fait pour vivre en état de guerre, au sens moderne de l’exp
356 e de Kant qui croyait voler mieux dans le vide… L’ homme n’est pas fait pour vivre sans menaces, sans résistances, sans vigila
357 s grand de la cité, mais les raisons de vivre des hommes qui l’habitent. Ce n’est pas la somme de leurs soucis et de leurs pla
19 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — « Puisque je suis un militaire… »
358 rien ne dépend de nous. C’est notre liberté. Les hommes sont à la soupe. Nous dînerons dans une heure au café du village. Une
359 hargneuse et fouaillée de jurons, précipitant des hommes mal réveillés vers des attentes inexplicables sous la pluie. Mangeail
360 perdus, récupérés à la volée, c’est tout ce que l’ homme dans le rang peut constater, si toutefois la fatigue lui laisse la fa
361 e heures du matin, après l’alarme. La plupart des hommes le ressentent ; presque aucun n’oserait l’avouer. On croit que la poé
362 Couché dans l’herbe grasse, écrasé par son sac, l’ homme observe l’avant-terrain par-dessous la visière d’acier régulièrement
363 . Le vent siffle à travers les trous du casque. L’ homme tire la toile de tente qui couvre ses épaules et cherche à la caler s
364 de deux sapins pleureurs, et je constate que les hommes ont cessé de creuser leur trou de mitrailleuse : ils préfèrent s’enfu
365 icle sur mes joues glacées et sur mon casque. Les hommes me regardent sans bouger, ne rient même pas. J’entends cette phrase g
366 it notre vie ? Il faudrait essayer de répondre. L’ homme n’est pas né pour faire n’importe quoi, sans rien comprendre. À quelq
367 ici commencent les tranchées de la guerre, et des hommes meurent. Pourquoi cette guerre, pourquoi ces morts ? D’abord, et tech
368 compte de vos heures et vous découvrirez que tout homme rêve une bonne part de sa vie. Mais il arrive aussi que certains rêve
369 ccident au genou — en jouant au football avec mes hommes , peu de jours avant mon voyage en Hollande — qui m’interdit encore to
370 ndant faire respecter la littérature à travers un homme , cet homme. Lettre de Jean Paulhan (du 22 janvier)  : Malraux va e
371 respecter la littérature à travers un homme, cet homme . Lettre de Jean Paulhan (du 22 janvier)  : Malraux va entrer, me d
372 risent notre opinion. Début de mars 1940 L’ homme au poignard enguirlandé. — Découvert un autre antidote : l’exposition
373 a fièvre et de sa nouvelle aventure. Pourquoi les hommes les plus vivants de cette époque où la vie s’exaspère ont-ils fait à
374  ? Mais non, le romantisme est littéraire, et ces hommes ont le regard net, accoutumé à taxer le réel avec une dure exactitude
375 orte qui figure à leurs yeux le train normal de l’ homme . Leur œuvre illustre la vision de l’Ecclésiaste, ce grand maître du v
376 riture : un imaginatif, mais sans excitation ; un homme qui prend les choses telles qu’elles sont, ni vulgaires ni belles en
377 l faut pour faire du grand art, pour composer des hommes et des paysages dans une architecture théologique, c’est à peu près c
378 et des bateaux, toute une nature à la mesure de l’ homme , portant les marques de l’usage, et dominée par quelques Alpes qui so
379 s d’Alpe. Ce qu’il peint, lui, c’est la terre des hommes , vue par les yeux de qui l’habite et l’utilise, et non point des « pa
380  romantique » ou « aventurier » ou mieux encore «  homme de la Renaissance ». Rappelons alors que ce guerrier fut bon époux, e
381 isage aigu de malade, peint avec la véracité d’un homme qui sait exactement ce que vaut une vie d’homme devant Dieu. 9 mar
382 n homme qui sait exactement ce que vaut une vie d’ homme devant Dieu. 9 mars 1940 Il nous est né hier une fille que nous
383 vis-à-vis de mon peuple ! Je ne suis qu’un petit homme du commun ! si je perds mon prestige, je perds tout ! Vous, monsieur
384 près de la frontière Rappelé à la troupe. Les hommes gonflés à bloc crient : « À Stuttgart ! » La Hollande écrasée. Je tra
385 conquérant. La confrontation stupéfiante de cet homme et de cette ville était peut-être nécessaire pour faire comprendre au
386 sais qu’il peut y apparaître dans un instant des hommes qui me tireront dessus. Je n’ai même plus mon pistolet, que je déposa
387 d effort commun. Mais il nous rendra fiers d’être hommes , et d’être Suisses. Ce texte va paraître dans soixante-quatorze journ
388 embres du directoire de la Ligue, soit avec notre homme de liaison entre la Ligue dans l’armée et la Ligue civile : le sergen
20 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — La route de Lisbonne
389 un spirituel Anglais de mes amis. Pour combien d’ hommes le billet du Clipper ou d’un petit paquebot américain n’est-il pas le
390 eut mourir. J’ai vu la France toute pareille à un homme qui vient de tomber sur la tête. Il se relève, se tâte, et ne sait pa
391 aradoxe du siècle où tout est fait pour réduire l’ homme à l’anonyme, pour le priver du sentiment de sa vocation, de sa différ
21 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Premiers contacts avec le Nouveau Monde
392 omme elles sont belles dans ce pays ! » Quant aux hommes , nègres exceptés, je leur trouve des visages plutôt informes, mal fin
393 Peu ou point de chemins marqués, nulle trace de l’ homme dès qu’on s’éloigne des grandes pistes cimentées. On m’avait mis en g
394 ble que ce continent, mystérieusement, refuse à l’ homme son intimité. Rien d’étonnant si l’idéal du paysan américain est de s
395 clamée par une milliardaire au dessert : « Si cet homme -là (c’est Franklin D. Roosevelt que les républicains désignent de la
396 e les républicains désignent de la sorte), si cet homme -là est réélu, je n’ai plus qu’à remplir ma cave de conserves, car je
397 un découpage de ciel mat, tout est fait de main d’ homme sur table rase, imbriqué, condensé, superposé, pour un usage massif,
398 à la foule de Times Square. Je n’avais vu tant d’ hommes ensemble qu’en Allemagne, lors des grands discours du Führer. Nous ét
399 nversations des voisins dans un bar, coudoyer des hommes déformés ou épais, des femmes malades ou trop vernies, — Times Square
400 r la sensation directe du monde tel que le crée l’ homme privé de l’Esprit, l’une des entrées de la Voie Négative et du Désert
401 st retiré. Ce n’étaient pas « les péchés » de ces hommes et de ces femmes, ni les miens, dont nul ne peut juger et qui peut-êt
402 . Vous dites et il dit ce qu’il y avait à dire. L’ homme à lunettes est sûr que tout ira bien, votre plan lui paraît « fascina
403 acte le plus sérieux du monde, le plus digne de l’ homme , le plus adulte ! 16 janvier 1941 « Highbrow ». — Les critique
404 erez dans la Cinquième Avenue, et vous verrez des hommes en bottes. Ce n’est pas le temps de bâtir. C’est le mauvais temps du
405 ’est toujours par une crise, par une chute, que l’ homme se voit jeté dans la réalité de l’existence, c’est-à-dire dans le tem
22 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Voyage en Argentine
406 aura sa revanche, comme la Femme sur le monde des hommes . ⁂ Suramérique. — Ce terme pourrait désigner le continent américain
407 Unis, la terre soit vierge, et qu’elle impose à l’ homme tous les vertiges de l’imagination sur table rase. Et le mélange des
408 nne qu’aucune autre. Galop d’un cheval invisible… Homme infime, ivre d’existence pure et seule, tombé du ciel comme un aéroli
409 u ? Tu as compris simplement que l’existence de l’ homme qui peut se lever, qui peut marcher, est un miracle. Tu te lèves et t
23 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Solitude et amitiés
410 Si le détail est laid, voyez l’ensemble. Pour un homme qui est seul, Manhattan est sublime. Il n’y a qu’à s’oublier dans l’é
411 t. « Florence est folle cette nuit, elle mord les hommes  », me dit l’hôtesse, comme on offre un cocktail. Voici Florence. Je r
412 t-on me servir encore ? Au fond de la salle, deux hommes et une femme attablés causent et boivent. L’un des hommes m’ayant rem
413 t une femme attablés causent et boivent. L’un des hommes m’ayant remarqué, je l’entends dire : « Voilà le diable ! » Ils se re
414 que nous soyons à peu près du même âge, voilà un homme plus moderne que moi. 16 mars 1942 Réveillé il y a quelques min
415 bre des hautes études. Cela ne fait pas vivre son homme plus d’un mois, mais cela fait vivre un peu de culture française — en
416 nt tout leur sens, les problèmes sont à hauteur d’ homme , les solutions à dimensions de jeu. Des « masses » ne peuvent jouer,
417 ue dès la deuxième phrase : « Quel était donc cet homme , qui du fond de la mort, avec la même chaleur humaine, tient encore s
418 1. Notre projet n’est plus le même que celui des hommes qui avaient posé ou accepté les règles. Elles nous sont donc défavora
419 surcroît. Où trouver un pays qui ne harcèle pas l’ homme , et qui lui laisse le loisir d’être humain, au lieu de le forcer sans
420 connaît d’autres désastres que ceux qu’organise l’ homme lui-même : la guerre et la révolution. Seul pays dont tous les manuel
421 ture dont ils jouissent est le climat normal de l’ homme . Ils ont raison, s’ils n’oublient pas toutefois que ce climat « norma
422 d’une mission universelle. Pendant des siècles, l’ homme a pu y consacrer son ingéniosité à faire des arts, des armes et des l
423 ensemble du genre humain, des normes idéales de l’ homme , le luxe même. La France, disposant des énergies que libère une natur
424 sant des énergies que libère une nature amie de l’ homme , se trouve placée par cette nature même au rang de grande puissance d
425 vail lui-même est jeu. Tous les prétextes que les hommes se donnent pour en sortir, un jour où l’autre, me paraissent hypocrit
24 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — L’Amérique en guerre
426 inges établirent la célébrité, ce qui distingue l’ homme du singe, ce n’est pas l’intelligence mais la mémoire. Faute de mémoi
427 a Fondation Rockefeller : c’est l’un des quelques hommes qui savent tout ce qu’on invente et tout ce qu’on est en train de rec
428 des chiens aux singes — se rapprochant ainsi de l’ homme . On prend dix singes. On les range dans une chambre le long d’une des
429 ure et production. — Une armée de neuf millions d’ hommes a été formée en moins de deux ans. Soixante millions d’hommes et de f
430 formée en moins de deux ans. Soixante millions d’ hommes et de femmes — près de la moitié de la population — participent à l’e
431 ion. À partir d’un certain moment, la gloire d’un homme confère de l’importance à la moindre opinion qu’il exprime par positi
432 e qu’embrasse mon regard, tout est fait de main d’ homme , sauf les mouettes. Qu’on ne me parle plus des lois économiques et de
433 réalités d’un monde tout artificiel que nous, les hommes , avons bâti selon nos caprices, nos passions et nos raisons folles. S
434 armée de 8 ou 9 millions dont au maximum 150 000 hommes combattent aujourd’hui, sur 2 millions envoyés overseas. Bien sûr, le
25 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Virginie
435 ors. Dans un fumoir, à droite, en contrebas, deux hommes en veste de chasse et deux jeunes femmes très blondes boivent des whi
436 us sans ralentir. Une femme en jaune, suivie d’un homme . Comme ils s’approchent, on voit qu’elle tient la bride d’une main, e
437 ssent, remontent… Paraît dans la porte du fond un homme en veste de chasse qui tient des verres de whisky à la main. Deux fem
438 sseoir un peu à l’écart de notre groupe. Un autre homme apporte un plateau. On le renvoie chercher des verres et des bouteill
439 nt. Nous aurons peu pensé, pendant la guerre. Les hommes politiques de ce temps ne sont pas plus hardis que leurs prédécesseur
440 uand elle est au contraire l’état dans lequel les hommes éprouvent le plus grand mal à pousser leurs efforts au maximum. La gu
441 ange et qui l’intimidait : le regard sérieux de l’ homme et de la femme du peuple, ce jugement précis et humain, bien plus ins
442 n peut bien dire que Ford, par exemple, qui est l’ homme le plus riche d’Amérique, est loin d’être le plus puissant puisque to
26 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le choc de la paix
443 ins : — Vos jugements m’étonnent, dit-elle, car l’ homme que je respecte le plus au monde est un Juif. — Qui donc ? Voyons, ma
444 ui, dis-je, mais tout dépend des vrais désirs des hommes  : c’est cela qu’il s’agit de savoir et d’assumer. Le reste est beauco
445 de. Politicien rusé autant qu’honnête, gros petit homme à la face de clown, Fiorello, la Fleurette ou le Chapeau, comme le pe
446 es se préparent à parler du message de Noël aux «  hommes de bonne volonté », répétant sans scrupules avec M. Romains une grave
447 sur la terre, bonne volonté (de Dieu) envers les hommes . » Est-il besoin de la bombe, et des grèves, et de la famine européen
448 me de l’Europe, pour que nous comprenions que les hommes ont fort peu de bonne volonté ? La plupart sont involontaires. Ils ne
27 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’un retour
449 a rapidité des transports, par exemple. Combien d’ hommes d’aujourd’hui vivent leur temps et se trouvent pratiquement en mesure
450 évrier 1946 Vers le milieu du xxe siècle, les hommes firent en sorte de réduire à peu de chose les avantages que la machin
451 eux que l’Europe, si j’y reviendrai jamais ! Et l’ homme est né pour circuler, non pour s’enraciner comme une victime des dieu
452 sa pleine mesure, toute la Terre promise à tout l’ homme  ! 75e rue, 30 mars 1946, sept heures du matin Une dernière fois
453 son auto, et le bric-à-brac empilé tout autour. L’ homme porte une chemise rose bâillant sur sa poitrine velue, et un large ch
454 ons aux appareils plus délicats que les sens de l’ homme . Cette belle crise radio-poétique s’étant heureusement dénouée dans l
28 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le mauvais temps qui vient
455 turiers, mais je voudrais pouvoir compter sur des hommes prêts à maîtriser l’aventure désormais probable, face à la démesure u
456 de lui comme un défi manifestant la vocation de l’ homme  : le fond de la réalité n’est pas l’ordre mais le chaos. Voilà qui ét
457 ise les Européens, la police politique traque les hommes libres sans que personne ose dire pour quoi ni protester, et ce n’est
458 ’il y en a, seront maintenues ou reposées par les hommes qui auront su, pour leur compte, s’équilibrer dans le chaos, aussi lo